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Le dico des petits et gros bobos

dimanche, novembre 6th, 2011

L’auteur, Marjolaine Solaro, c’est Marjoliemaman, qui est encore mieux en vrai qu’en blog, et qui non contente d’avoir commis un chouette court-métrage a en prime écrit un livre. Elle a eu la gentillesse de me l’envoyer dédicacé (hiiiiiiiii !). En prime c’est illustré par Nathalie Jomard, l’illustratrice du blog Petit précis de grumeautique et c’est avec la participation d’une pédiatre, le Dr Julie Lemale.

Comme son nom l’indique, le livre fait le point sur un tas de problèmes de santé susceptibles de toucher nos poussins. Pour le coup, ce n’est pas un livre qu’on lit d’une traite mais plutôt un manuel qu’on compulse au gré des besoins. J’ai apprécié qu’il prenne plutôt bien en compte les spécificités de l’allaitement (le lait maternel est cité comme remède possible à la conjonctivite) : beaucoup de manuels considèrent encore que par défaut les enfants boivent au biberon. Par ailleurs il traite de problèmes allant du bébé (« coliques du nourrisson ») à l’ado (« mycose du pied ») en passant par les enfants (« poux »). Même si j’ai encore du mal à imaginer mes poussins en grands machins poilus qui puent des pieds et demandent un scooter avec une voix de phoque en rut, nul doute que ce livre nous accompagnera encore pour plusieurs années.  J’espère cependant que Marjo ne m’en voudra pas de prier ici pour qu’il prenne la poussière et que je ne l’ouvre plus que pour renseigner un-e ami-e (à moins que je ne me mette à cultiver mon hypocondrie façon Trois hommes dans un bateau ?).

J’en profite pour vous signaler deux autres livres écrits par des blogueuses (et les blogs en question, si vous aviez réussi à les rater), que j’ai lus avec beaucoup de plaisir :

  • Juste après dresseuse d’ours de Jaddo : il reprend les meilleurs billets de THE blog de médecin, à la fois instructif, émouvant et révolté (mais sans ours). La relève de Martin Winckler (qui assure la préface), mais en plus drôle.

  • Tu mourras moins bête de Marion Montaigne : une compilation hilarante des planches de vulgarisation scientifique qui composent un de mes blogs BD préférés. Je ricane comme une dinde toutes les deux cases même si j’ai déjà lu tout le blog.

Entre tout ça et le livre d’Olympe, qui a dit que la blogosphère féminine se résumait à un repère de pintades qui ne parlent que manucure et tricot en mangeant des cupcakes ? Et que voilà de chouettes idées cadeau avec Noël qui approche !

C’est la faute à l’allaitement si…

lundi, octobre 11th, 2010

mannequin-toddler-nursing Je prends un peu d’avance sur la semaine mondiale de l’allaitement maternel, mais comme ça fait une éternité que je n’ai pas publié vous ne m’en voudrez pas j’espère. Je voudrais revenir sur quelques idées reçues sur l’allaitement. En effet, la schizophrénie actuelle veut qu’après avoir expliqué à la future mère que si elle ne veut pas allaiter elle va limite être signalée aux services sociaux, on accuse ensuite l’allaitement de tous les maux et problèmes. Encore une fois, le but de cet article n’est absolument pas de culpabiliser celles qui ne souhaitent pas allaiter, ou pour qui ça ne marche pas, mais plutôt d’encourager les autres, et surtout d’éviter que le choix d’allaiter ou pas soit basé sur de mauvaises raisons. Voilà dix exemples de ce qu’on peut entendre ou lire :

1. C’est la faute à l’allaitement si mon bébé ne grossit pas (assez). Trois possibilités : 1. bébé est naturellement un petit gabarit/appétit de moineau, auquel cas le lait infantile ne changera rien, 2. bébé a une maladie qui l’empêche de prendre du poids, auquel cas il devient d’autant plus important de poursuivre l’allaitement, 3. il y a un problème d’allaitement qui empêche bébé de manger à sa faim. Un bébé qui ne mange pas à sa faim va d’abord pleurer beaucoup pour réclamer plus puis passer en mode « économie d’énergie » (sauf s’il est déjà fragile auquel cas il va directement à la case « économie d’énergie ») ; attention donc au nouveau-né poids plume qui dort tout le temps et ne réclame jamais. Au biberon on mesure ce qui rentre, tandis qu’au sein on mesure ce qui sort. Les couches sont-elles bien pleines d’urines et de selles (n’oublions pas qu’à partir de six semaines environ le bébé allaité peut beaucoup espacer ses selles, jusqu’à plusieurs jours d’intervalle) ? Le poids est UN indicateur parmi d’autres de la bonne croissance du bébé (et vous trouverez ici les courbes de référence pour des bébés allaités). Les problèmes d’allaitement les plus fréquents qui conduisent à ce que l’enfant ne mange pas assez sont soit une mauvaise succion (à corriger à l’aide d’un(e) spécialiste : sage-femme, consultante en lactation, animatrice d’association de soutien…), soit un allaitement trop dirigé (style toutes les trois heures dix minutes par sein) qui ne stimule pas assez la lactation (voir ici un bel exemple). Au moindre doute ne pas hésiter à demander l’avis d’une personne compétente (pas forcément votre médecin, voir ici quelques pistes pour juger de sa compétence en la matière).

2. C’est la faute à l’allaitement si le papa ne s’occupe pas du bébé. Certes la tétée occupe une part importante de la vie d’un nouveau-né, mais il y a tellement d’autres choses dont son père peut s’occuper. Outre le fait qu’il peut déjà prendre en charge l’ensemble des tâches ménagères pour que la mère se repose après l’accouchement, en plus des couches à changer, des bains à donner, etc, il y a surtout les câlins, le portage, le dodo dans les bras et tous ces petits plaisirs. Sans compter que c’est souvent le mieux placé pour faire accepter un autre moyen que le sein d’avoir du lait (biberon, tasse etc) quand la mère veut laisser le poussin. Je crois que ce qui compte vraiment plus que le mode d’alimentation c’est que le père soit motivé pour trouver sa relation et ses « trucs » avec le bébé et que la mère soit prête à le laisser prendre toute sa place.

3. C’est la faute à l’allaitement si mon bébé a des coliques/mal au ventre etc. Si vous avez un bébé au tube digestif sensibilisé par un problème ou un autre (reflux gastro-œsophagien, allergie, intolérance…), il n’y a pas mieux que le lait maternel pour lui. C’est ce bébé qui est difficile, quel que soit le mode d’alimentation, et c’est souvent pire avec un lait infantile qui lui est moins adapté (sans compter les essais pour trouver celui qui convient). Si le lait maternel peut donner mal au ventre, c’est souvent parce que le bébé n’a eu que le lait de début de tétée, très riche en lactose. Pour éviter ce problème (repéré généralement par des selles vertes et moussues), il suffit de ne pas changer trop souvent de sein. Dans certains cas d’allergies, l’allergène passant par le lait maternel, la poursuite de l’allaitement va nécessiter que la mère suive un régime d’éviction (ce qui n’est pas une partie de plaisir je vous l’accorde).

4. C’est la faute à l’allaitement si mon bébé dort mal/ne s’endort qu’au sein. La question du sommeil des bébés est si complexe et polémique qu’une dizaine de billets n’y suffirait pas. Ceci dit sur la question allaitement et sommeil, tous les cas de figure existent : le bébé exclusivement allaité qui fait des nuits de 10-12 h à quelques semaines, le bébé qui fait ses nuits une fois passé au bib, celui qui au contraire continue à se réveiller (enfin surtout à réveiller ses parents…). On peut tout de même observer que d’une part il n’est pas anormal qu’un enfant n’arrive pas à gérer son sommeil entièrement seul pendant au moins un an, voire deux ou trois. Et d’autre part, il se trouve que la tétée est un formidable moyen d’endormir ou de rendormir un bébé. C’est souvent très efficace, et pour un effort minimum puisqu’on peut le faire en se rendormant soi-même (lors de la tétée les hormones sécrétées favorisent le sommeil, ce qui peut donner l’impression que l’allaitement fatigue). Il faut donc en avoir sacrément marre des tétées de nuit et des endormissements à rallonge pour chercher une autre méthode. Ceci dit, rien n’empêche aux parents d’un bébé allaité d’essayer d’autres pistes, notamment avec le père (vous voyez qu’il participe !), qui sera moins tenté de donner ce qu’il n’a pas. Là encore, que le père ait mis en place ses trucs avec le bébé facilite la dissociation du sein et du sommeil. Et les tout petits changent tellement vite qu’aucune habitude, bonne ou mauvaise, n’est gravée dans le marbre.

5. C’est la faute à l’allaitement si je ne peux rien faire. Scoop : un bébé, même un petit nouveau-né supposé dormir 20 heures sur 24, suffit à vous occuper environ 25 heures sur 24. Et ce que vous allaitiez ou non. « Il est 16 heures et je n’ai toujours pas réussi à prendre de douche » : je crois l’avoir entendu chez toutes mes amies découvrant les joies de la maternité, celles qui allaitent comme celles qui n’allaitent pas. Le gros avantage de l’allaitement, c’est que passées les éventuelles difficultés de mise au sein du début, le bébé se débrouille tout seul. Donc la tétée est un formidable alibi pour se poser tranquille dans un fauteuil (ou autre endroit confortable) avec une bonne lecture, un coup de fil, un DVD, une histoire pour l’aîné ou autre activité tranquille (et surtout une tablette de chocolat). Enfin personnellement je ne suis pas très douée pour allaiter en porte-bébé, mais dans ce cas on devient en prime mobile (pas au point de passer l’aspirateur, mais quelle bonne excuse pour refiler cette activité à son cher et tendre -ou se faire offrir des heures de ménage comme cadeau de naissance).

6. C’est la faute à l’allaitement si je ne peux jamais sortir. Soyons honnêtes : il est plus facile de sortir avec un bébé allaité mais moins facile de sortir sans. L’allaitement est souvent un super joker qui permet d’apaiser et d’endormir un petit dans les circonstances les plus difficiles : on peut ainsi éviter de se taper l’affiche dans un lieu public avec un bébé qui hurle. Et bien sûr l’aspect logistique est grandement simplifié puisqu’au moins dans les premiers mois on n’a pas de nourriture à trimballer. Quand on ne peut/veut pas sortir avec bébé, les options sont multiples selon l’âge et les circonstances : pas de lait en l’absence de la mère, du lait tiré donné par différents artifices (biberon, tasse à bec, seringue, pipette…) ou du lait artificiel. Pour la reprise du travail, je crois que c’est aussi aux professionnels de la petite enfance de faire le travail pour aider l’enfant à s’adapter. Rappelons qu’un enfant allaité dont la mère travaille devrait être une situation très ordinaire (puisque les recommandations des autorités sanitaires françaises préconisent l’allaitement jusqu’à deux ans et que le congé maternité post-natal n’est que de dix semaines), et pas une bizarrerie qui ne rentre pas dans les cases.

7. C’est la faute à l’allaitement si mon enfant est indécollable. Un petit bébé a besoin de contact et de câlins, autant que de nourriture. L’allaitement est une façon de répondre à ce besoin, mais pas la seule. Et l’intensité du besoin est fonction de la personnalité de l’enfant, de son âge, et de la réponse qui y est apportée, bien plus que de la façon dont on le nourrit. Il y a aussi -et ce n’est pas un reproche- des mères qui ont un peu de mal à lâcher leur bébé, et ce n’est pas l’apanage des allaitantes (même si elles sont peut-être plus nombreuses dans ce cas…).

8. C’est la faute à l’allaitement si je dois surveiller ce que j’avale. Hors cas d’allergie ou d’intolérance avéré, on peut bien manger exactement ce qu’on veut quand on allaite. Il est conseillé de limiter (mais pas éviter) la caféine (comme quand on est enceinte), sauf là encore si vous constatez un effet majeur sur le bébé. Il est possible de boire de l’alcool en sachant que le taux dans le lait est identique à celui du sang ; l’idéal étant si/quand l’enfant a un rythme de boire le soir après la dernière tétée et d’avoir toute la nuit pour cuver. Il existe même des alcootests pour le lait maternel. Quant à la cigarette, même s’il est préférable de l’éviter, son impact laisse le lait maternel supérieur au lait infantile. Et si vous devez prendre des médicaments, n’hésitez pas à envoyer votre médecin sur le site du CRAT. Là encore, les risques liés à l’exposition (souvent ponctuelle) au médicament sont souvent faibles en regard des bénéfices procurés par l’allaitement maternel.

9. C’est la faute à l’allaitement si je ne peux pas retomber enceinte. Peut-on tomber enceinte en allaitant ? Oui mais c’est plus facile si on pose le bébé. Plus sérieusement, hors des critères stricts de la MAMA, l’allaitement n’est pas une contraception mais peut empêcher certaines femmes de tomber enceinte. Sans compter qu’un taux élevé de prolactine (hormone de la lactation) peut induire une baisse de libido. A priori si vous avez eu votre retour de couche c’est que l’ovulation est relancée et que vous pouvez retomber enceinte (attention l’inverse n’est pas vrai, c’est-à-dire qu’on peut être enceinte sans avoir eu le retour de couche). Sinon, il faut effectivement patienter ou sevrer (totalement ou partiellement).

10. C’est la faute à l’allaitement si je ne ressemble à rien. En théorie, l’allaitement facilite le retour du corps à l’état pré-grossesse, puisque les premières tétées aident l’utérus à retrouver sa taille normale (ce qui peut occasionner les fameuses tranchées) et que les graisses maternelles sont supposées être converties en lait. Dans la vraie vie, il y a celles qui sortent de la maternité en jean slim taille 36 et mère nature la truie (copyright Pensées de ronde) pour les autres. Idem pour la taille et la forme des seins : difficile de savoir a priori dans quel camp vous serez, même si la grossesse est souvent pointée comme principal coupable des variations de volume mammaire (avec pour état final la forme décrite poétiquement comme gant de toilette ou encore queue de castor). Cependant l’allaitement est une super excuse pour refaire sa garde-robe (avec toutes ces boîtes de lait économisées) à un moment où on est rarement au top physiquement (je ne dis pas qu’on a besoin d’une garde-robe spécifique pour allaiter, juste que c’est une excuse pour faire du shopping). LA spécialiste de la question, c’est Ségolène de MamaNANA, comme le montre par exemple ce billet (ou encore celui-là). Je n’ai pas grand chose à rajouter, si ce n’est d’insister sur l’importance d’avoir un bon soutien-gorge, bien coupé et à la bonne taille pour rééquilibrer sa silhouette. Personnellement je n’ai que des soutien-gorge à armatures (sinon je trouve que ça ne sert à rien ; quant au risque d’engorgement j’en ai eu quelques uns mais toujours sur le dessus du sein donc à mon avis sans rapport) et j’aime bien aussi qu’ils soient un peu rembourrés : non que je cherche du volume supplémentaire mais ça donne un meilleur maintien, sans compter que c’est plus discret pour les coussinets (ou pour vos nouveaux tétons façon star de porno). On trouve encore très peu de choses en boutique, même si Vertbaudet et H&M s’y mettent doucement. Sur le net, outre MamaNANA on peut fouiller chez Sibellia (lingerie uniquement) et BellaMaman par exemple. Pas mal de sites de puériculture et de vêtements de grossesse ont aussi quelques trucs pour compléter sa commande.

Et vous, en voyez-vous d’autres ?

Photo : Source

Toutes les femmes peuvent allaiter ?

mardi, février 9th, 2010

cat-breastfeeds-baby Après des décennies de suspicion envers le lait maternel, il était temps de rétablir la vérité. Oui, l’immense majorité des femmes peut produire du lait d’excellente qualité (on voit qu’en Norvège par exemple 98% des femmes allaitent à la naissance). Cependant, dans la lignée de ma réflexion sur information et culpabilité, je me demande si cette affirmation n’a pas entraîné une certaine culpabilisation, infondée de surcroît. Ce n’est un secret pour personne que chaque femme, chaque grossesse, chaque naissance sont différentes. Un couple aura besoin d’assistance médicale pour concevoir un enfant tandis qu’un autre en aura un malgré l’usage d’une contraception supposée efficace. Une femme mènera une grossesse paisible et sans encombre tandis que l’autre développera une complication ou une pathologie. Tel accouchement pourra se faire physiologiquement, sans assistance, tandis qu’un autre nécessitera une césarienne. Bref, sur la route qui nous mène au bébé, nous sommes loin d’être toutes égales. Il paraît logique qu’il en soit de même pour allaiter. Au-delà des situations particulières (prématurité, jumeaux…) qui peuvent handicaper l’allaitement et sans même parler psychologie, il suffit de comparer les histoires de son entourage pour voir toute une diversité de situations : de l’allaitement qui a roulé tout seul aux mères très motivées qui ont fini par jeter l’éponge devant les difficultés rencontrées. Si on reprend l’exemple de la Norvège, on voit d’ailleurs qu’à trois mois le taux d’allaitement passe à 80%. Il y a donc un nombre non négligeable de mères qui ont commencé à allaiter et jeté l’éponge.

Evacuons tout de suite le problème des mauvais conseils et de l’entourage (y compris médical) plombant qui accuse l’allaitement au moindre écart, prônant le sevrage dès que quelque chose ne va pas. Il est complètement schizophrène et contre-productif de mettre des avertissements qui ne sont pas sans rappeler ceux des paquets de cigarette sur les boîtes de lait pour bébé tout en considérant ce même lait comme la norme et le lait maternel comme une gentille excentricité (voire une déviance perverse de mère égoïste) à laquelle il faut renoncer rapidement. Passons aussi sur le libre choix des mères :  il doit être absolument respecté. Ceci dit ce choix doit être informé et éclairé, et non basé sur des contre-vérités et autres culpabilisations infondées (« de toute façon tu n’as pas de lait/il n’est pas assez bon » ou encore « si tu n’allaites pas ton enfant sera débile, malade et dépressif »). Mais in fine, même s’il est important d’être bien informée,  je pense que c’est surtout une décision intuitive, qu’on « sent » plus qu’on ne la raisonne. Il me semble qu’allaiter si on n’en a pas vraiment envie c’est un peu comme faire du sport juste pour maigrir/parce que c’est bon pour la santé : voué à l’échec. Mieux vaut faire comme Johnny et avoir l’envie d’avoir envie… Mais j’ai déjà parlé de toute cela ici, et je vais donc arrêter le réchauffé.

Revenons à nos moutons : qui ne connaît pas une mère, motivée pour allaiter, bien renseignée sur la question (y compris ayant déjà allaité), qui a fini par arrêter ? Ou qui a persévéré, mais à quel prix ? Je connais des femmes qui ont allaité uniquement en tirant leur lait et en le donnant au biberon, d’autres qui ont passé des semaines à rééduquer la succion du bébé par des artifices complexes, d’autres encore qui ont souffert le martyr pendant des jours, certaines qui ont du lutter pied à pied contre un entourage hostile et culpabilisateur. Si vous ne me croyez pas ou n’en connaissez pas, allez simplement sur la section « allaitement » de n’importe quel forum de mères, et vous verrez un condensé de tout ce que ces mères ont enduré (et si vous hésitez à allaiter, il vaut peut-être mieux éviter, c’est assez décourageant). Moi qui ai eu (jusqu’ici) la chance d’avoir des bébés téteurs de compét’ et de baigner dans le lait (donc en gros allaiter = mettre la bouche du bébé devant le téton et attendre que ça se passe tout seul, éventuellement en serrant les dents quand ça fait mal), je suis baba d’admiration devant tant d’énergie et de volonté.

Pour en revenir à mon interrogation initiale, je ne suis pas convaincue par la communication très lisse autour de l’allaitement parfait au pays des bisounours, avec le message sous-jacent que d’une part c’est que du bonheur et que d’autre part ce bonheur est à la portée immédiate de toutes. Parce que que va faire une mère quand ça ne va pas être que du bonheur (et il me semble qu’une bonne majorité des mères allaitantes rencontre un jour ou l’autre un problème) ou quand elle ne va pas y arriver ? Culpabiliser pardi, c’est une seconde nature. Alors OK, tout le monde peut y arriver, mais probablement pas au même prix. Et oui, globalement c’est du bonheur, mais pas que.

Concrètement, je conseille à toutes les femmes qui ont le désir d’allaiter de se préparer, non pas en se massant les tétons mais en s’informant sur les difficultés et les pièges de base (par des lectures, des réunions d’associations type LLL ou des cours de préparation à la naissance), et en étant prête à recourir aux conseils d’une « professionnelle » à la moindre difficulté (sage-femme libérale, bénévole d’association de soutien à l’allaitement, consultante en lactation), idéalement identifiée avant la naissance du bébé. Et à toutes celles qui attendent un bébé de se laisser la possibilité de changer d’avis, quelle que soit leur position initiale. On a le droit de trouver ça trop dur, ou tout simplement que ce ne soit pas son truc, et inversement on peut se laisser surprendre par un nouveau-né tout juste arrivé qui rampe vers le sein, ou juste émouvoir par une amie qui donne le sein avec plaisir.

Pour finir, si vous doutez de la puissance et du pouvoir du sein, je vous suggère de jeter un œil à cette vidéo (le son n’est pas indispensable, par contre évitez la trop grande proximité d’un repas si vous avez l’estomac fragile…) :

Grippe A express

vendredi, décembre 4th, 2009

barney_stinson302 Rassurez-vous personne n’est malade dans la Basse-cour, je voulais juste partager avec vous une page communiquée par Sabinounette, une gentille lectrice. Si jusqu’ici je n’avais pas dit grand chose sur le sujet épineux de la grippe H1N1, c’est tout simplement parce que je ne savais pas quoi dire. Très difficile de trouver des informations mesurées et objectives pour pondérer le discours officiel (qui il faut l’avouer fait un peu désordre par moment) ; j’accorde en général un crédit très très limité aux théories de complots en tout genre et ce sujet n’a pas fait exception. Donc au milieu de tout ça j’ai été bien heureuse de lire ce texte du Dr Dupagne, qui est équilibré, bien documenté et très intéressant, bref tout à fait mon genre de came. J’aime en particulier sa conclusion que je partage entièrement :

Sachez que, quelle que soit votre décision, la probabilité que vous soyez confronté à des conséquences graves liées à un mauvais choix est infime.

Pour ceux que ça intéresse (et à ma grande surprise il y en a, je dois être une blogueuse influente…), dans notre famille, entre ma grossesse et l’éclosion prochaine de l’Oeuf (sans compter un cas avec grosse complication de pneumonie dans mon entourage direct chez une personne sans facteur de risque particulier), nous avons choisi la vaccination, mais loin de moi l’idée de dire à quiconque ce qu’il devrait faire ou pas. Là encore je cite le Dr Dupagne :

Et si le doute vous hante encore, allez voir votre médecin pour en discuter, mais sachez qu’il ne pourra pas décider à votre place. Encore une fois c’est à vous de prendre cette décision.


Photo : Vous vous demandez sans doute ce que Barney vient faire là mais sachez que Neil Patrick Harris a joué le rôle titre de Doogie Howser, MD,  et aussi de Dr Horrible (une micro-série en comédie musicale à voir absolument), donc il me semble qu’il a sa place dans la rubrique « info médicale potentiellement angoissante devant être contre-balancée par la présence d’un beau médecin ». Ceci dit je commence à sécher un peu alors n’hésitez pas à faire des suggestions en commentaire…

La varicelle

lundi, mars 23rd, 2009

julian-mc-mahon-05 Comme je l’avais mentionné ici, le Poussin a attrapé la varicelle. Pas de grosse surprise puisqu’une de ses copines de nounou l’avait eue il y a peu. En effet, au sein d’un foyer, le taux de contagion de la varicelle atteint 80-90%. Et d’ailleurs, en France, la probabilité de l’attrapper au cours de sa vie atteint 95% (90% des jeunes adultes l’ont déjà déclarée).

La varicelle est provoquée par le virus VZV (varicella-zoster virus), qui est un herpès virus. Ce virus est également à l’origine du zona, qui est une réactivation du virus dormant au sein des ganglions nerveux chez les personnes ayant déjà contracté la varicelle. Ce phénomène a lieu à l’occasion de baisses de l’immunité, et pas suite à une nouvelle exposition au virus, comme on peut parfois le croire. Au contraire, les gens qui sont fréquemment exposés au virus (pédiatres, personnels de la petite enfance…) voient leur immunité régulièrement réactivée et sont moins fréquemment atteints par le zona (qui atteint 15 à 20% des personnes infectées par le VZV). Par ailleurs, celui-ci est également plus fréquent chez les personnes âgées.

Mais assez parlé de zona, revenons à notre varicelle (alias picotte chez nos cousins québécois ou chickenpox chez leurs voisins du Sud). Tout le monde voit à quoi ça ressemble je pense, pas la peine de vous faire un dessin (sinon il y a des photos sur l’article wikipedia). De façon générale, plus on est jeune, et plus ça se passe bien. L’exception étant les fœtus (faudrait-il dire « foeti » ?) contaminés via leur mère et les nouveaux-nés (mais jusqu’à quel âge ? je n’ai pas trouvé). Le Poussin par exemple, à 21 mois, n’a quasiment pas été affecté, il a eu très peu de boutons et ne s’est à peu près jamais gratté (en même temps les boutons sont surtout sur le torse et le cuir chevelu et avec ses petits bras il a du mal à les atteindre…). D’ailleurs c’est limite si les personnes qu’on veut avertir du risque de contagion nous croient, tellement il s’en tire bien. Ce qui me fait penser que si j’avais été adepte de petites granules et autres gougouttes j’aurais sans doute été prompte à leur attribuer une maladie si ténue et à clamer leur efficacité sur tous les toits… alors que là ça peut tout aussi bien être la conjonction de Mars dans la troisième maison du Bélier (ou de l’alignement du troisième panneau solaire de l’ISS avec la clé à molette malencontreusement lâchée dans par Youri Boulgakovitch lors de la réparation en orbite de Spoutnik XXII en 1983 ?) ou le retour du printemps ou peut-être y a-t-il des pouvoirs magiques insoupçonnés dans notre famille ?

Bref je m’égare… revenons à nos moutons : le principal problème de la varicelle, c’est qu’autant elle est généralement bénigne chez les enfants (même si potentiellement bien pénible), autant chez l’adulte (et notamment les femmes enceintes) mieux vaut éviter. C’est d’ailleurs une des principales indications du vaccin (en plus des cas particuliers de personnes immuno-déprimées ou avec certaines pathologies particulières) : l’exposition à la contagion d’un adulte (sauf pour les femmes-enceintes-qui-comme-d’habitude-n’ont-droit-à-rien-à-part-spasfon-et-doliprane). Sachez que dans ce cas vous avez trois jours pour vous faire vacciner (et éventuellement faire d’abord un bilan de votre immunité par une prise de sang), donc ne tardez pas si vous êtes concerné. Vérifiez que le médecin marque bien qu’il s’agit d’une vaccination post-exposition sur l’ordonnance pour être remboursé. En France on ne vaccine pas systématiquement les enfants (en Belgique non plus), mais au Canada et aux Etats-Unis par exemple c’est recommandé (pourquoi ? je n’en sais rien).

Alors comment ça se passe concrètement ? Les boutons n’apparaissent que deux à trois semaines après la contamination initiale, par vagues successives en commençant généralement par le thorax et la tête, et avec une prédilection pour la région génitale. Il peut également y en avoir dans la bouche, ce qui entraîne des difficultés à s’alimenter. Une fièvre légère (38°C) peut précéder et/ou accompagner le tout. En 15 jours environ la guérison arrive spontanément (encore une fois chez les malades qui ne sont pas malades par ailleurs).

Que faut-il faire ? En pratique pas grand chose : la varicelle est une maladie virale donc les antibios feraient cautère sur jambe de bois. Il faut surtout éviter certaines choses :

  • Se gratter : certes c’est super tentant mais c’est un coup à se surinfecter et à garder des cicatrices. Le médecin peut prescrire un sirop anti-histaminique pour limiter les démangeaisons (et en plus ça fait dormir !). Le bicarbonate de soude ou encore l’avoine (par exemple des flocons broyés), dans le bain, peuvent également apaiser.
  • Le soleil, le sel, le sable : pas le moment d’aller à la plage
  • L’aspirine, l’ibuprofène, les corticoïdes (et sûrement d’autres médicaments moins courants), mais le paracétamol est (comme toujours !) autorisé.
  • La surinfection des boutons, par une hygiène rigoureuse : bain ou douche avec savon et shampooing une à deux fois par jour et changement plus fréquent du linge (surtout si l’enfant transpire). Garder les ongles ras et propres (mais si c’est trop facile de couper les ongles d’un bébé tous les jours…). On peut également appliquer une crème genre Cytelium pour assécher les boutons. Et pour info le pédiatre n’a pas vu de problème à continuer les couches lavables (je craignais l’humidité).
  • Les crèmes variées et diverses sont à limiter au maximum (mais le liniment sur les fesses a été validé par le pédiatre !). Le talc notamment est à proscrire.

Au vu de tout cela, est-il bien nécessaire d’aller voir un médecin ? La varicelle n’est pas à déclaration obligatoire, mais il semble quand même plus prudent de consulter, ne serait-ce que pour vérifier qu’il s’agit bien de varicelle et pas d’une autre maladie plus préoccupante. Ce sera aussi l’occasion de le noter dans le carnet de santé : si l’enfant est trop jeune pour s’en souvenir c’est une trace relativement incontestable.

Quelles sont les complications ?

  • Le principal risque est une surinfection des boutons (bactérienne cette fois), qui peut nécessiter des antibiotiques. Donc si certains boutons deviennent très moches et le poussin franchement fiévreux, consulter sans tarder.
  • La pneumonie toucherait quand même un tiers des adultes et nouveaux-nés.
  • L’encéphalite est la plus rare (mais peut être redoutable).

D’après l’INPES,

Chez l’enfant sain, les complications sont rares en France (3 %) et sont dominées par des surinfections.

Et d’après les statistiques belges, la varicelle causerait un à deux décès par 100.000 cas chez les personnes par ailleurs en bonne santé.

Quand est-on contagieux ? Deux à trois jours avant l’apparition des boutons (par voie respiratoire) puis jusqu’à la dessication de ceux-ci (six jours après apparition environ).

Si vous voulez en savoir encore plus, trois lectures utiles (déjà citées dans l’article mais au cas où vous n’ouvririez pas les liens…) :

(Photo : qui a dit que le Dr Troy ne pouvait pas s’occuper des enfants ?)

Vacciner ?

mardi, avril 29th, 2008

Aujourd’hui la poule pondeuse met les pieds dans le plat sur un sujet qui est devenu polémique : la vaccination. Depuis que notre ami Pasteur a mis au point le premier vaccin (attendez, on me dit dans l’oreillette qu’en fait ce serait les Chinois qui auraient eu l’idée les premiers), cette méthode de prévention des maladies infectieuses a connu un immense succès. Cependant, en Occident où la plupart de ces maladies ne sont plus qu’un mauvais souvenir, certains commencent à se poser des questions sur la pertinence des politiques de vaccination entreprises par nos gouvernements. Il est toujours sain de se poser des questions, mais à l’ère d’internet on voit fleurir charlatans et spécialistes auto-proclamés qui surfent sur la suspicion générale depuis les dernières crises sanitaires et la popularité des théories du complot en tout genre. Alors qui croire ?

Je vous propose aujourd’hui le point de vue de l’organisation mondiale de la santé (OMS, ou WHO en anglais), qu’on peut trouver ici. Il me semble que cette noble institution peut être considérée comme une référence à la fois objective et à la pointe des connaissances scientifiques actuelles. Son point de vue est clair : l’intérêt général de la vaccination ne saurait être remis en cause. Le texte que je vous ai mis en lien vise notamment à corriger les six idées fausses suivantes concernant la vaccination :

  • «Les maladies régressaient déjà avant l’avènement des vaccins, grâce à l’amélioration de l’hygiène et de la salubrité du milieu.»
  • «La plupart des gens qui tombent malades ont été vaccinés.»
  • «Certains « lots problématiques » de vaccin ont été associés à plus de manifestations indésirables et de décès que d’autres. Il faudrait que les parents cherchent à connaître les numéros de ces lots et veillent à ce qu’ils ne soient pas utilisés pour la vaccination de leurs enfants.»
  • «Les vaccins peuvent provoquer de nombreux effets secondaires nocifs, des maladies, voire des décès – sans parler d’effets éventuels à long terme qu’on ne connaît même pas.»
  • «Les maladies évitables par la vaccination ont quasiment disparu du pays, et mon enfant n’a donc pas besoin d’être vacciné.»
  • «Vacciner simultanément un enfant contre plusieurs maladies augmente le risque d’effets secondaires nocifs et peut surcharger le système immunitaire.»

Je ne vais pas recopier l’article, ça n’aurait pas grand intérêt puisqu’un simple clic vous y conduira, mais je pense qu’il est bon que chacun dispose d’informations fiables et objectives pour prendre ses décisions. Je rappelle qu’en France (métropolitaine) actuellement les seules maladies contre lesquelles la vaccination est obligatoire sont la diphtérie, le tétanos et la polyomélite. Les autres vaccins sont proposés en fonction des régions et de l’exposition possible aux maladies.

Rappelons enfin que c’est grâce à la vaccination que la variole a été éradiquée du globe, et que la protection de l’ensemble de la population (y compris ceux qui ne peuvent être vaccinés pour des raisons médicales ou les personnes chez qui le vaccin n’est pas efficace) passe par une couverture vaccinale maximale. Aucun médicament, aucune intervention médicale ne peut être sûre à 100%, mais les vaccins sont extrêmement bien contrôlés et testés (c’est encore l’OMS qui le dit). Bref, même si ça lui colle un peu de fièvre, même s’il a encore le bouton du BCG 8 mois après, même si ses cuisses le grattent encore, je fais vacciner le poussin. Et au passage je vais faire mon rappel DTCP aussi.

La diversification alimentaire (1)

mercredi, avril 2nd, 2008

Suite à la demande de kim/helene, j’aborde aujourd’hui ce sujet épineux. Un vaste débat, sur lequel les spécialistes s’écharpent copieusement, et sortent sans ciller des déclarations strictement contradictoires à quelques années d’intervalle. De quoi s’arracher les cheveux. Et en attendant il faut bien nourrir nos poussins, dans un contexte où on nous abreuve déjà de recommandations alimentaires contraignantes en continu avec à la clé les pires menaces pour notre santé si on ne les suit pas rigoureusement. Le stress total.

J’ai poussé le sens du sacrifice jusqu’à acheter le magazine Parents de ce mois-ci (bon OK j’ai un penchant coupable pour la lecture de magazines, de préférence à faible valeur intellectuelle ajoutée), qui consacre un article aux nouvelles règles de la diversification. Celui-ci est basé sur un papier récent pondu par le comité Nutrition de la très sérieuse European society for paediatric gastroenterology, hepatology and nutrition (ESPGHAN), qui s’est lui-même largement inspiré des recommandations de l’OMS. A priori, il s’agit donc des connaissances scientifiques les plus précises et les plus pointues du moment. Par ailleurs ils reconnaissent de fortes variations dans les recommandations et les pratiques adoptées tant entre pays européens qu’au sein de chaque Etat. C’est vous dire l’imbroglio !

Pour une fois la plupart des études qui ont conduit à ces recommandations ont été faites sur des enfants allaités, et les auteurs reconnaissent qu’il y a très peu d’infos sur ceux nourris au lait maternisé. Cependant, même si des différences sont probables, ils préfèrent proposer des recommandations générales pour éviter d’ajouter à la (grande) confusion déjà en place. Et au passage ils signalent que l’OMS a publié de nouvelles courbes de croissance pour les enfants allaités, sauf que je n’ai pas réussi à mettre la main dessus, grmbl.

Voici leurs principales recommandations :

  • Il est souhaitable d’allaiter exclusivement jusqu’à 6 mois. Ne pas introduire d’autre aliment (solide ou liquide) que le lait (maternel ou maternisé) ou l’eau avant 17 semaines, et commencer au plus tard à 26 semaines
  • Attendre pour introduire des aliments potentiellement allergènes (comme le poisson et l’oeuf) n’a pas montré d’efficacité pour éviter les allergies, même chez les enfants « à risque ». Par contre l’allaitement exclusif jusqu’à six mois est la prévention la plus efficace.
  • Pendant la diversification, plus de 90% des besoins en fer de l’enfant doivent être couverts par les aliments solides, qui doivent donc être riches en fer.
  • Ne pas remplacer le lait maternel ou maternisé par du lait de vache avant un an, notamment à cause de sa faible teneur en fer
  • Il vaut mieux introduire le gluten entre 4 et 7 mois, de façon progressive et de préférence pendant que l’enfant est encore allaité, pour réduire notamment les risques d’allergie et de diabète.
  • Les bébés végétariens doivent consommer un minimum de 500 ml par jour de lait et produits laitiers, et un régime végétalien n’est pas recommandé pour eux (ni pour leur mère si elle allaite exclusivement).

D’autres idées et constatations intéressantes glanées lors de la lecture de ce papier :

  • Forcer un enfant à manger un aliment tend à augmenter son aversion pour celui-ci, tandis que l’interdiction d’un autre va le rendre plus désirable (ce sont des observations statistiques, pas un simple raisonnement logique !).
  • Les nouveaux-nés sont naturellement attirés par le sucré, mais la nourriture qui va leur être donnée peut significativement atténuer cette tendance.
  • Sans surprise, les boissons sucrées et jus de fruit ne sont donc pas recommandées, et surtout pas dans un biberon au lit (notamment pour le risque de carie).
  • Les très jeunes enfants doivent avoir au moins 25% de gras dans leur alimentation (une grande partie est fournie par le lait), surtout s’ils mangent peu ou sont sujets à des infections chroniques.
  • Au niveau du développement psycho-moteur, les auteurs considèrent que vers 6 mois le poussin sait manger à la cuillère (plutôt que d’en téter le contenu, en gros), vers 8 mois peut « gérer » de la nourriture grossièrement hâchée, avec de petits morceaux, et entre 9 et 12 mois acquière la capacité de se nourrir et de boire seul, surtout avec les doigts. A ce moment-là, il peut commencer à avoir un régime très proche de celui du reste de la famille.

Voilà donc l’état de l’art de la science sur le sujet, ça ne veut pas dire qu’il faut tout suivre aveuglément (d’autant plus qu’on risque de nous dire encore autre chose dans quelques mois/années). Mais au moins on peut faire ses choix en connaissance de cause. Dans un prochain billet, quelques idées d’ordre plus pratique.