Les fausses couches précoces

fausse couche

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Après le touchant témoignage de Ficelle, et suite à vos nombreux commentaires, il me semble utile de faire un petit bilan autour de ce sujet douloureux.

Définition des fausses couches

Une fausse-couche est une interruption spontanée de la grossesse avant le seuil de viabilité du fœtus, soit 22 semaines d’aménorrhée (SA). Si elle a lieu avant 12 SA, elle est dite précoce (cela représente 80 % des fausses couches), après ce terme, elle est considérée comme tardive. Au-delà de 22 SA, on parle de mort fœtale in utero.

Ici, nous nous concentrerons uniquement sur les fausses-couches précoces, mais chacun-e est bienvenu-e pour témoigner plus largement en commentaire.

Causes des fausses couches précoces

Les fausses-couches précoces peuvent être dues à diverses causes, qu’elles soient temporaires ou permanentes :

  • Anomalies chromosomiques ou génétiques : Elles compromettent la viabilité de l’embryon. Cela peut se traduire par un œuf clair, c’est-à-dire un sac embryonnaire visible à l’échographie, mais sans embryon. C’est la cause la plus fréquente (une étude sur 8000 fausses couches a trouvé plus de 40 % d’embryons atteints de tels défauts).
  • Grossesse extra-utérine : L’embryon se développe ailleurs que dans l’utérus, généralement dans une trompe de Fallope.
  • Défauts de l’utérus ou du col : Comme une muqueuse défavorable à la nidation.
  • Problèmes hormonaux : Par exemple, une déficience en progestérone pendant la phase lutéale du cycle (après l’ovulation).
  • Infection : Génitale (par exemple à chlamydia) ou générale (notamment listériose ou salmonellose).

Certaines pathologies peuvent entraîner des fausses-couches à répétition (trois ou plus successives) et nécessiter un traitement pour obtenir une grossesse évolutive, mais ce sont les cas les plus rares.

Facteurs de risque

Certains facteurs de risque ont été identifiés :

  • Alcool, tabac, caféine : Au-delà de 200 à 300 mg par jour (soit environ deux tasses de café).
  • Exposition chronique à des substances toxiques : Notamment dans certaines professions.
  • Stress important : Peut entraîner une fausse-couche.
  • Exercice physique intense : Peut être un facteur.
  • Poids et âge de la mère : Jouent également un rôle.

Bien sûr, l’exposition à un facteur de risque n’entraîne pas systématiquement de fausse-couche, pas plus qu’on ne peut expliquer toutes les fausses-couches par la présence d’un de ces facteurs. Il s’agit simplement de corrélations statistiques, sans qu’un mécanisme de causalité soit toujours connu.

Signes et symptômes

Les symptômes les plus courants sont :

  • Saignements vaginaux : Peuvent être accompagnés de douleurs au ventre similaires à celles des règles, mais souvent plus intenses.
  • Arrêt des maux de grossesse : Comme les nausées.
  • Pressentiment : Que quelque chose ne va pas.

Ces signes doivent inviter la femme à consulter afin de confirmer le diagnostic et, le cas échéant, d’envisager un traitement. Différents examens permettent d’affiner le diagnostic :

  • Prise de sang : Le taux de l’hormone beta HCG doit augmenter rapidement en cas de grossesse évolutive ; une croissance faible ou une décroissance entre deux prélèvements, ou un taux très inférieur à la normale pour un terme donné, peut indiquer une fausse-couche.
  • Échographie : En tout début de grossesse, souvent réalisée par voie endovaginale, c’est-à-dire que la sonde est introduite dans le vagin. Elle permet notamment de diagnostiquer un œuf clair ou une grossesse extra-utérine ; après 6 SA, l’absence de battement cardiaque est un signe quasi-certain d’arrêt de la grossesse.

Traitement

Le traitement doit être discuté avec le professionnel de santé pour déterminer la meilleure approche :

  • Observation : La majorité des fausses-couches précoces sont expulsées naturellement par le corps de la femme, mais cela peut prendre jusqu’à six semaines après le diagnostic. Il y a aussi un risque d’infection.
  • Traitement médical : Médicaments abortifs pris par voie orale ou vaginale, provoquant des contractions et l’expulsion de l’embryon. Ce traitement peut être conduit en dehors de l’hôpital et la femme le prend chez elle, généralement sur deux jours.
  • Traitement chirurgical : Réalisé en milieu hospitalier, généralement sous anesthésie générale. On procède à une dilatation du col de l’utérus puis à une aspiration qui permet de “vider” intégralement l’utérus. La chirurgie est la principale option en cas de grossesse extra-utérine (mais avec une procédure différente, puisque justement l’embryon n’est pas dans l’utérus).

Après une fausse couche

Chaque femme vit cet événement à sa manière :

  • Émotionnel : Certaines souhaitent retomber enceinte rapidement, d’autres préfèrent prendre le temps de faire le deuil de la grossesse.
  • Facteurs influençant le vécu : Terme de la fausse-couche, situation personnelle, parcours d’aide médicale à la procréation, âge, première grossesse ou non, vision de l’embryon, etc.

Il est crucial de pouvoir exprimer les émotions liées à la fausse-couche sans être niée ou culpabilisée. Cela peut être fait dans un cadre médical, de suivi psychologique, ou simplement avec des proches bienveillants. La place du père ou du partenaire de la femme qui fait une fausse couche est délicate : pour beaucoup, à ce stade, la grossesse est encore peu concrète, même si certains peuvent l’avoir déjà investie. Le point commun reste généralement la souffrance de leur partenaire (psychologique comme physique).

Prévention

Quoi qu’en disent certains mythes urbains, hors certaines pathologies, la prévention des fausses-couches précoces reste rudimentaire pour ne pas dire impossible. Même si la tentation de refaire le film à grands coups de “et si” est forte, la culpabilisation n’apportera pas grand chose de constructif.

Enfin, il n’y a pas de délai particulier à respecter si on souhaite rapidement une nouvelle grossesse, sauf avis médical contraire. Une contraception peut également être mise en place dans la foulée. La fausse-couche peut aussi avoir des répercussions lors d’une grossesse ultérieure, avec pour certaines une anxiété accrue quant à son bon déroulement. Il ne faut pas hésiter à évoquer ces angoisses avec la personne qui assure le suivi : parfois le seul fait de les exprimer suffit à les calmer, si nécessaire un suivi plus rapproché (échographies plus fréquentes par exemple) peut être envisagé pour rassurer la femme.

Témoignages et ressources

Voici quelques témoignages glanés sur le net :

Image : ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu de beau gosse par ici (dont la présence sur ce blog est je le rappelle réglementaire pour les billets médicaux à caractère anxiogène) et pour changer un peu des médecins je vous propose Rabbi Dave (de Weeds), une épaule sur laquelle pleurer… et si vous n’aimez pas Rabbi Dave faites votre choix sur pfffouuu! (cliquez à vos risques et périls).

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