Archive for the ‘Etre femme’ Category

La « contraception » « naturelle »

jeudi, mai 2nd, 2013

Beauty in blood : de l’art avec du sang menstruel

Le récent « pilulegate » autour des risques liés aux pilules contraceptives, en particulier de 3ème et 4ème génération, a suscité un regain d’intérêt pour les méthodes dites de « contraception naturelle » (un célèbre fabricant de tests de grossesse et d’ovulation au nom coloré-mais-pas-trop en ayant profité pour vanter les mérites contraceptifs de son « moniteur d’ovulation » qui a défrayé la chronique -chez 10 lunes et Maman travaille notamment). Mais pourquoi tous ces guillemets ? D’abord certains définissent la contraception comme « l’ensemble des moyens employés pour provoquer une infécondité temporaire chez la femme ou chez l’homme » ; or les méthodes qui nous intéressent aujourd’hui s’attachent surtout à éviter les rapports sexuels en période féconde. Les tenants de ces techniques parlent plutôt d’espacement des naissances ou de planification familiale. Ensuite comme je l’ai déjà dit le terme de « naturel » veut dire à peu près tout et n’importe quoi, en particulier chez l’humain où nature et culture sont intimement entremêlées. Qui trouve ça naturel de faire sa courbe de température tous les matins au réveil ?

Ce qui m’a décidé à faire ce billet c’est qu’à force de lire des articles et d’échanger sur ce sujet j’ai l’impression qu’il y a une certaine confusion. En particulier, partant du postulat que ces méthodes seraient archaïques et peu fiables, certains laissent entendre qu’il ne faudrait même pas en parler. Je ne partage pas cet avis. Bien que le terme puisse recouvrir d’autres méthodes (coït interrompu, voire abstinence…) je me concentrerai ici sur les méthodes consistant à déterminer la période féconde du cycle féminin. A noter qu’outre les différentes techniques pour identifier cette période, il existe également différentes façons de la gérer : abstinence totale, sexe sans coït ou utilisation d’une méthode barrière (comme le préservatif). Mais revenons à la question de la période de fécondité féminine : comment la déterminer ?

  • La méthode du calendrier ou méthode Ogino-Knaus : on part du principe que l’ovulation a lieu 14 jours avant les règles, et comme on ne sait pas avec certitude quand tomberont les prochaines règles on se base sur le cycle le plus long que la femme ait observé. C’est une méthode peu fiable qui n’est plus recommandée par grand monde (le taux d’échec de base est estimé à 9% et monte à 25% en emploi typique).
  • Les méthodes d’observation : on peut suivre la température, les glaires cervicales (méthodes Billings et FertilityCare) et le col de l’utérus, séparément ou tous en même temps (on parle alors de méthode sympto-thermique). A part le thermomètre (et de quoi faire le graphique, sur papier ou ordinateur, sachant qu’il existe de nombreux sites et applis mobiles pour faciliter le suivi), il n’y a pas besoin de matériel particulier. Par contre il est généralement recommandé de suivre une formation, qui peut elle être payante (et non remboursée). Il n’est pas évident de trouver d’indice de Pearl (le taux d’échec quand c’est bien utilisé) pour chaque type d’observation, et une bonne partie des données disponibles vient d’entités faisant la promotion de ces méthodes (pour des raisons idéologiques ou commerciales), ce qui me rend un peu suspicieuse. Cependant, on peut arriver à une assez bonne fiabilité théorique (3% d’échecs voire moins d’1% -le top étant la méthode sympto-thermique), même si les taux en emploi typique sont beaucoup plus mauvais (jusqu’à 25%) -références : voir ici (article scientifique MAIS d’il y a 20 ans et avec quelques informations erronées qui incitent à la prudence) et ici (site plein de pubs dont on ne sait pas trop qui l’édite donc prudence aussi). L’étude dite de Düsseldorf, sur 851 femmes volontaires pour utiliser la méthode sympto-thermique arrive à un taux d’échec un peu supérieur à 2% (2.1-2.3%). Dans cette étude, la moitié se sont abstenues pendant leur période féconde et les autres ont utilisé une méthode barrière. La majorité des grossesses était due à une prise de risque durant la période féconde qui avait donc été correctement identifiée.
  • Les tests d’ovulation : Wikipedia a eu la bonne idée d’en recenser un certain nombre ici. Comme beaucoup sont vendus pour aider la conception plutôt que pour l’empêcher, on n’en connaît pas toujours la fiabilité. Le moniteur cité en début d’article annonce 6% d’échecs (je ne sais pas si c’est au minimum ou en emploi typique par contre).
  • La MAMA (méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée) : sous certaines conditions bien précises, sa fiabilité atteindrait 98% (mais là aussi manque de sources).

On voit donc que « contraception naturelle » recouvre une certaine variété de méthodes, avec une forte hétérogénéité de fiabilité. Pour mémoire, le préservatif masculin, qui est la méthode « barrière » la plus fiable, a un indice de Pearl de 2% et un taux d’échec en emploi typique de 15% ; la pilule elle part de 0.3 % et atteint 8% en emploi typique (voir toutes les méthodes ici). La méthode sympto-thermique ne me paraît donc pas un archaïsme forcément réservé aux cathos intégristes, mais une alternative possible à considérer quand on choisit sa contraception. Bien sûr, elle n’aura jamais la fiabilité d’un DIU (le nom officiel du stérilet), mais tout le monde ne peut (même si les femmes n’ayant pas d’enfant ou venant d’en avoir un sont éligibles, rappelons-le encore et encore) ou ne veut en porter un (et même le DIU connaît des échecs, j’en connais personnellement). A mon avis, le problème de la méthode sympto-thermique (qui est aussi un de ses attraits) c’est qu’une fois formé le couple doit complètement se prendre en charge : la femme pour suivre rigoureusement l’évolution de son cycle, et l’homme (et la femme bien sûr) pour jouer le jeu pendant la période fertile. C’est ce qui explique qu’elle soit si mauvaise en emploi typique, en particulier si c’est un choix par défaut. Par ailleurs, il faut aussi reconnaître que l’identification de la période féconde sera sans doute plus aisée chez certaines femmes que chez d’autres. En outre, certaines femmes voient leur libido exacerbée dans les jours qui entourent l’ovulation, ce qui peut rendre l’abstinence particulièrement difficile (mais cela reste contournable par l’utilisation d’une méthode barrière). Enfin il est clair que cette méthode paraît plus adaptées à certains styles de vie (en gros un couple stable qui habite ensemble) qu’à d’autres.

A mon sens, l’autre inconvénient du balayage systématique de toutes ces méthodes façon « ce n’est pas fiable prenez plutôt ce petit comprimé une fois par jour tous les jours ça fera 60€ merci » c’est que du coup on parle peu du cycle menstruel (au point qu’il faudrait maintenant des « doulas menstruelles » pour nous expliquer tout ça…). Et quand on en parle, c’est souvent pour dire des conneries, comme « la pilule régularise les cycles », ce qui est faux puisque la pilule (en tout cas les pilules oestro-progestatives et la plupart du temps les pilules progestatives) arrête les cycles (voir Martin Winckler sur les règles sous pilule qui n’en sont pas). Qu’une femme souhaite avoir un cycle menstruel physiologique ou le mettre en sommeil avec des hormones c’est strictement son problème et son choix, mais il ne faut pas faire croire que la contraception hormonale guérit les règles douloureuses, trop abondantes ou irrégulières. Elle permet en arrêtant le cycle de traiter les symptômes mais avec le risque qu’ils reviennent à l’arrêt du traitement.

Plus généralement, je ne me reconnais pas dans la représentation habituelle du cycle menstruel : c’est soit la malédiction soit (beaucoup plus rarement ceci dit) la féminité sacrée à vénérer. C’est d’ailleurs le cas pour la plupart des fonctions biologiques propres au corps féminin (grossesse, naissance, allaitement…) : soit c’est une plaie, c’est sale, c’est tabou, et il faut s’en affranchir à tout prix (ou à défaut faire comme si ça n’existait pas), soit c’est un trésor pour la femme mais surtout pour la société qui en le portant au pinacle la place sur un bien inconfortable piédestal. J’aimerais simplement dire que le vécu du cycle menstruel est très variable d’une femme à l’autre (et au cours de la vie de chacune), qu’il peut être positif ou négatif ou même neutre. Que s’il n’est bien sûr pas une pathologie en soi il peut être effectivement dysfonctionnel et que ces maladies méritent d’être traitées comme telles et pas ignorées sous prétexte que c’est normal d’avoir des règles douloureuses. Et surtout qu’une femme peut avoir des raisons tout à fait légitimes d’être fatiguée, stressée, en colère ou énervée sans qu’on ne ramène ça à ses hormones. Certaines recherches remettent d’ailleurs en question l’existence même du syndrome prémenstruel, y voyant une prophétie auto-réalisatrice. Personnellement si je n’en souffre pas, loin de moi l’idée de remettre en question le vécu d’autres femmes, même si je pense qu’il faut être attentif à la tendance actuelle de l’industrie pharmaceutique à médicaliser toute souffrance pour nous vendre en retour une pilule miracle.

Pour finir, il me semble utile pour chaque femme de savoir comment suivre son cycle, et d’avoir des outils qui permettent de le faire facilement. Bien entendu utiliser ces informations pour éviter de tomber enceinte est comme on l’a vu une possibilité crédible (même si loin d’être adaptée à tous les cas), mais cela peut aussi aider à commencer une grossesse quand on le souhaite (et à la dater quand ça fonctionne), et tout simplement à pouvoir anticiper ses prochaines règles. Donc parlons de cycle menstruel (ce n’est pas sale… pense aux fleurs…), parlons de fertilité féminine, parlons-en en couple aussi (quelle contraception ? quels risques ? quel plan B en cas d’échec ?) et laissons chacune faire ses choix en toute connaissance de cause.

EDIT : Une clarification entre fiabilité théorique et « en emploi typique » (voir par ex ici), suite aux nombreuses demandes. L’efficacité théorique, c’est la probabilité que ça fonctionne en conditions parfaitement contrôlées, si on fait tout exactement comme prévu (par exemple on prend bien sa pilule les bons jours aux bonnes heures mais par exemple on a un métabolisme un peu atypique et on ne reçoit finalement pas la bonne dose d’hormone). « En emploi typique », c’est la vraie vie, on oublie sa pilule, on a une gastro, on a cru qu’il fallait la prendre qu’après un rapport… Pour le DIU la principale cause de variation entre « théorique » et « emploi typique » c’est une mauvaise pose par le professionnel ; on voit qu’elle est extrêmement faible. A l’inverse pour la méthode sympto-thermique, il y a de nombreuses étapes où l’utilisatrice peut se planter : surveillance incomplète ou erronée du cycle, prise de « risques » en période féconde etc.

Quelques liens (en anglais) : le blog de la Société pour la recherche sur le cycle menstruel et un article pour tout savoir sur les règles (bonne base pour la discussion « premières règles »). Et pour celles qui ont un cycle actif n’hésitez pas à lire mes billets sur la coupe menstruelle.

I love ma cellulite

jeudi, février 10th, 2011

Renoir Guerre au gras, guerre aux femmes

Malgré des progrès indéniables ces dernières années, la cause féministe a encore du chemin devant elle. Tout le monde a entendu parler des inégalités salariales, des femmes qui assument 80% des tâches ménagères ou de l’articulation difficile entre vie professionnelle et maternité, pour ne citer que quelques thèmes majeurs. Mais il en est un dont on ne parle pas souvent, et qui est pourtant insidieusement répandu dans les sociétés occidentales : c’est la guerre au gras. Attention, je ne parle pas ici de la lutte contre le surpoids et l’obésité, en tant que problèmes d’ordre médical, mais de l’obsession de la graisse chez des personnes de corpulence moyenne (présentant un indice de masse corporelle normal, pour simplifier). Cette obsession n’a non seulement aucune justification médicale, mais elle est fondamentalement injuste pour les femmes. Eh oui, les femmes sont naturellement plus grasses que les hommes, tout simplement car leurs corps ont été façonnés par l’évolution pour porter les enfants et les allaiter, activités hautement énergétiques s’il en est. Or le tissu adipeux est la façon la plus efficace de stocker de l’énergie (et paradoxalement la plus légère). Wikipedia nous apprend ainsi que chez la femme, la graisse représente 20 à 25% de la masse totale tandis que chez l’homme cette proportion varie de 15 à 20%.

Le gras nous devient particulièrement hideux lorsqu’il prend la forme de cellulite, qu’on retrouve chez près de 90% des femmes contre seulement 2% des hommes. Cette dernière phrase devrait déjà vous faire tiquer : on érige en anormalité à combattre et éradiquer par tous les moyens quelque chose qui touche près de 90% des femmes. On met en avant alimentation et exercice dans les facteurs favorisant la cellulite, mais vous n’allez pas me faire croire que 90% des femmes sont des feignasses qui se gavent de MacDo toute la journée tandis que 98% des hommes ont une hygiène de vie exemplaire. Effectivement, les chiffres sont sans appel : le surpoids touche 32% des femmes et 46% des hommes, tandis que la maigreur affecte 5% des femmes et 2% des hommes. Non, les vrais facteurs de cellulite sont la génétique et les hormones féminines. La cellulite est aussi associée au corps féminin que les seins : certaines en ont beaucoup, d’autres presque pas, mais la grande majorité en a.

Décider que la cellulite est une tare à corriger est en réalité une nouvelle façon de contrôler et de mutiler le corps des femmes. C’est exactement le même raisonnement qui a poussé certains Chinois à bander les pieds jugés trop grands ou les Padaung à étirer les cous jugés trop courts, pour ne citer que quelques pratiques emblématiques. Bien sûr, chez nous l’approche est plus subtile mais la pression est tout aussi efficace. Cherchez « cellulite » sur Google, et vous ne trouverez que des pages pour vous aider à vous en débarrasser. Même un bon tiers de la page Wikipedia y est consacré. En outre, la confusion graisse – cellulite – surpoids – obésité et l’idée reçue selon laquelle les problèmes de poids sont une simple affaire de volonté véhiculent le message suivant : la graisse est un signe de paresse et de laisser-aller.

Évidemment il y en a que ça arrange. Les enjeux financiers sont colossaux : coupe-faim, sachets protéinés, pilules et tisanes drainantes, crèmes amincissantes anti peau d’orange, soins esthétiques variés, liposuccions et j’en passe bénéficient d’un immense marché, à savoir 90% de la moitié de la population. Leur efficacité est pourtant loin d’être avérée et ils ne sont pas tous sans risque. Et les femmes, pendant ce temps, dépensent une énergie et des sommes considérables et mettent leur santé en péril pour tenter de régler un problème qui n’en est pas un (la cellulite en soi n’est absolument pas pathologique), et qu’elles ne pourront pour la plupart pas régler durablement, puisqu’elles ne risquent pas de se débarrasser de leurs gènes ni de leurs hormones.

Alors refusons ce diktat, cette guerre au corps féminin qui se cache derrière l’obsession du gras et de la cellulite. Cessons de vouloir réparer un corps qui n’est pas cassé, sortons du harem de la taille 38. Prendre soin de son corps, ce n’est pas l’affamer et le couper de ses sensations de régulation naturelle. C’est manger à sa faim et avec plaisir une alimentation variée. Ce n’est pas s’astreindre à transpirer sans envie en maximisant la dépense calorique, c’est avoir la joie de faire fonctionner un peu son corps en se vidant la tête, que ce soit par le sport, une bonne balade, danser jusqu’au bout de la nuit ou que sais-je. Ce n’est pas torturer ses chairs pour tenter de les déloger, c’est profiter d’un massage agréable. Et ce n’est pas à votre corps de s’adapter aux vêtements, c’est aux vêtements de le mettre en valeur.

Faisons la paix avec nos corps. N’ayons plus honte de nos capitons, de nos petits bourrelets. C’est difficile, et je sais de quoi je parle (étant fort bien pourvue à ce niveau-là). Nous avons été façonnées depuis notre plus jeune âge à les trouver répugnants, et la société actuelle ne fait rien pour changer cela, entre stars photoshoppées et matraquage publicitaire permanent de lutte anti-gras. Mais le changement devra d’abord passer par nous. Laissons notre gras tranquille. Cessons de nous juger les unes les autres, surtout à l’aune de nos capitons. Revendiquons le droit, la fierté même d’avoir de la graisse et de la cellulite. Et surtout faisons passer le message. Que chacune puisse au moins se poser la question de pourquoi son gras lui est si insupportable. Si vous avez un blog, si vous participez à un forum, n’hésitez pas à en parler, en utilisant cet article (que vous pouvez copier coller, en partie ou intégralement, à condition d’en indiquer la source) ou avec vos propres mots. J’aimerais bien qu’en cherchant « cellulite » avec Google on puisse trouver au moins quelques pages qui ne demandent pas de s’en débarrasser au plus vite. Vous m’aidez ?

Image : Après bain, de Pierre-Auguste Renoir

Let’s talk about sex (2)

vendredi, octobre 30th, 2009

sky_difool_funNous avons vu hier comment faire un bébé (ah bon vous saviez déjà ?) et comment accommoder gros ventre et kama sutra (ou pas), continuons sur la lancée. Sans développer ici plus avant, je vous rappelle que l’accouchement en lui-même peut être une expérience orgasmique.

Troisième étape : après l’accouchement. Le post partum immédiat est probablement la période la moins propice à la bagatelle, ne serait-ce que parce qu’avoir mal quand on s’assied et/ou quand on urine fait qu’on ne laisse généralement personne s’approcher de la zone stratégique à moins de 200 mètres. Et puis sur les semaines (mois ?) qui suivent il y a le chamboulement du corps (le ventre vide qui pendouille est généralement moins bien perçu que le beau ventre rond et tendu), la fatigue, le bébé collé au sein 20h/24 (si on allaite) ou tout simplement dans les bras, les lochies, les hormones qui sont contre nous, le baby blues, pas le temps de prendre soin de soi, j’en passe et des meilleures. Le sexe peut sembler trrrrrrrrès loin sur la liste des priorités mais cela peut être un atout pour rééquilibrer et resouder le couple parental, souvent soumis à rude épreuve après la naissance ; là encore, cela ne peut être que bénéfique pour les enfants. Evidemment c’est un équilibre qui sera propre à chaque famille et à chaque situation et le sexe n’est pas non plus le seul ciment du couple.

L’allaitement est bien sûr loin d’être incompatible avec les activités sexuelles mais il n’y est pas toujours propice : éjections de lait impromptues (l’ocytocine est à la fois l’hormone du sexe et de l’éjection du lait), libido plus basse (la prolactine, qui permet la sécrétion de lait, est très mauvaise pour les envies de zigounipiloupilage) , lingerie pas toujours au top du sexy avec coussinets qui dépassent (certains modèles constituent à mon avis une méthode de contraception fiable à 100%), sans compter d’éventuelles difficulté d’ordre psychologique (concilier sein nourricier et sein érotique, pas toujours facile pour la femme comme pour l’homme)… Ceci dit la poitrine de la femme allaitante a aussi ses avantages, ne serait-ce que par sa taille. De la même façon le cododo peut rendre les choses un peu plus compliquées, mais d’une part les enfants ont généralement le sommeil lourd, et d’autre part il n’y a pas que le lit. Ces pratiques sont d’ailleurs souvent accusées par certains psys d’interférer avec la sexualité parentale et décriées pour cela ; il me semble que si un des parents (en général la mère) les utilise pour repousser les avances de l’autre cela ne fait que révéler un problème sous-jacent et n’en est pas pour autant l’origine. Les cas pathologiques ne doivent pas masquer la majorité des familles où allaitement et cododo (y compris prolongés) vont de pair avec une vie sexuelle parentale épanouie.

Le moment de reprendre finit donc par arriver (quelques semaines ? quelques mois ? ne vous mettez pas de date couperet obligatoire…) ; la pénétration peut faire peur à la femme, surtout si l’accouchement a été difficile (épisio, forceps…). Y aller à son rythme, insister sur les câlins et les préliminaires (là encore on peut se faire plaisir sans passer par le coït), si nécessaire utiliser du lubrifiant et/ou des préservatifs, sont autant de moyens de rendre les choses plus agréables. Et puis n’oubliez pas qu’aussi bien équipé que soit votre homme cela n’est pas comparable par rapport à un bébé… Il faut aussi du temps pour se réapproprier son nouveau corps, d’autant que le retour à une situation « normale » n’est généralement pas immédiat (9 mois pour le faire, 9 mois pour le défaire, dit l’adage). Des facteurs tant physiques (si le vagin était un peu « étroit » avant l’accouchement par exemple) que psychologiques (on peut se sentir plus accomplie en tant que femme par la maternité) font qu’avoir eu un bébé peut rendre l’activité sexuelle plus agréable pour la femme qu’avant, même si l’inverse est bien sûr également possible. N’oublions pas la rééducation périnéale qui aide aussi pour retrouver des sensations et se réapproprier son corps, tant physiquement que psychologiquement. Enfin rappelons que si plusieurs semaines après avoir accouché votre cicatrice d’épisio ou de déchirure vous fait toujours mal ou vous gêne, il faut en parler à votre gynéco ou à votre sage-femme, des solutions existent.

Petit détail qui a son importance : contrairement aux deux étapes précédentes, n’oubliez pas la contraception. L’allaitement peut empêcher une grossesse avec un taux d’efficacité proche des méthodes plus habituelles (98%) mais sous certaines conditions bien définies. Rappelons que si on allaite, on n’est pas obligée d‘attendre le retour de couches pour se faire poser un DIU (stérilet), même s’il faut attendre environ 6-8 semaines (le retour de couches sans allaitement en gros ; le non-allaitement restant encore beaucoup la norme dans certains esprits médicaux) que l’utérus ait repris sa taille et sa forme. Et c’est l’ovulation qui déclenche les règles (et non l’inverse), donc on peut ovuler et tomber enceinte avant le retour de couches (certaines femmes qui allaitent longtemps puis enchaînent les bébés peuvent ainsi ne pas avoir de règles du tout entre deux) : n’attendez pas celui-ci pour prendre vos précautions (à moins de souhaiter des enfants très rapprochés bien sûr).

Finalement, je dirais que nous sommes dans une société où le sexe est devenu une valeur à part entière ou presque : pour avoir une vie « réussie » il faut avoir une Rolex une activité sexuelle aussi importante et épanouissante que possible. Bien sûr il est positif que le puritanisme et les tabous sur le plaisir, la masturbation et le sexe en général soient battus en brèche mais le retour de balancier me semble un peu fort. On a le droit de ne pas considérer le sexe comme THE source de plaisir et de bonheur, on peut être un couple solide et équilibré sans faire des galipettes toute la sainte journée, bref je ne crois pas qu’on ait besoin de normes et de chiffres (quelle fréquence ? combien de temps ? combien d’orgasmes ?) dans ce domaine. Chacun a ses besoins, ses envies, qui peuvent varier avec le temps, selon les situations ; bien sûr il faut trouver un équilibre au sein du couple pour concilier les attentes des deux partenaires, donc dialoguer, dédramatiser, et ne pas hésiter à consulter (gynécologue, urologue, sexologue, psychologue…) si des difficultés (physiques et/ou psychologiques) récurrentes en font une source de tensions et de conflits trop importants.

Bonus : si vous ne connaissez pas, filez voir cette BD de Melaka sur le sujet.

(Photo : Vous ne les reconnaissez sans doute pas. Indices : Lovin Fun ; « Ce n’est pas saaaaaale, pense aux fleurs »)

Let’s talk about sex (1)

jeudi, octobre 29th, 2009

Salt-N-Pepa Je ne sais pas bien pourquoi exactement je me lance sur ce sujet, qui est bardé de difficultés (ah si, c’est à cause de Ficelle qui m’a tannée avec ça). Chaque femme a une expérience bien particulière, qui pourra varier à chaque grossesse, et pourtant on nous sert les mêmes poncifs éculés à chaque fois. En même temps je n’ai pas très envie de m’étaler sur mon expérience personnelle, d’autant plus que je n’en vois pas forcément l’utilité. Et la moindre recherche google me sort des listes de pages que je n’ai aucune envie de visiter. Au fait le sujet en question c’est « sexe et bébé ». Procédons chronologiquement.

Première étape : Faire le bébé. En général c’est le meilleur moment pour le sexe. D’abord on arrête la contraception, qui si elle est hormonale peut jouer sur la libido. Et puis surtout le désir d’enfant est souvent un puissant moteur de désir sexuel. A ceux (bon c’est surtout « celles ») qui me demandent conseil sur le meilleur timing, je suggère généralement de ne pas se lancer dans des calculs d’apothicaire ou pire des courbes de température, ou en tout cas pas dans un premier temps. D’abord ce n’est ni très romantique ni très excitant, ensuite ça n’est pas toujours très fiable et enfin on ne compte plus les femmes qui sont tombées enceintes seulement après avoir arrêté les calculs. Donc sachant que les spermatozoïdes une fois largués ont une durée de vie d’environ trois jours (selon les sources on trouve deux à cinq, on dira qu’il y a une forte variabilité naturelle), si on fait des travaux pratiques deux à trois fois par semaine (ou plus si affinités et/ou premier enfant…), on est à peu près sûr que l’ovule ne se trouve jamais seul au moment où il se décide à se pointer (voir aussi l’article de Martin Winckler). En général les coqs sont assez partants pour ce type de stratégie.

Deuxième étape : la grossesse. Faisons d’abord le tour des généralités sur le sujet. D’abord le premier trimestre : il n’est traditionnellement pas très favorable à la bagatelle, par son climat hormonal et par les conséquences de celui-ci. Les nausées ne sont pas particulièrement érotisantes et le fort besoin de sommeil souvent ressenti à cette occasion peut conduire la future maman à imiter la poupée Corolle qui ferme les yeux quand on la couche. Et ne parlons pas d’autre symptômes moins courants comme le ptyalisme… Le deuxième trimestre voit théoriquement la femme enceinte se transformer en nymphomane : elle pète le feu et n’est pas encore trop gênée par son ventre, les hormones (ainsi que Vénus dans la troisième maison du Bélier ?) sont favorables à une certaine activité sexuelle. Enfin au troisième trimestre la femme est fatiguée, elle a mal partout, ne sait pas quoi faire de son ventre et ne veut donc plus entendre parler de sexe, sauf lorsque l’accouchement se fait attendre et qu’elle espère un déclenchement à l’italienne.

Evidemment les choses ne sont pas aussi claires et tranchées dans la vraie vie (voir aussi ce document qui est moins neuneu que ce qu’on nous sert d’habitude). D’abord les hormones changent souvent la sensibilité des zones érogènes, cela peut être en bien mais aussi en moins bien, et dépendre des périodes de la grossesse (et pas forcément de la façon écrite dans les livres). Ensuite certains effets secondaires de la grossesse (pensons aux nausées mais aussi aux hémorroïdes et autres mycoses par exemple)  peuvent persister tout au long de celle-ci, et là encore on comprend facilement que ça ne donne pas envie de zigounipiloupiler. N’oublions pas non plus les menaces d’accouchement prématuré qui sont souvent incompatibles avec le sport en chambre. A l’inverse les sensations peuvent être largement améliorées par la grossesse, certaines femmes connaissant même leur premier orgasme à cette occasion (une sur cinq paraît-il), ou simplement des orgasmes plus intenses (pas de panique les contractions orgasmiques n’induisent pas d’accouchement prématuré, à moins d’être déjà dans une situation de menace importante).

Au niveau psychologique, là aussi de nombreux facteurs peuvent interférer avec la libido. L’incompatibilité mère/amante, le dégoût d’un corps qui change, la peur (pourtant infondée) de faire mal au bébé, les consultations médicales répétées qui peuvent conduire à un sentiment de désexualisation, et bien d’autres choses sont susceptibles de bloquer les envies sexuelles des femmes enceintes. D’autres au contraire ressentent leur féminité magnifiée, voire enfin complète, ce qui exacerbe et renforce leur désir. Là encore ça peut être par phases, et pas toujours selon les préconisations des ouvrages de référence.

N’oublions pas que ce genre d’activité se pratique généralement à deux, ce qui complique l’équation (et encore je me cantonnerai au classique papa + maman = bébé). Le futur père peut lui aussi être bloqué ou au contraire être encore plus attiré par sa femme et ses nouvelles formes (ah la poitrine de la femme enceinte…), et ce également par phases. Si celles-ci ne sont pas synchronisées avec celles de Madame, forcément ça n’aide pas.

Quelques considérations pratiques. D’abord, le ventre. Il devient rapidement une troisième présence dont il est difficile de faire totalement abstraction mais vous pouvez quand même adopter des positions où on le sent moins (non je ne vous ferai pas de dessin, je vous laisse expérimenter, sinon faites un tour ici pour quelques idées, sans oublier que le sexe ce n’est pas que le coït…) ; on peut aussi éviter de le caresser pendant les grandes manœuvres. Les bébés comprennent souvent qu’il faut se faire discret dans ces moments-là et évitent de danser la samba (et on pense qu’ils apprécient l’exercice qui les plonge dans un bain d’hormones euphorisantes, certains parlent même d’effet jacuzzi…). Ensuite si on connaît une baisse de désir, on peut aussi tenter de relancer la machine en prenant soin de soi et de son corps (jolis vêtements/lingerie -voir cette vidéo-, épilation, coiffeur, soin esthétique…). C’est toujours ça de pris que de se sentir plus belle, et ça marche aussi pour ranimer la flamme chez Monsieur. Pourquoi pas un petit week-end à l’hôtel (même dans sa propre ville, ça dépayse), avec les éventuels aînés casés pour l’occasion ? Ou même chez soi mais sans les grands ? La fatigue est fatale à la libido, et si un coq veut remotiver sa poule il peut commencer par la décharger des taches ménagères pour qu’elle se recharge ses batteries (et quoi de plus sexy qu’un homme qui fait la vaisselle ? un homme qui passe l’aspirateur peut-être ?). Si le bébé occupe toutes vos pensées, n’oubliez pas que des parents amoureux et soudés sont un atout précieux pour lui. Notez que ces dernières idées sont aussi valables après l’accouchement.

Après l’accouchement justement, on en parlera demain (suspense de la mort qui tue). D’ici-là n’hésitez pas à partager vos expériences (quitte à commenter anonymement, avec perruque et lunettes de soleil…).

Made in France

mardi, juin 2nd, 2009

fleurcup-cinq-couleurs En ces temps économiques troublés, vous serez ravies, Mesdames, de savoir que vous pouvez désormais vous procurer une coupe menstruelle Made in France. La Fleurcup est sortie depuis peu, elle existe en deux tailles et cinq couleurs (y compris noir, pour celles qui auraient des affinités gothiques, ou encore celles qui veulent avoir l’air plus mince de vraiment partout) et est vendue pour 26,99 €, dustbag inclus (spécial pour Strudel).

Et pour ceux qui croiraient que le sang menstruel n’est rien qu’un ramassis de trucs super dégueus, saviez-vous que c’est une source inespérées de cellules souches ? Que le sang des règles peut soigner l’artérite, qui sinon peut conduire à l’amputation ? On peut facilement imaginer que le jour où le prélèvement de ces cellules pourra être généralisé, la coupe sera un moyen de choix pour le faire.

Pour finir sur une touche humoristique, je vous invite à (re)découvrir ce texte : Si les hommes avaient leurs règles.

La lune en moi

lundi, mars 16th, 2009

lune L’internet des femmes ne parle plus que du dernier documentaire diffusé par Arte : La lune en moi. Rien que dans la basse-cour, deux lectrices ont attiré mon attention dessus, Isabelle95 et Mariette. Grâce à la magie d’internet, j’ai pu voir le film sur le site d’Arte mais malheureusement ça n’est plus possible.

Donc : un documentaire très bien, pour nous aider à comprendre les règles, mais aussi la perception qu’on en a et l’intérêt qu’elles pourraient avoir (ou pas). Quelques informations intéressantes à retenir :

  • Les règles qu’on a sous pilule (ou toute autre contraception hormonale comme patch, implant, anneau, ou encore un certain nombre de stérilets*, comme le Mirena) ne sont pas des vraies règles. Pour en savoir plus je vous recommande ce très bon article de Martin Winckler.
  • Un certain nombre de solutions (autres que « prendre des antalgiques ») est proposé au problème des règles douloureuses : faire de la danse orientale, avoir un orgasme (avec ou sans assistance…), pratiquer le tai chi, mais aussi faire la part de son histoire familiale et de son propre stress, s’impliquer dans un groupe de femmes, etc
  • Quant au fameux syndrome prémenstruel, une des intervenantes suggère de le voir comme une occasion de se recentrer et de prendre du temps pour soi, comme un mécanisme d’auto-protection.
  • Je passe sur les superstitions épouvantables attachées aux règles (un homme explique très sérieusement qu’une femme ayant ses règles qui touche un nouveau-né lui communique une terrible maladie qui va le conduire à la mort… sait-il que la mère du nouveau-né perd au moins autant de sang qu’une femme qui a ses règles ??) ; j’avoue que je trouve même les superstitions moins dramatiques (comme de traîner en luge les femmes ayant leurs règles pour fertiliser la terre) pas très sympathiques non plus (j’aime pas trop les superstitions tout court je crois). Ceci dit il me semble que ç’aurait été une bonne occasion d’en réfuter un certain nombre, explications à la clé, puisqu’elles sont encore si répandues. De façon générale, un certain nombre de choses (comme la coupe menstruelle) sont à peine abordées ou suggérées alors qu’on aimerait en savoir un peu plus.
  • Les règles ont souvent été utilisées comme excuse pour éloigner les femmes du monde du travail, puisqu’elles seraient rendues inaptes presque une semaine par mois. Il est intéressant de noter que pendant la deuxième guerre mondiale, lorsque les hommes étaient au front les Etats-Unis ont soudainement trouvé plein d’études montrant que les femmes étaient au moins aussi aptes que les hommes à aller à l’usine, études qui ont mystérieusement disparu une fois les hommes revenus au pays. Et finalement il semblerait que les hommes aient autant de sautes d’humeur que les femmes, la différence étant que les femmes elles savent quand les leurs vont se concentrer.

Le film insiste aussi pas mal sur le tabou autour des règles : ne pas en parler, ne jamais dire qu’on les a. Cela m’a fait penser à l’excellent livre de Sarah Blaffer Hrdy, Les instincts maternels (j’en ai parlé ici). En effet, elle explique que la femme, par rapport aux femelles d’autres mammifères (et notamment des singes), a une ovulation cachée. Pas de chaleurs, pas de fesses rouges ou autres signaux sympathiques. Ainsi l’homme ne peut pas savoir si le coït a des chances d’être fructueux ou pas. Si la femme fréquente plusieurs hommes, c’est elle qui détient l’information cruciale de la paternité : un pouvoir loin d’être négligeable, qui peut (selon l’organisation sociale) lui permettre de solliciter plusieurs pères potentiels pour l’aider avec sa progéniture. La plupart des coutumes visant à stigmatiser d’une façon ou d’une autre les femmes ayant leurs règles sont donc un moyen pour les hommes de les priver de ce pouvoir. Vous n’êtes pas sans savoir qu’à partir des règles on peut calculer la date d’ovulation, même si c’est loin d’être une science exacte, n’en déplaise à Monsieur Ogino. J’en profite pour rappeler à ceux qui l’ignoreraient (moi-même je ne le sais pas depuis très longtemps) qu’autant la période entre les règles et l’ovulation peut être variable d’une femme à l’autre (et d’un cycle à l’autre), autant la période entre l’ovulation et les règles elle est environ à deux semaines dans la plupart des cas. En effet, c’est l’ovulation qui provoque les règles et non l’inverse. Donc de ce côté-là, je dirais que bien sûr il faut briser le tabou et permettre notamment aux adolescentes d’aborder aussi sereinement que possible leurs premières règles, mais combattre ces coutumes archaïques pour qu’il revienne à chacune de décider si elle a envie d’en parler ou pas. Il me semble que cela relève principalement de l’intime.

Alors maintenant que les hormones artificielles nous donnent les moyens de nous débarrasser des règles, ou au moins de les contrôler largement, faut-il les voir comme une joie ou comme une malédiction ? Sont-elles un anachronisme évolutif ou au contraire ont-elles un rôle important ? La communauté scientifique n’est pas vraiment unanime, et surtout il semblerait qu’elle s’en foute un peu. Une chercheuse assez iconoclaste, Margie Profet, propose que les règles sont un mécanisme de lutte contre les infections de l’utérus et des trompes de Fallope (infections principalement propagées par les petits tétards de Monsieur). Le débat est assez bien résumé sur cette page, même si on sent assez bien quelle thèse est privilégiée par l’auteur. Personnellement, je suis surtout pour plus d’information, plus de recherche, plus d’alternatives (médicales et autres). Et plus de respect pour les femmes et leurs corps. La seule chose dont je suis à peu près certaine, c’est qu’il n’y a pas de solution unique qui conviendrait à toutes les femmes.

Quelques lectures supplémentaires si le sujet vous intéresse :

Quant au film, il sera rediffusé mercredi 18 mars 2009 à à 3h (du matin) et vendredi 27 mars 2009 à 1h25 (toujours du matin) sur Arte.

*qu’on appelle maintenant DIU comme dispositifs intra-utérins ou SIU (systèmes intra-utérins)

(Photo : Flickr)

J’ai explication

vendredi, mars 6th, 2009

ampoule L’autre jour j’ai profité d’une visite chez ma gynéco pour lui montrer mes coupes menstruelles (une Divacup et une Mooncup), puisqu’à ma visite précédente elle m’avait dit ne pas connaître ce merveilleux produit. Il faut croire qu’elle n’a pas fait beaucoup d’effort pour se renseigner puisque ma précédente visite datait d’il y a plus d’un an. No comment. Enfin elle était plutôt positive sur l’intérêt du système : « C’est bien fait ça doit s’emboîter parfaitement sur le col. » Etant donné qu’elle venait de regarder le mien sous toutes les coutures, j’imagine que sa remarque était solidement fondée. J’en profite pour rajouter « Et c’est incroyable, on ne la sent pas du tout. » « Eh oui, c’est vraiment étonnant le vagin, me répond-elle, il ne sent que les mouvements. Donc tant que ça ne bouge pas, c’est comme s’il n’y avait rien. »

Vous saviez ça vous ? J’ai essayé d’en savoir plus en questionnant le grand internet mondial, mais j’avoue que vus les mots-clés concernés je n’ai pas réussi à trouver une réponse pertinente. En attendant, qui va se coucher moins bête ce soir ?

(Image : http://www.my-techlife.com/WP/wp-content/uploads/2008/11/ampoule.jpg)

Encore une nouvelle

mercredi, janvier 7th, 2009

alicia_product C’est un vrai boom des coupes menstruelles : quand j’ai commencé à m’y intéresser il y a moins d’un an de cela, on avait le choix entre Keeper (et Keeper Mooncup), Mooncup, Divacup et Lunacup/Lunette. Déjà pas mal me direz-vous. Depuis sont arrivées Ladycup (très populaire, avec toutes ses couleurs), Femmecup, Miacup, et depuis peu Alicia. Je ne sais pas si on peut déjà l’acheter, et n’ai vu aucun compte-rendu d’utilisation, mais c’est toujours bon à savoir. Elle existe en quatre tailles et ses nombreuses stries doivent la rendre plus facile à retirer (mais pour quel confort ?). Apparemment une partie des bénéfices iraient à des oeuvres de charité (mais là encore ce n’est pas très clair pour l’instant).

J’en profite pour vous parler aussi des Instead softcups, qui sont des coupes menstruelles jetables. Pour la petite histoire, le nom « instead » vient du slogan « instead of a tampon », c’est-à-dire « à la place d’un tampon ». En théorie on doit la jeter une fois utilisée, mais apparemment certaines utilisatrices en utilisent une par cycle, en la rinçant quand elle est pleine comme une coupe réutilisable, et ce sans problème apparent (ce qui ne veut pas dire pour autant que c’est une bonne idée, le mieux serait d’en parler à un gynéco éclairé). Evidemment c’est moins écolo qu’une coupe réutilisable, mais je ne crois pas que le critère écologique doive être le seul à jouer, et il n’y a aucune raison qu’il soit le premier pour toutes. Rien n’empêche non plus de panacher plusieurs formes de protections selon les besoins.

hand_softcup

Il faut savoir qu’il ne se place pas tout à fait de la même façon qu’une coupe menstruelle (plus haut), et donc n’est pas forcément un bon test pour savoir comment on s’en sortirait avec une coupe réutilisable (à part un anneau plus rigide, la coupe est souple, un peu comme une capote, alors que les coupes réutilisables sont en silicone ou caoutchouc plus rigide). Par contre le gros avantage c’est qu’il permet d’avoir des rapports sexuels, ce qui n’est pas le cas des coupes (mais sans être un contraceptif, car non la probabilité de tomber enceinte pendant les règles n’est pas nulle). Et après une recherche rapide, je n’ai pas l’impression qu’elle soit vendue en France (et comme ce n’est pas vraiment écolo, ce ne sera probablement pas disponible en magasin bio, contrairement aux coupes réutilisables), il doit donc falloir commander à l’étranger (aux USA apparemment on en trouve en supermarché : à quand en France ?).

(Photos : en haut, Alicia et au milieu, Instead softcup)

Mon beau col

vendredi, décembre 5th, 2008

Nous avons déjà donné ici quelques clés pour faire connaissance avec son col de l’utérus (non ce n’est pas un « nous » de majesté, il y avait la poule accoucheuse qui participait !). Si ça vous a plu et que vous en voulez encore, je vous recommande un petit tour (attendez de lire tout le billet avant de cliquer !) sur My beautiful cervix (trouvé grâce à Strollerderby -lien mis à jour grâce à la belle bleue). Une doula et étudiante sage-femme de 25 ans, n’ayant jamais eu d’enfant, y publie un compte-rendu détaillé de son cycle menstuel, avec température, principaux symptômes et ressenti, type de sécrétions vaginales, et… et… et… une photo de son col de l’utérus (cervix en anglais) par jour. Mais comment a-t-elle fait pour se prendre le col en photo ? Prenez un spéculum, une lampe, un appareil photo numérique et un petit ami qui n’a pas froid aux yeux, et le tour est joué.

Si tout ça vous semble bien étrange, allez lire ça (les commentaires aussi valent leur pesant de cacahouètes et vous pouvez y aller tranquille, il n’y a AUCUNE image) pour découvrir des pratiques contraceptives vraiment, euh, imaginatives.

Enfin j’ai rajouté quelques liens à droite si vous avez envie de glander (c’est vendredi après tout).

(Photo : Col de la Seigne, Flickr)

Edition limitée

samedi, novembre 8th, 2008

Après les Ladycup multicolores, la Lunacup/Lunette bleue arrive. Elle porte le joli nom de Selene, c’est une édition limitée, elle a son joli sac assorti et vous saurez tout sur le site de la marque.