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La varicelle

lundi, mars 23rd, 2009

julian-mc-mahon-05 Comme je l’avais mentionné ici, le Poussin a attrapé la varicelle. Pas de grosse surprise puisqu’une de ses copines de nounou l’avait eue il y a peu. En effet, au sein d’un foyer, le taux de contagion de la varicelle atteint 80-90%. Et d’ailleurs, en France, la probabilité de l’attrapper au cours de sa vie atteint 95% (90% des jeunes adultes l’ont déjà déclarée).

La varicelle est provoquée par le virus VZV (varicella-zoster virus), qui est un herpès virus. Ce virus est également à l’origine du zona, qui est une réactivation du virus dormant au sein des ganglions nerveux chez les personnes ayant déjà contracté la varicelle. Ce phénomène a lieu à l’occasion de baisses de l’immunité, et pas suite à une nouvelle exposition au virus, comme on peut parfois le croire. Au contraire, les gens qui sont fréquemment exposés au virus (pédiatres, personnels de la petite enfance…) voient leur immunité régulièrement réactivée et sont moins fréquemment atteints par le zona (qui atteint 15 à 20% des personnes infectées par le VZV). Par ailleurs, celui-ci est également plus fréquent chez les personnes âgées.

Mais assez parlé de zona, revenons à notre varicelle (alias picotte chez nos cousins québécois ou chickenpox chez leurs voisins du Sud). Tout le monde voit à quoi ça ressemble je pense, pas la peine de vous faire un dessin (sinon il y a des photos sur l’article wikipedia). De façon générale, plus on est jeune, et plus ça se passe bien. L’exception étant les fœtus (faudrait-il dire « foeti » ?) contaminés via leur mère et les nouveaux-nés (mais jusqu’à quel âge ? je n’ai pas trouvé). Le Poussin par exemple, à 21 mois, n’a quasiment pas été affecté, il a eu très peu de boutons et ne s’est à peu près jamais gratté (en même temps les boutons sont surtout sur le torse et le cuir chevelu et avec ses petits bras il a du mal à les atteindre…). D’ailleurs c’est limite si les personnes qu’on veut avertir du risque de contagion nous croient, tellement il s’en tire bien. Ce qui me fait penser que si j’avais été adepte de petites granules et autres gougouttes j’aurais sans doute été prompte à leur attribuer une maladie si ténue et à clamer leur efficacité sur tous les toits… alors que là ça peut tout aussi bien être la conjonction de Mars dans la troisième maison du Bélier (ou de l’alignement du troisième panneau solaire de l’ISS avec la clé à molette malencontreusement lâchée dans par Youri Boulgakovitch lors de la réparation en orbite de Spoutnik XXII en 1983 ?) ou le retour du printemps ou peut-être y a-t-il des pouvoirs magiques insoupçonnés dans notre famille ?

Bref je m’égare… revenons à nos moutons : le principal problème de la varicelle, c’est qu’autant elle est généralement bénigne chez les enfants (même si potentiellement bien pénible), autant chez l’adulte (et notamment les femmes enceintes) mieux vaut éviter. C’est d’ailleurs une des principales indications du vaccin (en plus des cas particuliers de personnes immuno-déprimées ou avec certaines pathologies particulières) : l’exposition à la contagion d’un adulte (sauf pour les femmes-enceintes-qui-comme-d’habitude-n’ont-droit-à-rien-à-part-spasfon-et-doliprane). Sachez que dans ce cas vous avez trois jours pour vous faire vacciner (et éventuellement faire d’abord un bilan de votre immunité par une prise de sang), donc ne tardez pas si vous êtes concerné. Vérifiez que le médecin marque bien qu’il s’agit d’une vaccination post-exposition sur l’ordonnance pour être remboursé. En France on ne vaccine pas systématiquement les enfants (en Belgique non plus), mais au Canada et aux Etats-Unis par exemple c’est recommandé (pourquoi ? je n’en sais rien).

Alors comment ça se passe concrètement ? Les boutons n’apparaissent que deux à trois semaines après la contamination initiale, par vagues successives en commençant généralement par le thorax et la tête, et avec une prédilection pour la région génitale. Il peut également y en avoir dans la bouche, ce qui entraîne des difficultés à s’alimenter. Une fièvre légère (38°C) peut précéder et/ou accompagner le tout. En 15 jours environ la guérison arrive spontanément (encore une fois chez les malades qui ne sont pas malades par ailleurs).

Que faut-il faire ? En pratique pas grand chose : la varicelle est une maladie virale donc les antibios feraient cautère sur jambe de bois. Il faut surtout éviter certaines choses :

  • Se gratter : certes c’est super tentant mais c’est un coup à se surinfecter et à garder des cicatrices. Le médecin peut prescrire un sirop anti-histaminique pour limiter les démangeaisons (et en plus ça fait dormir !). Le bicarbonate de soude ou encore l’avoine (par exemple des flocons broyés), dans le bain, peuvent également apaiser.
  • Le soleil, le sel, le sable : pas le moment d’aller à la plage
  • L’aspirine, l’ibuprofène, les corticoïdes (et sûrement d’autres médicaments moins courants), mais le paracétamol est (comme toujours !) autorisé.
  • La surinfection des boutons, par une hygiène rigoureuse : bain ou douche avec savon et shampooing une à deux fois par jour et changement plus fréquent du linge (surtout si l’enfant transpire). Garder les ongles ras et propres (mais si c’est trop facile de couper les ongles d’un bébé tous les jours…). On peut également appliquer une crème genre Cytelium pour assécher les boutons. Et pour info le pédiatre n’a pas vu de problème à continuer les couches lavables (je craignais l’humidité).
  • Les crèmes variées et diverses sont à limiter au maximum (mais le liniment sur les fesses a été validé par le pédiatre !). Le talc notamment est à proscrire.

Au vu de tout cela, est-il bien nécessaire d’aller voir un médecin ? La varicelle n’est pas à déclaration obligatoire, mais il semble quand même plus prudent de consulter, ne serait-ce que pour vérifier qu’il s’agit bien de varicelle et pas d’une autre maladie plus préoccupante. Ce sera aussi l’occasion de le noter dans le carnet de santé : si l’enfant est trop jeune pour s’en souvenir c’est une trace relativement incontestable.

Quelles sont les complications ?

  • Le principal risque est une surinfection des boutons (bactérienne cette fois), qui peut nécessiter des antibiotiques. Donc si certains boutons deviennent très moches et le poussin franchement fiévreux, consulter sans tarder.
  • La pneumonie toucherait quand même un tiers des adultes et nouveaux-nés.
  • L’encéphalite est la plus rare (mais peut être redoutable).

D’après l’INPES,

Chez l’enfant sain, les complications sont rares en France (3 %) et sont dominées par des surinfections.

Et d’après les statistiques belges, la varicelle causerait un à deux décès par 100.000 cas chez les personnes par ailleurs en bonne santé.

Quand est-on contagieux ? Deux à trois jours avant l’apparition des boutons (par voie respiratoire) puis jusqu’à la dessication de ceux-ci (six jours après apparition environ).

Si vous voulez en savoir encore plus, trois lectures utiles (déjà citées dans l’article mais au cas où vous n’ouvririez pas les liens…) :

(Photo : qui a dit que le Dr Troy ne pouvait pas s’occuper des enfants ?)

Dans ta face

mercredi, mars 18th, 2009

tatie-danielle Le but du blog n’est pas de vous raconter ma vie, mais là c’est irrésistible. L’autre jour en rentrant de chez la nounou j’étais dans l’ascenseur avec le Poussin et une vieille peau personne âgée de l’immeuble (je crois que les vieux c’est comme les enfants et les pets, on ne supporte que les siens…). Le Poussin me fait savoir un peu bruyamment (métaphore pour dire qu’il est à deux doigts de se rouler par terre, les parents de bambins auront rectifié d’eux-mêmes) qu’il veut aller dans mes bras, je n’ai pas très envie (comme tous les soirs je suis chargée) mais il insiste, alors je le prends. La vieille : « Capricieux ! ». Vous savez ce que j’en pense, et je bous intérieurement mais préfère ne rien répondre. Et là avant que j’ai eu le temps de voir venir ou de m’interposer, hop elle commence à lui caresser la joue (capricieux mais irrésistiblement mignon ? faudrait savoir). Je déteste qu’un inconnu touche mon enfant (ou moi d’ailleurs), d’autant plus sans prévenir ou demander. Mais cette fois, je tiens ma revanche…

– moi : « Vous n’auriez pas du, il a la varicelle. »

– Glapissement de la pimbêche « Ah bon ? Mais les adultes ne peuvent pas l’attraper, si ? »

– Moi « Bien sûr que si, et c’est d’ailleurs beaucoup plus grave que pour les enfants. »

– « Mais je sors de l’hôpital là. »

– Moi (intérieurement, hélas) : « Et pourquoi tu crois que les enfants sont interdits de visite dans les hôpitaux ? »

Moralité : encore une bonne raison de ne pas aller tripoter le premier adorable enfant qui passe.

Enfin c’est ce que vous auriez compris, non ? Parce que le soir suivant, on la recroise (mais à la porte de l’immeuble cette fois), et elle réitère !! Pareil, rapidement, et alors que j’étais trop mal placée pour voir ou intervenir. Non mais elle a Alzheimer ou quoi ?

(Sinon promis, je vous parle de la varicelle bientôt)