Les fausses-couches précoces

 Après le touchant témoignage de Ficelle, et suite à vos nombreux commentaires, il me semble utile de faire un petit bilan autour de ce sujet douloureux.

D’abord un point sur la terminologie

– Une fausse-couche est une interruption spontanée de la grossesse avant le seuil de viabilité du foetus, soit 22 SA ; si elle a lieu avant 12 SA elle est dite précoce (cela représente 80% des fausses couches), après tardive
– Après 22 SA on parle de mort foetale in utero

Ici on s’intéressera uniquement au cas des fausses-couches précoces, mais si bien sûr certain-e-s souhaitent témoigner plus largement en commentaire chacun-e est bienvenu-e.

Selon les statistiques considérées, on considère qu’une grossesse a 10 à 20% de “chances” de s’interrompre spontanément. Comme le risque est le plus grand en début de grossesse et diminue progressivement, plus la grossesse est diagnostiquée précocément (ainsi certains tests permettent d’avoir une réponse avant même le retard de règles) et plus on voit de fausses couches. Certains auteurs qui définissent une grossesse dès la fécondation de l’ovocyte (avant même l’implantation de l’oeuf dans l’utérus) arrivent à des taux de 70% d’interruptions spontanées (dont la plus grande partie passe inaperçue chez les femmes).

Les causes des fausses couches

Elles sont multiples, qu’elles soient temporaires ou permanentes. On peut citer :

anomalies chromosomiques ou génétiques de l’oeuf ou de l’embryon compromettant sa viabilité ; cela peut se traduire par un oeuf clair, c’est-à-dire qu’il y a un sac embryonnaire (visible à l’échographie) mais vide : on ne voit pas d’embryon (cela concerne un tiers des fausses couches avant 8 SA). C’est la cause la plus fréquente (une étude de 8000 fausses-couches a trouvé plus de 40% d’embryons atteints de tels défauts ) qui ne compromet en rien la possibilité d’une nouvelle grossesse
– grossesse extra-utérine (au lieu de s’implanter dans l’utérus, l’embryon se développe ailleurs, généralement une des trompes de Fallope)
défaut de l’utérus (par exemple la muqueuse n’est pas favorable à la nidation) ou du col
– problèmes hormonaux (comme une déficience en progestérone pendant la phase lutéale du cycle -après l’ovulation)
infection génitale (par exemple à chlamydia) ou générale (notamment listériose ou salmonellose)

Certaines pathologies peuvent donc entraîner des fausses-couches à répétition (soit trois ou plus successives) et parfois nécessiter un traitement pour obtenir une grossesse évolutive, cependant ce sont les cas les plus rares.

Quelques facteurs de risque ont été identifiés, comme l’alcool, le tabac ou la caféine (au delà de 200 à 300 mg par jour, soit environ deux tasses de café). On peut également citer l’exposition chronique (c’est-à-dire de faibles doses sur une longue période de temps) à certaines substances toxiques, notamment dans certaines professions, que ce soit pour l’homme ou pour la femme, ou la prise de certains médicaments. Un stress important peut également entraîner une fausse-couche, ainsi que de l’exercice physique intense. Le poids de la mère joue enfin (dans les deux sens), ainsi que son âge. Bien sûr l’exposition à un facteur de risque n’entraîne pas systématiquement de fausse-couche, pas plus qu’on ne peut expliquer toutes les fausses-couches par la présence d’au moins un de ces facteurs. Il s’agit simplement de corrélations statistiques, sans qu’un mécanisme de causalité soit toujours connu.

Quels sont les signes ?

Les symptômes les plus courants sont des saignements vaginaux et des douleurs au ventre (comme des règles, quoique souvent plus intenses). Certaines femmes voient aussi l’arrêt de leurs maux de grossesse (notamment les nausées) ; d’autres ont simplement un pressentiment que quelque chose ne va pas.
Cela doit inviter la femme à consulter afin de confirmer le diagnostic et le cas échéant d’envisager un traitement. Différents examens permettent d’affiner le diagnostic :
prise de sang : alors que l’hormone beta HCG doit voir son taux augmenter rapidement dans le cas d’une grossesse évolutive, on observe une croissance faible voire une décroissance entre deux prélèvements, ou un taux très inférieur à ce qui est habituellement observé à un terme de grossesse donné.
l’échographie : en tout début de grossesse, elle est souvent faite par voie endovaginale, c’est-à-dire que la sonde est introduite dans le vagin. Elle permet notamment de diagnostiquer un oeuf clair ou une grossesse extra-utérine ; après 6 SA l’absence de battement cardiaque est un signe quasi-certain d’arrêt de la grossesse.

Quel traitement ?

Cela doit évidemment faire l’objet d’une discussion avec la personne qui pose le diagnostic (médecin ou sage-femme), afin de déterminer la meilleure façon de faire pour chaque cas. Il est de toute façon nécessaire de consulter afin de s’assurer qu’il s’agit bien d’une fausse-couche et le cas échéant de vérifier que tous les produits de grossesse ont bien été évacués. Voici les grandes alternatives :

observation : la majorité des fausses-couches précoces s’inscrit dans un processus physiologique d’élimination des embryons non viables qui sont donc expulsés naturellement par le corps de la femme. Cependant cela peut prendre jusqu’à six semaines après le diagnostic, et certaines femmes souhaitent hâter le processus (pour pouvoir retomber plus vite enceinte, parce qu’elles subissent encore des effets “secondaires” désagréables comme les nausées, pour maîtriser le moment de l’évacuation qui peut être difficile et douloureux -en vue d’un voyage ou d’une obligation professionnelle par exemple…). Il existe également un risque d’infection. Dans d’autres cas, l’embryon aura déjà été évacué au moment de la consultation.

traitement médical : des médicaments abortifs sont pris par la femme (par voie orale ou vaginale). Ils provoquent des contractions (souvent douloureuses) et in fine l’expulsion de l’embryon. Ce traitement peut être conduit intégralement en ville (sans passer par l’hôpital) et la femme le prend chez elle, généralement sur deux jours. Il peut y avoir des échecs, qui conduisent à la dernière option.

traitement chirurgical : il ne peut être fait qu’en milieu hospitalier, au bloc opératoire, généralement sous anesthésie générale. On procède à une dilatation du col de l’utérus puis à une aspiration qui permet de “vider” intégralement l’utérus (on parle souvent abusivement de curetage mais cette procédure est globalement délaissée au profit de l’aspiration, moins traumatique). Il est notamment indiqué dans les cas où la fausse-couche entraîne des saignements importants à la femme qui compromettent sa santé. La chirurgie est également la principale option en cas de grossesse extra-utérine (mais avec une procédure différente, puisque justement l’embryon n’est pas dans l’utérus).

Très concrètement, cela peut nécessiter de réaménager son emploi du temps des semaines à venir en fonction de l’alternative choisie, avec souvent plusieurs consultations médicales et examens (analyses sanguines, échographies…) à prévoir, ainsi que la possibilité d’un arrêt de travail.

Et après ?

Chaque femme vit l’événement à sa façon : certaines sont plus ou moins affectées, l’une souhaitera retomber enceinte au plus vite alors qu’une autre préfèrera prendre le temps de faire le deuil de cette grossesse. Evidemment le terme auquel la fausse-couche est découverte, la situation personnelle de la femme (parcours d’aide médicale à la procréation, âge, première grossesse ou pas, etc), le fait que la grossesse ait été plannifiée ou pas, et tout simplement sa vision de l’embryon (pour certaines c’est déjà leur bébé, pour d’autres cela ne reste qu’une possibilité d’enfant) sont autant de facteurs qui vont influencer le vécu de l’événement. On ne peut que souhaiter à chaque femme de pouvoir exprimer les émotions que la fausse-couche provoque, sans que sa souffrance ne soit niée (“ce n’était qu’un tas de cellules”) ou qu’au contraire elle ne soit culpabilisée de ne pas manifester un chagrin jugé adéquat par son interlocuteur. Cela peut être fait dans un cadre médical ou de suivi psychologique, mais aussi simplement avec des proches bienveillants (réels ou “virtuels” : certaines communautés en ligne peuvent apporter un soutien plus que chaleureux). La place du père ou du partenaire de la femme qui fait une fausse couche est délicate : pour beaucoup à ce stade la grossesse est encore peu concrète, même si certains peuvent l’avoir déjà investie. Le point commun reste généralement la souffrance de leur femme (psychologique comme physique).

Quoi qu’en disent certains mythes urbains, hors certaines pathologies la prévention des fausses couches précoces reste rudimentaire pour ne pas dire impossible (et si c’est pour finir avec du distilbène…). Même si la tentation de refaire le film à grands coups de “et si” est forte, la culpabilisation n’apportera pas grand chose de constructif.

Enfin il n’y a pas de délai particulier à respecter si on souhaite rapidement une nouvelle grossesse, sauf avis médical contraire. Une contraception peut également être mise en place dans la foulée. La fausse-couche peut aussi avoir des répercussions lors d’une grossesse ultérieure, avec pour certaines une anxiété accrue quant à son bon déroulement. Il ne faut pas hésiter à évoquer ces angoisses avec la personne qui assure le suivi : parfois le seul fait de les exprimer suffit à les calmer, si nécessaire un suivi plus rapproché (échographies plus fréquentes par exemple) peut être envisagé pour rassurer la femme.

Des liens

Beaucoup déplorent le silence qui entoure cet événement pourtant courant ; voici donc quelques témoignages glanés sur le net :

Un site très complet et informatif en anglais (pourquoi on n’a pas de site médical pro de ce niveau en France ?)

Image : ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu de beau gosse par ici (dont la présence sur ce blog est je le rappelle réglementaire pour les billets médicaux à caractère anxiogène) et pour changer un peu des médecins je vous propose Rabbi Dave (de Weeds), une épaule sur laquelle pleurer… et si vous n’aimez pas Rabbi Dave faites votre choix sur pfffouuu! (cliquez à vos risques et périls)

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41 Responses to “Les fausses-couches précoces”

  1. Laura dit :

    merci pour cet article…

    j’ai fait moi-même deux fausses couches précoces à 7SA pour les deux à 2 ans d’intervalle pratiquement jour pour jour…. (12/05/09 et 13/05/11)

    Pour la première, on s’en ai rendu compte pour l’écho des 12SA… cela faisait un mois que l’embryon ne vivait plus mais je ne l’avais pas expulsé… J’ai eu une aspiration les jours qui ont suivi l’echo… Je l’ai très mal vécu, je n’avais plus gout à la vie, je me demandais pourquoi moi, pourquoi je n’ai pas reussi à le garder, tellement de question en moi…. Je n’ai jamais su la cause de ma fausse couche… De plus j’ai eu un très mauvais suivi post-opératoire…

    Pour la 2ème fausse couche, j’ai fait ma 1ere écho a 6SA, tout allait bien, le petit coeur battait, l’embryon avait commencé à se former, ma gynéco me demande de revenir le semaine d’après pour bien remesurer l’embryon. Je reviens le mardi d’apres pour l’écho de datation et la… plus de battement de coeur, cela faisait 3 jours que l’embryon ne vivait plus… Encore une fois… encore se meme cauchemar……. pourquoi moi….
    Le vendredi, le jour de l’aspiration, j’étais confiante, je savais ce qu’il m’attendais, ce n’était pas le meme hopital, meilleure prise en charge, meilleur suivi par la suite….

    Ma gynéco a voulu me faire un bilan sanguin, ne voulait pas attendre la 3e fausse couche pour tout faire… Et elle a eu raison….
    On a pu voir que j’avais un probleme immunitaire, trop d’anticorps anti-nucleaire… Ce qui pourrait etre la cause de mes fausses couches, mais bien sur mon taux n’est pas assez élevé pour etre considéré comme une maladie auto-immune, je suis entre la normalité et la maladie… super !
    J’aurais un traitement et on croisera les doigts pour que cette fois sa marche !

    mais depuis aout 2011, je n’ai pas retenté ma chance pour une 3e grossesse… Peut etre en 2013… en espérant que cette fois sera la bonne !

    Pour mes 2 aspirations j’ai eu une semaine d’arret de travail, pour la 1ere fausse couche la reprise à été très dur, pourtant j’étais dans la vente en jardinerie à l’époque. Grosse déprime, je n’avais pas la tete à conseiller les clients….
    Pour la 2e, je l’ai mieux accepter, j’ai pu faire une partie du deuil rapidement, et reprendre mon boulot fut une bouffée d’air (pourtant je travaillais avec des enfants de 2ans à 11 ans)

    Comme quoi chaque fausse couche est différente psychologiquement… mais reste dans notre coeur à vie. Chaque année les dates sont difficiles, on se dit « tiens il aurait feter son anniversaire », « on aurait pu faire-ci, faire-ca… »

    je souhaite plein de courage à celles qui vivent des fausses couches, ne rester pas seules, il faut en parler…..

  2. merci pour ce recapitulatif…
    la fausse couche, sujet souvent délicat… et que je connais malheureusement que trop bien.
    4 fausse-couches dont la dernière à 12SA avec curetage. 3 ans et demi de PMA et pas de bébé. et surtout cette peur que ça recommence, que jamais une grossesse ne tienne.
    si physiquement c’est dur, psychologiquement, quand ça se répète ça vire au cauchemar..

  3. Laura dit :

    @Baisse-ta-culotte, courage dans ses dures épreuves….

  4. merci Laura… à toi aussi 😉

  5. Laura dit :

    @Baisse-ta-culotte, merci 😉

  6. Marie-Hélène C. dit :

    Je connais ça aussi malheureusement…
    J’ai eu mes 2 premiers enfants sans aucun soucis (enceinte dès le premier mois pour les 2 et tout s’est bien déroulé.)
    Pour la mise en route du 3ème ( 4 ans après mon dernier) ça a été plus difficile… 4 Fausses couches en 1 an de temps… dur dur le moral. Nous avons commencé des examens lorsqu’il s’est avéré que j’étais enceinte pour la 7ème fois et cette fois fut la bonne ( du moins je croise tous les jours les doigts… je suis à 13 sa passé et tout se déroule bien…)
    On ne désespère pas mais c’est vrai que quand ça nous arrive ce sont des moments difficiles à passer.
    Courage à celles qui vivent cela.

  7. @Laura, merci pour ton témoignage, j’espère sincèrement que le traitement sera efficace et que la prochaine fois sera la bonne.

  8. @Baisse-ta-culotte, je ne peux qu’imaginer la souffrance de ton parcours, ayant pour ma part à peine entrevu la peine du désir d’enfant non satisfait. Je te souhaite de tout coeur une issue heureuse !

  9. @Marie-Hélène C., on parle peu de l’infertilité secondaire (difficulté à concevoir alors qu’on a déjà des enfants) ; les parents pensent souvent que leur souffrance n’est pas prioritaire, voire pas légitime, par rapport à ceux qui n’en ont pas du tout, mais ce n’est pas un concours. Plein de bonnes ondes pour la suite de ta grossesse en tout cas !

  10. Anonyme dit :

    @La poule pondeuse, Merci beaucoup.
    D’apres l’immunologue il peut marcher ou pas…. Rien n’est sur !

    Heureusement j’ai une super gygy ! Qui fera tout pour que cette fois-ci marche ! Elle m’avait meme parler de stimulation ovarienne si au bout de 3 mois de traitement il n’y a rien.
    Mais comme traitement cela reste tres basique… Aspegic nourisson et acide folique pour commencer.

  11. Peche Gingembre dit :

    Chouette article tout en finesse !

    Oui la prise en charge est capitale, on ne le dira jamais assez à ceux qui parmi le personnel soignant le voient comme une statistique…égratignent au passage les parents, voire contribuent au blocage que certaines femmes mettent inconsciemment en place. Je me souviens avoir été trop estomaquée par l’indélicatesse de ma gynécologue pour oser faire remarquer que son approche n’était guère humaine. A l’inverse heureusement qu’avant elle, l’échographe avait été d’une douceur parfaite et d’une compassion très juste, il faut le souligner aussi.

    Et oui aussi à l’importance de l’entourage, il faut vraiment le dire à ses plus proches, dire sa peine et son désarroi, si nécessaire en précisant qu’on n’attend pas de réponse mais juste de l’écoute. Extérioriser ! En ce sens j’aime beaucoup l’intervention de Mauvais père qui dit bien combien cela peut être douloureux pour les 2 membres du couple. Chez nous on s’était tourné plus rapidement l’un vers l’autre, sans doute parce que mon mari a fait le constat, à peine sortis de la décevante échographie, que du coup il ne s’envisageait plus sans enfant. FAce au refus de la vie, la paternité s’était faite, douloureuse mais stimulée. Comme pour bien des femmes.

  12. gerboise dit :

    Bonjour chère poule
    un article qui va énormément faire réagir et pour cause… C’est bien plus fréquent qu’on ne le croit (et que je ne le croyais 😳 )
    je suis enceinte, à 35SA après une GEU qui a nécessité une coelio (hémorragie interne en cours…) et une fausse couche dite tardive (pour moi c’est une mort in utero, vu le traumatisme) à 4 mois de « grossesse » (en fait la grossesse était arrêtée avant mais je ne l’ai pas « senti » 😥 )

    une petite nuance à cet article très bien fait : une grossesse extra utérine ne peut, à mon sens, être classée parmi les fausses-couches. C’est une erreur d’implantation, ou ce qu’on veut dans le même style mais lors de ma GEU l’embryon était parfaitement viable (si ce n’était sa localisation dans la trompe, qui rendait la grossesse impossible), d’ailleurs il grossissait si bien qu’il était en train d’exploser ma trompe 🙁
    malheureusement souvent dans une GEU la croissance de l’embryon ne s’arrête pas toujours spontanément, mais peut continuer, menaçant la mère qui ne se doute pas tjrs de la bombe à retardement qu’elle abrite.

    Donc pour moi une GEU est totalement différente d’une FC, puisqu’elle nécessite souvent une intervention médicale d’urgence (par méthotrexate ou coelio), afin de stopper la grossesse et d’évacuer l’oeuf, pour cause de danger vital pour la mère.

    Désolée de pinailler mais ça me paraissait important 😳

  13. @gerboise, non tu as raison, c’est une vraie nuance. Finalement une GEU relèverait plus d’une IMG non ?

  14. @Peche Gingembre, au risque d’être lapalissante, je dirais que ce type d’épreuve soit rapproche soit éloigne le couple (et tant mieux que pour vous ç’ait été la première option).

  15. Carole dit :

    @ anonyme ou Laura,

    C’est ce traitement qui m’a permis d’avoir mes deux filles après avoir fait 3 fausses-couches (2 avant mon aînée et 1 avant ma deuxième).
    Après ma deuxième fausse-couche, j’ai fait des pieds et des mains pour réclamer des examens. Je voulais comprendre et ne surtout pas revivre une 3 ème fausse-couche avant de pouvoir faire un bilan.
    Et j’ai bien fait car j’avais aussi un petit problème immunitaire !

  16. laura dit :

    @Carole, Ma gynéco a pas voulu attendre la 3e fausses couches vu dans l’état ou j’étais pour la 2e lorsque elle venait de me l’annoncer…
    J’espere que le meme traitement va marcher pour moi…
    Pour mon immunologue, j’ai un taux presque normal (mais sa n’empeche pas de ne pas faire de fausse couche…)

    J’ai demandé une prise de sang que je vais faire demain matin pour voir ou en ai mon taux d’anticorps.

  17. Carole dit :

    @laura,

    C bien que ta gynéco n’ait pas voulu attendre. Je ne comprends pas d’ailleurs pour quoi il faut attendre 3 fausses-couches pour commencer à faire des bilans sanguins d’ailleurs. C’est presque inhumain. Moi j’ai été hospitalisée pour ma 2 ème fausse-couche (grosse hémorragie) et je ne voulais plus revivre cela, c très traumatisant. J’ai réussi à convaincre le remplaçant de ma gynéco de me faire faire un bilan sanguin, qui a révélé un taux d’anticorps légèrement supérieur à la normale. Du coup, j’ai pu prendre de l’aspégic nourrisson pour ma grossesse suivante et là tout s’est bien passé 🙂 . Je ne sais pas si cela a été un hasard ou pas mais en tout cas, ça a marché et c’est bien là le plus important. Je souhaite que cela fonctionne aussi bien pour toi, ce qui est très probable. Bon courage et viens donner des nouvelles 😉 !

  18. Olympe dit :

    Merci. Encore une fois un article brillant : exhaustif, éclairé, posé.
    Je suis en grande admiration devant ton blog.

  19. Chup's dit :

    Merci pour cet article.
    Je connais aussi le sujet malheureusement, fausse couche découverte à l’échographie des 12SA, mais arrêt du développement à 9SA. Je crois que c’est ça le pire finalement, avoir porté la mort pendant 3 semaines sans le savoir. Par contre je n’ai rencontré que des professionnels de santé très humains, que ce soit l’échographiste, ma gynéco ou le staff aux urgences, et ça c’est une chance.
    Ils m’ont bien expliqué les deux possibilités (médicaments ou curetage) et m’ont laissé choisir. Effectivement ils ne m’ont rien dit sur la possibilité de ne rien faire, mais je ne le souhaitais pas de toute façon.
    J’ai donc choisi les médicaments, et ça a pris 48h pour que ce soit fini. Ils m’ont prescrit beaucoup d’anti douleur, donc ça a été même si c’est éprouvant. Et je crois que je préfère avoir vécu cette fausse couche de manière plus naturelle qu’avec le curetage.
    J’avais beaucoup attendu cette première grossesse (un an), et depuis ma fausse couche (il y a 9 mois) j’attends encore de retomber enceinte. L’attente est pesante forcément.
    Comme pour Peche Gingembre, cette épreuva aura eu le mérite de renforcer notre couple et le désir d’enfant de mon mari, c’est déjà ça.
    Beaucoup de pensées pour celles qui passent par cette épreuve.

  20. Nono dit :

    @Carole,

    l’une de mes amies a suivi le même « traitement » après sa deuxième fausse-couche (les deux vers 8SA mais la première découverte à 14SA…). Aspegic nourrisson dès le test de grossesse positif, elle a eu un petit garçon fin août!
    Je déconseille l’auto-médication mais n’hésitez pas à en parler à votre médecin. Je me dis que certains gynécos l’auraient certainement laissée vivre un nouveau traumatisme juste parce qu’il faut trois fausses couches pour que l’on se penche sur le problème…

  21. @Olympe, 😳 😳

  22. @Chup’s, oh c’est pas facile tout ça, merci pour ton témoignage et plein de bonnes ondes pour la suite 🙂

  23. la sorcière dit :

    Personnellement je l’ai vécu assez bizarrement : Je ne ressentais rien avant, pas spécialement heureuse d’être enceinte, quand c’est arrivé j’ai pas compris pourquoi j’étais dévastée, puis ça a été à nouveau le grand vide comme si rien ne s’était passé. Puis deuxième fausse couche immédiatement après, alors là j’étais même pas affectée, ah, tiens, une autre fausse couche.

    Jusqu’à ce que je tombe à nouveau enceinte, le mois suivant. Ça a été trois mois pendant lesquels je n’ai pas pris un kilos, j’ai zappé de prendre un rendez-vous avec quelqu’un pour déclarer ma grossesse, j’étais d’humeur égale. Et c’est quand pile à trois mois j’ai pris trois kilos et que j’ai commencé à pleurer au moindre truc et à trouver les bébés moutons mignons que j’ai compris que j’avais vraiment été affectée et que jusqu’aux trois mois officiels, j’avais presque nié ma grossesse. Comme si avant trois mois, rien n’existait. L’inconscient est spé quand même.

    Bref, ça fait définitivement partie du sujet parentalité. Tu pourrais pas faire un guide spécial pour les papas qui sont souvent à côté de la plaque quand ça arrive ? Un truc genre « quoi dire et quoi faire ? » (le miens a pas compris pourquoi je suis allée pleurer dans la salle de bain quand il a dit « bon, j’ai appelé ma mère, elle m’a dit que c’était très banal » XD)

  24. J. dit :

    j’ai lu cet article peu de temps avant de tomber enceinte -ce que j’espérais depuis quelques mois. Durant ma courte grossesse, presque pas de symptômes -aucune nausée, aucun changement d’appétit, etc. Tout à coup, au bout de 5-6 SG, alors que je commençais tout juste à m’enthousiasmer et à réaliser que « c’est bon, c’est enfin arrivé »… des petits saignements; j’ai décidé de ne pas m’inquiéter jusqu’au premier caillot 2 heures plus tard. N’ayant pas eu le temps de voir mon médecin avant, je ne saurai jamais « pourquoi » (oeuf clair ? arrêt du développement pour une autre raison ? … )
    Je me suis sentie un peu ignorée aux urgences -tension et battements cardiaques normaux, donc rentre chez toi, c’était trop peu avancé pour qu’il y ait un placenta donc c’est sûr que tu vas tout éliminer durant les prochains jours, et tu pourras recommencer. Une banalité, une statistique trop fréquente pour réellement compatir, dans ces urgences où ma vie n’était pas en danger et où je suis arrivée et suis repartie sur mes 2 jambes.
    J’aurais aimé voir l’échographie de mon utérus vide, lui que je n’ai jamais vu non plus habité; on dirait que j’ai juste rêvé cette grossesse, c’est très étrange… en espérant ne pas faire un déni lors de la prochaine, ou de ne pas la vivre terrifiée chaque jour que ce soit le dernier pour mon embryon. Heureusement, l’idée que l’embryon était sûrement non viable (genre grave trisomie ou tétraploïdie, ou autre) me console beaucoup -je suis scientifique :P.

  25. @la sorcière, eh oui ce travail de réalisation et d’intégration peut être surprenant. Le guide pour les pères ça me semble délicat, je pense que chacune vit la chose à sa façon et attend quelque chose de différent (à part écoute, tact, délicatesse, réconfort… pas de quoi faire un bouquin 😆 )

  26. @J., je suis désolée que tu n’aies pas trouvé l’accompagnement dont tu avais besoin. Bonnes ondes et surtout j’espère ce bébé que tu attends pour 2013 !

  27. Jouls dit :

    @J., C’est fou, j’aurais pu écrire exactement la même chose il y a 4 ans, lorsque j’ai fait une fausse couche exactement au même terme que toi.
    J’étais soulagée qu’aucune intervention ne soit nécessaire, et que ce ne soit pas une grossesse extra-utérine. Mais en même temps, le fait que la prise de sang de contrôle montre que tout était « comme avant », comme s’il ne s’était jamais rien passé, le fait que l’interne des urgences n’ait rien vu à l’écho, et aussi l’impression de faire partie des statistiques et rien d’autre, et le fait d’être devenue enceinte très rapidement après, tout cela m’a donné la désagréable sensation d’avoir rêvé (fabulé ?) cette première grossesse, que j’avais pourtant déjà commencé à investir.
    Encore aujourd’hui, en y repensant, je ressens cet étrange sentiment… Mais si ça peut te rassurer, j’ai eu 2 autres enfants et jamais de déni 🙂

  28. J. dit :

    @Jouls, je n’ai pas précisé que je me trouve au Québec et que le système de santé public est compliqué et peu accessible. Je n’avais pas eu d’échographie ni de prise de sang. 3 semaines plus tard, je rencontre mon médecin à la date prévue pour le suivi de grossesse, je lui dis que ça sera en fait un suivi de fausse-couche, mais elle me dit à l’examen que c’est bizarre et qu’elle n’est pas persuadée que j’ai eu une fausse-couche (notamment, l’utérus est un peu large…) Je fais alors une échographie en clinique privée (pour éviter d’attendre des semaines), et le petit est là, il se tortille et son coeur bat fort !! J’aurais peut-être réellement eu une fausse-couche, mais de son jumeau seulement… Je suis fâchée contre l’infirmier aux urgences… mais quelle joie en même temps !

  29. anitshka dit :

    @gerboise, je ne vois cet article que maintenant mais Merci ! J’ai moi aussi vécu une GEU en urgence cette année avec coelio. Je n’étais au courant de ma grossesse que de quelques jours alors que j’étais en fait enceinte de plus de 8 semaines (vive les cycles ultra-long…). Ça a été dur d’apprendre que ce petit être désiré grandissait bien (plus de 3cm) mais pas au bon endroit (Le corps est plus extensible que je le le croyais).
    Je l’ai mal vécu mais mieux digéré quand j’ai réalisé que c’était nous 2 ou moi seule qui restait avec ma première puce à voir grandir. Je l’ai plus assimilée comme une IMG… puisque j’avais tout de même un choix à faire.

  30. […] Voici le témoignage de Vany : l’histoire de sa première fausse-couche, mais aussi de son histoire pas banale de grossesses et de contraception. Comme quoi tout ne se passe pas toujours comme dans les livres… Merci à elle d’être venue partager cela ici ! Si vous souhaitez des informations et/ou échanger autour des fausses-couches précoces de façon plus générale, voir ce billet. […]

  31. Myrtle dit :

    De tout cœur avec celles qui ont eu à traverser de moments pénibles et pour celles qui sont dans l’angoisse. Je voudrais ajouter concernant l’article que les personnes diabétiques souffrent beaucoup plus quand elles sont enceintes et malheureusement beaucoup n’arrivent pas à terme, un cas personnel auquel j’ai assisté récemment à 26 semaines.

  32. Marie-Estelle dit :

    Fausse couche à 10 SA, la semaine dernière. J’ai déjà un enfant, pour lui j’étais tombée enceinte très vite, grossesse et accouchement sans complications.
    Là j’ai mis 10 mois à être enceinte, j’ai beaucoup focalisé là-dessus et gâché plusieurs tests de grossesse (dès que mes règles avaient 1/2 heure de retard, j’y croyais à fond!!) et finalement, le mois où j’ai « perdu espoir » (et arrêté de me faire des films) (donc, quand j’ai enfin compris le lâcher-prise), test positif (à 4 jours de retard, cette fois!). Du coup, je n’ai pas investi cette grossesse, je n’étais pas encore « en amour » avec ce bébé (ça serait venu plus tard je pense, puisque grossesse désirée… Etait-ce prémonitoire??). Et du coup, non non ça va, j’ai le moral, je déprime pas, j’aime mieux faire une FC à 2 mois qu’à 4 et demi, la nature a détruit un embryon non viable, voilà tout! Le plus contrariant, c’est que je vais devoir me re-farcir les nausées :mrgreen:

    Petite écho à 8 SA (je consultais un généraliste pour un rhume!), le toubib ne trouve pas d’activité cardiaque mais je n’avais pas la vessie pleine, il a déjà eu du mal à localiser l’embryon, on ne s’inquiète pas plus que ça.
    Mercredi dernier je perds quelques gouttes de sang, allons bon, j’ai porté Bonhomme trop longtemps, le porte-bébé de rando pèse une tonne, je n’aurais pas dû serrer autant la ceinture ventrale…
    Le lendemain matin, un peu plus de sang, et des douleurs qui s’intensifient en l’espace de 2 heures. On décide de passer à l’hôpital le plus proche pour un contrôle, en sortant du parking je sens que je perds un gros caillot… zut, mon jean est tout taché! Première écho de contrôle: l’embryon est encore là, mais suspectement près de la « sortie ». La sage-femme ne me laisse pas trop d’espoir. Quelques heures plus tard, le sac embryonnaire a été expulsé, mais il reste des caillots. La toubib parle de curetage (on me laisse donc à jeun) et décide de m’hospitaliser car je perds « beaucoup » de sang. Je quitte donc le couloir des urgences gynéco (où je squattais le fauteuil des prises de sang!), ah, je suis quand même mieux dans un lit. Ca fait mal comme une grosse douleur de règles, avec des pics et des accalmies. On me donne du Cy****ec pour favoriser les contractions. Et un dîner 😉
    Le lendemain matin, re-écho, il reste un caillot assez gros qui refuse visiblement de tomber tout seul, « le staff » décide un curetage, qui se passe bien (sous anesthésie générale) et je sors le soir même, en relativement bonne forme. Je n’ai plus mal, je ne saigne plus que très légèrement (pendant quelques jours).

    Le personnel soignant a été gentil et prévenant, j’ai été très bien traitée. Un petit bémol pour le recueil du Consentement Libre et Eclairé 👿 : on ne dit pas « on a décidé de vous FAIRE un curetage » mais « on a décidé de vous PROPOSER un curetage »… j’ai fait semblant de ne pas être d’accord, juste pour les obliger à m’expliquer les alternatives (une 2e dose de Cy*** et rester une nuit de plus en observation, avec risque de perdre beaucoup de sang)… et j’ai consenti, j’étais éclairée 💡

    Une recommandation pour vous, Mesdames, si la mésaventure vous arrive: on sait quand on rentre dans un hôpital, on ne sait pas quand on sort 😕 alors en cas d’alerte, prenez avec vous: votre lecteur MP3/votre gros bouquin/votre tricot/…, un fut’ de rechange, et votre trousse de toilette! mes lunettes m’ont beaucoup manqué une fois que j’avais ôté mes lentilles de contact!! (heureusement, les gens en blouse ont, dans cet hosto-là, l’heureuse habitude de se présenter – nom et fonction – quand ils se pointent au bout d’un lit…)

    Je relis le paragraphe « Traitements » de l’article: eh bien chère Poule, j’ai tout eu, dans l’ordre 😉

    Donc pour moi une FC « simple », mais je comprends que d’autres le vivent moins bien (surtout si on n’a pas encore d’enfant, ça doit être beaucoup plus angoissant!) et je les soutiens moralement!

  33. Jessfolie dit :

    J’ai perdu mon troisième enfant, un bébé magnifique, ma deuxième petite fille le 25 décembre 2010. Elle a vécu 10 jours. Le temps est resté en suspension lors de l’accouchement quand on a su qu’on croyait être heureux et qu’on allait connaître le désespoir. J’ai voulu croire qu’un autre enfant allait nous rejoindre et que notre petite fille allait donner sa place à un autre. J’ai fait quatres fausses couches, la dernière il y a quelques semaines. Un enfer. On ne sait pas faire de deuil tant l’espoir est de mise. Les gynécologues nous ont négligé les uns après les autres. J’ai dû me bouger pour faire des examens hémato et caryotypes. A 38 ans, je ne vais plus m’attendre à grand chose. De toute manière, la confiance dans la médecine, je ne l’ai plus.

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  35. Anonyme dit :

    Moi j ai fais 2 fausses couches à 2 mois d intervalles. Les 2 à 2 semaines enceintes je me rend malade je comprend ce que fait mon corps j ai une petite fille de 3 ans pour ma puce c étai l inconnu la découverte l étonnement d être enceinte car j étais sous pilule(que j oublié souvent) mais pour ma fille 0 problème du début à la fin. La 1 er fausses couche direct au début je me suis pas senti mais la 2 ème j y ai cru de tout mon coeur mais non 3 jours après bêta en baisse j ai si peur de pu avoir d enfant. Je sais que j ai de la chance car je pouvais pas rêver mieux que ma fille j étais pas prête pendant 3 ans pour le 2 ème et la pour mon mari et moi un petit garçon. Je suis trop trop mal. On en parle à personne autour de nous et les gens qui vous annonce leur grossesse c est juste un mauvais résonné ment dans mon ventre qui saigne.

  36. nananere dit :

    J’ai aussi connu cela au tout début, mais depuis nous avons réussi à avoir deux magnifiques enfants.

    Courage à tout ceux à qui cela arrive.

  37. c’est dure de faire une fausses couche mais bon, il faut faire avec!!
    on dit souvent qu’après la pluie, il y a le beaux temps!
    le pire est passé et l’avenir va être prometteur!!

  38. Aurélie dit :

    J’ai vécu ce traumatisme et je témoigne des mêmes difficultés à le vivre et à en parler. C’est incroyable comment c’est encore très mal compris et perçu par les gens. Pour preuve ce fâcheux commentaire de loriane saumon, juste au dessus.

  39. Un artiste dit :

    Il y a des étapes dans la vie qui sont difficiles. Même en mettant tout les moyens de notre côté, on ne peut pas les éviter. Mais une chose est sur, une fausse couche ne veut pas dire, plus de bébé. C’est arrivé une fois et les 5 prochaines fois ce sera 5 beau bébés.

  40. AbyGaelle dit :

    Bonjour, merci pour ce partage. Je suis sur qu’en lisant ce genre de texte, toutes les femmes feront plus attentions avant – pendant et après la grossesse. Autant faire attention pour éviter le pire.

  41. Samiah dit :

    Bonjour,
    La fausse-couche se relève être un phénomène naturel relativement fréquent. Dans de nombreux cas, l’avortement spontanément survient avant la 12e semaine d’aménorrhée, soit au cours des trois premiers mois de grossesse. En cela, elle est à distinguer de la fausse-couche tardive qui elle ne résulte généralement pas du même processus. Là, la fausse-couche précoce se produit lorsque l’œuf présente une ou plusieurs anomalies chromosomiques qui entravent son développement normal.