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La fièvre du samedi soir…

vendredi, avril 8th, 2011

Non ce blog n’est pas mort, il est juste tenu par une Poule qui croule sous le boulot. C’est là que la Providence a eu pitié de votre gallinacée plumitive habituelle et frappé à sa porte en la personne de Ludivine, étudiante en dernière année de médecine et future médecin généraliste. Elle fait habituellement un beau travail d’information médicale sur son blog, L’ordonnance ou la vie, mais a proposé de venir ici nous éclairer sur la fièvre chez l’enfant. Je l’ai bombardée de questions et voilà le résultat. Place au Dr Poule !

Lorsqu’on est parent, la fièvre, on connaît. Généralement on sait aussi que fièvre + enfant = esprit pas tranquille et envie de consulter… mais en même temps une consultation simplement pour se rassurer, est-ce que ça vaut le coup ? Et puis si c’est rien, ça fait une consultation inutile, une ordonnance avec du paracétamol, du temps perdu, quelques fois un médecin pas sympa… Alors je fais quoi ? Pour s’en sortir avec toutes ces questions, apprenons à mieux connaître l’ennemi.

1. Quand parle-t-on de fièvre ?

Pour commencer la fièvre se définit par une température supérieure à 38°C chez un enfant (ou un adulte) au repos depuis 20 minutes et à distance du repas. C’est une réaction normale du corps à une agression. Le corps, en plein combat avec un agresseur (virus, bactérie…) envoie un signal d’alerte au cerveau qui va déplacer la température interne de 37-37,5°C vers 38°C ou plus. Cette augmentation de température “réveille” les cellules du système immunitaire (l’armée du corps composée de macrophages, polynucléaires, lymphocytes) et augmente leur efficacité, en même temps qu’elle permet de diminuer la virulence et la croissance des agresseurs. La fièvre est donc une réponse adaptée et théoriquement bénéfique lors d’une infection.

Pourtant, la fièvre est souvent traitée et ceci pour plusieurs raisons. Mais avant d’explorer ces raisons, comment mesurer la fièvre ; quel thermomètre utiliser ? Les plus répandus sont les thermomètres à infrarouges (auriculaires, frontaux), les thermomètres électroniques et ceux en verre. Les plus précis sont les électroniques et ceux en verre utilisés en rectal. Si vous vous demandez dans ce cas pourquoi les urgences des hôpitaux utilisent les infrarouges auriculaires ou frontaux, je pense que c’est pour des raisons pratiques (pas de vaisselle à faire, pas besoin de déshabiller, d’explorer en détail les parties intimes du patient, ni d’attendre pour le résultat, en plus ça fait marcher les laboratoires qui fournissent les embouts…), mais c’est moins précis. Au diable la précision, à l’hôpital, il y a d’autres moyens pour voir à quel point c’est grave !

En ce qui vous concerne, vous avez le droit d’être sérieux(se) et d’opter pour l’électronique, en rectal : mettez l’enfant sur le dos et insérez le thermomètre doucement jusqu’à 2,5 cm dans le rectum, avec un peu de vaseline au bout pour éviter les blessures de la muqueuse et on attend le bip de mesure. Pour ceux en verre, c’est la même chose, sans le bip et avec 2 minutes de mesure ; le seul risque étant la casse et une coupure.

Les autres lieux de prise de température sont moins précis comme la bouche, plutôt après 5 ans (et pas le thermomètre en verre) et où il faut bien expliquer de laisser le thermomètre sous la langue, serrer avec les lèvres pas avec les dents, ne pas parler, bien fermer la bouche, être patient… Ou l’aisselle où il faut en plus faire des calculs : + 0,5°C bouche et aisselle, mais selon les auteurs ça varie entre + 0,4 et 0,8°C bonjour la précision…

Moins fiable, la prise de température sous l'aisselle

2. La fièvre à la maison : je fais quoi ?

Pourquoi traiter ?

Combattre la fièvre du point de vue médical, n’a ni pour but de prévenir les convulsions fébriles, ni d’obtenir la disparition immédiate de la fièvre. En revanche, le traitement permet d’assurer le confort de l’enfant, la récupération de son comportement habituel avec son entourage, ainsi que sa capacité à jouer, à être manipulé par ses parents pour le change et autre, ainsi que la reprise rapide de son appétit.

Dans tous ces cas, on peut traiter, mais sans obligation. Il faut bien comprendre que la fièvre en elle-même ne pose pas de problème, si ce n’est qu’elle n’est pas agréable, et retentit sur le comportement. Donc rassurez-vous, si vous n’avez pas le “paracétamol facile”, ce n’est pas si grave ; il vous reste le traitement non médicamenteux qui peut déjà faire un bon effet.

Quelle que soit la maladie qui cause la fièvre, le traitement sera le même ; pour cette raison, lors d’une hospitalisation, la fièvre sera toujours traitée pour les raisons de confort évoquées plus haut.

Comment traiter ?

Le plus efficace est d’associer un traitement physique et un traitement médicamenteux.

Le traitement physique : il vise à augmenter les pertes de chaleur dans le but de diminuer la température interne. Pour cela, il faut enlever les vêtements en trop (laisser le strict minimum sous-vêtements ou pyjama léger), enlever les édredons ou autres enrobages de tissus inutiles, opter pour une température “basse” 18-19°C par exemple dans la pièce et proposer régulièrement de petites quantités de boissons fraîches (eau, tisane) notamment la nuit. N’hésitez pas à déshabiller votre enfant et à faire un « peau à peau » avec lui pour évacuer le surplus de chaleur vers votre peau. Si vous allaitez, donner à la demande permettra de le réhydrater par l’apport de lait, le rassurera et limitera la perte de poids s’il s’alimente peu. Les autres méthodes, telles que les bains à une température inférieure à 2°C de celle de l’enfant ou les enveloppements humides, sont actuellement abandonnées pour des raisons qui m’échappent, mais qui sont probablement d’ordre pratique (écologiques faut pas rêver non plus…).

Le traitement médicamenteux : 3 possibilités théoriques, une seule à utiliser en pratique. Ce traitement est généralement proposé à partir de 38,5°C.

Le paracétamol est LE médicament à utiliser en cas de fièvre. Il convient à tout enfant, quel que soit l’âge et est très bien toléré. La dose est de 60 mg par kg et par jour, donné en 4 prises, ce qui fait 15 mg par kg à chaque prise. Le traitement doit être poursuivi durant 48 heures, sans oublier la prise de nuit pour qu’il n’y ait pas de rupture d’efficacité… Il permet à la fois de diminuer la fièvre (antipyrétique) et les douleurs (antalgique).

L’autre option, qui n’est à utiliser qu’en deuxième recours et surtout après l’avis d’un médecin est l’ibuprofène (Advil) qui ne peut être donné qu’à partir de 3 voire 6 mois selon les auteurs, pour la fièvre. Le gros problème de ce médicament est qu’il possède les mêmes effets secondaires que l’aspirine (3ème option thérapeutique théorique) dont la famille commune est celle des AINS anti-inflammatoires non stéroïdiens, ce qui leur confère un gros désavantage par rapport au paracétamol. Les risques les plus fréquents, sont des altérations du rein, des saignements digestifs / ulcères, des déséquilibres des ions sanguins. De plus, il ne faut pas en donner à un enfant atteint de varicelle (ou rhume ou grippe), car il existe un risque de complication dont on ne sait pas grand chose, mais qui n’est pas très sympa : le syndrome de Reye qui mène à des défaillances d’organes en chaine et donc à un séjour en réanimation. Pas de panique, cela reste rare, mais disons que c’est une information intéressante à connaître pour se rappeler que les Advil et compagnie sont contrairement aux idées reçues, des médicaments pas si anodins que cela.

Restons simples et posons cette équation : enfant + fièvre = paracétamol. Pas besoin d’ordonnance, mais partiellement remboursé avec, donc à vous de voir. Théoriquement on recommande de le donner en sirop, c’est facile pour doser en fonction du poids avec la pipette. C’est la version officielle. Personnellement, je dois avouer que je suis plutôt fan de la version suppositoire en raison des excipients multiples, variés et inutiles (?) ajoutés dans les versions sirop et poudre (aspartame pour les versions sans sucre…). Dans les suppositoires, il n’y a que de la glycérine en excipient, entre 1 excipient et 6 je préfère en donner 1 seul à un enfant. Pour évaluer la dose avec les suppositoires, il suffit de choisir le dosage en fonction de la fourchette de poids, exemple doliprane suppo 100 mg pour un poids entre 3 et 8 kg. Après rien ne vous empêche de le couper en deux si votre enfant fait 4 kg. C’est sûr que c’est moins précis que pour le sirop, mais bon, on fait ce qu’on peut avec ce qui est disponible actuellement !

3. Consultation or not ?

Maintenant abordons la partie la plus délicate et probablement la plus stressante : quand consulter ? Niveau statistiques, il semblerait que la première cause de fièvre chez l’enfant soit l’infection virale des voies aériennes, ce qui va du nez (rhume) aux bronches (bronchite).

Est-ce que ça vaut le coup de consulter pour cela ? A priori non, vu que comme vous l’avez bien compris “les antibiotiques, c’est pas automatique !” et en cas d’infection virale, le traitement se résume à prendre son mal en patience et du paracétamol. En pratique, comment être sûr du diagnostic lorsque l’on est pas médecin ? C’est tout le problème. Heureusement, il y a quelques signes d’alerte que vous pouvez apprendre à repérer sur votre enfant et qui vous orienteront vers les urgences pédiatriques. Si tous ces signes sont absents, soyez rassuré(e).

Globalement toute situation peut amener à voir le médecin traitant / pédiatre en premier. Cela devrait être le circuit habituel. Néanmoins, j’ai fait un petit classement, pour vous éviter de perdre du temps à aller chez le médecin, qui va vous envoyer aux urgences dans les situations où il va de toute manière falloir hospitaliser, au moins pour surveiller quelques heures. D’ailleurs, ne vous inquiétez pas forcément si on vous propose l’hospitalisation lors de la consultation, c’est plutôt par prudence ; un enfant, surtout avant deux ans, peut voir son état de santé se dégrader très vite. Mieux vaut hospitaliser pour une surveillance 24-48 heures que de trop attendre et devoir lancer un traitement à la dernière minute, où la phase de récupération de l’enfant sera plus longue.

Les signes où il est inutile de consulter :

Fièvre isolée de moins de 3 jours, sans aucun autre signe. Dans ce cas, impossible pour le médecin de dire de quoi il s’agit. Il va vous dire : on attend et va prescrire du paracétamol = vous auriez pu le faire vous-même !

– Enfant supportant bien la fièvre, continue à manger normalement, ne se plaint pas plus que ça. Idem, on attend de voir comment ça évolue.

Nez qui coule + toux (sans impression qu’il va s’étouffer dans la minute). C’est viral dans presque tous les cas, donc à part le nettoyage du nez plusieurs fois par jour, l’hygiène et le réconfort, pas grand-chose à prescrire pour le médecin.

Les signes qui vous emmènent chez votre médecin :

– la fièvre ne passe pas au bout de 3 jours

– l’enfant présente une éruption cutanée, des tâches roses pâles, plus ou moins nombreuses, qui grattent ou pas et qui sont apparues deux à trois jours après le début de la fièvre. Il s’agit probablement d’une infection virale, parmi les nombreuses maladies éruptives de l’enfant possibles (selon les vaccins faits). Le traitement est le plus souvent : paracétamol + repos. Mais une consultation est nécessaire pour vérifier qu’il n’y a pas de complications et évaluer le risque de contagiosité ainsi que les mesures d’hygiène à prendre.

– l’enfant est “fragile” c’est à dire qu’il est atteint d’une maladie chronique grave telle que la drépanocytose, une immunodépression, une maladie systémique etc. Dans ce cas, un avis médical s’impose, par précaution.

– vous remarquez des douleurs à la moindre mobilisation d’une jambe, d’un bras et toujours le même. Il s’agit probablement d’une infection d’une articulation (ostéo arthrite) ; des examens seront nécessaires pour en savoir plus sur la nature de l’attaquant.

– les selles sont anormales et vous remarquez des glaires avec du sang. Il s’agit probablement d’une diarrhée bactérienne = nécessité d’une prescription d’antibiotiques avec examens complémentaires.

vomissements / diarrhées avec une alimentation encore possible = gastro-entérite aiguë. Ne pas tarder à consulter si l’enfant mange de moins en moins ou si il vomit ce qu’il mange. Proposez lui toutes les 10-30 minutes de petites quantités de boisson type SRO (soluté de réhydratation orale disponible en pharmacie sans ordonnance) ou encore mieux la tétée si vous allaitez. Le lait maternel contient de la lactadhérine (glycoprotéine) qui permet de bloquer la multiplication du rotavirus, souvent responsable de gastro-entérite aiguë, ainsi que des oligosaccharides (glucides) qui participent au maintien et à la restauration d’une flore bactérienne intestinale sympathique. Si vos tentatives de réhydratation échouent, consultez. Votre médecin va peser l’enfant pour estimer la perte de poids liée à la déshydratation (vomissements / diarrhées = perte d’eau +++). Dès 5% de perte de poids par rapport au poids antérieur et selon l’âge, ce sera hospitalisation, pour poser une perfusion de réhydratation au minimum.

– si la fièvre apparaît au retour d’un voyage dans un pays étranger (dans le mois qui suit le retour). Risque de maladie infectieuse selon le pays (paludisme, fièvre jaune…).

Les signes qui vous font appeler le SAMU ou aller aux urgences pédiatriques rapidement :

– l’enfant a du mal à respirer, il est bleu (cyanosé), a les côtes qui sont anormalement apparentes lorsqu’il respire, il respire beaucoup plus vite que d’habitude, vous avez l’impression qu’il s’étouffe. Il va lui falloir au minimum un apport d’oxygène au masque, d’où une hospitalisation, même courte.

– l’enfant ne mange plus, il ne boit que la moitié ou moins de la moitié de ses biberons, de ses repas et refuse les boissons ou la tétée si vous allaitez. Il va rapidement se dégrader si son corps ne reçoit pas les nutriments indispensables à sa défense.

– l’enfant a moins de 6 semaines ou moins de 3 mois si c’est un prématuré (retrancher les mois de prématurité).

– il convulse. Il va falloir déterminer si les convulsions sont liées à la fièvre (généralement pas grave) ou à autre chose ; des examens complémentaires seront probablement nécessaires.

– apparition de purpura, n’importe où sur la peau. Ce sont des tâches rouges foncées et violettes qui ne disparaissent pas lorsque l’on applique un verre ou une règle transparente dessus, ce qui signifie que du sang est en dehors des vaisseaux sous la peau (attention ! ces taches sont différentes de celles des infections virales telles que varicelle ou rougeole qui sont plus claires, roses rouges). Si ces tâches augmentent en nombre en quelques heures et deviennent de plus en plus étendues avec en général une fièvre élevée vers les 40°C > Réflexe = appeler le 15 ou aller aux urgences pédiatriques immédiatement. Ce signe est le reflet d’une infection bactérienne à méningocoque qui provoque des hémorragies (d’où le sang sous la peau) et qui peut tuer si on ne réagit pas rapidement. Aux urgences, le médecin confirmera qu’il s’agit bien de cette maladie (voir ici pour la photo de purpura fulminans), puis il injectera immédiatement une dose d’antibiotique pour contrer l’infection.

– l’enfant ne supporte pas qu’on le touche, pleure et est inconsolable ou si il est plaintif, somnolent, peu réactif à vos attentions et a un comportement inhabituel avec une fièvre élevée (supérieure à 38,5°C), ou présente une raideur du cou. Ces signes témoignent d’un retentissement au niveau du cerveau. Il vaut mieux ne pas attendre pour partir à la recherche de l’explication de ce changement de comportement. Des examens seront nécessaires pour éliminer une méningite (atteinte des enveloppes du cerveau).

– l’enfant vomit ou a des diarrhées importantes et refuse de manger ou boire plusieurs repas / biberons/tétées de suite. Si les diarrhées sont accompagnées de sang, si l’enfant a un teint très pâle > ne pas attendre, il va falloir apporter de l’eau et des ions (perdus dans les vomissements / diarrhées), voire plus et éliminer une possible infection bactérienne.

Maintenant que vous avez lu ce paragraphe et que vous vous dites “punaise, tout ça, le stress !”, relisez le premier paragraphe : les infections des voies aériennes sont les plus fréquentes ! Voilà, vous pouvez respirer…

4. Convulsions et fièvre

Un petit mot sur les convulsions lors de la fièvre, encore appelées crises convulsives fébriles. Bien que très impressionnantes, elles sont rarement graves. Le plus souvent elles surviennent avant 2 ans, sont peu fréquentes avant 6 mois et après 5 ans. Les risques sont plus grands si une personne dans la famille en a déjà présenté, ce qui sous-entend une susceptibilité génétique. Toute fièvre bactérienne ou virale peut provoquer des convulsions.

Le paracétamol ne permet pas la prévention des convulsions, qui apparaissent dans les premières heures d’une fièvre supérieure ou égale à 39°C et correspondent en quelque sorte à la “surprise” du cerveau face à l’augmentation intense de la température. Les cellules sont à ce moment là ultrasensibles au moindre signal (hyperexcitabilité cérébrale) et vont interpréter de manière exagérée toute information transmise, ce qui crée une réponse explosive, déclenchant la crise convulsive.

Les cas pour lesquels les convulsions ne sont pas alarmantes :

– âge : 1 à 5 ans

– durée de la crise convulsive de mois de 10 minutes

– les convulsions atteignent tout le corps

– après convulsions, l’enfant est rapidement dans son état normal, il parle, peut marcher etc.

Les cas pour lesquels il y a un doute sur l’évolution :

– âge : moins de 1 an

– convulsions longues supérieures à 10 minutes

– les convulsions ne touchent d’une partie du corps, ou ont commencé par des signes localisés (bras, bouche…) avant d’atteindre tout le corps

– après la crise, le retour à un comportement habituel est long

– l’enfant a déjà eu des problèmes au niveau du cerveau (antécédents de méningite par exemple)

Dans tous les cas, un enfant faisant des convulsions en cas de fièvre, doit idéalement être examiné afin d’éliminer une infection du cerveau / système nerveux central ; la ponction lombaire permettant de faire la part des choses.

Si votre enfant a déjà fait une convulsion fébrile, sachez que votre médecin peut vous prescrire des suppositoires de diazépam (Valium) à utiliser en cas de récidive des convulsions si celles-ci durent plus de 3 minutes. Cela ne vous dispense pas d’aller ensuite aux urgences !

5. Morale de l’histoire

Toutes ces connaissances, utiles pour pouvoir évaluer le degré de gravité d’un état fiévreux représentent la partie médicale de l’affaire, la partie émergée de l’iceberg lorsque l’on est parent. Un petit coup de paracétamol c’est bien sympa, mais il reste toute la partie gestion de l’humeur, du comportement des enfants lorsqu’ils sont malades. Dans ces cas là, quoi de mieux que l’effet placebo des bisous, câlins et autres attentions pour aider à supporter la fièvre et généralement la maladie ?

Sans me lancer dans ce qui pourrait faire l’objet d’un autre article, il est intéressant de relier les observations de la Poule, concernant l’association qui existe plus ou moins dans tous les esprits entre symptôme/maladie et besoin d’un médicament. Je partage son avis sur le fait que les désordres de santé minimes pourraient facilement être “désassociés” des médicaments et ce, dès l’enfance. Bien entendu, sans tomber dans l’excès inverse qui serait le refus de toute médication ! Trouver un juste milieu qui pourrait par exemple être de traiter en premier lieu avec les pansements psychiques tels que le soutien, l’encouragement ou encore suivre soi-même les conseils dispensés à nos enfants pour leur prouver que c’est possible etc. Si ces premiers traitements ne marchent pas, recourir alors sans hésitation aux médicaments.

Ce discours, bien qu’allant à l’encontre des attitudes actuelles, que ce soit médicales ou sociétales (je dois être un parent parfait) est un appel à avoir confiance en son intuition, son jugement, grâce à la connaissance que nous pouvons acquérir par l’observation et les soins que nous accordons à nos enfants. Qu’ils aient quelques semaines ou des années de vie, nous les connaissons bien ; et l’expérience que l’on peut avoir lors des consultations médicales témoigne bien du fait que ce ne sont généralement pas les parents les plus attentifs à leurs enfants qui commettent des erreurs aux issues malheureuses. Arrêtez de vous stigmatiser si vous ne cédez pas à la tentation immédiate de la molécule magique ! Mieux vaut une bonne surveillance de l’évolution, qu’un médicament et une confiance aveugle dans son action “scientifiquement démontrée”…

 

Crédit photo : Trombouze, Vabellon

Un nouveau vaccin recommandé

lundi, juillet 20th, 2009

carlisle Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP)* a publié il y a peu (26 juin 2009) un avis pour la systématisation de la vaccination par le vaccin méningococcique conjugué de sérogroupe C (on peut trouver l’avis complet ici). Ce vaccin n’était recommandé dans le calendrier vaccinal 2009 que pour certains cas particuliers (ou suite à des foyers endémiques), mais sa généralisation chez nos voisins européens (ce qui rend l’incidence de la maladie relativement plus élevée chez nous) et la perspective d’une pandémie de grippe A (au passage je vous signale le site consacré à ce sujet par les autorités sanitaires françaises) ont fait pencher la balance en sa faveur. En effet, il semble que les épidémies de grippes soient systématiquement suivies d’une augmentation des cas d’infections invasives à méningocoques (IIM pour les intimes), les souches C représentant environ 20% des cas en 2008 (mais il n’existe pas de vaccin contre les autres). La vaccination est donc recommandée sous la forme d’une injection entre 12 et 24 mois (on a échappé à la vaccination en 3 doses à partir de 3 mois, qui apparemment confère une immunité peu persistante). Je dis bien « recommandée », les seuls vaccins obligatoires en France étant diphtérie, polyomélite et tétanos. Ne vous étonnez donc pas si votre bambin repart de sa prochaine visite médicale avec une ordonnance pour Meningitec, Menjugate ou Neisvac, qui sont les trois vaccins homologués.

Je n’ai pas trouvé pour Meningtec mais vous trouverez des informations détaillées (composition, effets secondaires…) pour Neisvac ici et pour Menjugate . Ces deux vaccins contiennent de l’hydroxyde d’aluminium mais pas de mercure.

Pour en savoir plus sur les IIM, je vous conseille l’aide-mémoire de l’InVS (l’institut de veille sanitaire) : en gros la maladie est rare mais dangereuse (fatale dans 15% des cas en France, sans compter des possibilités de séquelles graves), plus fréquente chez les jeunes enfants et se transmet par les postillons, la toux (jusqu’à 1 m de distance) et aussi en se roulant des patins (ou en échangeant sa tétine ?).Vous avez aussi ce document (à destination des profs de l’Académie de Rouen) ou alors ce diaporama, très long mais très complet.

En bref, ce n’est certainement pas à moi de vous dire ce qu’il convient de faire ou pas pour votre enfant, mais j’espère que ce petit article et les documents qui l’accompagnent vous aideront à établir un dialogue constructif avec votre médecin pour prendre la décision qui vous convient.

*Avez-vous remarqué que ces conseils, comités, autorités, etc sont toujours « hauts » ? Y a-t-il un Bas Conseil de la santé publique prévu quelque part ?

(Photo : désolée, je viens de m’enfiler les 4 tomes de la saga Twilight. Et pour les nouveaux de la basse-cour, je rappelle que les articles à caractère médical sont accompagnés de la photo d’un beau médecin pour contrebalancer leur caractère potentiellement anxiogène.)

Les dents (suite)

lundi, juin 15th, 2009

kyle-maclachlan Alors maintenant que les jolies dents sont sorties, qu’est-ce qu’on fait ?

Déjà, pour ceux qui auraient la chance de ne pas le savoir, les petites dents toutes neuves sont super aiguisées et le poussin ne rêve que de les tester sur tout ce qui passe à portée : rangez vos doigts ! Cela ne doit pas être une raison pour arrêter d’allaiter. Personnellement je ne suis pas allée jusque là mais si tel est votre cas n’hésitez pas à lire les documents de la Leche League sur le sujet.

Faut-il les brosser ? Personnellement je trouve un peu extrêmes ceux qui proposent de brosser les dents à partir du moment où elles sortent, en commençant avec un coton tige et du sérum phy. Tant que l’enfant a une alimentation très « bébé » (lait + purées et compotes sans sucre/sel/gras), les risques de carie restent faibles, et ce d’autant plus s’il est allaité. Donc si le poussin sort ses premières dents vers 6 mois, à mon avis pas la peine de s’exciter, par contre si c’est vers 1 an, ça vaut peut-être déjà plus le coup. L’avantage de commencer tôt cependant c’est que ça doit aider à prendre le pli. Il vaut mieux que ce soit le parent qui brosse car l’enfant à cet âge-là n’est vraiment pas efficace. En général il n’aime pas ça mais après tout on ne se pose pas de question existentielle s’ils n’aiment pas se faire nettoyer les fesses : on nettoie quand même !

Vers 1 an on peut commencer le dentifrice « bébé » (l’équivalent d’un grain de riz ou moins) ; c’est d’après ma pédodontiste une meilleure façon de donner le fluor qu’en gouttes. Quoi qu’il en soit, c’est l’un ou l’autre, le surdosage de fluor peut faire des taches sur les dents et doit donc être évité. Ne pas s’attendre à ce que l’enfant crache ou se rince la bouche les premières années (d’après ce site seulement à partir de 6 ans !), d’où l’importance d’en mettre vraiment symboliquement.

En cas de souci dentaire avec un tout petit (moins de 3 ans), je vous conseillerais de chercher directement un pédodontiste plutôt que d’aller chez votre dentiste. La plupart des dentistes refuse de toute façon de les examiner ou de pratiquer des soins. S’occuper des dents d’un tout petit, tant sur le plan technique que psychologique, ça ne s’invente pas, et ce serait dommage d’être traumatisé des fraises et roulettes à un âge si tendre. Nous avons (hélas) dû en consulter une, et nous avons bien apprécié toutes les petites choses auxquelles elle fait attention : le Poussin est examiné dans les bras d’un de ses parents, lui-même dans la chaise de dentiste, les rendez-vous sont calés en fonction des horaires de siestes, elle n’essaie pas à tout prix de l’empêcher de hurler (de toute façon à moins de lui sectionner les cordes vocales…), etc. En cas de soin, comme pour les adultes, l’anesthésie est possible et tout à fait souhaitable.

Quelques signes (liste non exhaustive !) qui doivent vous amener à consulter (rien ne vous empêche non plus de faire des visites de contrôle) :

  • changement de couleur d’une dent (surtout suite à un choc)
  • dent qui bouge (avant 5-6 ans !) et/ou fendue, fêlée, etc
  • bouton sur la gencive (= abcès)
  • dégradation de l’émail, taches sur certaines dents
  • douleur ou plainte de l’enfant (en particulier sensibilité nouvelle au chaud ou au froid)

Attention à certains problèmes d’émail (comme la dysplasie dentaire ou l‘amélogénèse imparfaite) qui peuvent passer pour des caries du biberon, certains professionnels peu au fait étant prompts à blâmer les tétées nocturnes alors que l’allaitement est en fait une excellente prévention contre ces caries.

Et n’oubliez pas non plus que même si les dents de lait sont temporaires, le bourgeon de la dent définitive est déjà dans la gencive et qu’il peut être touché par une infection de la dent de lait.

Enfin concernant la succion du pouce ou de la tototte (nature…), pas besoin de se faire de bile jusqu’à au moins 3 ans, voire 4 ou 5 (en fait et en gros jusqu’à l’apparition des dents définitives).

(Photo : désolée, c’est ce que j’ai trouvé de plus sexy comme dentiste ! Pour me faire pardonner, je rajoute une photo du plombier, après tout, c’est quasiment la même chose non ?)

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Les dents

jeudi, juin 4th, 2009

dent Aujourd’hui quelques mots sur un sujet généralement douloureux pour les jeunes parents : les dents.

D’abord quelques généralités : il y a 20 dents de lait (8 incisives, 4 canines, 8 molaires), qui apparaissent généralement à partir de 6 mois et jusque vers 2 ans 1/2-3 ans. En général, ce sont les incisives centrales du bas qui apparaissent les premières. Pour en savoir plus, allez voir cette page avec une jolie animation sur l’ordre d’apparition. Les dents définitives apparaissent elles vers 6 ans ; à noter que les premières sont des molaires appelées « dents de 6 ans » qui poussent derrière les molaires de lait (et pas à leur place), et qui apparemment sont souvent négligées par les parents qui les prennent pour des dents de lait.

Concrètement, comment savoir qu’une dent pousse ? Plusieurs signes peuvent alerter, mais ils ne sont pas tous concluants (ni obligatoires) :

  • salivation intensive (surtout chez les moins d’1 an)
  • joues rouges
  • dédoublement de la gencive (à l’endroit où la dent va sortir)
  • irritation du siège (la poussée dentaire peut modifier l’acidité de l’urine et entraîner des diarrhées)
  • changement d’humeur et de comportement
  • « mordillage » intense de tout ce qui passe à portée de main
  • fièvre dans certains cas

Ceci dit, des études plus systématiques ont montré soit qu’on ne trouvait pas plus de symptômes chez les enfants en poussée dentaire que chez les autres, soit qu’en cherchant bien on trouvait une autre cause aux symptômes. Quoi qu’il en soit, vous constaterez rapidement qu’à peine revenus de la maternité, tout le monde vous dira au moindre couinement de votre poussin : « c’est les dents ».

Alors, que faire (ou pas) ?

  • Le collier d’ambre : les lecteurs fidèles ne seront probablement pas étonnés si je vous dis que pour moi c’est pipeau et clarinette (ou placebo). Je ne trouve aucune preuve de son efficacité, si ce n’est des témoignages du style « quasiment aucun problème pour mon loulou, à part peut-être quelques dents un peu difficiles ». A quoi je réponds que j’ai exactement le même témoignage, mais sans le collier. Moi j’aurais peur que l’enfant ne s’étrangle avec mais j’imagine qu’il y en a des mieux sécurisés que d’autres.
  • La racine d’iris (ou de violette, c’est la même chose) : à faire mâchouiller par l’enfant ; permet à la fois un soulagement mécanique et libère(rait?) des actifs anesthésiants. Je n’ai pas testé, mais attention à ce que les morceaux soient assez gros. Et si cela permet réellement d’appliquer des principes actifs, il faudrait en savoir plus sur leur innocuité (il y a des plantes comme la ciguë que j’éviterais de mâchouiller).
  • Un anneau de dentition (éventuellement à mettre au frais) : un peu comme la racine d’iris mais purement mécanique (il y a généralement des petits picots qui massent les gencives endolories) ; éventuellement le froid a un effet anesthésiant.
  • Du paracétamol : en cas de douleur intense et de fièvre ; on a du le faire une ou deux fois quand le poussin se tordait de douleur à 3h du matin.
  • Des sirops/gels anesthésiants spécifiques : par exemple Delabarre ou Dolodent. Je n’en ai testé aucun, et j’aurais tendance à recommander d’y aller avec parcimonie (voir les effets secondaires comme convulsions ou allergies !). N’oublions pas que la sortie des dents reste un phénomène naturel et physiologique… (même si on connaît des phénomènes naturels et physiologiques qui peuvent être très douloureux, comme, au hasard, l’accouchement ?)

J’ajouterai qu’il ne faut pas négliger certains symptômes (fièvre, diarrhées, infection ORL…) sous prétexte que ce serait les dents et ne pas hésiter à consulter pour en investiguer la cause. Deux phénomènes concomitants ne sont pas obligatoirement liés par une relation de cause à effet.

Dans un prochain épisode, nous parlerons de l’entretien des quenottes (une fois qu’elles sont sorties). Mais en attendant, vous avez sûrement plein d’idées et de trucs non ?

(Photo : Flickr. Hélas je n’ai pas trouvé d’image du célèbre personnage d’Oumpah-pah le Peau Rouge : N’a-qu’une-dent-mais-elle-est-tombée-alors-maintenant-n’en-a-plus)

La varicelle

lundi, mars 23rd, 2009

julian-mc-mahon-05 Comme je l’avais mentionné ici, le Poussin a attrapé la varicelle. Pas de grosse surprise puisqu’une de ses copines de nounou l’avait eue il y a peu. En effet, au sein d’un foyer, le taux de contagion de la varicelle atteint 80-90%. Et d’ailleurs, en France, la probabilité de l’attrapper au cours de sa vie atteint 95% (90% des jeunes adultes l’ont déjà déclarée).

La varicelle est provoquée par le virus VZV (varicella-zoster virus), qui est un herpès virus. Ce virus est également à l’origine du zona, qui est une réactivation du virus dormant au sein des ganglions nerveux chez les personnes ayant déjà contracté la varicelle. Ce phénomène a lieu à l’occasion de baisses de l’immunité, et pas suite à une nouvelle exposition au virus, comme on peut parfois le croire. Au contraire, les gens qui sont fréquemment exposés au virus (pédiatres, personnels de la petite enfance…) voient leur immunité régulièrement réactivée et sont moins fréquemment atteints par le zona (qui atteint 15 à 20% des personnes infectées par le VZV). Par ailleurs, celui-ci est également plus fréquent chez les personnes âgées.

Mais assez parlé de zona, revenons à notre varicelle (alias picotte chez nos cousins québécois ou chickenpox chez leurs voisins du Sud). Tout le monde voit à quoi ça ressemble je pense, pas la peine de vous faire un dessin (sinon il y a des photos sur l’article wikipedia). De façon générale, plus on est jeune, et plus ça se passe bien. L’exception étant les fœtus (faudrait-il dire « foeti » ?) contaminés via leur mère et les nouveaux-nés (mais jusqu’à quel âge ? je n’ai pas trouvé). Le Poussin par exemple, à 21 mois, n’a quasiment pas été affecté, il a eu très peu de boutons et ne s’est à peu près jamais gratté (en même temps les boutons sont surtout sur le torse et le cuir chevelu et avec ses petits bras il a du mal à les atteindre…). D’ailleurs c’est limite si les personnes qu’on veut avertir du risque de contagion nous croient, tellement il s’en tire bien. Ce qui me fait penser que si j’avais été adepte de petites granules et autres gougouttes j’aurais sans doute été prompte à leur attribuer une maladie si ténue et à clamer leur efficacité sur tous les toits… alors que là ça peut tout aussi bien être la conjonction de Mars dans la troisième maison du Bélier (ou de l’alignement du troisième panneau solaire de l’ISS avec la clé à molette malencontreusement lâchée dans par Youri Boulgakovitch lors de la réparation en orbite de Spoutnik XXII en 1983 ?) ou le retour du printemps ou peut-être y a-t-il des pouvoirs magiques insoupçonnés dans notre famille ?

Bref je m’égare… revenons à nos moutons : le principal problème de la varicelle, c’est qu’autant elle est généralement bénigne chez les enfants (même si potentiellement bien pénible), autant chez l’adulte (et notamment les femmes enceintes) mieux vaut éviter. C’est d’ailleurs une des principales indications du vaccin (en plus des cas particuliers de personnes immuno-déprimées ou avec certaines pathologies particulières) : l’exposition à la contagion d’un adulte (sauf pour les femmes-enceintes-qui-comme-d’habitude-n’ont-droit-à-rien-à-part-spasfon-et-doliprane). Sachez que dans ce cas vous avez trois jours pour vous faire vacciner (et éventuellement faire d’abord un bilan de votre immunité par une prise de sang), donc ne tardez pas si vous êtes concerné. Vérifiez que le médecin marque bien qu’il s’agit d’une vaccination post-exposition sur l’ordonnance pour être remboursé. En France on ne vaccine pas systématiquement les enfants (en Belgique non plus), mais au Canada et aux Etats-Unis par exemple c’est recommandé (pourquoi ? je n’en sais rien).

Alors comment ça se passe concrètement ? Les boutons n’apparaissent que deux à trois semaines après la contamination initiale, par vagues successives en commençant généralement par le thorax et la tête, et avec une prédilection pour la région génitale. Il peut également y en avoir dans la bouche, ce qui entraîne des difficultés à s’alimenter. Une fièvre légère (38°C) peut précéder et/ou accompagner le tout. En 15 jours environ la guérison arrive spontanément (encore une fois chez les malades qui ne sont pas malades par ailleurs).

Que faut-il faire ? En pratique pas grand chose : la varicelle est une maladie virale donc les antibios feraient cautère sur jambe de bois. Il faut surtout éviter certaines choses :

  • Se gratter : certes c’est super tentant mais c’est un coup à se surinfecter et à garder des cicatrices. Le médecin peut prescrire un sirop anti-histaminique pour limiter les démangeaisons (et en plus ça fait dormir !). Le bicarbonate de soude ou encore l’avoine (par exemple des flocons broyés), dans le bain, peuvent également apaiser.
  • Le soleil, le sel, le sable : pas le moment d’aller à la plage
  • L’aspirine, l’ibuprofène, les corticoïdes (et sûrement d’autres médicaments moins courants), mais le paracétamol est (comme toujours !) autorisé.
  • La surinfection des boutons, par une hygiène rigoureuse : bain ou douche avec savon et shampooing une à deux fois par jour et changement plus fréquent du linge (surtout si l’enfant transpire). Garder les ongles ras et propres (mais si c’est trop facile de couper les ongles d’un bébé tous les jours…). On peut également appliquer une crème genre Cytelium pour assécher les boutons. Et pour info le pédiatre n’a pas vu de problème à continuer les couches lavables (je craignais l’humidité).
  • Les crèmes variées et diverses sont à limiter au maximum (mais le liniment sur les fesses a été validé par le pédiatre !). Le talc notamment est à proscrire.

Au vu de tout cela, est-il bien nécessaire d’aller voir un médecin ? La varicelle n’est pas à déclaration obligatoire, mais il semble quand même plus prudent de consulter, ne serait-ce que pour vérifier qu’il s’agit bien de varicelle et pas d’une autre maladie plus préoccupante. Ce sera aussi l’occasion de le noter dans le carnet de santé : si l’enfant est trop jeune pour s’en souvenir c’est une trace relativement incontestable.

Quelles sont les complications ?

  • Le principal risque est une surinfection des boutons (bactérienne cette fois), qui peut nécessiter des antibiotiques. Donc si certains boutons deviennent très moches et le poussin franchement fiévreux, consulter sans tarder.
  • La pneumonie toucherait quand même un tiers des adultes et nouveaux-nés.
  • L’encéphalite est la plus rare (mais peut être redoutable).

D’après l’INPES,

Chez l’enfant sain, les complications sont rares en France (3 %) et sont dominées par des surinfections.

Et d’après les statistiques belges, la varicelle causerait un à deux décès par 100.000 cas chez les personnes par ailleurs en bonne santé.

Quand est-on contagieux ? Deux à trois jours avant l’apparition des boutons (par voie respiratoire) puis jusqu’à la dessication de ceux-ci (six jours après apparition environ).

Si vous voulez en savoir encore plus, trois lectures utiles (déjà citées dans l’article mais au cas où vous n’ouvririez pas les liens…) :

(Photo : qui a dit que le Dr Troy ne pouvait pas s’occuper des enfants ?)

Comment nourrir un bébé en 2009

lundi, mars 2nd, 2009

agecanonix L’Académie Nationale de Médecine a publié le 24 février 2009 un rapport sur L’alimentation du nouveau-né et du nourrisson que vous trouverez ici. Passons sur la petite phrase suivante qui alimentera la collection d’Olympe et devant laquelle je ne me suis retenue de hurler que parce que le Poussin venait de s’endormir (au prix d’efforts parentaux intenses) :

La composition des aliments en pots pour nourrisson est régie par des règles européennes ; ces pots constituent une alternative parfaitement adaptée à la préparation des purées et compotes par les mamans.

Et les papas ? Ils sont emmanchés de l’économe et du mixer ?

Voici leurs recommandations (je cite) :

Les Recommandations de l’Académie Nationale de Médecine

1 – L’Académie souligne la supériorité du lait maternel sur le lait de vache ou les formules pour nourrisson obtenus à partir du lait de vache pour l’alimentation du nouveau né et du petit nourrisson.
En effet, l’allaitement au sein favorise une meilleure maturation sensorielle, diminue le risque de  survenue d’eczéma, des infections intestinales et respiratoires, de la mort subite chez le  nourrisson, de l’obésité et du diabète de type 1 chez l’enfant et à l’âge adulte des maladies cardio-vasculaires.
  • L’Académie suggère aux pouvoirs publics une politique plus active d’incitation à l’allaitement maternel depuis l’école et pendant la grossesse.
  • Elle souhaite que le congé maternité post natal soit allongé au moins jusqu’à 4 mois chez les mères qui allaitent exclusivement.
  • Elle rappelle qu’au cours de l’allaitement, il est nécessaire de s’abstenir de fumer, de ne pas consommer de l’alcool ni drogue et de limiter la prise de médicaments à l’indispensable et uniquement prescrit par un médecin.
2 En cas de refus ou de contre indication à l’allaitement, les préparations pour nourrisson et laits de suite sont indiqués jusqu’à l’âge de 1 an.
  • L’Académie préconise un enrichissement de ces formules en acides gras polyinsaturés à longue chaîne et en probiotiques.
  • Elle précise que, par sa richesse en protéines, sa carence en fer et en acides gras essentiels, le lait de vache (UHT) entier ou demi-écrémé n’a pas sa place dans l’alimentation du nourrisson avant l’âge d’un an.
  • Elle constate une prolifération des formules (lait antirégurgitation, lait anticolique lait de confort etc..) en France qui n’existe pas dans les pays voisins ou en Amérique du Nord. Cette multiplicité ne se justifie pas scientifiquement.
3 – L’âge de la diversification alimentaire doit se situer après l’âge de 5 mois et avant 7 mois
L’Académie fait remarquer l’intérêt des petits pots pour nourrisson dont la composition régie par une directive européenne est parfaitement adaptée à la diversification alimentaire.
4 – Les préparations hypoallergéniques (lait HA) sont recommandées chez les enfants nés de famille à risque (1 ou 2 parents allergiques)
  • Toutefois, l’Académie observe que, si leur action est certaine sur les affections telles que l’eczéma, l’effet de prévention sur les allergies respiratoires ou sur l’apparition d’une allergie dans l’enfance reste discuté.
  • Elle met en garde : La source protéique ou la qualité de l’hydrolyse diffère selon les préparations et une préparation peut ne pas avoir les mêmes effets qu’une autre d’une marque concurrente.
  • Elle rappelle que les formules de soja par leur contenu en phytates et en phyto-oestrogènes n’ont aucun avantage nutritionnel sur les formules pour nourrisson, ni d’effet protecteur vis-à-vis de l’allergie aux protéines du lait de vache ou l’infection.
5 – Après l’âge de 1 an,
  • l’Académie précise que les laits de croissance préconisés à cet âge ne sont pas régis par une directive européenne ;
  • elle recommande que ces préparations enrichies en fer, en vitamine D et en acides gras essentiels devraient être administrées en priorité chez le nourrisson,  la quantité optimale ne devant pas dépasser 500 ml.
  • Elle déconseille fortement le grignotage et les boissons sucrés.

Pas de grande surprise par rapport aux recommandations actuelles (du carnet de santé par exemple) : allaitement maternel privilégié (et en tout cas pas de lait de vache « tel quel » avant au moins un an), pas de diversification alimentaire avant 5-6 mois (quoique les recommandations officielles sont plutôt « pas avant 4 mois »). Par contre, en plein débat sur le congé parental, l’académie propose carrément d’allonger le congé maternité post-natal à 4 mois (donc total de 5 mois 1/2 pour les deux premiers enfants -sauf multiples), voire 6 pour les mères allaitant exclusivement et en faisant la demande. Ils ont au moins la franchise de reconnaître que :

Les décrets pour favoriser l’allaitement sur le lieu de travail sont irréalistes et non appliqués ; de plus le salariat maternel pour augmenter le revenu du ménage est de plus en plus en vogue.

(là encore j’aime beaucoup le côté « les femmes travaillent parce que c’est à la mode », je me demande quel est le sex ratio à l’Académie…)

Je n’ai rien vu sur l’allaitement long, même s’il n’est dit à aucun moment qu’il y aurait un âge où le lait de vache serait mieux que le lait de femme.

Et en bref je dirais que même si leurs recommandations ont le mérite de nous présenter une synthèse des dernières connaissances en termes d’alimentation infantile, leur ton légèrement condescendant et paternaliste vis-à-vis des mères ne va pas aider à réconcilier certaines féministes avec l’allaitement maternel.

(Image : correspond à l’image que j’ai du sociétaire type de l’Académie de médecine…)

Enfant malade

vendredi, février 20th, 2009

250px-dr_carter Ne nous voilons pas la face, les enfants ont une fâcheuse tendance à tomber malades, en particulier ceux qui fréquentent régulièrement une collectivité (crèche, école maternelle…). Et si la plupart des conventions collectives prévoit maintenant des journées « enfant malade », elles ne sont pas non plus extensibles à l’infini. En général, la décision de laisser ou pas un enfant malade en garde/à l’école est basée sur deux paramètres (en plus de la disponibilité d’un autre mode de garde) : son état nécessite-t-il la présence parentale (ou a minima un adulte rien que pour lui) ? Risque-t-il de contaminer ses petits camarades ?

Pour vous aider dans ce dilemme cornélien, la Direction générale de la santé a publié un Guide des conduites à tenir en cas de maladie transmissible dans une collectivité d’enfants. Vous y trouverez pour les principales maladies infantiles contagieuses :

  • L’agent pathogène responsable de l’infection,

     

  • le réservoir,

     

  • les modalités de transmission de l’agent pathogène plus spécifiquement dans la collectivité (et les phases de contagiosité de la maladie),

     

  • l’existence des populations particulièrement exposées ou présentant un risque de gravité,
     

  • les mesures à prendre au sein de la collectivité qui sont :
    • éviction ou non du sujet malade,
    • application de mesures d’hygiène habituelles ou renforcées spécifiques selon le mode de contamination.
    • les mesures préventives de l’infection et les mesures, parfois urgentes, à mettre en œuvre dans la collectivité et l’entourage du malade lorsque survient cette infection.
  •  

Il faut bien noter que l’angle d’attaque est surtout celui de l’intérêt de la collectivité, plus que celui de l’enfant malade (même s’il n’est pas négligé bien sûr). Ce sont donc des propositions générales sur lesquelles l’avis du médecin traitant doit prévaloir. Quoi qu’il en soit, ces fiches fournissent un récapitulatif sérieux sur toutes ces maladies, ce qui devrait intéresser à mon avis un public plus large que les parents d’enfants gardés en crèches ou scolarisés.

(Photo : c’est dommage hein, toutes ces news médicales… enfin voilà d’où vient cette photo du Dr Carter : http://www.armchaircommentary.com/2008/04/john-carter-is.html)

La vitamine D

jeudi, février 19th, 2009

matthew-fox-lost Il est rare de repartir de la maternité ou d’une visite chez le pédiatre sans son ordonnance de vitamine D. Or nous avons vu que son excès pouvait provoquer des calculs rénaux chez les tout petits. Et puis la vitamine est synthétisée par l’exposition au soleil : si l’enfant sort dehors tous les jours, a-t-il vraiment besoin d’être supplémenté ? D’un autre côté, est-ce bien prudent de les mettre au soleil sans protection ? Toujours prête à aider les parents dans le doute (à commencer par moi-même d’ailleurs), j’ai mis la main sur les recommandations émises par la communauté scientifique suite à la première conférence nord-américaine sur les UV, la vitamine D et la santé, qui s’est tenue à Toronto en mars 2006 (certes ça date un peu mais c’est toujours ça). Que nous disent les experts ?

  1. Les UV ça file le cancer et autres joyeusetés (rien de bien nouveau sous le soleil, ha ha ha).
  2. La vitamine D prévient le rachitisme, l’ostéoporose et même peut-être certains cancers.
  3. Le compromis idéal d’insolation entre vitamine D et mélanome reste à déterminer ; on sait en tout cas qu’il dépend de l’âge, de l’alimentation, la pigmentation de la peau, l’emplacement géographique et l’intensité du soleil.
  4. Ainsi les groupes suivants sont identifiés comme ayant des risques de carence en vitamine D :
  • les personnes âgées
  • les bébés nourris exclusivement au lait maternel
  • les personnes à la pigmentation foncée
  • les personnes peu exposées au soleil (sortant peu ou avec des vêtements très couvrants)
  • les personnes passant l’hiver au nord du 37ème parallèle (pour info cela correspond à la latitude de Séville) ; la punition est double puisque le taux d’UVB est plus faible et qu’en plus on est très couverts puisqu’on se les pèle.

Notez que contrairement à l’idée qu’on s’en fait généralement, le rachitisme est un défaut de calcification des os qui n’est absolument pas incompatible avec un enfant bien potelé ; il n’a pas non plus disparu des pays occidentaux, comme le montre cette étude canadienne (je n’ai pas trouvé de statistiques françaises). Enfin les laits maternisés artificiels sont normalement enrichis en vitamine D.

(Pour changer aujourd’hui un autre Dr Shepherd -même si j’avoue préfère Sawyer mais je n’arrive pas à trouver une justification pour le mettre à sa place. Et pour celles et ceux qui n’étaient pas au courant, sur ce blog il y a toujours un médecin -choisi pour sa compétence bien sûr- pour venir vous expliquer les news médicales. La photo du jour vient d’ici : http://www.lemag-vip.com/stars_cinema/1462-salaire-de-matthew-fox-de-lost-en-augmentation.html)

Au bain

jeudi, janvier 22nd, 2009

babybath Encore une ligne de fracture old school vs parents modernes : à quelle fréquence donner le bain ? Alors que nos parents étaient supposés nous récurer de fond en comble tous les jours, on entend de plus en plus le bain quotidien des tout petits être remis en question, les nouveaux experts préconisant une fréquence de tous les deux jours à une fois par semaine pour les plus extrêmes. Alors qui croire ?

Déjà, il me semble que ça dépend de l‘âge du Poussin. Les nouveaux-nés n’aiment en général pas trop être déshabillés et manipulés de la sorte, d’autant plus que le parent encore inexpérimenté atteint souvent le niveau de stress de Jack Bauer en train de désamorcer la bombe à 3 secondes de la détonation (sauf qu’à mon avis Jack Bauer est plus cool). Sans compter la technique pas hyper sympa du savonnage à sec, pas super populaire parmi les moins de 3 mois, et les autres d’ailleurs (même si il faut dire que ça simplifie bien les choses). Donc effectivement, si on peut limiter une source de stress pour toute la famille, j’applaudis des deux mains. Bien sûr ça ne dispense pas de bien nettoyer le siège à chaque change, qui est finalement le seul endroit vraiment sale.

Mais après quelques semaines, surtout lorsqu’on commence la fameuse technique magique du bain, la plupart des Poussins commence à s’éclater sérieusement dans le bain. Et pour beaucoup, c’est le seul moment de la journée où ils sont tout nus. Voilà pourquoi nous essayons de donner un (long) bain par jour au Poussin :

  • C’est son seul moment à poil de la journée, où il peut découvrir son corps (Ce n’est pas sale. Pense aux fleurs.)
  • Il adore jouer avec l’eau.
  • Comme il faut le surveiller en continu, c’est un des rares moments où il a un parent à 100% pour lui. Sauf que parfois j’en profite pour me faire une manucure/pédicure sommaire, quitte à être coincée dans la salle de bain. J’ai même essayé de m’épiler les jambes aussi, mais il n’a pas trop aimé le bruit de l’épilateur, et rien de pire que de se retrouver demi-épilée. Fin du passage mère indigne greluche.
  • Comme il macère 24 h/24 dans ses couches (lavables de surcroît), je trouve pas plus mal d’avoir régulièrement une phase d’aération prolongée du popotin avec lavage à grande eau.

Par contre pour moi bain ne veut pas forcément dire récurage des pieds à la tête ; je ne mets pas beaucoup d’eau dans la baignoire et ne lui lave pas systématiquement la tête (voire tout le haut du corps). Evidemment, sur certaines journées, si caser le bain se révèle être un peu compliqué, on zappe sans état d’âme.

Enfin le Poussin n’a aucun problème de peau particulier, mais il semble que des bains trop fréquents (et trop chauds) puissent aggraver la fragilité des peaux sensibles et/ou sèches. Ceci est encore plus marqué chez les nouveaux-nés : de plus en plus de maternités ne se précipitent plus pour baigner les poussins à peine sortis du ventre de leur mère, ayant réalisé l’intérêt des propriétés du vernix qui les recouvre. Comme pour la plupart des questions de ce type, il me semble que c’est donc à chacun de faire son choix, en fonction de son rythme de vie, de ses habitudes, de son Poussin, etc et ne pas hésiter à le revoir, puisqu’il y a au moins un de ces paramètres (devinez lequel…) qui change régulièrement.

(Photo : Flickr)

Silence on vaccine

mercredi, décembre 10th, 2008

Hier soir, n’écoutant que mon dévouement entier à mes lecteurs adorés, j’ai regardé Silence on vaccine sur France 5 au lieu de découvrir le dernier Desperate housewives. J’espère que vous mesurez l’ampleur du sacrifice. D’autant plus que, comme je vous l’avais déjà révélé il y a quelques temps, je ne suis pas du tout dans la tendance anti-vaccin. Je dois dire qu’en médecine j’ai une conception plutôt « traditionnelle » : par exemple ce n’est pas chez moi que vous trouverez de l’homéopathie, parce qu’entre le principe de la chose (la mémoire de l’eau… hem hem) et l’absence de preuve d’une efficacité supérieure au placebo, je ne vois pas trop l’intérêt. Une fois qu’on sait que c’est un placebo -et je précise que le placebo est un effet tout à fait significatif, y compris sur les enfants et les animaux-, ben ça ne marche plus du tout. Globalement il me semble que si un remède n’a aucun effet secondaire, c’est qu’il n’a pas d’effet (autre que placebo) du tout. Bien joué la Poule, tu viens de perdre (au moins) la moitié de ton lectorat. Bon je ne rejette pas toutes les médecines alternatives : j’ai observé sur ma personne (prête à tout je vous dis) les effets de l’ostéopathie par exemple, et il m’arrive d’utiliser des huiles essentielles (de toute façon une grande partie de notre pharmacopée dite allopathique est constituée de molécules synthétisées les plantes). Euh, il reste du monde ?

Arrêtons-là le massacre et parlons du documentaire en question. Alternant témoignages de victimes (présumées ou prouvées -la preuve étant extrêmement difficile à apporter dans ces cas-là), de chercheurs et de militants, c’est une charge virulente contre la vaccination, qui fera frissonner même les moins hypocondriaques. Tour à tour sont abordés les problèmes du thimérosal (conservateur à base de mercure), de l’hydroxyde d’aluminium, des prédispositions à certaines complications, de la difficulté à obtenir des compensations pour les victimes, ou encore des lobbies pharmaceutiques.

Globalement je partage l’avis de Télérama sur ce documentaire : il soulève de vrais problèmes mais le parti pris est tel que ça affaiblit considérablement l’argumentation proposée. Sur une question aussi complexe, une telle absence de nuance est assez catastrophique pour la crédibilité globale : tous ces points font l’objet de débats au sein de la communauté scientifique (voir par exemple ici la position de la Santé publique québecoise sur le thimérosal ou encore d’autres arguments), il aurait été bien plus intéressant de retranscrire ce débat et cette incertitude en montrant une palette de positions. Ceux qui étaient déjà persuadés que la vaccination est dangereuse seront confortés dans leur position et les autres (comme votre dévouée Poule) resteront sceptiques. Bref ça ne fait pas avancer le schmilblick. C’est bien dommage car certaines questions mériteraient vraiment plus d’attention. J’ai bien aimé une des dernières interventions (le Pr Gherardi il me semble) qui soulignait que sans remettre en cause l’intérêt et le bénéfice des vaccins, on pouvait quand même se pencher sur les complications entraînées, et d’une part améliorer la détection des individus à risque, et d’autre part la prise en charge de ceux déjà touchés. Il ne me semble pas non plus insurmontable de lancer des recherches pour voir si on ne pourrait pas remplacer thimérosal et aluminium par d’autres substances moins controversées. Et il est clair qu’on a encore du chemin à faire pour émanciper totalement la décision publique du poids de l’industrie pharmaceutique.

Pour mémoire, l’intérêt d’un vaccin est déterminé en comparant le nombre de complications dues à la maladie si personne n’était vacciné au nombre de complications dues au vaccin. On pourrait probablement (et on devrait !) travailler à réduire ce nombre de complications (notamment en identifiant mieux les personnes à risque). Rappelons aussi qu’une couverture vaccinale importante permet de protéger également ceux qui ne peuvent pas être vaccinés. Et qu’enfin aucun vaccin n’est fiable à 100% et que le fait que des personnes vaccinées tombent malades n’est donc pas une démonstration de l’inutilité du vaccin : ce qu’il faut comparer c’est la proportion de personnes qui tombe malade parmi les vaccinés et à celle parmi les non vaccinés (et à condition que la taille de ces deux populations soit comparable). Tout est expliqué par l’OMS ici : Six idées fausses courantes sur la vaccination.