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Les poules « chapons », la fin

mercredi, novembre 26th, 2008

Mon expérience de la PMA
Après une année d’essais infructueux, nous avons réalisé qu’il y avait certainement quelque chose qui ne tournait pas rond. Ayant quelque peu pris des renseignements, nous nous sommes présentés à notre premier rendez-vous avec déjà en main les fameuses courbes de température (nous pensions ainsi gagner 3 mois). Mon cher et tendre a fait un spermogramme. Le bilan était plutôt moyen, pour ma part, la phase lutéale était un peu courte et mon mari avait ce qui se nomme une oligoasthénozoospermie : il n’y avait pas assez de spermatozoïdes et ceux présents étaient peu vaillants! Malheureusement, un seul spermogramme ne permet pas de faire un diagnostic définitif et pour en faire un second il faut attendre 3 mois, c’est-à-dire le temps de fabrication d’une nouvelle génération de spermatozoïdes. Trois mois après, le diagnostic a été confirmé.

Entre-temps nous avons eu deux grandes joies mêlées de déception : j’ai fait deux GEU ou grossesses extra-utérines (l’embryon n’a pas trouvé la route de l’utérus et est resté sur l’ovaire dans mon cas, nous avions oublié l’option GPS dans notre commande). Joie évidemment parce que cela nous prouvait que nous pouvions y arriver sans aide, déception puisque ces grossesses étaient vouées à l’échec et amenaient à de gros risques de récidives pour les grossesses ultérieures.

Nous nous sommes donc donnés quelques mois de plus sans aide de la science. Mais au bout de quasi deux ans et plus aucune grossesse après les deux épisodes de GEU, nous nous sommes résignés.
Nous avons donc commencé par un protocole d’IAC sans stimulation, mes cycles étant bons et la phase lutéale trop courte, artificiellement allongée en prenant de la progestérone. Chaque IAC avait 15% de chance d’aboutir, ce qui est bien mieux que 0%, mais aussi bien peu pour les morals défaillants!

La première n’a pas fonctionné bien que tous les paramètres aient été bons : c’est comme pour les grossesses naturelles, ça ne prend pas à chaque fois.
La deuxième IAC laissait peu de chance, moins de 5%, le spermogramme servant à l’insémination étant le plus bas que nous ayons jamais eu. Nous avons finalement accepté que l’IAC se fasse, comme tout était prêt, mais nous sommes repartis déçus et démoralisés, en se disant que si ça continuait, nous devrions passer en FIV. Mais contre toute attente, après avoir fait un test sans conviction pour savoir si je pouvais arrêter la progestérone ou non, et bien nous avons eu la bonne surprise d’avoir eu droit à un petit miracle! Quelques neuf mois plus tard, notre couple chapon/chaponne a eu le bonheur de voir un petit poussin sortir de sa coquille. Je ne remercierai jamais assez le médecin d’avoir insisté pour que cette IAC ait lieu.

Nous avons eu de la chance, beaucoup de chance, parce que pour que notre poussin soit là, le parcours en PMA a été relativement court et sans traitements lourds. Et maintenant, tante Berthe et cousin Jérôme nous fichent la paix à Noël avec le sujet des bébés et le fait qu’on devrait s’y mettre….jusqu’à ce qu’ils jugent que le temps du deuxième est là!

Les poules « chapons », la suite

mardi, novembre 25th, 2008

L’ABC de la PMA
La stimulation simple
Le but est de stimuler une ovulation défaillante ou médiocre, voire absente, en utilisant des hormones de synthèse. Des contrôles échographiques de la progression des follicules (stade avant l’ovule) sont faits et permettent de déclencher l’ovulation au meilleur moment. Il reste alors au couple à tenter de transformer cet essai de façon naturelle.

Les inséminations artificielles
Elles se font soit sur cycle naturel, si les cycles sont réguliers et normaux, soit sur stimulation.
L’insémination consiste à introduire dans le col de l’utérus un sperme « préparé », c’est-à-dire optimisé en ne gardant que les plus vaillants et en les débarrassant des substances qui pourraient freiner leur progression. En résumé, cela permet de faire faire 50% du chemin à ces chères petites têtes chercheuses, sans fatigue de leur part. Par contre le reste de la route est de leur seul ressort.
Une insémination peut se faire soit avec le sperme du conjoint (IAC), soit avec le sperme d’un donneur (IAD).

Les fécondations in-vitro
Elles impliquent une prise de contrôle total du cycle de la femme par des méthodes chimiques. Madame est d’abord mise en ménopause artificielle, puis la maturation des follicules est stimulée chimiquement. Lorsque ceux-ci sont à maturité, une ponction est réalisée pour en récupérer le maximum, ils sont ensuite « mis en culture ». Pendant ce temps, le cycle de Madame est continué artificiellement, afin de préparer l’utérus à accueillir un éventuel ovule fécondé.
Monsieur a donné son sperme pour qu’il soit préparé.
Deux principaux types de FIV existent, le choix de l’une ou l’autre dépend du cas.
La FIV classique consiste à mettre le ou les ovules obtenus dans un « bouillon » de spermatozoïdes et de laisser la fécondation se faire dans l’éprouvette.
La FIV ICSI (Intra-Cytoplasmic Sperm Injection) consiste à injecter un spermatozoïde choisi pour ses caractéristiques (mobilité, forme…) directement dans un ovule. Cette solution est souvent choisie lorsqu’il y a peu de spermatozoïdes normaux.
Souvent plusieurs ovules ont été fécondés et le nombre qui va être réimplanté dépend du protocole du centre, mais aussi du désir du couple. Aujourd’hui un seul voire deux embryons sont réimplantés, jamais plus. Les autres sont congelés et conservés pour une utilisation ultérieure le cas échéant.

Les dons d’ovule et de sperme
Certains couples doivent avoir recours aux dons d’ovule ou de sperme. Et oui dans certains cas, Monsieur ou Madame est incapable de fournir la matière première, quoiqu’on fasse. Le couple se tourne alors vers le CECOS (Centre d’Études et de Conservation des Œufs et du Sperme) de sa région pour remplir un dossier qui déterminera s’il y a droit ou non. Si c’est le cas, le couple est inscrit sur une liste d’attente.
Les couples qui arrivent à trouver un donneur ou une donneuse (attention le donneur ne leur donne pas à eux, mais il fait un don anonyme qui profitera à un couple dont il ne connaît rien) remontent dans la liste d’attente et gagnent ainsi des mois voire des années.
Ces dons sont anonymes et bien sûr non rémunérés en France, certains les comparent aux dons de sang de ce point de vue. Par contre les implications sont toutes autres, puisqu’il s’agit de donner une cellule qui contient la moitié de l’essence d’un futur être. Faire un don est donc une décision personnelle, qui appartient à chacun et qui n’est pas discutable. C’est une possibilité qui reste assez mal connue en France, il me paraissait intéressant de la mentionner.

La fin demain…

Les poules « chapons »

lundi, novembre 24th, 2008

Mais de quoi est-il question?
Et oui dans la basse-cour, il y a des poules, des coqs, mais aussi des chapons et « chaponnes ». Autant les poules « chapons » autant les chaponnes « chapons » pas. Bref vous l’aurez compris, concrétiser un désir d’enfant naturellement n’est pas donné à tout le monde.
Pourquoi en parler dans une basse-cour prolifique? Et bien malheureusement personne n’est à l’abri de connaître un problème de fertilité, même en ayant déjà eu un ou plusieurs enfants sans problème. Si tel est le cas, vous entrez alors dans le monde merveilleux de la PMA (Procréation Médicalement Assistée) qui, si statistiquement elle ne fait pas mieux que la nature, permet à des couples ayant des difficultés d’accéder à la parentalité ou tout au moins de leur donner plus de chances.
Ce qui suit n’est en rien exhaustif, cela se veut surtout un aperçu, un survol de ce qu’est la PMA.

Concrètement la PMA comment ça marche?
Alors quand on est « chaponnes » ou « chapons », voir les deux, comment ça se passe? Tout cela dépend de votre « chaponnerie ».
La première étape est tout d’abord de réaliser qu’il y a quelque chose qui cloche. En général, au bout d’un an sans grossesse et si vous avez moins de 35 ans, on peut soupçonner un problème (bien qu’il n’y ait encore pas si longtemps, les médecins insistaient pour attendre deux ans). Le premier intervenant à qui l’on parle est souvent le gynécologue qui assure les suivis annuels. Soit il peut prescrire certains examens sommaires, soit il peut directement vous référer à un gynécologue spécialisé en fertilité (ou infertilité c’est selon).

La deuxième étape consiste en une visite préliminaire qui se fait en couple et durant laquelle le médecin évalue votre cas en posant des questions sur les antécédents médicaux des deux personnes du couple. En règle générale, un spermogramme est à faire pour Monsieur et Madame doit établir ses courbes de température pour les trois mois qui viennent. Et là déjà vous réalisez que vous venez de mettre les plumes dans un processus qui va être long.
Les courbes de température consistent à relever tous les matins, à la même heure exactement et avant d’avoir posé le pied à terre, votre température corporelle. Une courbe normale se compose de deux phases, un plateau bas (pré-ovulation) et un plateau haut (post-ovulation ou lutéale), le changement entre les deux permettant de déterminer (a posteriori) la date d’ovulation. (http://www.courbe-temperature.com/, par exemple). Cela permet de voir si les cycles sont réguliers, s’il y a ovulation (et oui avoir des règles ne signifie pas que vous avez une ovulation!), si la phase lutéale (plateau haut) est suffisamment longue pour permettre une implantation…
Le spermogramme permet de connaître le nombre de spermatozoïdes dans un éjaculat bien sûr, mais aussi leur mobilité, s’ils sont mort ou vivants, s’ils sont résistants, s’ils ont une morphologie normale… (http://www.gyneweb.fr/Sources/gdpublic/masculin/infertilite.htm, par exemple).
Ces deux examens sont peu coûteux et indolores, il est donc conseillé de commencer par eux et de parfois faire un petit « forcing » auprès de votre médecin pour obtenir une prescription pour le spermogramme si vous soupçonnez un souci.

Au bout des trois mois, il y a un deuxième rendez-vous, toujours en couple. Et là, soit il y a une chose anormale et on peut commencer à envisager des solutions, soit rien n’est détecté et toute une panoplie d’examens plus ou moins agréables est possible, exclusivement à l’attention de Madame :
– dosages hormonaux à différents moments du cycle, (aie pour les phobiques des piqûres)
– test de Hünher ou test post-coïtal, permettant de voir la survie des spermatozoïdes en conditions naturelles (indolore, mais O combien désagréable….)
– échographie ovarienne et de l’utérus, (indolore)
– hystérosalpingographie pour visualiser l’utérus et les trompes en contraste de phase (aie variant d’une simple douleur de règle à une énorme douleur de type contractions d’accouchement),
– cœlioscopie (inspection de l’appareil génital par l’intérieur nécessitant une intervention chirurgicale),
– IRM……
(Pour plus d’informations, http://www.chu-toulouse.fr/-l-infertilite-, par exemple).

Ensuite le nombre de rendez-vous et les progrès dans le diagnostic sont bien entendu dépendants du ou des problèmes détectés ou non. Je ne vais pas lister tous les problèmes possibles, la liste serait très longue et fastidieuse. Néanmoins, on peut les regrouper en cause féminine (majoritairement des problèmes dans les cycles, des problèmes hormonaux ou morphologiques), en cause masculine (problèmes dans les quantités/qualité de spermatozoïdes principalement, mais aussi des problèmes morphologiques), une combinaison des deux, et des causes indéterminées, finalement le pire des cas, parce que l’ennemi à combattre reste inconnu.

Ces étapes permettent d’aboutir au bilan de fertilité du couple. Et ce point est important : l’infertilité ou l’hypofertilité est avant tout un problème de couple et non de personne. Il n’y a pas un coupable ou un responsable. Un enfant est un projet de couple, sa non réalisation est un souci de couple. Il est vital que cela soit clair dans l’esprit de tous.
Le bilan permet souvent d’identifier le ou les problèmes et de définir les possibilités offertes. Ensuite le choix est une triangulation entre ce qui est possible, ce que le médecin est capable de faire et ce que le couple veut faire, puisque ces méthodes posent un certain nombre de problèmes éthiques et que chaque couple a sa vision des choses et ses propres limites.

La suite demain…