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Un poussin différent (3)

vendredi, juin 27th, 2008

C’est promis, c’est la dernière fois que je vous ennuie avec le sujet.

Pas de panique, la Poule Pondeuse (bronzée ?) va revenir aux manettes d’ici peu.

Je voudrai vous proposer quelques livres pour enfants traitant du handicap

Un petit frère pas comme les autres

Lili a parfois envie de gronder ce petit frère qui semble ne pas grandir. Mais comment aider Doudou Lapin à grandir ? Elle va convaincre ses parents que l’on peut l’aider à progresser.

Le Lapin à roulettes

Jil est un lapin pas tout à fait comme les autres. Il avait appris à se servir de deux bottes munies de petites roues et de freins car ses jambes ne marchaient pas. Tout le monde l’appelait le lapin à roulettes. Un jour, Jil part faire un tour un peu plus loin que d’habitude…

Mina la fourmi

Mina est une petite fourmi, à qui il manque une patte, mais qui veut travailler et vivre comme les autres. Elle est rejetée par ses congénères qui ont pitié de son infirmité. Mina a du caractère et elle réussit finalement à se faire accepter dans la salle des naissances où elle accueillera les bébés fourmis qui naissent différentes des autres. Une bonne manière pour expliquer aux enfants que malgré les handicaps, chacun peut trouver sa place et être utile aux autres.

Une place pour Edouard

Edouard est né. Au début tout le monde était gai, puis quelque chose a changé…
Quand un petit frère différent débarque à la maison ce n’est pas tous les jours facile mais avec l’amour tout peut s’arranger.

L’enfant différent ou comprendre l’enfant handicapé

de Maurice Ringler, Dunod

Ce livre est dédié « à tous les enfants prisonniers de nos peurs et de nos égarements qui ne demandent qu’à vivre normalement ».
« L’enfant handicapé se croit la plupart du temps responsable de sa surdité, de ses difficultés motrices ou de sa maladie. C’est lui qui s’est abîmé, pour ainsi dire. N’en a-t-il pas, du reste, la preuve indirecte dans le désarroi de ses parents et dans la tension qu’engendre sa déficience au sein de sa famille ? »

Vivre avec un enfant différent

de Pauline Restoux, Marabout

Le cœur qui pleure, la tête qui crie! Difficile d’imaginer la douleur, la rage, les peurs et les deuils que vivent les mères et les pères d’enfants handicapés ou gravement malades tant qu’on n’a pas vécu, ne serait-ce que quelques heures, leur réalité. Qu’est-ce que le handicap ? Comment réagir et que dire à l’annonce de la maladie ? Où trouver des informations ? Comment épauler les parents et les sortir de leur isolement ? L’irruption du handicap ou de la maladie grave bouleverse toute une famille mais aussi son entourage, jusqu’à parfois rompre des liens affectifs auparavant solides.

La fratrie face à l’épreuve du handicap

de Claude Bert,

Que se passe-t-il lorsque l’un des enfants de la fratrie souffre d’un handicap ? Inévitablement, l’ensemble des liens qui se tissent au sein de la famille sont alors orientés de manière particulière. Le rôle que chacun y occupe est modifié.

  • Et avant que vous ne fonciez chez l’agitateur de curiosité pour acheter toute cette littérature, voici un dernier petit texte d’Emily Perl Kingsley. Pour celles qui préfèrent la version originale, cliquez ici

Le voyage en Hollande

On m’a souvent demandé d’expliquer ce que cela fait d’élever un enfant handicapé et d’essayer d’aider ceux qui n’ont pas partagé cette expérience unique à la comprendre, à imaginer comment cela peut être ressenti.
C’est comme cela :

Quand vous allez avoir un bébé, c’est comme si vous faisiez le projet d’un fabuleux voyage en Italie. Vous achetez un tas de guides et vous faites de merveilleux projets : le Colisée, le David de Michel Ange, les gondoles à Venise. Vous apprenez même quelques phrases toutes prêtes en italien, c’est très enthousiasmant.

Après des mois d’attente impatiente, le grand jour arrive. Vous bouclez vos bagages et vous partez. Quelques heures plus tard l’avion se pose, et le steward annonce :  » Bienvenue en Hollande « .

 » La Hollande ?!?!  » dites-vous.  » Pourquoi la Hollande ? J’ai réservé pour l’Italie ! Toute ma vie, j’ai rêvé d’aller en Italie!  » – Mais il y a eu un changement dans le plan de vol.

On vous a fait atterrir en Hollande et vous devez y rester.

L’important, c’est qu’on ne vous ait pas conduit dans un endroit horrible, plein de nuisances, où règnent la famine et toutes sortes de maux, c’est seulement un lieu différent.

Aussi, vous êtes obligés d’aller acheter de nouveaux guides, d’apprendre une toute autre langue et de rencontrer des groupes de personnes que vous n’auriez jamais rencontrés.

C’est seulement un autre endroit, moins coté que l’Italie, moins idyllique que l’Italie, mais une fois installé et après avoir repris votre souffle, vous regardez autour de vous, et vous commencez à remarquer que la Hollande a des moulins à vent, que la Hollande a des tulipes et que la Hollande a aussi des Rembrandt.

Mais tous les gens que vous connaissez vont ou reviennent d’Italie et se vantent des moments merveilleux qu’ils y ont passés. Et tout le reste de votre vie vous direz :  » oui ! c’est là que je voulais aller, c’est le projet que j’avais fait « .

Cette souffrance ne s’en ira jamais, parce que la perte de ce rêve est vraiment une très grande perte.

Mais si vous passez le reste de votre vie à pleurer parce que vous n’avez pas vu l’Italie, vous ne serez jamais libre d’apprécier pleinement toutes les choses très particulières et très attachantes qu’il y a en Hollande.

Un poussin différent (2)

mercredi, juin 25th, 2008

Formulaire A38

Aujourd’hui : comment ne pas se perdre dans le dédale des institutions, des centres, des hôpitaux ?

Cet article n’est pas uniquement destiné aux parents différents.

Mais aussi à vous famille, amis, ou simplement connaissances afin que vous puissiez comprendre nos conversations et le jargon que nous manions malheureusement si aisément.

Avant de commencer, un peu de vocabulaire : j’ai préféré Un poussin différent à Un poussin handicapé. Bien souvent, les personnes ne savent pas comment désigner cette différence. J’ai moi-même longtemps parlé de retard avant de réussir à prononcer le mot handicap. Alors ne soyez pas gênés, parlez de handicap, de retard, d’infirmité, de difficulté, de différence

On met du temps à accepter ce mot, c’est lui qui finit par s’imposer
La langue française a choisi ce terme, moi j’ai rien d’autre à proposer
Rappelle-toi juste que c’est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin
Et tout le monde crie bien fort qu’un handicapé est d’abord un être humain
Alors pourquoi tant d’embarras?
(Grand Corps Malade, Sixième Sens)

Parmi les institutions, le CAMSP ou Centre d’Action Médico-Sociale Précoce. Il s’agit d’un centre de prévention, de dépistage, de diagnostic et de traitement des enfants de 0 à 6 ans.

Si le handicap de l’enfant est dépisté dans la période anté-natale ou post-natale précoce, il y sera suivi dès sa naissance (ou sa sortie de néonatalogie). Si le diagnostic est fait plus tard ou si des doutes sont émis, l’enfant peut être orienté vers le CAMSP par l’hôpital, le médecin, la Protection maternelle et infantile (PMI), l’école. Un projet de prise en charge globale sera mis en place avec une équipe de professionnels pluridisciplinaires.

Et c’est là que vous allez découvrir le monde des professions paramédicales… après une période de flou, vous deviendrez plus avertie que la conseillère d’orientation de votre ancien lycée!

Kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien, éducateur spécialisé, psychologue, orthophoniste, orthoptiste, puéricultrice, éducateur de jeunes enfants, assistant social

La frontière entre ces différentes activités de rééducation est parfois mince et vous devez être convaincu du bien-fondé de chacune pour avoir de la constance et y emmener votre poussin jusqu’à plusieurs fois par semaine.

Je ne présenterai pas la kinésithérapie qui a une fonction de rééducation plus classique. L’ergothérapie vise à améliorer le quotidien des enfants en situation de difficulté en leur proposant des « trucs ». Cela peut aller du simple bracelet pour ceux qui ont du mal à tenir le stylo à des orthèses beaucoup plus techniques.

Je ne résiste pas à l’envie de vous raconter la petite histoire du bracelet qui a permis à mon poussin de dessiner presque comme les autres:

 » tu mets ton bracelet magique autour de ton poignet, la petite perle est un trésor que tu serres au creux de ta main. Je te mets le crayon dans la boucle magique du bracelet et tu le tiens entre tes 2 doigts. Et ça dessine tout seul! »

Le mot-clé de la psychomotricité est le mieux être psycho-corporel. Il s’agit de rééduquer par l’intermédiaire du corps des troubles des fonctions motrices ou mentales.

L’orthophonie va traiter des troubles de la communication orale mais également écrite.

Enfin, n’oublions pas que tout cela doit passer par le jeu avec les enfants et que ce sont eux qui « décident » du rythme de leur rééducation.
Une précision de taille: tout cela ne vous coûtera pas un kopeck grâce à la Sainte Sécurité Sociale! Ce n’est pas le cas chez nos voisins puisque par exemple en Belgique pour bénéficier du remboursement des séances de logopédie (équivalent de l’orthophonie) il faut prouver que l’enfant a un QI « normal » (>à 86)…

En France, dès qu’une personne souffre d’une ALD (Affection Longue Durée) sa prise en charge est remboursée à 100%. Et comme vous vous en doutez, ces enfants extraordinaires bénéficient de cette exonération.

Mais la France est également le royaume des administrations et de la paperasserie!

Dans ce parcours du combattant, vous serez aidé par une kyrielle d’assistants sociaux, d’éducateurs spécialisés lorsqu’il s’agit de l’intégration scolaire ou d’éducateurs jeunes enfants pour une intégration en crèche, du personnel de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Cette « Maison » offre, dans chaque département, un accès unifié aux droits et prestations prévus pour les personnes handicapées.

C’est notamment elle qui désigne un enseignant référent qui va coordonner le PPS (Plan Personnalisé de Scolarisation) de l’enfant.

Si l’enfant est scolarisé en milieu dit normal (enseignement ordinaire ou spécialisé ? autre débat pour un autre jour?!), cet enseignant référent de l’Education Nationale intervient pour favoriser le parcours scolaire de l’enfant; il fait le lien entre les différents membres de l’équipe de suivi de la scolarisation (ESS ) composée du chef d’établissement, de l’enseignant, de l’équipe pluridisciplinaire de soin et des parents. Cette équipe va décider de la mise en place de mesures d’accompagnement de l’enfant comme la désignation d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS). L’AVS a pour mission d’aider l’enfant au quotidien dans sa classe: déplacements, compréhension et aide à la réalisation des consignes, surveillance.


Quand un enfant ne peut suivre un enseignement ordinaire ou s’y intégrer, l’enseignement spécialisé est là pour l’aider dans ses apprentissages. Cette fois on entre dans le monde des CLIS (Classe d’Intégration Scolaire) qui sont intégrées à des établissements ordinaires. Les enfants y sont moins nombreux (12 maximum) et les enseignants spécialisés. La scolarisation en établissement spécialisé peut se faire en IME (Institut Médico-Educatif) ou en ITEP (Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique); l’éducatif et le thérapeutique y alors sont étroitement liés.

Ca y est! Vous voilà paré pour errer dans les méandres de l’administration des poussins différents et au besoin filer un coup de main aux parents perdus!

Un poussin différent

mardi, juin 24th, 2008

Le ciel m’est tombé sur la tête

Voilà, un jour l’inconcevable est arrivé… Vous qui aviez de grandes idées sur l’égalité, sur la différence, sur l’intégration, c’est à vous qu’aujourd’hui cette différence revient.

Un diagnostic vient d’être posé, des suspicions viennent d’être avancées… rien ne sera plus jamais comme avant. Votre enfant est, sera et restera différent.

Handicap, infirmité, maladie génétique, retard de développement psychomoteur, non ce n’est pas pour moi… On pense toujours que ça n’arrive qu’aux autres et pourtant selon l’OMS, 5 à 10% des enfants seraient porteurs d’une déficience exigeant une prise en charge éducative spécialisée et des soins adaptés.

L’annonce de cette différence est souvent brutale et vécue par les parents comme un traumatisme. Il n’est pas rare que bien des années après, ils soient capables de réciter les mots prononcés par le médecin porteur de la mauvaise nouvelle. Annonce anté ou post natale, maladie génétique ou IMC due à une naissance difficile, rien n’est acceptable lorsque l’on est parent et que l’on a rêvé d’un enfant parfait.

La suite c’est la douleur, le cauchemar, l’angoisse puis peu à peu la résignation, l’acceptation puis viennent les petits et grands bonheurs au gré des progrès de votre enfant.

La plupart des parents font l’autruche les premiers mois, les premières années. Ce léger retard va forcément être rattrapé. La scolarisation, une nouvelle consultation médicale, une réflexion et tout bascule… Vous devenez parent différent.

A quoi reconnaît-on que l’on est un parent différent ?

J’ai complété la liste faite ici par la maman de Ti-soleil

  • on a un agenda de ministre mais rempli de rdv à l’hôpital, au centre de rééducation, chez l’orthopédiste…
  • et au lieu de prendre rdv avec une copine pour un café nous cherchons à caser le xième rdv de rééducation de notre petit
  • on voit les jouets comme des moyens thérapeutiques
  • après avoir lu l’histoire du soir on n’oublie jamais de mettre à son enfant ses accessoires orthopédiques pour la nuit
  • les vêtements de l’année précédente lui vont toujours
  • on ne connaît pas la pointure de son enfant, ses chaussures sont offertes par la Sécu
  • on téléphone à tous ses amis lorsque notre enfant s’assoit à 2 ans ou marche à 6
  • on est ému aux larmes quand on voit un autre enfant venir lui prendre la main
  • tous les enfants et parents de l’école vous connaissent et vous ne faites pourtant pas partie de l’association des parents d’élèves
  • on connaît les mots diplégie spastique, dyspraxie, leucomalacie, syndrome de…
  • on est au courant des moindres avancées médicales dans le domaine
  • on n’a pas de bannière quand on va sur les forums spécialisés car ce serait trop long d’énumérer tous les progrès
  • puisque chaque jour est un nouveau progrès

Pourquoi moi ?

Un sentiment de culpabilité est fréquemment ressenti par les parents d’enfants handicapés. Une anomalie génétique, une naissance difficile, tout est prétexte à se sentir responsable de ce qui arrive à notre enfant. Cet extrait de Forever (1996) d’Erma Bombeck est souvent cité dans les blogs ou dans les forums des parents différents; une façon de ne pas oublier que la vie est une grande loterie. La maman d’Agathe et Hélène se souviendra sûrement toute sa vie des mots du généticien « Vous auriez eu plus de chance de gagner au loto… »

Vous êtes vous déjà demandé comment ces mères sont choisies? Quelques fois j’imagine Dieu planant au-dessus de la terre, choisissant ses instruments de propagation de l’espèce avec le plus grand soin et la plus grande réflexion.

Comme Il observait, Il ordonnait à ses Anges de prendre note dans un grand livre.

Le Seigneur: André, fils de Ann, Saint Patron : Mathieu. Mélanie, Fille de Marjorie, Sainte Patronne : Cecilia. Carine, fille de Nicole, Saint Patron : Gérard,…

Finalement, Il communique un nom à l’Ange et sourit.

Le Seigneur: Donne-lui un enfant handicapé.

L’ange: Pourquoi celle-ci, Seigneur? Elle est tellement joyeuse.

Le Seigneur: Justement. Pourrais-je donner un enfant handicapé à une mère qui ne connait pas le rire? Ce serait trop cruel.

L’ange: Mais a-t-elle de la patience?

Le seigneur: Je ne veux pas qu’elle en ait trop parce qu’elle s’enfoncerait dans une mer de pitié et de désespoir. Quand le choc et le ressentiment passeront, elle le supportera très bien. Je l’ai observée aujourd’hui. Elle a ce sens du moi et d’indépendance si rare, mais nécessaire pour une mère. Tu vois, cet enfant que je vais lui donner a son propre monde. Il faut qu’elle le fasse vivre dans son monde à elle, et ça ne sera pas facile

L’ange: Mais Seigneur, je ne pense même pas qu’elle croit en vous.

Le seigneur sourit

Le Seigneur: Peu importe, je peux m’en arranger. Celle-ci est parfaite. Elle a juste assez d’égoïsme.

L’ange reste bouche bée.

L’ange: D’égoïsme ! Est-ce là une vertu??

Le Seigneur: Si elle n’arrive pas à se séparer de temps en temps de l’enfant, elle ne survivra jamais. Oui, voici une femme à qui j’octroierai un enfant rien moins que parfait. Elle ne s’en rend pas encore compte, mais elle est enviable. Elle ne prendra jamais pour argent comptant ce qu’on lui dira, et ne considérera jamais un progrès comme ordinaire. Quand son enfant dira « maman » pour la première fois, elle aura assisté à un miracle et elle le saura. Quand elle décrira un arbre ou un coucher de soleil à son enfant aveugle, elle le verra comme bien peu de gens voient jamais mes créations. Je lui permettrai de voir clairement les choses que je vois : ignorance, cruauté, préjugés, et je lui permettrai de s’élever au-dessus. Elle ne sera jamais seule, je serai à ses côtés chaque minute de chaque jour de sa vie, parce qu’elle réalise mon oeuvre aussi sûrement qu’elle se trouve ici à mon côté.

L’ange: Mais, Seigneur, qui sera son saint patron ?

Le seigneur sourit.

Le Seigneur: Un miroir suffira…

A toutes les mamans d’enfants extraordinaires…

Quand la Poule bronze… son poussin dort à l’ombre !

dimanche, juin 22nd, 2008

Vous dans votre transat, prête à dévorer le livre de l’été, un cocktail bien frais à portée de main, enduite comme il se doit de crème solaire.

Votre poussin dans son lit de voyage à l’ombre des arbres.

Bon ça c’est l’idéal ! Mais soyons réaliste passé un certain âge, nos chers et tendres bambins ne vont pas rester sagement à l’ombre pendant que vous vous dorez la pilule.

La Poule exotique que je suis a déjà testé de nombreux équipements pour protéger ses deux têtes blondes. On a beau vivre sous les Tropiques la règle reste la même : un bébé ne bronze pas !

Lorsque vous décidez d’aller profiter des premiers rayons de soleil, la première chose à faire est de trouver un endroit qui offre assez d’ombre pour son tout petit. Les arbres seront plus efficaces et offriront également de la fraîcheur. Le parasol n’offre qu’une protection limitée puisque la réverbération des rayons sur le sable est suffisamment importante pour que vous attrapiez des coups de soleil.

Les magasins de puériculture regorgent aujourd’hui d’articles destinés à maintenir votre poussin à l’ombre afin que vous puissiez savourer tranquillement votre roman/magasine/traité de psychologie infantile…

Selon l’âge et la mobilité de votre bébé, après la simple nacelle qui lui permet de dormir et de gazouiller en regardant les feuilles, il y a la tente – arche d’éveil qui lui permettra de se retourner et de jouer dans un espace restreint.

Si vous bronzez dans un pays réputé pour ses moustiques et autres insectes, l’ajout d’une moustiquaire sera d’autant plus utile qu’elle limitera le nombre de feuilles ingérées par votre poussin (je vous rappelle qu’il est à l’ombre des arbres !).

Ensuite, quand le petit chérubin a décidé de se dégourdir les jambes ou même de s’asseoir, il vous faudra passer à la taille supérieure et investir dans la tente de plage anti-UV. Certaines tentes dites « zéro seconde » sont très pratiques mais demandent une dextérité hors du commun pour les replier.

Enfin, quand votre bébé est devenu un grand et qu’il veut jouer dans le sable, dans l’eau, dans le sable, dans l’eau… et que vous avez renoncé à déplacer le parasol en fonction de sa zone de jeux, il ne vous reste plus qu’à investir dans la tenue de combat :

  • chapeau/casquette/bob
  • lunettes de soleil
  • t-shirt ou combi anti-UV
  • et surtout un grand pot de crème solaire.

La plupart des marques de cosmétiques proposent des gammes spéciales enfant et bébé (ne rien mettre avant 6 mois, la peau n’est pas mature et trop fine ; elle laisse passer les composants susceptibles de favoriser des allergies). Ces crèmes contiennent un écran minéral (elles s’étalent moins facilement et laissent une pellicule blanche sur la peau), sont sans parfum et doivent avoir un indice de protection élevé.

Et puis finalement, le roman de l’été 2008 n’est pas terrible et faire des châteaux de sable ou barboter dans la piscine avec vos poussins ça n’a pas de prix !

Vous bronzerez tranquillement l’année prochaine…

Mon bébé arrivé en avance

lundi, mars 10th, 2008

Aujourd’hui la Basse-cour de la poule pondeuse est très fière d’accueillir une guest star : Blandine (une très fidèle commentatrice et néanmoins amie), qui vient nous parler de son poussin un peu pressé de montrer son petit bec. Un sujet qui nous touche tous, même s’il ne nous concerne pas directement. Espérons qu’elle reviendra bientôt avec d’autres textes !

Je vais vous raconter l’histoire d’un très, très petit bébé

Encore une fois, Laurence Pernoud vous a menti… pas de bébé tout rose, pas de chambre décorée avec un joli berceau, pas de valise de maternité remplie de tous les bodies choisis avec amour, un prénom choisi à la va-vite dans une chambre d’hôpital.

Juste un bébé petit, très petit, trop petit.

Nous avons la joie de vous annoncer la naissance de notre Poussin.

Il pèse 1kg 660 et mesure 41 cm.

Et voilà, ce fameux mardi d’octobre, nous aussi entrions dans les statistiques de la maternité : 7,5% des naissances sont prématurées. Et Poussin obtenait son premier classement : Grand prématuré.

Nous allions entrer dans un monde qui nous était complètement inconnu, apprendre un vocabulaire qui par la suite allait nous devenir plus que familier.

Mais d’abord, comment en arrive-t-on là ?!

En effet, la plupart d’entre vous savent qu’une grossesse dure 9 mois soit 39 semaines ou pour les plus averties 41 semaines d’aménorrhée (SA).

Eh bien lorsque la naissance survient avant 37 SA soit 35 semaines de grossesse (avant 8 mois), elle est dite prématurée. Parmi les bébés prématurés, certains sont plus ou moins ‘grands’ : avant 28 SA (avant 6 mois) on parle de très grands prématurés, entre 28SA et 32SA de grands prémas et entre 32 et 37 SA de prémas.

Vous vous doutez bien que le poids du bébé est à mettre en relation avec sa prématurité. Au royaume des poids plumes, Poussin jouait dans la catégorie ‘poids lourd’ !

Mais pourquoi un bébé ne reste-t-il pas tranquillement dans le nid douillet que lui a confectionné sa maman ?

Ben, parce que…

Pour une partie non négligeable des naissances prématurées il est difficile d’identifier la cause exacte.

Le travail peut être spontané. Qu’est-ce qui le déclenche ? Infections (chorio-amniotite) et hémorragies placentaires (placenta praevia et bas inséré) sont les causes les plus souvent évoquées.

Ou l’accouchement peut être décidé par l’équipe médicale car il y a un risque vital pour la mère et/ou l’enfant : retard de croissance intra-utérin, hypertension artérielle maternelle, rupture prématurée de la poche des eaux.

Après ce passage médical, je vous emmène au pays des couveuses. Et oui, parce qu’un bébé trop petit ne doit pas seulement grossir, il doit aussi respirer, avoir chaud, apprendre à manger… faire tout ce qu’il aurait dû faire dans le ventre maternel.

C’est là qu’a commencé pour nous, parents de ce petit bout, le long chemin vers la maison. Rien ne nous avait préparés à cette naissance si particulière. La veille, j’avais un gros ventre et le lendemain j’étais maman mais sans bébé… on m’aurait arraché un bras que je ne me serai pas sentie plus démunie. Je ne le connaissais pas et il me manquait déjà.

Il a fallu créer le lien qui unit une maman à son tout-petit au milieu des incubateurs, des scopes, des tubes, des sondes et autres machines qui ont fini par devenir notre quotidien pendant deux mois.

Mais au fait, à quoi ressemble la journée d’une maman d’un prématuré hospitalisé ?

Vous vous levez le matin tôt pour tirer votre lait (et oui les fameuses Prim’holstein !), vous le rangez soigneusement dans votre sac congélation qui ne vous quitte plus, vous partez rejoindre Poussin à l’hôpital (vous avez de la chance car vous habitez à 20mn à pied, pas comme votre voisine de couveuse qui habite en banlieue à 1h30 de train), vous déposez votre production laitière au lactarium, puis vous montez les escaliers une boule au ventre de peur que l’irréparable soit arrivé entre le moment où vous avez quitté l’appartement et celui où vous arrivez (le reste du temps votre téléphone est greffé à votre oreille au cas où). Vous arrivez au service de néonatalogie et là commence la décontamination : mieux que dans Urgences, après vous être ‘désinfectée’, vous enfilez votre blouse, vos chaussons, votre charlotte et vous courez jusqu’à la ‘chambre’ que Poussin partage avec quatre autres joyeux drilles tous plus petits les uns que les autres. Après avoir constaté qu’il dormait profondément, vous lisez attentivement la feuille de soins, vérifiez que le scope fonctionne parfaitement, que ses constantes sont bonnes, et là vous respirez à nouveau.

Comme vous êtes arrivée dans les premières, vous pouvez profiter d’un des 2 transats du service que vous installez à côté du ‘lit’ de Poussin. Puis vous attendez qu’une infirmière vienne vous proposer de faire du peau à peau avec Poussin, vous vous installez le ventre à l’air (vous avez laissé votre pudeur dans le sas de décontamination) et attendez que l’infirmière vous pose Poussin contre vous (‘je le débranche ?’, ‘euh, vous êtes sûre, vous savez je suis plus tranquille s’il reste branché à cette merveilleuse machine qui me dit s’il respire et si son cœur bat bien !’) et là commence le plus long câlin du monde.

Vous somnolez, vous lisez, vous papotez avec vos voisines (seins et ventre à l’air bien entendu !), Poussin dort profondément. Et la journée se passe ainsi entrecoupée des passages à la trayeuse (toujours en compagnie d’une voisine qui a des seins plus gros que les vôtres et une production laitière qui pourrait suffire au service entier !), des soins de Poussin, de ses repas (autrement appelés gavages).

Progressivement, Poussin acquiert de l’autonomie et vous aussi. Alors qu’il commence à apprendre à téter, vous êtes capables de le sortir seule de la couveuse, de le débrancher (vous n’avez presque plus peur qu’il arrête de respirer), de le laver, de le changer (avec des micro-couches, merci Pampers !), et même de l’habiller avec les micro bodies que votre maman a fini par trouver à Auchan (maintenant les prémas sont à la mode et toutes les boutiques de puériculture vous proposent la taille préma 1 et la taille préma 2 !) .

Et le Papa dans tout ça ? Et bien après sa journée de travail, il court jusqu’à la couveuse de son Poussin, s’enquiert auprès de vous de la journée passée et prend sa dose de câlin avant de rentrer avec vous dans cet appartement un peu trop vide. Le week-end, vous passez tous les 2 vos journées avec Poussin dans la ‘chambre’ devenue trop petite et qui ressemble au métro les jours de pointe. On fait la queue à la pesée, au bain, à la trayeuse…

Et voilà, un jour on vous annonce que Poussin va pouvoir rentrer à la maison avec vous. Et là c’est la panique ! Paradoxalement ce jour tant rêvé vous angoisse au point que vous demandez à l’infirmière-chef de retarder un peu cette sortie… le temps d’apprendre à vivre sans les machines (comment je vais faire pour savoir si tout va bien ?), sans les infirmières (et si je faisais tout de travers ?), sans tout ce que vous avez détesté et qui aujourd’hui vous est devenu indispensable.

Maintenant, Poussin n°1 est grand, il a un petit frère Poussin n°2 né à terme, mais je n’oublierai pas un seul instant de cette naissance si particulière et de ses débuts chaotiques dans la vie. Pour faire face à toutes ces émotions qui ont rejailli une fois le cocon hospitalier quitté, je me suis tournée vers une association formidable dont je vous invite à consulter le site : SOS Prema.