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La diversification à la cool

vendredi, septembre 10th, 2010

bébé_mange Au risque de virer au 3615 my life www.maviemonoeuvre.com je voudrais partager avec vous aujourd’hui la façon dont nous nourrissons Pouss2, bientôt 8 mois. Avant tout je tiens à préciser que c’est un enfant « ordinaire », c’est-à-dire qu’il n’a aucune pathologie connue (et notamment pas d’antécédent ou de terrain allergique, pas de RGO). Je pensais attendre ses six mois révolus avant toute introduction d’aliment solide, mais autour de 5 mois il a manifesté très clairement son désir d’autre chose, râlant pour venir à table plutôt que de rester dans le transat juste à côté, tentant d’attraper assiettes, couverts et bien sûr nourriture. Et quand il a fini par arracher une feuille de la plante verte pour se la fourrer dans la bouche, je me suis dit qu’il était temps de passer à autre chose, même si la date fatidique des six mois n’était pas atteinte.

Première étape : découverte. L’idée étant de goûter un peu de tout en conservant le lait (en l’occurrence le mien) comme alimentation principale. L’avantage du bébé d’hiver, c’est qu’il commence les solides à la belle saison. Nous lui donnions donc un petit morceau de ce que nous mangions si cela pouvait lui convenir (et sinon rien -sauf du lait bien sûr) : pêche, melon, abricot, concombre, haricot vert… Toujours nature (voire cru si approprié) sous forme d’un morceau à tripatouiller, sucer, mâchouiller. Ainsi le poussin est bien occupé mais aucun risque d’overdose puisqu’un ou deux haricots verts dureront tout le repas. Zéro effort supplémentaire pour le parent qui se contente de piocher dans son assiette (à part le nettoyage : bébé + pêche = carnage).

Etape suivante : augmentation des quantités. Après quelques semaines de ce régime, Pouss2 (entre 6 et 7 mois donc) nous a fait comprendre qu’il en voulait plus. Nous avons donc augmenté les quantités ainsi que la gamme d’aliments dans laquelle piocher et commencé à systématiser les repas. Sauf s’il dort, il est à table avec nous à chaque repas et mange plus ou moins la même chose (et très honnêtement nous ne mangeons pas beaucoup de purées vapeur). J’essaie de lui donner en priorité les fruits, légumes et féculents mais il peut goûter à peu près à tout (y compris glaces, gâteaux, gratins etc). Selon le type de nourriture, il mange tout seul avec les doigts ou on lui donne la becquée à la cuiller ou à la fourchette. Si cela est plus pratique et plus adapté, il a un petit pot du commerce. Là encore c’est l’effort parental minimum : un repas pour tout le monde. Je n’ai jamais sorti le mixer spécialement pour Pouss2. Et entre les repas c’est toujours tétée à la demande.

Je dois dire qu’après avoir suivi fidèlement les instructions du pédiatre pour Pouss1 (compote de pomme à goûter, mixée lisse, puis carotte, puis une cuiller de viande vapeur mais pas plus, puis…), j’ai pris du recul. Après tout, les dernières recommandations issues de la littérature scientifique sont très générales : en gros ni trop tôt, ni trop tard, et privilégier le lait (maternel ou infantile). A moins de nourrir son enfant uniquement de junk food, quels sont réellement les risques inhérents à une diversification mal conduite ? On peut citer :

  • Remplacer un lait adapté par un aliment moins nutritif. Comme dit plus haut, ici l’allaitement continue à la demande (et sans vraiment ralentir), et nous sommes attentifs aux signaux de satiété de Pouss2.
  • Introduire un aliment mal digéré par l’enfant. Il me semble que cela n’est pas dramatique, si on voit que l’enfant a mal au ventre suite au repas et que cela provoque des désordres intestinaux on attend quelque temps avant de reproposer l’aliment incriminé. Par ailleurs, il est inévitable que le tube digestif ait quelques ratés pour s’adapter à une alimentation variée et je ne pense pas que cela soit pathologique pour autant (ou en termes plus crus : une petite drouille de temps en temps ce n’est pas la mort).
  • Provoquer une réaction allergique. Là je sors mon joker, n’étant (pour le moment) pas concernée, je n’ai pas fait beaucoup de recherches sur le sujet. Cependant, il semble que la définition des meilleures pratiques sur le sujet soit largement sujette à débat. Quoi qu’il en soit, je laisse les lecteurs avertis nous éclairer en commentaires.
  • Mettre en péril l’équilibre alimentaire du bébé (qui est différent du nôtre). Je fais attention aux protéines, au sel (je cuisine quasi sans sel, chacun est libre d’en rajouter à table -et en pratique c’est une question d’habitude, comme le sucre dans le café/thé…) et aux mauvaises graisses et j’essaie de donner principalement fruits, légumes et féculents. Quant aux éventuelles carences, le lait maternel à volonté me semble une bonne parade pour la plupart d’entre elles.

On parle aussi beaucoup du développement du goût et des habitudes alimentaires, qui se prennent dès le plus jeune âge. Pour ma part, après avoir lu Zermati et le site du GROS (voir notamment cette page sur l’obésité infantile), j’essaie de mettre l’accent sur le respect des sensations de faim et de satiété plutôt que sur un hypothétique équilibre alimentaire détaillé, sur lequel de toute façon personne n’est d’accord (et qui à mon avis est aussi très variable d’un individu à l’autre, en fonction des circonstances etc). J’ai d’ailleurs découvert il y a peu (grâce à Mme Papilles) que je suivais ainsi les préconisations d’un spécialiste de l’obésité infantile. Donc pas d’aliments diabolisés, pas d’obligation de finir son assiette (ce qui n’empêche pas de rester vigilant sur ce que nous achetons). Comme c’est moi qui fais les courses et la cuisine (je vous rassure le Coq s’occupe d’autres tâches ménagères…), je fais un menu unique (en tenant un peu compte des goûts de chacun quand même) : chacun mange autant qu’il veut de ce qu’il veut dans ce qui est proposé.

Ce qui a vraiment été une découverte depuis Pouss1, c’est la capacité d’un bébé de cet âge à manger des morceaux, et tout seul. Le concept*, appelé baby-led weaning (diversification menée par l’enfant en français) a été popularisé par le livre de Gill Rapley et Tracey Murkett (que je n’ai pas lu). Il y a également un site en français, même si je trouve certaines de ses recommandations -comme les âges d’introduction des aliments– très psychorigide (et basées sur quelles données ?). Il est intéressant de noter que l’habitude de nourrir un bébé avec des purées lisses et fades provient de l’époque où on diversifiait les enfants précocement (dès trois mois) : on fait donc avec des enfants de six mois ou plus comme s’ils en avaient trois. Et après tout, si les enfants mettent tout à la bouche, ce n’est peut-être pas juste pour que l’ami Sigmund vende des livres. Il n’y a pas besoin de dents pour mâcher, au début les enfants écrasent la nourriture avec la langue sur le palais. De toute façon ils n’auront pas de molaires avant au moins un an voire 18 mois pour la plupart. A noter que la tétée au sein favorise un bon développement des mâchoires (voir ici par exemple), rendant cette approche particulièrement adaptée dans ce contexte. Pour ma part je ne suis pas fidèlement les préceptes énoncés, parce que j’ai constaté que dans la vraie vie ça ne se passe pas toujours comme dans les bouquins (avez-vous déjà vu un bébé de six mois essayer d’attraper un bout de melon glissant comme une savonnette ?). Et je n’aime pas le ménage au point de laisser Pouss2 à 7 mois se démerder avec un yaourt : l’idée est aussi de me simplifier la vie, d’autant plus qu’il accepte très bien qu’on lui donne la becquée (et dans ces cas-là il m’attrape la main pour amener plus vite la cuiller à sa bouche…).

En bref mon nouveau dogme sur cette question, c’est de ne pas en avoir : un peu de bon sens et trouver le meilleur compromis entre les efforts auxquels je veux consentir et les besoins que Pouss2 exprime. Et évidemment il n’est pas question de prétendre que c’est LA voie et que tout le monde doit faire pareil, mais simplement de signaler qu’on peut se libérer un peu de la psychorigidité ambiante sur la question et faire sa propre tambouille (ha ha ha), en fonction de ses habitudes, de son mode de vie, de ses enfants, etc. Les repas peuvent simplement être de bons moments passés en famille et la nourriture un plaisir partagé. Et puis on peut enfin sortir de la guéguerre débile des petits pots contre les purées maison : ni l’un ni l’autre mon général !

*Le concept en question est probablement vieux comme le monde mais il suffit de lui donner un nom qui en jette pour vendre des bouquins…

Photo : Flickr

Le pouvoir du marketing

lundi, juillet 27th, 2009

300px-DisneyKaa Grâce à Olympe, je vous propose aujourd’hui d’aller voir ailleurs si j’y suis (si vous avez la flemme, j’avoue, je n’y suis pas). Elle m’a signalé en effet ce billet très intéressant (ici) qui décortique en détails la dernière pub de Bledina. Pour ceux et celles (comme moi) qui regardent peu la télé, vous trouverez aussi la vidéo en question sur le site. J’avoue que je ne sais pas si c’est de voir la vidéo en lisant l’article, mes hormones de grossesse qui débloquent ou une combinaison des deux mais franchement je n’ai pas spécialement fondu.

Comme le sujet est extrêmement sensible pour beaucoup, j’ajouterai qu’il n’est pas question ici de culpabiliser quiconque, mais simplement d’aider chacun à faire des choix informés. Ce n’est pas non plus un appel au boycott de la marque ou que sais-je, je ne pense ni que son produit soit spécialement meilleur ou pire qu’un autre, ni que ses stratégies marketing soient très différentes de celles des concurrents.

Enfin je n’ai pas encore eu le temps de parcourir l’ensemble du blog Communication, publicité et marketing dont l’article est extrait mais ce que j’en ai lu m’a donné l’envie de le rajouter fissa à mes (trop nombreux) flux RSS.

Comment nourrir un bébé en 2009

lundi, mars 2nd, 2009

agecanonix L’Académie Nationale de Médecine a publié le 24 février 2009 un rapport sur L’alimentation du nouveau-né et du nourrisson que vous trouverez ici. Passons sur la petite phrase suivante qui alimentera la collection d’Olympe et devant laquelle je ne me suis retenue de hurler que parce que le Poussin venait de s’endormir (au prix d’efforts parentaux intenses) :

La composition des aliments en pots pour nourrisson est régie par des règles européennes ; ces pots constituent une alternative parfaitement adaptée à la préparation des purées et compotes par les mamans.

Et les papas ? Ils sont emmanchés de l’économe et du mixer ?

Voici leurs recommandations (je cite) :

Les Recommandations de l’Académie Nationale de Médecine

1 – L’Académie souligne la supériorité du lait maternel sur le lait de vache ou les formules pour nourrisson obtenus à partir du lait de vache pour l’alimentation du nouveau né et du petit nourrisson.
En effet, l’allaitement au sein favorise une meilleure maturation sensorielle, diminue le risque de  survenue d’eczéma, des infections intestinales et respiratoires, de la mort subite chez le  nourrisson, de l’obésité et du diabète de type 1 chez l’enfant et à l’âge adulte des maladies cardio-vasculaires.
  • L’Académie suggère aux pouvoirs publics une politique plus active d’incitation à l’allaitement maternel depuis l’école et pendant la grossesse.
  • Elle souhaite que le congé maternité post natal soit allongé au moins jusqu’à 4 mois chez les mères qui allaitent exclusivement.
  • Elle rappelle qu’au cours de l’allaitement, il est nécessaire de s’abstenir de fumer, de ne pas consommer de l’alcool ni drogue et de limiter la prise de médicaments à l’indispensable et uniquement prescrit par un médecin.
2 En cas de refus ou de contre indication à l’allaitement, les préparations pour nourrisson et laits de suite sont indiqués jusqu’à l’âge de 1 an.
  • L’Académie préconise un enrichissement de ces formules en acides gras polyinsaturés à longue chaîne et en probiotiques.
  • Elle précise que, par sa richesse en protéines, sa carence en fer et en acides gras essentiels, le lait de vache (UHT) entier ou demi-écrémé n’a pas sa place dans l’alimentation du nourrisson avant l’âge d’un an.
  • Elle constate une prolifération des formules (lait antirégurgitation, lait anticolique lait de confort etc..) en France qui n’existe pas dans les pays voisins ou en Amérique du Nord. Cette multiplicité ne se justifie pas scientifiquement.
3 – L’âge de la diversification alimentaire doit se situer après l’âge de 5 mois et avant 7 mois
L’Académie fait remarquer l’intérêt des petits pots pour nourrisson dont la composition régie par une directive européenne est parfaitement adaptée à la diversification alimentaire.
4 – Les préparations hypoallergéniques (lait HA) sont recommandées chez les enfants nés de famille à risque (1 ou 2 parents allergiques)
  • Toutefois, l’Académie observe que, si leur action est certaine sur les affections telles que l’eczéma, l’effet de prévention sur les allergies respiratoires ou sur l’apparition d’une allergie dans l’enfance reste discuté.
  • Elle met en garde : La source protéique ou la qualité de l’hydrolyse diffère selon les préparations et une préparation peut ne pas avoir les mêmes effets qu’une autre d’une marque concurrente.
  • Elle rappelle que les formules de soja par leur contenu en phytates et en phyto-oestrogènes n’ont aucun avantage nutritionnel sur les formules pour nourrisson, ni d’effet protecteur vis-à-vis de l’allergie aux protéines du lait de vache ou l’infection.
5 – Après l’âge de 1 an,
  • l’Académie précise que les laits de croissance préconisés à cet âge ne sont pas régis par une directive européenne ;
  • elle recommande que ces préparations enrichies en fer, en vitamine D et en acides gras essentiels devraient être administrées en priorité chez le nourrisson,  la quantité optimale ne devant pas dépasser 500 ml.
  • Elle déconseille fortement le grignotage et les boissons sucrés.

Pas de grande surprise par rapport aux recommandations actuelles (du carnet de santé par exemple) : allaitement maternel privilégié (et en tout cas pas de lait de vache « tel quel » avant au moins un an), pas de diversification alimentaire avant 5-6 mois (quoique les recommandations officielles sont plutôt « pas avant 4 mois »). Par contre, en plein débat sur le congé parental, l’académie propose carrément d’allonger le congé maternité post-natal à 4 mois (donc total de 5 mois 1/2 pour les deux premiers enfants -sauf multiples), voire 6 pour les mères allaitant exclusivement et en faisant la demande. Ils ont au moins la franchise de reconnaître que :

Les décrets pour favoriser l’allaitement sur le lieu de travail sont irréalistes et non appliqués ; de plus le salariat maternel pour augmenter le revenu du ménage est de plus en plus en vogue.

(là encore j’aime beaucoup le côté « les femmes travaillent parce que c’est à la mode », je me demande quel est le sex ratio à l’Académie…)

Je n’ai rien vu sur l’allaitement long, même s’il n’est dit à aucun moment qu’il y aurait un âge où le lait de vache serait mieux que le lait de femme.

Et en bref je dirais que même si leurs recommandations ont le mérite de nous présenter une synthèse des dernières connaissances en termes d’alimentation infantile, leur ton légèrement condescendant et paternaliste vis-à-vis des mères ne va pas aider à réconcilier certaines féministes avec l’allaitement maternel.

(Image : correspond à l’image que j’ai du sociétaire type de l’Académie de médecine…)

Vade retro, Nutellas !

mardi, novembre 4th, 2008

 J’avais vu l’info sur Strollerderby, et voilà qu’elle arrive sur le Figaro : les enfants étatsuniens subissent une épidémie de calculs rénaux. Le Figaro nous rassure : en France nos enfants n’en sont pas encore là, mais pour combien de temps ? (ben oui, on ne va pas nous rassurer sans nous inquiéter un peu)

La principale raison de ce fléau : l’alimentation. Le vilain coupable : le sel. Il se cache (plus ou moins bien) partout : dans les chips, biscuits apéros et frites (pas super caché), mais aussi dans les plats cuisinés et les boissons pour sportifs (dont apparemment les jeunes ricains sont friands). 

On en revient donc à l’éternelle question : faut-il donner des plats spécifiques aux tout petits (les préparations industrielles étant garanties sans sel) ou peuvent-ils manger comme tout le monde ? Je penche plutôt pour la deuxième option (surtout à partir d’un an environ), mais à condition que tout le monde ait une alimentation qui respecte un minimum les recommandations de notre site préféré à tous : mangerbouger.fr. Et faire la chasse au sel : je n’en mets quasiment plus dans notre alimentation, à la place je mets des épices et/ou des herbes aromatiques (pour régler les problèmes de stock j’en achète des surgelées). Bon je mets aussi de la sauce soja… qui est blindée de sel… no comment… (et là je passe discrètement sur la passion du Poussin pour les chips)

A noter aussi le risque associé au surdosage de vitamine D. Là tout de suite je me sens hyper rassurée d’avoir oublié les gougouttes un soir sur deux (ou plutôt neuf sur dix ? pendant qu’on est dans les révélations fracassantes…). En plus l’autre jour j’ai du emmener le poussin chez une pédodontiste qui m’a dit qu’avec ses confrères ils voulaient faire arrêter les gouttes de fluor qui entraînent également un risque de surdosage (je vous dis ça parce qu’en général le fluor et la vitamine D sont associés dans le même produit). A la place, elle préconise de brosser les dents de l’enfant le plus tôt possible avec une micro-goutte de dentrifice pour bébé au fluor (les tout petits ne savent pas se rincer la bouche). Pour autant l’apport de vitamine D est-il totalement à proscrire ? Honnêtement je n’ai pas les compétences pour répondre.

Le magazine Time donne d’autres facteurs

  • ne pas boire assez (de l’eau bien sûr), ce qui serait un effet pervers des problèmes de WC à l’école, les enfants buvant moins pour moins faire pipi
  • les calculs seraient plus fréquents chez les enfants en surpoids ou obèses, même s’ils ne leur sont pas réservés
  • les sucroses (présents dans les sodas) augmenteraient le risque, ainsi que les produits de régime hyperprotéinés (très populaires chez les ados)
  • contrairement à ce qu’on pourrait penser (les calculs sont composés d’oxalate de calcium), les produits laitiers (et les aliments riches en calcium en général) constituent une bonne prévention puisque le calcium ingéré lie immédiatement l’oxalate (responsable des calculs) et l’empêche de s’accumuler dans les reins. 

Et pourquoi ce titre (hilarant, avouez-le, moi je ricane toute seule derrière mon ordi) ? Le Figaro nous révèle qu’en France, les rares cas de calculs dus à l’alimentation sont généralement liés à un coupable :

 «Une à deux fois par an, l’enquête alimentaire révèle une consommation élevée de pâte au chocolat à tartiner. Ce produit est en effet riche en acide oxalique, ce qui favorise les lithiases rénales. Mais l’arrêt de la consommation a un effet radical.»

Je vous laisse tirer vous-même les conclusions qui s’imposent…

(Photo : même les chats sont touchés, on peut leur acheter des croquettes spéciales calculs rénaux ici)

La listériose

mercredi, juillet 23rd, 2008

 On en parlait ce matin aux infos, alors j’en profite pour faire un petit point sur le sujet, d’autant plus que je constate que la plupart des femmes enceintes que je connais n’a que des idées très vagues sur le sujet.

La listériose est une infection provoquée par la bactérie Listeria monocytogenes (d’où son nom, pas très originaux ces scientifiques). La maladie est bénine chez les personnes en bonne santé (quelque chose entre pas de symptôme et une grippe) mais peut avoir des conséquences dramatiques pour une femme enceinte, ou plus exactement pour son bébé. L’infection peut en effet entraîner une fausse couche ou un accouchement prématuré, avec un bébé souvent mort-né ou gravement malade. C’est pourquoi on recommande aux femmes enceintes de consulter immédiatement en cas de fièvre supérieure à 38.5°C, puisque c’est un des symptômes de cette infection (mais de beaucoup d’autres aussi, ne voyez pas déjà le pire si le thermomètre s’affole). Une antibiothérapie est alors mise en place, mais il est difficile de trouver des chiffres sur le succès du traitement. Contrairement à la toxoplasmose ou à la rubéole (autres infections craintes par le gros bidon), on ne peut être ni immunisé ni vacciné.

Le meilleur traitement est donc la prévention, puisque la principale voie de contamination est l’alimentation.  Je vous livre telles quelles les recommandations de l’Institut de veille sanitaire (InVS) :

1- Listeria monocytogenes résiste au froid mais est sensible à la chaleur. Or parmi les aliments les plus fréquemment contaminés par L.m., certains sont consommés sans cuisson.

La consommation de ces aliments à risque en l’état doit être évitée :
   – éviter de consommer des fromages au lait cru (ainsi que le fromage vendu râpé) ;
   – éviter la consommation de poissons fumés, de coquillages crus, de surimi, de tarama, etc.
   – éviter de consommer crues des graines germées telles que les graines de soja

L.m peut également contaminer, lors de leur fabrication, des produits qui subissent une cuisson au cours de leur préparation mais sont ensuite consommés en l’état. Si la contamination de ces produits intervient après l’étape de cuisson, ces produits présentent le même risque que des produits crus
contaminés.

Il s’agit pour l’essentiel de produits de charcuterie :
   – éviter les produits de charcuterie cuite tels que les rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée, etc.
   – pour les produits de charcuterie type jambon, préférer les produits préemballés qui présentent moins de risque d’être contaminés.

Note de la PP : On voit donc que la congélation ne débarrasse pas de la bactérie (qui comme la plupart de ses congénères résiste sans problème à des températures de -80°C).  On voit aussi que les aliments incriminés ne posent plus de problème s’ils sont cuits : non au saumon fumé sur son blini, oui à la quiche saumon fumé-épinard, non au toast de foie gras, oui à la poularde farcie au foie gras. Et si vous avez des envies irrépressibles de jambon, saucisson et autres, prenez les aliments industriels emballés qui sont stérilisés par irradiation plutôt qu’à la coupe chez le boucher du coin. Pour info, la charcuterie Monop est de très bonne qualité (et je suis TRES difficile en jambons).

2- Listeria monocytogenes est ubiquitaire, les aliments sont contaminés par contact avec l’environnement :
   – enlever la croûte des fromages ;
   – laver soigneusement les légumes crus et les herbes aromatiques ;
   – cuire les aliments crus d’origine animale (viande, poissons, charcuterie crue telle que les lardons).

Ces mesures sont suffisantes pour éliminer les germes qui se trouvent en plus grande quantité en surface de ces aliments. Les steaks hachés, qui sont des aliments reconstitués (et pour lesquels cette notion de contamination en surface ne peut être retenue), doivent impérativement être cuits à coeur.

Note de la PP : dommage pour le steack tartare aller-retour et les sushis.

3- Afin d’éviter des contaminations croisées (d’un aliment à l’autre) :
   – conserver les aliments crus (viande, légumes, etc.) séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
   – après la manipulation d’aliments non cuits, se laver les mains et nettoyer les ustensiles de cuisine qui ont été en contact avec ces aliments.

Note de la PP : Donc on coupe les carottes pour l’entrée avant de débiter ses escalopes de poulet crues si on ne veut pas laver la planche entre les deux.

4- Les règles habituelles d’hygiène doivent également être respectées :
   – les restes alimentaires et les plats cuisinés doivent être réchauffés soigneusement avant consommation immédiate ;
   – nettoyer fréquemment et désinfecter ensuite avec de l’eau javellisée son réfrigérateur ;
   – s’assurer que la température du réfrigérateur est suffisamment basse (4°C) ;
   – respecter les dates limites de consommation.

Note de la PP : A la télé, la dame de l’InVS (qui est ma copine !) a notamment expliqué qu’une fois ouverts il fallait rapidement consommer les aliments (dans les 2-3 jours). Et -faut-il le rappeler ?- on consomme rapidement un produit décongelé et on ne le recongèle pas (sauf s’il a été cuit entre temps ; ex : vous utilisez des oignons surgelés dans votre tagine, vous pouvez quand même congeler le reste de tagine, surtout après deux heures de cuisson) !

Je précise aussi qu’à mon avis ce sont ces recommandations-là qui font autorité. La connaissance des contaminations alimentaires n’est pas vraiment le boulot des sages-femmes et gynécologues, c’est celui d’agences comme l’InVS ou l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), qui est chargé de la communication vers le grand public, propose un certain nombre de brochures très bien faites (plus que les deux autres, qui sont moins accessibles je trouve) sur tous les sujets de santé (alimentation, alcool, dépression, SIDA, etc). Si vous avez un doute sur un aliment, c’est à mon avis vers ces instituts qu’il faut se tourner. Par contre, si vous craignez qu’il ne soit trop tard, c’est bien sûr le médecin ou la sage-femme qui vous suit qu’il faut consulter.

Si vous suivez à la lettre ces recommandations, vous risquez de vous attirer l’incrédulité, voire les moqueries de votre entourage (surtout la génération précédente chez qui ce discours de prévention était totalement absent). Il faut savoir que la listériose est un problème relativement récent qui n’existe que dans les pays industrialisés. On compte quelques centaines de cas par an en France, ce qui est évidemment très peu (même s’il y a probablement des cas non recensés car passant pour une simple crève). Dans ce contexte, certaines femmes trouvent que le risque est trop faible pour se priver de toutes ces bonnes choses, d’autant que leurs mère et/ou belle-mère leur répètent à l’envi qu’elles ont bien mangé et bu tout ce qu’elles voulaient et que leurs enfants se portent comme des charmes (ce qui n’est évidemment pas un raisonnement acceptable, l’absence de preuve n’étant pas la preuve de l’absence). Il est vrai qu’on a probablement plus de « chances » de se prendre une voiture en traversant la rue que d’attrapper la listériose en craquant sur un camembert coulant ou un plateau de sushis. Mais l’exposition à cette maladie est un risque relativement facile à maîtriser (dit celle qui a failli pleurer à une soirée où il n’y avait que des poissons crus, marinés ou en rillettes -dont elle rêvait pour apaiser ses nausées- et qui n’a mangé que des blinis). Quoi qu’il en soit, c’est comme toujours au gros bidon de peser le pour et le contre avant de se jeter sur le saumon fumé (ou de passer Noël aux carottes râpées -bien rincées, attention !), mais au moins avec les recommandations à jour : pas très logique de se priver de camembert si on se gave de foie gras à côté. Un de ces quatre il faudra que je vous parle toxoplasmose aussi (mais ça m’a semblé moins urgent car celles qui sont immunisées ne sont pas concernées).

Et si vous voulez tout savoir sur Listeria et la listériose, un topo complet est disponible ici (c’est là que j’ai trouvé la jolie photo de la bête).

Le point sur la table

mardi, mai 20th, 2008

Grâce à Anaïk (oui je suis une ménagère de moins de 50 ans donc je suis des blogs de cuisine), je viens de découvrir un site web très intéressant, même s’il n’est pas directement branché maternité : le point sur la table. A l’initiative du CLCV (l’association Consommation, Logement, Cadre de vie), c’est-à-dire une association de consommateurs et pas un syndicat d’industries agro-alimentaires, ce site a pour but d’aider les ménagères perdues dans les rayons de supermarché à s’y retrouver, en faisant taire pour cinq minutes les alléchantes sirènes du marketing. En parcourant le site, j’ai trouvé globalement des articles bien documentés, et surtout un ton modéré et plein de bon sens (en témoigne notamment cet article sur le lait).

Là où j’ai failli avoir une attaque cardiaque, c’est en découvrant que mes céréales de petit déjeuner favorites et prétendument « régime » (comment pensez-vous que j’aie eu un garçon ?) sont en réalité encore plus caloriques que celles pour enfants qui sont ouvertement bourrées de sucre (voir ici pour une vérité qui (me) dérange). Mes dernières (?) illusions s’effondrent…

Il y a aussi un blog que je vais illico rajouter dans mes flux rss. L’initiative a l’air récente, donc j’espère que le site comme le blog vont rester actifs et se développer. J’imagine que ça dépendra aussi de leur succès, c’est (en partie) pourquoi je fais ce billet. Bon surf !

(Sinon je suis en déplacement à Parme toute cette semaine donc je risque de prendre un peu beaucoup de retard dans les réponses aux commentaires. Et le rythme de publication va être très allégé… Mais je ne vous oublie pas !)

Vous êtes ce que votre mère mange

vendredi, avril 25th, 2008

Quelques précisions sur une publication scientifique qui a eu un certain succès médiatique ces derniers temps, mais qui peut facilement prêter à des interprétations un peu délirantes : You are what your mother eats: evidence for maternal preconception diet influencing foetal sex in humans, qu’on pourrait traduire par Vous êtes ce que votre mère mange : preuves de l’influence du régime maternel pré-conception sur le sexe du fœtus chez l’homme (résumé ici). Evidemment le titre est un peu racoleur mais c’est la dure loi de la science : un jeu de mots à deux balles ou une affirmation un peu provocante augmentent significativement les chances d’être publié dans une bonne revue, et ensuite de se voir interviewé par la presse généraliste. A ce propos, j’ajouterai que la revue où cet article a été publié (Proceedings of the Royal Society of London, B) est un journal généraliste en biologie, particulièrement réputé en sciences de l’évolution. Donc l’article a été soumis à la rigoureuse évaluation d’au moins deux confrères concurrents des auteurs avant d’être accepté, tout ça pour vous dire que ça n’est pas juste le premier torchon venu. J’ajouterai enfin que j’ai moi-même lu ce papier (et pas juste le résumé), et que je dispose d’une version pdf que j’enverrai à tous ceux que ça intéresse par email (cliquer sur le gros téléphone à gauche).

Quelles sont les principales conclusions de cet article ? En comparant le régime maternel pré-conception, il apparaît que les femmes ayant une alimentation plus riche (tant en énergie qu’en micronutriments –vitamines et autres), et notamment celles qui mangent des céréales de petit déjeuner, ont plus de chances d’avoir un garçon que les autres. Cet effet est cependant modéré : on observe 56% de garçons chez le tiers des femmes avec l’alimentation la plus riche contre 45 % chez le tiers avec l’alimentation la moins calorique.

 

Petite précision : c’est le chromosome X ou Y du spermatozoïde qui va déterminer le sexe de l’enfant, puisque tous les ovules sont X. Cependant, on sait que l’ovule et plus généralement les conditions physico-chimiques sur le « chemin » jusqu’à lui ont une grande influence sur la sélection du spermatozoïde gagnant. En outre, le corps de la mère peut éliminer sélectivement l’embryon dans les jours qui suivent la conception (notamment en cas de défaut génétique). D’où le rôle maternel dans le sexe de l’enfant à venir.

 

Si vous souhaitez choisir le sexe de votre futur enfant, vous conviendrez donc que ces résultats, quoi que prometteurs, vous laissent encore une grande part de hasard. En même temps ce n’est pas le but de cette étude. Il s’agit de travaux en sciences de l’évolution, dont le but est de comprendre quels facteurs peuvent influencer le sex ratio en général, et pas de permettre à Mme Schmoldu d’avoir enfin le fils dont son mari rêve pour transmettre ce précieux patronyme. En effet, on a constaté depuis quelques décennies que le sex ratio à la naissance penche de plus en plus en faveur des filles, alors qu’il est naturellement de 105 pour 100 en faveur des garçons (ceux-ci étant de petites choses fragiles ont plus de mal à atteindre l’âge reproducteur). Il semble donc important de comprendre les raisons de ce phénomène avant de nous retrouver avec une situation déséquilibrée, comme en Chine ou en Inde (mais inversée).

 

Le mécanisme évolutif proposé et généralement admis est le suivant. D’abord un petit rappel sur la théorie de l’évolution : contrairement à ce qu’on lit partout, les individus n’ont strictement rien à carrer de la perpétuation de leur espèce. Ce qui les intéresse c’est la perpétuation et la multiplication de leurs gènes (notons que ceci peut en parallèle contribuer à la perpétuation de l’espèce mais ce n’est pas le moteur). Faire un garçon est plus coûteux et plus risqué qu’une fille : les garçons ont besoin de plus de nourriture, ils ont plus d’accidents, ils sont moins résistants aux maladies. Par contre, le potentiel reproducteur d’un mâle est bien supérieur à celui d’une femelle, pas besoin de vous faire un dessin. Ainsi en période de disette mieux vaut opter pour la sécurité (une fille), alors qu’en période faste on peut faire un pari plus audacieux (un garçon).

 

Quelques détails intéressants (en vrac) sur le protocole et les résultats de l’étude :

  • Au niveau du régime alimentaire pré-conception, les éléments pour lesquels on trouve une différence significative entre bébé fille et bébé garçon sont : énergie, glucides, protéines, fer, zinc, sodium, potassium et calcium. Et c’est toujours plus élevé chez les mères de garçons.
  • Le régime alimentaire a également été suivi pendant le début de la grossesse, mais aucune différence n’a été trouvée. Le sexe du fœtus/embryon ne semble donc pas influencer le régime maternel. 
  • Les auteurs ont croisé ces données avec un grand nombre d’autres facteurs concernant les mères : tabagisme, âge, supplémentation en folate avant la conception, éducation, poids, taille et IMC avant la conception et à 14 semaines de gestation. Aucun impact significatif de ces variables n’a été observé. Notons que la parturiente moyenne dans cette étude a 25.8 ans et pèse environ 62 kg pour 1.64 m (avant bébé). Et que bien que les mères de garçons aient en moyenne mangé plus riche que les mères de filles, elles ne pesaient que 200g de plus avant la grossesse (ça c’est le vrai scoop de cette étude !).
  • Aucune des mères ne connaissait le sexe de son bébé lorsqu’elles ont répondu au questionnaire, et les données « pré-conception » portent sur l’année précédente.
  • Toutes les femmes ayant participé étaient blanches et primipares, car tant le groupe ethnique que le rang de naissance (de l’enfant) peuvent influencer le sexe du fœtus (mais il n’est pas précisé dans quel sens).
  • L’impact des céréales est selon les auteurs représentatif de l’impact du petit déjeuner, puisqu’au Royaume-Uni (lieu de l’étude) cela semble d’une part le principal aliment du petit déjeuner, et d’autre part le petit déjeuner semble le principal moment auquel on les consommerait.
  • A noter que les femmes observées étaient globalement bien nourries et que personne ne mourrait de faim. Il est probable que des effets encore plus marqués seraient observés s’il y avait une vraie disette.

 

Evidemment, le sexe du fœtus est le résultat d’un ensemble de facteurs (parmi lesquels le hasard tient probablement une bonne place) : hormones (et perturbateurs endocriniens), stress, ou timing relatif entre insémination et conception (les spermatozoïdes ayant une durée de vie de quelques jours dans les voies génitales féminines, le jour du rapport n’est pas forcément celui de la fécondation) sont parmi les plus souvent évoqués. Les auteurs notent cependant que la diminution du nombre de garçons à la naissance dans les pays occidentaux est corrélée avec celle du nombre de personnes prenant un petit déjeuner, ainsi qu’à une tendance à la restriction des apports alimentaires (vous savez, le fameux « spécial maigrir pour être la plus belle en maillot perdez ces 2 kg qui vous défigurent en une semaine »).

 

En conclusion : il est probablement peu efficace de se taper consciencieusement son bol de corn flakes tous les matins pour avoir un garçon (ou de se serrer la ceinture toute la journée si on veut une fille). Cela ne changera probablement pas grand chose à la probabilité habituelle de 1/2. Par contre, il est important que notre société réfléchisse aux implications de la dérive du sex ratio et aux moyens pour la contrer si ces conséquences apparaissent inacceptables. Ce type d’étude me semble donc tout à fait pertinent dans cette optique.

 

France vs. USA

jeudi, avril 17th, 2008

J’ai vu hier sur Babble (souvenez-vous) un article intitulé C’est bon ? An expat fact-checks France’s rep as a parenting paradise (c’est-à-dire Une expat vérifie la réputation de la France comme paradis des parents). Donc apparemment pour les Américains (ou plutôt les Etatsuniens devrais-je dire) la France est un paradis pour les femmes enceintes et les jeunes parents (un peu comme les Pays-bas en matière de naissance pour nous…). Notre réputation là-bas est telle que si on en croit l’auteur, les livres sur la maternité ne devraient contenir qu’une seule ligne : « Epousez un Français ». J’ai trouvé très intéressant de nous voir par le bout US de la lorgnette.

Voici les principaux avantages que nous aurions et que nos amies outre-Atlantique nous envient :

  • Vin et fromage enceinte : Officiellement, ni le vin (ou aucune autre forme d’alcool d’ailleurs) ni le fromage au lait cru ne sont recommandés pendant la grossesse. Mais autant il y en a certaines (comme moi) qui suivent scrupuleusement les recommandations sanitaires (m’en fous j’aime pas le fromage), autant l’ambiance générale reste encore assez cool sur le sujet, ou au moins plus cool qu’aux US. Apparemment là-bas prendre un coca light enceinte revient à s’exposer à la vindicte publique, à cause de… la caféine ! Donc nous sommes probablement juste un peu moins parano sur le sujet. Et je passe sur la pression insupportable qu’on met sur les femmes enceintes pour qu’elles aient la silhouette de Kate Moss pendant et après la grossesse (ça mérite un billet à part !).
  • Crèche gratuite : Là l’auteur n’a pas d’autre choix que de reconnaître une vaste part de mythe sur ce douloureux sujet. Les places en crèche ne sont pas nombreuses, et on se précipite sur n’importe laquelle parce que de toute façon il n’y en a pas d’autre, alors qu’apparemment les US moms visitent un certain nombre de lieux pour choisir celui qui leur semblera digne d’accueillir leur progéniture. Par contre il est clair que la maternelle -gratuite tant que vous allez dans le public- a peu d’équivalents dans le monde (et aucun aux US). A cette occasion, on découvre qu’aux Etats-Unis on commence le pot vers 3-4 ans plutôt que 2 ans – 2 ans 1/2 comme chez nous (d’ailleurs je crois qu’à l’inverse la grossesse dure 40 semaines contre 41 chez nous, comme quoi…).
  • Enfants bienvenus : Apparemment en France les enfants sont bien accueillis dans les restaurants et mariages, et il est de bon ton d’aller partout avec eux. Pour les mariages, je suis tout à fait d’accord (au passage, petit débat pour les commentaires : est-il acceptable de donner le sein à l’église ?), pour le reste il me semble que la réalité est plus nuancée. Et je ne pense pas que l’auteur ait jamais essayé de prendre le métro avec une poussette… En plus, si on en croit cette expat au Texas (mais depuis de retour à Paris), aller au ciné avec 3 enfants dont un bébé aux US : peace of cake !

Je rajouterai qu’apparemment aux Etats-Unis il y a une vraie controverse sur l’allaitement en public, un peu/beaucoup hypocrite, du genre « Couvrez ce sein que je ne saurez voir ». Diverses solutions allant de ridicules à franchement pénibles ont été proposées pour calmer les puritains : allaiter aux toilettes ou dans un local prévu à cet effet (en général un grand placard…), porter une sorte de couverture/tente/burqa pour étouffer gentiment l’enfant qui tète, ou encore se promener avec des biberons de lait maternel tiré (tellement pratique !). Une mère a même été virée d’un avion car elle refusait d’allaiter dans les toilettes. Autant vous dire que l’affiche de J’ai toujours rêvé d’être un gangster n’aurait probablement pas fini dans tous les couloirs de métro/abribus là-bas.

Et ne parlons pas des coûts médicaux : là encore, après avoir lu notre (ex)Texane, vous trouverez très raisonnables les dépassements d’honoraire de votre toubib… 

Hum je réalise que mon billet risque de passer pour de l’anti-américanisme primaire, ce qui n’était pas vraiment mon intention ! J’aimais beaucoup d’ailleurs le blog de la Desperate housewife du Texas, qui donnait une vision très nuancée de ce pays (malheureusement elle ne publie plus beaucoup depuis qu’elle est rentrée à Paris), et je vous invite à faire un petit tour dans les archives. Et puis c’est eux qui ont fait Babble, après tout.