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Faut-il toujours se soigner ?

lundi, novembre 30th, 2009

granulus Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je vous livre une réflexion personnelle dont j’aimerais discuter avec vous. Je vais être volontairement un peu provocatrice et caricaturale pour mieux faire passer mon propos, mais je compte sur vous, (fidèles) lecteurs, pour ramener le débat au niveau de nuance et de subtilité habituel dans les commentaires.

Vous le savez si vous êtes fidèles à la basse-cour, je n’ai pas beaucoup plus de foi en l’homéopathie qu’en l’horoscope ou en la météo. Et je n’accorde pas plus grand crédit aux fleurs de Bach. Bon je ne suis pas insensible à toute forme de médecine « alternative » : je trouve l’idée des huiles essentielles intéressante (au passage c’est l’exact opposé de l’homéopathie : concentrer au maximum les principes actifs plutôt que les diluer jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus…) et il m’arrive de consulter un ostéopathe (là je pense que le problème est plus dans la mauvaise organisation de l’ostéopathie française que dans la discipline elle-même). Ceci dit, pourquoi s’acharner contre ce type de médecine alors que c’est supposé être totalement inoffensif (à part peut-être chez les diabétiques, qui pourront être sensibles au sucre contenu dans les granules) ? Eh bien personnellement, je me demande si son utilisation, notamment chez les enfants, n’aurait pas quelques effets pervers. De deux choses l’une : ou bien on a vraiment un problème physique quelque part, et il faut le traiter avec quelque chose d’efficace (ex : si vous avez une pneumonie il vous faut des antibios, des vrais des méchants des durs), ou on n’a rien qui ne se guérisse tout seul, et alors pourquoi prendre un médicament ? Je pense en effet qu’un grand nombre de petits maux, surtout lorsqu’ils sont occasionnels (les affections chroniques sont encore une autre histoire), ne doivent tout simplement pas être soignés, mais se soigner tout seuls. Il faut simplement accepter qu’on ne peut pas être heureux, en forme, au top tout le temps.

Quel message fait-on passer à un enfant quand on propose des granules quand il n’arrive pas à dormir ? une crème dès qu’il a un bleu ou une bosse ? trois gouttes parce qu’il est enrhumé ? une lotion miracle quand il est stressé ? Pour moi cela revient à dire : tu as besoin de médicaments pour gérer cela. Il n’est pas acceptable d’avoir mal ou de se sentir mal : vite il faut prendre quelque chose. Personnellement, je trouve que tomber en jouant et se faire un bleu ou avoir un petit coup de blues ou une crise d’angoisse font partie des choses de la vie, et je préfère que mon Poussin apprenne à gérer ce type de problème en puisant dans ses propres ressources et en s’appuyant sur ses proches plutôt qu’à s’en remettre à une pilule miracle. Pas d’arnica dans ma pharmacie, par contre une bonne cargaison de bisous magiques (très efficaces, et maintenant le Poussin commence à s’en faire lui-même ! on n’arrête pas le progrès…). Nous ne sommes pas non plus des monstres, si nous voyons qu’il a vraiment mal et que ça ne va pas passer comme ça (fièvre, méga poussée dentaire), on passe au paracétamol.

Que fera l’enfant quand il sera plus grand et que la petite granule montrera ses limites ? Quand il aura des insomnies ? Quand sa copine l’aura plaqué ? En ce qui me concerne je n’ai pas envie que son premier réflexe soit de courir à la pharmacie. Et n’est-ce pas plus gratifiant d’avoir des outils pour s’en sortir tout seul ? Quand je vois certaines personnes qui se précipitent sur leur (large) pharmacopée alternative au moindre souci j’ai un peu l’impression de voir Dumbo qui ne peut pas voler sans sa plume magique, alors que je suis sûre qu’à l’instar du célèbre éléphant elles ont des ressources pour s’en sortir.

La France est un des plus gros consommateurs de médicaments du monde occidental, y compris de psychotropes ET d’homéopathie. Certes l’homéopathie a des effets secondaires bien moins importants que le Valium mais est-ce si simple ? Faut-il donner des pilules du bonheur à tout le monde ? Ou simplement réserver les traitements pharmaceutiques quels qu’ils soient aux maladies (y compris psychiatriques) qui ont vraiment besoin d’être soignées (n’oublions pas qu’une grande partie des « crèves » sont virales et donc finissent par passer toutes seules) ? A mon avis, y a pas que les antibiotiques qui devraient pas être automatiques… Et avec une petite recherche, j’ai même trouvé ici quelqu’un d’autre qui est du même avis.

Pour l’image la source est ici.

Vacciner ?

mardi, avril 29th, 2008

Aujourd’hui la poule pondeuse met les pieds dans le plat sur un sujet qui est devenu polémique : la vaccination. Depuis que notre ami Pasteur a mis au point le premier vaccin (attendez, on me dit dans l’oreillette qu’en fait ce serait les Chinois qui auraient eu l’idée les premiers), cette méthode de prévention des maladies infectieuses a connu un immense succès. Cependant, en Occident où la plupart de ces maladies ne sont plus qu’un mauvais souvenir, certains commencent à se poser des questions sur la pertinence des politiques de vaccination entreprises par nos gouvernements. Il est toujours sain de se poser des questions, mais à l’ère d’internet on voit fleurir charlatans et spécialistes auto-proclamés qui surfent sur la suspicion générale depuis les dernières crises sanitaires et la popularité des théories du complot en tout genre. Alors qui croire ?

Je vous propose aujourd’hui le point de vue de l’organisation mondiale de la santé (OMS, ou WHO en anglais), qu’on peut trouver ici. Il me semble que cette noble institution peut être considérée comme une référence à la fois objective et à la pointe des connaissances scientifiques actuelles. Son point de vue est clair : l’intérêt général de la vaccination ne saurait être remis en cause. Le texte que je vous ai mis en lien vise notamment à corriger les six idées fausses suivantes concernant la vaccination :

  • «Les maladies régressaient déjà avant l’avènement des vaccins, grâce à l’amélioration de l’hygiène et de la salubrité du milieu.»
  • «La plupart des gens qui tombent malades ont été vaccinés.»
  • «Certains « lots problématiques » de vaccin ont été associés à plus de manifestations indésirables et de décès que d’autres. Il faudrait que les parents cherchent à connaître les numéros de ces lots et veillent à ce qu’ils ne soient pas utilisés pour la vaccination de leurs enfants.»
  • «Les vaccins peuvent provoquer de nombreux effets secondaires nocifs, des maladies, voire des décès – sans parler d’effets éventuels à long terme qu’on ne connaît même pas.»
  • «Les maladies évitables par la vaccination ont quasiment disparu du pays, et mon enfant n’a donc pas besoin d’être vacciné.»
  • «Vacciner simultanément un enfant contre plusieurs maladies augmente le risque d’effets secondaires nocifs et peut surcharger le système immunitaire.»

Je ne vais pas recopier l’article, ça n’aurait pas grand intérêt puisqu’un simple clic vous y conduira, mais je pense qu’il est bon que chacun dispose d’informations fiables et objectives pour prendre ses décisions. Je rappelle qu’en France (métropolitaine) actuellement les seules maladies contre lesquelles la vaccination est obligatoire sont la diphtérie, le tétanos et la polyomélite. Les autres vaccins sont proposés en fonction des régions et de l’exposition possible aux maladies.

Rappelons enfin que c’est grâce à la vaccination que la variole a été éradiquée du globe, et que la protection de l’ensemble de la population (y compris ceux qui ne peuvent être vaccinés pour des raisons médicales ou les personnes chez qui le vaccin n’est pas efficace) passe par une couverture vaccinale maximale. Aucun médicament, aucune intervention médicale ne peut être sûre à 100%, mais les vaccins sont extrêmement bien contrôlés et testés (c’est encore l’OMS qui le dit). Bref, même si ça lui colle un peu de fièvre, même s’il a encore le bouton du BCG 8 mois après, même si ses cuisses le grattent encore, je fais vacciner le poussin. Et au passage je vais faire mon rappel DTCP aussi.