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Comment nourrir un bébé en 2009

lundi, mars 2nd, 2009

agecanonix L’Académie Nationale de Médecine a publié le 24 février 2009 un rapport sur L’alimentation du nouveau-né et du nourrisson que vous trouverez ici. Passons sur la petite phrase suivante qui alimentera la collection d’Olympe et devant laquelle je ne me suis retenue de hurler que parce que le Poussin venait de s’endormir (au prix d’efforts parentaux intenses) :

La composition des aliments en pots pour nourrisson est régie par des règles européennes ; ces pots constituent une alternative parfaitement adaptée à la préparation des purées et compotes par les mamans.

Et les papas ? Ils sont emmanchés de l’économe et du mixer ?

Voici leurs recommandations (je cite) :

Les Recommandations de l’Académie Nationale de Médecine

1 – L’Académie souligne la supériorité du lait maternel sur le lait de vache ou les formules pour nourrisson obtenus à partir du lait de vache pour l’alimentation du nouveau né et du petit nourrisson.
En effet, l’allaitement au sein favorise une meilleure maturation sensorielle, diminue le risque de  survenue d’eczéma, des infections intestinales et respiratoires, de la mort subite chez le  nourrisson, de l’obésité et du diabète de type 1 chez l’enfant et à l’âge adulte des maladies cardio-vasculaires.
  • L’Académie suggère aux pouvoirs publics une politique plus active d’incitation à l’allaitement maternel depuis l’école et pendant la grossesse.
  • Elle souhaite que le congé maternité post natal soit allongé au moins jusqu’à 4 mois chez les mères qui allaitent exclusivement.
  • Elle rappelle qu’au cours de l’allaitement, il est nécessaire de s’abstenir de fumer, de ne pas consommer de l’alcool ni drogue et de limiter la prise de médicaments à l’indispensable et uniquement prescrit par un médecin.
2 En cas de refus ou de contre indication à l’allaitement, les préparations pour nourrisson et laits de suite sont indiqués jusqu’à l’âge de 1 an.
  • L’Académie préconise un enrichissement de ces formules en acides gras polyinsaturés à longue chaîne et en probiotiques.
  • Elle précise que, par sa richesse en protéines, sa carence en fer et en acides gras essentiels, le lait de vache (UHT) entier ou demi-écrémé n’a pas sa place dans l’alimentation du nourrisson avant l’âge d’un an.
  • Elle constate une prolifération des formules (lait antirégurgitation, lait anticolique lait de confort etc..) en France qui n’existe pas dans les pays voisins ou en Amérique du Nord. Cette multiplicité ne se justifie pas scientifiquement.
3 – L’âge de la diversification alimentaire doit se situer après l’âge de 5 mois et avant 7 mois
L’Académie fait remarquer l’intérêt des petits pots pour nourrisson dont la composition régie par une directive européenne est parfaitement adaptée à la diversification alimentaire.
4 – Les préparations hypoallergéniques (lait HA) sont recommandées chez les enfants nés de famille à risque (1 ou 2 parents allergiques)
  • Toutefois, l’Académie observe que, si leur action est certaine sur les affections telles que l’eczéma, l’effet de prévention sur les allergies respiratoires ou sur l’apparition d’une allergie dans l’enfance reste discuté.
  • Elle met en garde : La source protéique ou la qualité de l’hydrolyse diffère selon les préparations et une préparation peut ne pas avoir les mêmes effets qu’une autre d’une marque concurrente.
  • Elle rappelle que les formules de soja par leur contenu en phytates et en phyto-oestrogènes n’ont aucun avantage nutritionnel sur les formules pour nourrisson, ni d’effet protecteur vis-à-vis de l’allergie aux protéines du lait de vache ou l’infection.
5 – Après l’âge de 1 an,
  • l’Académie précise que les laits de croissance préconisés à cet âge ne sont pas régis par une directive européenne ;
  • elle recommande que ces préparations enrichies en fer, en vitamine D et en acides gras essentiels devraient être administrées en priorité chez le nourrisson,  la quantité optimale ne devant pas dépasser 500 ml.
  • Elle déconseille fortement le grignotage et les boissons sucrés.

Pas de grande surprise par rapport aux recommandations actuelles (du carnet de santé par exemple) : allaitement maternel privilégié (et en tout cas pas de lait de vache « tel quel » avant au moins un an), pas de diversification alimentaire avant 5-6 mois (quoique les recommandations officielles sont plutôt « pas avant 4 mois »). Par contre, en plein débat sur le congé parental, l’académie propose carrément d’allonger le congé maternité post-natal à 4 mois (donc total de 5 mois 1/2 pour les deux premiers enfants -sauf multiples), voire 6 pour les mères allaitant exclusivement et en faisant la demande. Ils ont au moins la franchise de reconnaître que :

Les décrets pour favoriser l’allaitement sur le lieu de travail sont irréalistes et non appliqués ; de plus le salariat maternel pour augmenter le revenu du ménage est de plus en plus en vogue.

(là encore j’aime beaucoup le côté « les femmes travaillent parce que c’est à la mode », je me demande quel est le sex ratio à l’Académie…)

Je n’ai rien vu sur l’allaitement long, même s’il n’est dit à aucun moment qu’il y aurait un âge où le lait de vache serait mieux que le lait de femme.

Et en bref je dirais que même si leurs recommandations ont le mérite de nous présenter une synthèse des dernières connaissances en termes d’alimentation infantile, leur ton légèrement condescendant et paternaliste vis-à-vis des mères ne va pas aider à réconcilier certaines féministes avec l’allaitement maternel.

(Image : correspond à l’image que j’ai du sociétaire type de l’Académie de médecine…)

La diversification alimentaire (2)

vendredi, avril 4th, 2008

cuillere avion Après les grands principes, quelques idées d’ordre plus pratique.

D’abord, rien ne presse. Il s’agit d’introduire progressivement les aliments, plutôt que de donner un régime entièrement solide au poussin. Ne commencez pas parce que son copain de crèche a commencé, ou parce que votre belle-mère/mère/voisine/boulangère vous dit qu’il est temps. C’est vrai qu’on est souvent pressé de commencer, de voir grandir son poussin, mais quelques semaines peuvent faire une vraie différence pour lui. Comme pour tout, observez le poussin : est-ce qu’il tient bien sa tête ? est-ce qu’il est capable de porter des objets à sa bouche ? Ecoutez-vous, vous savez ce qu’il lui faut.

Dans le même ordre d’idée, mieux vaut introduire un nouvel aliment à la fois, séparément, pour que le poussin l’identifie en tant que tel. Cela permet aussi d’identifier d’éventuelles intolérances ou allergies. Si vous commencez d’emblée par patate-carotte-céleri-courgette et que ça ne réussit pas trop au poussin, vous ne pourrez pas identifier le coupable. Attendre quelques jours avant de passer à autre chose. Par contre, une fois que les aliments sont bien connus et tolérés, on peut faire sans problème des mélanges.

Il a donc été récemment prouvé que ça n’influait pas les risques d’allergie d’attendre pour introduire certains fruits et légumes. Par contre certains aliments acides (tomate, fruits rouges…), ou qui fermentent (chou…), peuvent donner mal au ventre. Il y a aussi les aliments qui constipent (carotte, pomme, riz…), et ceux qui au contraire stimulent le transit (épinards, pruneaux…), à utiliser avec discernement.

S’il refuse, pas la peine d’insister sur le moment. On a bien le temps plus tard de se prendre la tête avec les « reste à table », « goûte avant de dire que tu n’aimes pas » et « finis ton assiette » (voir ici pour un petit exemple). Mieux vaut éviter d’en faire déjà une épreuve de force. C’est aussi plus facile si vous n’essayez pas avec un poussin qui hurle de faim : il ne comprendra pas pourquoi il n’a pas son lait habituel et sera d’autant plus excédé.

Inutile d’assaisonner les plats au début. Le bébé n’a connu que le lait (même si le lait maternel change de goût en fonction de l’alimentation de la mère, ça reste du lait), la saveur de l’aliment lui suffit. Nous avons tendance à manger trop salé, trop sucré et trop gras, et n’ayez aucune crainte : votre poussin prendra ces habitudes aussi, ce n’est qu’une question de temps. Rien ne presse. Plutôt que de saler ou sucrer, on peut ensuite mettre des herbes, voire des épices pour donner plus de saveur. Si vous allaitez et que vous avez l’habitude de manger épicé, n’hésitez pas à relever un peu une purée si elle est refusée : par le lait le poussin a été habitué à des goûts plus forts.

Méfiez-vous des produits industriels. Je ne veux pas dire qu’il ne faut pas acheter de petits pots, au contraire, c’est bien pratique, mais qu’il faut garder un esprit critique. C’est à vous de décider ce que vous voulez donner au poussin et de choisir ce qui vous convient. Ce n’est pas parce qu’il y a écrit « à partir de 4 mois » sur une préparation que votre enfant en a besoin dès ses 4 mois. Personnellement je rajoute généralement un à deux mois aux âges indiqués. Ils ont aussi tendance à faire beaucoup de mélanges, ce qui n’est pas toujours heureux dans un premier temps. Donc lisez bien les étiquettes. Quant aux quantités, il n’y a pas de raison particulière pour que poussin finisse son petit pot donc ne le forcez pas à finir (ou resservez-le s’il en veut plus). C’est indicatif ! Un autre truc que je n’ai pas testé mais qui a l’air pas mal : les menus bébé surgelés (mais moins pratique pour vadrouiller).

Pour info, d’après mon pédiatre (ça vaut ce que ça vaut), on ne passe au lait 2ème âge que lorsque le poussin mange de la viande. Le lait 2ème âge est moins complet que le 1er âge, donc plus que l’âge c’est le régime alimentaire qui détermine lequel utiliser.

De quoi a-t-on besoin concrètement ? Le minimum est un bon bavoir (à manches si vous avez prévu de faire manger le poussin tout seul), en plastique c’est pratique car se nettoie d’un coup d’éponge et une cuillère adaptée, en plastique ou silicone (pour commencer certains parents proposent la purée sur leur doigt). Si c’est vous qui donnez la becquée (oui il y a des courageuses qui laissent le poussin se débrouiller), pas besoin d’une assiette spéciale. Il vaut mieux que le poussin soit assis et face à vous, donc une chaise haute ou dispositif équivalent rend bien service (surtout avec habillage plastifié facile à nettoyer). Vous pouvez aussi prévoir un tablier pour vous…

Si on veut faire soi-même des purées, il faut pouvoir cuire les légumes (et la viande) à la vapeur et les mixer. Si vous avez déjà ce genre de matériel, le babycook n’est pas obligatoire mais il peut être bien utile sinon (personnellement je survis très bien sans). Vers 8-9 mois, on peut commencer à écraser les aliments à la fourchette et à laisser des petits morceaux (marche mieux avec les carottes qu’avec les petits pois…). Ce qui est limite indispensable c’est un congélateur (et un micro-onde). Comme ça on peut faire un gros stock de purée et le congeler (voir la méthode pratique ici), puis on ressort les cubes quand on en a besoin. Personnellement je congèle des purées nature avec un seul aliment et quand je les décongèle je fais éventuellement des mélanges et j’assaisonne, ça permet de varier. Pour le jambon, je vous rappelle ce petit truc. Et sachez que beaucoup d’aliments se mixent mieux si on rajoute un peu d’eau (ou de lait).

On peut mettre la purée dans le biberon avec du lait, c’est évidemment plus rapide que de donner l’un puis l’autre (surtout à la cuillère), mais personnellement je ne suis pas fan : après tout si on allaite (et rappelons-nous que c’est le biberon qui imite le sein et non l’inverse…) on ne va pas se mettre de la purée dans les seins. De la même façon je n’aime pas faire du gloubiboulga en mixant ensemble viande et légumes. Mais c’est personnel, chacun fait comme il l’entend.

On entend parfois dire qu’il vaut mieux donner des petits pots dont les ingrédients sont parfaitement contrôlés que de faire ses purées. Je n’en suis pas persuadée, surtout quand on voit tout ce qui est rajouté dans les petits pots (sans compter le goût), et si ça vous tracasse vous pouvez toujours acheter des fruits et légumes bio. Privilégiez au moins ceux qui sont produits dans l’Union européenne où les pesticides sont bien contrôlés (même si ceux qui sont importés sont théoriquement soumis à des tests). Les légumes « racine » (carotte, betterave…) et « feuille » (épinards…) sont de vrais buvards à nitrate, mieux vaut les prendre bio (même si le risque d’une overdose de nitrate par l’alimentation est quasiment inexistant).

Enfin, comme le disait Anne dans le volume 1, on se prend beaucoup la tête pour le premier, et ensuite les autres mangent la tartine de Nutella des aînés et ne s’en portent pas plus mal…

(image : http://www.objetdujour.com/blog/images/Alimentation/Cuill%C3%A8re%20Avion.jpg)

La diversification alimentaire (1)

mercredi, avril 2nd, 2008

Suite à la demande de kim/helene, j’aborde aujourd’hui ce sujet épineux. Un vaste débat, sur lequel les spécialistes s’écharpent copieusement, et sortent sans ciller des déclarations strictement contradictoires à quelques années d’intervalle. De quoi s’arracher les cheveux. Et en attendant il faut bien nourrir nos poussins, dans un contexte où on nous abreuve déjà de recommandations alimentaires contraignantes en continu avec à la clé les pires menaces pour notre santé si on ne les suit pas rigoureusement. Le stress total.

J’ai poussé le sens du sacrifice jusqu’à acheter le magazine Parents de ce mois-ci (bon OK j’ai un penchant coupable pour la lecture de magazines, de préférence à faible valeur intellectuelle ajoutée), qui consacre un article aux nouvelles règles de la diversification. Celui-ci est basé sur un papier récent pondu par le comité Nutrition de la très sérieuse European society for paediatric gastroenterology, hepatology and nutrition (ESPGHAN), qui s’est lui-même largement inspiré des recommandations de l’OMS. A priori, il s’agit donc des connaissances scientifiques les plus précises et les plus pointues du moment. Par ailleurs ils reconnaissent de fortes variations dans les recommandations et les pratiques adoptées tant entre pays européens qu’au sein de chaque Etat. C’est vous dire l’imbroglio !

Pour une fois la plupart des études qui ont conduit à ces recommandations ont été faites sur des enfants allaités, et les auteurs reconnaissent qu’il y a très peu d’infos sur ceux nourris au lait maternisé. Cependant, même si des différences sont probables, ils préfèrent proposer des recommandations générales pour éviter d’ajouter à la (grande) confusion déjà en place. Et au passage ils signalent que l’OMS a publié de nouvelles courbes de croissance pour les enfants allaités, sauf que je n’ai pas réussi à mettre la main dessus, grmbl.

Voici leurs principales recommandations :

  • Il est souhaitable d’allaiter exclusivement jusqu’à 6 mois. Ne pas introduire d’autre aliment (solide ou liquide) que le lait (maternel ou maternisé) ou l’eau avant 17 semaines, et commencer au plus tard à 26 semaines
  • Attendre pour introduire des aliments potentiellement allergènes (comme le poisson et l’oeuf) n’a pas montré d’efficacité pour éviter les allergies, même chez les enfants « à risque ». Par contre l’allaitement exclusif jusqu’à six mois est la prévention la plus efficace.
  • Pendant la diversification, plus de 90% des besoins en fer de l’enfant doivent être couverts par les aliments solides, qui doivent donc être riches en fer.
  • Ne pas remplacer le lait maternel ou maternisé par du lait de vache avant un an, notamment à cause de sa faible teneur en fer
  • Il vaut mieux introduire le gluten entre 4 et 7 mois, de façon progressive et de préférence pendant que l’enfant est encore allaité, pour réduire notamment les risques d’allergie et de diabète.
  • Les bébés végétariens doivent consommer un minimum de 500 ml par jour de lait et produits laitiers, et un régime végétalien n’est pas recommandé pour eux (ni pour leur mère si elle allaite exclusivement).

D’autres idées et constatations intéressantes glanées lors de la lecture de ce papier :

  • Forcer un enfant à manger un aliment tend à augmenter son aversion pour celui-ci, tandis que l’interdiction d’un autre va le rendre plus désirable (ce sont des observations statistiques, pas un simple raisonnement logique !).
  • Les nouveaux-nés sont naturellement attirés par le sucré, mais la nourriture qui va leur être donnée peut significativement atténuer cette tendance.
  • Sans surprise, les boissons sucrées et jus de fruit ne sont donc pas recommandées, et surtout pas dans un biberon au lit (notamment pour le risque de carie).
  • Les très jeunes enfants doivent avoir au moins 25% de gras dans leur alimentation (une grande partie est fournie par le lait), surtout s’ils mangent peu ou sont sujets à des infections chroniques.
  • Au niveau du développement psycho-moteur, les auteurs considèrent que vers 6 mois le poussin sait manger à la cuillère (plutôt que d’en téter le contenu, en gros), vers 8 mois peut « gérer » de la nourriture grossièrement hâchée, avec de petits morceaux, et entre 9 et 12 mois acquière la capacité de se nourrir et de boire seul, surtout avec les doigts. A ce moment-là, il peut commencer à avoir un régime très proche de celui du reste de la famille.

Voilà donc l’état de l’art de la science sur le sujet, ça ne veut pas dire qu’il faut tout suivre aveuglément (d’autant plus qu’on risque de nous dire encore autre chose dans quelques mois/années). Mais au moins on peut faire ses choix en connaissance de cause. Dans un prochain billet, quelques idées d’ordre plus pratique.

Parts de marché

jeudi, février 28th, 2008

psuisse Hier visite du 9ème mois pour le poussin. Je vous passe sur l’héroïsme avec lequel j’ai sauvé le stéthoscope du pédiatre en faisant diversion avec un abaisse-langue, et aussi sur la délicatesse du praticien qui a évité de me demander pourquoi il avait un bleu au milieu du front (notez que je m’attends néanmoins à un débarquement de la DDASS et de la PMI à tout moment). A ce propos, j’ai encore perdu une part de naïveté en découvrant que les enfants qui apprennent à marcher ne tombent pas sur les fesses, bien amorties par les couches (lavables ou autres). Non, surtout si comme le poussin ils ont un périmètre crânien qui n’est toujours pas rentré dans les courbes, ils tombent sur la tête. Aïe.

Bref. Le pédiatre m’interroge sur les menus du poussin. J’ai passé sous silence une bonne partie de son alimentation (pieds de table et chaise, chaussures, eau du bain, roues de poussette…), je ne suis quand même pas si naïve. Mais j’ai avoué que malgré mes recherches intensives je n’arrivais pas à trouver les petits suisses ou yaourts pour bébé natures qu’il m’avait recommandés la fois précédente. Le mieux disponible c’est « légèrement sucré ». Sinon c’est arôme chimique fraise, pomme, vanille, biscuit, autres fruits de mer et j’en passe. Je rappelle que ce sont des aliments pour bébés à partir de 6 mois, faits avec du lait 2ème âge. On pourrait pas attendre un peu pour les initier à tout ça ? Et là le pédiatre m’avoue, piétinant les derniers morceaux de naïveté qui me restaient : « Eh oui on leur demande de faire nature mais apparemment le marché demande des tas d’arômes ». Damned.

Donc si on résume : les firmes font des yaourts sucrés aromatisés à plein de trucs sur lesquels il y a écrit « à partir de 6 mois ». Le consommateur lambda se dit « tiens tiens c’est sympa et c’est adapté pour mon bébé, c’est écrit dessus ». Un produit nature (qu’on pourrait ensuite aromatiser à sa guise) serait probablement plus adapté. Mais le consommateur ne sait pas forcément la différence. Donc les firmes ne font pas de yaourts ou petits suisses natures pour mieux répondre au besoin qu’elles ont elles-mêmes créé. Ahem.

Bon attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je ne suis pas du genre à pourfendre le Grand Capital, à lancer des boycotts à tour de bras ou à aller m’enchaîner devant le siège d’une multinationale de l’agro-alimentaire. Je ne veux pas non plus jeter l’anathème sur les petits suisses aromatisés, et encore moins sur les parents qui en achètent. Je ne pense pas qu’ils mettent leurs enfants en danger et que ceux-ci deviendront des obèses lobotomisés plantés devant la télé 24h/24. Je voudrais simplement trouver aussi des yaourts bébé natures dans mon supermarché. Alors tous avec moi : « Messieurs les fabricants, si vous faites des petits suisses bébé natures je les achèterai. » (et aussi si vous pouviez faire des petits pots avec un ou deux légumes et pas quinze à la fois que du coup ils ont tous le même goût de gloubiboulga ça serait super)

Les parents d’enfants allergiques (dont je ne fais pour le moment pas partie, ouf) apprécieront aussi.

(image : http://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_Suisse)

Comment congeler une purée

vendredi, février 1st, 2008

Votre petit poussin grandit, et commence à manger des purées et compotes. Evidemment, vous êtes des parents parfaits et décidez que foin des préparations industrielles, il mangera des bons petits plats préparés amoureusement par sa maman ou son papa. On passera pudiquement sur la demi-heure qu’il vous a fallu pour réduire en purée lisse 2 cm² de jambon -pendant que le poussin hurlait qu’il avait la dalle. Au bout de quelques jours, l’organisation s’impose. Le congélateur devient votre nouveau meilleur ami. Mais dans quel récipient congeler ces kilos de carottes, courgettes, pommes et autres délicieux poulets vapeur ? Il y a bien sûr les adeptes des bons vieux tupperwares, mais on ne sait pas exactement quelle quantité mettre dans une portion (selon l’appétit du poussin), et puis vous n’avez pas très envie de les taguer, et une fois congelés pas évident de reconnaître le haricot du brocoli. Evidemment vous pourriez avoir un congélateur parfaitement organisé, mais en fait non. Les magasins de puériculture ont bien sûr une floppée de solutions plus ou moins ruineuses à cette question. Et la poule pondeuse vous suggère… ceci :

glacons1.jpg

Un simple bac à glaçon souple, dans lequel vous congelez des petits dés de purée. Une fois qu’ils ont bien pris, vous pouvez les transférer dans un sac à congélation que vous pourrez facilement étiqueter. Et le moment venu, décongeler le bon nombre de glaçons pour ne pas gâcher de ces si bonnes purées.

Et si vous stérilisez au préalable le bac à glaçon, ça marche aussi pour le lait maternel.

Voilà, c’était la minute Bree Van De Kamp de la poule pondeuse.