Nous sommes confrontés chaque jour à des choix, aux conséquences plus ou moins importantes. Une part majeure de notre décision est l’évaluation des risques associés à chacune des alternatives qui s’offrent à nous. En tant que parent, c’est d’autant plus difficile que nous sommes responsables d’une personne qui n’est pas encore en mesure de faire ses propres choix. Comme vous le savez si vous traînez depuis quelque temps dans la basse-cour, j’essaie de documenter et d’argumenter avec des faits les propositions que je fais ici, tentant à ma mesure d’aider qui le souhaite à avoir un vrai choix éclairé. Cependant je ne peux que constater la logique pour le moins floue avec laquelle raisonne un certain nombre de mes concitoyens, y compris à des niveaux d’étude et de spécialisation auxquels l’esprit de Descartes est censé régner. Cela est particulièrement vrai pour tout ce qui touche aux enfants, la moindre remise en question de ce que nous avons fait ou projetons de faire étant souvent vécue comme une critique acerbe de notre compétence et même de notre bonne volonté parentale (ou d’expert, pour le corps médical par exemple).
Prenons quelques exemples avec certaines pratiques, minoritaires sous nos latitudes et à notre époque. Le traitement des risques et des problèmes est très différent selon l’alternative considérée. Intéressons-nous au sommeil de nos enfants, et aux décès qui peuvent y être associés, que ce soit par suffocation ou par mort subite du nourrisson. Si l’enfant meurt dans un berceau ou lit à barreaux, on cherchera à comprendre ce qui dans le couchage a pu causer son décès et si on ne trouve rien on blâmera le hasard. Si par contre son décès a lieu dans le lit parental, c’est forcément parce qu’il s’y trouvait et n’avait pas à y être. C’est du moins ce que diront certains des experts les plus écoutés, qui seront ensuite relayés par les médias puis par l’entourage des parents déjà durement éprouvés. Pourtant la logique voudrait qu’on conduise la même investigation dans les deux cas, afin de fournir des recommandations adéquates pour diminuer les risques. Par exemple, il est clair que nos lits d’adultes ne sont souvent pas conçus pour accueillir des tout petits, avec des risques de chute et de suffocation plus importants que dans les lits de bébés. Cependant, il est tout à fait possible de les aménager pour réduire ces risques. Mais on préfère dire que le cododo est dangereux. Sachant que la majorité de la population le pratique de toute façon à un moment ou un autre (quel parent ne s’est JAMAIS retrouvé avec un bébé dans son lit ?), ça ne me semble pas très productif. Ou alors il faudrait carrément interdire le sommeil des bébés, ça nous éviterait bien des prises de tête sur qui doit faire les nuits de qui, quand et surtout comment…
De la même façon, on ne parle que rarement des morts autour de la naissance à l’hôpital, qu’elles soient maternelles ou infantiles. Par contre, le moindre problème lors d’un accouchement à domicile est immédiatement relayé et imputé au choix du lieu de naissance. Ne doutons pas que si les maisons de naissance finissent par voir le jour, on ne leur fera pas de cadeau. On énumère toujours les risques inhérents à accoucher ailleurs qu’à l’hôpital, mais rarement de ceux qui découlent de ce lieu : accident sur la route (d’autant plus probable avec un conducteur stressé par la situation et d’autant plus grave que si le travail est avancé la femme risque de ne pas attacher sa ceinture pour mieux supporter les contractions pendant le trajet) et infections nosocomiales sont les plus évidents même s’il y en a d’autres. On peut ainsi trouver rassurant que le cœur du bébé soit écouté en continu par un appareil pendant l’accouchement (comme c’est généralement pratiqué dans les maternités) ; pourtant la Haute autorité de santé (HAS) nous informe que pour un accouchement non pathologique, lorsque cette écoute est faite de façon intermittente, il n’y a pas d’incidence sur la mortalité infantile et il y a moins d’interventions (césariennes ou extractions instrumentales, qui ne sont pas dénuées de risques : ainsi l’étude européenne Peristat –p. 100- nous apprend qu’en France une extraction instrumentale double le risque de mort maternelle tandis qu’une césarienne le multiplie par 8). Mais la pénurie de personnel (une sage-femme de garde doit suivre plusieurs femmes en travail en même temps) et le risque de procès (le monitoring continu constitue une trace tangible de la surveillance pendant l’accouchement qui pourra justifier pourquoi il y a eu ou pas une intervention) font qu’en pratique le monitoring continu tend à s’imposer dans les maternités.
Ainsi il est courant de ne présenter les risques que dans un seul sens. Prenons les examens prénataux : on vous parlera généralement des pathologies que ces tests visent à dépister, mais il est plus rare qu’on vous présente les problèmes qu’ils induisent. Le dépistage du diabète gestationnel est ainsi sujet à controverse.
Quelques extraits du rapport de la HAS sur le sujet :
La valeur prédictive positive du test de dépistage (O’Sullivan) est faible : moins de 20 % des femmes dépistées positives sont des vrais positifs en retenant un seuil de dépistage (test de O’Sullivan) à 1,40 g/l (7,8 mmol/l). [NB : Le test de O’Sullivan est recommandé par le CNGOF pour toutes les femmes enceintes, il s’agit de mesurer l’effet de l’ingestion d’une solution de glucose sur la glycémie.]
Il n’existe aucune preuve directe de l’efficacité d’un dépistage systématique ou ciblé du diabète gestationnel à partir de la 24e semaine de grossesse pour réduire la mortalité et la morbidité périnatales.
Par ailleurs, le diagnostic et la prise en charge du diabète gestationnel ne seraient pas dénués d’effets indésirables : anxiété, accroissement du nombre de consultations et d’examens complémentaires, accroissement des taux de césariennes même en l’absence de macrosomie foetale, accroissement du taux de déclenchement et du passage en réanimation néonatale des nouveau-nés. [NB : et je trouve fortement paternaliste l’idée que c’est une bonne excuse pour imposer aux femmes une meilleure hygiène alimentaire]
Petit test : parmi les lectrices de ce blog qui sont ou ont été enceintes, à qui a-t-on fait part de ces informations au moment de la prescription du test ? A qui a-t-on simplement dit
« Vous allez faire le test de O’Sullivan, voici l’ordonnance » ? Je ne veux absolument pas minimiser les risques liés au diabète gestationnel ou suggérer qu’on supprime ces tests, mais proposer que la décision de les faire ou pas revienne à la femme, après une discussion permettant la présentation complète des avantages et inconvénients avec le praticien qui suit la grossesse. En fait je propose simplement qu’on respecte la loi Kouchner sur le consentement éclairé, révolutionnaire non ? Je sais bien qu’entre la démographie médicale déclinante et les restrictions budgétaires les soignants ont de moins en moins de temps à consacrer aux patients mais je ne crois pas qu’il faille pour autant baisser les bras. C’est à chacun de prendre le temps de s’informer (oui, internet est une source formidable de connaissances, pourvu qu’on ait un peu de discernement), de poser des questions et au final de prendre ses responsabilités. Les examens dits obligatoires doivent être proposés à toutes les femmes, mais celles-ci n’ont pas l’obligation de les faire. Et je trouve insultant de leur demander si elles n’ont pas à cœur la santé de leur bébé quand leur avis diffère de celui du praticien. Chacun a sa hiérarchie des risques ; certaines sont basées sur des idées reçues et il est important de s’assurer qu’une décision n’est pas prise à partir de faits biaisés ou incomplets, mais au final c’est aux parents de choisir quels risques ils souhaitent prendre. Je crois qu’au lieu de commencer par critiquer une décision qui nous paraît irresponsable (et je parle aussi entre parents, où nous sommes prompts à nous jeter la pierre) il serait bien plus constructif d’en demander les raisons. Nous pourrions soit apprendre des choses soit apporter d’autres informations, bref il n’est pas impossible que chacun reparte avec un nouveau point de vue, plus complet et plus ouvert sur la question. J’en profite pour vous signaler un nouveau blog, l’ordonnance ou la vie, tenu par une étudiante en médecine qui a des réflexions très intéressantes sur la question.
Mais le patient responsable doit l’être jusqu’au bout. Comme dirait Peter Parker (alias Spiderman), « With great power comes great responsibility. » Tant que tout se passe bien, c’est facile. Le souci c’est quand les choses tournent en eau de boudin. Si le médecin a recommandé un acte que le patient n’a pas voulu effectuer, et que l’état du patient s’aggrave, jusqu’à quel point ? Ainsi, certains obstétriciens s’opposent aux accouchements hors maternité (domicile ou maison de naissance) car ils craignent les transferts en urgence sous leur responsabilité d’un problème sur lequel ils n’avaient jusque là aucune prise. Il arrive alors que des femmes avec un projet d‘accouchement à domicile (AAD) qui vont se faire enregistrer en maternité pour préparer un éventuel transfert en urgence soient mal reçues par le personnel soignant, et c’est parfois pire lors d’un tel transfert (un peu comme les femmes qui avaient tenté de se faire avorter avant la légalisation de l’IVG et à qui certains médecins faisaient des curetages sans anesthésie pour les dissuader de recommencer). L’effet de telles pratiques étant que loin de décourager les femmes de recourir à l’AAD, cela les dissuade simplement d’ouvrir un dossier à l’hôpital, voire en cas de problème va parfois leur faire repousser le transfert au-delà du raisonnable. D’un côté il est clair qu’un soignant qui « fait payer » à un patient un choix différent de ce qu’il préconise est inacceptable, de l’autre on peut comprendre le ras-le-bol des blouses blanches face à des patients qui viennent faire leur shopping médical. Comme le dit cette sage-femme américaine, « You buy the hospital ticket, you go for the hospital ride » (difficile à bien traduire, quelque chose du genre « Si on prend un ticket pour l’hôpital, alors on va à l’hôpital », ou moins littéralement « N’attendez pas de l’hôpital ce qu’il ne peut pas vous donner »). Évidemment, entre la raréfaction des sages-femmes accompagnant les AAD, le peu de plateaux techniques ouverts aux sages-femmes libérales et les tergiversations autour des maisons de naissance (sans compter les aléas de la Sécu qui rembourse ou pas les accouchements dans des maisons de naissance à l’étranger), un nombre non négligeable de femmes se retrouve avec un suivi classique en maternité par défaut. On voit donc que la situation est complexe, et la conciliation des intérêts des parties pas toujours évidente.
C’est parfois si difficile qu’on en arrive au procès, dont la crainte est devenu un puissant moteur d’évolution des pratiques obstétricales. Les primes d’assurance des professionnels flambent, alors que les revenus fixés par la Sécu stagnent, rendant notamment l’exercice libéral de plus en plus difficile (voir ce billet de 10 lunes avec tous les chiffres, ainsi que les commentaires qui suivent pour d’autres éclairages). Là encore, la problématique n’est pas simple. D’une part on ne peut pas dire qu’il ne faudrait plus faire d’action en justice, ce qui reviendrait de facto à une immunité médicale, et d’autre part les patients peuvent se retrouver obligés de mener des actions en justice par des assurances qui ne veulent pas prendre en charge les coûts (notamment pour un enfant handicapé par exemple). Bref cela dépasse le cadre de la discussion et je ne me sens pas compétente pour réformer le système, même s’il me semble évident qu’il y a une bonne marge d’amélioration. Finalement, cela paraîtra sans doute évident mais je crois plus que jamais qu’il est indispensable de pouvoir établir un partenariat de confiance entre soignant et soigné (et ce d’autant plus quand le soigné n’est pas malade, comme c’est le cas d’une femme enceinte ou d’un jeune enfant qu’on emmène aux visites de contrôle). Commençons par écouter ce que l’autre a à nous dire avant de le juger, soyons prêts à examiner honnêtement nos raisons et nos motifs, pour assumer pleinement la responsabilité de nos décisions.
Je réalise que ce billet est un peu fourre-tout et décousu mais à ce stade j’avoue ne plus avoir le temps ni le courage de le remanier voire de le redécouper donc je le publie en l’état car je pense qu’il y a quand même quelques éléments intéressants dont j’aimerais discuter avec vous.
Photo : oui je sais c’est l’Agence tous risques, mais je n’ai jamais vu un seul épisode de Pour l’amour du risque alors… Et non, ça n’a pas grand rapport avec le schmilblick.
Tags: AAD, cododo, diabète gestationnel, Grossesse, maison de naissance, maternité, médecin, O'Sullivan, risque, sage-femme
@Pockypock, Y a du sang dans la basse-cour… 🙄
Je rectifie: on PEUT discuter avec moi (d’autres poulettes ici peuvent en témoigner!). D’ailleurs, si vous pouviez m’expliquer ce que sont « des propos de nature performatif » ❓ 😕 (vous voyez, je ne sais pas tout sur tout… et les explications de Wikipedia ne sont pas très claires à ce sujet 😆 )
D’autre part, j’aimerais que nous restions sur le terrain des idées: Je ne tolèrerais pas d’attaque sur mon physique! Bon, d’accord, il est pas facile, facile, mais, avec le temps, j’ai fini par l’assumer alors vous êtes priée d’en faire autant (d’ailleurs, il me donne un petit côté pirate qui ne me déplaît pas…). Et puis je trouve votre remarque sur mon avatar déplacée, vous qui vous cachez derrière des lunettes noires…
Enfin, j’assume mes propos jusqu’à la dernière ligne. Pour avoir moi-même subi une césarienne suite à un échec de déclenchement (décidé pour des raisons uniquement protocolaires, et alors que mon bébé et moi allions PARFAITEMENT bien, je vous le certifie!), j’ose affirmer qu’à ce sujet, je sais un peu de quoi je parle… Je vous épargne tout le couplet sur la cicatrice de 15 cm, les chances amoindries de connaître une voie basse pour une grossesse future, la tristesse, le sentiment d’échec, la colère, tout ça, tout ça… Ca, c’était la minute sérieuse du commentaire! 😐
P.S.: Wikipétrolleuse (avec 2 L, siouplaît, c’est pour le jeu de mots…
)
@pétrolleuse , et bien c’est l’heure de la remise en question parce que je ne veux pas d’effusion de sang dans cette accueillante basse cour. Je ne veux pas salir ce blog.
Mes propos ont sans doute été trop forts… faute à un précédent (non personnel, et sans doute sur mauvaise indication) douloureux. On fait tous ce qu’on croit être bon pour nos petits. je veux être une poulette sociable.
@Pockypock, je suis d’accord avec ta conclusion. Respectons le choix des femmes! Et moi non plus, je ne veux pas être la méchante pintade de service! 🙄 Alors pardon pour le ton péremptoire et l’ironie facile…Dans mes bras, Pockypock! 😉
@pétrolleuse, merci ma poule 😛
@pockypock,ce sont de bonnes questions qui sont posées là et un débat interessant. Un accouchement,c’est la vie et pourtant la mort n’est pas si loin, pas si improbable même en 2011. J’ai été heureuse que l’équipe médicale soit présente le jour de mon accouchement, discrete mais efficace (signal d’alarme donné car le coeur du bébé ralentissait dangeureusement, forceps rapides, et gestion d’une déchirure hémorragique chez moi le tout en 15 minutes). Que se serait-il passé si j’avais été non médicalisée à la maison, j’en ai froid dans le dos.IL faut accepter cette prise de risque en accouchant loin d’un hopital (1/2 heure de trajet, c’est parfois bien trop long), il faut vraiment etre conscient de ce risque et l’accepter en toute conscience.
@ISABOULE, si tu avais été chez toi, sans péri, tu aurais senti ton bébé qui te donnait envie de pousser dès son eng
@percidinae, engagement dans le bassin et ton corps l’aurais poussé rapidement et efficacement dans une position physiologique où les anomalies du rythme cardiaque foetale sont minimisées et il serait né tout seul et tu n’aurais probablement pas eu de déchirure hémorragique (en plus de l’épisio ?). Mais bon, désolée, on ne peut pas réécrire l’histoire. On peut juste te souhaiter de réaliser des choix de mère informée pour que la seconde naissance soit harmonieuse pour ton enfant et toi. 😉
@percidinae, Euh, rapidement sans péri, pas toujours. Il m’a fallu 2 heures à moi pour la partie « poussée » !!! Bon, ok, j’ai été transférée à ce moment-là en ambulance donc ça a dû bien ralentir les choses + je ne sais pas exactement pourquoi mais je n’ai jamais eu envie de pousser de manière consciente (ça poussait quand même tout seul). Le fait d’avoir un frère dont le handicap n’a été visible que le jour de la naissance a-t-il joué ? Toujours est-il que je n’étais pas du tout pressée de le voir sortir, ce n’est qu’après près de 2 heures que je me suis vraiment dit « maintenant, y en a marre, il faut qu’il sorte ».
@percidinae, comme tu dis, on ne peut pas réécrire l’histoire et franchement RIEN ne permet d’affirmer qu’en position physio Isaboule aurait eu un accouchement rapide et sans complication ! Peut-être que si elle avait accouché à la maison elle aurait eu un transfert avec extraction instrumentale. Ou peut-être aurait-elle eu un accouchement « simple » chez elle. On ne le saura jamais et ça ne sert à rien de refaire le film…
@Zulie, ah moi j’avais tellement mal que je devais TOUT faire pour le faire sortir au plus vite 🙄 😆
@La poule pondeuse, Ben, faut croire que j’avais pas encore assez mal alors ! (pourtant c’était quand même pas une partie de plaisir…) Mais je ne fais pas non plus des sumos comme toi, le mien avait un format très moyen (3.2kg pour 52cm). 😉
@Zulie, suis pas sûre que la douleur soit liée au poids…
Je continue à découvrir le blog….
Je me retrouve énormément dans ce billet, pour plusieurs raisons et sous différents angles! Je m’explique:
➡ Comme je l’ai dit dans un précédant commentaire (« Où accoucher? »), nous avons décidé mon mari et moi, que j’accoucherai à la maison pour Bébédamour l’année dernière ( dans la mesure du possible en tout cas 😉 ). Cette démarche n’était pas une évidence avant la grossesse, et ne s’est pas imposée à nous au tout début de celle-ci, mais a bien fait l’objet d’un cheminement au fil des semaines de la grossesse et surtout au fil des rendez-vous « manqués » avec l’obstétricien qui me suivait: Attentes interminables durant des heures, écho faites en 10 minutes, il fallait que tout aille tellement vite que j’oubliais les 3 malheureuses questions que j’avais à poser, etc… Devant le peu de considération de l’équipe médicale (par manque de temps…)nous nous sommes tournés vers une sage-femme libérale et avons élaboré notre projet. Le respect d’une naissance physiologique s’est imposée peu à peu à nous sans que nous puissions vraiment le nommer, mais nous le ressentions de façon très intense au fond de nous!
➡ D’autre part, je suis infirmière dans un service d’urgences (mon mari pompier professionnel). Nous connaissons donc le poids des protocoles à appliquer… Nous sommes dans une « société parapluie », surtout dans le domaine médical: chacun à son niveau prescrit des examens et traitement en disant « au cas où »… ne laissant plus le « droit » au patient de décider quoique ce soit, ou même la possibilité de savoir qu’il peut décider pour sa santé: Les patients s’en remettent totalement au corps médical, et quand l’un d’eux n’accepte pas une de nos décision nous ne savons pas trop comment réagir ❓ …
Bref, tout ça pour dire que la mesure du risque, je connais bien, et le consentement éclairé tout autant! A quand le réveil de chacun à prendre en charge sa santé et celle de ces proches???
Merci donc pour ce billet!!!
A bientôt dans un prochain commentaire 😉
@S’Line, merci pour ton témoignage, je trouve ça assez éclairant qu’un couple avec de telles professions fasse le choix de l’AAD ! ça change des clichés sur les hippies inconscients 🙄
@La poule pondeuse,
Oui!!! A la grande surprise de notre sage-femme également (« une sage-femme, MA sage-femme » 😉 )
@La poule pondeuse, oui le cliché AAD = hippies est bien ancré! et pourtant: en « cours » d’accouchement avec MA SF libérale qui pratique les AAD: il y avait des femmes comme les autres, un peu féminines ou bcp et infirmière, médecin, coiffeuse, agricultrice, instit, commerciale, ingénieure etc etc………. toutes dans la vraie vie comme tout le monde.
et en consultation avec mes enfants (pour un parcours de santé classique avec enfant) de la part d’infirmière, médecin biologiste, généralistes, ophtalmo, gynéco etc. j’ai n’ai eu en retour que « ha, chouette » ou « oué ça doit être mieux chez soi »…..
Pour répondre à ta question aussi, 2 grossesses, zéro tri-test, zéro test pour la glycémie, zéro examen inutile (même pas abordés) : accompagnement global et accouchement intime en PT avec la même SF pour mes deux…
@Kyti, chouette !
je crois que ce qui m’a le plus choqué dans ma grossesse est le test sanguin pour dépister la trisomie… le médecin donne une ordonnance, n’explique rien et surtout pas les implications du dépistage… le dépistage est fait pour avorter en cas de malformation chez le bb…. en gros, si on se soumet à la prise de sang, on se soumet à toute la procédure qui s’en suit… et on ne laisse pas le choix aux futurs parents. pour ma première, j’ai refusé le text sanguin, c’était notre premier enfant et nous étions prêts à l’acceuillir sous toutes ses formes 🙂 ce qui n’a évidemment pas plu au gynécologue qui me suivait à ce moment-là et me l’a fait payer par après… je ne suis pas un enfant inculte, je suis un adulte qui veut pouvoir décider de ses choix médicaux!
Il te l’a fait payer ? C’est à dire ? Tu as bien fait de t’imposer. Ils ont trop tendance à se prendre pour Dieu…
@marie, mais quel abruti celui-là ! Bravo d’avoir tenu votre position !
Après avoir lu plusieurs articles sur ce blog concernant l’accouchement à domicile, j’ai une question qui me vient. Quand on dit AAD, est-ce que ça exclut automatiquement la péridurale ? En d’autres termes, la péridurale ne peut se faire qu’en maternité ?
@Berzingh, Il me semble bien que OUI!!! AAD=accouchement sans péridurale et péridurale=anesthésiste et surveillance particulière donc dans un hôpital qui possède un plateau technique particulier. Sauf erreur de ma part je crois qu’il est impossible d’avoir une péridurale à domicile. Mais si qqn a une info contradictoire, je veux bien lire ses sources 😉
@S’Line, à ma connaissance aussi, c’est impossible. AAD dit accouchement encadré juste par une sage-femme, qui n’a pas la compétence pour poser une péridurale.
Mais, Berzingh, dans un AAD, on est libre de ses mouvements, on n’a pas de perf ni de monitoring qui gênent, on est au calme, bref on laisse les hormones faire leur boulot et donc on est bien plus à même de se passer d’anesthésie.
C’est dans « J’accouche bientôt et j’ai peur de la douleur », je crois, que la sage-femme auteure du livre explique qu’un accouchement, c’est un équilibre subtil entre les hormones qui déclenchent les contractions, donc la douleur, et des endorphines qui elles, augmentent notre seuil de tolérance à la douleur. Au fur et à mesure que les contractions se font plus dures, ce seuil augmente. Et une maman qu’on laisse dans sa bulle et libre de ses mouvements, est aussi mieux à même de gérer la douleur.
Et puis, quand on accouche à domicile c’est aussi (le plus souvent ? Non ?) pour se préserver d’une certaine médicalisation, et la péri entraine bien souvent d’autres actes médicaux (rien que la surveillance accrue, la position allongée, et le ralentissement du travail qu’on cherche à compenser autrement…).
Merci pour ces précisions. C’est par pure curiosité : personnellement, l’accouchement en maternité me convient parfaitement. C’est qu’en lisant des choses sur l’AAD, j’ai eu soudainement la révélation genre « mais, mais, ça n’exclurai pas la péridurale, ça ? » Je voulais donc avoir in/confirmation.
Et mes endorphines, hormones et autres, à mon premier accouchement, ne m’ont clairement pas suffit alors même que j’étais à la base assez zen et que j’avais une main compatissante à écrabouiller : je n’ai pu me calmer, faire les respirations et m' »ouvrir » (comme disait la sage-femme pendant la préparation) qu’une fois débarrassée de cette horrible douleur qui me vrillait les intérieurs, grâce à la péridurale (bénie soit-elle), tout en gardant conscience de tout le reste. Comme quoi, ce qui est bien c’est d’avoir le choix et de trouver la méthode qui convient à soi. 🙂
@Berzingh, Tu sais, même dans les maisons de naissance, la péridurale est impossible. Car, comme l’on dit d’autres plus haut, péridurale = anesthésiste = hopital. Cela n’empêche pas de faire un transfert si vraiment tu n’en peux plus mais visiblement les transferts de ce type sont assez rares.
@Zulie, en effet, j’ai accouché et vais bientôt re-accoucher en maison de naissance (Suisse). Et les deux sages-femmes qui la gèrent m’ont expliqué qu’effectivement il arrive que certaines mamans soient transférées pour pouvoir bénéficier d’une péridurale, mais que c’est franchement rare car un transfert de ce genre, ça veut dire se rhabiller, remonter dans la voiture, se déplacer jusqu’à l’hôpital… Bref ça prend plus ou moins une heure (on n’est pas dans le cadre d’un transfert d’urgence pour lequel on fait venir l’ambulance hein !), et souvent rien qu’à cette idée les mamans sont moins motivées… D’autant plus qu’au moment où elles craquent et réclament la péri, c’est souvent la toute fin de la dilatation et en fait, en moins d’une heure, le bébé est là !
@soleil-, Tout à fait, le transfert est tellement désagréable que ça passe l’envie ! 🙂 Mais même en ambulance, ça n’est pas super sympa. J’ai accouché en maison de naissance en NZ et on m’a transféré car je perdais trop de sang, à dilatation complète, et ce n’est ni rapide, ni agréable.
@Berzingh, comme l’ont dit les autres, la péridurale n’est possible qu’en milieu hospitalier (doit être posée par un anesthésiste et implique une surveillance plus stricte). Après il ne faut pas se leurrer, un accouchement, même avec la meilleure volonté du monde, ça douille souvent 😆
Je n’ai pas lu tous les commentaires… la Poule, arrête de faire tout un tas de renvois dans tes articles vers les précédents, parce qu’on part pour en lire un et on se retrouve à naviguer dans tout le blog et on y passe la journée tellement c’est intéressant !
Je n’ai pas fait le test O’Sullivan, mon gynéco ne me l’a pas prescrit. Mes copines ont crié au scandale, j’ai même eu un « il serait pas un peu irresponsable ton médecin ? », mais je lui ai fait confiance, je me suis dit que s’il ne me l’avait pas prescrit c’est parce que je ne présentais pas de facteurs de risque (pas d’antécédents ni de diabète gesta ni de gros bébé dans ma famille, pas de prise de poids excessive ou soudaine…), et qu’il ne le jugeait pas nécessaire (et qu’il savait que je ne ressentais pas le besoin d’être rassurée par des batteries d’examens, j’imagine que ça doit jouer).
@marie, Le médecin n’est pas obligé par la loi d’expliquer les tenants et les aboutissants du tri-test ? il me semble que j’avais signé un papier (genre je certifie faire un choix éclairé bla bla bla…), mais c’est peut-être juste un protocole pour éviter les poursuites en cas de mauvaise interprétation des résultats par le médecin ❓
@Aurélie, hé faut bien que je rentabilise toute la masse de trucs que j’ai écrits !
Super ton gynéco en tout cas, et surtout que tu aies pu avoir cette relation de confiance avec lui.
@Aurélie, il est obligé de faire signer un papier, mais un truc indigeste à lire rapidos ce n’est pas forcément du consentement éclairé 🙄
@La poule pondeuse, Oui, c’est sûr. Et puis je suis bien placée pour savoir que quand on est timide (ou quand on a l’impression de déranger le médecin qui nous reçoit en 10 minutes montre en main), c’est pas forcément facile de poser toutes les questions qu’on voudrait…
@La poule pondeuse, J’ai la chance d’avoir un très bon ami commun avec lui, ça a permis de briser la glace dès le départ, ce qui n’empêche pas que j’ai un peu regretté de ne pas avoir été suivie par une SF. Mais c’est un autre débat… 😉
@Jouls,
J’arrive (largement) après la bataille, mais voici un article paru récemment au Québec qui va dans le sens de ta réflexion :
http://www.moutonnoir.com/2011/11/qui-choisit/
@Biz, Merci beaucoup, il est vraiment intéressant, une bonne réflexion qui s’efforce de voir l’ensemble des données du problème.
@Biz, très intéressant !