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Grossesse et grippe A

lundi, septembre 21st, 2009

dr-owen-hunt-photo_316x476 Aujourd’hui la Poule se joint au concert médiatique pour vous parler un peu de la grippe A. Loin de moi l’idée de m’introniser expert en grippe ou en épidémiologie, mais figurez-vous que ces Messieurs du CNGOF (Collège national des gynécologues obstétriciens de France) ont pondu un beau petit document (à télécharger ici) pour expliquer la grippe A aux femmes enceintes. Petite parenthèse : je ne veux pas piétiner les plates-bandes d’Olympe mais je trouve assez hallucinant qu’un organisme dont la vocation est en gros de s’occuper de la santé des femmes (en l’occurrence le CNGOF) soit composé quasi exclusivement de bonshommes (voir ici les membres du bureau et ceux du CA, c’est pire que le Sénat, et en plus y en n’a pas un avec un vague air de McDreamy, la loose). Fin de l’apparté.

Pour revenir à notre sujet du jour, à moins de vivre en ermite reclus ces derniers jours, vous avez difficilement pu échapper au fait que la grippe A serait plus dangereuse pour les femmes enceintes (en particulier au troisième trimestre) que pour l’individu lambda. En gros, comme les femmes enceintes ont d’une part une capacité respiratoire moindre (z’avez remarqué cette impression d’avoir le diaphragme entre les seins et les clavicules ?) et d’autre part un système immunitaire moins efficace, elles ont plus de risques de développer des complications pulmonaires sévères. Et de façon générale, une fièvre élevée (causée par une grippe ou une autre infection) peut provoquer des contractions et faire passer la grossesse en menace d’accouchement prématuré, voire accouchement prématuré, ce qui n’est pas franchement souhaitable. Il vaudrait donc mieux éviter de contracter la grippe (A ou autre d’ailleurs) lorsqu’on est enceinte.

Que nous recommande le CNGOF ? (en plus des inévitables lavages de main & co, voir ici pour tous les détails)

Bonne nouvelle :

Il n’y a pas de raison de modifier vos activités : travail, transports, réunions de famille…

Mais quelques lignes plus loin :

Eviter les lieux de contamination : hôpitaux, cliniques, écoles, transports en communs,
grands rassemblements publics…

Donc si vous êtes (au hasard) une gyn-obs enceinte qui travaille à l’hôpital et s’y rend par les transports en commun, libre à vous de choisir celles des deux recommandations contradictoires qui vous arrange le plus. Dommage que vous n’ayez pas participé à la rédaction du document ceci dit…

Sinon je dois avoir un don de prescience mais l’organisation prévue pour mon suivi de grossesse et mon accouchement (pourtant choisie avant l’été) est pile poil dans les recommandations anti-grippe : consultations au cabinet par une sage-femme libérale (échographies également en ville), suites de couche à la maison plutôt qu’à la maternité… En tant que partisane du libre choix des femmes et du développement des alternatives plus physiologiques, je ne peux que me réjouir que la pandémie mette en lumière ce type de suivi. Mais (il y a un mais) n’oublions pas les femmes en situation précaire ayant un accès limité à ce type de soins (mauvaise connaissance du système, quartiers avec peu de professionnels…). Pour ces femmes le suivi de grossesse en maternité publique est souvent une des seules occasions d’être examinée par un professionnel de santé, de voir certaines pathologies (liées ou pas à la grossesse) dépistées, mais aussi d’améliorer leur intégration dans la société, notamment pour celles issues de l’immigration : cela peut être l’occasion de les orienter vers des travailleurs sociaux par exemple, mais tout simplement de leur faire connaître leurs droits. La réduction possible du nombre de consultations et d’échographies (suppression de celle du troisième trimestre) proposée en page 9 renforce ces inquiétudes. Espérons donc que la pandémie n’ait pas (trop) de répercussions de ce type sur ces populations déjà fragiles.

Je vous passe le passage sur l’allaitement par une mère grippée (p. 7) dont les modalités décourageraient probablement la fondatrice de la Leche league, ainsi que sur la réponse lapidaire à la question « Où accoucher ? » (p. 5) :

L’accouchement doit avoir lieu, comme de coutume, dans un établissement de santé (clinique
ou hôpital), y compris en période de pandémie grippale.

Même pour éviter la grippe A, le CNGOF n’est apparemment pas prêt à envisager l’accouchement à domicile (bien sûr accompagné par une sage-femme rompue à l’exercice et pour les femmes dont la grossesse présente un niveau de risque minimal). Cela serait pourtant dans la continuité de leurs recommandations d’éviter autant que possible la fréquentation des hôpitaux…

La vaccination des femmes enceintes est recommandée (dans la lignée des préconisations d’autres organismes de santé), même s’il n’est fait nulle mention de l’intérêt ou du risque des adjuvants (voir pour cela l’avis du HCSP qui semble privilégier l’emploi d’un vaccin sans adjuvant pour les femmes enceinte -je dis « semble » parce que d’une phrase à l’autre on a un peu l’impression qu’ils préconisent tout et son contraire). Les adjuvants utilisés pour ce vaccin font en effet l’objet d’une controverse importante, qui explique en partie la réception très mitigée de la campagne de vaccination par la population.

De mon côté j’avoue que je reste très indécise quant à faire ou pas ce vaccin, même si pour le moment je reste très dubitative concernant le Poussin vu que primo il est en bonne santé et robuste et deuzio il n’est pas gardé en collectivité. Je pense aussi que si je n’étais pas enceinte je ne le ferais probablement pas. Bref c’est le doute dans la basse-cour. Et chez vous ?

(Photo : bon OK si c’est lui qui fait le vaccin j’y vais…)

Enceinte à la plage

mercredi, août 12th, 2009

baleine_troenen_20070816-xl Un petit billet de saison pour que vous sachiez que je ne vous oublie pas. Cet été je me prélasse sur les bords de la Méditerranée avec un Poussin de deux ans, un Oeuf de quatre mois et un Coq, et voici donc quelques idées de survie dans cet environnement gravement hostile qui pourraient vous intéresser.

Comme une de mes principales activités consiste à lire la presse féminine, il me semble que la question n° 1 à laquelle répondre est celle de la tenue de plage. Personnellement, malgré le fait que mes mensurations s’approchent du tube (90-90-90), j’ai opté pour mes deux pièces habituels, en espérant que mon petit bidon* ne flingue pas trop les élastiques. Pour le moment comme mes seins n’ont pas bougé ça passe en haut. Autant pour aller à la piscine à Paris je préfère de loin le une pièce (et suis très rétive à l’exhibition de bidon de façon générale), autant à la plage ça ne me choque pas. Ceci dit je ne prétends pas avoir un caractère universel et selon les cas (et selon le terme auquel on est) il peut être difficile d’éviter l’investissement dans un ou plusieurs maillots de grossesse (cf ce billet sur le vêtements de grossesse pour quelques adresses). Il n’y a pas de contre-indication à exposer son gros bidon au soleil (sauf en cas de vergetures toutes fraîches où ça n’est pas recommandé ; je n’ai pas trouvé grand chose concernant la ligne de grossesse par contre), si ce n’est les précautions habituelles pour éviter le mélanome. Ceci dit, c’est l’occasion de faire des stocks de vitamine D (excuse à donner pour se prélasser tranquille au soleil), utile tant pour le bébé que pour la mère. Par contre sur le visage on risque le masque de grossesse, personnellement je ne sors donc pas sans écran total ni chapeau. A noter que le risque n’est pas qu’en cas de forte exposition et qu’il faut faire attention dès les premiers rayons de soleil, y compris en ville.

Puisqu’on est sur les accessoires (je pense à ma splendide capeline, même si apparemment cet été ce serait plutôt le style borsalino, damned !), je ne saurais que vous recommander le Coq, très utile pour creuser des trous, faire des châteaux et proposer toutes sortes d’activités aquatiques où on projette beaucoup d’eau, ce qui vous permettra de buller tranquillement pendant qu’homme et enfant(s) sont occupés à de saines activités. Si le Coq n’est pas disponible, n’hésitez pas à vous rabattre sur un enfant aîné, un oncle, un cousin, ou même les petits voisins qui ont déjà creusé leur petite piscine (prévoir un bon goûter pour les amadouer). A noter qu’on est toujours très chargé quand on se balade avec des enfants (notamment pour la plage, entre les changes, les goûters, les jouets etc) ; cette année nous avons testé les serviettes en microfibre (achetées chez Decathlon mais ils n’ont probablement pas le monopole), elles sont légères, peu encombrantes, sèchent vite et sont finalement à peu près aussi efficaces que les serviettes en éponge, donc je recommande.

Que faire à la plage ? Eh bien ce que vous y faites d’habitude. Pour ce qui comporte un effort physique (natation, promenade, beach volley, course après le vendeur de beignet…), c’est à doser en fonction de votre envie, de votre endurance du moment et des recommandations propres à votre grossesse (problèmes de contractions et de col qui s’ouvre prématurément notamment). Ce n’est certainement pas moi qui vais vous faire la morale qu’il faut faire du sport, bla bla bla, même si je me surprends à parcourir la baie à la nage, très agréable et pas épuisant pour l’hypotendue que je suis. Chaque femme, chaque grossesse sont différentes, le plus important je pense est d’y aller en douceur et d’être bien à l’écoute des signaux qu’envoie le corps (fatigue, vertige, ventre qui tire, douleurs ligamentaires, etc).

Que manger ? Là encore, à part les trucs à risque infectieux (listériose, toxo… mais pas trop de tentations à la plage a priori) et les problèmes spécifiques de diabète gestationnel, ne comptez pas non plus sur moi pour vous recommander de vous cantonner aux fruits de saison (oups ça non plus on n’y a plus droit)  bâtonnets de concombre et à l’eau bien fraîche pour se désaltérer. Evidemment on n’est pas obligée de manger pour deux mais pas non plus de raison de se mettre au régime !

Pour résumer : attention au masque de grossesse, et pour le reste profitez des vacances, écoutez-vous et faites-vous confiance !

Et sur le même sujet, voici quelques anciens billets toujours d’actualité :

Quand la Poule bronze…. son Poussin dort à l’ombre

La famille Pondeuse à la piscine

La poule pondeuse sous les tropiques

*A ce propos je vous rapporte ce court dialogue avec ma petite cousine de 10 ans. Elle, apprenant que je suis enceinte : « Ah je ne le savais pas. » Moi : « Mais tu n’avais pas remarqué ? » (NB : je rappelle que je suis en maillot de bain, ça ne cache pas grand chose) Elle : « Ben… » Moi : « Tu croyais que j’avais juste un gros ventre ? » Elle : « Oui ». Et le lendemain, ma mère m’avoue qu’elle a failli me demander si je ne me sentais pas bien ce matin pour être aussi ballonnée. Je n’ai pas encore fini de ramasser mes dents.

Photo : Toute ressemblance avec une blogueuse existante ou ayant existé serait purement fortuite.

L’annonce faite à l’aîné

mercredi, juillet 29th, 2009

Sandro_Botticelli_080 Voilà un billet qui ne concerne qu’une petite partie de la basse-cour (mais probablement amenée à s’agrandir) : comment annoncer sa grossesse au futur aîné ?

Heureusement, le temps où on ne disait rien aux enfants jusqu’au moment où leur mère disparaissait une semaine pour revenir avec un nouveau-né est révolu. Ce qui nous amène à la première question : quand faut-il l’annoncer ? Vous trouverez probablement pléthore d’experts pour vous donner une série de dates (toutes différentes selon l’expert) avant lesquelles il ne faut rien dire ou au contraire après lesquelles il faut à tout prix avoir craché le morceau. En fait c’est très simple : vous additionnez les chiffres de la date de vos dernières règles, vous multipliez par le logarithme (népérien of course) de votre tour de poitrine (exprimé en pouces), à quoi vous ajoutez le cosinus de l’angle formé avec votre cher et tendre au moment crucial, lui-même divisé par l’âge du capitaine. Le chiffre obtenu vous donnera la date adéquate en jour julien (spéciale dédicace pour Blandine) ; sinon je fais des consultations spéciales sur rendez-vous et en cash uniquement. Bref. Voilà plutôt quelques questions à vous poser pour vous aider à vous décider si oui ou non c’est le moment de passer aux aveux.

Comment êtes-vous affectée par la grossesse ? Si vous êtes une grosse loque qui se traîne avec difficulté du canapé aux toilettes (toute ressemblance… blabla… purement fortuite… tout ça tout ça…), il peut être utile de fournir un minimum d’explications au poussin avant qu’il ne se fasse sa propre idée sur la question. Lorsqu’en prime on travaille, on doit déjà en général faire comme si de rien n’était toute la journée, c’est encore plus dur de faire ça le soir en rentrant. Si vous restez relativement fidèle à vous-même, il sera plus facile de différer.

Quelle est votre politique de dissémination de la nouvelle ? On ne peut pas exclure de gaffe dans un sens comme dans l’autre : un parent qui s’empresse d’en parler au poussin ou le poussin qui est ravi de partager la nouvelle avec la terre entière. Pour la discrétion du poussin, cela dépendra grandement de son âge : évidemment s’il ne parle pas ça limite les risques, ceci dit dans un commentaire sur un autre article, Amé nous signale que sa fille de 2 ans l’imitait en train de vomir… A vous de voir si vous pensez qu’il peut tenir sa langue.

Et si ça finit mal ? J’ai la chance de ne pas avoir (encore) été confrontée à ce cas de figure, mais il me semble impossible qu’un enfant, quel que soit son âge, puisse ne pas percevoir d’une façon ou d’une autre la douleur de ses parents dans cette situation. Il me semble que des explications simples mais honnêtes sont préférables à un mensonge ou à une absence totale de communication, mais je veux pas préjuger de situations complexes et terriblement éprouvantes.

Il faut enfin savoir que certains tout petits ont des facultés quasi extra-lucides pour repérer la grossesse et peuvent vous annoncer que vous êtes enceinte avant que vous ne le sachiez vous-même. Dans ce cas la question ne se pose plus trop… Et si vous allaitez encore l’aîné, la grossesse entraîne souvent un changement dans la composition et la quantité du lait, qui peut lui mettre la puce à l’oreille.

En bref il me semble que le choix de l’annoncer doit être fait en fonction de votre ressenti et de votre relation avec l’aîné, sans oublier ce que lui-même peut ressentir ou les doutes qu’il peut avoir (il est quand même préférable d’éviter de le laisser spéculer trop longtemps, les enfants sont prompts à prendre le blâme des problèmes de leurs parents).

Une fois la décision prise, comment amener le problème ? « Chéri, il faut qu’on parle… » Évidemment l’âge de l’enfant est un facteur clé du choix de la façon de procéder. A mon avis, mieux vaut rester simple et factuel, et répondre aux éventuelles questions plutôt que risquer de donner à l’enfant des informations qu’il n’est pas prêt à recevoir. Éviter de faire des promesses qu’on ne peut pas tenir (« Tout restera comme avant », « Tu vas avoir un super copain de jeu », « Le bébé t’aime déjà » etc) et rester honnête (le mensonge par omission est autorisé, voire recommandé dans certains cas : faut-il vraiment expliquer immédiatement à un enfant de 18 mois comment le bébé est arrivé là et comment il va en sortir ?). Le bébé est issu d’un désir et d’une décision du couple, les autres enfants n’ont pas à en porter les conséquences ou à en assumer le choix, même s’il est clair que cela va entraîner des changements importants dans leur vie.

Le concept du bébé dans le ventre de maman peut paraître assez abstrait à un tout petit, surtout tant que le ventre de maman ne paraît pas si différent de celui qu’elle a après un repas gastronomique. Il y a plein de livres pour enfants sur le sujet, personnellement j’en ai testé trois (dont deux recommandés par Fleur) :

  • Et dedans, il y a de Jeanne Ashbé : tout à fait charmant, pas gnangnan, plutôt drôle, et abordable par les plus jeunes (avec des petits rabats à soulever) ; permet de montrer ce qu’il y a dans le ventre de maman.
  • Et après, il y aura, toujours de Jeanne Ashbé : dans la même veine que le précédent, mais pour expliquer ce que va impliquer la venue du bébé (une fois sorti).
  • Il y a une maison dans ma maman, de Giles Andreae : celui-là je l’ai acheté parce qu’Amazon me le proposait avec les deux autres (comme quoi il y a des techniques marketing plus efficaces que d’autres sur moi… et ne parlons pas du club des créateurs de beauté ou je vais de voir fonder « CCB-oliques anonymes »…) ; je n’ai pas regretté du tout il est tout aussi charmant et un peu second degré (il y a une page où la maman s’endort toute habillée sur le canapé, une autre où elle dévalise le frigo, toute ressemblance… blabla… purement fortuite…). Il accorde aussi une place importante au père qui apparaît quasiment partout. Le Poussin l’adore, je ne sais pas pourquoi exactement mais pour le moment c’est son préféré des trois.

Pour celles qui y sont sensibles, je précise qu’aucun de ces livres ne fait de référence au mode d’alimentation du nouveau-né (en clair sein ou biberon) ou à son lieu de naissance (maternité ou maison).

Pour un aîné plus grand, certains livres peuvent aussi être très utile pour aborder les détails pratiques de comment le bébé est arrivé là et par où il va en sortir. Ici nous n’avons pas eu l’occasion de tester mais vous trouverez des idées sur le site de Fleur (et elle en aura sûrement à donner en commentaires).

Je ne connais pas de support vidéo intéressant mais n’hésitez pas à nous faire part de vos idées dans les commentaires.

Et pour finir voici une pub (comme quoi je ne suis définitivement pas insensible au marketing… pourtant c’est pour des couches jetables et j’utilise des lavables…) qui vous aidera à comprendre comment l’aîné perçoit l’arrivée du petit nouveau.

(Image : L’annonce à Marie de Sandro Boticelli, attention c’est culturé la basse-cour)

Les nausées

mercredi, juillet 22nd, 2009

luka Un des signes « sympathiques » de la grossesse particulièrement populaires chez les futures mamans (50 à 80% des femmes enceintes) : les nausées. J’ai déjà dit plusieurs fois sur ce blog tout le bien que je pensais de l’abruti qui a osé les qualifier de « matinales », et j’ajouterai juste qu’il mériterait de vivre une version adaptée du supplice de Sisyphe : vivre juste le premier trimestre de la grossesse et puis recommencer, encore et encore, pour l’éternité (*rire machiavélique*). Et même tarif pour l’inventeur du terme « signes sympathiques ». Pour ceux et celles qui ne visualisent pas bien, le premier trimestre est comme une sorte d’interminable gueule de bois, sauf qu’on n’a même pas la joie de la soirée bien arrosée de la veille (souvenez-vous de ce billet).

Personnellement, je milite pour qu’on soit mise en coma artificiel et nourrie par perfusion pendant le premier trimestre, parce que franchement il n’y a pas grand chose d’intéressant ou d’agréable : une fois la bonne surprise du test positif passée, reste à se traîner comme une loque toute la journée tout en tentant désespérément d’avoir l’air normal puisque souvent on ne veut pas encore l’annoncer (surtout au boulot). On a l’air ballonnée mais pas du tout enceinte, d’ailleurs on ne se sent pas enceinte, juste pas très bien. En prime on flippe de faire une fausse couche et on ne peut même pas se rassurer avec les mouvements du bébé (qu’on ne sent généralement pas avant 3-4 mois révolus). Qu’on nous réveille juste pour l’écho des 12 SA et puis après on se rendort jusque vers 3 mois – 3 mois 1/2. Ou au moins juste le 2ème mois, à qui je décerne sans hésitation la palme du mois le plus pourri des neuf. Bon je m’égare là… revenons à nos moutons.

En pratique, je ne pense pas qu’il y ait besoin de faire un dessin mais en gros les nausées de grossesse recouvrent différents symptômes : dégoûts, envie de vomir permanente, hauts-le-cœur, vomissements… Selon les femmes et les grossesses, on peut en ressentir plus ou moins (personnellement des nausées pour les deux grossesses mais très peu de vomissements par exemple). Dans certains cas, les vomissements peuvent être tellement fréquents qu’ils empêchent la femme de s’alimenter : on parle d’hyperemesis gravidarum, qui affecterait 0.3 à 2% des femmes enceintes. Cela conduit alors à une hospitalisation avec alimentation par intraveineuse. Cette pathologie peut être si violente que certaines femmes en arrivent à avorter d’un bébé qu’elles désiraient, en l’absence d’autre traitement. A toutes fins utiles, je signale le livre Beyond Morning Sickness d’Ashli McCall (que je n’ai pas lu…) consacré à cette pathologie, ainsi qu’une compilation de liens (en anglais) sur le sujet. Les nausées commencent généralement vers la fin du premier mois et peuvent s’arrêter brutalement à la fin du premier trimestre mais (moins fréquemment) se poursuivre plus tard voire jusqu’à la fin de la grossesse.

Comment lutter contre les nausées ? Malheureusement, l’approche médicale des « petits » maux de la grossesse en général et des nausées en particulier est encore empreinte de la misogynie paternaliste avec laquelle ils ont été historiquement abordés : encore un truc de bonne femme pour se rendre intéressante, de toute façon c’est psychosomatique (un peu comme les douleurs menstruelles). Si vous ajoutez à ça la crainte d’effets secondaires des médicaments sur le fœtus (d’autant plus que le premier trimestre est le plus sensible)… Le plus généralement, on prescrit des antiémétiques comme Vogalène, Motilium ou Primperan, ce n’est pas très glamour mais il vaut mieux les prendre en suppo (j’ai testé le Vogalène lyoc c’est juste infect). Et l’efficacité n’est pas garantie. Mais n’hésitez pas à réclamer à la personne qui vous suit de tester plusieurs médicaments, si le premier essayé ne marche pas. Dans d’autres pays on prescrit de la succinate de doxylamine (Donormyl en France) en combinaison avec la vitamine B6 (traitement recommandé par Fleur, fidèle de la basse-cour et trois grossesses hyperémétiques au compteur) : pourquoi ne pas en parler à la sage-femme ou au médecin ? Vous pouvez aussi vous en remettre aux médecines dites parallèles : acupuncture, ostéo, shiatsu etc. Attention aux huiles essentielles dont l’usage est fortement déconseillé pendant la grossesse (à voir avec un spécialiste). Enfin on trouve différents petits trucs :

  • manger quelque chose (biscotte, cracker ou autre) dès le réveil, avant même de se lever
  • manger régulièrement par petites quantités, ne pas attendre d’avoir trop faim
  • le gingembre aurait des propriétés antiémétiques : à prendre frais, en infusion, confit ou selon toute modalité qui vous paraît compatible avec votre estomac (pour les plus rétives il existe des capsules) ; le citron également (personnellement j’ai remplacé le thé que je ne supporte plus par une rondelle de citron dans de l’eau chaude avec éventuellement une pincée de gingembre en poudre, ça passe bien)
  • les aliments froids sentent moins fort (à part les fromages dégoulinants mais c’est interdit à cause de la listériose de toute façon) donc sont souvent mieux tolérés
  • le Coca est supposé être antivomitif (personnellement je ne supporte plus les boissons à bulles)
  • si on a du mal à boire (encore moi), privilégier les fruits et légumes très aqueux (ah la pastèque… mais pas évident de trouver un équivalent en hiver)

A mon avis, la meilleure façon de faire c’est de s’écouter : manger ce qui nous fait envie et éviter ce qui nous dégoûte. Même si ce qui nous fait envie est très atypique et traditionnellement écœurant. Et surtout si ça change tous les jours (c’est normal). Ca me rappelle la fois où j’ai supplié mon père de m’emmener manger un canard laqué au début de la grossesse du Poussin ; sa réponse : « Tu as la nausée et tu veux aller manger chinois ? Tu es vraiment enceinte. »

Évidemment, le plus probable est qu’aucun de tous ces trucs ne vous débarrassera vraiment des nausées, il faut donc apprendre à vivre avec (voir aussi l‘article de Maman travaille).

Autant que possible, éviter les situations les plus difficiles (odeurs désagréables, aliments répulsifs etc). Essayez d’avoir toujours sur vous quelques trucs à boire et à manger qui vous conviennent, en cas de petit creux impromptu (ignorer un petit creux en période de nausée se paye… cher…). Esclavagisez sans scrupule votre entourage pour obtenir satisfaction de vos envies : si vous pensez qu’un truc a des chances de ne pas retourner à l’envoyeur, il faut le tenter.

Si vous vomissez beaucoup, il faut anticiper. Lorsqu’un vomissement monte, on ne peut pas l’arrêter, on a donc très peu de temps si on veut conserver un minimum de dignité. Donc où que vous soyez essayez de repérer rapidement l’endroit le plus proche où vous pouvez vomir (toilettes, poubelle, plate-bande…). Pour les cas les plus difficiles, vous pouvez prévoir d’avoir sur vous un sac plastique (ou mieux, un sac à vomi de designer), et je vous recommande aussi un paquet de kleenex (faut-il que je vous raconte la fois où je suis sortie précipitamment d’un wagon de métro pour courir jusqu’à la poubelle sur le quai et où je n’avais sur moi qu’un seul mouchoir, entamé de surcroît ? un TRES grand moment de solitude) et un peu d’eau pour se rincer la bouche, voire des bonbons à la menthe (sauf s’ils vous incommodent, personnellement j’ai beaucoup de mal avec le dentifrice ces temps-ci). Pour info, j’ai constaté que les nausées sont pires quand je suis très fatiguée, en chute de tension ou que je suis malade (ce qui en général me fatigue et fait baisser ma tension, voir points précédents), mais ce n’est probablement pas le cas de tout le monde.

Ne vous inquiétez pas pour le bébé (sauf éventuellement si vous en êtes au point de l’hyperemesis), il est prioritaire sur vous et donc prendra tout ce dont il a besoin dans vos réserves. Si votre alimentation n’est pas très mangerbouger.fr, n’hésitez pas à prendre des compléments alimentaires pour éviter les carences en vitamines, oligo-éléments etc.

Pour info, les recommandations de la Société des obstétriciens et gynécologues canadiens : je suis assez impressionnée par leurs suggestions alimentaires qui s’éloignent largement des recommandations habituelles pour la grossesse (y a même de la limonade et des chips -croustilles en québecois), voilà des gens pragmatiques.

Pour vous remonter le moral :

  • Le fait d’avoir des nausées diminue de 30% le risque de fausse couche.
  • Les enfants dont la mère a eu des nausées lors de la grossesse ont en moyenne un QI plus élevé que les autres.
  • Rien de tel que les nausées pour perdre du poids ; alors qu’on vous bassine en permanence qu’il ne faut pas trop prendre de poids pendant la grossesse, voilà une façon de gérer le problème sans aucun effort de volonté.

Et vous, vous avez des trucs infaillibles ?

(Photo : on se sent mieux déjà, non ?)

S’habiller enceinte

mercredi, juillet 8th, 2009

chapiteau-jc Bon j’avoue, je fais partie des quelques personnes qui aiment bien les vêtements de femmes enceintes. L’offre s’est vraiment améliorée ces dernières années, et le temps où la femme enceinte devait porter de larges robes fleuries dans le style chapiteau est heureusement révolu. Je ne comprends pas vraiment par quel miracle les stylistes du rayon gros bidon ont intégré la différence entre femme et girafe, car ça n’a pas l’air d’être le cas de leurs confrères de chez Zara, Mango (je n’y mets même plus les pieds en temps normal, tout là-bas est conçu pour l’exacte antithèse de mon physique) and co. Et puis quel pied de pouvoir enfin oublier de rentrer son ventre… Bref, je m’égare.

La question que tout jeune ou futur gros bidon se pose est « à partir de quand faut-il porter des vêtements de grossesse ? » Evidemment, il n’y a pas d’obligation dans un sens ou dans l’autre. Moi je trouve que quitte à investir dans des vêtements pour l’occasion, autant les rentabiliser, donc je commence dès le premier trimestre (évidemment il y a aussi l’après accouchement pour rentabiliser…). Pour cette deuxième grossesse, j’ai commencé à avoir du bide à 1 mois (!!) et avec les nausées je ne supportais pas d’être serrée par mes pantalons habituels, j’ai donc ressorti fissa mes habits à taille réglable (je vous rassure après ça s’est calmé et maintenant je fais mon « âge »). Par contre j’étais bien contente d’avoir des tuniques larges « normales » pour planquer tout ça avant de faire mon annonce officielle. Mais je connais d’autres poules qui attendent facilement le deuxième trimestre (voire plus) pour s’y mettre.

Le truc que je trouve vraiment utile pour les pantalons et jupes, c’est la taille élastiquée réglable. C’est-à-dire qu’il y a un élastique coulissant avec plein de boutonnières et deux boutons pour le régler à la dimension voulue. Cela permet au vêtement de suivre l’évolution du ventre de façon pratique et confortable. Ca a l’air tout bête comme ça, mais la première fois que j’ai vu ça il a fallu que la vendeuse m’explique… En tout cas depuis je n’achète plus qu’avec ce système. Notez que ça existe aussi pour les vêtements d’enfant, pratique pour les formats « asperge ».

Concernant les hauts, on peut plus facilement utiliser ses hauts habituels. Cela va dépendre du style, et de si vous voulez souligner ou au contraire planquer votre grossesse. Par contre, quand le ventre atteint une certaine taille (généralement au cours du deuxième trimestre mais c’est variable), ça devient difficile. Il faut penser que les hauts ne doivent pas seulement être amples mais aussi suffisamment longs pour couvrir tout le bidon (d’autant plus que les pantalons et jupes ont souvent une large bande en jersey élastique qui couvre le bide et qui n’est pas super sexy, donc mieux vaut la planquer). Enfin au cours de la grossesse on a souvent les seins qui grossissent et la cage thoracique qui s’élargit un peu donc il faut prévoir un peu de marge.

Par ailleurs, il y a un stade critique où le ventre ne peut plus être caché par un vêtement ample mais où le côté flou donne juste l’air empâté/abus de choucroute. Il me semble qu’il vaut mieux souligner le petit bedon et montrer clairement qu’il s’agit d’une grossesse (et ça aide pour avoir une place assise dans le métro). C’est également une des raisons pour lesquelles le port des vêtements de l’heureux futur papa est fortement déconseillé. Personnellement, j’aime bien les hauts avec un lien à nouer dans le dos pour bien marquer le ventre.

Par ailleurs, pour les hauts et robes, on peut aussi trouver des vêtements qui font grossesse et allaitement, c’est toujours pratique. Notez que pour les hauts avoir un accès allaitement n’est pas indispensable (on positionne le poussin contre son ventre et on soulève le bout de t-shirt qui va bien, le poussin cachant les bourrelets), par contre pour les robes c’est vraiment utile.

Pour la lingerie, on en a déjà parlé ici.

Pour les chaussures, au troisième trimestre il devient très délicat de les attacher, vivent les ballerines et les tongs qui s’enfilent et se retirent toutes seules. Notez qu’il n’est pas impossible de porter des talons, mais vers la fin ça devient vraiment fatigant. Enfin attention aussi à l’éventuelle rétention d’eau (plutôt dans les joyeusetés du troisième trimestre) qui risque de vous empêcher de rentrer dans vos godasses favorites (gaffe aussi aux bagues, qui risquent de finir coupées par le bijoutier).

Enfin pour le manteau vous pouvez soit profiter de la mode paletot avec les manteaux trapèzes, ou encore cape si vous êtes super modeuse (mais est-ce encore in ??), soit acheter un manteau spécial. A noter que la plupart des manteaux de portage sont utilisables pendant la grossesse, mais c’est généralement un investissement important.

Où acheter tout ça ? A mon sens, ce n’est pas très utile d’investir des mille et des cents pour des vêtements de quelques mois (voire moins avec l’alternance des saisons), donc je privilégie les basiques. Dans le genre vraiment pas cher, C&A et Kiabi ont un rayon maternité avec des trucs sympas, et le deuxième permet les achats par internet (ai testé, no problemo). Un poil au dessus, je mettrais La Redoute, les 3 Suisses et Vertbaudet, tous par correspondance et aussi en boutique pour le dernier. J’ai d’ailleurs un faible pour ses jeans, vraiment bien coupés, pas trop chers, et avec deux longueurs de jambe (normal et long, ils évitent l’humiliation de l’étiquette « spécial courte sur pattes »). Je rêve qu’ils en fassent aussi non maternité, mais je n’y crois pas trop… (NB : par contre nous sommes furax de leur mobilier enfant, plein de trucs très jolis mais service catastrophique et articles de mauvaise qualité)

Si vous voulez rester fidèle à vos marques habituelles, H&M, Zara, et Gap proposent des vêtements femme enceinte, mais seulement dans certaines boutiques, donc renseignez-vous avant de partir en expédition. Il y a également Cyrillus, dans le style basique chic (et c’est portable hors d’Auteuil Neuilly Passy) mais la collection maternité n’est plus disponible online (auraient-ils arrêté ?). On peut aussi citer Petit Bateau qui s’est mis il y a peu sur le créneau (au moins online).

Le cran au dessus, c’est MammaFashion (grossesse et allaitement, et il y a quelques trucs pas trop chers), MamaNana, qu’on connaît bien par ici (bonjour Ségolène !) et qui propose des vêtements grossesse et allaitement, Envie de fraises (avec toute une boutique de puériculture), 1 et 1 font 3 ou encore Véronique Delachaux (qu’on trouve dans les magasins Jacadi, avec des prix en rapport). Enfin on peut aussi citer des marques spécialisées dans le bio/équitable (d’ailleurs certaines des marques pré-citées en proposent aussi), même si leurs collections sont souvent moins fournies, surtout pour les bas, et que les prix sont à l’avenant : voir par exemple chez Lunabulle ou chez Natiloo. Et pour finir une marque un peu particulière destinée aux futures mamans qui gardent la ligne et n’ont pas peur de s’habiller comme Catwoman (sans la queue, je vous rassure) : Oef.

Evidemment je ne suis rémunérée par aucune de ces marques et le but n’est pas de leur faire de la pub gratuite mais d’éviter une raison de déprime (genre « j’ai rien à me mettre je suis difforme ») à d’autres gros bidons. N’hésitez pas à partager vos bonnes adresses en commentaire, la liste est loin d’être exhaustive.

(Illustration : tenue traditionnelle de la femme enceinte dans les années 1970)

La lingerie de maternité

mercredi, mai 13th, 2009

bridgetjonespanties490 Les futurs et jeunes parents, soucieux de faire et d’avoir ce qu’il y a de mieux pour la prunelle de leurs yeux, sont assaillis de propositions marketing en tout genre. Il y a de vraies bonnes idées et pas mal de gadgets. Bien sûr, selon les situations et les personnes, la même chose apparaîtra inutile ou au contraire indispensable. Ceci étant dit, venons en au fait. Personnellement, je n’ai acheté aucun sous-vêtement pour femme enceinte.

D’abord les culottes et strings : à moins de porter habituellement des gaines à la Bridget Jones (cf photo), la plupart des slips et autres ont la taille suffisamment basse et l’élastique assez lâche pour passer en dessous du bide. En prime il faut savoir que les sécrétions vaginales peuvent augmenter et changer pendant la grossesse et vous ruiner vos dentelles. Mieux vaut attendre le post partum, après le petit retour de couches, pour refaire votre collection de culottes (et ça aide pour se sentir plus sexy à une période où on n’est pas au top).

Ensuite les soutiens-gorge : je ne vois pas trop l’intérêt d’un soutien-gorge « de maternité ». D’allaitement, oui, mais pour la grossesse ? Personnellement j’ai été plus que très généreusement dotée par la nature, et Dieu merci mes seins n’ont quasiment pas bougé pendant la grossesse, donc j’ai pu continuer avec mes vieux soutifs. A noter que la cage thoracique s’élargit quand même, mais les élastiques se détendent et on peut jouer aussi avec les différents réglages. Si vous avez vraiment besoin de changer de soutien-gorge, soit taper dans une gamme « classique » (et pas forcément hors de prix, pour quelques mois pas besoin de qualité inusable) soit acheter directement un soutien-gorge d’allaitement (si vous avez l’intention d’allaiter bien sûr), même s’il n’est pas sûr qu’il soit à la bonne taille. Ceci dit, en matière d’allaitement, il faut savoir que le volume des seins peut varier au cours de l’allaitement : Lolo Ferrari pendant la montée de lait, Pamela pendant les débuts d’allaitement, et Salma Hayek après quelques semaines/mois (progression indicative, ça va bien sûr beaucoup dépendre des cas).

Enfin les collants : pour le coup l’idée n’est pas bête mais on peut aussi porter des bas top (ceux qui tiennent tout seuls). C’est une question de goût et d’habitude me semble-t-il, mais en tout cas l’effet est non négligeable sur le futur papa !

Pour tout ce qui est pyjamas et chemises de nuit, je ne peux pas vous dire, je dors comme Marylin (mais sans Chanel)…

Et vous, vous avez porté quoi ?

Braqueuse à gros bidon

vendredi, août 1st, 2008

Petites brèves d’actu :

Heureusement qu’on a les allocs et la CAF en France, sinon on finirait aussi avec ce fait divers étatsunien (signalé par Alpha mummy). Une jeune femme de 20 ans, enceinte de huit mois, a tenté de braquer une banque de Floride, tandis que son complice (un bambin…) l’attendait dans la voiture. Elle portait une casquette, des lunettes de soleil et des gants de ménage. Par contre on ne sait ni ce qu’elle a utilisé comme arme ni ce qu’elle a réussi à dérober (si tant est qu’elle ait réussi). Et elle est allée directement en prison (sans passer par la case départ ni toucher 20 000 francs).

En tout cas en voilà une qui n’a pas suivi l’actualité : on ne laisse pas un enfant seul dans la voiture, même juste le temps d’aller braquer une banque ! A ce propos Peugeot a retiré une campagne de pub qui venait à point nommé. Le texte disait : « 7h42 : vos enfants sont à l’arrière pour aller à l’école – 15h37: vos enfants sont toujours à l’arrière « . Il y a un marketeur quelque part qui va avoir un gros trou sur son CV…

Et dans la série « Les Ricains sont tarés », une nouvelle émission TV : The baby borrowers (Les emprunteurs de bébé). Le principe : un couple de grands adolescents/jeunes adultes va découvrir ce que c’est d’élever un enfant. Grâce à l’émission, il passeront quelques jours à s’occuper successivement d’enfants de différents âges, du nourrisson à l’adolescent, et même de personnes âgées. Le prétexte altruiste de ce grand moment de télé réalité est de décourager les grossesses adolescentes en confrontant les jeunes à la dure réalité. Aux Etats-Unis, les lycéennes enceintes sont bien plus courantes qu’en France. Et ces derniers temps, la grossesse a le vent en poupe : toutes les stars se reproduisent, de la petite soeur de Britney à Angelina Jolie en passant par Nicole Richie et Julia Roberts. Sans parler des films comme Juno ou En cloque, mode d’emploi qui montrent les grossesses imprévues comme des aventures plutôt sympas finalement. Les adolescentes qui veulent ressembler à leurs idoles copient la coupe de cheveux, le sac à main… et le petit ventre arrondi. Un bébé est aussi une façon de donner du sens à une vie, certaines allant même jusqu’à conclure un pacte de grossesse (ou pas).

Sur Babble (in English) on peut lire une interview d’une mère qui a prêté ses enfants et d’une ado qui les a gardés. J’étais assez curieuse de voir comment elle arriverait à justifier de laisser sa fille de 6 mois pour trois jours à une émission télé. Apparemment elle a elle-même eu son premier enfant très jeune et voulait éviter à d’autres de faire la même erreur.

Bref. Je ne vais pas entrer dans le débat de l’âge de grossesse. Nous sommes dans une société où les femmes devraient faire deux enfants (un garçon et une fille de préférence, l’ordre étant laissé au choix des heureux parents), entre 25 et 35 ans. Mais il ne faut pas se voiler la face non plus : la lycéenne moyenne n’est pas équipée pour gérer le stress et les bouleversements associés à l’arrivée d’un bébé. Sans compter qu’elle risque plus de ne pas pouvoir compter trop sur le père, ce qui est quand même dommage. Enfin séparer des petits poussins plusieurs jours de leur mère pour une émission de télé, je suis désolée mais je ne comprends pas.

La listériose

mercredi, juillet 23rd, 2008

 On en parlait ce matin aux infos, alors j’en profite pour faire un petit point sur le sujet, d’autant plus que je constate que la plupart des femmes enceintes que je connais n’a que des idées très vagues sur le sujet.

La listériose est une infection provoquée par la bactérie Listeria monocytogenes (d’où son nom, pas très originaux ces scientifiques). La maladie est bénine chez les personnes en bonne santé (quelque chose entre pas de symptôme et une grippe) mais peut avoir des conséquences dramatiques pour une femme enceinte, ou plus exactement pour son bébé. L’infection peut en effet entraîner une fausse couche ou un accouchement prématuré, avec un bébé souvent mort-né ou gravement malade. C’est pourquoi on recommande aux femmes enceintes de consulter immédiatement en cas de fièvre supérieure à 38.5°C, puisque c’est un des symptômes de cette infection (mais de beaucoup d’autres aussi, ne voyez pas déjà le pire si le thermomètre s’affole). Une antibiothérapie est alors mise en place, mais il est difficile de trouver des chiffres sur le succès du traitement. Contrairement à la toxoplasmose ou à la rubéole (autres infections craintes par le gros bidon), on ne peut être ni immunisé ni vacciné.

Le meilleur traitement est donc la prévention, puisque la principale voie de contamination est l’alimentation.  Je vous livre telles quelles les recommandations de l’Institut de veille sanitaire (InVS) :

1- Listeria monocytogenes résiste au froid mais est sensible à la chaleur. Or parmi les aliments les plus fréquemment contaminés par L.m., certains sont consommés sans cuisson.

La consommation de ces aliments à risque en l’état doit être évitée :
   – éviter de consommer des fromages au lait cru (ainsi que le fromage vendu râpé) ;
   – éviter la consommation de poissons fumés, de coquillages crus, de surimi, de tarama, etc.
   – éviter de consommer crues des graines germées telles que les graines de soja

L.m peut également contaminer, lors de leur fabrication, des produits qui subissent une cuisson au cours de leur préparation mais sont ensuite consommés en l’état. Si la contamination de ces produits intervient après l’étape de cuisson, ces produits présentent le même risque que des produits crus
contaminés.

Il s’agit pour l’essentiel de produits de charcuterie :
   – éviter les produits de charcuterie cuite tels que les rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée, etc.
   – pour les produits de charcuterie type jambon, préférer les produits préemballés qui présentent moins de risque d’être contaminés.

Note de la PP : On voit donc que la congélation ne débarrasse pas de la bactérie (qui comme la plupart de ses congénères résiste sans problème à des températures de -80°C).  On voit aussi que les aliments incriminés ne posent plus de problème s’ils sont cuits : non au saumon fumé sur son blini, oui à la quiche saumon fumé-épinard, non au toast de foie gras, oui à la poularde farcie au foie gras. Et si vous avez des envies irrépressibles de jambon, saucisson et autres, prenez les aliments industriels emballés qui sont stérilisés par irradiation plutôt qu’à la coupe chez le boucher du coin. Pour info, la charcuterie Monop est de très bonne qualité (et je suis TRES difficile en jambons).

2- Listeria monocytogenes est ubiquitaire, les aliments sont contaminés par contact avec l’environnement :
   – enlever la croûte des fromages ;
   – laver soigneusement les légumes crus et les herbes aromatiques ;
   – cuire les aliments crus d’origine animale (viande, poissons, charcuterie crue telle que les lardons).

Ces mesures sont suffisantes pour éliminer les germes qui se trouvent en plus grande quantité en surface de ces aliments. Les steaks hachés, qui sont des aliments reconstitués (et pour lesquels cette notion de contamination en surface ne peut être retenue), doivent impérativement être cuits à coeur.

Note de la PP : dommage pour le steack tartare aller-retour et les sushis.

3- Afin d’éviter des contaminations croisées (d’un aliment à l’autre) :
   – conserver les aliments crus (viande, légumes, etc.) séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
   – après la manipulation d’aliments non cuits, se laver les mains et nettoyer les ustensiles de cuisine qui ont été en contact avec ces aliments.

Note de la PP : Donc on coupe les carottes pour l’entrée avant de débiter ses escalopes de poulet crues si on ne veut pas laver la planche entre les deux.

4- Les règles habituelles d’hygiène doivent également être respectées :
   – les restes alimentaires et les plats cuisinés doivent être réchauffés soigneusement avant consommation immédiate ;
   – nettoyer fréquemment et désinfecter ensuite avec de l’eau javellisée son réfrigérateur ;
   – s’assurer que la température du réfrigérateur est suffisamment basse (4°C) ;
   – respecter les dates limites de consommation.

Note de la PP : A la télé, la dame de l’InVS (qui est ma copine !) a notamment expliqué qu’une fois ouverts il fallait rapidement consommer les aliments (dans les 2-3 jours). Et -faut-il le rappeler ?- on consomme rapidement un produit décongelé et on ne le recongèle pas (sauf s’il a été cuit entre temps ; ex : vous utilisez des oignons surgelés dans votre tagine, vous pouvez quand même congeler le reste de tagine, surtout après deux heures de cuisson) !

Je précise aussi qu’à mon avis ce sont ces recommandations-là qui font autorité. La connaissance des contaminations alimentaires n’est pas vraiment le boulot des sages-femmes et gynécologues, c’est celui d’agences comme l’InVS ou l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), qui est chargé de la communication vers le grand public, propose un certain nombre de brochures très bien faites (plus que les deux autres, qui sont moins accessibles je trouve) sur tous les sujets de santé (alimentation, alcool, dépression, SIDA, etc). Si vous avez un doute sur un aliment, c’est à mon avis vers ces instituts qu’il faut se tourner. Par contre, si vous craignez qu’il ne soit trop tard, c’est bien sûr le médecin ou la sage-femme qui vous suit qu’il faut consulter.

Si vous suivez à la lettre ces recommandations, vous risquez de vous attirer l’incrédulité, voire les moqueries de votre entourage (surtout la génération précédente chez qui ce discours de prévention était totalement absent). Il faut savoir que la listériose est un problème relativement récent qui n’existe que dans les pays industrialisés. On compte quelques centaines de cas par an en France, ce qui est évidemment très peu (même s’il y a probablement des cas non recensés car passant pour une simple crève). Dans ce contexte, certaines femmes trouvent que le risque est trop faible pour se priver de toutes ces bonnes choses, d’autant que leurs mère et/ou belle-mère leur répètent à l’envi qu’elles ont bien mangé et bu tout ce qu’elles voulaient et que leurs enfants se portent comme des charmes (ce qui n’est évidemment pas un raisonnement acceptable, l’absence de preuve n’étant pas la preuve de l’absence). Il est vrai qu’on a probablement plus de « chances » de se prendre une voiture en traversant la rue que d’attrapper la listériose en craquant sur un camembert coulant ou un plateau de sushis. Mais l’exposition à cette maladie est un risque relativement facile à maîtriser (dit celle qui a failli pleurer à une soirée où il n’y avait que des poissons crus, marinés ou en rillettes -dont elle rêvait pour apaiser ses nausées- et qui n’a mangé que des blinis). Quoi qu’il en soit, c’est comme toujours au gros bidon de peser le pour et le contre avant de se jeter sur le saumon fumé (ou de passer Noël aux carottes râpées -bien rincées, attention !), mais au moins avec les recommandations à jour : pas très logique de se priver de camembert si on se gave de foie gras à côté. Un de ces quatre il faudra que je vous parle toxoplasmose aussi (mais ça m’a semblé moins urgent car celles qui sont immunisées ne sont pas concernées).

Et si vous voulez tout savoir sur Listeria et la listériose, un topo complet est disponible ici (c’est là que j’ai trouvé la jolie photo de la bête).

La question du jour

jeudi, juin 12th, 2008

Pourquoi les femmes enceintes ont-elles cette irritante manie de se caresser le bidon d’un air extatique ?

Si vous avez déjà été enceinte (ou l’êtes actuellement) vous avez évidemment la réponse, mais je sais qu’il y a des nullipares (pas très joli ce mot), voire des nulligestes (pas beaucoup mieux), et même des hommes (mais si, mais si) qui traînent par ici. En plus ces derniers n’ont pas été très gâtés par le billet d’hier.

Donc comme beaucoup de monde, je me disais que je ne me caresserais pas la bedaine à tout va le jour où il y aurait un petit habitant dedans (autre qu’un ver solitaire… hmm vient me voir petit ténia, et faire de moi la plus belle en maillot…). Sauf que. Quand le petit habitant commence à manifester sa présence en remuant son adorable petit fessier (au lieu de se faire remarquer en faisant vomir tripes et boyaux à sa pauvre mère), le réflexe est incoercible : on répond avec sa main. Et puis le schtroumpf se manifeste de plus en plus souvent (même si ça dépend aussi des poussins), et à chaque fois sa mère ne peut pas s’empêcher de lui faire un petit coucou. C’est comme ouvrir la bouche quand on met du mascara, c’est comme Sega : c’est plus fort que toi.

A force, quand le poussin commence à prendre sérieusement ses aises, il arrive aussi qu’on ne soit plus vraiment en train de se caresser le ventre avec bonheur mais plutôt en train de recadrer ce rroognntuudjuuu de petit envahisseur qui semble aimer se coincer les pieds dans nos côtes (se reconnaît à l’air plus du tout extatique de la future maman).

Vous l’aurez compris : ce n’est pas vraiment le ventre que la femme enceinte touche, c’est le bébé. J’espère que la prochaine fois que vous en surprendrez une en flagrant délit vous ne la prendrez pas pour une narcissique égocentrique…

Je suis prioritaire !

jeudi, mars 20th, 2008

priorité bidon  Aujourd’hui une grande question : la femme enceinte d’un mois mérite-t-elle qu’on lui laisse la priorité (à la caisse, pour s’asseoir dans le métro…) ? Ou est-elle une mythomane qui tente éhontément d’usurper d’intolérables privilèges au détriment des honnêtes citoyens ? Si vous traînez sur ce blog, c’est qu’a priori vous avez été concerné(e) de près, et vous connaissez exactement la réponse. Mais quand je vois certaines des requêtes qui ont mené ici, je vois que le lectorat est varié et me dis qu’il ne serait pas plus mal de remettre les pendules à l’heure.

On croit souvent que ce qui fatigue la femme enceinte c’est d’avoir plusieurs kilos accrochés dans le bide 24 heures sur 24. C’est vrai, c’est fatigant. Mais ça n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il y a beaucoup d’autres choses qui sont épuisantes, et cela commence très tôt. Dès que les hormones entrent en jeu les problèmes commencent :

  • sommeil : au premier trimestre surtout, l’afflux de progestérone provoque un début d’hibernation chez petit-bidon-deviendra-grand. On a perpétuellement envie de dormir, on est épuisée.
  • nausées : celui qui a dit « matinales » devait être un homme qui ne savait forcément pas de quoi il parlait. Les nausées commencent effectivement le matin dès que la conscience se rebranche, et durent jusqu’au soir, au moment où on sombre enfin dans les bras de Morphée. Même s’il est 18 heures, prenez garde, la femme qui vous regarde avec des yeux de cocker à la caisse du supermarché va peut-être vomir sur vos chaussures.
  • pipiiiiiii : oui les envies continuelles d’uriner peuvent commencer dès le début de la grossesse

Il y a aussi le léger hic d’avoir un petit parasite branché sur vous. Très rapidement le volume sanguin augmente (jusqu’à 1 litre supplémentaire en fin de grossesse) pour pouvoir satisfaire les besoins du poussin. La fréquence cardiaque augmente pour compenser. Résultat :

  • essoufflement : monter un escalier devient une escalade digne de la face nord du Mont Blanc
  • anémie : avec à la clé petits malaises genre oups je m’écroule

On peut aussi avoir soit de l’hyper- soit de l‘hypotension. J’ai testé la deuxième possibilité, c’est du style je prends ma douche assise parce que debout c’est trop fatigant. Alors 15 minutes de métro debout, pensez-vous, une paille… Il y a aussi l’option hypoglycémie, un peu du même style.

Ajoutons enfin que psychologiquement le premier trimestre est éprouvant : les risques de fausse couche étant les plus importants à ce moment, on n’ose pas trop parler de sa grossesse de peur qu’elle ne tourne court. Et du coup à la moindre tension dans le ventre on se voit déjà perdre son poussin.

Pour les futures pondeuses, rassurez-vous, toutes ces joyeusetés sont en option, vous n’êtes pas obligées de tout cumuler. Certaines restent fraîches comme la rose pendant ce premier trimestre si redouté.

J’ai un poussin qui fait maintenant plus de 9 kilos, et je le porte régulièrement pour me balader. C’est lourd, c’est fatigant. Mais bien moins épuisant qu’être enceinte de deux mois. Je peux vous dire que les premières personnes à céder leur place sont les femmes qui ont des enfants, parce qu’elles savent. Alors si une femme au ventre non proéminent vous demande de la laisser passer, de la laisser s’asseoir, ne la regardez pas comme une hystérique mythomane. Personne n’aime quémander une faveur, quand on en est au point de demander à passer c’est qu’on est vraiment mal. Et personne n’aime qu’on lui vomisse sur les chaussures, donc c’est gagnant-gagnant…

Ce billet a eu l’insigne honneur d’être relu et corrigé par la poule accoucheuse, sage-femme distinguée de son état, que nous espérons revoir bientôt dans cette basse-cour pour faire plus ample connaissance.