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Eduquer sans punition (2)

mercredi, mai 18th, 2011

Après avoir vu les généralités dans l’épisode 1, passons maintenant à la partie la plus intéressante : c’est bien beau tout cela, mais au jour le jour, on fait comment ? Autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas simple. Moi je vois ça comme un investissement à long terme, et à défaut de savoir quel résultat cela aura sur mes enfants dans quinze ou vingt ans, je me dis qu’au moins moi j’aurai essayé d’avancer. Voilà donc quelques idées, à partager et à améliorer :

  • Choisir ses combats. Est-ce que ce comportement/cette action me dérange ? Est-ce que ça me dérange maintenant ou est-ce que j’anticipe que ça pourrait dans d’autres circonstances me déranger ? Est-ce que ça aurait dérangé ma mère/mon grand-père/la voisine ? Accepter que l’enfant n’a pas un comportement parfait à tout moment, et qu’il ne deviendra pas pour autant un délinquant multi-récidiviste. Avoir un enfant prêt à l’heure et en ayant tout fait comme Papa et Maman voulaient, ça relève parfois (souvent ?) de la science fiction. Par exemple accepter sans s’énerver que poussin change trois fois de t-shirt le matin est souvent plus efficace que de faire toute une scène pour qu’il mette le premier qu’il avait choisi. C’est énervant (et ça sent le vécu ?). Mais vous êtes (à peu près) à l’heure pour partir. Les exigences trop nombreuses de notre rythme de vie occidental sont à mon avis intenables par des enfants, surtout en bas âge.
  • S’adapter aux circonstances. En ce qui me concerne, je n’ai pas les mêmes attentes à la maison et ailleurs (chez des amis, dans un lieu public…). Cela demande beaucoup d’énergie de tout le monde d’obtenir un comportement adéquat aux exigences du lieu. Les enfants comprennent bien que la plupart des règles ne sont pas gravées dans le marbre (de la même façon qu’ils s’adaptent à la nounou, la crèche, l’école… qui ont tous des règles différentes). Savoir s’adapter à toute situation me semble une compétence plus utile que suivre les règles aveuglément.
  • Considérer l’enfant comme un handicapé. J’espère que cela ne heurte personne, je veux dire par là qu’il ne faut pas oublier qu’il n’a pas les mêmes capacités psychiques et émotionnelles qu’un adulte. Aménagez au maximum l’espace et l’emploi du temps pour ne pas avoir à surveiller et à interdire en permanence. N’ayez pas honte si votre enfant fait LA crise en public, la fameuse où il se roule par terre en hurlant. Si vous ressentez le besoin de vous justifier auprès de passants indignés, vous pouvez user de pieux mensonges : « Il n’a pas fait sa sieste » « Il fait ses dents » « Il a mangé trop de sucre » « Il est malade » ; si vous êtes un peu joueuse « L’exorcisme n’a pas bien fonctionné » « J’aurais du arrêter le crack pendant la grossesse » « Je ne sais pas pourquoi cet enfant croit que je suis sa mère ». Et puis n’oubliez pas que l’enfant a sa propre échelle de valeurs qui peut vous paraître incongrue (Pouss1 peut se mettre dans des états pas possibles parce qu’une goutte d’eau est tombée sur sa chaussette). Et que la vôtre lui semble probablement tout aussi étrange. Il n’y a pas de raison qu’il soit le seul à faire des efforts pour intégrer la vôtre, et il sera probablement plus enclin à le faire si vous montrez le bon exemple.
  • La sécurité physique. C’est souvent brandi comme l’argument ultime pour justifier la tape : « il doit arrêter de mettre ses doigts dans la prise » « il a failli se faire écraser » etc. Malheureusement les petits enfants ont besoin d’explorer et d’expérimenter, et il leur faut du temps pour apprendre à maîtriser ces pulsions. En attendant, il faut répéter et retirer physiquement l’enfant du danger, autant de fois que nécessaire. La différence de stature physique permet généralement à l’adulte d’effectuer ce geste sans avoir à infliger volontairement de douleur à l’enfant. Taper ou punir fait comprendre à l’enfant qu’il ne faut pas se faire prendre, mais ne l’empêchera pas de recommencer quand le parent a le dos tourné. Je ne dis pas que c’est facile et agréable, mais cela fait partie du job de parent, comme se lever la nuit et changer des couches Erika-style.
  • Des conséquences plutôt que des punitions. Nous ne pratiquons pas la punition, si on la définit comme la privation d’une chose agréable (ou l’obligation d’une autre désagréable) sans lien avec le « délit ». Par contre il y a des conséquences, expliquées à l’avance. Les nuances sont subtiles mais importantes. Pas de « tu n’as pas obéi donc tu vas au coin/dans ta chambre », mais il peut y avoir « je suis tellement fâchée contre toi que je ne veux pas te voir maintenant ». Pas de « tu n’as pas été sage donc tu es privé de télé », mais « si tu traînes trop pour te brosser les dents nous n’aurons pas le temps de raconter une histoire ». Et lorsque c’est possible, privilégier la réparation : si l’enfant a cassé ou renversé, il peut nettoyer ou au moins participer au nettoyage, en fonction de son âge. Avec un petit, il peut suffire de commencer à nettoyer en l’enjoignant de participer pour qu’il vienne ramasser. La capacité d’anticiper les conséquences de ses actions est très longue à acquérir (jusqu’à l’adolescence, et je ne serais pas surprise qu’une proportion non négligeable d’adultes ne l’aient pas), donc il n’est pas forcément justifié d’être très strict sur l’application des conséquences.
  • Le morceau de sucre aide la médecine à couler. La récompense est le pendant de la punition et est à manier avec précaution. Il vaut mieux éviter de s’embarquer dans des deals du style « Si tu mets la table tu auras un bonbon/un jouet », sous peine de devoir rémunérer toute participation de l’enfant à la vie familiale (sans parler des augmentations). Mais les jours de crise, quand rien ne se passe comme prévu, quand alors que vous avez déjà 10 minutes de retard le poussin ne veut pas mettre ses chaussures, qu’en plus vous êtes malade et crevée, un peu d’huile dans les rouages ne peut pas faire de mal. Et pour cumuler les péchés, vous pouvez même corrompre avec des sucreries. Une fois n’est pas coutume.
  • On peut toujours consoler. Accepter la tristesse, la colère, le refus de l’enfant ne veut pas dire céder (mot qu’il vaut d’ailleurs mieux éviter, tant il positionne d’emblée un rapport de force qui n’a pas lieu d’être). Si l’enfant pleure parce que vous vous êtes mis en colère, ou que ses actions ont finalement mené à une conséquence indésirable, je ne crois pas qu’il soit contre-productif de le consoler, même si ça n’empêche pas de réanalyser à froid ensuite : quand tu fais ça, cela me met en colère. Ce n’est pas accepter quelque chose que vous trouvez inacceptable, mais aider l’enfant à digérer ce fait. Inutile d’appliquer une double peine. Cependant, on peut être tellement en colère qu’on ne peut pas consoler l’enfant, mieux vaut ne pas se forcer et le dire à l’enfant.
  • Parler de ses émotions. On peut dire à son enfant qu’on est triste de le quitter le matin, même si on est en même temps content de travailler. Qu’on n’a pas envie de ranger la maison, même si après coup on est content d’avoir une maison propre. Qu’on aimerait bien passer la journée au lit à manger des chips en regardant la télé, même si on est heureux d’avoir un boulot. Les parents ont le droit d’être ambivalents et les enfants aussi. Et ils se sentent souvent mieux si on rêve un peu avec eux, sur ce jouet dont ils ont tant envie ou cette petite sœur qu’on aimerait renvoyer à l’expéditeur. Il est aussi important de faire le tri entre ses propres problèmes et ceux causés par l’enfant : il est tellement plus simple de se défouler sur un petit qui vient de faire une bêtise que de confronter un boss tyrannique. On peut déjà dire à l’enfant qu’on est de mauvaise humeur pour des raisons qui ne dépendent pas de lui.
  • Prendre du recul. Ce n’est pas parce que vous donnez un bonbon que vous vous faites bouffer. Réfléchissez deux minutes à tout ce que vous avez décidé pour l’enfant : l’endroit où vous habitez, l’école où il va, l’heure à laquelle il y va, les habits qu’il porte, la nourriture qu’il mange (même s’il peut donner son avis, c’est quand même vous qui faites les courses au final)… C’est bien vous le plus grand, le plus fort, le plus riche, le plus malin dans l’histoire. Pas la peine d’en rajouter. Pas la peine de dire non juste parce qu’il faut qu’ils apprennent la frustration/qu’ils sachent qui commande. La vie est pleine de frustrations, ne vous fatiguez pas à en créer pour le plaisir. Ce n’est pas un signe de faiblesse si vous reconsidérez une demande de l’enfant après que celui-ci l’a fortement exprimée (euphémisme pour « s’est mis à hurler en se roulant par terre »). Vous lui montrez que vous prenez en compte ses sentiments, vous lui apprenez à négocier et à faire le premier pas. Évidemment ça ne veut pas dire qu’il faut systématiquement accéder à ses demandes, mais qu’on n’est pas obligé de toujours refuser par principe. Pas plus que les adultes les enfants ne comprennent l’arbitraire. Et avec le temps ils apprennent à formuler des arguments moins bruyants.
  • Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Ce n’est pas parce qu’une « leçon » n’est pas intégrée immédiatement qu’elle ne le sera jamais. Et les moments de crise sont rarement les plus propices pour cela. Mais à force de répétition certaines choses finissent par ressortir alors qu’on ne les attendait plus. Les enfants ont régulièrement des phases, où ils semblent bloqués dans un comportement potentiellement irritant pour nous (que ce soit l’obsession pour les prises électriques ou la peur du bain par exemple), et souvent le plus simple est d’accompagner comme on peut jusqu’à ce que ça finisse par passer.
  • Anticiper et prévenir (plutôt que menacer). Bien expliquer les règles, même les plus évidentes, en joignant le geste à la parole si approprié (« ici on parle tout doucement » « le bébé est fragile, voici comment on le touche »). Avertir des conséquences des différentes options que peut prendre l’enfant (« si tu continues à éclabousser partout, tu vas sortir du bain » « si on finit vite les courses on aura le temps de passer au parc avant de rentrer »). Attention aux menaces irréalistes (« je vais partir sans toi ») et au chantage émotionnel (« tu ne veux pas rendre Maman malheureuse » « tu ne m’aimes plus ») dont les conséquences peuvent être dévastatrices. Personnellement je refuse le chantage au père Noël (ou autre du même genre), je trouve que ça pollue la fête que j’aime et que dont je veux que les enfants profitent à fond.
  • Donner le bénéfice du doute. « Il me provoque. » « Il me cherche. » Quand vous venez de dire non et que votre poussin recommence la même bêtise en vous regardant droit dans les yeux… Selon Isabelle Filiozat, un tout petit qui fait exactement ce que vous venez de lui interdire en soutenant votre regard cherche en réalité à ce que vous lui confirmiez que oui, c’est bien cela qui est interdit. De façon générale, les bambins, en vrais scientifiques, ont besoin de vérifier que les mêmes causes donnent les mêmes effets. D’autant plus si l’effet en question est intéressant : un (ou deux) parent(s) qui se lève(nt) en faisant une drôle de tête et un drôle de bruit. C’est aussi un excellent moyen de dire : « Maman arrête de traîner sur les blogs et viens t’occuper de moi »… De façon générale, un petit qui a un comportement inapproprié : soit ne sait pas que c’est inapproprié, soit n’arrive pas à s’en empêcher, soit cherche l’attention parentale, soit tente d’exprimer ou de réagir à un problème, qu’il soit le sien ou celui d’un autre. Rien de tout cela ne justifie de s’en prendre une.

Ce sont là bien sûr des pistes, pas toujours faciles à mettre en pratique au jour le jour. Si seulement l’éducation se résumait à quelques trucs et astuces… Et n’allez surtout pas croire que parce que j’ai pondu ces jolis billets je suis SuperWonderMaman, « à peu de choses près, parfaite en tout point » comme Mary Poppins. Ça c’est la théorie, la pratique elle est plus hasardeuse. Il y a toujours et régulièrement des situations auxquelles on ne comprend rien, où tout le monde crie et pleure, où rien ne semble marcher, des cas où on se dit a posteriori qu’on a bien merdé. Mais bon an mal an, on avance. Et j’espère que vous partagerez aussi vos expériences sur ce qui a fonctionné ou pas.

D’autres lectures utiles (en plus de celles citées dans le 1er tome) -j’éditerai ce paragraphe au fur et à mesure des suggestions, en commentaire ou par mail à lapoulepondeuse @ gmail.com) :

Des livres dont on a parlé dans la basse-cour :

D’autres livres :

  • Isabelle Filiozat en a écrit plusieurs, outre ceux cités hier ; je n’ai pas tout lu mais d’autres les ont trouvés utiles. Toutes les infos sur son site internet.
  • Comment aimer un enfant de Janusz Korczak
  • L’enfant de Maria Montessori
  • Un enfant heureux de Margot Sunderland
  • Le hors série de Grandir autrement sur l’éducation sans violence

Des petits docs disponibles gratuitement sur le net :

D’autres blogs qui ont parlé du sujet :

Les suggestions de la basse-cour (cf commentaires) :

  • L’attachement : approche théorique, par Nicole et Antoine Guedeney
  • Sanctionner sans punir : dire les règles pour vivre ensemble, par Elisabeth Maheu
  • Poser des limites à son enfant et le respecter, par Catherine Dumonteil-Kremer
  • Apprivoiser la tendresse et Papa, Maman, écoutes-moi vraiment, par Jacques Salomé
  • Eduquer sans punir, par Thomas Gordon
  • Une émission de radio québécoise Une enfance pour la vie

Image : Quand vos enfants vous rendent chèvre, (re)lisez un petit Calvin et Hobbes pour vous détendre et relativiser un peu.

Eduquer sans punition (1)

lundi, mai 16th, 2011

Avec le spot télé récent militant pour l’interdiction de tout châtiment corporel, beaucoup de débats autour de l’éducation des enfants ont refait surface. Je suis souvent déprimée par ce que je lis sur la question, et j’ai rarement le courage de poster l’unique (ou presque) commentaire en défense de ce type d’initiative (même si le spot en lui-même est loin d’être parfait mais ce n’est pas l’objet de mon billet). J’ai déjà abordé beaucoup de ces points dans d’autres billets (j’essaierai d’en faire une petite compilation à la fin de celui-ci), donc j’espère par avance que les plus fidèles lecteurs m’excuseront pour les redites.

Comme l’indique le sous-titre du blog, j’ai peu de certitudes en matière d’éducation et de puériculture. J’ai trouvé certaines solutions (allaitement, portage…) qui fonctionnent bien pour moi et pour ma famille, et je les partage ici, mais loin de moi l’idée de détenir la vérité absolue. Une des rares choses dont je suis certaine : les châtiments corporels, même légers, sont inutiles, car inefficaces et nocifs. Et il me semble que les punitions ne sont pas beaucoup plus performantes. Avant d’aller plus loin, il me semble important de préciser que cette affirmation n’a pas vocation à juger les parents qui les utilisent ou les ont utilisés. De nombreuses raisons peuvent expliquer le recours à une tape ou une fessée, mais à mon sens rien ne les justifie (à part la légitime défense mais j’ai du mal à imaginer un adulte dont l’intégrité physique soit sérieusement menacée par un enfant de deux ans). C’est d’ailleurs ce que les lois de notre société prévoient pour les adultes : toute violence corporelle est interdite, sauf en cas de légitime défense. A chaque fois que vous dites « ça n’a jamais fait de mal à personne », ou « il m’a poussé(e) à bout », ou « il faut bien qu’il comprenne les limites », pensez à cette phrase dans la bouche d’un homme qui parle de sa femme : intolérable. Pourquoi serait-ce différent pour un enfant ? Je ne pense pas qu’un enfant dont les parents aimants lui donnent une fessée ou une tape occasionnelle soit traumatisé à vie ou que ses parents soient maltraitants ou défaillants, mais simplement que tout le monde se porterait mieux sans. Je ne veux pas non plus m’ériger en modèle : je retranscris ici mes objectifs et mes idéaux, qui ne sont hélas pas ma pratique quotidienne, jalonnée d’erreurs et de défaillances variées.

D’abord un point essentiel mais que je ne vois que rarement évoqué : tout comme ils sont immatures physiquement, les enfants sont immatures psychologiquement. Ils n’ont souvent pas la capacité d’avoir le comportement et la gestion des émotions que nous attendons d’eux, ou en tout cas pas en permanence et en toute circonstance. Par exemple, le fait qu’un enfant ait accepté sans broncher qu’aujourd’hui Maman n’achèterait pas de bonbon au supermarché ne veut pas dire que demain, après avoir -au hasard- zappé sa sieste (mais cela peut aussi être une combinaison de facteurs plus subtiles à identifier), il parvienne à rester dans les meilleures dispositions lors d’un événement similaire. Or on n’attend d’un bébé de trois mois qu’il marche ou d’un enfant de deux ans qu’il escalade le Mont Blanc, et j’ose espérer qu’on n’imagine pas qu’une bonne claque ou une séance d’isolement accélèrerait l’acquisition de ces aptitudes. Au contraire, le parent lambda prendra simplement en compte cet état de fait dans son organisation, par exemple en s’équipant d’un dispositif type poussette ou porte-bébé, ou tout simplement en s’arrangeant pour ne pas emmener l’enfant. Bien sûr, le développement de la maturité psychologique est plus long et complexe à appréhender que le développement moteur, et les enfants, notamment par leur maîtrise du langage, peuvent nous donner l’illusion d’être plus avancés qu’ils ne le sont. Par ailleurs, certains auteurs comme Gordon Neufeld avancent que le développement de ces capacités ne peut se faire que si la sécurité physique et affective de l’enfant est garantie : la meilleure façon d’aider l’enfant à les acquérir ne serait donc pas de le punir ou de le frapper. Enfin n’oublions pas que nous-mêmes sommes rarement en pleine capacité de gérer nos émotions et d’adapter parfaitement notre comportement aux circonstances (comme en témoignent les fois où poussés à bout nous crions, insultons et/ou tapons nos enfants) : comment imaginer et exiger d’un enfant qu’il soit plus compétent que nous ?

Cela nous amène au point suivant : les enfants, surtout petits, apprennent par imitation. Donc la meilleure façon d’apprendre à un enfant à ne pas taper, c’est de ne pas taper. A ne pas crier, de ne pas crier. Je vous laisse poursuivre la liste (ou regarder cette petite vidéo, perturbante mais meilleure que celle citée en début d’article je trouve)… Je ne vous cache pas que ça ne m’arrange pas vraiment : bien sûr qu’il est plus simple de gueuler un bon coup que maintenant mon coco tu vas la boucler ou tu t’en prends une, que de travailler chaque jour, à chaque instant sur moi-même pour ne pas céder à mon premier instinct. Ne soyons pas non plus simplistes, l’imitation n’est pas le seul canal d’apprentissage, et il n’est évidemment pas automatique que nos enfants reproduisent tous nos défauts. Mais ne nions pas pour autant son importance. Pour ma part, après avoir traversé une phase avec quelques pétages de câble (genre hurlements et claquage de porte -finalement la version adulte du gosse qui se roule par terre si on y réfléchit…), j’ai constaté que de prendre sur moi pour les éviter autant que possible donnait vraiment de meilleurs résultats et une meilleure ambiance à la maison. Et à la réflexion, demander de mes fils un comportement adulte en me comportant comme si j’avais 18 mois est assez paradoxal…

Tout cela (ainsi que certaines lectures), à contre courant de ce que la « sagesse » populaire nous répète, m’a amenée à réfléchir à la place que je souhaite donner aux enfants, et aux miens en particulier, à ce que j’attends d’eux, à ce que je veux leur transmettre et leur apprendre. Le spectre du parent impuissant et permissif tyrannisé par un enfant-roi n’est jamais loin, mais il révèle en négatif le parent « idéal », qui mène sa famille mieux qu’un général dirige ses troupes et à qui les enfants obéissent au doigt et à l’œil. Assis couché tais-toi donne la papatte. Ma grand-mère me disait un jour : « C’est dramatique, aucun de mes petits-fils ne serait capable de faire la guerre de 14. » Moi je ne trouve pas ça dramatique du tout, bien au contraire. J’espère bien que mes fils ne passeraient pas quatre ans dans les tranchées à tenter de zigouiller des inconnus sans se poser de sérieuses questions. Et qu’avant ça ils n’éliraient personne proposant ce type de programme. On ne fait plus des bons petits soldats pour qui la valeur suprême est d’obéir à l’autorité. On fait (avec plus ou moins de succès, je vous l’accorde) des adultes responsables, qui se posent des questions et réfléchissent à ce qu’ils veulent eux et forgent leur propre échelle de valeurs. En réalité, on est sans doute plutôt dans la transition à tirer à hue et à dia, ce qui explique la confusion actuelle.

Au-delà des clichés entretenus par certains médias, il suffit de parler avec des profs (si vous n’en avez pas dans votre entourage, vous pouvez lire Princesse Soso par exemple) pour comprendre qu’il y a effectivement un nombre non négligeable d’enfants et d’adolescents en pleine carence éducative. Je n’ai pas d’expertise sur cette question, et ne souhaite pas verser dans le café du commerce, mais il me semble que les appels à la fermeté parentale, y compris physique, sont un peu simplistes. « Vous n’avez qu’à être plus ferme », plus facile à dire qu’à faire. « Sans fessée les parents sont dépossédés de leur autorité’, mais bien sûr. La vérité, c’est qu’élever des enfants demande un temps, une énergie, un investissement personnel conséquents. La vérité, c’est que les enfants ont un bullshitomètre de compétition et qu’ils ont besoin d’adultes de qualité en face d’eux. La fessée et les punitions ne sont qu’un coup de peinture pour tenter d’empêcher un édifice en ruines de s’écrouler, quand ce qu’il faut à l’enfant c’est d’être vraiment pris en charge, par des adultes en cohérence les uns avec les autres. Pour une vision en profondeur de la complexité du problème, je vous invite à lire Jean-Pierre Rosenczweig, qui est juge des enfants dans le 9-3, et qu’on peut donc imaginer assez bien en prise avec la réalité.

Pour moi, l’éducation c’est, comme le dit François de Singly : Aider l’enfant à devenir lui-même. C’est prendre en compte que les enfants sont à la fois des personnes dignes du même respect que les adultes, et qu’ils sont petits et donc ont des besoins différents. Je souhaite que mes poussins me respectent, pas qu’ils me craignent. Qu’ils écoutent ce que j’ai à leur dire parce qu’ils savent que je les aime et que je veux qu’ils soient heureux. Pas parce qu’ils ont peur que je me fâche ou que je les frappe. Cela veut dire aussi qu’en retour je les respecte aussi et que j’accepte qu’ils ne soient pas toujours d’accord avec moi, qu’ils aient d’autres idées, qu’ils fassent d’autres choix. Ce n’est pas simple, car j’en suis (avec le Coq*) responsable, et leur manque de maturité physique et psychologique demande à ce que nous prenions pour eux des décisions et que nous les appliquions. C’est l’exercice de l’autorité parentale. Comme le formule très clairement l’article 371-1 du Code civil :

L’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient au père et à la mère jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité.

 

Avant la fin de la semaine, deuxième partie : des idées concrètes pour s’en sortir au quotidien. En attendant, quelques lectures qui m’ont aidée à clarifier ma vision des choses (les deux premiers sont pour moi des incontournables) :

  • Retrouver son rôle de parent, de Gordon Neufeld et Gabor Maté
  • Parents efficaces, de Thomas Gordon
  • Comment aider l’enfant à devenir lui-même ?, de François de Singly (je n’ai pas fait de compte-rendu, shame on me)
  • Isabelle Filiozat : Au coeur des émotions de l’enfant et Il n’y a pas de parent parfait (pas de billet non plus, bouououh) ; je ne suis pas une grande fan du style de Filiozat mais je suis globalement d’accord avec son message et je sais qu’il est très parlant pour d’autres.

Je n’ai pas lu mais cela a l’air intéressant :

  • Plaidoyer pour l’enfant roi, de Simone Korff Sausse (voir un résumé ici)

 

*Ces billets visent à exposer mes réflexions et points de vue, pas ceux du Coq, d’où leur rédaction à la première personne du singulier. Cela ne veut pas dire qu’il ne les partage pas et encore moins qu’il n’est pas pleinement investi dans l’éducation de nos enfants, mais ce n’est pas ce que je souhaite aborder ici.

Photo : Le prof le plus pédagogue d’Hogwarts en pleine action

Allez Edwige !

jeudi, novembre 19th, 2009

fessee Vous avez sans doute entendu l’info : la célèbre pédiatre Edwige Antier, qui est également députée UMP, souhaite faire voter une loi qui interdise tout châtiment corporel, y compris la si populaire fessée. La loi serait inscrite au code civil et non au code pénal, ce qui fait qu’elle aurait surtout une valeur symbolique. Si vous traînez un peu sur ce blog, vous vous doutez que j’applaudis des deux mains l’initiative. Par contre je trouve la façon dont elle a été reçue très déprimante. J’ai hésité à refaire un billet sur le sujet mais ce concert de clichés sur l’enfant-roi-à-qui-une-bonne-paire-de-baffes-ne-ferait-pas-de-mal m’a décidée à exprimer une autre voix.

Je me suis déjà largement exprimée sur le sujet dans ces colonnes et vous n’êtes pas sans savoir que si j’ai renoncé à beaucoup de principes, je reste très engagée sur celui d’éduquer sans taper. Je crois, comme François de Singly, que notre société est en train de changer profondément, qu’il n’est plus question de former des bons petits soldats mais au contraire des adultes responsables, épanouis, formés à l’esprit critique et à l’exercice démocratique. Les tapes et autres fessées ne vont à mon avis pas du tout dans ce sens. A court terme elles sont peut-être efficaces pour faire intégrer un interdit mais à long terme l’enfant comprend que le vrai problème est de ne pas se faire prendre, sans avoir compris la raison de l’interdit. Et l’autre message est que si on est le plus grand, le plus fort, celui qui a raison, voire celui qui a été poussé à bout, alors on a le droit de faire valoir son point de vue par la brutalité physique. Or nos lois sont claires : la seule raison acceptable de s’en prendre physiquement à autrui c’est la légitime défense… Sans compter le problème de l’enfant devenu grand : certes les bambins peuvent nous en faire voir de toutes les couleurs (j’ai le même à la maison…) mais que faire avec un ado ? Donner une tape sur la main à un grand dadais d’1,90 m pour l’empêcher de fumer ou de dépasser son forfait ? Quant à l’argument qu’une bonne fessée n’a jamais fait de mal à personne, et puis qu’on s’en est pris enfant et qu’on ne s’en porte pas plus mal… il est mis à mal par les nombreuses études qui montrent au contraire que les châtiments corporels sont délétères pour les enfants (voir une liste ici par exemple). Notons enfin que toutes les professions qui s’occupent d’enfants (nounous, puéricultrices, enseignants, animateurs…) ont interdiction formelle d’utiliser ces châtiments corporels et que pour autant ils semblent s’en sortir pas si mal.

Et il y a encore bien d’autres raisons, mais le vrai problème est comment faire ? Car contrairement à ce qu’on lit partout, élever un enfant sans fessée (voire sans punition) ce n’est pas renoncer à lui poser des limites, ça n’a même rien à voir. C’est à mon avis la seule faiblesse de l’initiative : dire aux gens qu’ils doivent abandonner des pratiques inutiles et nocives, c’est bien, mais ne pas leur proposer de nouvelles façons de faire, c’est un peu court. Tout d’abord nous avons encore une vision bien ancrée de l’enfant comme un petit être manipulateur pervers qu’il faut mater à tout prix et qui doit comprendre qui commande. Or de la même façon que les enfants sont immatures physiquement, ils sont immatures psychologiquement. Les enfants mettent du temps à apprendre à marcher, puis à pouvoir le faire sur de longues distances. On n’imagine pas leur donner une fessée pour qu’ils marchent plus vite ou plus longtemps, on les met simplement dans un porte-bébé ou une poussette jusqu’à ce que leurs capacités soient suffisantes. De la même façon être en mesure de résister à une pulsion, de prendre en compte les besoins et les sentiments de l’autre, de gérer une déception ou simplement d’évaluer les conséquences d’un acte demandent une certaine maturité cérébrale, qui n’est vraiment atteinte -quand elle l’est…- qu’après l’adolescence (même si elle se construit au fur et à mesure). Cet apprentissage est long et difficile, avec de nombreux ratés. Il est également très frustrant pour les adultes qui l’accompagnent, surtout qu’ils sont confrontés à des attentes irréalistes de la société vis-à-vis de l’enfant. C’est très pénible de traîner un enfant qui fait une crise en rentrant du square/du magasin/autre, j’en sais quelque chose, mais voilà, les enfants c’est fatigant et parfois très pénible, ça fait partie du job. En plus, l’organisation de notre société ne nous facilite pas la tâche : que ce soient les parents qui travaillent et doivent jongler entre plusieurs vies dans une même journée ou ceux qui restent au foyer et se retrouvent isolés en tête à tête avec un ou plusieurs petits et peu de contacts adultes, notre patience est déjà mise à rude épreuve.

Et plus concrètement, il y a plein d’outils pour apprendre la vie en société à nos enfants sans passer par les menaces physiques, et on en a déjà cité pas mal sur ce blog.

Des livres (vous n’êtes pas obligés de tous les lire, et si vous lisez déjà les articles écrits par votre poule préférée vous pourrez faire un peu de tri) :

Des documents courts à lire sur le net :

D’autres articles du blog sur le même thème (avec plein de commentaires très intéressants) :

Pour finir, je tiens à rappeler que les parents sont juste humains. Si vous arrivez jusqu’à ce blog et que vous avez lu tout ça, c’est probablement parce que comme moi vous aimez vos enfants et que vous essayez de faire de votre mieux. Loin de moi la prétention de vouloir dire qui est un bon parent et qui ne l’est pas. Notre société a une fâcheuse tendance à nous juger et à nous accabler de tous les torts plutôt qu’à nous aider. Nous essayons de trouver une nouvelle façon d’élever nos enfants mais nous manquons cruellement de références et d’exemples, et les vieux réflexes ont vite fait de reprendre le dessus. Les enfants nous font perdre patience, ils nous poussent dans nos derniers retranchements et souvent même au-delà. On finit par faire des choses dont on n’est pas fier (moi la première), et je crois que finalement le fait justement qu’on se remette en question et qu’on reconnaisse nos erreurs, est un bel exemple pour nos enfants, ainsi qu’une occasion pour nous d’évoluer.

Pour finir je vous laisse méditer sur cette définition du mot « parents » :

Deux personnes qui apprennent à un enfant à parler et à marcher, pour ensuite lui dire de s’asseoir et de se taire.

(Image : Ne vous inquiétez pas, la fessée entre adultes consentants resterait autorisée…)

La France contre la fessée ?

lundi, septembre 15th, 2008

D’après le blog de Jean-Pierre Rosenczveig, juge des enfants, président du tribunal pour enfants de Bobigny, et farouche adversaire des châtiments corporels, notre ministre de la famille Nadine Morano a signé au nom de la France l’Appel à en terminer avec les châtiments corporels lancé par le Conseil de l’Europe. De là à ce qu’une loi voie le jour en France, on n’est pas rendu à mon avis, mais c’est déjà une belle avancée, surtout dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne. On peut individuellement signer l’appel Levez la main contre la fessée (dont je vous avais parlé  -je vous invite à lire ce billet si vous n’en avez pas eu l’occasion avant de participer à la discussion) ici.

Pour la petite histoire, j’ai eu l’occasion de discuter cet été avec une amie de mes parents. Elle a élevé quatre enfants assez rapprochés (1979, 1980 et des jumeaux en 1983), avec un mari d’abord peu présent puis qui a abandonné sa famille quand les enfants étaient encore petits. Un contexte difficile, et sans la sacro-sainte autorité paternelle. Elle m’a dit ne jamais avoir levé la main sur eux ni les avoir laissés pleurer, et que cette simple idée la rendait malade. Elle a quatre enfants charmants et bien élevés. Je les connais tous depuis longtemps puisque l’amitié entre nos parents remonte à avant la naissance des enfants, et j’ai régulièrement joué avec eux étant enfant (maintenant je les vois encore mais nous ne jouons plus…). Je peux témoigner (ainsi que mes parents par exemple) que ses enfants ont toujours été adorables, pas du tout le genre capricieux qui se croit tout permis ou insolent (évidemment ce sont des enfants humains, ce n’étaient pas les petites filles modèles non plus bien sûr). Tout ça pour dire que oui, c’est possible. Evidemment ça n’a pas été facile tous les jours pour leur mère, mais elle l’a fait et me remplit d’admiration. J’espère que son inspiration m’aidera dans les moments de panique (dont la plupart reste à venir…).

En bref ce billet n’est pas là pour stigmatiser ou condamner (c’est déjà bien assez difficile et culpabilisant d’être parent), mais pour susciter les réflexions sur le sujet, pour montrer qu’on peut faire autrement. Pour au moins essayer. A noter que même Aldo Naouri, le chantre du retour à l’autorité, ne prône pas l’usage des châtiments corporels.

Et pour se détendre les moments où la main vous démange (en anglais et je n’ai pas trouvé de sous-titres, désolée) :

Levez la main contre la fessée

mardi, juin 17th, 2008

A ma modeste échelle, je fais ici la promotion de la campagne menée actuellement par le Conseil de l’Europe contre les châtiments corporels infligés aux enfants, y compris claques, tapes et fessées : Levez la main contre la fessée.

Si on prend le temps d’y réfléchir, il n’y a aucune raison valable de frapper -même légèrement- un enfant. Que dirions-nous d’un mari qui donne une gifle à sa femme ? D’un patron qui tape son employé parce qu’il n’a pas fini à temps ? Non seulement cela nous choquerait, mais c’est prohibé par la loi. Alors pourquoi les enfants ne bénéficieraient-ils pas de la même protection, eux qui sont justement vulnérables et sans défense ?

Et qu’on ne nous sorte pas l’éternel argument « mais moi/mon père/la génération précédente s’est bien pris quelques bonnes fessées bien méritées, et ils sont bien mieux élevés et n’en ont pas été traumatisés pour autant ». D’abord personne ne peut affirmer que ces personnes ne se porteraient pas mieux si elles n’avaient pas subi ces châtiments. D’autre part, « on a toujours fait comme ça » n’est pas une raison valable de défendre une pratique : ça fait des générations que de jeunes Africaines sont excisées et survivent (au point de faire exciser leurs propres filles), faut-il pour autant continuer ? Enfin renoncer à la fessée ne veut pas dire renoncer à l’autorité parentale et laisser les enfants faire tout ce qu’ils veulent. Les enfants ont besoin que les adultes prennent les choses en main et qu’on leur fixe des limites claires. Ce n’est pas une tâche facile, mais la fessée n’est pas la seule solution, et elle n’est même pas très bonne. Mon petit frère était un enfant très difficile, qui faisait régulièrement des crises très spectaculaires, et aussi beaucoup de bêtises. Il se prenait alors des claques par ma mère, et je peux vous dire que ça ne l’a jamais empêché de recommencer. Il y a ici un témoignage que j’ai trouvé très touchant.

Clairement, à part défouler l’adulte, taper un enfant n’a aucune utilité. Je n’arrive plus à remettre la main sur un dessin où on voit une mère donner une tape à son enfant en lui disant « Combien de fois faudra-t-il que je te dise qu’il ne faut pas taper ? » Bonne chance au gamin pour décoder un message pareil…

Avec un poussin d’à peine un an, c’est bien facile de donner des leçons me direz-vous : je ne suis pas encore confrontée au « terrible two », avec ses crises, ses caprices, ses provocations, ses roulages par terre dans les supermarchés et autres pétages de plomb en règle. J’en suis bien consciente, et je n’aurai pas la prétention de jurer ici que jamais je ne lèverai la main sur mes enfants (enfin mon enfant en l’occurrence).

Le but de cet article n’est donc pas de condamner ou de jeter l’opprobre sur quiconque, mais plutôt de susciter la réflexion chez ceux et celles qui passeront par ici. Je vous incite d’ailleurs fortement à lire le document mis au point par le conseil de l’Europe pour promouvoir la prohibition totale de toute forme de châtiment corporel. Il y a notamment à la fin une section sur les idées reçues, avec des réponses argumentées, que j’ai trouvée très bien faite et peut être utile à la fois si on se pose soi-même ces questions et si on veut en débattre avec d’autres personnes. L’association Ni claques ni fessées propose aussi des pistes pour élever ses enfants sans violence.

Encore une fois, il ne s’agit pas de juger ou de culpabiliser : non un enfant ne sera pas traumatisé à vie parce qu’on lui a donné une fessée, ou même parce qu’on lui a hurlé dessus. Nous sommes tous humains, et quelque part ça doit être super flippant pour un gosse d’avoir des parents qui ne craquent jamais et qui lui serinent toute la journée : « J’entends ton mal-être mon petit cœur, mais ta façon de l’exprimer est pénible pour mes oreilles aussi je te serais très reconnaissant de bien vouloir diminuer ton niveau sonore dès que cela te sera possible » . Mais ça devrait rester un craquage, pas devenir un système d’éducation (voir aussi ce témoignage que je trouve bouleversant).