Posts Tagged ‘nouveau-né’

Encore un don : le cordon

vendredi, juillet 15th, 2011

Un des (nombreux) sujets d’arrachage de cheveux pour les futurs parents : faut-il donner ou pas le sang du cordon ombilical ? Déjà le dilemme est tout relatif : la procédure n’est pour le moment proposée que par une quarantaine de maternités, inégalement répartie dans l’Hexagone. Pour ma part, n’ayant pas été confrontée au problème pour les naissances des poussins puisque les maternités où j’ai accouché ne le proposaient pas, je n’avais pas trop creusé le sujet. L’idée me semblait plutôt belle : sauver des vies par un don altruiste et désintéressé et de coût négligeable, qui dirait non ? Mais en fouillant dans les archives du blog Midwife thinking (un incontournable découvert récemment grâce à la lettre périnatalité et dont certains articles sont traduits ici), je suis tombée sur ce billet (malheureusement pas traduit).

Que nous dit cette sage-femme ? Elle récuse le terme de « sang du cordon » qui lui semble trompeur : le bébé, le cordon et le placenta forment un tout cohérent en ce qui concerne la circulation sanguine, c’est donc du sang du bébé qu’il faudrait parler. Le prélèvement est en outre difficilement compatible avec l’attente de l’arrêt total de cette circulation bébé-placenta pour couper le cordon (même si on peut envisager certaines pratiques intermédiaires). Or dans un autre billet (celui-là disponible sur le blog français), elle nous explique tout l’intérêt pour l’enfant de maintenir aussi longtemps que possible cette connexion (et elle n’est pas la seule à défendre cela, on peut aussi citer le Dr David Huchton par exemple, un obstétricien qui en parle dans le très réputé British Medical Journal). En outre, le volume à prélever est loin d’être négligeable : Rachel Reed -la « sage-femme qui réfléchit »- nous dit qu’il est au minimum de 45 mL, tandis que le site français sur le don de sang de cordon en demande 70. Un rapide calcul nous indique qu’un nouveau-né de 3,5 kg a un volume sanguin d’environ 268 mL, le prélèvement représente donc au minimum 15 à 25% (1/4 !) du volume total (les chiffres utilisés pour le calcul sont compatibles avec une coupure « tardive » du cordon, donc représentent plutôt une estimation haute du volume sanguin total). Pour comparaison, le don du sang minimum (400 mL) représente environ 7% du volume total d’un homme de 80 kg. Et Rachel Reed nous informe que le prélèvement de sang maximum recommandé chez un nouveau-né est de 5% du volume total, soit environ 15 mL. L‘information donnée aux parents qui envisagent ce don quant à ses conséquences semble donc légèrement elliptique. Il est en tout cas abusif de prétendre que le sang qui n’est pas donné sera jeté : il pourrait également profiter au bébé à qui il appartient.

Quels sont les bénéfices d’un tel don ? Ce qu’on recherche ici ce sont les cellules-souches, qui permettent de soigner environ 75 maladies (et notamment des cancers comme certaines leucémies). On peut distinguer trois grands types de destinataires de ces greffes de cellules souches :

  • l’enfant lui-même : cela se fait via un stockage (onéreux) dans des banques privées qui sont interdites en France. En outre les cas où il est possible d’utiliser ses propres cellules souches sont extrêmement rares : on estime dans une fourchette de 1/400 à 1/200 000 la probabilité que cela arrive au cours de la vie d’une personne. Selon les avis, on va d’une assurance-vie pour l’enfant à une exploitation fort lucrative des parents prêts à tout pour bien faire. A noter que Rachel Reed pratique en Australie, où ces banques privées fleurissent et engendrent d’importants enjeux financiers : beaucoup des prélèvements pratiqués là-bas le sont dans cette optique (et les sages-femmes y sont souvent rémunérées au prélèvement par les entreprises).
  • un proche malade : c’est notamment ce qu’on appelle le bébé-médicament ; autorisé en France sous certaines conditions. Je n’en parlerai pas, je suis intimement convaincue que dans ce type de situation si difficile chacun fait du mieux qu’il peut et n’a absolument pas besoin qu’une pétasse de blogueuse vienne lui faire la morale en prime.
  • un anonyme : c’est ce qui est privilégié en France, comme pour les autres dons du même type (sang « normal », organes…). L’idée de pouvoir fournir à ces personnes (500 transplantations en 2009) de façon anonyme et gratuite le traitement dont elles ont besoin est bien sûr à défendre, et sur ce point je suis plutôt heureuse de l’organisation française qui limite les dérives mercantiles.

Comment obtenir alors ces précieuses cellules souches ? Outre le don de cordon, on peut procéder grâce à un don de moëlle osseuse. Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi on ne s’intéresse pas plus à une source quasi-infinie de cellules souches facilement récupérables (surtout si comme moi vous utilisez une coupe menstruelle), sans aucun effet indésirable sur la donneuse : le sang menstruel. Certaines firmes américaines ne s’y sont d’ailleurs pas trompées en créant d’ores et déjà des banques privées de sang menstruel (alors même qu’aucune technique thérapeutique n’a encore été mise au point). Mais il existe plusieurs types de cellules-souches, et il n’est pas dit que celles du sang menstruel soient interchangeables avec celles du sang de cordon. Cryo-Cell, une firme de biotechnologies (à l’origine de la banque de sang menstruel C’elle), a d’ailleurs testé avec succès l’utilisation conjointe de cellules-souches menstruelles et ombilicales.

Tel qu’il est pratiqué en France actuellement, le don du sang de cordon est donc un acte altruiste et généreux, mais dont on peut craindre qu’il ne soit fait au détriment du bébé (même si l’immense majorité des nouveaux-nés français -y compris d’ex nouveaux-nés comme vous et moi- a subi et subit toujours un clampage précoce du cordon et ne semble pas s’en porter si mal, comme quoi c’est résistant ces petites bêtes…). Il est en tout cas inacceptable que cela continue à être présenté de façon si biaisée, en n’évoquant jamais le bénéfice potentiel pour l’enfant de garder le sang placentaire et d’attendre que le cordon ait fini de battre pour le couper. Il me semble donc crucial d’améliorer l’information qui l’entoure, et de développer (ou renforcer) les recherches autour d’autres sources de cellules-souches, comme la moëlle osseuse et le sang menstruel, ou encore le lait maternel (vous noterez ici que les femmes ont des super pouvoirs ; à quand des cellules-souches dans le sperme -en fait ce serait plutôt l’inverse ?). Il faut aussi travailler sur la pratique, pour prélever moins de sang, et de façon à laisser battre le cordon aussi longtemps que possible.

Pour ma part, n’étant pas enceinte le choix est théorique, mais je crois que je refuserais le don du sang de cordon tant qu’il n’est pas possible de le faire sans priver le bébé d’une quantité non négligeable de sang. Par contre je veux bien donner mon sang menstruel à qui le demandera, ma graisse (dont je fais des réserves importantes à cette seule fin bien sûr), du lait (enfin quand j’allaite), du sang « normal » (quand l’occasion se présente, et ça fait un bail) et mes organes (sous certaines limites). Il faudrait que je m’inscrive au registre des donneurs de moëlle ; quant au don d’ovocytes j’y ai réfléchi mais j’avoue qu’entre les contraintes que ça impose et le concept même (j’aurai un peu l’impression -très irrationnelle et personnelle- de donner un de mes enfants) je ne suis pas très chaude. Et vous ? Ce n’est bien sûr pas un concours, d’autant plus que n’importe qui ne peut pas donner n’importe quoi, mais je trouve toujours intéressant d’échanger sur quoi donner, ou pas, et pourquoi.

Photo : Comment parler de sang sans vous offrir une photo de ces charmants vampires ? (et pour ceux qui ne connaissent pas encore Vampire Diaries, c’est comme une boîte de Pringles : tu sais que ça n’a pas grand intérêt mais tu ne peux pas t’empêcher de la finir)

(Et avec mes excuses pour le titre de billet foireux)

Point technique : le blog a maintenant une page Facebook que vous pouvez « aimer ». Pour le moment je ne m’en occupe pas beaucoup (point positif : vous ne serez pas trop spammés), mais vous pouvez aussi en faire un espace pour discuter, partager des infos ou poser des questions aux autres poulettes quand vous ne trouvez pas de billet sur le sujet, par exemple. Vous pouvez aussi me suivre sur Twitter (où je suis plus active) et même me retrouver sur Google + (et au passage m’expliquer à quoi ça va me servir et comment, merci). Si vous voulez me parler à moi et rien qu’à moi, le plus sûr reste de m’envoyer un mail à lapoulepondeuse @ gmail.com

Le portage pour les nuls

dimanche, novembre 28th, 2010

femmeinuit490 Voici un billet dédié aux poules couveuses ou qui viennent de pondre, ainsi qu’à leurs coqs. Le premier point, c’est qu’il vous faut un porte-bébé. Il y a peu d’indispensables en puériculture : on peut se débrouiller sans lit bébé, sans biberon, sans tétine, sans poussette, sans couche, et j’en passe, mais le porte-bébé c’est vraiment incontournable. D’ailleurs c’est il me semble le seul accessoire pour bébé qui soit aussi répandu à travers le monde et les sociétés les plus diverses. Il est en outre intéressant de noter que quelle que soit leur origine, la grande majorité des porte-bébés traditionnels (pagne africain, rebozo mexicain, mei tai chinois, onbuhimo japonais, etc) sont respectueux de la physiologie des petits (gardent le dos courbé et les jambes en grenouille) comme des grands (généralement des portages dos ou sur la hanche, bien collés et hauts). Le porte-bébé est utile pour se promener partout (essayez le métro parisien avec une poussette aux heures de pointe pour voir…) mais aussi parce que la plupart des bébés veulent être portés, souvent et longtemps. Donc grossièrement trois grandes alternatives s’offrent à vous :

  1. poser le bébé quelque part (transat, couffin…) et investir dans un casque anti-bruit
  2. avoir le bébé toujours dans les bras, ce qui est fatigant et peu pratique
  3. prendre le bébé en porte-bébé et vaquer à vos activités habituelles dans la sérénité

Bien sûr c’est un peu caricatural mais avoir un bon porte-bébé facilite énormément la vie avec un poussin. On a déjà pas mal parlé portage dans la basse-cour, donc je vais essayer de ne pas être trop redondante avec les articles précédents. Ce billet s’adresse aux futurs ou jeunes parents qui, convaincus par les arguments énoncés ci-dessus, souhaitent s’acheter un bon porte-bébé mais que ce soit aussi simple que possible. A ces parents je réponds : achetez un porte-bébé préformé physiologique. On a déjà parlé ici de l’Ergobaby carrier, il y a aussi le Manduca et le Beco Baby Carrier (Ficelle et Laurence qui ont testé le Beco en sont très déçues, il ne semble donc pas être du même niveau que les deux autres) qui sont très similaires. Il en existe d’autres comme le Boba ou le Patapum, mais ils ne permettent pas d’aller de la naissance à trois-quatre ans. Ces porte-bébés sont vraiment géniaux, car très faciles à utiliser et pratiques, et super confortables tant pour le poussin que pour le gallinacée porteur. On peut porter devant, dans le dos et sur le côté. Ils sont particulièrement appréciés par les coqs tant pour leur style sobre que pour leur simplicité d’utilisation, avec des clips à la place des nœuds. Rapides à mettre et à enlever, on passe facilement du dos au ventre (et vice versa) et quand le poussin descend pas de pans qui traînent par terre, on peut garder le porte-bébé sur soi. Je ne connais personne qui ait été déçu par l’Ergo ou le Manduca, qui sont les deux plus répandus. Certes c’est un investissement (autour de 100€) mais il peut vous éviter l’achat d’une poussette suréquipée en passant directement à la poussette-canne.

Bien sûr, ils ne sont pas aussi confortables et adaptables qu’une bonne écharpe en sergé, à condition que celle-ci soit parfaitement utilisée, ce qui n’est généralement le cas qu’après au moins un ou deux ateliers de portage et avec une pratique assidue. Ne croyez pas que je n’aime pas l’écharpe, j’utilise régulièrement ma fidèle Storchenwiege mais malgré tout je constate trop souvent que mon nouage n’est pas aussi impeccable que je l’aurais souhaité. Je ne crois donc utile de la recommander qu’à quelqu’un qui a vraiment envie de maîtriser ce système.

Donc à mon avis, si vous ne devez avoir qu’un seul porte-bébé, prenez un préformé : même s’il y a des situations où d’autres types de porte-bébé sont plus adaptés, c’est vraiment le meilleur compromis. Cependant, si vous le pouvez, il peut être agréable d’avoir un deuxième porte-bébé, celui-là entièrement souple, notamment pour les premiers mois, surtout si vous avez un poussin crevette. Un sling est une sorte d’écharpe avec des anneaux, facile à installer et à régler, et qui permet une installation très physiologique de l’enfant (voir ici le témoignage d’une pro du portage). L’inconvénient principal : c’est un portage asymétrique (en bandoulière) qui est donc moins confortable pour le porteur. Mais cela se sent surtout quand le poussin devient plus lourd. C’est le même style que le bébétube, mais il permet des réglages plus fins et donc une meilleure installation, surtout pour mettre un nouveau-né en kangourou (c’est-à-dire vertical, ce qui est plus physiologique qu’en berceau et recommandé notamment pour les reflux). L’autre option est une écharpe extensible, comme la Je porte mon bébé. Un seul nouage (facile) à maîtriser, et on enlève et remet le poussin sans le défaire. Cette écharpe permet aussi de porter dans le dos, mais c’est par contre aussi technique qu’avec une écharpe non extensible en sergé, si ce n’est plus. Donc à mon avis un faux ami à long terme pour notre porteur débutant à la recherche du plus simple, même si très bien pour les premiers mois. Ces deux systèmes sont aussi a priori les plus simples pour allaiter dans le porte-bébé (et ça avec l’Ergo mes rares essais se sont soldés par des échecs complets).

Je ne vous ai pas parlé des mei tai, ou porte-bébés chinois, qui sont pourtant une alternative intéressante à l’écharpe. Je n’en ai pas moi-même, mais j’ai eu l’occasion d’essayer ceux de Ficelle, y compris THE Lana, et je ne suis pas convaincue. D’une part il faut quand même faire des nœuds, et du coup il y a des pans qui traînent quand on l’installe et le désinstalle. Et d’autre part je n’ai pas réussi à trouver d’installation confortable, ça ne me semble pas compatible avec ma morphologie. J’ai donc une réserve à les recommander, même si je sais qu’ils ont aussi leurs fans. Quoi qu’il en soit à mon avis ce n’est pas idéal pour le Candide du portage à qui s’adresse ce billet.

Enfin quelle que soit votre décision (écharpe, porte-bébé préformé etc), pour départager les différents modèles je ne peux que vous recommander le site de la PorteBBthèque, qui présente une large gamme de systèmes de portage avec photos, description et avis. Pour ma part, je conseille d’investir dans une marque réputée, ce qui est d’une part un gage de qualité (je suis impressionnée par la tenue de notre Ergo et de ma Storch, tous deux achetés pour Pouss1 qui a maintenant 3 ans 1/2) et d’autre part l’assurance de pouvoir facilement revendre le produit s’il ne convenait pas. Et si vous avez un budget serré, vous pouvez aussi les acheter d’occasion.

Comme tout le reste de ce blog, ce billet est à vocation non commerciale et n’a été sponsorisé par aucune des marques citées.

Photo : Une femme inuit avec un bébé dans son amauti traditionnel. Je ne sais pas si c’est facile à utiliser mais j’ai flashé sur la photo.

C’est la faute à l’allaitement si…

lundi, octobre 11th, 2010

mannequin-toddler-nursing Je prends un peu d’avance sur la semaine mondiale de l’allaitement maternel, mais comme ça fait une éternité que je n’ai pas publié vous ne m’en voudrez pas j’espère. Je voudrais revenir sur quelques idées reçues sur l’allaitement. En effet, la schizophrénie actuelle veut qu’après avoir expliqué à la future mère que si elle ne veut pas allaiter elle va limite être signalée aux services sociaux, on accuse ensuite l’allaitement de tous les maux et problèmes. Encore une fois, le but de cet article n’est absolument pas de culpabiliser celles qui ne souhaitent pas allaiter, ou pour qui ça ne marche pas, mais plutôt d’encourager les autres, et surtout d’éviter que le choix d’allaiter ou pas soit basé sur de mauvaises raisons. Voilà dix exemples de ce qu’on peut entendre ou lire :

1. C’est la faute à l’allaitement si mon bébé ne grossit pas (assez). Trois possibilités : 1. bébé est naturellement un petit gabarit/appétit de moineau, auquel cas le lait infantile ne changera rien, 2. bébé a une maladie qui l’empêche de prendre du poids, auquel cas il devient d’autant plus important de poursuivre l’allaitement, 3. il y a un problème d’allaitement qui empêche bébé de manger à sa faim. Un bébé qui ne mange pas à sa faim va d’abord pleurer beaucoup pour réclamer plus puis passer en mode « économie d’énergie » (sauf s’il est déjà fragile auquel cas il va directement à la case « économie d’énergie ») ; attention donc au nouveau-né poids plume qui dort tout le temps et ne réclame jamais. Au biberon on mesure ce qui rentre, tandis qu’au sein on mesure ce qui sort. Les couches sont-elles bien pleines d’urines et de selles (n’oublions pas qu’à partir de six semaines environ le bébé allaité peut beaucoup espacer ses selles, jusqu’à plusieurs jours d’intervalle) ? Le poids est UN indicateur parmi d’autres de la bonne croissance du bébé (et vous trouverez ici les courbes de référence pour des bébés allaités). Les problèmes d’allaitement les plus fréquents qui conduisent à ce que l’enfant ne mange pas assez sont soit une mauvaise succion (à corriger à l’aide d’un(e) spécialiste : sage-femme, consultante en lactation, animatrice d’association de soutien…), soit un allaitement trop dirigé (style toutes les trois heures dix minutes par sein) qui ne stimule pas assez la lactation (voir ici un bel exemple). Au moindre doute ne pas hésiter à demander l’avis d’une personne compétente (pas forcément votre médecin, voir ici quelques pistes pour juger de sa compétence en la matière).

2. C’est la faute à l’allaitement si le papa ne s’occupe pas du bébé. Certes la tétée occupe une part importante de la vie d’un nouveau-né, mais il y a tellement d’autres choses dont son père peut s’occuper. Outre le fait qu’il peut déjà prendre en charge l’ensemble des tâches ménagères pour que la mère se repose après l’accouchement, en plus des couches à changer, des bains à donner, etc, il y a surtout les câlins, le portage, le dodo dans les bras et tous ces petits plaisirs. Sans compter que c’est souvent le mieux placé pour faire accepter un autre moyen que le sein d’avoir du lait (biberon, tasse etc) quand la mère veut laisser le poussin. Je crois que ce qui compte vraiment plus que le mode d’alimentation c’est que le père soit motivé pour trouver sa relation et ses « trucs » avec le bébé et que la mère soit prête à le laisser prendre toute sa place.

3. C’est la faute à l’allaitement si mon bébé a des coliques/mal au ventre etc. Si vous avez un bébé au tube digestif sensibilisé par un problème ou un autre (reflux gastro-œsophagien, allergie, intolérance…), il n’y a pas mieux que le lait maternel pour lui. C’est ce bébé qui est difficile, quel que soit le mode d’alimentation, et c’est souvent pire avec un lait infantile qui lui est moins adapté (sans compter les essais pour trouver celui qui convient). Si le lait maternel peut donner mal au ventre, c’est souvent parce que le bébé n’a eu que le lait de début de tétée, très riche en lactose. Pour éviter ce problème (repéré généralement par des selles vertes et moussues), il suffit de ne pas changer trop souvent de sein. Dans certains cas d’allergies, l’allergène passant par le lait maternel, la poursuite de l’allaitement va nécessiter que la mère suive un régime d’éviction (ce qui n’est pas une partie de plaisir je vous l’accorde).

4. C’est la faute à l’allaitement si mon bébé dort mal/ne s’endort qu’au sein. La question du sommeil des bébés est si complexe et polémique qu’une dizaine de billets n’y suffirait pas. Ceci dit sur la question allaitement et sommeil, tous les cas de figure existent : le bébé exclusivement allaité qui fait des nuits de 10-12 h à quelques semaines, le bébé qui fait ses nuits une fois passé au bib, celui qui au contraire continue à se réveiller (enfin surtout à réveiller ses parents…). On peut tout de même observer que d’une part il n’est pas anormal qu’un enfant n’arrive pas à gérer son sommeil entièrement seul pendant au moins un an, voire deux ou trois. Et d’autre part, il se trouve que la tétée est un formidable moyen d’endormir ou de rendormir un bébé. C’est souvent très efficace, et pour un effort minimum puisqu’on peut le faire en se rendormant soi-même (lors de la tétée les hormones sécrétées favorisent le sommeil, ce qui peut donner l’impression que l’allaitement fatigue). Il faut donc en avoir sacrément marre des tétées de nuit et des endormissements à rallonge pour chercher une autre méthode. Ceci dit, rien n’empêche aux parents d’un bébé allaité d’essayer d’autres pistes, notamment avec le père (vous voyez qu’il participe !), qui sera moins tenté de donner ce qu’il n’a pas. Là encore, que le père ait mis en place ses trucs avec le bébé facilite la dissociation du sein et du sommeil. Et les tout petits changent tellement vite qu’aucune habitude, bonne ou mauvaise, n’est gravée dans le marbre.

5. C’est la faute à l’allaitement si je ne peux rien faire. Scoop : un bébé, même un petit nouveau-né supposé dormir 20 heures sur 24, suffit à vous occuper environ 25 heures sur 24. Et ce que vous allaitiez ou non. « Il est 16 heures et je n’ai toujours pas réussi à prendre de douche » : je crois l’avoir entendu chez toutes mes amies découvrant les joies de la maternité, celles qui allaitent comme celles qui n’allaitent pas. Le gros avantage de l’allaitement, c’est que passées les éventuelles difficultés de mise au sein du début, le bébé se débrouille tout seul. Donc la tétée est un formidable alibi pour se poser tranquille dans un fauteuil (ou autre endroit confortable) avec une bonne lecture, un coup de fil, un DVD, une histoire pour l’aîné ou autre activité tranquille (et surtout une tablette de chocolat). Enfin personnellement je ne suis pas très douée pour allaiter en porte-bébé, mais dans ce cas on devient en prime mobile (pas au point de passer l’aspirateur, mais quelle bonne excuse pour refiler cette activité à son cher et tendre -ou se faire offrir des heures de ménage comme cadeau de naissance).

6. C’est la faute à l’allaitement si je ne peux jamais sortir. Soyons honnêtes : il est plus facile de sortir avec un bébé allaité mais moins facile de sortir sans. L’allaitement est souvent un super joker qui permet d’apaiser et d’endormir un petit dans les circonstances les plus difficiles : on peut ainsi éviter de se taper l’affiche dans un lieu public avec un bébé qui hurle. Et bien sûr l’aspect logistique est grandement simplifié puisqu’au moins dans les premiers mois on n’a pas de nourriture à trimballer. Quand on ne peut/veut pas sortir avec bébé, les options sont multiples selon l’âge et les circonstances : pas de lait en l’absence de la mère, du lait tiré donné par différents artifices (biberon, tasse à bec, seringue, pipette…) ou du lait artificiel. Pour la reprise du travail, je crois que c’est aussi aux professionnels de la petite enfance de faire le travail pour aider l’enfant à s’adapter. Rappelons qu’un enfant allaité dont la mère travaille devrait être une situation très ordinaire (puisque les recommandations des autorités sanitaires françaises préconisent l’allaitement jusqu’à deux ans et que le congé maternité post-natal n’est que de dix semaines), et pas une bizarrerie qui ne rentre pas dans les cases.

7. C’est la faute à l’allaitement si mon enfant est indécollable. Un petit bébé a besoin de contact et de câlins, autant que de nourriture. L’allaitement est une façon de répondre à ce besoin, mais pas la seule. Et l’intensité du besoin est fonction de la personnalité de l’enfant, de son âge, et de la réponse qui y est apportée, bien plus que de la façon dont on le nourrit. Il y a aussi -et ce n’est pas un reproche- des mères qui ont un peu de mal à lâcher leur bébé, et ce n’est pas l’apanage des allaitantes (même si elles sont peut-être plus nombreuses dans ce cas…).

8. C’est la faute à l’allaitement si je dois surveiller ce que j’avale. Hors cas d’allergie ou d’intolérance avéré, on peut bien manger exactement ce qu’on veut quand on allaite. Il est conseillé de limiter (mais pas éviter) la caféine (comme quand on est enceinte), sauf là encore si vous constatez un effet majeur sur le bébé. Il est possible de boire de l’alcool en sachant que le taux dans le lait est identique à celui du sang ; l’idéal étant si/quand l’enfant a un rythme de boire le soir après la dernière tétée et d’avoir toute la nuit pour cuver. Il existe même des alcootests pour le lait maternel. Quant à la cigarette, même s’il est préférable de l’éviter, son impact laisse le lait maternel supérieur au lait infantile. Et si vous devez prendre des médicaments, n’hésitez pas à envoyer votre médecin sur le site du CRAT. Là encore, les risques liés à l’exposition (souvent ponctuelle) au médicament sont souvent faibles en regard des bénéfices procurés par l’allaitement maternel.

9. C’est la faute à l’allaitement si je ne peux pas retomber enceinte. Peut-on tomber enceinte en allaitant ? Oui mais c’est plus facile si on pose le bébé. Plus sérieusement, hors des critères stricts de la MAMA, l’allaitement n’est pas une contraception mais peut empêcher certaines femmes de tomber enceinte. Sans compter qu’un taux élevé de prolactine (hormone de la lactation) peut induire une baisse de libido. A priori si vous avez eu votre retour de couche c’est que l’ovulation est relancée et que vous pouvez retomber enceinte (attention l’inverse n’est pas vrai, c’est-à-dire qu’on peut être enceinte sans avoir eu le retour de couche). Sinon, il faut effectivement patienter ou sevrer (totalement ou partiellement).

10. C’est la faute à l’allaitement si je ne ressemble à rien. En théorie, l’allaitement facilite le retour du corps à l’état pré-grossesse, puisque les premières tétées aident l’utérus à retrouver sa taille normale (ce qui peut occasionner les fameuses tranchées) et que les graisses maternelles sont supposées être converties en lait. Dans la vraie vie, il y a celles qui sortent de la maternité en jean slim taille 36 et mère nature la truie (copyright Pensées de ronde) pour les autres. Idem pour la taille et la forme des seins : difficile de savoir a priori dans quel camp vous serez, même si la grossesse est souvent pointée comme principal coupable des variations de volume mammaire (avec pour état final la forme décrite poétiquement comme gant de toilette ou encore queue de castor). Cependant l’allaitement est une super excuse pour refaire sa garde-robe (avec toutes ces boîtes de lait économisées) à un moment où on est rarement au top physiquement (je ne dis pas qu’on a besoin d’une garde-robe spécifique pour allaiter, juste que c’est une excuse pour faire du shopping). LA spécialiste de la question, c’est Ségolène de MamaNANA, comme le montre par exemple ce billet (ou encore celui-là). Je n’ai pas grand chose à rajouter, si ce n’est d’insister sur l’importance d’avoir un bon soutien-gorge, bien coupé et à la bonne taille pour rééquilibrer sa silhouette. Personnellement je n’ai que des soutien-gorge à armatures (sinon je trouve que ça ne sert à rien ; quant au risque d’engorgement j’en ai eu quelques uns mais toujours sur le dessus du sein donc à mon avis sans rapport) et j’aime bien aussi qu’ils soient un peu rembourrés : non que je cherche du volume supplémentaire mais ça donne un meilleur maintien, sans compter que c’est plus discret pour les coussinets (ou pour vos nouveaux tétons façon star de porno). On trouve encore très peu de choses en boutique, même si Vertbaudet et H&M s’y mettent doucement. Sur le net, outre MamaNANA on peut fouiller chez Sibellia (lingerie uniquement) et BellaMaman par exemple. Pas mal de sites de puériculture et de vêtements de grossesse ont aussi quelques trucs pour compléter sa commande.

Et vous, en voyez-vous d’autres ?

Photo : Source

Le transat

mercredi, juillet 21st, 2010

transat A la question « où poser bébé les premiers mois ? » (car quoi qu’en dise Jean Liedloff qui prône de ne pas le poser du tout les six premiers mois, on a quand même le droit de respirer de temps en temps…), je réponds transat ! Pas très fashion dans la sphère materno-écolo-bobo, on lui préfère souvent un « side-bed » ou un hamac, ou, pour les plus traditionnels, un berceau ou un couffin (ou plus prosaïquement la nacelle de la poussette).

Voici les avantages que je trouve au transat. Certes ce n’est pas donné (50-100€ environ) mais par rapport aux alternatives citées plus haut ça reste raisonnable. Sans compter que l’immense majorité des bébés en a un, il est donc facile d’en récupérer un chez des proches ou d’occasion. En plus il pourra durer jusqu’à 8-9 mois environ, même si l’enfant est un gros gabarit. Au delà, avec le dossier complètement redressé, il pourra faire une petite chaise pour bambin (après probablement une phase de faible utilisation quand le poussin ne tient pas en place). Il est utile aussi bien dans les phases d’éveil où le poussin « participe » à la vie familiale que dans les phases de sommeil où on peut l’allonger à plat. On peut bercer un bébé qui cherche le sommeil ; dans un berceau aussi me direz-vous… mais… dans notre berceau de famille par exemple dès que l’enfant bouge un peu il se retrouve écrasé contre le bord du berceau qui quitte la position « droite ». Alors que le transat revient toujours à sa position centrale quand on arrête de le balancer, sans compter que très rapidement le bébé apprend à se balancer tout seul en pédalant (le Coq planche d’ailleurs sur un projet de dynamo pour réduire notre facture d’électricité…). Les bébés « vomitos » pourront facilement dormir avec la tête surélevée, maintenus par la ceinture, alors qu’ils ont tendance à glisser sur le matelas dont on surélève la tête. L’encombrement de l’objet reste tolérable (surtout par rapport aux alternatives), et il est relativement pratique à transporter (cependant il est généralement déconseillé de transporter bébé dedans), là encore par rapport à un berceau par exemple. Si vous avez un jardin ou une terrasse, il est facile à sortir. Pouss1 y a goûté ses premières purées avant que nous n’investissions dans une chaise haute (Pouss2 fait un tel carnage avec ses morceaux de pêche que la housse n’y survivrait pas…).

Quelles sont les objections habituelles au transat ?

  • ça abime le dos : s’il est en position complètement allongée, je ne vois pas de différence avec un couffin, et en tout cas ce n’est pas comparable à la coque. Quant à la position semi-assise, on peut l’utiliser avec parcimonie au début. Bien sûr quand le poussin commencera à bouger dans son sommeil (passer sur le côté, sur le ventre), il pourra aller dans son lit où il aura plus de place pour prendre la position qu’il souhaite.
  • ça fait la tête plate : on n’est pas obligé de n’en sortir le poussin que pour le mettre directement dans la poussette. Et sur cet aspect ce n’est ni mieux ni pire qu’un couffin, berceau, lit… où il faut toujours mettre le bébé sur le dos.
  • bébé hurle dès qu’on l’y met : il y a des bébés qui ne supportent pas d’être posés, quel que soit le support. Cependant le transat peut faire « cocon » pour un nouveau-né (selon les modèles, sinon on peu encadrer le poussin avec une ou plusieurs serviettes roulées) ou permettre au contraire de se déplier. Avec un peu de chance, il appréciera dans quelques semaines/mois.
  • c’est une entrave à la motricité : croyez-moi, c’est aussi un avantage à certains moments (pendant qu’il est là il n’est pas en train de bouffer votre journal du matin -comment ça ça sent le vécu ?). Bien sûr cela n’empêche pas de mettre aussi bébé sur une couverture/un petit matelas/un tapis d’éveil pour qu’il apprenne à se retourner et à crapahuter.
  • cela va à l’encontre des besoins de contact et d’attachement du bébé : là encore nulle prescription de l’y laisser toute la sainte journée et seul dans sa chambre, de toute façon je ne suis pas certaine qu’il existe des bébés qui l’acceptent sans broncher.

En bref, plus que l’objet en lui-même c’est l’usage qu’on en fait qui peut éventuellement créer des problèmes. Pour ma part j’alterne entre transat, bras, portage, lit (le mien, le sien), poussette, par terre… selon l’âge, les circonstances et les signaux du poussin.

Convaincus ? Voici quelques critères en vrac à vérifier pour choisir le vôtre :

  • balancement : il est très appréciable qu’il se balance, et qu’on puisse le bloquer. Personnellement je ne vois pas d’intérêt aux fonctions de balancement et de vibreur électrique mais s’il y en a qui apprécient qu’ils nous racontent en commentaires (cf la scène culte de Sex and the city du bébé de Miranda avec le vibro tout neuf de Samantha…)
  • capote : cela peut être utile si vous mettez le transat dehors, ou pour « isoler » un peu le bébé qui cherche le sommeil
  • arche de jeux : sur le principe c’est assez sympa mais la nôtre a une fâcheuse tendance à s’écraser sur la figure du poussin quand il attrape un des jouets.
  • pliage : il est plus intéressant d’en avoir un qu’on peut plier à plat pour le transporter/stocker.
  • déhoussage : il est très pratique que tout ce qui est en tissu puisse s’enlever facilement et passer à la machine. Vérifier aussi que le tissu n’est ni trop fragile ni trop imperméable (ce qui en fait une usine à transpiration).
  • inclinaison : je trouve trois positions utiles (allongé, semi-assis, complètement assis) ; on doit pouvoir passer facilement de l’une à l’autre
  • ceinture : la plupart une trois points, ce qui est a priori suffisant (mais nos poussins ne sont pas des prison breakers de l’extrême)
  • réducteur/cale-tête : toujours un plus pour les premiers mois
  • écolo : hélas peu de marques prennent en compte ces critères (à noter un modèle Babybjörn en coton bio Öko-tex légèrement hors de prix) ; si votre préoccupation est de préserver l’environnement, prenez-en un d’occasion, si c’est de préserver le pioupiou des produits chimiques, vous pouvez bricoler une nouvelle housse avec le tissu de votre choix (cette option peut aussi être utile si vous souhaitez prolonger la vie d’un vieux transat dont la housse s’abîme, même si cela peut poser des problèmes de sécurité).

Nous sommes plutôt contents de notre transat, le Prestige de Babymoov (acheté pour Pouss1), mais je découvre qu’il est déjà obsolète !

Photo : Flickr

La nuit d’avant

lundi, avril 5th, 2010

lmaternite_litsidecar Encore un billet pour vous parler de lait, mais à ma décharge je baigne un peu dedans ces temps-ci. Promis pour les prochains je vais essayer de varier les plaisirs. Il s’agit d’un aspect très concret de l’allaitement mais sur lequel je n’ai pas trouvé grand chose : la nuit précédant la montée de lait. Pour Pouss1, j’étais encore à la maternité, jeune et naïve ; c’était sa deuxième nuit à l’air libre. Moi pleine de bonne volonté je l’allaitais donc à la demande, découvrant avec stupeur que mon bébé, s’il avait bien cinq doigts à chaque main et à chaque pied, devait probablement être pourvu de trois ou quatre estomacs. Mais cette nuit-là sa demande était quasiment continue. Heureusement l’auxiliaire de puériculture, appelée à la rescousse par la jeune poule en panique, m’a immédiatement rassurée : c’était un phénomène normal et passager qui voulait dire que la montée de lait arriverait le lendemain. Effectivement, le lendemain le colostrum avait été remplacé par du lait, et Pouss1 s’était un peu calmé. Pour Pouss2 ça n’a pas raté : il a tété facilement toutes les heures à sa deuxième nuit aérienne. Cette fois pas de panique, j’ai pris mon mal en patience, donné à la demande et telle la chèvre de M. Seguin attendu que le soleil le Coq se lève (nous étions déjà à la maison) pour lui refiler le bébé et dormir jusqu’à midi. Et l’après-midi le lait était là, et le poussin moins acharné au sein. Je dois dire que jusqu’ici, ayant eu deux gros bébés bons téteurs, j’ai accueilli la montée de lait avec soulagement car les quantités répondent plus facilement à la demande et comme ça coule facilement ils tètent moins fort.

Pourquoi est-ce que  je vous raconte tout ça ? Il me semble que c’est typiquement le genre de situation qui entraîne une jeune mère dans une spirale de doute sur son allaitement, et ce d’autant plus si elle est mal entourée et conseillée : « mon lait n’est pas assez bon/pas suffisant pour le bébé » « si c’est ça l’allaitement autant arrêter tout de suite ». Or cette demande acharnée (qui peut avoir lieu dès la deuxième nuit ou plus tard) est à la fois normale et transitoire (un peu comme pour les pics de croissance). Et dans mes nombreuses lectures sur l’allaitement, je n’ai jamais rien vu sur le sujet.

Que faire ? Dans l’idéal, il faut donner au bébé quand il réclame, afin de bien lancer la crèmerie. Cependant, nous ne vivons pas dans un monde idéal, et ça n’est pas toujours possible. On a le droit d’être fatiguée et de vouloir dormir plus d’une demi-heure à la fois ou encore d’avoir mal aux seins. Je dois dire que pour Pouss1,  j’ai accepté sans discuter la proposition de l’auxiliaire de puériculture de l’embarquer 2-3 heures avant de terminer la nuit tant bien que mal (elle lui a même proposé des compléments dont il n’a pas trop voulu… tout ce qu’il ne faut pas faire mais heureusement pour nous sans incidence sur la suite de l’allaitement). Il y a toujours la carte du petit doigt (peut être proposé par le père s’il est dans les parages -il y a maintenant des maternités où il peut rester dormir), voire de la tétine, mais pour cette dernière avec un risque d’interférence avec la succion (surtout si le bébé ne tète pas très bien). Il n’est pas recommandé de donner des compléments de lait artificiel, mais j’imagine qu’il y a des cas où cela peut rendre service sans compromettre l’allaitement (d’autant plus s’ils sont donnés à la pipette plutôt qu’au biberon). Prendre l’enfant dans son lit est aussi une bonne façon de répondre à sa demande sans trop se fatiguer ; on peut se rendormir pendant la tétée et cela évite de se lever sans cesse (surtout juste après l’accouchement). Si on s’assure que le lit ne comporte aucun risque de chute ou d’étouffement (et s’il n’y a pas d’adulte sous l’influence de psychotropes dedans), il n’y a pas de risque accru (voir ici par exemple). Ceci dit, il n’est pas obligatoire de répondre à la demande pour que la montée de lait survienne (d’ailleurs on donne un médicament pour l’empêcher aux femmes qui ne veulent pas allaiter) mais cela facilite le processus.

Cet article se basant beaucoup sur ma propre expérience (puisque je n’ai hélas pas trouvé grand chose sur le sujet), il serait très intéressant de savoir comment ça s’est passé pour d’autres : avez-vous constaté aussi une nuit de folie avant la montée de lait ? Si oui comment l’avez-vous gérée ? Et les bébés au bib ? Ont-il aussi été tout fous une nuit 2 ou 3 jours après leur naissance ?

Photo : l’allaitement des paresseuses ou comment préserver son sommeil