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La poule pondeuse passe en machine

mercredi, mars 3rd, 2010

lave-linge-rose-girly Nous avons commencé les couches lavables avec Pouss1. Or quand on a commencé à remplacer le jetable par du lavable, ça devient contagieux. Toute la famille est donc touchée peu à peu, sauf le Coq qui résiste encore et toujours à l’envahisseur (en même temps il n’utilise pas grand chose de jetable, vous verrez qu’il n’est pas vraiment concerné par les items listés ci-dessous). J’ai commencé par remplacer mes cotons à démaquiller par les lingettes lavables de Clairette (dont j’ai bien sûr tout un stock pour les fesses des poussins, mais dans des couleurs différentes), c’est tout doux, ça va dans le panier à linge sale au lieu d’aller à la poubelle, super facile pour celles qui veulent commencer en douceur. Même Elisabeth peut y arriver sans se sentir esclavagisée. Ces dernières semaines, le post-partum étant une période où on a une fâcheuse tendance à couler d’un peu partout, je me suis donc équipée en lavable pour éponger les fuites.

  • Problème n°1 : les lochies. Pour ceux et celles qui ignorent ce détail poétique, les suites de l’accouchement permettent de rattraper les neuf mois d’aménorrhée avec des pénalités de retard. Donc on saigne pendant deux à trois semaines minimum. Les protections internes (tampons, coupe menstruelle…) ne sont pas recommandées juste après l’accouchement (risques d’infection, sans compter que le périnée n’est pas forcément capable de les tenir) donc c’est serviette ou serviette. J’ai constaté après la naissance de Pouss1 que le port continu de serviettes jetables pendant si longtemps était irritant, c’est d’abord dans cette optique que j’ai voulu essayer le lavable (plus qu’à visée écologique). J’ai trouvé mon bonheur à l’atelier déli-K, où les serviettes sont à prix très raisonnable et ont un tissu coloré : je voulais éviter l’effet blanc qui devient gris avec des auréoles, peu ragoûtant. On les fixe avec une pression au niveau des ailettes, ça tient plutôt bien (et au moins quand ça bouge on ne se trouve pas avec une épilation imprévue par la bande autocollante). Pour l’entretien, je les rince rapidement à l’eau froide avant de les mettre dans un seau avec les couches sales. Quand on a un (voire deux) enfants en lavables ça ne change pas grand chose au turnover de linge et de lessives. Ce n’est pas le comble du pratique, clairement pas idéal pour aller au boulot, mais pour le post partum on ne va généralement pas bien loin donc ça ne m’a pas dérangée. Et le tissu est vraiment plus doux et agréable que n’importe quel voile spécial. Donc je suis contente de mon petit achat, même si ça ne vaut pas la coupe qui reste de très loin ma protection favorite, tellement elle est pratique et confortable.
  • Problème n°2 : les fuites de lait. Solution : des coussinets d’allaitement. Il en existe des jetables (je recommande les Nuk et les Avent, j’en avais testé une tripotée pour Pouss1) et des lavables. Pour la version réutilisable, j’ai testé ceux de l‘atelier déli-K (très bien et vraiment pas chers) et des Popolini « stay dry » que j’aime moins (le tissu style nid d’abeille imprime sur la peau…). Certes ils n’ont pas de petit autocollant pour se fixer au soutien gorge mais ils tiennent bien. Ceci dit j’ai vraiment moins de fuites et d’écoulements intempestifs pour cet allaitement que pour le précédent donc mon test n’est pas en conditions aussi extrêmes. J’avoue être tentée par les LilyPadz, quelqu’un a essayé ?

Par contre, grâce à un régime spécial à base de chocolats à la crème brûlée (merci Ficelle) et de Côte d’Or lait amandes caramélisées avec une pointe de sel, je n’ai pas eu de baby blues donc je ne pleure pas : pas besoin de mouchoirs en tissu. Je compte écrire à la CPAM avec mes factures de chocolat ceci dit.

Quant à Pouss2 il est plus ou moins à 100 % en couches lavables depuis qu’il a 3 semaines environ. Avant de vous exposer mon choix pour lui, voici le contexte : Pouss2 est un beau gabarit qui pousse vite, il est au dessus des courbes supérieures du carnet de santé. De mon côté, je suis en congé pour quelques mois (donc j’assure 90% des changes) et j’ai un beau lot de Ptit en un taille 2 (à partir de 8 kg) acheté pour son frère (lequel les porte toujours mais j’en ai assez pour partager, et surtout j’espère qu’il va finir par passer aux slips). Tout cela fait que je ne veux pas faire de gros investissement dans la taille 1 qui risque de ne pas durer très longtemps. Donc après avoir répété à l’envi que les couches lavables d’aujourd’hui n’avaient plus rien à voir avec les langes de nos grands-mères j’ai choisi… les langes de nos grands-mères. Sauf que je ne les brosse pas, ne les fais pas bouillir et ne les repasse pas. Grâce à Clemys j’ai trouvé une technique de pliage facile ici. Je mets un voile polaire (découpé par mes soins dans un coupon acheté au marché St Pierre, mais vous pouvez sacrifier un vieux pull ou plaid), je fixe avec un snappy et je rajoute une culotte de protection. Je rince le gros des selles dans le lavabo (lorsqu’il fera des trucs plus terrifiants on passera au papier de protection + WC) et la machine se charge du reste. Simple mais relativement efficace et terriblement économique puisque je tourne avec six langes que j’avais déjà et six autres rachetés pour l’occasion.

La source de dépense c’est plutôt la culotte de protection : on dit généralement qu’on peut tourner avec deux ou trois mais en réalité il n’est pas rare que les selles débordent (le lange n’est pas aussi bien ajusté qu’une couche, surtout si elle a des élastiques) et aillent se coller dans les biais et les élastiques de la culotte, c’est très pénible à nettoyer donc en ce qui me concerne c’est lave-linge direct. Donc même si je fais en moyenne une machine par jour*, il en faut bien trois ou quatre pour tourner. Le problème suivant est de trouver un compromis entre efficacité et marques sur la peau : les culottes à goussets sont plus fiables que les shortys (en plus les stacinator n’ont qu’une seule rangée de pressions, donc réglage unique) mais elles marquent plus (et ce quel que soit le modèle, j’ai testé plusieurs marques). Je suis assez contente de la culotte en polaire stacinator que j’utilise pour la nuit, avec une ptit bambou taille 2 (héritage de Pouss1), c’est parfait. Pour les sorties, j’ai -grâce à Tayazit- récupéré une sweet light (taille L, je rejoins Ficelle, c’est un peu n’importe quoi ces tailles) et une bumgenius bio, aucun problème à signaler (si ce n’est que je ne les recommanderais pas à quelqu’un qui n’a pas de sèche-linge). J’ai testé aussi le tout p’tit popotin (avec la culotte hawaïenne, trop classe), joli, efficace et pas très cher, mais adapté aux petits gabarits, je l’ai rangé avant la fin du premier mois de Pouss2. Concernant l’entretien, je dois dire qu’il n’y a que la polaire qui résiste aux taches, et les langes après lavage gardent des auréoles jaunes. Pour ma part, j’ai accepté le concept de « tache propre » (n’appelez pas la DDASS) et les langes finiront leur carrière comme chiffon pour faire les vitres et/ou comme doublure d’autres couches. De toute façon ils sont planqués sous la culotte, elle-même cachée sous les vêtements. Et puis pour les longues sorties ou occasions spécifiques j’ai bien sûr des jetables (même pas écologiques, la honte), il faut dire que les lavables ça fait plus de bazar à trimballer donc quand je veux un encombrement minimum je prends des jetables (et même, comble du péché écolo-bio, des lingettes jetables).

Pour finir un petit conseil pour acheter du lavable efficace et confortable : pour ma part je vérifie toujours qu’il y ait bien trois couches. La plus externe doit être imperméable, le plus simple c’est du PUL mais on peut aussi utiliser de la laine ou de la polaire. La couche médiane doit être absorbante : coton, bambou, microfibre, chanvre, etc. Et j’aime que la couche intérieure ait un effet « au sec », donc polaire, sherpa, minkee, suédine, soie, etc. Pour tout savoir sur les tissus jetez un œil ici par exemple.

Bref au lieu de surveiller les stocks de couche, je surveille mon stock de lessive… Et vous pouvez lire aussi les aventures de Ficelle qui s’est également mise aux couches lavables. Je vous laisse avec la mère Denis.

* Je précise qu’avec un poussin qui régurgite je dois de toute façon enchaîner les lessives : à ma connaissance il n’y a pas encore de vêtements jetables ou en toile cirée pour me libérer de la corvée… sans compter qu’il régurgite sur lui-même, mais aussi sur moi, son père, son transat…

Photo : tentant non ?

Savon d’Alep liquide

vendredi, avril 17th, 2009

alep Dans la série « j’ai testé pour vous » : le savon d’Alep liquide. Ou plus exactement en poudre à dissoudre. Si vous ne connaissez pas le savon d’Alep (très tendance pourtant !), faites donc un petit tour sur la page wikipedia consacrée au sujet.

Pourquoi cet engouement ? D’une part la composition du produit semble relativement inoffensive : huile d’olive, huile de baie de laurier et soude (sûr que la soude ça n’est pas très engageant mais en même temps si on n’en met pas on n’aura pas de savon, juste de l’huile…). En ces temps de parabenophobie et de paranoïa chimique, on peut difficilement faire plus rassurant (juste de l’eau ? mais attendez, l’eau c’est super dangereux). Et d’autre part on lui prête mille vertus notamment dermatologiques : remède souverain contre l’acné, le psoriasis, l’eczéma, les pellicules, l’érythème fessier, les candidoses, j’en passe et des meilleures (il paraît aussi qu’il peut faire revenir l’être que tu aimes et te garantir de gagner au loto ; en attendant il accepte les cartes de crédit). Je ne trouve pas grand chose pour étayer ces affirmations, si ce n’est des témoignages du style « Jocelyne H., 58 ans, Bar le Duc, a constaté que sa peau était plus belle, son jardin mieux entretenu et son mari plus fougueux depuis qu’elle utilisait le savon d’Alep ». Bon je suis un peu désagréable alors que ce savon semble avoir aidé un certain nombre de personnes ayant des problèmes de peau, mais il ne me semble pas que cela suffise à le parer de toutes les vertus (voir ici et encore ici les problèmes de ce type de raisonnement). Quoi qu’il en soit, tant mieux si ça permet à certaines personnes d’obtenir une amélioration de problèmes pénibles de façon simple et économique. Mais si vous avez des problèmes de peau importants et récurrents il vaut peut-être mieux se fier à un avis médical.

Personnellement, c’est plutôt le côté écologique de la chose qui m’a attirée. Le Coq et moi n’aimons pas trop les pains de savon et préférons les savons liquides (notamment pour se laver les mains). Même si nous avons des distributeurs pour lesquels nous achetons des recharges, ça n’est pas top. Il reste quand même des emballages et puis la fabrication de tous ces composés chimiques n’est pas terrible pour l’environnement. Donc j’ai trouvé l’idée du savon d’Alep liquide séduisante.

J’ai commandé chez Byo² (au moment de ma commande le meilleur prix) un pack Lauralep avec 5 sachets de savon d’Alep bio et un distributeur de 500 ml (chaque sachet permet de faire 500 ml de savon). A noter qu’en prime il y a 30% d’huile de laurier (si j’ai bien suivi en gros plus ce pourcentage est élevé mieux c’est). J’ai pris cette marque aussi car beaucoup de savons d’Alep liquides contiennent des additifs pas forcément nets : or a priori si on utilise ce savon c’est justement pour les éviter. Bien regarder la composition avant d’acheter : huile d’olive, huile de (baie de) laurier (au moins 15%), soude, éventuellement eau et c’est tout.

Niveau écolo, je suis un peu déçue car j’avais l’impression que les doses de savon étaient juste emballées dans de petites enveloppes en kraft mais en fait il y a aussi un sachet plastique dans l’enveloppe. Enfin ce n’est pas dramatique. Le mélange se fait sans trop de difficultés, par contre (c’est indiqué sur les sachets) il faut attendre quelques jours pour que ça devienne plus visqueux et moins liquide (au début c’est comme de l’eau). Bref pas de vraie mauvaise surprise. L’odeur est un peu particulière mais personnellement ça ne me dérange pas. Par contre le Coq n’aime pas du tout la consistance, il est vrai un peu différente de celle d’un savon liquide classique (il l’a renommé sperme de baleine). Conclusion : il a racheté du savon « classique » et nous avons deux distributeurs de savon dans la salle de bain (mais si c’est écolo…). Donc je m’en sers pour me laver les mains et aussi pour laver le Poussin (en alternance avec un autre savon spécial bébé). Pour le moment j’ai des trucs à finir mais je n’exclus pas de m’en servir aussi pour ma toilette personnelle.

Et les effets miracle ? Personnellement, je n’observe pas d’effet particulier, ni positif ni négatif. Ni le Poussin ni moi n’avons de problème de peau récurrent, mais lorsque nous avons eu l’un ou l’autre des petits soucis ça n’a pas eu d’effet discernable dans un sens ou dans l’autre. Enfin c’est quand même plus écolo et même si je ne suis pas parano des parabens (et autres EDTA)  je ne cherche pas non plus à en tartiner toute la famille à tout prix, donc je ne regrette pas mon achat.

Y sommes-nous ?

jeudi, mars 26th, 2009

humour_gag_joke_le_chat_ecologie-520x393 Une fois n’est pas coutume, on a écrit à la Poule pondeuse. Une gentille lectrice répondant au pseudo d’Ili, outre un tas de gentillesses que la modestie m’interdit de reproduire, me demande mon avis sur un texte de Fred Vargas intitulé Nous y sommes qui circule dans le grand internet mondial. Il a été écrit pour le rassemblement Europe écologie, et vous le trouverez ici. Que nous dit Fred Vargas ? En gros, les ressources de la planète sont à bout, et nous ne pouvons plus repousser la mise en œuvre de la Troisième Révolution si nous voulons survivre. Je vous l’accorde, ce n’est pas tout à fait dans les thématiques de ce blog, mais Ili me demande : qu’est-ce qui attend nos enfants ? qu’est-ce que je fais en tant que parent pour les préparer ? Déjà la modestie dont je vous parlais plus haut est largement mise à mal si quelqu’un pense que j’ai des réponses à des questions aussi essentielles et angoissantes. Cependant, il se trouve que par mon travail, je suis assez bien placée pour avoir la chance de lire et d’écouter ce que pensent les grands esprits de notre temps sur le sujet, alors je vais essayer de vous donner quelques éléments dont je dispose.

Donc est-ce que le mode de vie occidental actuel est durable ? La réponse est clairement : non. Le changement climatique par exemple est très loin d’être une blague et si on n’atteint pas un accord digne de ce nom à Copenhague au mois de décembre j’envisage l’émigration vers Mars. Est-ce que cela signifie que nous devons nous vêtir de peaux de bêtes, nous éclairer à la bougie (ou plutôt arrêter de nous éclairer, les bougies ça chauffe et ça émet des gaz à effet de serre) et manger des racines déterrées dans le jardin (bios les racines bien sûr) ? Est-ce qu’avec la crise économique il est illusoire de penser que l’écologie peut devenir une priorité ? J’ai eu la chance d’entendre il y a peu Lord Nicholas Stern, auteur du fameux rapport éponyme, et qui n’est pas la moitié d’un con, pardonnez-moi l’expression. Pour lui, la crise est au contraire l’occasion de repenser notre économie pour atteindre nos objectifs d’émissions de gaz à effet de serre. Certes cela nécessite un investissement (comprendre un effort) maintenant, mais il reste tout à fait acceptable, surtout au vu des conséquences catastrophiques qui nous attendent autrement.

Le vrai problème de notre fonctionnement économique, c’est que nous considérons comme acquises et gratuites un certain nombre de choses qui ne le sont pas. Polluer ce n’est pas gratuit, cela affecte le fonctionnement de l’environnement duquel nous dépendons (le climat, les écosystèmes…). En effet, la nature nous fournit un certain nombre de services (dits services écologiques, environnementaux ou écosystémiques) sans lequel nous nous retrouverions fort dépourvus (quand la bise fut venue) : alimentation, régulation du climat, épuration de l’eau et des sols, etc. Certains économistes ont cru que le capital manufacturé pourrait remplacer le capital naturel, mais on sait maintenant qu’il n’en est rien (il n’y a qu’à voir l’échec de Biosphere 2 qui voulait recréer un écosystème autonome en vase clos).

Vous ne comprenez rien de ce que je vous raconte ? Voilà un exemple : tout le monde connaît l’eau de Vittel (babedibidouwouaaaaaah !). A la fin des années 80, les pratiques agricoles autour de la source ont entraîné une pollution croissante de celle-ci par nitrates et pesticides. Horreur, malheur, voilà qui n’est pas très bon pour le business. La dépollution coûte cher et elle n’est pas très bonne pour l’image de la marque (de plus à partir d’un certain taux de pollution il est interdit de potabiliser l’eau). Que fait alors Vittel ? D’une part elle rachète un certain nombre de terres pour les libérer de l’emprise agricole, et d’autre part elle mobilise l’INRA et surtout son carnet de chèques (à Vittel, pas à l’INRA) pour aider les agriculteurs à mettre en œuvre des pratiques plus respectueuses de la qualité de l’eau. Résultat des courses : reconquête de la qualité de l’eau de Vittel et pratiques d’agriculture durable dans la région. Et si une multinationale investit dans les services écologiques, ce n’est pas par philanthropie ou pour assurer un avenir radieux à nos enfants mais parce que c’est RENTABLE.

Donc à mon humble avis, le problème est que nous ne payons pas le vrai prix des choses. Certes il y a des taxes environnementales qui existent mais il faut prendre en compte l’impact d’un produit de sa création à sa dégradation (c’est le principe des analyses de cycle de vie). Quelle quantité d’eau faut-il pour le fabriquer ? Quelle quantité d’eau faut-il épurer à cause de lui ? Quelle quantité de gaz à effet de serre sont émis ? Tout cela a un prix très réel, et s’il est pris en compte les produits et pratiques à plus faible impact environnemental deviendront largement rentables. Idéologiquement cela fait grincer des dents, mais c’est finalement de mettre un prix sur ce que la nature nous offre qui peut la sauver (ou plus exactement sauver la nature plus ou moins telle que nous la connaissons, la nature de façon générale s’en sortant très bien sans l’homme). Cela n’est bien sûr pas la seule approche à mettre en oeuvre (ça n’empêche pas de protéger aussi la nature juste parce qu’on la juge inestimable) mais elle est cruciale. Si ça vous intéresse, jetez donc un oeil à la page wikipédia sur l’économie de l’environnement, ou encore à ce discours de Robert Barbault sur la biodiversité.

Et concrètement ? Personnellement je n’attends pas le Grand soir ou quelque chose du genre, ça ne marche pas comme ça. Je n’aime pas les idéologies qui tentent de faire rentrer le monde dans un cadre étroit d’où il finit tôt ou tard par déborder, et rarement sans faire de dégâts. Je suis assez déçue que les seuls partis ou mouvances politiques à avoir vraiment pris conscience du problème de l’environnement l’aient fait avec une vision d’extrême gauche qui ne me semble pas compatible avec la réalité d’un gouvernement (ce qui me pose de gros problèmes au moment de déposer mon bulletin de vote dans l’urne, même si ça ne m’empêche pas de le faire quand même). D’ailleurs à ce propos je vous conseille grandement de lire Prendre soin du monde d’Emmanuel Desjardins (pas le temps de vous en parler maintenant mais si ça vous intéresse je ferai un billet dessus plus tard). Je pense que c’est à chacun d’entre nous de prendre conscience de tout cela, pas forcément de militer mais plutôt de s’informer, de réfléchir et de peser ses décisions. Malheureusement la vague écolo fait qu’on tend à repeindre en vert tout et n’importe quoi : par exemple au supermarché l’autre jour j’avais le choix entre des poires bio suremballées venant d’Argentine ou des poires pas bio en vrac françaises. Devinez ce que j’ai choisi. Et de l’autre côté il y a aussi les démagos de tout poil qui ne reculent devant aucune approximation, exagération, propagande ou manipulation pour faire passer leur message. J’ai beau être abonnée à un panier bio-solidaro-équitable de légumes bizarres (ignames quelqu’un ?) et faire partie des gens qui souhaitent de profonds changements dans l’agriculture, la bande-annonce de Nos enfants nous accuseront (à laquelle vous n’avez pu que difficilement échapper) m’a fait hurler (voir ici pourquoi, par exemple, même si je ne souscris pas au look ravageusement sexy de l’auteur).

Mais quoi qu’il en soit, je pense que de plus en plus nous devrions nous poser la question pour tout ce que nous faisons, achetons, etc : est-ce qu’il y aurait une alternative plus écolo ? Est-ce qu’elle me conviendrait ou pas ? Voilà ce que chacun de nous peut faire, à sa petite échelle : tenter de limiter son impact environnemental pour laisser une situation un peu moins pourrie à nos enfants que celle que nous ont refilée nos parents, et leur apprendre à faire de même. Il est certain que nous ne pourrons pas vivre comme nos parents ou nos grands-parents, mais ça ne veut pas dire non plus que nous devons retourner à l’âge de pierre. Au contraire, il nous faut inventer de nouvelles technologies, de nouvelles façons de faire (même si ça peut passer par réactualiser de vieilles idées, comme la géothermie par exemple, déjà utilisée dans la Rome antique !). Il me semble que ça c’est résolument moderne.

(Image : tout le monde connaît le Chat non ?)

Soufflons un peu

jeudi, décembre 4th, 2008

Après les débats intellectuels de ces derniers jours, nos neurones de ménagères de moins de 50 ans commencent à faire des nœuds. Pour les dénouer dans la joie et la bonne humeur, je vous propose :

  • The animals save the planet : un site de petites vidéos d’animation qui donnent des conseils écolos. Parfait pour entraîner les enfants à l’écologie ET à l’anglais, mais ne venez pas vous plaindre quand Junior vous demandera pourquoi vous laissez la chaîne hifi en veille/utilisez encore des sacs plastiques/etc, le tout dans la langue de Madonna Shakespeare. Merci à Anne du tuyau !
  • La vie des animaux selon les hommes : une vidéo totalement non instructive, mais relativement loufoque :

(peut être regardée sans le son, je dis ça pour les parents qui bossent…)

Maternage, écologie et féminisme

mardi, décembre 2nd, 2008

L’article de Marianne a jeté un pavé dans la mare : et si le maternage et l’écologie étaient anti-féministes ? La question est intéressante, mais hélas tellement mal traitée qu’on ne peut pas en ressortir grand chose. Caricatural, l’article est entièrement à charge et aligne les contre-vérités et les approximations, sans nuance ni conscience de la complexité de la situation. J’ai beaucoup de respect pour Elisabeth Badinter, mais là elle est franchement à côté de la plaque. Au-delà de la méthode déplorable (dans la flopée de commentaires sur le site du magazine, une des femmes interviewées se plaint que la « journaliste » ait déformé ses propos), le problème sous-jacent à mon avis est d‘opposer a priori le bien-être de l’enfant à celui de la mère. Ou la femme se sacrifie pour sa progéniture, ou au contraire elle la sacrifie à l’autel de son égoïsme. Et selon les époques, le balancier passe de l’un à l’autre, mais c’est toujours plus ou moins l’un OU l’autre. Eh bien moi je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas optimiser les deux à la fois. Ne dit-on pas que l’enfant a besoin d’une mère épanouie pour s’épanouir ? Et à l’inverse, croit-on vraiment qu’une mère sera heureuse si ses enfants sont malheureux ?

Regardons un peu plus au Nord : les pays scandinaves sont réputés à la fois pour leur avancée en matière de droits des femmes (les Parlements les plus féminisés du monde en 1999 sont ceux de la Suède avec 42% de femmes, du Danemark, de la Finlande et de la Norvège, la France n’étant que 52ème avec 10,9 %) et des droits de l’enfant (pionniers dans les lois d’abolition de la fessée, plus de 90% d’allaitement maternel). Et en plus ils sont écolos. Si vous ajoutez à cela que les gens y seraient heureux (alors que l’hiver là-bas doit être encore plus déprimant qu’ici), que leur modèle socio-économique fait baver le reste de la planète, et qu’ils ont inventé Ikea, on finit par se dire qu’il faudrait peut-être tenter de s’en inspirer, non ? Alors certes tout n’est pas directement transposable chez nous, notamment pour l’écologie et le modèle socio-économique, mais concernant la périnatalité ? Les taux de natalité par exemple sont comparables, aux alentours de 2 enfants par femme si on en croit cette carte (même si moins élevés qu’en France qui est vice championne d’Europe). Et cette étude nous indique que la France comme les pays scandinaves est un des rares endroits d’Europe où les femmes sont à la fois très présentes dans le monde du travail et (relativement) très fécondes.

Une autre hypothèse sous-jacente qui me pose problème, c’est qu’on suppose que les clés du bonheur sont universelles. Il y a évidemment un socle commun (genre mieux vaut être riche et en bonne santé que pauvre et malade…), mais le paradis des uns peut tout à fait être l’enfer des autres. A toute mère (ou future mère) qui se pose la question de travailler ou de se consacrer à ses enfants, je suggère de lire cet article publié sur le blog des (Z)imparfaites. C’est une histoire de tripes : on le sent ou on le sent pas. Dans les deux cas, il ne faut pas se forcer. Le problème étant que même si nous vivons dans un pays où notre liberté individuelle est à peu près garantie, le choix n’est pas toujours vraiment possible. Comment retourner au travail si vous ne trouvez pas de façon satisfaisante de faire garder vos enfants ? Et comment s’y consacrer exclusivement si ça implique des fins de mois difficiles ?

Ce qui aliène les femmes, ce n’est pas d’allaiter ou de donner le biberon, ce n’est pas de rester avec leurs enfants ou de faire son trou dans un monde du travail fait par et pour les hommes.  C’est qu’on leur dise d’emblée quoi faire ou ne pas faire, qu’on les prive de faire elles-mêmes des choix mûrement réfléchis (ou du fond de leurs tripes, ça marche aussi), soit parce qu’elles n’ont pas toutes les informations, soit parce que certaines options leur sont en pratique interdites.

Et surtout, surtout : où sont les pères dans ces débats ? Voilà ce qui me gêne dans le terme de maternage : ça n’implique que la mère. Les Anglo-saxons parlent d’attachment parenting, nous devrions plutôt parler de parentage (mais c’est assez moche). OK, ce sont les femmes qui ont les utérus et les seins, mais il n’y a pas que ça ! Qu’une mère allaite n’empêche pas le père de prendre le bébé en peau à peau, de le porter, de dormir avec lui, de le laver, de lui changer ses couches (et de les laver…), de lui faire des purées, de le consoler, de le câliner et encore bien d’autres choses ! Tant qu’ils ne sont pas conflictuels, les liens d’attachement peuvent tout à fait se cumuler : un enfant peut être attaché à sa mère, à son père, à sa nounou, à ses grands-parents… Au risque de passer en mode bisounours : l’amour se multiplie, il ne se divise pas.

Les pères ont une grande responsabilité, car certains aménagements du monde du travail (temps partiel, congé parental, etc) ne deviendront vraiment acceptables et acceptés que quand ils ne seront plus que des histoires de bonnes femmes, mais quand les hommes s’y mettront aussi. Pour cela, il faut aussi que nous (les femmes) leur laissions prendre leur place, qu’on accepte qu’ils ne sont pas nos clones mais que même s’ils font les choses à leur façon, au moins ils les font !

Finalement je vois que je n’ai pas beaucoup parlé d’écologie, mais en fait je ne vois pas bien le rapport. Il est clair que beaucoup de femmes, et de couples, connaissent une vraie prise de conscience à l’arrivée de leur premier enfant, et tant mieux ! Je ne suis pas une militante acharnée, loin de là, mais travaillant pour l’Etat dans le domaine de l’environnement je peux vous confirmer que oui, l’écologie est un vrai problème, et que non, le changement climatique n’est pas un mythe (et qu’on peut encore tenter d’en limiter l’ampleur). Et à mon humble avis, une fois que le coût réel d’un certain nombre de produits sera intégré (c’est-à-dire la compensation pour les dommages causés à l’environnement tout au long du cylce de vie des produits), nous reverrons en profondeur notre façon de faire. On peut se planter la tête dans le sable et attendre de se prendre le changement de plein fouet, ou s’y préparer progressivement, en tentant de modifier en douceur quelques habitudes. Je ne dis pas ça pour vous faire la morale et vous culpabiliser (d’ailleurs moi-même je suis très loin d’être Ste Ecolo), mais parce que c’est inéluctable. Et nous faisons tous les jours l’expérience que ce n’est absolument pas incompatible avec une vie professionnelle.

Demain je vous ferai part de quelques idées pour améliorer la vie des femmes ET des enfants à la fois.

Le papier de protection

vendredi, novembre 7th, 2008

Aujourd’hui un article spécial pour les laveuses et laveurs (il doit bien y avoir des mâles laveurs quelque part non ?). Je parle de ceux qui sont revenus 40 ans en arrière et qui mettent des couches lavables sur les fesses de leurs chérubins. Notez que je suis ravie de faire partie de cette catégorie : ça me fera des économies en crème anti-ride. Donc ça faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé de mes merveilleuses couches lavables.

J’ai à peu près réussi à venir à bout de mes difficultés initiales. En prime depuis quelques semaines, nous avons un nouveau lave-linge avec une fonction sèche-linge, c’est bien pratique surtout à l’intersaison (plus de chaleur du soleil et pas encore de chaleur des radiateurs). Et ça fait le linge doux, doux, doux (surtout le bambou, un vrai plaisir). J’ai aussi arrêté de rincer systématiquement les couches avant de les mettre dans le seau-poubelle ; à la place je choisis un cycle de lavage avec prélavage mais je ne mets de la lessive que pour le lavage : ça permet de faire un pré-rinçage de l’urine. Je dois dire que le dosage de la lessive est une affaire d’équilibrisme : j’essaie d’en mettre le moins possible mais en même temps il faut en mettre un minimum sinon il reste des odeurs sur les couches, ce que je trouve insupportable. Le bicarbonate de soude (suggéré par Rozen) aide mais ne suffit pas. Pour le calcaire, c’est pas super écolo-bio mais le truc qui fait des miracles c’est l’anti-calcaire de base, celui avec un gros « 1 » dessus.

Donc pour en venir au sujet du jour : le papier de protection. Vendu comme THE révolution de la couche lavable qui fait que ça n’a plus rien à voir avec l’enfer vécu par nos mères/grands-mères, je trouve qu’en pratique ça n’est pas tout à fait ça. Je vous rappelle le concept : on met le papier entre la couche et les fesses, s’il y a une selle on le jette avec dans les WC, sinon on le lave avec la couche. Le papier est 100% biodégradable. En théorie on peut le réutiliser 3 ou 4 fois. Au début je m’amusais donc à déchirer un coin du papier après chaque lessive pour savoir à combien j’en étais, pour le jeter quand les 4 coins étaient déchirés. ça m’a vite gonflée et maintenant je les réutilise jusqu’à ce qu’ils se déchirent, et je ne vois pas de différence flagrante d’efficacité. Du coup j’en ai une consommation très limitée, c’est déjà ça. 

Parce que puisqu’on parle d’efficacité… Il faut savoir que le papier n’a ni la forme ni la taille d’une couche standard. Donc une fois qu’on le case tant bien que mal, en le plissotant sur les côtés, autant vous dire que le papier n’a plus qu’une idée : aller faire un joli petit tapon au fond de la couche. Conclusion : à moins que votre poussin ne fasse une petit crotte de lapin, il n’en attrape qu’une petite partie. Le reste est collé sur la couche, joie et bonheur (sans compter ce qui reste sur les fesses du poussin, mais c’est une autre affaire). J’ai des couches à poche dont l’intérieur est entièrement en polaire (celles-là), ce qui fait que ce n’est pas trop difficile à nettoyer (ça part bien à la douchette). Mais pour ce qui est d’éviter de mettre les mains dans le caca, bof bof. Si vous utilisez le système classique couche + culotte de protection, on peut rabattre ce qui dépasse de papier entre la couche et la culotte pour le coincer, il paraît que ça ne marche pas trop mal. Par contre c’est impossible avec une couche tout en un (TE1) : il faut savoir que le papier qui dépasse de la couche va entraîner des fuites par capillarité. Je le coince donc dans la fente de la poche de la couche, c’est mieux que de ne rien faire mais ça n’est quand même pas idéal. 

Ensuite même si le papier retient le plus gros, il faut savoir que le caca de bébé est capable de TOUT, y compris de passer à travers le papier (en ce qui me concerne, j’en ai déjà vu traverser le papier -même neuf- ET la couche de polaire pour faire des taches sur l’insert). Et encore, je n’ai pas tenté avec un bébé allaité, étant passée aux lavables sur le tard. A ce propos, il existe plusieurs sortes de papier de protection : celui en rouleau est particulièrement recommandé pour les bébés allaités (mais je n’ai testé que les boîtes Popli, je ne peux pas vous dire ce que ça vaut).

On peut remplacer ou doubler le papier par un voile polaire, qu’il suffit ensuite de secouer au-dessus des WC pour faire partir le caca. Notez que vous pouvez facilement le découper vous-même dans un coupon de polaire/un vieux plaid ou pull en polaire : il n’y a rien besoin de coudre. Par contre la technique de secouer au-dessus des WC, j’ai essayé, et je ne dois pas avoir le coup de main parce que ça se décolle très très mal, voire pas du tout (et si on secoue trop fort, soit on trempe le voile dans l’eau des WC -avec laquelle ensuite on s’asperge façon eau bénite-, soit on balance des petits bouts de caca partout). Bref je ne suis pas franchement convaincue. N’hésitez pas en commentaires si vous avez des trucs !

Sinon un dernier petit truc pour la route : l’autre jour on était en dèche de culottes de protection pour la nuit (ce ne sont pas les mêmes couches que pour le jour), et j’ai pris une de mes couches de bain à la place : nickel. Il faut savoir en effet que l’aération de la culotte de nuit la journée ne suffit pas toujours à en faire partir l’odeur d’urine (en fait j’ai l’impression que ça dépend de la longueur de la nuit : OK en semaine, bof le week-end), donc je la passe à la machine assez régulièrement : en avoir une deuxième n’est pas du luxe à mon avis.

Et pour ceux et celles qui se tâtent, n’hésitez pas à essayer, en achetant ou louant quelques couches (neuves ou d’occasion). Si possible, tester plusieurs modèles différents : il faut trouver la combinaison idéale pour les parents et pour le poussin. La plupart des sites proposent des kits d’essai plus ou moins importants. Certaines associations peuvent même en prêter, renseignez-vous près de chez vous. N’oubliez pas qu’on peut toujours revendre à bon prix, le marché de l’occasion étant florissant, sur Au joli popotin ou tout simplement Ebay.

Ethangelie

mercredi, septembre 3rd, 2008

Dans la série « J’en veux à votre CB », un petit article sur une boutique en ligne pleine de jolies couches lavables. Attention, si vous êtes encore aux jetables vous risquez de craquer (et sinon vous risquez de craquer aussi…). Il s’agit d’Ethangelie. Bien qu’étant déjà bien équipée en Ptits dessous, j’avais envie de tester une autre marque et l’occasion a été de vouloir mettre le Poussin en lavables aussi la nuit. J’ai en effet identifié le deuxième effet Kiss cool de mes inserts en microfibre : ils sèchent tellement vite que lorsqu’ils sont portés trop longtemps ils commencent à sécher in situ et là je ne vous raconte pas l’odeur. Donc j’aurais tendance à déconseiller la microfibre pour la nuit (à part ça c’est super quand on n’a pas de sèche-linge ni possibilité de faire sécher les couches à l’extérieur). Et je me suis reportée sur le bambou : ayant en stock une Ptit bamboo j’avais pu observer que l’odeur était bien moins pire (même si on ne peut pas dire qu’elle soit non existante non plus). C’est la galère à faire sécher, mais comme je n’en utilise qu’une par 24 heures ça reste gérable.

Pour équiper mon poussin pour la nuit, j’ai donc fait les achats suivants :

  • Une super culotte de protection : le calishort pour éviter les marques d’élastique (sauf que le mien est jaune et turquoise mais ils n’en font plus, il est collector-vintage maintenant !).
  • Deux couches « classiques » en bambou : les Calinuages… qui ne sont déjà plus proposées (voilà ce que c’est que de faire traîner ses articles… enfin encore une couche collector !). Le modèle le plus proche proposé est la Cali-bambou. Ce qui m’avait séduite était l’intérieur entièrement doublé en polaire (garantissant l’effet « au sec » pour la nuit) avec une poche pour glisser des inserts (utiles pour la nuit).

Comme la plupart des couches du site, ces articles sont taille unique 5/15 kg. Le poussin ayant bientôt 15 mois et 10-11 kg au compteur, ça me semblait parfait. Une fois la commande passée, le tout est arrivé en moins d’une semaine, rien à dire sur le sérieux de l’affaire (surtout qu’il me semble que c’est une très petite structure). Et Annick -qui gère le site- répond très vite aux questions.

Le calishort est super, aucun problème de fuite et donc aucune marque d’élastique puisqu’il n’y en a pas. Seul bémol : il n’y a que deux rangées de pressions, on est sur la plus large, j’espère que ça ira quand même jusqu’à la propreté. Enfin pour le moment aucun souci.

Les calinuages avaient l’air très bien (pas de fuite pendant les quelques essais) mais elles ont des élastiques aux cuisses un peu coriaces pour les bourrelets de mon poussin. Pas très cohérent avec le short anti-marques. J’aurais tendance à les recommander plutôt aux petits formats, le genre avec des cuisses de mouche sur lesquelles toutes les couches baillent. Mais pour le poussin Michelin, pas top. Je dois dire aussi que j’ai trouvé qu’il était plus difficile de mettre une doublure dans la poche qu’avec les Ptit en un (que nous utilisons pour la journée). Peut-être est-ce pour cela qu’elles ont été arrêtées ? Enfin du coup je suis un peu refroidie pour commander d’autres couches dans cette boutique, car je crains qu’elles ne soient pas adaptées à la morphologie de mon poussin. Si vous avez testé d’autres modèles sur ce site, je suis preneuse d’avis.

J’ai donc racheté deux Ptit bamboo natures chez Ptits dessous : on ne change pas une équipe qui gagne. Et pour le coup, elles n’ont quasiment pas d’élastiques. Au lieu de payer 1.50€ de plus pour que l’insert soit doublé en polaire, je suis allée au Marché Saint Pierre (hélas Bouchara Haussmann a fermé) acheter 60 cm de polaire dans lesquels j’ai taillé trois belles doublures et un tas de petites lingettes lavables. Hyper facile il n’y a pas besoin de coudre quoi que ce soit, ça ne s’effiloche pas. Et ça m’a coûté dans les 3€. Par contre ce n’est pas de la micro-polaire Öko-tex. Enfin nous sommes équipés pour des nuits écolos ET confortables, avec une odeur tolérable, que demande le peuple ?

Le maternage

mardi, juillet 22nd, 2008

Je vous ai indirectement parlé de maternage dans ces colonnes, et il me semble maintenant intéressant de revenir sur ce sujet. Si on en croit ce site web dédié au maternage,

Le maternage désigne l’art de s’occuper d’un enfant à la manière d’une mère. Cela sous-entend d’une part, que la manière de faire d’une mère diffère de celle de toute autre personne amenée à s’occuper d’un enfant qui n’est pas le sien. On sait bien que personne n’est plus habilitée que la mère biologique à interpréter les signaux de son nouveau-né et à y répondre adéquatement. Cela sous-entend aussi que le maternage est inscrit biologiquement en chaque mère. C’est ce qu’on appelle communément l’instinct maternel.

En pratique, le maternage s’inscrit généralement dans une approche très « nature » et tournée vers l’écologie. Suivi médical minimum pendant la grossesse, accouchement avec aussi peu d’intervention que possible (idéalement à la maison), allaitement long (jusqu’au sevrage naturel), couches lavables (voire hygiène naturelle infantile ou HNI pour les intimes), portage (avec un porte-bébé physiologique bien sûr), cododo, nourriture bio, éducation non-violente, etc. Petite récap sympa ici. Les materneuses sont généralement en froid avec le corps médical : puisque le postulat de base est que la mère sait le mieux ce qui est bon pour son enfant, elle finit tôt ou tard par remettre en question ce que lui préconise le médecin (à tort ou à raison, ce n’est pas le débat), lequel ne le prend généralement pas très bien. En particulier, elles rejettent pour la plupart totalement ou partiellement la vaccination et se tournent en priorité vers homéopathie, naturopathie et autres médecines alternatives. Si vous vous reconnaissez dans tout ça et souhaitez échanger avec d’autres materneuses, j’ai repéré deux forums sur lesquels vous trouverez votre bonheur (mais il y en a sûrement d’autres) :

http://lesmaterneuses.superforum.fr/

http://bebe-nature.forumactif.com/

Le maternage est notamment inspiré par d’autres cultures (voir Jean Liedloff et les indiens Yeqwana, son livre Le concept du continuum étant une des bibles du maternage), à tel point que le Figaro Madame a lancé le terme d’ethnopuériculture. C’est un des aspects sur lesquels je bloque un peu. Je trouve bien sûr qu’il est arrogant et stupide de prétendre que le mode de vie à l’occidentale est la seule et l’unique vérité, et qu’on a tout à gagner à voir ce qui se fait ailleurs et à s’inspirer des pratiques des autres. Mais de là à les ériger comme modèle absolu et à qualifier nos sociétés de dégénérées, je trouve qu’il y a un grand pas que je ne franchirai pas. N’oublions pas que ce sont dans les mêmes sociétés africaines qu’on portent leurs bébés en permanence, qu’on les allaite à volonté et qu’on dort avec, mais aussi qu’on pratique la polygamie et l’excision. Les Balinais dont Jean Liedloff vante (à juste titre) les mérites éducationnels liment les dents des adolescents pour les débarrasser des mauvais esprits (personnellement je risquerais fort de devenir le mauvais esprit de la personne qui tient la lime…).

En ce qui me concerne, on peut me définir comme materneuse puisque j’élève mon poussin en fonction de ce que nous (son père et moi) pensons et sentons être le mieux pour lui. Pourtant (entre autres hérésies) il n’a pas été allaité longtemps, il lui arrive de pleurer tout seul deux minutes avant de s’endormir et je ne vois pas de différence entre homéopathie et effet placebo…  Plus sérieusement, j’aime bien lire et me documenter, découvrir des théories et mieux comprendre le développement de l’enfant, mais j’essaie de toujours garder un certain recul, et surtout de ne pas tout prendre comme parole d’évangile. Je fais le tri, entre ce qui me parle et ce qui me semble moins approprié. Un des risques d’être à fond dans le maternage, à mon avis, c’est de s’oublier complètement, et ça n’est jamais bon. Par exemple, on vous a dit qu’il fallait allaiter un enfant complètement à la demande, mais vous avez le droit d’en avoir marre, et d’instaurer des règles (surtout s’il s’agit d’un bambin qui a tout à fait la capacité de gérer un peu d’attente). On a aussi le droit de n’adhérer qu’à une partie de la kyrielle de pratiques généralement associée au maternage : sinon on va devenir une sainte martyre qui n’en peut plus de laver des couches, de mixer des purées bio et de donner 17 tétées par nuit (retour à la case précédente : ne pas s’oublier). Il faut garder à l’esprit ce point fondamental : un enfant n’est pas heureux si sa mère n’est pas heureuse. Et il n’apprendra pas le respect s’il sent que sa mère ne se respecte pas elle-même.

J’ai fait un onglet maternage dans la liste de liens, qui présente des sites que je trouve assez radicaux. Je les lis avec intérêt même si je suis loin d’adhérer à tout ce qui y est écrit. J’imagine (j’espère !) que les lecteurs de ce blog font pareil : je ne veux pas m’ériger en grand gourou de la parentalité, juste aider les parents à comprendre les tenants et les aboutissants des options qui s’offrent à eux pour qu’ils puissent faire un choix éclairé (même si c’est avec un soupçon de ma mauvaise foi naturelle…). Je mets aussi l’accent sur certaines pratiques liées au maternage car elles souffrent souvent d’un déficit de promotion, et on ne peut pas faire un vrai choix si on ne connaît pas toutes les alternatives.

C’est comme ça que je vois le maternage : c’est à vous de prendre les décisions (avec le papa, même si pour certaines décisions concernant le corps de la mère c’est à elle de trancher et au père de dire « amen »), pas au pédiatre, pas à la copine (même si elle est materneuse !), pas à la grand-mère, pas à votre aîné, et pas au bébé. Il est souvent intéressant d’entendre l’avis de tout le monde, et surtout de faire confiance à ses enfants, mais au final c’est vous qui tranchez.

La famille Pondeuse en vacances

lundi, juin 30th, 2008

Nous voilà de retour après une semaine bien agréable (et bien sûr trop courte). Un grand merci à Blandine la Poule exotique qui a assuré l’intérim avec brio, et a permis à chacun de s’ouvrir à la différence. Dit comme ça on se croirait au téléthon mais vous avez pu constater qu’en fait c’était vachement mieux. Sinon je vous invite d’urgence à aller voir ici. J’espère qu’elle acceptera de contribuer encore à ce blog. D’ailleurs je la soupçonne de vouloir rester, vu qu’elle m’a traîtreusement offert le premier tome de Millenium pour les vacances, histoire de m’empêcher d’écrire. C’est malin, maintenant je dois me procurer d’urgence la suite.

Nous sommes partis avec un tas d’affaires pour le poussin alors qu’il a passé toute la semaine avec un t-shirt (pas le même) et une couche (lavable bien sûr). En même temps on ne pouvait pas exclure que la météo soit pourrie, qu’il fasse -10°C (dans le Gard fin juin), qu’il y ait un holocauste nucléaire ou encore une invasion par une puissance hostile. En tout cas après mes déboires passés avec les lavables, on peut dire que maintenant ça roule gentiment. A tel point que je réfléchis à refaire des essais la nuit : si vous avez trouvé des trucs/des matières qui font que vos poussins ne sentent pas la vespasienne le matin, ça m’intéresse. Ayant improvisé une poubelle à couches avec une cuvette, j’ai constaté avec surprise qu’en fait si on les laisse à l’air libre ça sent beaucoup moins que dans une poubelle fermée.

J’ai aussi testé les noix de lavage (avec huile essentielle d’arbre à thé) et personnellement j’ai trouvé que ça n’était peut-être pas tout à fait assez puissant pour les couches, qui ont tendance à garder une légère odeur d’urine. Et pour les tâches, relativement inefficace (il faut les traiter avant, ce que je n’ai pas fait). En plus, d’après le site de Ptits dessous, ça encrasse les couches. Alors dans le doute j’ai fait un deuxième rinçage après le premier (tout de suite c’est moins écolo). D’ailleurs, il y a une controverse qui me laisse sceptique sur leur intérêt écologique (voir ici ou encore par exemple). Donc à moins qu’il n’y ait une analyse claire et objective sur la comparaison du cycle de vie et de l’impact écologique des différentes solutions, je reste avec la bonne vieille lessive des familles en attendant le lave-linge sans lessive.

Par contre dans un élan de lucidité nous avons laissé notre poussette-char d’assaut à Paris. J’ai finalement réussi à convaincre le Coq de retenter l’écharpe, avec le nœud le plus facile possible : le croisé simple, en mettant le poussin face au monde. Alors oui, c’est totalement pas du tout physiologique ni pour l’un ni pour l’autre, par contre pour mon dos à moi qui ne portait rien c’était super confortable. Et puis pour deux-trois petites balades, je ne pense pas que leur santé soit en péril. Autre avantage : dans ce cas le poussin est très peu couvert par l’écharpe, ce qui est plutôt agréable quand il fait chaud. Quant à l’argument du stress psychologique provoqué par le surplus d’information, il n’y avait qu’à voir le large sourire affiché par le poussin pour comprendre qu’il survivrait tant bien que mal à cette douloureuse épreuve. Par contre le Coq s’est fait draguer par les mamies du coin, et je ne sais pas s’il va s’en remettre de sitôt.

Bref nous nous sommes pavanés telle une parfaite petite famille de bobos : poussin porté en écharpe avec couches lavables (lavées aux noix de lavage). Si ça continue je vais me faire une bannière (en passant discrètement sur les 1500 km aller-retour en voiture…).

Les couches lavables : update

vendredi, mai 9th, 2008

Avec mon dernier billet, j’ai la vague impression d’avoir un peu découragé quelques bonnes volontés qui voulaient tester les couches lavables. Il me semble donc incontournable de vous redonner quelques nouvelles, surtout si elles sont bonnes.

Je crois avoir enfin à peu près trouvé une méthode satisfaisante pour l’entretien des couches, et du coup les problèmes de fuite ont beaucoup diminué. Pour récapituler : je rince les couches avant de les mettre dans le seau (la nounou m’a dit qu’elle le faisait aussi), ensuite je lave sur le cycle le plus long (avec prélavage et super rinçage), à 40°C, avec 60-80 ml de la lessive Chan-Au dite écolo (d’ailleurs elle est verte, vous croyez que c’est encore plus écolo du coup ?) et quelques gouttes d’HE arbre à thé (le tout dans la bouboule), et un peu (au pifomètre) de vinaigre blanc dans le bac adoucissant. Et quand les couches sont sèches, je frotte les inserts sur eux-mêmes pour les assouplir. Je ne sais pas ce qui relève du fonctionnel et ce qui est pure superstition dans toutes ces pratiques, mais c’est un peu compliqué de faire un vrai test (et puis j’ai pas super envie de me retrouver avec des tas de fuites à nouveau). J’ai enfin pu faire sécher les couches au soleil. Le résultat n’est pas spectaculaire, mais les auréoles sont un peu atténuées.

Et il n’y a ainsi quasiment plus de fuite, même après 3-4h de port de la couche. Le système de nuit fonctionne à nouveau également, mais vue l’odeur des fesses du poussin le matin pour l’instant on reste aux jetables (ainsi que pour les sorties). Donc nous avons trouvé une sorte d’équilibre qui semble à peu près convenir à tout le monde. C’est du boulot, mais ça reste gérable et ça me tient à cœur de faire un petit geste pour l’environnement (et espérons pour la santé du poussin, même si dans son cas -pas d’allergie, d’érythème récurrent ou autres problèmes de peau- je ne suis pas convaincue que ça change grand chose).

Pour celles et ceux qui se posent la question, je pense que si vous avez un sèche-linge/un jardin au soleil et/ou si vous habitez dans une région non calcaire, vous devriez déjà avoir moins de problèmes que moi. Si en prime c’est vous qui gardez le poussin, là aussi un super point bonus.

Et puis la cerise sur le gâteau, c’est qu’il fait enfin super beau. Voir le poussin crapahuter sur ses petites gambettes potelées avec juste un body et sa jolie couche, ça n’a pas de prix (et pour le reste, P’tits dessous prend eurocard/mastercard…).