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Se préparer

mercredi, septembre 30th, 2009

whalesbeachEPA_450x300 Dans la série des billets spécial gros bidon, quelques mots sur la préparation à la naissance. Encore un MPR (méga problème de riche) : comment utiliser au mieux les huit séances que nous offre Sainte Sécurité Sociale* (Amen) ? Les initiatives et les méthodes fleurissent, plus ou moins originales et efficaces : comment s’y retrouver ? Vous allez dire que je me répète, mais il n’y a bien sûr pas de méthode supérieure aux autres, il y a ce qui convient à telle femme (et à tel couple) pour telle grossesse et tel projet de naissance.

Déjà, à quoi ça sert de se préparer ? Après tout ça fait des millénaires que les femmes donnent la vie sans se poser de question, et c’est encore le cas de la majorité de celles qui peuplent le globe actuellement. Certes. Ceci dit nos admirables congénères vivent et ont vécu sans téléphone portable, internet, canapé, congélateur, TGV, Mooncup et j’en passe. En ce qui me concerne, je vois plusieurs intérêts aux activités prénatales :

  • accompagner les transformations inévitables du corps et apaiser les (petits ?) maux qui les accompagnent généralement ;
  • s’offrir un temps pour soi et pour le bébé à venir (d’autant plus important si on a déjà de la marmaille) ;
  • avoir un temps de parole plus libre et plus ouvert que les consultations pour exprimer ses angoisses et ses tracas sans craindre de s’aliéner ses derniers amis (où d’autre pourrez-vous vous plaindre de vos hémorroïdes ?), mais aussi obtenir des réponses à ses questions, y compris les plus tabous et les plus bizarres ;
  • pouvoir rencontrer d’autres futurs parents (certaines activités sont mixtes), toujours intéressant dans une société centrée sur la famille nucléaire ;
  • et bien sûr se préparer, mentalement et physiquement, à l’épreuve de l’accouchement, et disposer d’outils pour mieux vivre ce moment exceptionnel à tous points de vue.
  • enfin ce n’est probablement pas le profil type de la basse-cour mais c’est aussi un vecteur d’intégration (ou réintégration) pour les femmes en situation précaire.

Je conseille donc aux futurs parents de prendre en compte ces différents points dans le choix de leur préparation ; d’ailleurs rares sont les méthodes qui permettent de tous les satisfaire, il est tout à fait possible de cumuler plusieurs techniques (tant qu’elles sont compatibles). Par ailleurs l’intervenant et/ou le cadre que vous trouverez près de chez vous font souvent autant que la technique elle-même : il me semble qu’avoir un « animateur » avec lequel on accroche et en qui on a vraiment confiance est un point crucial du choix. Attention également à la crédibilité de celui-ci : comme beaucoup de disciplines para-médicales et/ou à visées psychothérapeutiques on trouve à boire et à manger, y compris au sein de courants reconnus. Faites fonctionner le bouche à oreille, les annuaires professionnels et votre radar personnel. Pour qu’elles aient un intérêt, il faut en effet que vous alliez aux séances avec plaisir et motivation, rien ne sert d’y aller juste parce que il faut/c’est remboursé/ma copine l’a fait. Selon vos affinités, vous pouvez aussi choisir des séances individuelles et/ou en groupe. Notons enfin que certaines méthodes peuvent être poursuivies après l’accouchement pour aider à l’établissement du lien mère (et père) – enfant.

Les techniques de préparation les plus connues et répandues sont :

  • la préparation « classique » : sorte de cours et/ou de session questions-réponses qui permet d’aborder en détail tout ce qui se passe avant, pendant et après l’accouchement. Si possible, suivre ce type de préparation en lien avec le lieu où on accouche apporte une valeur ajoutée, tant sur les gestes préconisés par le protocole (perfusion systématique ? soins au bébé après la naissance ? etc) que sur les possibilités matérielles offertes par l’endroit (baignoires ? chambres seules ? etc), par exemple. L’intérêt d’être en groupe est qu’on peut profiter des questions des autres (auxquelles on n’aurait pas forcément pensé), et éventuellement réaliser qu’on n’est pas la plus larguée du lot (me souviens d’un cours où une femme -proche de la quarantaine quand même- avait annoncé avoir découvert à la télé que le nouveau-né n’était pas exactement rose et frais lorsqu’il sortait du ventre…). Ce type de préparation peut également être couplé à d’autres méthodes plus spécifiques (séances ou parties de séances dédiées).
  • l’haptonomie : d’après un sage-femme spécialiste de cette technique, on ne peut pas vraiment comprendre ce que c’est tant qu’on ne l’a pas fait… et je n’ai pas fait… Discipline fondée par Frans Veldman, elle se définit comme une science de l’affectivité. Si on en croit le site haptonomie.org, l’accompagnement pré et postnatal haptonomique favorise le développement des liens affectifs entre l’enfant, le père et la mère. Il leur permet de vivre une relation de tendresse lorsque l’enfant est encore dans le giron de sa mère. Il favorise également l’accueil du nouveau-né au moment de la naissance et après celle-ci. Très tôt l’enfant acquiert une sécurité de base qui l’invite à l’autonomie, à la communication et à la confiance. Cette méthode accorde une grande place au père. Toujours d’après le site, il s’agit de mettre en oeuvre le contact psychotactile affectivo-confirmant plein de tendresse et d’amour. D’après divers témoignages (et à la lecture du site web), je dirais que l’haptonomie n’est peut-être pas à recommander aux personnes les plus cartésiennes. Enfin il faut savoir que (je cite encore) l’haptonomie est totalement incompatible avec les méthodes qui visent à modifier le tonus musculaire et la respiration, telles que le yoga, la sophrologie, les techniques respiratoires, etc… Celles-ci, par leur caractère d’apprentissage, entraveraient l’effet libérateur de l’expression affective. En outre, toute attention portée sur la respiration ou sur une « représentation imaginaire » de l’enfant fait obstacle au contact affectif avec celui-ci. Cependant, l’haptonomie offre une approche très complète, couvrant toute la grossesse, la naissance et également la période post-natale. Je laisse les commentatrices (hommes aussi s’il y en a !) qui ont testé vous en dire plus.
  • la sophrologie : D’après le site sophrologie-info.com, la sophrologie est une science qui étudie la conscience humaine, un ensemble de techniques et de méthodes à médiation corporelle. Elle vise la conquête ou le renfort de l’équilibre entre nos émotions, nos pensées et nos comportements. Au croisement de la relaxation occidentale et de la méditation orientale adaptées, elle permet à chacun de trouver de nouvelles ressources en lui-même et d’améliorer sa qualité de vie. C’est une des préparations que j’ai choisies pour cette grossesse. Je n’ai pas encore fait beaucoup de séances alors ma vision de la chose reste assez partielle mais en gros il s’agit d’atteindre un état de conscience particulier (la sophronisation), à partir duquel on peut mieux gérer les sensations douloureuses et désagréables et également avoir un meilleur ressenti de son corps (y compris des parties qu’on ressent rarement consciemment comme le col de l’utérus au hasard). Je vous en dirai plus dans un prochain billet, probablement après l’accouchement, pour mieux vous décrire la méthode et vous dire si ça m’a bien aidée ou pas.
  • la préparation en piscine : il s’agit de sessions dédiées aux gros bidons, généralement animées par une sage-femme ou a minima par une personne formée aux spécificités de la femme enceinte. C’est une des préparations les plus physiques, elle sera donc généralement impossible pour les femmes en menace d’accouchement prématuré (contrairement à celles citées auparavant qui peuvent être faites au domicile par une sage-femme libérale par exemple). Je n’ai pas testé de cours spécifique mais j’apprécie beaucoup de nager pendant la grossesse. A mon avis l’inconvénient de ce type de préparation c’est que les éléments sont plus difficiles à mobiliser pour la naissance (à moins d’accoucher en piscine ?), même si les étirements, l’activité, la respiration etc sont toujours bons à prendre.
  • Le yoga prénatal : on en a un peu parlé dans ce billet sur le livre de Leboyer. J’ai testé pour la grossesse du Poussin et je remets le couvert pour celle de l’Oeuf, j’adore. En plus j’ai la chance d’avoir un cours génial à 100 mètres de chez moi. Si vous faites déjà du yoga hors grossesse, vous pouvez continuer à pratiquer en douceur : ce qui est vraiment déconseillé est ce qui fait travailler les abdos. Le reste est à adapter en fonction de votre ressenti et de votre expérience, même si il vaut également mieux éviter les postures qui accentuent le creux lombaire (et au contraire bien basculer le bassin vers l’avant, notamment quand on est sur le dos). Concrètement, je trouve que le yoga apporte énormément pour toutes les petites douleurs articulaires et ligamentaires, notamment dans le dos. On économise quelques séances d’ostéo je trouve ! Par ailleurs je ne suis pas quelqu’un de particulièrement stressé ou angoissé, mais le yoga est connu aussi pour ses effets bénéfiques sur ce type de problème. Enfin cela peut être un atout intéressant pour l’accouchement, tant pour la variété de postures qu’on peut essayer que pour la concentration et pour la respiration. Mon expérience sur ce point est limitée puisque j’ai accouché du Poussin sous péridurale. On verra bien pour l’Oeuf (oui oui je vous raconterai).

D’autres préparations moins connues (mais pas forcément moins bien !) existent aussi :

  • la méthode Bonapace (prononcez à l’italienne Bonapatché) : c’est une technique mise au point par une Québecoise (voir le site officiel) et encore très peu connue en France. Elle se base sur les propriétés physiologiques de transmission du message de douleur et sur les possibilités de le court-circuiter en massant certains points bien identifiés. Elle demande apparemment une forte implication du père. Je n’ai pas pu tester mais cette méthode m’intéresse.
  • le chant prénatal : j’en ai parlé ici, même si mon expérience ne correspond pas à ce qu’on entend habituellement par chant prénatal. Pour en savoir plus, voir le site de l’Association française de chant prénatal.
  • le Pilates : proche du yoga, cette méthode plutôt physique (donc réservée aux grossesses « normales ») peut être adaptée aux femmes enceintes. Voir ici par exemple pour en savoir plus.
  • le gros ballon : il est de plus en plus présent dans les maternités mais présente aussi des avantages certains pendant la grossesse. C’est plutôt un outil « solitaire » même s’il y a probablement des cours quelque part. On peut trouver ces ballons en magasin de sport ou en hypermarché (entre autres), voir aussi l’occasion et les copines qui ont eu des bébés il y a peu. Plus de détails ici.

On peut aussi citer toutes les médecines « alternatives » : acupuncture, shiatsu, ostéopathie, aromathérapie, phytothérapie, réflexothérapie, etc, qui ne sont pas à proprement parler des méthodes de préparation mais qui peuvent également être utiles tant pendant la grossesse que pendant l’accouchement. Il y a des sages-femmes (surtout libérales) qui ont la double casquette.

Enfin je trouve qu’une façon intéressante de se préparer consiste à lire des récits de naissance (de préférence positifs…) pour mieux appréhender l’événement et éventuellement aider à corriger certaines représentations fausses ou biaisées qu’on pourrait traîner et qui risquent de pourrir son accouchement. On en trouve un peu partout sur le net, notamment sur les forums (mais il faut faire le tri !), ou par exemple sur le site Périnatalité (si vous êtes branchée naissance « physiologique », mais même si on ne l’est pas ça me semble intéressant d’en lire quand même !).

Bon je ne prétends pas être exhaustive (argl je ne vous ai pas parlé d’harponomie, scandale !) et je compte sur la basse-cour pour compléter sur les méthodes citées ici et les autres dans les commentaires (quitte à faire évoluer ensuite l’article en cas d’oubli majeur).

Edit : J’ai oublié de vous parler de l’hypnose, je répare en cours de route. On peut avoir soit de l’autohypnose soit être hypnotisé par un praticien (certaines doulas notamment le proposent). Evidemment pas évident d’avoir la personne à côté de soi au moment M, surtout dans les maternités où le personnel n’y est pas formé et où on n’a souvent droit qu’à un seul accompagnant. Le concept semblait fumeux à mon esprit cartésien jusqu’à ce que la poule accoucheuse me raconte avoir vu un couple de médecins, lui anesthésiste (!), qui pratiquait l’hypnose et a eu un accouchement physio super grâce à ça. Qu’un anesthésiste préfère hypnotiser sa femme plutôt que de lui faire une péri, ça m’a laissée sur mon (ample) postérieur. Pour en savoir plus : un article sur l’autohypnose et un autre sur l’hypnonatal.

*Je précise suite à la remarque judicieuse de Sophie Gamelin que quelle que soit la technique choisie, seuls les cours faits par une sage-femme sont remboursés. Voir aussi avec son comité d’entreprise qui peut sponsoriser certaines activités à caractère sportif (genre yoga ou piscine) ou artistique (chant prénatal ?).

(Photo : un cours collectif de préparation à la naissance -méthode non spécifiée)

La famille Pondeuse à la piscine

mardi, juillet 1st, 2008

(c) Gisèle Tessier Comme vous l’avez compris, nous avons passé des super vacances, et un des éléments clés de cette réussite était la présence d’une sublime piscine. Après les conseils avisés de la poule exotique pour (ne pas) faire bronzer le poussin, voici donc un petit retour d’expérience pour la baignade.

La poule a eu un petit moment de nostalgie en repensant aux tampons qui gonflent dans l’eau et saturent, et aux codes secrets mis en place avec les copines pour se signaler discrètement l’apparition d’une ficelle déplacée. Au risque de me répéter : vive la mooncup !

Le Coq a du arrêter de faire des super plongeons et sauts de carpe en tout genre qui terrorisaient le poussin.

Ledit poussin avait la panoplie anti-UV complète : vieux t-shirt, bob, crème solaire et lunettes de soleil (n’a jamais voulu les mettre). En prime j’avais investi dans quelques couches de bain de Ptit popotin. Il y a en fait deux possibilités pour baigner un poussin qui n’est pas « propre » (je n’aime pas trop ce terme qui sous-entend que les autres sont sales…) :

  • En free style à poil. Avantages : encombrement et investissement minimums, les enfants en général adorent être débarrassés des couches encombrantes, pas de marque de bronzage (je rigole). Inconvénients : autant pour un petit pissou on n’y verra que du feu, autant si on passe aux choses sérieuses il va falloir aller à la pêche. Profil idéal : un poussin un peu constipé ou réglé comme un coucou suisse, dont on voit clairement à l’avance où il veut en venir. Lieu idéal : pas trop peuplé (imaginez qu’il pose son petit cadeau sur la serviette de la voisine qui faisait gouzi gouzi…)
  • Avec une couche de bain. Il faut savoir que ces couches ne sont pas absorbantes, puisque de toute façon elles seraient rapidement saturées par l’eau de baignade et n’absorberaient plus rien. Donc elles servent uniquement à retenir les cacas. Avantages : on lave son linge sale en famille discrètement, certains modèles sont plutôt jolis, ça évite le coup de soleil sur les fesses. Inconvénients : il faut investir et ensuite entretenir. Profil idéal : un poussin allaité, ou totalement imprévisible et plein de ressources. Lieu idéal : généralement obligatoire dans les piscines publiques.

Si vous optez pour la couche de bain, j’ai donc testé celles de Ptit popotin (je vous en dirai plus sur ce site très bientôt) qui sont probablement les moins chères du marché (8.50 €, et 6€ la deuxième !) et existent dans une variété de coloris et de motifs. L’intérieur et l’extérieur sont en coton et sont séparés par une couche de PUL (plastique imperméable) invisible. Elles ont des goussets en PUL qui ont l’air efficace et sont bardées de pressions pour les ajuster au mieux à chaque morphologie. Je dis « ont l’air » car bien élevé comme il est, le poussin n’a pas jugé utile de nous faire des blagues scatos de toute la semaine. Il faut savoir qu’elles taillent très grand : le poussin est plus que très à l’aise dans le L (>10 kg) alors qu’il fait 10 kg. Le M (5-10 kg) fait à peu près les mêmes dimensions que la taille 2 (8-16 kg) de Ptits dessous et c’est vraiment la taille qu’il lui faut. Petit bémol : elles ne sèchent pas super vite.

Globalement, il faut que la couche soit TRES bien ajustée, car dans l’eau les tissus se détendent un peu et on ne peut plus compter sur la pesanteur. Donc il ne faut pas que ça aille juste « à peu près », mais que ça soit quasiment étanche. J’ai essayé de mettre un papier de protection à l’intérieur mais une fois dans l’eau ça ne reste pas bien en place donc à mon avis pas très utile.

Donc une fois le poussin harnaché, on peut encore en rajouter avec des dispositifs de flottaison variés : bouée culotte pour les plus petits, brassards ou combinaison avec flotteurs pour les plus grands… Mais que cela ne vous éloigne pas de l’indispensable surveillance : rappelons qu’un enfant peut se noyer en quelques instants sans aucun bruit dans 30 cm d’eau. Et bien sûr ne pas oublier que toute cette eau peut être impressionnante pour le poussin et l’accompagner en douceur. Garder enfin en mémoire qu’en général avant 4-6 mois la baignade en piscine ou mer n’a pas grand intérêt pour les poussins, d’autant plus si l’eau est un peu froide (25°C = froid pour un bébé).

Bons ploufs !

(photo : (c) Gisèle Tessier)