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dimanche, avril 19th, 2009

122-sans-tele1211464398 Grâce aux fidèles lectrices de ce blog, je n’ai plus besoin de suivre le programme télé. Génial ! (parce que d’habitude je suis au courant des émissions intéressantes APRES leur passage, super)

Donc :

  • Dimanche 19 avril 2009 (ce soir !) à 22h50 (jusqu’à 0h30) sur France 3 : Maternité : le combat des femmes handicapées. Résumé : Le choix de devenir parents pour des personnes handicapées est souvent un choix controversé dans la société. Des préjugés familiaux, des avis médicaux font renoncer beaucoup de femmes à leur désir d’enfant, même s’il s’avère qu’il n’y aucun risque de transmission du handicap. Ce documentaire suit la maternité de quatre mamans handicapées et de leurs compagnons, du début de la grossesse à la naissance. Florence est attenteinte d’ostéogenèse, la maladie des os de verre. Avec son compagnon, elle affronte la question de la transmission de sa maladie à son bébé. Sandra est atteinte d’une maladie génétique et elle est déficiente intellectuelle légère. Stéphanie et Yannick sont tous deux aveugles. Marie-Antoinette, gravement handicapée, doit mettre sa vie en danger pour avoir un enfant.
  • Lundi 20 avril (demain donc) à 23h55 (jusqu’à 0h50) : Il était une fois l’instinct maternel. Résumé : Qu’est-ce que l’amour maternel? Le mythe fondateur de la nature féminine? L’expression d’un mystérieux instinct? La primatologue Sarah Blaffer Hardy partage sa vision originale et novatrice de la maternité. Depuis les temps les plus reculés, la femme doit effectuer un arbitrage au moment de devenir mère. Que va lui «coûter» cet enfant? Que va-t-il lui rapporter? Quel soutien ceux qui l’entourent sont-ils susceptibles de lui apporter?
  • Pour les Parisiens : Exposition Ode aux mères au Réfectoire des cordeliers du 15 avril au 7 mai. Plus d’infos sur le site du réfectoire des cordeliers. Voici le petit laïus du Monde : Femmes enceintes et jeunes mères ont, de tout temps et sur tous les continents, fasciné les artistes. L’université Paris-Descartes, dans son exposition « Maternités, un monde d’amour et de tendresse », propose une sélection de cinquante œuvres, simples objets du quotidien ou vrais chefs-d’oeuvre : une douce vierge à l’enfant sculptée du XVIe siècle, une fine statue en bois du Nigeria de l’ethnie Yorouba, une « princesse des nuages bigarrés » confectionnée en Chine en bois polychrome sous la dynastie des Ming (1368-1644), ou encore cette photo d’une Panaméenne qui allaite, prise par le photographe Patrick de Wilde… Ces oeuvres, chargées d’émotion, en bois, terre cuite, pierre, etc., « témoignent de la prééminence et de la force du lien maternel« , souligne Yvan Brohard, commissaire de l’exposition, et sont « un hymne à la tendresse et à la vie ».

Comptez sur moi pour vous reparler de tout ça si j’ai l’occasion d’en (sa)voir plus.

Et merci à Clemys, Gaëlle et Marmousette pour les infos !

(Dessin : un peu hors-sujet mais j’adore Martin Vidberg et ses patates alors c’est une occasion de lui faire un peu de pub à ma petite échelle)

EFSA et BPA

vendredi, juillet 25th, 2008

 Il y a quelques mois, le tocsin sonnait chez les cyber-mamans pour annoncer un haro généralisé sur un composé chimique : le Bisphénol-A, ou BPA pour les connaisseurs. Cette molécule, qu’on retrouve dans certains plastiques (et notamment à l’intérieur des canettes), avait le mauvais goût d’être présente dans la grande majorité des biberons en plastique. Les Canadiens ont lancé la charge (voir ici et ), tandis qu’un nouveau marché s’ouvrait. Il est clair que tous les grands scandales sanitaires des dernières décennies (nuage de Tchernobyl s’arrêtant aux frontières, sang contaminé, amiante, vache folle et j’en passe) ont rendu le public assez chatouilleux sur ce genre de question. L’émoi général à l’idée d’empoisonner nos enfants a donc conduit les autorités sanitaires des pays occidentaux à se saisir au plus vite de la question.

En Union européenne, ce rôle est dévolu à l’Autorité européenne de sécurité alimentaire, ou European food safety authority : l’EFSA. C’est une agence communautaire que je connais bien par mon travail. Tout comme l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) en France, son rôle est de produire des évaluations scientifiques rigoureuses de tous les problèmes et questions liés à la sécurité sanitaire. Ces agences émettent alors des avis, à destination notamment des gestionnaires (le ministère ou la commission, selon l’échelle où on se place), qui prendront alors les décisions législatives, notamment pour autoriser ou pas tel ou tel produit. Leur fonctionnement s’appuie entre autres sur des panels d’experts, qui sont pour la plupart des scientifiques de renom, dont les conflits d’intérêt doivent être rigoureusement examinés par l’agence. Dans le cas du BPA, c’est le panel on Food contact materials, enzymes, flavourings and processing aids (panel CEF pour les intimes) qui s’est chargé d’examiner l’ensemble des données disponibles, et notamment les nouvelles études qui avaient alarmé nos amis d’outre-Atlantique.

D’abord une petite explication sur la façon dont on procède pour évaluer le risque lié à un produit chimique. On commence par le tester sur de pauvres animaux, qui doivent en manger, en respirer, en toucher, soit des quantités énormes en peu de temps, soit des quantités plus modérées sur plus longtemps. On observe alors les effets produits par le produit et on quantifie la dose à partir de laquelle ils surviennent. C’est la toxicité du produit. Pour le BPA, l’EFSA (ainsi que sa jumelle étatsunienne) conclue ainsi qu’on peut en avaler 0.05 mg/kg de poids corporel par jour sans qu’aucun effet ne soit observé. Cette valeur est appelée TDI, comme tolerable daily intake, ou dose journalière tolérable. C’est en fait la dose à laquelle aucun effet n’a été observé chez l’animal, mais divisée par 100 pour plus de précaution.

Ceci étant posé, il faut ensuite déterminer à quelle quantité on risque effectivement d’ingérer : par exemple l’eau de Javel est très toxique, mais il y a peu de chance que quelqu’un siffle le bidon (d’autant plus qu’il y a des avertissements sur l’étiquette et un bouchon anti-petites mains) donc au final le risque est faible, et c’est pour ça qu’on en trouve dans tous les supermarchés. Pour les produits alimentaires, il existe des modèles scientifiques pointus, basés sur des enquêtes auprès des gens pour savoir ce qu’ils mangent et en quelles quantités. Les particularités des uns et des autres sont prises en compte (végétariens, jeunes enfants, bébés, etc). Ces modèles permettent donc d’établir la quantité qui risque d’être effectivement avalée, c’est-à-dire l’exposition. Enfin, on compare la toxicité à l’exposition pour voir si une ou plusieurs catégories de consommateurs courront un risque lié à l’ingestion du produit.

Alors que nous dit l’EFSA ? Le panel CEF observe que le BPA est très rapidement métabolisé et excrété chez l’homme (y compris le nouveau-né), et ce beaucoup plus vite que chez les animaux de laboratoire, en l’occurrence les rongeurs (probablement des rats) sur lesquels les tests ont été effectués. En outre, les dernières études y sont qualifiées de « limitées en rigueur, en cohérence et peu plausibles au niveau biologique ». Le panel précise que cette conclusion est partagée par ses homologues étatsuniens, norvégiens (rappelons qu’il ne font pas partie de l’UE) et canadiens, ainsi que par un institut du Joint Research Centre de la Commission européenne. Pour l’EFSA, il n’y a donc pas lieu de revoir la TDI (la dose journalière tolérable), et de conduire une nouvelle évaluation du risque. Les Canadiens eux appellent les parents à la prudence sans toutefois aller jusqu’à l’interdiction.

Alors que faire dans ce flot d’informations contradictoires ? Le BPA est libéré par le plastique quand on y verse de l’eau bouillante. Si vous chauffez peu ou pas vos biberons, cela diminue d’autant l’exposition du poussin. Et si vous êtes vraiment préoccupés, achetez des biberons en verre (moi avec mes deux mains gauches ça me semble plus dangereux que le BPA mais ce n’est pas forcément le cas de tout le monde). Il existe aussi des biberons en plastique sans BPA (si les vôtres ne se signalent pas clairement comme tels, c’est a priori qu’ils en contiennent). Il y a enfin l’allaitement long et exclusif, bien sûr, mais même les mamans allaitantes apprécient de se faire remplacer par un bib de temps à autre. Moi je reste avec mes biberons non chauffés de la célèbre marque dont le nom rappelle les calendriers pour attendre Noël, garantis avec du BPA dedans.

Pour en savoir plus : un ensemble de questions/réponses très complet préparé par les autorités canadiennes.

(Photo Flickr -parce que ça manquait un peu de petits chatons par ici)