Archive for the ‘Puériculture’ Category

Un petit pas

jeudi, juillet 31st, 2008

Le poussin est sur le point de marcher. Ceux qui me connaissent ont du réaliser que ça fait bien trois mois que je leur répète ça (et qu’il ne marche toujours pas), mais là je vous assure : il est vraiment sur le point de marcher. Il lui faut donc des chaussures (*bruit de la CB qui commence à s’agiter dans le sac à main*). Mais pas n’importe lesquelles.

Depuis ses premiers jours ou presque, le poussin porte exclusivement des petits chaussons en cuir souple. Grâce à Fleur qui me les a fait découvrir, j’ai été immédiatement séduite : jolis, pratiques et respectueux du pied de bébé, que demander de plus (et je vous rappelle qu’il en existe des fourrés pour l’hiver) ?

Autant vous le dire tout de suite, la chaussure de bébé n’est pas un joli monde. Deux courants s’affrontent sans merci, façon Capulet et Montaigu. D’un côté, ceux pour qui la chaussure est essentielle pour former et soutenir le pied de bébé, dans cet effort extrême qu’est la marche pour un tout petit. Et de l’autre, ceux pour qui la chaussure n’est là que pour protéger le petit peton des intempéries et des aspérités : idéalement il serait tout le temps pieds nus. Autant vous le dire tout de suite et renoncer à un semblant d’impartialité : je me range dans le deuxième camp (évidemment on parle là d’enfants « normaux » ne présentant pas de pathologie). Et j’ai avec moi la Société canadienne de pédiatrie (et aussi Superman, parce que si vous regardez bien ses bottes ont l’air très souple, ha ha ha). Les enfants sont faits pour marcher, et ça inclut leurs pieds. Au contraire, leur enfermer les pieds dans des chaussures rigides à tige haute me semble aussi productif que d’essayer de courir le marathon de Paris avec des chaussures de ski. La preuve par l’image :

Bon j’ai trouvé cette vidéo sur ce blog, et vous allez bientôt comprendre qu’il n’est pas complètement neutre dans cette affaire. Et bien sûr on ne peut pas généraliser d’un enfant à tous les autres. Et je suis bien d’accord que les poussins qui portent des chaussures rigides marchent comme les autres. Donc peut-être qu’on n’est pas obligé de s’étriper. Bref.

Passons donc à la partie intéressante de cet article : le shopping ! Mettons que comme votre poule préférée vous souhaitez des chaussures hyper souples, qui protègent efficacement le pied sans l’entraver. Mais où en trouver ? Chez Petits pas de géant bien sûr (oui c’est bien du blog de ce site que vient la vidéo, ma mauvaise foi est étalée au grand jour). Il y a plusieurs marques qui proposent chacune une gamme assez variée de modèles (la plus étoffée étant je crois Preschoolians, LA référence des chaussures souples).

J’ai opté pour une paire de Jack and Lily qui étaient évidemment les plus adorables de tout le site. Jugez vous-même :

Le prix est plutôt raisonnable (29€ + frais de port pour des chaussures tout en cuir) : les chaussures pour enfant ne sont pas spécialement (voire pas du tout) moins chères que les chaussures d’adultes, et atteignent facilement les 50€. J’ai pris la taille 12-18 mois (après des essais de mesure du pied du poussin) et cela semble bien convenir : il a la place mais ne les perd pas. On ne le voit pas forcément bien sur la photo mais il y a des petits trous sur les côtés, parfait pour l’été. Elles sont vraiment très très souples et on l’air de bonne qualité, c’est un excellent intermédiaire entre les chaussons souples et des chaussures plus robustes : idéales pour un enfant qui commence à marcher. On peut même en prendre pour un tout petit à qui on voudrait mettre des chaussures (pour faire plus chic que des chaussons par exemple), mais par contre je ne suis pas sûre qu’elles conviendraient à un plus grand qui risquerait d’en venir très vite à bout. Pour eux il y a notamment les Preschoolians avec les semelles « Je marche bien ». Le site est très sérieux et ultra-rapide : ayant passé commande le vendredi soir, j’ai reçu le paquet mardi. Attention cependant aux modèles qui ne sont pas en stock pour lesquels il faut attendre la prochaine commande.

Quelques trucs en vrac sur les chaussures de bébé (quelles qu’elles soient) :

  • Il me semble que pour un enfant qui mixe marche « normale » et quatre pattes, il vaut mieux éviter les sandales à bout ouvert, car les orteils sont soumis à rude épreuve chez les bébés quadrupèdes.
  • Vu la vitesse de croissance des petits petons dodus, on compte qu’il faut changer de chaussures tous les trois mois environ (donc si vous êtes enceinte ouvrez vite un livret A pour le budget chaussures qui risque d’atteindre celui de Carrie Bradshaw).
  • Et pour porter le coup fatal à votre porte-feuille : il est déconseillé de faire porter à un enfant des chaussures déjà portées par un autre, puisque celui-ci les a déjà déformées (même subtilement) pour les ajuster à son pied. Elles sont bonnes pour la poubelle (argl).
  • Pour voir si des chaussures sont souples, vous devez pouvoir les plier en deux entre le pouce et l’index. L’enfant doit pouvoir se mettre facilement sur la pointe des pieds (le poussin fait ça tout le temps pour attraper les choses intéressantes que ses enflures de parents osent tenter de planquer un peu trop haut).
  • Il paraît que les lacets sont plus difficiles à défaire par les petits doigts que les scratchs, même si ceux-ci sont plus rapides à mettre (et aussi plus faciles à mettre par l’enfant).  

Et vous ?

EFSA et BPA

vendredi, juillet 25th, 2008

 Il y a quelques mois, le tocsin sonnait chez les cyber-mamans pour annoncer un haro généralisé sur un composé chimique : le Bisphénol-A, ou BPA pour les connaisseurs. Cette molécule, qu’on retrouve dans certains plastiques (et notamment à l’intérieur des canettes), avait le mauvais goût d’être présente dans la grande majorité des biberons en plastique. Les Canadiens ont lancé la charge (voir ici et ), tandis qu’un nouveau marché s’ouvrait. Il est clair que tous les grands scandales sanitaires des dernières décennies (nuage de Tchernobyl s’arrêtant aux frontières, sang contaminé, amiante, vache folle et j’en passe) ont rendu le public assez chatouilleux sur ce genre de question. L’émoi général à l’idée d’empoisonner nos enfants a donc conduit les autorités sanitaires des pays occidentaux à se saisir au plus vite de la question.

En Union européenne, ce rôle est dévolu à l’Autorité européenne de sécurité alimentaire, ou European food safety authority : l’EFSA. C’est une agence communautaire que je connais bien par mon travail. Tout comme l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) en France, son rôle est de produire des évaluations scientifiques rigoureuses de tous les problèmes et questions liés à la sécurité sanitaire. Ces agences émettent alors des avis, à destination notamment des gestionnaires (le ministère ou la commission, selon l’échelle où on se place), qui prendront alors les décisions législatives, notamment pour autoriser ou pas tel ou tel produit. Leur fonctionnement s’appuie entre autres sur des panels d’experts, qui sont pour la plupart des scientifiques de renom, dont les conflits d’intérêt doivent être rigoureusement examinés par l’agence. Dans le cas du BPA, c’est le panel on Food contact materials, enzymes, flavourings and processing aids (panel CEF pour les intimes) qui s’est chargé d’examiner l’ensemble des données disponibles, et notamment les nouvelles études qui avaient alarmé nos amis d’outre-Atlantique.

D’abord une petite explication sur la façon dont on procède pour évaluer le risque lié à un produit chimique. On commence par le tester sur de pauvres animaux, qui doivent en manger, en respirer, en toucher, soit des quantités énormes en peu de temps, soit des quantités plus modérées sur plus longtemps. On observe alors les effets produits par le produit et on quantifie la dose à partir de laquelle ils surviennent. C’est la toxicité du produit. Pour le BPA, l’EFSA (ainsi que sa jumelle étatsunienne) conclue ainsi qu’on peut en avaler 0.05 mg/kg de poids corporel par jour sans qu’aucun effet ne soit observé. Cette valeur est appelée TDI, comme tolerable daily intake, ou dose journalière tolérable. C’est en fait la dose à laquelle aucun effet n’a été observé chez l’animal, mais divisée par 100 pour plus de précaution.

Ceci étant posé, il faut ensuite déterminer à quelle quantité on risque effectivement d’ingérer : par exemple l’eau de Javel est très toxique, mais il y a peu de chance que quelqu’un siffle le bidon (d’autant plus qu’il y a des avertissements sur l’étiquette et un bouchon anti-petites mains) donc au final le risque est faible, et c’est pour ça qu’on en trouve dans tous les supermarchés. Pour les produits alimentaires, il existe des modèles scientifiques pointus, basés sur des enquêtes auprès des gens pour savoir ce qu’ils mangent et en quelles quantités. Les particularités des uns et des autres sont prises en compte (végétariens, jeunes enfants, bébés, etc). Ces modèles permettent donc d’établir la quantité qui risque d’être effectivement avalée, c’est-à-dire l’exposition. Enfin, on compare la toxicité à l’exposition pour voir si une ou plusieurs catégories de consommateurs courront un risque lié à l’ingestion du produit.

Alors que nous dit l’EFSA ? Le panel CEF observe que le BPA est très rapidement métabolisé et excrété chez l’homme (y compris le nouveau-né), et ce beaucoup plus vite que chez les animaux de laboratoire, en l’occurrence les rongeurs (probablement des rats) sur lesquels les tests ont été effectués. En outre, les dernières études y sont qualifiées de « limitées en rigueur, en cohérence et peu plausibles au niveau biologique ». Le panel précise que cette conclusion est partagée par ses homologues étatsuniens, norvégiens (rappelons qu’il ne font pas partie de l’UE) et canadiens, ainsi que par un institut du Joint Research Centre de la Commission européenne. Pour l’EFSA, il n’y a donc pas lieu de revoir la TDI (la dose journalière tolérable), et de conduire une nouvelle évaluation du risque. Les Canadiens eux appellent les parents à la prudence sans toutefois aller jusqu’à l’interdiction.

Alors que faire dans ce flot d’informations contradictoires ? Le BPA est libéré par le plastique quand on y verse de l’eau bouillante. Si vous chauffez peu ou pas vos biberons, cela diminue d’autant l’exposition du poussin. Et si vous êtes vraiment préoccupés, achetez des biberons en verre (moi avec mes deux mains gauches ça me semble plus dangereux que le BPA mais ce n’est pas forcément le cas de tout le monde). Il existe aussi des biberons en plastique sans BPA (si les vôtres ne se signalent pas clairement comme tels, c’est a priori qu’ils en contiennent). Il y a enfin l’allaitement long et exclusif, bien sûr, mais même les mamans allaitantes apprécient de se faire remplacer par un bib de temps à autre. Moi je reste avec mes biberons non chauffés de la célèbre marque dont le nom rappelle les calendriers pour attendre Noël, garantis avec du BPA dedans.

Pour en savoir plus : un ensemble de questions/réponses très complet préparé par les autorités canadiennes.

(Photo Flickr -parce que ça manquait un peu de petits chatons par ici)

La famille Pondeuse à la piscine

mardi, juillet 1st, 2008

(c) Gisèle Tessier Comme vous l’avez compris, nous avons passé des super vacances, et un des éléments clés de cette réussite était la présence d’une sublime piscine. Après les conseils avisés de la poule exotique pour (ne pas) faire bronzer le poussin, voici donc un petit retour d’expérience pour la baignade.

La poule a eu un petit moment de nostalgie en repensant aux tampons qui gonflent dans l’eau et saturent, et aux codes secrets mis en place avec les copines pour se signaler discrètement l’apparition d’une ficelle déplacée. Au risque de me répéter : vive la mooncup !

Le Coq a du arrêter de faire des super plongeons et sauts de carpe en tout genre qui terrorisaient le poussin.

Ledit poussin avait la panoplie anti-UV complète : vieux t-shirt, bob, crème solaire et lunettes de soleil (n’a jamais voulu les mettre). En prime j’avais investi dans quelques couches de bain de Ptit popotin. Il y a en fait deux possibilités pour baigner un poussin qui n’est pas « propre » (je n’aime pas trop ce terme qui sous-entend que les autres sont sales…) :

  • En free style à poil. Avantages : encombrement et investissement minimums, les enfants en général adorent être débarrassés des couches encombrantes, pas de marque de bronzage (je rigole). Inconvénients : autant pour un petit pissou on n’y verra que du feu, autant si on passe aux choses sérieuses il va falloir aller à la pêche. Profil idéal : un poussin un peu constipé ou réglé comme un coucou suisse, dont on voit clairement à l’avance où il veut en venir. Lieu idéal : pas trop peuplé (imaginez qu’il pose son petit cadeau sur la serviette de la voisine qui faisait gouzi gouzi…)
  • Avec une couche de bain. Il faut savoir que ces couches ne sont pas absorbantes, puisque de toute façon elles seraient rapidement saturées par l’eau de baignade et n’absorberaient plus rien. Donc elles servent uniquement à retenir les cacas. Avantages : on lave son linge sale en famille discrètement, certains modèles sont plutôt jolis, ça évite le coup de soleil sur les fesses. Inconvénients : il faut investir et ensuite entretenir. Profil idéal : un poussin allaité, ou totalement imprévisible et plein de ressources. Lieu idéal : généralement obligatoire dans les piscines publiques.

Si vous optez pour la couche de bain, j’ai donc testé celles de Ptit popotin (je vous en dirai plus sur ce site très bientôt) qui sont probablement les moins chères du marché (8.50 €, et 6€ la deuxième !) et existent dans une variété de coloris et de motifs. L’intérieur et l’extérieur sont en coton et sont séparés par une couche de PUL (plastique imperméable) invisible. Elles ont des goussets en PUL qui ont l’air efficace et sont bardées de pressions pour les ajuster au mieux à chaque morphologie. Je dis « ont l’air » car bien élevé comme il est, le poussin n’a pas jugé utile de nous faire des blagues scatos de toute la semaine. Il faut savoir qu’elles taillent très grand : le poussin est plus que très à l’aise dans le L (>10 kg) alors qu’il fait 10 kg. Le M (5-10 kg) fait à peu près les mêmes dimensions que la taille 2 (8-16 kg) de Ptits dessous et c’est vraiment la taille qu’il lui faut. Petit bémol : elles ne sèchent pas super vite.

Globalement, il faut que la couche soit TRES bien ajustée, car dans l’eau les tissus se détendent un peu et on ne peut plus compter sur la pesanteur. Donc il ne faut pas que ça aille juste « à peu près », mais que ça soit quasiment étanche. J’ai essayé de mettre un papier de protection à l’intérieur mais une fois dans l’eau ça ne reste pas bien en place donc à mon avis pas très utile.

Donc une fois le poussin harnaché, on peut encore en rajouter avec des dispositifs de flottaison variés : bouée culotte pour les plus petits, brassards ou combinaison avec flotteurs pour les plus grands… Mais que cela ne vous éloigne pas de l’indispensable surveillance : rappelons qu’un enfant peut se noyer en quelques instants sans aucun bruit dans 30 cm d’eau. Et bien sûr ne pas oublier que toute cette eau peut être impressionnante pour le poussin et l’accompagner en douceur. Garder enfin en mémoire qu’en général avant 4-6 mois la baignade en piscine ou mer n’a pas grand intérêt pour les poussins, d’autant plus si l’eau est un peu froide (25°C = froid pour un bébé).

Bons ploufs !

(photo : (c) Gisèle Tessier)

Quand la Poule bronze… son poussin dort à l’ombre !

dimanche, juin 22nd, 2008

Vous dans votre transat, prête à dévorer le livre de l’été, un cocktail bien frais à portée de main, enduite comme il se doit de crème solaire.

Votre poussin dans son lit de voyage à l’ombre des arbres.

Bon ça c’est l’idéal ! Mais soyons réaliste passé un certain âge, nos chers et tendres bambins ne vont pas rester sagement à l’ombre pendant que vous vous dorez la pilule.

La Poule exotique que je suis a déjà testé de nombreux équipements pour protéger ses deux têtes blondes. On a beau vivre sous les Tropiques la règle reste la même : un bébé ne bronze pas !

Lorsque vous décidez d’aller profiter des premiers rayons de soleil, la première chose à faire est de trouver un endroit qui offre assez d’ombre pour son tout petit. Les arbres seront plus efficaces et offriront également de la fraîcheur. Le parasol n’offre qu’une protection limitée puisque la réverbération des rayons sur le sable est suffisamment importante pour que vous attrapiez des coups de soleil.

Les magasins de puériculture regorgent aujourd’hui d’articles destinés à maintenir votre poussin à l’ombre afin que vous puissiez savourer tranquillement votre roman/magasine/traité de psychologie infantile…

Selon l’âge et la mobilité de votre bébé, après la simple nacelle qui lui permet de dormir et de gazouiller en regardant les feuilles, il y a la tente – arche d’éveil qui lui permettra de se retourner et de jouer dans un espace restreint.

Si vous bronzez dans un pays réputé pour ses moustiques et autres insectes, l’ajout d’une moustiquaire sera d’autant plus utile qu’elle limitera le nombre de feuilles ingérées par votre poussin (je vous rappelle qu’il est à l’ombre des arbres !).

Ensuite, quand le petit chérubin a décidé de se dégourdir les jambes ou même de s’asseoir, il vous faudra passer à la taille supérieure et investir dans la tente de plage anti-UV. Certaines tentes dites « zéro seconde » sont très pratiques mais demandent une dextérité hors du commun pour les replier.

Enfin, quand votre bébé est devenu un grand et qu’il veut jouer dans le sable, dans l’eau, dans le sable, dans l’eau… et que vous avez renoncé à déplacer le parasol en fonction de sa zone de jeux, il ne vous reste plus qu’à investir dans la tenue de combat :

  • chapeau/casquette/bob
  • lunettes de soleil
  • t-shirt ou combi anti-UV
  • et surtout un grand pot de crème solaire.

La plupart des marques de cosmétiques proposent des gammes spéciales enfant et bébé (ne rien mettre avant 6 mois, la peau n’est pas mature et trop fine ; elle laisse passer les composants susceptibles de favoriser des allergies). Ces crèmes contiennent un écran minéral (elles s’étalent moins facilement et laissent une pellicule blanche sur la peau), sont sans parfum et doivent avoir un indice de protection élevé.

Et puis finalement, le roman de l’été 2008 n’est pas terrible et faire des châteaux de sable ou barboter dans la piscine avec vos poussins ça n’a pas de prix !

Vous bronzerez tranquillement l’année prochaine…

L’écharpe porte-bébé

mercredi, juin 18th, 2008

Je vous ai déjà pas mal parlé de portage par ici, mais encore jamais vraiment de l’écharpe. J’ai acheté mon écharpe, une immense Storchenwiege (je crois que c’est la 4.60 m), quand j’étais enceinte, à l’occasion d’un atelier de portage. A l’époque je n’étais pas aussi informée que maintenant sur le portage, et pour moi n’existaient que deux possiblités : le porte-bébé kangourou « classique » et l’écharpe. J’avais lu pis que pendre sur le premier et tout de bien sur la seconde, donc mon choix a été vite vu. C’est un peu dommage, car nous aurions peut-être été mieux avec un mei-tai ou un porte-bébé physiologique comme l’ergo.

Contrairement à une idée répandue, l’écharpe porte-bébé ne vient pas d’Afrique mais d’Allemagne, où son utilisation a été initiée par des médecins et ostéopathes qui trouvaient les portes-bébé occidentaux mal adaptés tant au bébé qu’au porteur. Les écharpes les plus réputées (comme Storchenweige et Lana) viennent d’ailleurs de chez nos voisins d’outre-Rhin. Ils n’ont pas tout inventé non plus, puisque les nouages « kangourou » viennent des Andes (et pas d’Australie, ha ha ha). Le choix des tissus et l’art de nouer sont donc le fruit d’études minutieuses.

Ainsi l’écharpe est probablement le mode de portage le plus versatile, et permet une variété de positions et de nouages sans égale, pour un confort optimal du porteur et du porté, de la naissance (même prématurée) à trois ans et plus. Mais pour cela il faut bien savoir faire les noeuds. Et c’est très loin d’être inné ou super intuitif. Il faut donc d’une part bénéficier de conseils éclairés, et d’autre part être motivé pour s’entraîner, car il n’y a qu’avec la pratique qu’on peut s’améliorer (et les premiers essais peuvent être décourageants). A mon avis, si on n’a pas prévu de porter très souvent, l’écharpe n’est pas un bon investissement. Mieux vaut un truc plus simple à installer. Le coq par exemple a fait quelques essais, et il ne veut à peu près plus en entendre parler, au grand dam de mes frêles épaules.

Mais si ça vous motive, il ne faut pas hésiter. D’abord, il faut acheter une bonne écharpe. Je sais bien que dans le reste du monde on ne se pose pas ce genre de question, mais dans le reste du monde on a l’habitude de porter des charges lourdes toute la journée, souvent sur la tête. Moi à part mon sac à main sur l’épaule… Donc si on veut porter régulièrement (et si on ne veut pas l’écharpe n’est pas la meilleure solution à mon sens), il faut une écharpe confortable. Il y a ici une liste de marques et de critères pour choisir. Si on a des moyens limités, il vaut mieux acheter une bonne écharpe d’occasion qu’une moins bonne neuve.

Vient ensuite le problème de la taille. On trouve par exemple ici les différents nouages qu’on peut faire pour chaque longueur d’écharpe. Cela dépend bien sûr de la corpulence du porteur. On a tendance à prendre des écharpes très longues pour être paré à toutes les situations, mais on se retrouve souvent avec des bouts de tissu qui traînent et dont on ne sait pas trop quoi faire. D’autant plus que si on veut faire ou défaire le noeud dans un lieu public (parking, trottoir…) ça augmente les chances que les bouts de l’écharpe traînent par terre. Les nouages kangourou, qui sont les plus confortables et les plus recommandés (mais pas les plus faciles !), nécessitent peu de tissu. Si un seul des deux dans le couple risque de porter, il vaut mieux optimiser la longueur pour celui-là et pas pour les deux (vous comprendrez que je parle d’expérience…). Au pire on peut toujours couper une écharpe trop longue (mais il ne faut pas se louper) ou la revendre pour en acheter une plus courte (et vice versa).

Une fois en possession de l’écharpe, il convient de se familiariser avec l’objet et notamment avec un ou deux nouages pour commencer. Idéalement, la participation à un atelier sous la conduite d’une personne expérimentée est un excellent moyen pour débuter. Sinon l’internet regorge de ressources et notamment de vidéos (voir sur dailymotion par exemple). Il y a aussi des pas à pas en images, comme ici ou . Si c’est la panique, il y a aussi ce forum.

Bon à savoir :

  • Les premiers essais sont souvent fastidieux, et il est possible que le poussin manifeste son désaccord de façon bruyante. Il suffit souvent de faire quelques pas avant de finir le nouage ou juste après l’avoir fini pour qu’il se calme rapidement et voie les avantages de sa nouvelle situation.
  • Pour que ce soit confortable, il faut que le bébé soit aussi haut et aussi serré que possible, et même encore plus que ça. Au début sur un tout petit on ne sent pas trop si l’écharpe est trop lâche, mais je peux vous dire qu’avec 10 kg sur le dos c’est crucial.
  • Le plus confortable est de porter sur le dos, et ça peut être fait avec un tout petit poussin (voir ces photos de Zabou et de sa princesse d’à peine 1 mois). L’inconvénient c’est que ça ne cache pas le ventre post-grossesse… Quoi qu’il en soit il vaut mieux ne pas attendre que le poussin soit trop lourd/agité pour devant pour commencer à tester les nouages dans le dos, car plus il est lourd et remuant, et plus c’est difficile.
  • Il y a souvent des petites variantes autour de chaque nouage, et aussi dans la façon de les faire (il y a plusieurs méthodes pour passer l’enfant sur le dos pour le kangourou par exemple -et j’en utilise encore une différente…). Il ne faut pas hésiter à fouiner sur le net pour les essayer et choisir celle qu’on préfère.
  • Pour les nouages kangourou, il faut faire attention à ce que le tissu reste bien déployé sous les fesses et cuisses du poussin tout au long du nouage, car c’est principalement ça qui le tient. Et dès que le petit fourbe se cambre ou gigote, ça a tendance à remonter dans le dos (pas une fois que tout est attaché, je vous rassure). Un truc possible est de faire un peu remonter le tissu entre ses jambes.
  • Il paraît qu’on peut allaiter dans l’écharpe, mais je n’ai jamais réussi (pas beaucoup essayé non plus). En tout cas il faut en général bien desserrer le noeud pour avoir la tête du schtroumpf à bonne hauteur.
  • La plupart des gens que je vois dans la rue utilisent le nouage dit « croisé simple« , qui a l’avantage d’être très facile à faire (et un des seuls où on peut enlever et remettre le poussin sans le défaire) mais qui est loin d’être le plus confortable. A partir d’un certain poids, il n’est plus gérable sauf pour un portage de courte durée. 

Et puis quand les enfants seront grands vous pourrez toujours recycler votre écharpe… N’hésitez pas à partager vos trucs dans les commentaires.

(photo Storchenwiege.com)

Bib au lit : mauvaise idée

lundi, mai 5th, 2008

Si vous n’étiez pas encore persuadé(e) que c’était très vraiment super vachement hyper mal de faire dormir son bébé avec son biberon de lait (ou mieux, avec la tototte trempée dans du miel/sirop), allez faire un tour sur ce lien. Evitez juste de le faire après un repas…

Un mois de couches lavables

mercredi, avril 30th, 2008

 Pour ceux et celles qui nous rejoignent, rappelons que j’ai il y a peu investi dans un magnifique lot de couches lavables P’tit-en-1 de chez P’tits dessous. Cela fait donc un mois que le poussin tourne (en théorie) à 100% en lavables, et il est donc temps de faire un petit bilan.

Alors voilà, les premiers jours, tout se passait bien et je pensais que j’allais bientôt, tout naturellement et par la vertu de l’exemple, convertir l’ensemble de mon entourage (à commencer par le Coq, mon époux bienaimé) à ces jolies couches adorables et pratiques. Et bien sûr dire définitivement adieu à mes vilaines Pampers. Autant vous dire tout de suite que ça ne s’est pas passé comme ça. Je précise d’emblée qu’il s’agit de mon expérience, avec mon poussin et ce modèle de couche. Loin de moi l’idée de remettre en cause les expériences ultra-positives des autres.

D’abord, je ne sais pas qui peut prétendre que les couches lavables ne donnent pas plus de travail que les jetables. Je me doutais que ça n’allait pas être aussi idyllique, mais il y a quand même une différence très nette en terme de « pas grand chose à faire » à l’avantage des jetables.

A l’achat : certes on est débarrassé du problème d’aller au supermarché. Mais j’y vais de toute façon. Et en plus je me fais livrer par internet, je n’ai qu’à cliquer sur deux paquets jumbo, en prime ça permet de faire grimper le total et d’avoir des réducs sur la livraison. Donc avantage négligeable pour moi.

Pour les mettre : honnêtement c’est kif kif (même si les pressions sont un peu moins pratiques que des scratches je trouve).

Quand on les enlève : là les choses se compliquent. J’espérais les jeter direct dans ma poubelle-reconvertie-en-seau-à-couches, mais en fait non. Soit il y a caca. Là il faut jeter le papier de protection aux toilettes (après avoir fini le change, à moins d’avoir les WC juste à côté de la table à langer). Ensuite un bon coup de douche sur la couche pour nettoyer ce qui reste. Car oui, il en reste toujours : il y a un peu d' »humidité » de la selle qui transperce le papier et recouvre la couche. Sans compter que le papier ne fait pas la même taille que la couche, donc ça déborde sur les côtés. Soit il n’y a que pipi. Et là, au début tout allait bien. Sauf que depuis deux-trois semaines, je ne sais pas ce qui est arrivé au poussin, s’il s’est transformé en super mâle alpha ou quoi, mais l’ouverture de la couche rappelle très agréablement le couloir de métro de la station Montparnasse qui va vers la tour. En pire. C’est insoutenable. La couche de nuit rappelle agréablement l’odeur d’une vespasienne. Donc il vaut mieux aussi rincer la couche ET l’insert avant de les mettre dans le seau-poubelle.

La poubelle : c’est vrai, la poubelle à couches jetables ne sent pas très bon, surtout avec un bébé non allaité et diversifié avec de la viande. Mais une couche jetable pleine de pipi ne sent pas grand chose. Alors que les lavables, c’est juste atroce. Je mets force gants de toilette et autres vieux papiers de protection (propres bien sûr) imbibés d’huile essentielle d’arbre à thé, mais dès qu’on l’ouvre, mamma mia. Du coup il faut la laver à la javel à grande eau au moins deux fois par semaine (idéalement à chaque machine). Je trouve que c’est plus de boulot que de descendre un sac ou deux par semaine, et éventuellement de donner un coup d’éponge dans la poubelle.

La lessive : je fais une lessive tous les deux jours, car sinon je suis trop juste, et aussi pour éviter que les couches ne macèrent trop longtemps dans l’urine. En pratique, quand j’arrive chez moi vers 18h30-19h, je file lancer une machine (je ne peux pas la programmer car j’ajoute les couches utilisées par la nounou). Je lave à 40°C, avec des balles de tennis, de la lessive liquide « écolo » avec quelques gouttes d’HE arbre à thé, du vinaigre blanc, et sur le cycle le plus long (avec prélavage et super rinçage), qui prend environ 2 heures. Pour limiter le stress, je n’étends plus le linge dans la chambre du poussin car sinon il fallait attendre que la machine soit étendue pour le coucher… Et le soir où je ne lance pas de machine, je range le linge et je remets les inserts dans les couches. Vu qu’il faut que les couches soient toute prêtes avec le papier à l’avance pour la nounou, je dois là aussi me tenir rigoureusement au planning. Mine de rien, c’est assez chronophage. Ceci dit, ça doit être moins compliqué si on ne bosse pas car l’organisation doit être plus souple.

A moyen terme : Bien que l’intérieur des couches soit en polaire, il reste des auréoles gris-brunâtres après lavage. Il faudrait que je les fasse sécher au soleil (sur mon balcon), sauf qu’à 21 h quand j’étends ma lessive, le soleil n’est pas super disponible (ceci dit pour l’occasion j’envisage de passer l’été en Laponie histoire d’avoir du soleil jusqu’à 2 heures du mat’). Quant aux inserts en microfibre (la partie absorbante qui est amovible), ils ont tendance à devenir un peu rêches et rigides (et du coup moins absorbants je crains), probablement à cause du calcaire. Maintenant j’essaie de les frotter un peu pour les assouplir quand ils sont secs, je ne sais pas si ça sert à grand chose.

 

Pour le poussin : Ne l’oublions pas, c’est le principal intéressé. Eh bien j’ai l’impression qu’il a plus de rougeurs aux fesses qu’avec les jetables, même si on ne peut pas éliminer une poussée dentaire inopportune. Rien de monstrueux non plus, mais pas optimal. Sans compter que la couche frotte un peu sur l’intérieur des cuisses, ce qui lui a fait des rougeurs au début. A quoi il faut rajouter qu’en lavable il vaut mieux utiliser du liniment et autres crèmes en quantités modérées pour ne pas encrasser la couche. Et puis surtout ses fesses puent la pisse.

Mais tout ceci irait encore si je n’avais pas eu des fuites terribles. Il y a des jours où le poussin a mis trois pantalons (pas les uns sur les autres bien sûr). Et il y a peu de jours où la nounou ne change pas au moins le body. Je suis revenue aux jetables pour la nuit, car retrouver le matin un poussin mouillé puant la vieille pisse ne me semble pas être une pratique respectueuse du bien-être de l’enfant. Et autant vous dire que dans ces conditions, dès qu’on vadrouille un peu c’est jetables (puis je ne suis pas encore prête à me trimballer un gros sac de couches dégueu qui pue la pisse).

J’ai essayé de faire un décrassage en faisant un cycle complet de lavage (avec les couches propres) sans lessive et avec juste du vinaigre blanc et un peu d’huile essentielle, autant pisser dans un violon (peut-être ça la solution écolo ?). Finalement, j’ai l’impression que les choses s’améliorent depuis que je lave les couches sur le cycle le plus long avec prélavage et que j’ajoute un peu de vinaigre blanc dans le bac adoucissant (je sais que ce n’est pas recommandé par le fabricant mais en attendant une meilleure solution c’est tout ce que j’ai trouvé). J’espère avoir enfin trouvé la solution !

Alors pourquoi m’acharner ? Déjà, nous avons investi une somme coquette dans le lot (près de 400€), et pour le moment on a du amortir à peu près une couche et demi. Je pourrais les revendre me direz-vous, mais primo elles sont tachées (et il faut que telle la lune je prenne rendez-vous avec le soleil) et secundo je suis allergique au bureau de Poste. Je ne peux pas envoyer un colis, c’est au-dessus de mes forces mentales. Mais la vraie raison, c’est que j’ai vu que ça marchait bien au début, et que visiblement c’est au niveau de l’entretien qu’il faut que je trouve la bonne formule. En plus, je vois régulièrement des témoignages de gens pour qui ça fonctionne, et je ne vois pas pourquoi je n’y arriverais pas. En attendant, je suis preneuse de tout conseil pour améliorer mes problèmes !

Vacciner ?

mardi, avril 29th, 2008

Aujourd’hui la poule pondeuse met les pieds dans le plat sur un sujet qui est devenu polémique : la vaccination. Depuis que notre ami Pasteur a mis au point le premier vaccin (attendez, on me dit dans l’oreillette qu’en fait ce serait les Chinois qui auraient eu l’idée les premiers), cette méthode de prévention des maladies infectieuses a connu un immense succès. Cependant, en Occident où la plupart de ces maladies ne sont plus qu’un mauvais souvenir, certains commencent à se poser des questions sur la pertinence des politiques de vaccination entreprises par nos gouvernements. Il est toujours sain de se poser des questions, mais à l’ère d’internet on voit fleurir charlatans et spécialistes auto-proclamés qui surfent sur la suspicion générale depuis les dernières crises sanitaires et la popularité des théories du complot en tout genre. Alors qui croire ?

Je vous propose aujourd’hui le point de vue de l’organisation mondiale de la santé (OMS, ou WHO en anglais), qu’on peut trouver ici. Il me semble que cette noble institution peut être considérée comme une référence à la fois objective et à la pointe des connaissances scientifiques actuelles. Son point de vue est clair : l’intérêt général de la vaccination ne saurait être remis en cause. Le texte que je vous ai mis en lien vise notamment à corriger les six idées fausses suivantes concernant la vaccination :

  • «Les maladies régressaient déjà avant l’avènement des vaccins, grâce à l’amélioration de l’hygiène et de la salubrité du milieu.»
  • «La plupart des gens qui tombent malades ont été vaccinés.»
  • «Certains « lots problématiques » de vaccin ont été associés à plus de manifestations indésirables et de décès que d’autres. Il faudrait que les parents cherchent à connaître les numéros de ces lots et veillent à ce qu’ils ne soient pas utilisés pour la vaccination de leurs enfants.»
  • «Les vaccins peuvent provoquer de nombreux effets secondaires nocifs, des maladies, voire des décès – sans parler d’effets éventuels à long terme qu’on ne connaît même pas.»
  • «Les maladies évitables par la vaccination ont quasiment disparu du pays, et mon enfant n’a donc pas besoin d’être vacciné.»
  • «Vacciner simultanément un enfant contre plusieurs maladies augmente le risque d’effets secondaires nocifs et peut surcharger le système immunitaire.»

Je ne vais pas recopier l’article, ça n’aurait pas grand intérêt puisqu’un simple clic vous y conduira, mais je pense qu’il est bon que chacun dispose d’informations fiables et objectives pour prendre ses décisions. Je rappelle qu’en France (métropolitaine) actuellement les seules maladies contre lesquelles la vaccination est obligatoire sont la diphtérie, le tétanos et la polyomélite. Les autres vaccins sont proposés en fonction des régions et de l’exposition possible aux maladies.

Rappelons enfin que c’est grâce à la vaccination que la variole a été éradiquée du globe, et que la protection de l’ensemble de la population (y compris ceux qui ne peuvent être vaccinés pour des raisons médicales ou les personnes chez qui le vaccin n’est pas efficace) passe par une couverture vaccinale maximale. Aucun médicament, aucune intervention médicale ne peut être sûre à 100%, mais les vaccins sont extrêmement bien contrôlés et testés (c’est encore l’OMS qui le dit). Bref, même si ça lui colle un peu de fièvre, même s’il a encore le bouton du BCG 8 mois après, même si ses cuisses le grattent encore, je fais vacciner le poussin. Et au passage je vais faire mon rappel DTCP aussi.

La tototte : amie ou ennemie ?

mercredi, avril 16th, 2008

Toute personne sans enfant s’est déjà trouvée face au tableau suivant : un bambin de 2-3 ans, tétine à la bouche, marmonnant quelques mots incompréhensibles. Il fait alors tomber la tétine, et s’ensuit une crise terrible jusqu’à ce qu’il retrouve enfin sa tototte chérie. La personne se fait alors un serment solennel « Jamais mes enfants n’auront de tétine ! Pauvre gosse, ses parents sont vraiment trop nuls (et apparemment n’ont pas lu Aldo Naouri) ». Ce que cette personne ignore, c’est que pour la plupart, les parents de cet enfant s’étaient AUSSI fait cette promesse solennelle. Alors, que s’est-il passé ?

Un nouveau-né est un petit être fragile. Son système nerveux notamment est immature, et ne lui permet que peu de relativiser, ou de se dire « ça ira mieux plus tard », s’il a un quelconque désagrément (mal au ventre, faim, un orteil qui gratte, peur de rater la Star Ac’ ou que sais-je). De plus, bien qu’il ait des compétences incroyables, il n’a que peu de moyens de se réconforter tout seul. Et parfois -une fois ses besoins de base satisfaits- même les bras aimants de ses parents ne suffisent pas à le réconforter. La seule solution est alors la succion dite non nutritive, c’est-à-dire le fait de téter sans manger. C’est d’ailleurs souvent utilisé en néonatologie pour soulager les bébés pendant les soins et éviter de les abrutir de médicaments analgésiques.

Comment alors satisfaire ce besoin de succion non nutritive ? A ma connaissance il y a quatre possibilités :

  • donner le sein
  • donner son petit doigt (ou celui du papa, pas de raison que ce soient toujours les mêmes)
  • donner une sucette/tototte/tétine/tututte/tutte/lolette
  • l’enfant prend son pouce

Chacune de ces méthodes a ses avantages et ses inconvénients, mais pour la dernière il est très rare qu’un poussin y arrive avant deux mois, et il faut généralement compter quatre-cinq mois. Donc elle ne s’applique pas dans les premiers mois, là où le besoin de succion est justement le plus intense (peu à peu les bébés arrivent mieux à se réguler, à relativiser, et à trouver d’autres sources de réconfort/distraction). Et si vous n’allaitez pas, la première méthode est a priori exclue.

Le sein : La stimulation quasi-permanente du mamelon assure une bonne production laitière (cette situation n’est cependant pas souhaitable pour tout le monde, rappelez-vous), et la succion du sein est la plus favorable au développement bucco-dentaire. Et on ne risque pas de confusion sein-tétine. Sans compter que c’est à peu près l’idéal en termes de germes et de maladies. Le facteur limitant est généralement la disponibilité de la mère : non, on n’est pas une mauvaise mère si on n’a pas envie d’avoir un nouveau-né pendu au sein 27h/24. Et si l’enfant doit être gardé, il va probablement falloir trouver une autre solution. Mais ça n’est certainement pas une raison pour jeter la pierre (à grands coups de « quoi ? encore au sein ? » et  » tu te fais littéralement bouffer par ce petit fourbe manipulateur ») à celles qui optent pour cette solution, bien au contraire, c’est d’encouragements qu’elles ont besoin.

Le doigt : a priori ne modifie pas les habitudes de succion de l’enfant. De plus comme cette situation est assez paralysante pour le parent, vous êtes sûr de ne pas en abuser et de ne l’utiliser qu’en dernier recours. Au niveau hygiène, il vaut mieux éviter après avoir changé une roue. Ceci dit, surtout si le poussin est allaité, il est protégé vis-à-vis de la flore de la mère, et si celle-ci échange suffisamment de bave avec le père, cela marche aussi pour lui. Par contre il est déconseillé que d’autres personnes que les parents donnent le doigt.

La sulfureuse tétine (*signe de croix*) : Vous permet de faire autre chose pendant que le poussin tète gentiment dans son coin. Par autre chose je ne veux pas forcément dire surfer tranquillement sur le net et vous faire une French pédicure (quoi que…), mais tout simplement prendre une douche, ou conduire jusqu’à la maison, sans que le poussin s’époumone harmonieusement comme si vous essayiez de lui sortir les yeux à la petite cuillère. Peut aider aussi le poussin à s’endormir tranquillement, parfois plus efficacement qu’une berceuse ou que mille deux cent quarante-trois tours de votre appartement dans les bras. Inconvénients : peut entraîner une confusion de succion et/ou une baisse de lait et mettre en danger l’allaitement. Certains poussins ne veulent pas en entendre parler. Accusée de nombreux maux (otites, caries, dents de travers, troubles du langage…), la réalité est en fait plus nuancée, comme le montrent les recommandations de la Société canadienne de pédiatrie. Autre problème : le poussin qui la perd et vous réveille dix-huit fois par nuit pour que vous la lui remettiez. Le manque de sommeil rend créatif, et des parents ont mis en place des tas de solutions : mettre vingt totottes dans le lit pour que l’enfant en trouve facilement une, mettre la tototte sur un élastique tendu en travers du lit, ou encore cette technique apparemment pas si imparable… Au niveau hygiénique, la tototte peut être lavée et stérilisée sans problème, mais que faire si elle tombe dans le métro et que vous n’en avez pas d’autre sous la main ? (réponse : se promener avec une quinzaine de sucettes sur vous) Et puis soyons francs, les bébés ne sont pas franchement mis en valeur avec cet anneau qui pendouille.

Le pouce/les doigts : Votre poussin a trouvé son pouce ? Personnellement c’est ma solution préférée : il l’a toujours sur lui et sait toujours où le trouver. Au niveau hygiène, on essaie de l’empêcher de manger nos chaussures et c’est déjà pas mal. Principal inconvénient : quand viendra le moment d’arrêter, on ne peut pas le contrôler et décider que maintenant c’est fini (enfin il existe des vernis répulsifs à mettre sur l’ongle, ou des remèdes de grand-mère charmants du style coudre la manche du pyjama…). Et au bout d’un moment apparaît une sorte de bouton à la base du pouce (apparemment ni gênant, ni grave).

Conclusion : que faire ? L’usage de la tétine ne devrait pas être systématique (notamment dans les maternités), et on ne doit pas vous l’imposer. Cependant, utilisée avec discernement, elle peut s’avérer précieuse au quotidien : même la Leche League le reconnaît. Ainsi, si vous allaitez, éviter de la donner tant que le réflexe de succion et la lactation ne sont pas bien établis, et n’hésitez pas à privilégier le sein (même temporairement) si l’un ou l’autre vous semblent compromis. Ne jamais tremper la tututte dans un liquide sucré (sauf cadre médical bien défini, notamment si elle est utilisée comme analgésique pour un soin douloureux). On peut aussi essayer de fournir une autre réponse (quand c’est possible bien sûr) : bras, berceuse, écharpe, promenade, etc avant de proposer la tétine. Quand le poussin grandit, on peut enfin commencer à lui proposer d’autres choses à tétouiller, comme un doudou qu’il pourra tenir et utiliser à sa guise (euh là niveau hygiène débarquement imminent de la DDASS…).

Si cela peut rassurer de jeunes parents à qui on prédit que leur poussin passera son bac tototte en bouche, le nôtre a été un véritable accro entre 1 (avant on lui donnait le doigt, les malheureux…) et 3-4 mois. Et je peux vous dire qu’il y a un certain nombre de moments où c’était la seule chose qui le calmait (même le sein qui débordait de lait n’y faisait rien). Ensuite il s’en est progressivement désintéressé et vers 5-6 mois la refusait complètement. Entretemps il a trouvé son pouce, qu’il prend uniquement quand il est fatigué ou quand il a faim. Evidemment, c’est un exemple et chaque poussin est différent. Enfin on n’a jamais vu personne passer son bac avec une tototte (passons sur les négociations au couteau avec le tonton ado du poussin qui voulait lui piquer ses tétines cet été…).

Donc comme toujours, je dirai : écoutez-vous, observez votre enfant, gardez l’esprit ouvert, trouvez votre rythme et vos solutions.

Stériliser or not stériliser, that is the question

mardi, avril 15th, 2008

Suite à une petite conversation en commentaire avec anne, je suis allée fouiller sur le site de l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), qui a émis un certain nombre de recommandations sur les biberons (préparation, conservation, nettoyage). Celles-ci concernent à la fois les biberons de lait maternel et de lait maternisé, donc peuvent intéresser le plus grand nombre.

On peut trouver le rapport complet ici (116 pages -mais la moitié est une traduction en anglais-, avec certaines parties concernant les crèches et les services pédiatriques, pas passionnantes) et un petit résumé sous forme de questions-réponses (mais moins complet forcément).

Leur conclusion est claire : de façon générale, il n’y a pas lieu de stériliser les biberons. Par contre il faut les laver minutieusement (si au lave-vaisselle, la température doit être d’au moins 65°C), et les faire sécher à l’air libre (jamais au torchon). Si on ne peut pas les faire sécher, il faut les laisser au frigo. Et bien sûr toujours se laver les mains avant de préparer un biberon.

Pour utiliser un tire-lait, il faut le laver d’abord à la main puis éventuellement au lave-vaisselle. Il est recommandé de passer à l’eau bouillante (pas l’eau chaude du robinet qui est un nid à microbes) la téterelle et le flacon de recueil, et de les laisser refroidir à sec. Ne pas utiliser de stérilisation chimique à froid (pourquoi, mystère). Par contre le récipient de conservation n’a pas besoin d’être stérile du moment qu’il est bien propre (comme expliqué plus haut). Là je ne comprends pas trop pourquoi il faut ébouillanter le flacon de recueil mais pas celui de conservation. Si quelqu’un a une explication… Sans compter que s’il faut faire bouillir son tire-lait au boulot, on est mal barrées.

D’après le rapport, les stérilisateurs vendus dans le commerce ne remplissent par ailleurs pas les normes actuelles pour être qualifiés de procédés de stérilisation (ce qui ne veut pas dire qu’ils soient totalement inefficaces non plus).

Conservation du lait maternel : 4 h à température ambiante, 48 h au frigo, 4 mois au congélateur.

Conservation du lait maternisé : 1 h à température ambiante, 30 h au frigo.

Dans tous les cas, il faut le mettre au frais le plus vite possible. Si on veut remplir un biberon par étapes (par exemple avec la coquille recueil lait -totalement ignorée par le document, dommage), il faut refroidir le nouvel apport de lait avant de le mélanger au reste (qui est bien sûr déjà au frigo). Et attendre que le biberon soit totalement rempli pour le congeler. Apparemment les bacs à glaçon pour la surgélation ne font pas partie des contenants recommandés (flacons/biberons en polypropylène, polycarbonate ou verre), même s’il peut être bien pratique.

A noter que l’eau utilisée pour les biberons ne doit pas venir d’un dispositif de filtration (type carafe Brita par exemple), qui auraient tendance à accumuler les bactéries. Et l’eau embouteillée doit être (une fois ouverte) conservée au frigo, et pas plus de 24 heures (ha, ha, ha). Sachant qu’il ne faut pas chauffer les biberons au micro-ondes (hi, hi, hi).

Notez que l’Afssa ne recommande pas en général de chauffer les biberons ; nous avons d’ailleurs vite proposé cela au poussin qui heureusement a été d’accord : c’est vraiment beaucoup plus pratique (surtout en déplacement).

Que faire de toutes ces recommandations ? A mon humble avis, s’en inspirer au quotidien, mais rester cool, surtout quand le poussin commence à utiliser ses petites menottes pour porter tout ce qui passe à sa jolie petite bouche édentée… Quelle est l’utilité de donner des biberons stériles alors qu’il est en train de mâchonner votre chaussure qui sort du métro ?