Avec le spot télé récent militant pour l’interdiction de tout châtiment corporel, beaucoup de débats autour de l’éducation des enfants ont refait surface. Je suis souvent déprimée par ce que je lis sur la question, et j’ai rarement le courage de poster l’unique (ou presque) commentaire en défense de ce type d’initiative (même si le spot en lui-même est loin d’être parfait mais ce n’est pas l’objet de mon billet). J’ai déjà abordé beaucoup de ces points dans d’autres billets (j’essaierai d’en faire une petite compilation à la fin de celui-ci), donc j’espère par avance que les plus fidèles lecteurs m’excuseront pour les redites.
Comme l’indique le sous-titre du blog, j’ai peu de certitudes en matière d’éducation et de puériculture. J’ai trouvé certaines solutions (allaitement, portage…) qui fonctionnent bien pour moi et pour ma famille, et je les partage ici, mais loin de moi l’idée de détenir la vérité absolue. Une des rares choses dont je suis certaine : les châtiments corporels, même légers, sont inutiles, car inefficaces et nocifs. Et il me semble que les punitions ne sont pas beaucoup plus performantes. Avant d’aller plus loin, il me semble important de préciser que cette affirmation n’a pas vocation à juger les parents qui les utilisent ou les ont utilisés. De nombreuses raisons peuvent expliquer le recours à une tape ou une fessée, mais à mon sens rien ne les justifie (à part la légitime défense mais j’ai du mal à imaginer un adulte dont l’intégrité physique soit sérieusement menacée par un enfant de deux ans). C’est d’ailleurs ce que les lois de notre société prévoient pour les adultes : toute violence corporelle est interdite, sauf en cas de légitime défense. A chaque fois que vous dites « ça n’a jamais fait de mal à personne », ou « il m’a poussé(e) à bout », ou « il faut bien qu’il comprenne les limites », pensez à cette phrase dans la bouche d’un homme qui parle de sa femme : intolérable. Pourquoi serait-ce différent pour un enfant ? Je ne pense pas qu’un enfant dont les parents aimants lui donnent une fessée ou une tape occasionnelle soit traumatisé à vie ou que ses parents soient maltraitants ou défaillants, mais simplement que tout le monde se porterait mieux sans. Je ne veux pas non plus m’ériger en modèle : je retranscris ici mes objectifs et mes idéaux, qui ne sont hélas pas ma pratique quotidienne, jalonnée d’erreurs et de défaillances variées.
D’abord un point essentiel mais que je ne vois que rarement évoqué : tout comme ils sont immatures physiquement, les enfants sont immatures psychologiquement. Ils n’ont souvent pas la capacité d’avoir le comportement et la gestion des émotions que nous attendons d’eux, ou en tout cas pas en permanence et en toute circonstance. Par exemple, le fait qu’un enfant ait accepté sans broncher qu’aujourd’hui Maman n’achèterait pas de bonbon au supermarché ne veut pas dire que demain, après avoir -au hasard- zappé sa sieste (mais cela peut aussi être une combinaison de facteurs plus subtiles à identifier), il parvienne à rester dans les meilleures dispositions lors d’un événement similaire. Or on n’attend d’un bébé de trois mois qu’il marche ou d’un enfant de deux ans qu’il escalade le Mont Blanc, et j’ose espérer qu’on n’imagine pas qu’une bonne claque ou une séance d’isolement accélèrerait l’acquisition de ces aptitudes. Au contraire, le parent lambda prendra simplement en compte cet état de fait dans son organisation, par exemple en s’équipant d’un dispositif type poussette ou porte-bébé, ou tout simplement en s’arrangeant pour ne pas emmener l’enfant. Bien sûr, le développement de la maturité psychologique est plus long et complexe à appréhender que le développement moteur, et les enfants, notamment par leur maîtrise du langage, peuvent nous donner l’illusion d’être plus avancés qu’ils ne le sont. Par ailleurs, certains auteurs comme Gordon Neufeld avancent que le développement de ces capacités ne peut se faire que si la sécurité physique et affective de l’enfant est garantie : la meilleure façon d’aider l’enfant à les acquérir ne serait donc pas de le punir ou de le frapper. Enfin n’oublions pas que nous-mêmes sommes rarement en pleine capacité de gérer nos émotions et d’adapter parfaitement notre comportement aux circonstances (comme en témoignent les fois où poussés à bout nous crions, insultons et/ou tapons nos enfants) : comment imaginer et exiger d’un enfant qu’il soit plus compétent que nous ?
Cela nous amène au point suivant : les enfants, surtout petits, apprennent par imitation. Donc la meilleure façon d’apprendre à un enfant à ne pas taper, c’est de ne pas taper. A ne pas crier, de ne pas crier. Je vous laisse poursuivre la liste (ou regarder cette petite vidéo, perturbante mais meilleure que celle citée en début d’article je trouve)… Je ne vous cache pas que ça ne m’arrange pas vraiment : bien sûr qu’il est plus simple de gueuler un bon coup que maintenant mon coco tu vas la boucler ou tu t’en prends une, que de travailler chaque jour, à chaque instant sur moi-même pour ne pas céder à mon premier instinct. Ne soyons pas non plus simplistes, l’imitation n’est pas le seul canal d’apprentissage, et il n’est évidemment pas automatique que nos enfants reproduisent tous nos défauts. Mais ne nions pas pour autant son importance. Pour ma part, après avoir traversé une phase avec quelques pétages de câble (genre hurlements et claquage de porte -finalement la version adulte du gosse qui se roule par terre si on y réfléchit…), j’ai constaté que de prendre sur moi pour les éviter autant que possible donnait vraiment de meilleurs résultats et une meilleure ambiance à la maison. Et à la réflexion, demander de mes fils un comportement adulte en me comportant comme si j’avais 18 mois est assez paradoxal…
Tout cela (ainsi que certaines lectures), à contre courant de ce que la « sagesse » populaire nous répète, m’a amenée à réfléchir à la place que je souhaite donner aux enfants, et aux miens en particulier, à ce que j’attends d’eux, à ce que je veux leur transmettre et leur apprendre. Le spectre du parent impuissant et permissif tyrannisé par un enfant-roi n’est jamais loin, mais il révèle en négatif le parent « idéal », qui mène sa famille mieux qu’un général dirige ses troupes et à qui les enfants obéissent au doigt et à l’œil. Assis couché tais-toi donne la papatte. Ma grand-mère me disait un jour : « C’est dramatique, aucun de mes petits-fils ne serait capable de faire la guerre de 14. » Moi je ne trouve pas ça dramatique du tout, bien au contraire. J’espère bien que mes fils ne passeraient pas quatre ans dans les tranchées à tenter de zigouiller des inconnus sans se poser de sérieuses questions. Et qu’avant ça ils n’éliraient personne proposant ce type de programme. On ne fait plus des bons petits soldats pour qui la valeur suprême est d’obéir à l’autorité. On fait (avec plus ou moins de succès, je vous l’accorde) des adultes responsables, qui se posent des questions et réfléchissent à ce qu’ils veulent eux et forgent leur propre échelle de valeurs. En réalité, on est sans doute plutôt dans la transition à tirer à hue et à dia, ce qui explique la confusion actuelle.
Au-delà des clichés entretenus par certains médias, il suffit de parler avec des profs (si vous n’en avez pas dans votre entourage, vous pouvez lire Princesse Soso par exemple) pour comprendre qu’il y a effectivement un nombre non négligeable d’enfants et d’adolescents en pleine carence éducative. Je n’ai pas d’expertise sur cette question, et ne souhaite pas verser dans le café du commerce, mais il me semble que les appels à la fermeté parentale, y compris physique, sont un peu simplistes. « Vous n’avez qu’à être plus ferme », plus facile à dire qu’à faire. « Sans fessée les parents sont dépossédés de leur autorité’, mais bien sûr. La vérité, c’est qu’élever des enfants demande un temps, une énergie, un investissement personnel conséquents. La vérité, c’est que les enfants ont un bullshitomètre de compétition et qu’ils ont besoin d’adultes de qualité en face d’eux. La fessée et les punitions ne sont qu’un coup de peinture pour tenter d’empêcher un édifice en ruines de s’écrouler, quand ce qu’il faut à l’enfant c’est d’être vraiment pris en charge, par des adultes en cohérence les uns avec les autres. Pour une vision en profondeur de la complexité du problème, je vous invite à lire Jean-Pierre Rosenczweig, qui est juge des enfants dans le 9-3, et qu’on peut donc imaginer assez bien en prise avec la réalité.
Pour moi, l’éducation c’est, comme le dit François de Singly : Aider l’enfant à devenir lui-même. C’est prendre en compte que les enfants sont à la fois des personnes dignes du même respect que les adultes, et qu’ils sont petits et donc ont des besoins différents. Je souhaite que mes poussins me respectent, pas qu’ils me craignent. Qu’ils écoutent ce que j’ai à leur dire parce qu’ils savent que je les aime et que je veux qu’ils soient heureux. Pas parce qu’ils ont peur que je me fâche ou que je les frappe. Cela veut dire aussi qu’en retour je les respecte aussi et que j’accepte qu’ils ne soient pas toujours d’accord avec moi, qu’ils aient d’autres idées, qu’ils fassent d’autres choix. Ce n’est pas simple, car j’en suis (avec le Coq*) responsable, et leur manque de maturité physique et psychologique demande à ce que nous prenions pour eux des décisions et que nous les appliquions. C’est l’exercice de l’autorité parentale. Comme le formule très clairement l’article 371-1 du Code civil :
L’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient au père et à la mère jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité.
Avant la fin de la semaine, deuxième partie : des idées concrètes pour s’en sortir au quotidien. En attendant, quelques lectures qui m’ont aidée à clarifier ma vision des choses (les deux premiers sont pour moi des incontournables) :
- Retrouver son rôle de parent, de Gordon Neufeld et Gabor Maté
- Parents efficaces, de Thomas Gordon
- Comment aider l’enfant à devenir lui-même ?, de François de Singly (je n’ai pas fait de compte-rendu, shame on me)
- Isabelle Filiozat : Au coeur des émotions de l’enfant et Il n’y a pas de parent parfait (pas de billet non plus, bouououh) ; je ne suis pas une grande fan du style de Filiozat mais je suis globalement d’accord avec son message et je sais qu’il est très parlant pour d’autres.
Je n’ai pas lu mais cela a l’air intéressant :
- Plaidoyer pour l’enfant roi, de Simone Korff Sausse (voir un résumé ici)
*Ces billets visent à exposer mes réflexions et points de vue, pas ceux du Coq, d’où leur rédaction à la première personne du singulier. Cela ne veut pas dire qu’il ne les partage pas et encore moins qu’il n’est pas pleinement investi dans l’éducation de nos enfants, mais ce n’est pas ce que je souhaite aborder ici.
Photo : Le prof le plus pédagogue d’Hogwarts en pleine action
Tags: autorité parentale, bambin, châtiment corporel, claque, éducation non-violente, enfant, enfant roi, ENV, fessée, maturité, punition
@Koa,
ayant été élevée à coups de ceinture, roustes et autres baffes dans la tronche, je pense que je maîtrise assez bien le terme de fessée étant donné qu’il est inscrit dans mon postérieur…
je prends chaque tape sur les fesses donnée dans un moment d’énervement comme un échec éducatif. par contre je dis et redis que la tape sur les fesses ou sur la main, QUI NE FAIT PAS MAL, parce que je pense savoir mesurer mon geste, merci bien, quand il y a un danger réel et vraiment important (grimper sur la rambarde du balcon, s’échapper sur le passage piéton avec le feu au rouge, etc) me semble vraiment nécessaire pour que l’enfant comprenne qu’il y a là un danger réel.
j’entends bien l’argument « dire et redire, à chaque fois, jusqu’à ce que ce soit intégré, sinon il aura juste peur des représailles, et le fera dans ton dos » mais je n’y crois pas: parce que je suis un être humain ma vigilance n’est jamais absolue à 100%, donc il y aura peut-être une fois où l’enfant n’ayant pas encore intégré le précepte de « si tu tombes du balcon tu es mort » tombera du balcon … parce que pour une raison X ou Y je n’arriverai pas à temps… quant à la peur des représailles qui le pousserait à le faire en douce, je n’y crois pas non plus, mes enfants n’ont pas du tout peur quand je fais la grosse voix très froide, avec les gros yeux et la petite tape sur la main ou sur les fesses, par contre ils savent qu’ils ont fait quelque chose de dangereux qui fait PEUR à maman.
Par contre je suis tout à fait d’accord avec ta dernière phrase, et je vais y réfléchir plus avant…
@La poule pondeuse,
je tenais à te dire que ton article me recadre un peu dans mes pratiques, même si j’ai essayé (sans doute maladroitement) par mes remarques de le nuancer un peu: je n’aime pas les extrêmes, c’est bien connu… et la vie se charge de m’apprendre jour après jour qu’elle est faite de multiples nuances de gris… tout comme toi je soutienne les mamans qui veulent allaiter et je rassure celles qui ne le souhaitent pas et se sentent écrasées de culpabilité par celles qui crient haut et fort que c’est la SEULE chose possible si on aime son enfant. J’ai porté en écharpe, j’ai poussé ma poussette, j’ai pratiqué le co dodo quand l’enfant cauchemarde, quand l’enfant est malade, quand l’enfant a le blues, quand je suis fatiguée et que je veux dormir, et la plupart du temps j’ai encouragé sans laisser pleurer l’enfant a dormir dans son lit… j’ai donné des totottes s’il y en avait besoin, j’ai encouragé à l’abandonner ensuite, j’ai donné à manger du bio et du mcdo aussi à l’occase, en tout je réfléchis et je m’adapte au mieux à l’enfant qui est en face de moi (trois enfants, trois modèles extrêmement différents), et pour l’instant tout ça donne des enfants épanouis, et une maman ouverte au monde et à ce qu’il propose comme différences…
@a n g e l, je compatis pour ce qu’a eu l’air d’être ton éducation 🙁 La mienne n’a pas été tendre non plus et j’ai encore mal au coeur pour les petites filles qui ont appris l’amour à grand coup de taloche…
Ma question n’était pas agressive, il me semble que tu l’as compris. Pour moi la définition de fessée, c’est « tape sur les fesses », et comme je lis ton blog et que je te sais intelligente, il me semblait que tu devais en avoir une autre, sinon tu n’aurais pas dit ça 😀
Donc je comprends que pour toi, la fessée inclue une notion de douleur, et que comme tu ne fais pas mal, ce n’est pas une fessée pour toi. C’est ça ?
En fait, je suis presque encore moins en accord avec la fessée / tape « qui ne fait pas mal », parce que dans ce cas, quelle est l’intention ? Le message ? Si ce n’est pas la douleur, je ne vois que l’humiliation, que personnellement je trouve pire. Puisque tu penses que c’est nécessaire pour qu’il comprenne qu’il y a danger réel, qu’est-ce qui dans le fait de taper va amener à ça ?
Tu dis que ça leur permet d’enregistrer que « ça fait PEUR à maman ». Est-ce que tu penses qu’ils ne comprendront pas si tu leur dis que ça fait peur, avec les mimiques appropriées ? Moi quand j’ai peur, je suis blanche, j’ai les mains qui tremblent et la voix bizarre… eh oui, on a un balcon ici aussi !!!!! Et comme nous on est en province et qu’avoir une maison est… disons… pas impossible, je me dis souvent que le jour où on pourra déménager et être au ras du sol sans balcon, je serai soulagée !!!
Pour prendre un contre-exemple, si je dis que ça fait plaisir à maman, je ne ressens pas le besoin de l’appuyer par qq chose pour que ce soit compris. Parfois un câlin ou un bisou vont venir, mais le fait de le dire suffit pour que ce soit compris. Alors bien sûr, la nécessité de comprendre que ça fait plaisir n’est pas la même que la nécessité de comprendre que faire du trampoline sur le balcon, ça ne le fait pas, mais le message passe.
Et j’ai beaucoup de compassion pour les « échecs éducatifs », les miens me retournent les tripes…
(j’ai écrit mon message dans un état d’esprit vraiment doux, comme si je parlais avec une copine, ce qui n’est pê pas évident pour toi qui ne me connais pas, mais moi j’ai presque l’impression de te connaitre depuis le temps 😀 )
@la marmotte, merci. Bon pour le résultat je ne sais pas quel âge a ton/tes enfant(s) mais en général le « résultat » passe régulièrement par des phases où on a envie de le jeter par la fenêtre
@a n g e l, eh bien tant mieux si tu cela t’a donné l’occasion de prendre un peu de recul. Je sais qu’il est très difficile de tenter de donner des infos, aussi factuelles que possibles, et aussi sa propre opinion, sans se poser comme Mme Parfaite qui donne des leçons à la plèbe des idiots mauvais parents 🙄 . J’en avais même fait un article… http://www.poule-pondeuse.fr/2010/02/01/informer-sans-culpabiliser/
@koa,
je l’avais expliqué ailleurs, peut-être pas ici (ma mémoire flanche, c’est mon grand âge) mais pour moi la tape non douloureuse, c’est comme la patte de la lionne sur le lionceau qui s’éloigne, c’est comme la fessée que j’ai vu un jour une maman singe donné à son petit qui s’était trop approché de moi (je lui avais donné un popcorn, j’étais le méchant inconnu!) c’est primaire, instinctif, et le lange du corps qui passe par les câlins, les bisous (dont je suis très très très prodigue, ouhla) passe aussi dans les moments de trouille, par la tape… c’est mon côté animal, voilà.
et oui moi j’aimerais avoir juste une maison de plein pied, quel soulagement ce serait!
@La poule pondeuse, oh du recul j’en ai, tout le temps, ça m’use le neurone de réfléchir tout le temps à comment faire mieux hein 😉 mais c’est bien des fois d’avoir des textes aussi bien rédigés que les tiens, pour nourrir la réflexion…
@a n g e l, c’est fou ça… bon mon grand est encore petit (4 ans et demi), mais je le trouve vraiment mais alors VRAIMENT moins dur que quand il avait avait 2 ou 3 ans ! Je verrai avec le temps… mais j’ai le sentiment quand même qu’il a pigé plein plein de choses (grace aux punitions 😈 😉
😆 😆 ) et que maintenant (sauf grosse fatigue évidemment) il suffit de prévenir pour se faire écouter.
@Ali, ouaip, mais comme je le dis plus haut, mes enfants sont VRAIMENT mes enfants, à savoir comme leur mère, ils ont un caractère euh… affirmé? ça leur servira plus tard comme ça me sert maintenant, mais punaise, c’est un pwal difficile pour la maman
@pétrolleuse, non, je ne pense pas être la preuve que le spot manque sa cible, parce que tu n’as pas idée de tout le chemin que j’ai fait pour en arriver là. Le fait que je m’identifie à la petite fille est la « preuve » de ce chemin. Ca n’avait absolument rien d’évident il y a qq années.
Si j’avais vu ce spot il y a 5 ans, c’est peut-être lui qui aurait provoqué la prise de conscience qui a entraîné… le fait qu’aujourd’hui je sois une maman qui ne tape pas et qui est consciente de ce qu’est une tape. Mais il y a 5 ans, le sujet était beaucoup plus confidentiel. J’ai eu l’immense chance de tomber sur d’autres déclencheurs (merci à eux sur 12 générations), mais il en fallait un.
@a n g e l, euh oui ce n’est pas ce que je sous-entendais 😉 Et merci du compliment 😳
@Ali, moi je crois que c’est plutôt cyclique que linéaire, chiant, pas chiant, chiant, pas chiant… (et toujours chiant sur différents trucs 🙄 )
Entendu samedi dernier chez le coiffeur.
»Mon fils de 3 ans est mignon mais a du caractère. Quand il est trop pénible, je lui donne une petite tape, cela ne lui fait pas de mal et surtout ca la vexe! »
Ces deux articles éveillent en moi bien des réflexions théoriques car pour l’instant, notre fille a 11 mois et que la question de la tape sur la main ou celle de la punition ne se posent pas.
Ne pas punir pour apprendre le respect et non pas la crainte du parent? Mon père était sévère et il suffisait d’un regard noir de sa part pour que je me calme. Craignais-je mon père ou respectais-je son autorité parentale? Je n’en sais rien!
Chère poule,
J’apprécie énormément ton article et sa suite. Et merci aussi pour tous les passionnants commentaires qui en ont découlé, mesdames.
Mais j’ai une question :
Et quand le papa ne partage pas ce point de vue éducatif ? Quand lui il est pour les fessées ? Quand lui il préfère laisser pleurer le bambin plutôt que de lui accorder une sucette, car « un bébé c’est fait pour pleurer ». Et qu’il trouve rapidement tout discours « soft » trop « psychologue » ? 😥
Tu n’aurais pas un billet miracle pour « laver le cerveau de toutes ces légendes urbaines de l’éducation » ?
@La pie gourmande, le plus probable est que tu avais pour ton père un mélange de crainte et de respect (et d’amour surtout) 😉
J’espère que ces lectures t’aideront à te forger ton opinion tranquillement.
@MamanPlume, déjà il y a le billet précédent sur le couple… http://www.poule-pondeuse.fr/2011/05/03/lenfant-et-le-couple/
J’ai écrit pas mal de choses sur le sujet, + CR de bouquins, mais difficile de savoir ce qui toucherait ton homme. Parfois se mettre à la place du bébé ça aide (par ex tu aimerais quand tu me demandes un câlin que je te dise non car tu vas prendre de mauvaises habitudes ?). Parfois aussi d’observer au quotidien ça touche aussi.
Je partage les mêmes valeurs que toi.
Mon fils de 3 ans, si tu lui demandes à quoi sert une maman, il te répondra « à m’aider ».
Nous ne sommes pas là pour les manipuler pour être plus tranquilles dans notre vie mais pour les assister dans leur vie.
Très bon article à partager.
Bravo pour ce que tu fais
@Lilou, merci merci. Et quelle jolie formule !
Je me demandais quelles étaient les réactions de vos enfants quand ils observent des pratiques éducatives peu respectueuses chez leurs copains…
Ma fille est en petite section de maternelle, les arrivées à l’école sont parfois de bien tristes spectacles. Il est déjà arrivé que nous assistions à des fessées, ma fille reste alors scotchée à regarder.
J’essaie de ne pas laisser ce type de scène sans réaction de ma part auprès de ma fille. Je me débrouille pour me retrouver au calme seule avec elle, lui demander ce qu’elle a compris de ce qu’elle a vu/entendu, la rassurer sur le fait qu’on ne pratique pas ce genre de choses à la maison.
Mais il faut aussi trouver les mots pour expliquer ce qui s’est passé et il m’est déjà arrivé de me sentir maladroite dans le choix du vocabulaire :
-Expliquer que certains parents réagissent de cette manière mais pas nous, ça peut lui laisser penser que c’est normal ailleurs et que c’est juste une question de choix…
-Dire que les parents de bidule se sont trompés/ont eu tort/n’avaient pas le droit de, c’est remettre en cause les parents de ses copains.
Des expériences ?
@Olina, Un jour nous avons assisté à une grosse fessée à la sortie de l’école. Ma fille de 3 ans a été totalement paniquée et s’est accrochée à moi en pleurant complètement terrorisée. J’ai dû la consoler et je lui ai expliqué que c’était mal de taper, comme je l’aurais fait si la scène s’était produite entre 2 enfants. Je lui ai dit que cette maman était en colère, mais qu’elle aurait dû régler son conflit différemment. Evidemment, j’ai porté un jugement sur cette personne, mais j’essaie d’être cohérente : taper c’est mal. Après, je sais aussi que mes soeurs donnent des fessées à leurs enfants et si cela se produisait devant les miens, j’aurais plus de mal à dire quelque chose 🙄 .
@Olina, « certains parents réagissent de cette manière mais pas nous, ça peut lui laisser penser que c’est normal ailleurs et que c’est juste une question de choix » en même temps est-ce que ce n’est pas exactement ça ? Il me semble que c’est un problème global d’éducation et de construction de notre personnalité : « oui mais les parents de X, eux, ils laissent X faire ça », « fumer est mauvais pour la santé pourtant certains le font », etc. Apprendre à vivre avec les choix différents des autres et à voir les limites de la liberté de chacun fait sûrement partie de la socialisation. En gros, je dirais que la nuance est dans le « je pense qu’ils ont tort / qu’ils se trompent » à la place d’un « ils ont tort / ils se trompent » (dans le même ordre d’idée qu’on dit « je n’aime pas » plutôt que « c’est mauvais »).
@Olina, nous la question est encore plus compliquée car les 3 « premiers » enfants de mon mari, qui ne sont donc pas les miens ont été élevés (et le sont toujours chez leur maman chez qui ils vivent principalement)avec fessées, gifles, punitions multiples et variées, carottes et tous genres.
La première fois que s’est posé le problème, le demi frère de notre crêpe lui a donné une tape sur la main pour je ne sais plus quel motif, nous avons discuté très clairement, avec toute la fratrie pour mettre les choses au point: ils savent bien qu’il existe différentes façons d’éduquer, d’élever des enfants, ils le vivent (mal) tous les jours entre papa et maman. Les tapes, les fessées, la violence sont un de ces choix parentaux, qui ressortent de la responsabilité des parents au sein de chaque famille. Personne n’a à juger, cela fait partie des règles de vie et chez nous personne ne tape personne, quelque soit le motif, (en l’occurrence le demi frère pensait bien faire en voulant apprendre quelque chose à son petit frère).
La difficulté a été de comprendre ou plutôt d’accepter que leur papa qui a pu leur donner des fessées par le passé ait changé d’avis. J’ai laissé cette partie de la discussion entre mon mari et ses enfants mais en substance il leur a expliqué que l’on pouvait réfléchir, commettre des erreurs, avoir la conviction de bien faire à un moment et remettre en question ce choix plus tard (une des grandes discussions classiques des familles recomposées je crois!!). Forcément, cela a alimenté de la jalousie envers la crêpe.
Ensuite, pour nous ce qui a été difficile c’est de ne pas juger ouvertement les choix de leur maman, d’exposer nos convictions pour aussi les faire réfléchir mais sans saper son autorité à elle. Ils nous ont beaucoup questionnés sur notre choix, sont très sceptiques (« vous finirez bien par lui donner une fessée à la crêpe ») et nous avons du argumenter avec force notre point de vue, en essayant de masquer notre critique de l’éducation principale qu’ils reçoivent, ce qui est très difficile à faire, et nous y échouons régulièrement sur plein de sujets et les enfants s’en plaignent (vous jugez notre maman).
Je pense que comme beaucoup de choses, il faut donner des clés de compréhension pour le long terme, et ne pas faire de raccourcis pour qu’ils comprennent tout de suite, ce qui est impossible pour des enfants de leur maturité. Parler des choix des adultes sur des sujets aussi sensibles, alors qu’on se présente plutôt comme « ceux qui savent de façon incontestable » pour être des rocs pour nos enfants, c’est compliqué pour eux et ils ne faut pas leur cacher que c’est très compliqué. enfin, je crois. On rame pas mal avec ces questions en fait!! 😆
@pâte à crêpe, Je suis plutôt d’accord avec l’ensemble de vos réponses et il est vrai qu’il est très difficile de savoir quoi dire, ni quoi faire. Il n’est pas question de remettre en question les choix éducatifs des uns et des autres, mais en l’occurrence frapper quelqu’un c’est interdit par la loi. La fessée ne l’est pas encore, mais sans doute, en passe de l’être. Et puis, la fessée dont je parle était très violente, accompagnée de cris et de mots durs, de quoi mettre mal à l’aise aussi des adultes et là, on se trouve avec l’idée sous-jacente de maltraitance et la question de la responsabilité de laisser faire ou pas, d’intervenir ou pas, de dénoncer ou pas. Je trouve que la fessée systématique ne peut pas être défendue comme un « choix éducatif ». Maintenant, je comprends ton point de vue face aux enfants de ton mari et à l’attitude de leur mère. Cette situation est très délicate… 🙁
@Suzie, C’est exactement ce à quoi je pensais quand j’écrivais mon commentaire: si mon fils assistait à telle scène, je dirais que nous ne sommes pas d’accord, que je pense que ce parent n’a pas le droit de faire cela, et non pas juste que c’est son choix de parent.
Mais là impossible, le souci de respecter l’autre « côté », de ne pas juger ni médire (la différence est fine pour eux comme pour nous) pour le bien être des enfants est prioritaire… Nous avons clairement dit que nous ne partageons pas cette façon de faire, mais ici, pas possible de dire que leur mère a tort et nous jugeons trop difficile pour eux d’entendre que leur mère n’a pas le droit ou les maltraite (ce que nous pensons réellement au fond).
Il n’en reste que mes beaux enfants ont manifesté leur compréhension face au principe « personne ne tape personne » et se sont interrogés sur l’incohérence de la « fessée parce que tu as tapé un autre »… Mais que la preuve de la gravité d’une bêtise reste la fessée: tant qu’il n’y a pas fessée, ça n’est pas si grave. 🙁 (et tant qu’ils n’ont pas eu de récompense, ils ne se sentent pas soutenus… 🙁 )
Affirmer à son propre enfant ses valeurs est une choses mais critiquer celles de ses parents est une autre.
Merci pour vous réponses, je vois que je ne suis pas la seule à chercher mes mots face à certaines situations ! Et je mesure en effet à quel point le « problème » doit être amplifié dans les familles recomposées (chapeau d’ailleurs 😉 ).
@Suzie, je comprends bien ton propos car mon frère crie beaucoup avec sa fille de 4 ans, donne des fessées et carottes en tous genres … et moi, cela me met mal à l’aise, me fait de la peine aussi car en retour sa fille crie beaucoup et peut être violente … Ce n’est pas facile de dire quelque chose même si à plusieurs reprises, j’ai essayé de lui faire comprendre qu’il pouvait essayer de lui dire les choses sans crier, sans taper mais malheureusement, je crois qu’il ne se remet pas du tout en cause.
Quand je suis chez lui et qu’il crie sur sa fille, ma fille de 13 mois est tout chamboulée car elle ne connait pas les cris à la maison et elle a déjà pleuré de peur après qu’il ait crié très fort sur sa fille …
Cela me fait beaucoup de peine car c’est un garçon pourtant qui est posé, calme dans la vie et avec sa plus grande fille, il est un peu une autre personne 😥
Merci pour ce billet. Cela fait plaisir de se sentir soutenue et comprise. Nous avons un fils de 3 ans qui nous en à déjà fait beaucoup voir aussi… comme tous les parents, nous avons par moment pété les plombs. Nos 2 grosses aides on été la kinésiologue : pour travailler sur son agressivité (il griffait tous ses copains avec énormément d’agressivité). On s’est rendu compte qu’il avait une colère en lui et on l’à aidé à s’en débarrasser. Secundo, les ateliers « parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfant parlent » de Faber et Mazlish nous aident bien au quotidien. Je dis pas que la vie est rose, je comprend mieux que la formulation des phrases joue un grand rôle. Il y a encore des moments où je n’ai pas envie d’expliquer et crie un bon coup, mais dans l’ensemble, parler calmement et énoncer les choses clairement et leurs conséquences, ca fonctionne mieux. Le plus dur est de rester calme soi-même.
@Bébé Nature, merci à toi, comme tu dis ça fait du bien de voir qu’on n’est pas seul, et d’avoir des retours d’expérience positifs.
J’ai beaucoup aimé ton article. Je n’ai pas encore lu le deuxième, mais ça ne saurait tarder.
C’est mon mari qui m’a envoyé les liens, et ça tombait super bien parce que je suis en train de me renseigner sur l’éducation non violente.
C’est vraiment un combat de tous les jours (voir même de toutes les minutes) de ne pas avoir l’air saoulé avec un enfant très demandeur, et de ne pas s’énerver..
Je trouve que la plus grande difficulté actuelle pour moi, c’est de ne pas donner l’impression à ma fille qu’elle me dérange, quand effectivement, elle me dérange… Alors qu’en fait, elle réclame simplement mon attention, dans des moments où j’aimerais juste souffler un peu..
Bref. Je te félicite pour ton écriture, ton travail de recherche et ta réflexion personnelle, je trouve ton article vraiment très réussi, complet et très constructif. Merci! 🙂
@MayYou, merci à toi (et à ton mari ! pas fréquent les mecs qui lisent le blog 😉 ). J’espère que tu trouveras dans ces articles des billes pour le quotidien.
Bonjour. Je viens de me facher à mort avce mes parents qui m’ont élevée à coup de claques. Ils pensent mes 3 enfants perdus car j’applique les principes de Faber. J’ai très envie de leur envoyer ton billet mais le coup de l’édifice qui s’écroule, j’ai bien peur que ça ne passe pas!
Je suis ravie d’avoir découvert ton blog lors de ces vacances.
PS: et pour Coq tu fais quoi? Le mien cale pour la deuxième fois à la 30ème page….et me fous mon « travail » en l’air.
Bonjour, très bel article, il me touche beaucoup. Surtout la deuxième vidéo.
Je me suis permise d’en citer des morceaux sur mon blog perso.
Mais j’ai bien entendu mis les liens de votre blog + de la page ou j’ai « piqué » les citations.
Vous pouvez aller vérifier, et si cela ne vous convient pas, je changerais mon article.
En tous les cas félicitation pour votre manière d’écrire… voici un blog que je vais suivre fidèlement.
@xavana, oh je suis désolée de lire ça pour tes parents, c’est toujours triste pour tout le monde. Tant mieux en tout cas si le billet t’est utile.
Pour le Coq, il a un peu feuilleté Parents efficaces par ex, et puis sinon on discute un peu, je lui explique ce que j’ai trouvé d’intéressant, et il lit quand même mes billets 😀
@aurélie, merci pour votre passage, et bienvenue ! Merci aussi d’avoir pris le temps de signaler et pas de problème pour les liens, tant que la source est bien précisée. Au contraire, je suis ravie que ces idées puissent se propager 🙂
ouah… merci pour ce billet. un peu de douceur dans ce monde de brutes.
dis, je crois que je vais hacker le facebook de mon homme pour qu’il recoive tes billets tout chaud, en matiere de reflexion sur l’éducation ca ne lui fera pas de mal et je ne passerais plus pour « LA MERE COUVANTE ET AIMANTE » voulant faire un enfant roi!
@Julie, ha ha ha j’espère que ça plaira à ton homme alors 😆
Merci pour ton billet (comme tous les autres, d’ailleurs). J’ai apprécié la vidéo Children See, Children Do sur ma page FB, effectivement très parlante…
Première fois que je tombe sur ce blog, mais je reviendrais!!! Cet article est d’actualité pour moi: ce WE, je suis allée chez mes parents avec mes enfants (3 ans et 2 mois), et j’ai eu le droit à des réflexions très blessantes quant à l’éducation de mon fils aîné… Eux m’ont éduqués de manière très strict, et je les craignais énormément… Alors que mon mari et moi sommes plus axés sur le respect et l’épanouissement.
Ce n’est pas évident d’élever ses enfants, et le jugement de mes parents m’a énormément peiné…Lire cet article me fait un bien fou!!!! MERCI!!
Ah oui, je souhaite mettre cet article en lien sur mon blog… Ce la ne te dérange pas?
@didi1504, avec plaisir. Je trouve cette vidéo vraiment puissante.
@sophie, ah pas facile quand on se confronte à ses parents, si en plus on remet en question leurs façons de faire ils se mettent facilement sur la défensive. Tant mieux si cet article te met du baume au coeur et bon courage pour concilier ton projet éducatif et ta relation avec tes parents. Pas de problème pour partager, du moment que la provenance est clairement indiquée 😉
Merci pour cet article, clair et d’une grande justesse. Il est difficile en effet de ne pas succomber parfois à notre propre fatigue/stress/énervement/… d’adulte sous pression, et de ne pas se laisser aller à des tapes sur les fesses… Mais l’enjeu est là n’est-ce pas ?
Dans ces efforts qui font de nous des parents respectueux de la petite personne qui se dresse devant nous. Cette personne qui doit apprendre à se respecter elle-même, et à faire entendre ses droits et son libre-arbitre, tout en étant en phase d' »éducation »… Pas simple au quotidien, ne nous leurrons pas, c’est dur… mais c’est le propre de cette aventure là…
@sophie, un peu (très) en retard : non bien sûr 🙂
@Misosan, merci et bienvenue. Et surtout bon courage au quotidien 😉
@CDLPSF, http://www.amazon.fr/Comment-aimer-enfant-lenfant-respect/dp/2221107462
😉