Le congé parental

sound-of-music_l1231807675 Prête à tout pour la basse-cour, j’ai testé pour vous… le congé parental !

D’abord le congé parental d’éducation, c’est quoi ? Il s’agit d’une disposition du droit du travail français, qui permet au parent qui le souhaite de prendre un congé total ou partiel jusqu’aux trois ans de l’enfant. Il suffit que le parent ait plus d’un an d’ancienneté à la naissance de l’enfant pour que le congé ne puisse être refusé par l’employeur, qui devra simplement en être averti par lettre recommandée un mois avant qu’il ne commence (le congé, pas l’employeur). Tous les détails sont sur le site du ministère ad hoc (je ne mets pas son nom complet, ça change à chaque remaniement). Ce congé parental peut ouvrir le droit à une allocation de la Caisse d’allocations familiales appelée complément de libre choix d’activité, sous certaines conditions (tout est expliqué sur le site de la CAF). Selon le revenu du parent qui prend cette option, cela peut avoir plus ou moins de conséquences sur le budget familial. Quoi qu’il en soit cela mérite d’être étudié soigneusement avant de prendre la décision.

Pour ma part, je ne suis pas vraiment desperate housewife dans l’âme, mais plusieurs éléments m’ont poussée à allonger mon congé maternité (dix semaines en post-natal) de six mois de congé parental. D’une part je trouve le congé post-natal vraiment trop court, tant pour moi que pour bébé, d’autant plus avec un projet d’allaitement (même si allaitement et travail ne sont nullement incompatibles, c’est tout de même plus simple à la source, surtout avec un tout petit). D’autre part, il se trouve que nous avons déménagé deux semaines après la naissance de Pouss2 (ce que je ne recommande à PERSONNE), la destination de notre déménagement n’ayant été connue que peu de temps avant. Donc avec un Pouss2 né en janvier et un Pouss1 qui devait commencer l’école en septembre, il m’a semblé plus simple d’éviter de chercher en panique un mode de garde pour deux enfants, qui en outre n’aurait duré que quelques mois pour l’un, et d’avoir un peu de temps pour accompagner la première rentrée de Pouss1.

Le hic c’est qu’avec un Coq qui cumulait un travail prenant (et à près d’une heure de chez nous) avec la prise en charge du déménagement et des travaux qui s’ensuivaient, je me suis retrouvée à m’occuper quasi-seule de mes deux poussins. Comme vous vous en doutez sûrement, ça n’a pas été facile tous les jours. Forte de cette expérience, voici quelques conseils à considérer si l’aventure vous tente (notez que ça peut aussi servir en congé maternité) :

  • Se faire aider. Autant que possible. S’occuper entièrement seul d’un (et a fortiori plusieurs) enfant(s) n’est pas un fonctionnement habituel pour l’être humain. Je ne suis pas spécialiste, mais il me semble qu’aucune société ne fonctionne de cette façon. Bien sûr c’est en général la mère qui s’occupe principalement de ses enfants, mais elle trouve toujours quelqu’un à qui les refiler de temps à autre (les « allomères » dont parle Sarah Blaffer Hrdy). Pour le cas qui nous intéresse, ce n’est pas parce que vous avez pris un CPE que vous devez vous occuper des enfants 24h/24 7j/7. Bien sûr il y a l’autre parent, et quand c’est possible la famille élargie, ainsi que les amis, voisins, etc. Il existe aussi des modes d’accueil collectifs pour ce type de situation : les haltes-garderies, qui ne prennent généralement les enfants que pour quelques demi-journées par semaine. J’ai d’ailleurs eu une place pour Pouss1, qui a plus servi à l’ouvrir sur d’autres horizons qu’à me libérer du temps puisqu’au final j’avais au mieux 2h30 avant de retourner le chercher (et -léger détail- Pouss2 sur les bras). Certaines crèches proposent aussi des créneaux à temps partiel pour boucher les trous. Bien entendu, l’aide ne s’arrête pas à la garde d’enfant. Congé parental d’éducation ne veut pas dire qu’en prime vous devez vous farcir toute la popote, le ménage, les courses etc. Nous sommes des fidèles d’Auchandirect et avons eu la chance de pouvoir garder notre femme de ménage pendant le congé. Honnêtement je pense que si j’avais du faire le ménage en prime l’issue aurait été soit un placement des enfants suite à une visite de notre domicile par les services sociaux soit mon internement en psychiatrie. Par contre je trouve que ce n’est vraiment pas évident de caser deux enfants, à tel point que je n’ai même pas pu profiter du congé pour faire ma rééducation périnéale (et je ne vous parle même pas d’activités un peu plus présentables dans les dîners mondains).
  • Voir du monde. L’idéal est d’avoir quelques amies (désolée pour les quelques hommes concernés…) dans la même situation et proches géographiquement, mais ça n’est pas toujours évident. A défaut, il y a de plus en plus d’initiatives pour les futurs et jeunes parents qui permettent de sortir un peu et de rencontrer du monde : réunions d’associations sur l’allaitement (voir ici l’article de Ségolène sur le sujet), ateliers de portage ou de massage de bébé, baby gym, maisons vertes, etc. Pour savoir ce qui se passe près de chez vous, vous pouvez par exemple contacter la PMI (qui ne sert pas qu’à culpabiliser les mères allaitantes). Ainsi on peut échanger sur les difficultés et découvrir qu’on n’est pas les seuls chez qui ça ne se passe pas comme chez Laurence Pernoud. Les bébés (même très jeunes) aiment bien aussi qu’il y ait un peu de mouvement et trouvent généralement nos activités (lire, être sur l’ordinateur, téléphoner…) ennuyeuses. Et puis vous allez découvrir les bébés des autres, qui d’une part sont tous moches par rapport au vôtre, et d’autre part font généralement un truc qui vous semble franchement insupportable et que le vôtre ne fait pas, ce qui vous le rendra d’autant plus aimable. Pour ma part, j’ai trouvé que le gros hic de beaucoup de ces activités est qu’elles se déroulent en début d’après-midi : LE moment de la (longue) sieste de Pouss1. Et bien sûr ce n’est pas parce que vous êtes en congé que la vie doit tourner autour des couches. Pourquoi pas voir une expo ? Faire une balade ? Du shopping ? Il peut aussi y avoir des concerts « adaptés », pas trop bruyants (évitez le pogo sur Rage against the machine), où on peut facilement aller et venir, par exemple un groupe de jazz dans un bar (maintenant qu’ils sont tous non fumeurs -les bars, pas les groupes de jazz)), ou un événement en plein air, où d’éventuels cris de bébé passeront plus facilement inaperçus. En ce qui me concerne j’ai fait un certain nombre de répétitions musicales (je chante) avec Pouss2 sous le bras, ça s’est plutôt bien passé. Si vous avez peur de sortir avec bébé, commencez facile : pas trop loin, un endroit d’où on peut partir facilement, avec des gens bienveillants… Le portage rend les choses vraiment plus pratiques, j’ai pu faire plein de choses seule avec les deux (métro, TGV, McDo, cafés, etc). Attention, autant internet est vraiment devenu un super lieu de rencontre pour les parents, autant ça n’est pas la même chose que de voir des gens en vrai. Ne serait-ce que parce que pour le poussin, se retrouver au milieu d’autres personnes, éventuellement dans un lieu inhabituel, c’est bien plus intéressant que d’être chez lui avec sa mère vissée à son ordinateur.
  • Connaître et respecter ses limites. Les enfants n’ont pas leur pareil pour nous pousser à bout, et plus loin encore. Avec le manque de sommeil qui est généralement le lot des parents d’enfants en bas âge, c’est un cocktail explosif. Encore une fois, c’est normal de n’avoir pas envie de s’occuper tout le temps de ses enfants, même (et surtout…) si on est en congé parental. Repérez les moments où la mayonnaise monte pour essayer si possible d’éviter les situations explosives. Acceptez qu’on ne peut pas toujours être disponible pour accompagner ses enfants, idéalement en passant le relai à quelqu’un, et si personne n’est disponible en vous isolant. Personnellement je pense qu’il vaut mieux dire à un enfant qu’on craque et le laisser hurler seul que de péter une durite devant lui (ou pire sur lui). Evidemment, parfois ce n’est pas possible, parce que même si le grand ne veut pas mettre ses chaussures vous avez quand même rendez-vous chez le médecin pour le bébé dans dix minutes (ah ça sent le vécu ?). J’ai testé pour vous, et je peux vous dire que de surenchérir dans les cris et l’énervement ne fonctionne pas, sans compter que c’est complètement contre-productif à moyen terme, l’enfant fonctionnant surtout par imitation. C’est plus efficace de rester calme et déterminé, même si c’est beaucoup plus difficile. On peut sortir momentanément évacuer sa rage en criant un bon coup et/ou en tapant sur un objet inanimé (avez-vous donc une âme ?), ou encore se promettre une « récompense » pour plus tard (un carré une tablette de chocolat, un bon bouquin/une bonne série, un coup de fil, un achat plaisir… enfin ce qui vous motive !). Dans une journée, essayez de ménager quelques plages pour vous (à commencer par une douche, et non bébé ne deviendra pas psychopathe parce qu’il a pleuré tout seul le temps que vous vous rinciez les cheveux).
  • Préparer l’après. Même si vous voulez vous consacrer à vos enfants, y compris après leurs trois ans, il y a bien un moment où vous aurez envie de faire autre chose. Personnellement ça ne me semble pas très sain de construire toute sa vie autour de ses enfants (ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas s’y consacrer à 100% sur certaines périodes bien sûr). Si vous reprenez votre poste à l’issue du congé, « facile ». Il « suffit » de chercher un mode de garde dès que vous avez votre date de reprise et de vous tenir un peu au courant de ce qui se passe avant celle-ci. Si vous êtes dans un secteur où les choses bougent très vite, ça peut être utile de se remettre un peu dans le bain avant, par quelques lectures, ou en allant à un colloque par exemple. Si vous souhaitez vous réorienter, voir point 1 : il va être essentiel de trouver quelqu’un pour garder un peu votre poussin pendant vos diverses démarches pour mûrir votre projet (si vous n’en avez qu’un -de poussin, pas de projet- et qu’il fait de grandes siestes ça aide). Cette coupure peut vraiment être un bon moment pour réfléchir à autre chose. Enfin une autre option peut être de s’engager dans le secteur associatif, si vous n’avez pas de projet professionnel à court/moyen terme, afin de changer un peu d’air.

Pour ma part, le bilan est plutôt positif ; de toute façon je ne voyais pas vraiment de meilleure alternative, ce qui aide grandement à faire accepter la situation par tout le monde. D’ailleurs, lorsqu’est venu le moment de reprendre, je dois dire que j’étais un peu en overdose des poussins. J’étais donc parfaitement unifiée dans ma décision de les confier, l’un à l’école et l’autre à la crèche, ce qui a été un atout certain pour que les poussins s’adaptent à la nouvelle donne. Au niveau professionnel, n’en déplaise à Elisabeth, je n’ai pas l’impression de m’être trop tiré une balle dans le pied, ayant retrouvé à peu près ce que j’avais laissé, et l’interruption (un peu moins d’un an au total avec le congé maternité) ne se verra même pas sur mon CV puisque je n’ai pas quitté mon poste. A dire vrai, étant passée assez rapidement d’un extrême (m’occuper à plus de 95 % des enfants) à l’autre (travailler à temps complet à une heure de mon domicile), je crois que l’idéal serait sans doute une solution intermédiaire (qui n’est pas compatible avec mon poste actuel).

Au-delà des études, qui montrent tour à tour que les enfants qui ne sont pas gardés à temps plein par leurs parents (voire leur mère pour les plus réacs) deviennent ou pas des délinquants asociaux, je pense que c’est ça qui est vraiment important : un choix réfléchi et assumé, plutôt qu’une contrainte plaquée sur les parents.  Sans compter que dans la vraie vie tout ne se passe pas toujours comme on a envie, et certains choix auxquels nous aspirons peuvent nous être refusés par les circonstances (que ce soit de devoir travailler pour des raisons financières ou de devoir rester à la maison par absence de mode de garde -ce qui serait le cas d’environ un quart des congés parentaux, d’après le rapport Tabarot). Un enfant s’épanouira plus difficilement s’il passe ses journées avec une mère dépressive, qui ressent la situation comme un enfermement imposé. Et inversement, il aura plus de difficultés à s’adapter à la séparation si elle est très mal vécue par un de ses parents. Dans une société où les parents sont relativement isolés, le développement de modes de garde de qualité et répondant à la diversité des situations (temps partiel, accueil ponctuel…) est en tout cas une vraie nécessité. Enfin je sais que ce n’est pas le style de la basse-cour, mais par pitié finissons-en avec les « mommy wars » : la vie avec des enfants en bas âge est difficile et fatigante, qu’on travaille ou pas. Chaque situation a des avantages et des inconvénients, et surtout chaque famille a des contraintes et des envies différentes. La parentalité n’est pas un concours.

Photo : une scène prise sur le vif pendant mon congé, au pied de la montagne Sainte-Geneviève

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163 Responses to “Le congé parental”

  1. Renarde dit :

    @Catwoman, oui c’est vrai qu’il faut être vigilent à ne pas être isolée et c’est pas évident non plus de dire qu’on « cherche des copines », on veut pas passer pour la looseuse de service.
    Moi, même à mi-temps, avec un enfant qui marche (et qu’on peut sortir au square, donc – sauf par les temps qui courent, grrr), je suis bien contente d’avoir fait et entretenu tout un petit réseau de copines avec enfants.
    Je suis sûre en fait qu’il y a d’autres mamans dans ton cas, qui ne sont ni dépressives, ni désespérées, mais qui sont à la maison, et qui ont besoin d’un peu d’adultes dans leur quotidien en dehors de chéri qu’on ne croise que le soir. (tu as pas essayé les forums de mamans par région ?) Pas si évident que ça d’être à la maison.
    Et concernant la maison verte, tu peux toujours y aller jeter un oeil pour voir, tu risques rien, tu vas voir. Je suis à peu près sûre que ce genre d’endroit sert avant tout à faire se rencontrer les personnes, et justement à ne pas être isolé chez soi. Les parents « à problèmes » ça m’étonnerait qu’ils se fatiguent à se déplacer dans ce genre de lieu.
    Pour ton idée de laisser ta « pitoune » à garder alors que tu ne travailles pas pour t’occuper d’elle : super top idée, ça va faire du bien à tout le monde et ça me semble tout à fait justifié car préserve ton équilibre mental et ouvre plus l’horizon de la petite.
    Et pour ton esthéticienne, je suis sûre qu’elle aurait aimé pouvoir/vouloir s’arrêter pour des raisons qui lui sont propres et que ça lui permet de se rassurer (en t’enfonçant un peu) et de se dire que c’est une bonne mère même si elle ne s’est pas occupée à 100% de ses jumeaux.

  2. Catwoman dit :

    @Renarde, merci ! 😉

  3. ISABOULE dit :

    Bravo pour l’ article initial sur le congé parental, qu’est-ce que c’est bien écrit, très juste et marrant !!!Beau brin de plume !!

  4. @ISABOULE, merci 😳

  5. cindy dit :

    @pupuce, ca fait du bien aussi de lire que tout n’est pas rose pour tout le monde,et tu fais bien de mettre en garde contre les pb financiers,c’est aussi pour ca que je reprend au bout de 6mois,et en cas de 2eme enfant je fais signer un pacte au papa pour assistance pdt 1an de cpe!na! 🙄 merci pour ton temoignage

  6. Tête d'Orange dit :

    Sujet qui est d’actualité pour moi.
    Je suis en congé parental depuis février pour mon petit deuxième, ma grande elle va à l’école (et mange à la cantine). J’ai laissé sans regret un boulot où l’ambiance n’était pas au top, j’ai pu accompagner ma poulette lors de sa première rentrée pendant mon congé mat’ et profiter de mon loustic tout en n’étant pas trop crevée vu les nuits pourries qu’il me fait, j’aurais eu du mal à être d’aplomb pour le boulot. De plus, je suis plus disponible pour pouvoir me poser des questions quand à l’éducation de mes enfants et ne pas avoir l’impression d’avoir a tête dans le guidon. Et pour couronner le tout, j’ai un homme qui a passé un sacré concours donc beaucoup de boulot y compris les We et j’étais heureuse de pouvoir être disponible.
    Je ne m’ennuie pas du tout pendant ce CP, je me suis fait quelques copines de sortie d’école et ce blabla journalier me suffit bien. Parfois j’aimerais quand même avoir un tout petit peu de temps pour moi mais bébé n’a que 5 mois, ça viendra plus tard. (Et puis j’ia eu la chance de pouvoir garder la femme de ménage, le CP est une affaire de couple pour nous, donc c’est lui qui paie tout pendant un temps et on a fait pas mal d’économies avant en prévisions, mais je me doute que tout le monde ne peut pas se permettre ce « luxe »). L’homme ne me laisse pas tout à gérer non plus dans la limite de ses disponibilités plus que réduites en ce moment.
    J’ai posé une première période de 6 mois et n’étant pas encore arrivée à sa fin, je n’avais pas encore réfléchi à la reprise.
    Cependant par un coup de théâtre inattendu, l’homme qui a réussi son concours est muté de la RP à Marseille et comme on travaille dans le même domaine, on m’a proposé un poste en octobre là bas mais il faut répondre maintenant.
    Ouille c’est dur de prendre une décision, car le poste est plutôt intéressant et surtout pas sure d’en avoir un dans un an ou 2 mais en même temps laisser mon amour à garder, ça me fend le coeur, il aura presque un an à ce moment…D’autant que dans ma branche, il n’y a pas de mi temps donc ce sera du 100% direct.

    Du coup après avoir longuement tergiversé (et de nombreuses insomnies pas forcément dues à mon petit loulou)je pense reprendre le boulot, j’espère n’avoir aucun regret, je me demande juste comment va réagir mon petit bout, commencer une garde à un an, ça me semble plus difficile, d’autant qu’il est 100% allaité, ne s’endort qu’en promenade ou au sein alors il va y avoir des adaptations à faire si on veut qu’il puisse être gardé dans de bonnes conditions.

    Celles qui ont pris un mini CP, comment ça s’est passé pour vos enfants (parce que moi je pense que je tiendrais le coup, si tout va bien pour mon petit)?

    Merci la poule pour cet article et les nombreux commentaires qui m’aident dans ma réflexion

  7. @Tête d’Orange, je me suis retrouvée dans une situation un peu comme la tienne (mais pas tout à fait) : bébé né en janvier, CP de 6 mois jusqu’au 1er octobre. Ainsi en septembre j’ai pu accompagner la rentrée du grand (matinée seulement etc). Franchement j’ai trouvé que ça nous avait bien convenu, Pouss2 avait à peu près 8 mois et l’adaptation a été incroyable, il a à peu près jamais pleuré. Moi j’étais super soulagée de me débarrasser enfin des deux 😳 😆 La crèche était hyper à l’écoute, prête à porter si nécessaire, à donner du LM etc, mais au final il s’est tellement bien adapté que pas nécessaire. Moi j’ai repris à plein temps, donc avec crèche/école + nounou périscolaire, ils sont gardés de 8h30 à 19h en gros. Donc bien sûr on ne peut pas transposer directement à votre situation mais pour dire que oui ça peut très bien se passer pour tout le monde ! A vous de peser le pour et le contre des alternatives, et ne préjuge pas des capacités d’adaptation de ton bébé dans 6 mois ! il a le temps de tellement changer…

  8. Marie-Estelle dit :

    @Tête d’Orange, vas-y, fonce! accepte ce boulot!!
    D’ici octobre, ton petit bonhomme sera parfaitement capable de s’adapter à la crèche. Il sera diversifié, et pourra tenir toute la journée sans tétée si tu l’allaites encore d’ici là. Il aura passé la « crise d’angoisse de séparation » (autour de 8 mois paraît-il) et même s’il pleure les premières fois que tu le laisseras, ça ne durera pas. Et toi, tu seras soulagée de reprendre une vie « normale » 😉
    Je suis en CP depuis 1 an (je viens de prolonger) mais en octobre j’ai repris le boulot (en télétravail) deux demi-journées par semaine. Du coup, mon fiston va à la crèche 3 après-midi par semaine (ben oui, je me suis gardé un peu de temps pour moi… ou pour les tâches domestiques en retard…) depuis l’âge de 10 mois, et ça s’est super bien passé. Certes, ce n’est pas un temps complet, mais je pense qu’il se serait tout aussi bien adapté.
    Il a appris à ne plus avoir de tétée au goûter et patiente sans problème jusqu’au dîner. Il a appris à s’endormir dans son petit lit, et à cette occasion a adopté le doudou que la crèche m’a réclamé (il n’en avait pas avant). Un ou deux mois avant, nous avions mis fin au cododo, et j’essayais aussi de le poser dans son lit pour les siestes en journée: il pleure 3 ou 4 minutes puis silence… lui aussi, tout-petit, ne s’endormait qu’au sein ou en écharpe. Mais ils apprennent et changent tellement vite… fais-lui confiance, fais-toi confiance, et souviens-toi qu’il vaut mieux une maman épanouie dans son boulot et un bébé bien gardé, qu’une maman déprimée dans son CP et pleine de regrets… en plus si vous déménagez à l’autre bout de la France, ça te sera précieux d’avoir un boulot, pour le boulot mais aussi pour la vie sociale! moi je passe mon CP dans une région où je ne connais personne, et je me sens bien seule…
    Voilà, j’ai l’air d’avoir une opinion très tranchée, mais au final bien sûr, c’est toi qui choisis… avec tes tripes 😉

  9. oops dit :

    @Tête d’Orange, j’ai moi aussi une expérience un peu similaire. Je travaille à mon compte, la nuit principalement, mais j’ai du relayer en plus mon homme dans son magasin pour qu’il puisse développer son affaire. Je me suis donc retrouvée à apprendre un nouveau métier, et j’ai dû laisser ma fille qui avait 15 mois à la crèche 10h/jour, 2 fois par semaine. C’est momentané, mais il a bien fallu s’adapter.

    J’appréhendais, car elle était à 100% avec moi (pas de famille dans le coin), cododo, allaitée et beaucoup portée…
    Comme ton fils, elle ne s’endormait qu’au sein ou dans le porte-bébé (ce qui était quand même de plus en pus rare avec ma 2e grossesse).
    J’ai trouvé une place dans une micro-crèche privée (pas de place en crèche public, sauf piston) : un couple de fondateurs adorable, beaucoup d’encadrement (4 adultes pour 10 enfants maxi), j’ai été conquise par l’équipe alors que j’avais déjà la liste des nounous et que je pensais que ce serait plus facile pour ma fille.

    Du coup, nous avons tenté l’expérience. Elle pleurait au début quand je la laissais, mais je savais que ça ne durait pas et qu’elle passait de bonnes journées, car elle voulait me retenir à la crèche, et pas repartir avec moi. Le soir, pleurs de décharge à mon arrivée, puis après un gros câlin elle me montrait avec enthousiasme tout ce qu’elle avait fait dans le journée. La langue des signes a bien aidé, elle pouvait vraiment me raconter ce qu’elle avait vécu (dessin, toboggan, dodo…).

    Elle a maintenant 18 mois, quand je lui dis qu’on va à la crèche, elle me répond un « oui » enthousiaste, même s’il y a encore parfois le petit coup de blues de la séparation le matin. En général, je la laisse dans les bras d’un des encadrants ; c’est une grande câline !

    Je pensais qu’il y aurait un souci avec le sommeil, et finalement elle s’est adaptée en quelques jours ! Au début, elle était bercée dans les bras puis déposée endormie, ensuite bercée dans le lit, puis elle s’est endormie toute seule, comme les autres. Elle a un doudou là-bas (elle n’en a jamais eu à la maison) mais elle ne s’en sert pas vraiment, elle le donne aux enfants qui pleurent parce qu’ils ont perdu le leur. Pas de tétine non plus, j’en avais apportée une au cas où (surtout pour qu’elle arrête de piquer celle des copains par jeu !), mais elle ne l’utilise pas, c’est devenue la tétine de secours de la crèche.

    En revanche, elle ne mange pas grand chose, trop habituée aux petits plats maison ! Pour 2 jours par semaine, ça ne m’affole pas, et je n’ai aucun doute qu’elle mangerait si elle y était toute la semaine.

    AU finale, le plus difficile a été le passage aux couches jetables, et les horribles érythèmes qui vont avec. Du coup, le personnel a découvert les lavables, le temps que ses petites fesses s’habituent.

    Conclusion : les enfants ont un sens de l’adaptation extraordinaire ! Et je pense qu’il est primordial de laisser ses enfants en toute confiance, qu’il sentent que le relais affectif peut se faire. Je suis ravie de savoir que ma fille fait des bisous et des câlins au personnel, et de l’avoir sentie triste quand l’une des encadrantes est partie en congé mat. Elle tisse de vrais liens avec les autres, adultes et enfants, c’est un lieu très humain.
    Elle apprend pleins de choses, différentes que ce que je lui fais faire ; il y a beaucoup d’activités. Le contact avec des enfants d’âges différents est aussi très riche : faire attention aux plus petits, tenter de faire comme les plus grands…
    Bref, une belle expérience pour elle !

    Le hic dans son apprentissage : elle sait maintenant taper et mordre, ce qui ne me plaît pas du tout. Mais elle sait aussi prêter et attendre son tour, ce qui me sera très utile dans 2 mois, avec l’arrivée de sa petite sœur.

    Cherche un mode de garde qui te plaît au niveau humain, fais confiance à ton fils, tout le reste suivra !

  10. Tête d'Orange dit :

    @oops, @Marie-Estelle,@la poule : Merci pour vos réponses et vos encouragements, c’est vraiment chouette d’avoir des retours d’expérience, ça m’aide à me sentir plus sereine dans ma décision. Pour le reste j’attendrais novembre pour vous dire si ça s’est bien passé.

  11. […] Un excellent article de la poule pondeuse sur le congé […]

  12. […] informatif : La Poule a écrit ca tout comme il faut ici, mais j’ajouterais deux informations […]

  13. susie dit :

    bonjour,

    j’aimerais bien prendre un congé parental a temps partiel a la naissance de mon bebe mais je n’ai pas les 8 trimestres requis.
    Neanmoins je me demande si je ne peux pas quand meme en beneficier sans etre remunérée par la caf ?
    en gros est ce que je peux l’imposser a mon employeur si je ne suis pas indemnisée par la CAF
    si vous avez une idee…