Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants


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Le retour précoce à la maison

Par  • Le 26 janvier 2010 à 15:55 • Catégorie : Faire un bébé, Naissance

Jouve_nativite_Arles_2005JPG Comme promis dans le billet précédent, et pour continuer avec les aventures palpitantes de l’Oeuf alias Pouss2, voici quelques infos sur le retour précoce (voire ultra-précoce ?) de la maternité. Je vous rassure, c’est beaucoup plus cool que l’épisode précédent. Pour ceux qui ont raté le début, Pouss2 est né au petit matin et nous avons quitté la clinique avant 16 heures. A dire vrai on serait bien partis plus tôt mais nous avions l’opportunité d’avoir la visite pédiatrique obligatoire des 7 jours dans la foulée donc on y a passé quelques heures de plus (cette visite peut être signée par une sage-femme mais elle comme nous préférions que Pouss2 soit quand même vu par un médecin). Et on en avait déjà marre : alors qu’on n’était même pas dans une vraie chambre mais planqués dans une salle de pré-travail, on a quand même été réveillés trois ou quatre fois par des visites pas super intéressantes (« oui bonjour c’est juste pour vous dire que finalement le pédiatre passera dans une heure »).

Concrètement, il faut remplir plusieurs conditions pour être libéré de la maternité rapidement. La première est bien sûr que l’accouchement se soit bien passé et que la mère et le bébé aillent bien. Le poids de naissance important de Pouss2 lui a valu une dextro peu après la naissance, qui s’est avérée excellente et a permis d’obtenir l’aval du pédiatre pour partir. Ensuite il faut trouver une sage-femme libérale qui assure le suivi à domicile. Pour nous, facile, c’est celle qui accompagne la grossesse depuis le début. Enfin, la mère doit être délivrée des tâches ménagères pour une durée au moins égale à celle qu’elle aurait passé à la maternité. Pour ce dernier point, c’est en général le père qui s’y colle mais selon les configurations familiales cela peut être quelqu’un d’autre. Chez nous, le Coq a carrément pris trois semaines de congé car nous devons déménager dans la foulée. Donc entre deux lessives il fait les cartons…

Pour le suivi médical, il est modulé en fonction des besoins. Notre sage-femme est passée deux fois, le lendemain du retour puis deux jours plus tard. Elle s’assure de la bonne santé physique et morale de la mère et du bébé, tout comme à la maternité. Pour la mère : évolution de l’utérus, problèmes éventuels avec l’allaitement, débriefing sur l’accouchement… Pour le bébé : examen et auscultation, pesée (ou pas, selon la situation), test de Guthrie, vérification de la fermeture du canal artériel… En cas d’urgence ou de problème inopiné, on peut bien sûr la joindre à tout moment (comme pour l’accouchement). Notre sage-femme étant au sein d’un groupe avec d’autres sages-femmes libérales, nous avons aussi la possibilité d’en appeler une autre si par hasard elle n’était pas disponible. Cette organisation est particulière mais il n’est pas rare que les sages-femmes libérales soient associées à deux ou trois. Enfin en cas de gros pépin on peut toujours filer aux urgences (habitant Paris ce n’est jamais bien loin) ou appeler le SAMU bien sûr.

Côté administratif, c’est le Coq qui est allé déclarer Pouss2 à la mairie le lendemain ; l’avantage c’est qu’au moins c’est lui qui apparaît sur l’extrait de naissance et pas le nom d’un obscur employé de l’hôpital que ni nous ni Pouss2 n’avons jamais vu. On peut aussi noter que la formule est plutôt économique pour la Sécu qui jusqu’ici a deux visites de sage-femme à rembourser plutôt que deux ou trois jours d’hospitalisation.

En ce qui nous concerne (et je dis « nous » car sur ce point le Coq est aussi moteur que moi), le choix est sans aucun regret : on est vraiment mieux à la maison. Moi je peux me caler au mieux sur les rythmes du sommeil de Pouss2 et personne ne vient interrompre ma grasse matinée pour me demander à quelle heure il a tété cette nuit (je sais plus, je n’ouvre qu’un œil pour lui mettre le sein en face de la bouche) ou me tirer sur le téton pour être sûr qu’il y a vraiment du lait dedans. Je mange ce dont j’ai envie à l’heure où ça me convient. Je ne suis pas confinée au lit dans une petite chambre un peu étouffante (certes il faut se reposer mais de là à être 24h/24 alitée… pas indispensable quand l’accouchement s’est bien passé). J’ai toutes les affaires dont j’ai besoin à portée de main. Le Coq aurait du choisir entre passer du temps avec Pouss2 et moi et s’occuper de Pouss1, sans compter les temps de trajet (40 minutes de métro dans chaque sens) ; quant à Pouss1 il aurait peu vu sa mère pendant quelques jours (voire même pas du tout avec l’interdiction des visites due à la grippe A ?). Sans compter qu’on n’a plus de nounou donc ç’aurait été une galère de plus pour s’organiser pendant les visites du Coq. Je pense que ça tamponne un peu le choc de l’arrivée du petit frère puisque pour le moment ça veut dire rester avec papa ET maman à la maison. Et je trouve ça aussi plus agréable pour les visites que la petite chambre où on ne sait pas où s’asseoir (vu que le père a déjà pris le magnifique fauteuil en skaï authentique).

On voit aussi que c’est un deuxième, on est plus relax pour s’en occuper. En ce qui me concerne j’ai compris après Pouss1 que le bébé « de base » veut tout le temps téter et jamais dormir dans son couffin, donc je m’émerveille à chaque sieste que Pouss2 fait dans son transat. L’allaitement également est plus simple, je gère et je vis beaucoup mieux les petites difficultés puisque ce sont plus ou moins les mêmes que pour Pouss1. C’est vrai que pour Pouss1 je ne sais pas si j’aurais pu rentrer si vite, pour le premier on a souvent moins confiance en soi et en ses capacités à s’occuper d’un tout petit. Mais maintenant non seulement le Coq et moi sommes sereins sur ce point mais je sais également qu’autant ça ne me pose aucun problème de « lâcher » mon bébé pour que son père s’en occupe (« Chériiiiii, je crois qu’il a fait cacaaaaaa »), autant le laisser à une auxiliaire de puériculture que je ne connais pas, j’ai beaucoup de mal. Donc sur ce point-là aussi je me repose mieux (par contre le Coq…).

En bref je ne regrette absolument pas d’avoir choisi l’accompagnement global, notamment pour ce volet. Pour celles qui souhaitent une solution moins « extrême », vous pouvez négocier de rentrer après 24 ou 48 heures et demander une hospitalisation à domicile (HAD) avec suivi par une sage-femme libérale (de votre choix ou proposée par la maternité). Il faut savoir que les visites de cette sage-femme sont remboursées à 100% par la sécu (je n’arrive pas à retrouver combien et dans quel délai après la naissance mais la sage-femme pourra vous le dire) et à mon avis on aurait tort de s’en priver. C’est d’autant plus précieux si on allaite car ces sages-femmes sont généralement bien au point sur le sujet ; globalement cela permet d’avoir des conseils et des idées sur mesure pour votre famille dans votre maison. J’avais pris cette option pour Pouss1 et vraiment je ne l’ai pas regretté.

A plus long terme, je ferai la visite post-natale des six semaines avec notre sage-femme (plutôt que chez ma gynéco par exemple) : je pense qu’il est utile de pouvoir refaire le point sur l’accouchement « à froid » avec la personne qui l’a accompagné, de pouvoir prendre un peu de recul et de poser les questions sur tout ce qu’on n’a pas bien compris/digéré sur le moment. On n’a pas toujours la présence d’esprit pour cela dans les jours qui suivent la naissance et c’est dommage de rester avec des choses en travers de la gorge, surtout si les choses ne se sont pas déroulées comme on le souhaitait. Si vous n’avez pas retenu le nom de la personne (sage-femme ou obstétricien) qui était de garde pour votre accouchement, il est marqué dans le carnet de santé à la page sur la naissance.

Image : c’est un peu hors saison mais je suis sûre qu’ils auraient aussi voulu rentrer chez eux fissa…


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