Posts Tagged ‘retour de couche’

There will be blood

samedi, mars 6th, 2010

Eric-true-blood-7701652-864-1296 Attention : billet anti-glamour. On a déjà évoqué ici ou la question des saignements autour de la grossesse mais je me disais qu’un petit récapitulatif sur la question pourrait intéresser les poules de la basse-cour.

Pendant la grossesse, en théorie, on ne saigne pas du tout. On parle d’ailleurs d’aménorrhée (absence de règles), qui est un des principaux signes précoces de la grossesse. Cependant, comme toujours la théorie et la pratique sont deux choses séparées et on peut avoir des « règles anniversaires » en début de grossesse, sans que ce soit inquiétant. Il arrive également que la nidation s’accompagne de petits saignements. Ensuite, un col un peu sensible peut saigner un peu après un examen, voire spontanément en fin de grossesse (notamment lorsqu’il y a des contractions). Tant que cela reste ponctuel, peu abondant et que le sang est frais (bien rouge), sans autre signe d’alerte (pertes vaginales inhabituelles, température etc), ce n’est pas un motif d’inquiétude non plus (bien sûr si vous êtes quand même inquiète il ne faut pas hésiter à consulter). Le bouchon muqueux peut aussi être accompagné d’un peu de sang lorsqu’on le perd.

Au moment de l’accouchement, là encore les contractions peuvent provoquer quelques saignements, mais les choses sérieuses ne doivent normalement commencer qu’après la sortie du bébé. Une surveillance rapprochée s’impose alors afin d’éviter l’hémorragie de la délivrance, qui reste une des principales complications de l’accouchement pour la mère (en France première cause de mortalité maternelle). Une fois que le placenta et les membranes amniotiques sont sortis dans leur intégralité, le risque est fortement diminué. La plupart des maternités ont d’ailleurs un protocole de délivrance dirigée, avec injection d’ocytocine artificielle au passage des épaules du bébé et sortie du placenta par traction contrôlée du cordon, ces pratiques ayant montré qu’elles permettaient de réduire le risque d’hémorragie. A noter qu’une tétée précoce peut également provoquer des contractions (les fameuses tranchées qui n’ont pas grand chose à voir avec les poilus de Verdun) et aider la délivrance. On perd environ 250 à 300 ml de sang (à partir de 500 on parle d’hémorragie).

Le post-partum est marqué par des pertes de sang (les lochies) pendant plusieurs semaines. Elles sont généralement très abondantes dans les jours qui suivent l’accouchement puis diminuent rapidement. Vers 12-15 jours arrive le petit retour de couche, qui correspond à la cicatrisation de la zone d’insertion placentaire. Il passe généralement inaperçu puisqu’il est rare de s’arrêter de saigner avant, et les saignements sont peu abondants. Rappelons qu’à cette période les protections périodiques internes (comme la coupe ou les tampons) ne doivent pas être utilisés pour écarter les risques d’infection.

Le retour de couche marque le retour de la fécondité mais attention, comme c’est l’ovulation qui provoque les règles, lorsqu’il arrive c’est généralement qu’on a déjà ovulé. On peut donc tomber enceinte AVANT le retour de couche. Celui-ci arrive six à huit semaines après l’accouchement si on n’allaite pas, et n’importe quand si on allaite. Si on ne souhaite pas tomber enceinte, il faut donc prendre ses précautions à partir de trois semaines après l’accouchement environ. Contrairement à ce qu’on entend parfois, il est possible de se faire poser un stérilet sans avoir eu son retour de couche (le stérilet aux hormones n’est pas contre-indiqué pour l’allaitement), après la visite post-natale des six semaines. Si on allaite on peut recourir à la MAMA (méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée), mais attention les conditions sont restrictives :

  • bébé de moins de six mois
  • tétée exclusive au sein et à la demande (pas de biberon, pas de tétine)
  • pas plus de quatre heures entre les tétées
  • pas de retour de couche

(les mauvaises langues diront que le simple respect de ces conditions suffit à remplir la seule méthode de contraception fiable à 100% : l’abstinence)

Et bien sûr il reste la pilule (ou ses dérivés : patch, anneau, implant…) et les méthodes barrière en local (préservatif, diaphragme, spermicides…), sans compter les méthodes d’observation (comme la méthode sympto-thermique, même si j’ai du mal à trouver des infos sur son application pendant cette période particulière). Je réalise qu’on a un peu dérivé du sujet initial mais je trouve qu’on n’en fait jamais trop sur la contraception (cf ici).

Photo : Comment parler de sang sans rendre hommage à Eric, si injustement oublié ici. Et puis c’est la journée des droits de la femme, non ?

Let’s talk about sex (1)

jeudi, octobre 29th, 2009

Salt-N-Pepa Je ne sais pas bien pourquoi exactement je me lance sur ce sujet, qui est bardé de difficultés (ah si, c’est à cause de Ficelle qui m’a tannée avec ça). Chaque femme a une expérience bien particulière, qui pourra varier à chaque grossesse, et pourtant on nous sert les mêmes poncifs éculés à chaque fois. En même temps je n’ai pas très envie de m’étaler sur mon expérience personnelle, d’autant plus que je n’en vois pas forcément l’utilité. Et la moindre recherche google me sort des listes de pages que je n’ai aucune envie de visiter. Au fait le sujet en question c’est « sexe et bébé ». Procédons chronologiquement.

Première étape : Faire le bébé. En général c’est le meilleur moment pour le sexe. D’abord on arrête la contraception, qui si elle est hormonale peut jouer sur la libido. Et puis surtout le désir d’enfant est souvent un puissant moteur de désir sexuel. A ceux (bon c’est surtout « celles ») qui me demandent conseil sur le meilleur timing, je suggère généralement de ne pas se lancer dans des calculs d’apothicaire ou pire des courbes de température, ou en tout cas pas dans un premier temps. D’abord ce n’est ni très romantique ni très excitant, ensuite ça n’est pas toujours très fiable et enfin on ne compte plus les femmes qui sont tombées enceintes seulement après avoir arrêté les calculs. Donc sachant que les spermatozoïdes une fois largués ont une durée de vie d’environ trois jours (selon les sources on trouve deux à cinq, on dira qu’il y a une forte variabilité naturelle), si on fait des travaux pratiques deux à trois fois par semaine (ou plus si affinités et/ou premier enfant…), on est à peu près sûr que l’ovule ne se trouve jamais seul au moment où il se décide à se pointer (voir aussi l’article de Martin Winckler). En général les coqs sont assez partants pour ce type de stratégie.

Deuxième étape : la grossesse. Faisons d’abord le tour des généralités sur le sujet. D’abord le premier trimestre : il n’est traditionnellement pas très favorable à la bagatelle, par son climat hormonal et par les conséquences de celui-ci. Les nausées ne sont pas particulièrement érotisantes et le fort besoin de sommeil souvent ressenti à cette occasion peut conduire la future maman à imiter la poupée Corolle qui ferme les yeux quand on la couche. Et ne parlons pas d’autre symptômes moins courants comme le ptyalisme… Le deuxième trimestre voit théoriquement la femme enceinte se transformer en nymphomane : elle pète le feu et n’est pas encore trop gênée par son ventre, les hormones (ainsi que Vénus dans la troisième maison du Bélier ?) sont favorables à une certaine activité sexuelle. Enfin au troisième trimestre la femme est fatiguée, elle a mal partout, ne sait pas quoi faire de son ventre et ne veut donc plus entendre parler de sexe, sauf lorsque l’accouchement se fait attendre et qu’elle espère un déclenchement à l’italienne.

Evidemment les choses ne sont pas aussi claires et tranchées dans la vraie vie (voir aussi ce document qui est moins neuneu que ce qu’on nous sert d’habitude). D’abord les hormones changent souvent la sensibilité des zones érogènes, cela peut être en bien mais aussi en moins bien, et dépendre des périodes de la grossesse (et pas forcément de la façon écrite dans les livres). Ensuite certains effets secondaires de la grossesse (pensons aux nausées mais aussi aux hémorroïdes et autres mycoses par exemple)  peuvent persister tout au long de celle-ci, et là encore on comprend facilement que ça ne donne pas envie de zigounipiloupiler. N’oublions pas non plus les menaces d’accouchement prématuré qui sont souvent incompatibles avec le sport en chambre. A l’inverse les sensations peuvent être largement améliorées par la grossesse, certaines femmes connaissant même leur premier orgasme à cette occasion (une sur cinq paraît-il), ou simplement des orgasmes plus intenses (pas de panique les contractions orgasmiques n’induisent pas d’accouchement prématuré, à moins d’être déjà dans une situation de menace importante).

Au niveau psychologique, là aussi de nombreux facteurs peuvent interférer avec la libido. L’incompatibilité mère/amante, le dégoût d’un corps qui change, la peur (pourtant infondée) de faire mal au bébé, les consultations médicales répétées qui peuvent conduire à un sentiment de désexualisation, et bien d’autres choses sont susceptibles de bloquer les envies sexuelles des femmes enceintes. D’autres au contraire ressentent leur féminité magnifiée, voire enfin complète, ce qui exacerbe et renforce leur désir. Là encore ça peut être par phases, et pas toujours selon les préconisations des ouvrages de référence.

N’oublions pas que ce genre d’activité se pratique généralement à deux, ce qui complique l’équation (et encore je me cantonnerai au classique papa + maman = bébé). Le futur père peut lui aussi être bloqué ou au contraire être encore plus attiré par sa femme et ses nouvelles formes (ah la poitrine de la femme enceinte…), et ce également par phases. Si celles-ci ne sont pas synchronisées avec celles de Madame, forcément ça n’aide pas.

Quelques considérations pratiques. D’abord, le ventre. Il devient rapidement une troisième présence dont il est difficile de faire totalement abstraction mais vous pouvez quand même adopter des positions où on le sent moins (non je ne vous ferai pas de dessin, je vous laisse expérimenter, sinon faites un tour ici pour quelques idées, sans oublier que le sexe ce n’est pas que le coït…) ; on peut aussi éviter de le caresser pendant les grandes manœuvres. Les bébés comprennent souvent qu’il faut se faire discret dans ces moments-là et évitent de danser la samba (et on pense qu’ils apprécient l’exercice qui les plonge dans un bain d’hormones euphorisantes, certains parlent même d’effet jacuzzi…). Ensuite si on connaît une baisse de désir, on peut aussi tenter de relancer la machine en prenant soin de soi et de son corps (jolis vêtements/lingerie -voir cette vidéo-, épilation, coiffeur, soin esthétique…). C’est toujours ça de pris que de se sentir plus belle, et ça marche aussi pour ranimer la flamme chez Monsieur. Pourquoi pas un petit week-end à l’hôtel (même dans sa propre ville, ça dépayse), avec les éventuels aînés casés pour l’occasion ? Ou même chez soi mais sans les grands ? La fatigue est fatale à la libido, et si un coq veut remotiver sa poule il peut commencer par la décharger des taches ménagères pour qu’elle se recharge ses batteries (et quoi de plus sexy qu’un homme qui fait la vaisselle ? un homme qui passe l’aspirateur peut-être ?). Si le bébé occupe toutes vos pensées, n’oubliez pas que des parents amoureux et soudés sont un atout précieux pour lui. Notez que ces dernières idées sont aussi valables après l’accouchement.

Après l’accouchement justement, on en parlera demain (suspense de la mort qui tue). D’ici-là n’hésitez pas à partager vos expériences (quitte à commenter anonymement, avec perruque et lunettes de soleil…).