Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ?

Quand j’ai commencé à bloguer, le féminisme était quelque chose d’un peu flou pour moi. Ma vision se résumait plus ou moins à la fameuse phrase de Françoise Giroud :

L’égalité entre les hommes et les femmes sera atteinte quand on nommera des femmes incompétentes à des postes importants.

Et puis j’ai découvert Olympe. Elle m’a permis de mettre des mots sur des choses que j’avais du mal à conceptualiser. Elle m’a ouvert les yeux, voire parfois un peu bousculée sur certaines choses. De proche en proche j’ai découvert d’autres femmes qui défendent une autre vision de la société : Sandrine Goldschmidt, Valérie, Mademoiselle S., Isabelle Germain, Gaëlle-Marie Zimmerman alias la Peste, Maïa Mazaurette, et j’en oublie. La diversité des points de vue, des modes d’expression, des sujets, m’a énormément enrichie. Je suis admirative de leur courage car leurs billets ne manquent pas d’attirer une foule de trolls en tous genres qui doivent être bien fatigants à gérer. Cela a donné aussi une nouvelle couleur à mes billets, avec certains plus engagés. Je ne sais pas si ce blog peut être défini comme féministe, et finalement peu importent les étiquettes, mais a minima je le considère comme féministophile.

Tout ça pour dire que quand Olympe m’a proposé de m’envoyer* son livre, j’ai sauté sur l’occasion. A peine déballé, je me le suis enfilé d’une traite ; la fluidité de l’écriture n’est pas au détriment de la richesse et de la rigueur de la démonstration. Les études, les observations, la dissection des mécanismes, tout s’enchaîne de façon parfaitement convaincante. Certes, je ne suis pas très objective, étant déjà convaincue avant même d’avoir ouvert le livre.

Pour reprendre rapidement le propos de l’ouvrage : dès la naissance (voire in utero grâce à l’échographie), nous conditionnons plus ou moins inconsciemment les enfants en fonction de leur sexe, en les façonnant à l’image que nous nous faisons du féminin et du masculin. Biologiquement, hors leurs organes reproducteurs, ils sont pourtant bien plus semblables qu’on ne voudrait le croire. Ainsi, les filles puis les femmes s’orientent préférentiellement vers certains métiers, se sentent responsables de la tenue de l’intérieur ainsi que de l’éducation des enfants et n’osent pas faire autant valoir leurs compétences et leurs réalisations au travail que les hommes. Les différences de comportement qu’on observe entre hommes et femmes sont donc bien plus le fruit d’un conditionnement social que d’un implacable déterminisme biologique. On voit bien que pour changer cela il faudra aller bien plus loin que des lois mal appliquées instaurant un quota de femmes dans certaines instances ou demandant qu’à compétences égales le salaire soit égal.

Personnellement cela me pose souvent des questions au quotidien. Je travaille dans le public (sans être fonctionnaire, ce qui n’est pas de la tarte, mais ce n’est pas le sujet du jour) donc le salaire n’est généralement pas négocié mais calculé sur la base de l’expérience passée à l’aide de grilles : pour un poste équivalent, si des collègues hommes gagnent plus que moi c’est généralement parce qu’ils sont un peu plus âgés. Je constate par contre que tant notre comité de direction que notre conseil scientifique ne comptent qu’une très faible proportion de femmes (et pas aux postes les plus importants). Il m’arrive également d’organiser des colloques, et si on veut espérer une certaine parité dans les intervenants c’est beaucoup plus de travail : les chercheurs les plus en vue sont majoritairement des hommes, idem dans les administrations et les entreprises. Si on n’y prend pas garde, on se retrouve avec un large biais en faveur des hommes (et hélas cela m’est arrivé plus d’une fois). Je ne parle même pas des autres composantes de la « diversité » qui sont à peu près entièrement absentes.

Dans le contexte familial c’est également délicat. J’ai un époux très XXIème siècle, avec qui nous nous sommes réparti les tâches en fonction de nos compétences et affinités respectives (qui sont un certes un peu cliché mais mieux vaut pour tout le monde que je fasse le dîner et qu’il fixe les étagères). Nous avons deux fils : d’un côté cela m’évite de me demander en permanence si je ne traite pas différemment les enfants en fonction de leur sexe, de l’autre cela donne une forte prédominance des voitures, trains, chevaliers et autres dans le stock de jouets familial. Mais la fréquentation de l’école a rapidement donné à Pouss1 (4 ans) des idées très arrêtées sur ce qui est pour les filles et ce qui est pour les garçons. Je trouve qu’il n’est pas évident de trouver l’équilibre entre lutter contre ces clichés et faire de l’enfant un vecteur des convictions parentales à ses dépens. Par exemple je pourrais insister pour que Pouss1 se déguise en princesse pour Mardi Gras mais cela risque d’une part de ne pas du tout lui plaire et d’autre part de lui attirer les railleries des autres enfants. Et même s’il m’en faisait lui-même la demande, devrais-je plutôt l’encourager à assumer sa différence ou le protéger des moqueries des autres ?

Enfin, en étant à peine caricaturale, si moi je travaille avec des hommes, mes enfants sont gardés par des femmes. Evidemment c’est déjà un tel casse-tête de trouver un bon mode de garde et une bonne école à proximité, s’il faut en plus ajouter des critères de parité on ne s’en sort pas. Mais au moins lorsque nous cherchons quelqu’un pour garder les enfants ponctuellement nous ne négligeons pas les garçons et nous avons régulièrement comme baby sitter le fils des voisins (qui a appris à changer une couche à cette occasion) et mes petits frères. Je trouve que d’une part c’est une chance pour les poussins d’être confrontés à des personnalités plus variées et d’autre part je me dis qu’un jour une femme nous remerciera d’avoir un mec pas trop empoté avec les bébés. Et enfin il me semble que c’est la meilleure campagne pour la contraception des ados…

Tout ça pour dire que j’espère que le livre d’Olympe** va supplanter Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus parce qu’il serait temps d’en finir avec ces vieux stéréotypes auto-entretenus. Et si je peux ajouter ma modeste pierre à l’édifice : Mesdames, je vous en conjure, ne dites JAMAIS « J’ai de la chance, mon homme m’aide beaucoup » ou « Ce soir c’est le papa qui fait du baby-sitting ». Les enfants et la maison sont votre responsabilité à tous les deux ; ensuite chaque famille trouve ses propres arrangements pour partager les tâches concrètement mais ce n’est pas à la base le problème de la femme à qui l’homme peut éventuellement faire la grâce d’un coup de main. Et ça ne vous viendrait pas à l’idée de dire que vous faites du baby sitting quand vous vous occupez de vos enfants, c’est donc pareil pour leur père.

 

*Oui parce que si je refuse systématiquement les partenariats commerciaux, c’est par contre avec plaisir que je lis et relaie les livres des ami-e-s (Marjo si tu me lis je ne t’oublie pas !).

**Dans la vraie vie Olympe s’appelle Brigitte Laloupe (ce détail peut vous être utile si vous voulez vous procurer cet excellent opus) mais je n’arrive absolument pas à remplacer Olympe par Brigitte. Et ça tombe plutôt bien.

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247 Responses to “Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ?”

  1. roval38 dit :

    @pétrolleuse, Je ne sais pas justement, mais mon « instinct masculin », qui existe, me dit que vous êtes une timbrée…

  2. doucette dit :

    Voilà, je crois avoir compris ce que voulait dire roval38.
    Supposons une famille avec 1 enfant. Le couple décide de prendre un temps partiel au 4/5 pour garder l’enfant le mercredi.
    2 solutions:
    – le mari prend le temps partiel: celà permettra de réduire les inégalités salariales hommes/femmes
    – la femme prend le temps partiel: celà aggravera les inégalités salariales hommes/femmes
    Qui va prendre le temps partiel?
    Si vous êtes mariée à un gros con, gros revenus, c’est vous…
    Si vous êtes mariée à un gentil compréhensif à revenus équivalents aux vôtres, c’est lui!
    Pigé?

  3. CDLPSF dit :

    Merci @doucette pour ce moment de franche rigolade, qui détend l’atmosphère ! 🙂
    Bravo pour cette imitation plus vraie que nature, la même dialectique (« gros con, gros revenus », « gentil compréhensif »), les idiomatismes (« piger ») et fautes d’orthographe (« celà » au lieu de « cela »), jusque dans le champs du site web rempli du même « toto » !
    La Poule pourrait même nous confirmer si vous avez réussi également à imiter son adresse IP, auquel cas, je vous tirerais mon chapeau ! 😀

  4. pâte à crêpe dit :

    Bon, j’ai l’impression qu’on en est arrivés à un point du débat, entre insultes, raccourcis, mauvaise foi et même usurpation d’identité apparemment, où il serait limite digne que quelqu’un atteigne le point Godwin, non?! :mrgreen:

  5. La bataille sur le principe « A travail égal, salaire égal » est presque gagné, il reste à gérer au niveau des
    entreprises le problème du temps partiel subi et celui de la discrimination pure (6 ou 7%).
    Pour le reste:
    – diplôme de merde, métier de merde, boite de merde, secteur économique de merde: c’est le problème des femmes
    – temps partiel choisi, temps travail domestique: c’est le problème des hommes.

    Si vous avez un diplôme de merde, un métier de merde, une boite de merde, un secteur économique de merde, que vous
    êtes à temps partiel choisi, mariée à un gros con gros revenus qui fait 0% de tâches domestiques, vous allez divorcer: 1 divorce
    pour 2 mariages, demandé à 80% par la femme, en général pour cause de « mésamour »; vous allez vous retrouver
    avec vos enfants (attribués à 90% à la mère) dans
    la précarité ou la pauvreté. Votre gros con d’ex-mari, seul, voit ses chances de suicide augmentées, votre garçon a des
    chances de devenir délinquant ou de se suicider ou de partir en Afganhistan (pères manquants, fils manqués), et votre fille
    des chances de devenir
    vénale et agressive mangeuse d’hommes, vous vous allez connaître la solitude et des fins de mois difficiles.
    Vous allez peut-être vous remarier avec un homme gentil (à l’inverse du premier mari après rectification du tir…),
    rencontré sur le Net, qui va accepter d’entretenir 2 familles: la sienne et la vôtre.
    Mais sachez que la durée moyenne d’un 2ème mariage est inférieure à la durée moyenne de la première union…

    Si vous avez un bon diplôme, un bon métier, une bonne entreprise, un bon créneau économique, que vous partagez un temps
    partiel et les tâches domestiques à 50/50 avec un mari gentil et conciliant, vous allez rester mariées et vous serez
    heureuses longtemps avec une belle carrière. A l’excès si vous avez un homme au foyer, c’est idéal pour votre carrière,
    mais dangereux pour votre couple, car il voudra divorcer pour les mêmes raisons qu’avec le gros con gros revenus, sauf
    si vous n’êtes pas une grosse conne, ce que je suppose… Il partira avec tous les avantages liés à la situation et
    bien sûr avec tous les inconvénients aussi, dépendamment des lois de discrimination positive existantes ou pas en faveur
    des hommes!

    Le seul avantage du divorce par rapport au mariage, c’est que c’est un secteur économique florissant qui fait vivre plein
    de métiers et qui crée beaucoup d’emplois, mais qui coute cher à l’Etat et aux contribuables par l’assistanat et les aides,
    qui coute cher notamment à ceux qui sont mariés (la classe moyenne) (impôt), et aux hommes divorcés (pensions).

    Donc: promotion du mariage, promotion des femmes et prévention du divorce car la famille monoparentale c’est la mort de
    l’humanité (au sens propre comme au sens figuré)…

  6. CDLPSF dit :

    @pâte à crêpe, La Poule me souffle dans l’oreillette que c’est bien également la même adresse IP.
    Donc, je confirme, il va falloir que quelqu’un se dévoue pour conclure… nous sommes visiblement trop policés sur ce blog 🙂 (pour la culture, pour tout le monde : http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Godwin)

  7. pâte à crêpe dit :

    @CDLPSF, tu as raison, j’ose pas… Pourtant ça démange!! Bien trop policés…. 😳 🙂

  8. Zulie dit :

    @On peut rigoler un peu, non?, Attends roval38-alias-On-peut-rigoler-un-peu,-non?, tu as oublié les couples non mariés, soit 50% des couples concevant un enfant si je ne m’abuse. 😆

  9. Vervaine dit :

    @Zulie et roval, doucette, etc…,

    Et les couples homosexuels, dans tout ça ? Il y en a qui ont des enfants, si si… 😉

  10. Mauvais Père dit :

    @roval38, J’ai lu en diagonale toutes vos interventions et je suis surpris par le côté « romantique » que vous voyez à être à la maison.
    Être au foyer n’est pas une fin en soi, ni pour l’homme, ni pour la femme (de mon point de vue). Je me suis retrouvé à récurer les casserole et à changer les couches parce que ma femme a eu une opportunité en province et qu’il n’y avait pas de raisons objectives pour qu’elle n’en profite pas. NOUS avons fait ce choix et on s’en sort plutôt bien.
    Je suis toujours surpris par le nombre de mâles enviant ma situation et encore plus surpris par le fait qu’ils ne se lancent pas malgré le côté enviable d’une vie au foyer.
    @roval38, vous être très surprenant.

  11. Modération dit :

    Commentaire supprimé pour troll

  12. Clair de lune dit :

    Le taux de séparation des concubins est plus élevé que celui des mariés car entre concubinage et mariage, psychologiquement, il n’y a pas le même degré d’engagement sur le long terme (on est ensemble pour voir et non pour la vie); les homos l’ont mieux compris que les hétéros puisqu’ils veulent le mariage, eux, paradoxalement, et ils ont raison… D’autres part les mariés sont mieux protégés par la loi que les concubins. Napoléon disait: « Les concubins ignorent la loi, la loi les ignore! »…

  13. rysy dit :

    @Clair de lune,
    Bonjour, je suis intéressée par les chiffres que tu donnes et tes sources. Merci beaucoup !

  14. Clair de lune dit :

    @rysy, Et le taux de divorce des mariés devant l’Eglise est encore plus bas…

    Rapport Jean Léonetti: http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports_publics/094000484/0000.pdf
    Mémoire Sciences Po Mignot:
    http://osc.sciences-po.fr/equipe/memoire_Master_Mignot.pdf
    INED:
    http://www.ined.fr/fichier/t_telechargement/46693/telechargement_fichier_fr_publi_pdf1_population_et_societes.422.pdf
    Divorces Canada:
    http://thefamilywatch.org/doc/doc-0074-es.pdf
    Livres:
    « Petits arrangements avec l’amour » de Lucy Vincent
    « Homme et fier de l’être » de Yvon Dallaire
    Il y a beaucoup de statistiques sur le Canada et particulièrement le Québec qui ont environ 10 ans « d’avance » sur la France en terme d’évolution de société…
    Il y a peut-être des erreurs sur les URL’s, je rectifierai au cas où!
    Bien lire tous les documents en entier pour récupérer les infos.

  15. @Mauvais Père, Parlons du « double choix » pour changer de la « double journée ». De ce privilège qu’ont les femmes de travailler ou de ne plus travailler si, comme Clotilde Courgette (qui jouait il y a deux films encore la gauchiste chez Ardisson), elles ont la chance de rencontrer leur « prince ». Oserons-nous dire ici que l’homme au foyer est une escroquerie? Quelle femme dans la vraie vie supporterait longtemps ce simili-chômeur dévirilisé? L’homme pour exister aux yeux des femmes doit gagner sa croûte en bossant, à l’extérieur, face aux autres hommes, telle est la loi du DESIR. Gigolo méprisé, au mieux considéré comme animal d’appartement, l’homme-objet n’existe pas. La femme entretenue, elle au contraire, est respectée à la mesure de son entretien, et plus il coûte cher, plus elle impressionne…
    ps: je préfère qu’on dise de moi que je suis un homme plutôt qu’un « mâle »…

  16. CDLPSF dit :

    @Clair de lune, et le taux de divorces devant l’Eglise de mariage homosexuel ? 😉

  17. Anonyme dit :

    @Pince sans rire, ou roval38, ou doucette, ou On-peut-rigoler-un-peu,-non?, ou Je-suis-un-gros-con-mais-je-me-soigne (je te donne des idées pour tes futurs pseudo :mrgreen:, ne me remercie pas ;-)), ENCORE TOI? Mais tu fous rien de tes journées, ma parole? Dis-moi, tu serais pas entretenu par ta femme pour pouvoir ainsi passer tes journées devant ton ordi à raconter des insanités? 😆

    pétrolleuse

  18. rysy dit :

    @Clair de lune, Merci pour tous les liens. Je vais regarder. Pour le Canada, je ne suis pas étonnée je vais souvent voir ce qu’il se passe chez eux quand je cherche des informations.

  19. Clair de Lune dit :

    @CDLPSF, Il est nul!!!

  20. @, Détruire le messager, le rabaisser et le dénigrer afin d’occulter le message, c’est une rhétorique bien connu qui permet d’éviter de débattre sur le fond, surtout quand on n’a rien à y opposer…
    ps: je suis certainement MOINS entretenu que vous…

  21. pétrolleuse dit :

    @Pince sans rire, « dénigrer », « rabaisser », « humilier », on retrouve là tous les éléments de langage que vous et vos doubles n’ont cessé d’employer à longueur de commentaires… Un peu d’imagination, mon vieux, car vous tournez en rond! D’autre part, nous n’avons pas cessé de débattre avec vous – on a bien du mérite, remarquez, et je comprends que vous y reveniez: on n’a jamais dû vous offrir ailleurs une telle tribune – et de vous opposer des arguments que vous refusez d’entendre, car c’est vous qui êtes aveugle et sourd, enfermé à l’intérieur de votre délire de persécution et de votre vision étriquée et aigrie du monde et des rapports humains. Et votre discours, sous ses aspects bien policés, est certainement bien plus insultant et dégradant que nous ne pourrons jamais arriver à l’être à votre égard…

  22. Clair de lune dit :

    Dans le document:

    http://osc.sciences-po.fr/equipe/memoire_Master_Mignot.pdf

    vous avez 2 chapîtres très intéressants sur les ruptures de couple:

    Taux de rupture suivant:
    – les statut et calendrier matrimoniaux du couple (union libre, mariage, moins de 10 ans, plus de 10 ans, etc…) (page 69):

    « Bref, ce test empirique constitue une validation de la prédiction de la théorie du choix rationnel selon laquelle, toutes choses égales par ailleurs, les couples devraient rompre plus fréquemment s’ils ne sont pas mariés ou – s’ils sont mariés – s’ils se sont mariés après avoir cohabité ensemble pendant moins de temps. »

    – l’appariement des conjoints selon leurs positions socioprofessionnelles (page 60):

    « Bref, ce test empirique constitue une validation convaincante des prédictions de la théorie du choix rationnel à propos de l’effet sur la probabilité de rupture de l’appariement des conjoints selon leurs positions socioprofessionnelles. »
    Il apparait clairement d’après cette étude et d’après le tableau page 64 que plus la femme a un revenu élevé par rapport à l’homme, plus la probabilité de rupture de la relation est forte.
    C’est à dire que, autant la probabilité de rupture d’un couple homme actif + femme au foyer est faible, autant la probabilité de rupture d’un couple homme au foyer + femme active est élevée. Ceci est une constatation sociologique.
    Quelle en est la raison??
    Je cherche…

  23. @pétrolleuse, après le tutoiement, le vouvoiement? C’est bien, on progresse dans les rapports humains, bravo!

    Homme rose ou macho?
    Les féministes sont confrontées à un dilemme: elles veulent changer les hommes pour qu’ils se rapprochent de leur idéal masculin, mais elles ne sont pas excitées par ce nouvel homme qu’elles découvrent. Les statistiques démontrent que les femmes n’aiment pas et n’entretiennent pas de relations amoureuses, et même amicales, avec des hommes moins instruits qu’elles, qui gagnent moins d’argent qu’elles et qui ont moins de pouvoir qu’elles. C’est Anne Sinclair qui disait lors d’une entrevue: « Les hommes puissants et influents sont un aphrodisiaque pour les femmes ». Ce disant, elle ne faisait que confirmer ce qu’Henry Kissinger avait déjà dit, vingt-cinq ans plus tôt, sur la valeur aphrodisiaque du pouvoir.

    L’homme, aussi, est confronté à un dilemme: croyant se libérer en suivant les diktats du mouvement féministe, il en arrive maintenant à « réagir » à la femme et à se soumettre à elle afin de la garder (sinon pas de baise et/ou divorce…): il n' »agit » plus comme l’homme décrit précédemment; il agit comme il croit qu’il devrait agir pour lui faire plaisir. En réagissant ainsi, la femme continue d’être la mère nourricière et l’homme d’être le bon petit garçon obéissant.
    Or, les femmes ne font pas l’amour avec leurs enfants. Elles recherchent des hommes, des « vrais ».

    L’homme qui veut réellement se libérer et avoir du plaisir dans ses relations avec la femme doit cesser d’essayer de
    répondre aux attentes des femmes, car celles-ci voudraient continuer de profiter des avantages de l’homme traditionnel (protection, puissance, support…) et du nouvel homme (sensuel, sensible, romantique, émotif, vulnérable). Elles nous demandent en fait d’être des doubles surhommes, ce que nous ne sommes évidemment pas et ne serons jamais. L’homme qui veut se libérer et avoir du plaisir avec les femmes devra le faire en partant de lui-même et des autres hommes, et non des attentes féministes.

    Pour y arriver, l’homme devra se révolter contre les étiquettes d’intimidation sexistes des femmes: macho, misogyne, phallocrate, éjaculateur précoce, dominateur, violent, violeur potentiel… Se révolter non pas en traitant à son tour la femme d’hystérique, misandre, vaginocrate, retardée, soumise, passive, mère poule, castratrice, pétroleuse… mais en prenant conscience que l’homme et la femme sont différents, en intégrant ces différences dans sa vie quotidienne et en se rappelant
    que ce sont ces différences qui attirent sa compagne. Comprendre ces différences, apprendre ces différences et exploiter ces différences pour son propre bonheur et celui de celles qui le voudront bien, et pour le bien-être de ses enfants.

    Il nous faut éviter à tout prix de régresser dans nos rôles traditionnels sécurisants, mais aussi de tomber dans le piège de la soumission à la conception que les femmes ont du nouvel homme. L’émergence de ce nouvel homme ne peut se faire qu’à partir de nous et qu’entre nous. Et les femmes devront tenir compte de ce que nous deviendrons, s’y adapter ou… apprendre à vivre seules, comme c’est le cas de 35% (sinon plus) de leurs consoeurs…

    Alors, femme entretenue, ou pas, Pétrolleuse?? 😉

  24. Clair de lune dit :

    Je vous transmets un lien vers une thèse de doctorat très intéressante sur les revenus des médecins généralistes en France.
    Pour voir les différences entre hommes et femmes, recherchez
    le motif « femmes ». Il s’avère qu’il y a entre 15 et 25% de différences de revenus entre médecins hommes et médecins femmes car celles-ci travaillent moins de jours que les hommes et qu’elles ont moins de patients par jour.
    La raison: c’est essentiellement leur préférence.
    Donc, dans un secteur d’activité sans patron et sans contraintes extérieures où seul le travail paie, les femmes préfèrent travailler moins pour gagner moins…
    C’est leur choix, et elles ne demandent pas à gagner autant que leurs
    collègues masculins.
    Dans le monde salarié, sur les 27% d’écart entre hommes et femmes,
    à combien estimez vous la part de la préférence des femmes?

    http://hal.inria.fr/docs/00/35/17/94/PDF/these_samson.pdf

  25. Clair de lune dit :

    Un lien encore très intéressant sur le temps de travail à temps complet des salariés:

    http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1066

    « Durée du travail professionnel plus faible pour les femmes:
    la durée annuelle moyenne du travail des femmes est nettement inférieure à celle des hommes et ce, pour toutes les catégories socioprofessionnelles. L’écart le plus grand concerne les cadres avec une différence de 230 heures, contre seulement 140 heures pour les professions intermédiaires, 110 heures pour les ouvrières et 100 heures pour les employées. Plusieurs raisons expliquent ces différences : les femmes prennent davantage en charge les tâches domestiques et familiales, ce qui allonge leur « temps privé » au détriment de leur « temps professionnel ». Elles occupent aussi moins souvent des postes à responsabilités et de ce fait, travaillent moins longtemps. »
    La conclusion:
    il faut que les femmes travaillent un peu plus et les hommes un peu moins, ce qui est en phase avec le slogan « Travailler plus pour gagner plus », malheureusement… (Ce n’est pas votre mari qu’il faut faire travailler, mais vous!)

  26. Vervaine dit :

    @Pince sans rire, je ne suis pas du tout d’accord ! « Quelle femme dans la vraie vie supporterait longtemps ce simili-chômeur dévirilisé? L’homme pour exister aux yeux des femmes doit gagner sa croûte en bossant, à l’extérieur, face aux autres hommes, telle est la loi du DESIR. »
    C’est une vision complétement étriquée de la société ! Peut-être est-ce une constatation, en tout cas, ce n’est pas ma vision des choses, ni celle de beaucoup de lectrices de ce blog. Sans doute sera-ce différent sur d’autres que je ne nommerai pas.
    Non, l’homme n’est pas obligé de travailler pour être reconnu. Si tu as lu le Coran, oui, il y est écrit, en résumé, que l’homme doit subvenir aux besoins de sa famille. Mais on a un peu évolué depuis le temps… Pas partout, certes, mais tout de même. Et en tout cas, c’est une autre vision que je veux prôner et donner à mes enfants.

  27. Vervaine dit :

    @Pince sans rire, « La femme entretenue, elle au contraire, est respectée à la mesure de son entretien, et plus il coûte cher, plus elle impressionne… »
    Impressionne, peut-être, masi respectée, alors là… ❓ 😕
    On n’est plus au XIXème siècle !!!

    Je ne veux pas focaliser sur mon cas perso, mais c’est plutôt moi qui entretient le ménage pour l’instant… Et ce n’est pas ça qui me donne envie de divorcer.
    Si je gagnais assez pour faire vivre toute ma famille, je veux bien que mon mari arrête de bosser. Mais ce n’est pas encore le cas !

  28. Vervaine dit :

    @Clair de lune, mais c’est justement LA question ! Pourquoi les femmes travaillent moins? Parce que, en grande partie, elles décident de moins travailler pour s’occuper des enfants ou de la maison ou avoir du temps libre…
    Si les hommes s’occupaient vraiment à égalité des tâches ménagères, cela pourrait peut-être évoluer…

  29. Clair de lune dit :

    @Vervaine, Vous êtes sur la voie , creusez un peu plus… (Le « elles décident de… ou avoir du temps libre… » est assez révélateur et assez paradoxal pour qui veut gagner sa vie comme les hommes!!…)

  30. Vervaine dit :

    @Clair de lune, euh merci, mais je cherche MA voie, pas celle que quelqu’un souhaite m’imposer ou que vous semblez détenir!

    Ce blog me plait d’ailleurs car j’y trouve de quoi réfléchir et me donner les moyens de penser et non pas d’imposer des idées ou des solutions toutes faites.

    Je ne suis en l’occurrence pas du tout d’accord avec votre « les femme veulent, imposent etc… et « les hommes obéissent… » ou bien le contraire. C’est une vision un peu manichéenne : soit la femme est soumise et bien gentille et se plient aux désirs de l’homme, soit c’est l’homme qui à cette attitude envers la femme. N’y a t-il pas aussi des situations où les deux décident, en fonction de tous les paramètres possibles de la société, entre ceux qui sont imposé et ceux sur lesquels on peut influer?
    Le monde ne se résume pas à des études statistiques, et en tous les cas, les stats reflètent une situation mais ne l’expliquent pas et la guident encore moins.

  31. @Vervaine, Vous êtes l’exception qui confirme la rêgle, bravo!

  32. Clair de lune dit :

    Au niveau de l’octroi d’un salaire, un employeur rémunère son employé pour le travail fourni dans son activité professionnelle. Que l’homme soit célibataire avec deux enfants, et doive donc laver beaucoup de chaussettes chaque semaine, cela ne change rien à l’affaire.
    Si l’homme est en couple et que la femme consacre plus de temps aux tâches ménagères, c’est un problème privé. Ca les regarde tous les deux, mais le patron n’a pas à tenir compte d’une dimension (la vie privée) qu’il ne connaît pas.

    Une personne très narcissique, homme ou femme, aura tendance à réclamer plus au moment de signer son contrat. Il est possible que les femmes se défendent moins bien au moment de négocier leur salaire.
    Par contre, il me parait illusoire de compter sur les recruteurs pour corriger le tir si la personne se sous-estime.
    Lorsque les producteurs de lait se font arnaquer par les distributeurs, ils n’attendent pas que ces derniers aient une
    révélation. Ils mènent des actions pour obtenir une meilleure répartition des bénéfices.
    Dans une économie de marché, chacun est responsable de ses négociations. Les femmes sont adultes, elles ont le droit de
    vote, elles sont égales. Il leur appartient de se renseigner sur la valeur du travail qu’elles fournissent et d’aller réclamer plus si elles estiment qu’elles se font gruger, voire de quitter leur employeur si nécessaire.
    Je crois que c’est un problème de personne avant tout. Certaines femmes ont peut-être intérêt à se réunir pour peser plus
    sur leur interlocuteur, dans le cadre d’une entreprise par exemple. Mais cela n’a pas de sens d’essayer d’élargir plus et d’en faire un problème de société.
    Avoir un travail intéressant et un bon salaire n’est pas un droit. Cela se mérite, éventuellement. Parfois c’est la chance ou l’héritage qui permettent d’en bénéficier. Mais il y a des millions d’hommes qui exercent des métiers peu valorisants et peu rémunérés.
    On ne peut pas mettre ça sur le même plan que le droit de vote.

    « Il reste que même si l’on tient compte du niveau de diplômes, de l’ancienneté, de l’expérience professionnelle, du type de
    contrat de travail, du temps partiel, du secteur d’activité, de la taille de l’entreprise…, il reste une «zone grise»
    inexpliquée, correspondant à une différence de salaire d’environ 6/7%. »

    La liste n’est pas exhaustive, il y a beaucoup d’autres paramètres qui peuvent combler cet écart, comme les goûts personnels, l’intelligence, la soif de statut et par conséquent l’esprit de compétition. C’est assez normal que des personnes très motivées grimpent plus vite. Or les hommes sont plus assoiffés de statut. Une femme narcissique, qui a l’esprit de compétition, a deux possibilités pour concilier sa carrière et sa famille.
    Elle peut se trouver un père « féminin », qui ne s’intéresse pas trop à sa carrière ou mène une activité artistique qui lui permet de s’occuper d’enfants en parallèle. On obtient une inversion des rôles traditionnels grâce aux spécificités des personnalités des deux parents.
    Soit le couple gagne rapidement de quoi se payer du personnel domestique, une nounou sénégalaise par exemple. Ca permet aux deux parents de s’investir dans leur carrière en sous-traitant les tâches les plus ingrates. On passe d’une problématique de sexes à une problématique de classes sociales. Si la nounou qui vous aide à élever les 5
    enfants et fait votre ménage a en plus elle même deux enfants, elle passe sa vie à ça et ses perspectives d’évolution sociale sont faibles. Et bien sûr, la nounou sera une femme exploitée, qui sera moins bien payée qu’un homme… Et ainsi de suite !

  33. Clair de lune dit :

    @Vervaine, Quelles solutions préconisez vous pour réduire les inégalités salariales entre hommes et femmes?

  34. Arthur Schopenhauer (philosophe allemand
    1788-1860, père du pessimisme moderne) :
    « L’homme s’efforce en toute chose de dominer
    directement soit par l’intelligence, soit par la
    force; la femme au contraire, est toujours et partout
    réduite à une domination absolument indirecte,
    c’est à dire qu’elle n’a de pouvoir que par (sur)
    l’homme, et c’est en lui seul qu’elle exerce une
    influence immédiate. En conséquence, la nature
    porte les femmes à chercher en toutes choses un
    moyen de conquérir l’homme, et l’intérêt qu’elles
    semblent prendre aux choses extérieures est toujours
    une feinte, un détour, c’est à dire pure
    coquetterie et pure singerie ».
    La tendance du XXIème siècle c’est de jeter le mari et le père (tout en le contraignant financièrement) puis de se tourner vers l’Etat-providence: l’assistanat plutôt que le travail…

  35. […] lire également l'interview de Brigitte Laloupe sur le blog Mode(s) d'emploi et le billet rédigé par La Poule Pondeuse.   Tweeter Article suivant […]

  36. Clair de lune dit :

    J’ai trouvé un article sur le Net qui résume très bien tout ce que j’ai pu dire précédemment sur ce blog, et écrit… par une femme!

    http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/societe/221136097/egalite-hommes-femmes-moque-t-on

    Je me sens tout d’un coup un peu moins seul face à la pensée unique et au conscensus mou…

  37. Entretien avec Alain Soral: l’escroquerie féministe.

    A.F. Aujourd’hui, les nombreuses associations au service du « droit des femmes » s’appuient tantôt sur le discours social-démocrate dominant tantôt sur un discours radical libertaire. Le féminisme est-il un communautarisme comme un autre ? La femme n’est-elle pas plutôt en voie de devenir l’emblème de la victime, la quintessence de l’opprimé ?

    Alain Soral. « La femme » présentée comme telle dans le champ social est, politiquement, un communautarisme victimaire puisque cette catégorisation biologico-psychologique occulte une réalité où “des femmes” peuvent oppresser d’autres êtres par le biais des rapports économiques. Ainsi, faire d’une bonne bourgeoise la victime à priori d’un pauvre sous-prolétaire, ou d’une cadre supérieure la camarade de la caissière, sont une évidente même escroquerie : celle qui consiste à sortir du politique les rapports socio-économiques qui le constituent le plus sérieusement… C’est cette vision “pré-politique” qui constitue l’essence du communautarisme victimaire, qu’il soit féministe, gay, juif, black… Et le gros problème de cette vision, c’est qu’elle ne connaît plus que des victimes, qu’elle institue “l’héritage victimaire”, et ne conçoit plus l’échange qu’en terme de réparations… Le féminisme, comme tout communautarisme victimaire, devient du coup un “essentialisme de la rente” qui tend très vite à l’escroquerie, et qui vient in fine parasiter la sérieuse “question des femmes” dans le politique…
    Une question qui tourne inéluctablement autour de la gestion sociale de la maternité et du maternage ( statut de la femme au foyer, crèches, aides, avortement…), soit la question de la maternité que les féministes, dans une sorte de délire, tendent à voir comme une injustice sociale alors qu’elle est un fait biologique que le politique doit effectivement gérer !
    En fait si la féministe veut se voir comme “opprimée radicale”, il faut alors qu’elle admette qu’elle est d’abord opprimée par son corps, et que pour être libre au sens où elle l’entend, elle doit alors cesser d’être une femme ! Nous touchons là au coeur du féminisme comme “haine non sue de la femme-corps et de son statut biologico-organique”…

    A.F. Autrement dit, le leurre du féminisme est double. D’une part, la femme est pétrifiée dans son rôle de victime (et vous montrez bien que cela non seulement conduit mais procède de l’aberration du « carcan biologique ») : la dialectique historique est refoulée, au profit du concept idéal de « guerre des sexes ». D’autre part, le féminisme fait valoir une conception partielle du politique. Finalement, le féminisme consacre aussi l’effacement du logico-politique, du moins sa réduction à une logique de gestion du social. La femme est-elle incapable de s’inscrire dans le politique autrement qu’en l’amputant de sa dimension essentielle ? Plus abruptement : la femme est-elle inapte au politique ?

    Alain Soral. J’ai mis le doigt, dans mon livre Vers la féminisation ? sur cette tendance, chez la femme moyenne, à réduire le politique au psychologique (rapport à l’autre souvent modélisé sur le rapport au père et au mari plutôt qu’au patron ou au collègue), une “réduction psychologiste” que j’explique par l’œdipe, différent chez la femme, et ne comprenant pas ce “meurtre du père” qui permet de passer du familial affectif à l’extra-familial régit par le travail : de la séduction aux rapports de production… J’y démontre aussi, ensuite, que c’est parce que le féminisme est une dépolitisation du politique, que le pouvoir politique a toujours fait la part belle au féminisme. Le féminisme se révélant, en fait, « l’idiote utile » du pouvoir économique et du libéralisme, avec la “cause des femmes” comme propagande stakhanoviste ! Pour se convaincre de la véracité de ma thèse, il suffit de regarder l’histoire de ces cinquante dernières années et de lire le magazine Elle !

    A.F. C’est un des grands mérites de votre essai de souligner que, dans la structure psychique féminine, la question du « choix d’objet » a une portée sociale évidente. Commentant Freud, qui soulignait l’absence, chez la petite fille, de ce commerce avec l’interdit qu’est le meurtre symbolique du père, un psychanalyste écrivait : l’homme est dans la tragédie, la femme est dans le drame. Ce drame, Freud le voyait surtout dans le fait que la femme est vouée à jouer son être dans son devenir, à être actrice de son identité. L’activisme féministe lui donne raison. Les féministes ont fait de la sentence « on ne naît pas femme, on le devient » le credo d’une libération ! On connaît la relecture de Freud qu’a fait un penseur marxiste comme Marcuse. Tout se passe comme si, dans la seconde moitié du siècle, la différence sexuelle, cette asymétrie fondamentale et fondatrice, était devenue impensable. Finalement, l’utopie féministe ne se réalise-t-elle pas dans une indifférenciation, dans la condamnation radicale de ce qui fait le sel de l’Histoire ?

    Alain Soral. On est surtout dans la confusion égalité (sociale), identité (ontologique). Ce qui ne peut conduire qu’à des absurdités. Absurdités sur le plan du logos et, ce qui est plus grave, incapacité sur le plan politique. Avec pour corollaire, une remontée légitime de la misogynie. Comme je l’écris en conclusion de Vers la féminisation ? : “ni le corps ni l’œdipe ne sont des démocraties” et ce quel que soit notre désir d’égalité sociale entre les hommes et les femmes…

    A.F. Ce désir d’égalité agit aussi sur le plan du langage, qu’on expurge peu à peu : on féminise les fonctions, on préfère parler de « genre » plutôt que d’ « identité » ou de « sexe ». Ce combat pour l’égalité prend une dimension nettement symbolique. Prenons par exemple le débat sur le voile, qui a été l’occasion d’interroger non seulement la laïcité mais aussi la condition féminine. Le féminisme se trouve face à une alternative : accepter le voile au titre de « particularisme culturel » – et accepter d’une certaine façon que le féminisme soit un particularisme occidental – ou donner le primat à l’universalité et condamner le voile comme symbole d’asservissement. Vous avez dit, à ce sujet : « Je préfère le voile au string ».

    Alain Soral. Le fond du débat, et le problème du féminisme, c’est la négation de la femme comme corps et la négation d’une certaine unité corps-esprit. L’enjeu, au-delà du symbolique, étant la standardisation dans un but d’optimisation économico-marchande : mise au pas des femmes dans le processus de production et mise au pas des hommes dans le processus de consommation. Dans les faits il y a absolu refus de la “différence” et apologie systématique du “modèle unique” sous-segmenté ! Sur la question du voile, l’approche juste doit obéir à la même dialectique : le voile “français” ne peut pas se réduire à un retour à la tradition, surtout quand on réalise que ce voile est peu porté dans le Maghreb des années 60-80. Le voile est justement le refus de cette standardisation marchande par une frange de la population immigrée, jeune et plutôt cultivée, qui peut encore mesurer la perte de dignité que représente le passage du patriarcat de la production à notre néo-matriarcat de la consommation. C’est en ce sens que je peux déclarer, sans aucune arrière pensée religieuse ou réactionnaire, que je préfère le voile au string… comme moindre aliénation !

    A.F. La « femme libérée » serait-elle devenue définitivement inabordable ?

    Alain Soral. L’occidentale libérée… de quoi ? De certains impératifs de la nature pour se soumettre au diktat de la “consommation transgressive” ? C’est cette occidentale là, lectrice de Elle, arrogante, idiote et forcément névrosée, que j’appelle la pétasse. Une pétasse effectivement inabordable, mais pas seulement dans le sens marchand de “trop chère pour toi” où elle l’entend. Inabordable parce que de plus en plus sans mystère, sans charme et sans grâce. De plus en plus inabordée en somme et de plus en plus seule !

    Propos recueillis par Axelle Felgine.
    Alain Soral est essayiste, sociologue, cinéaste.
    Il a publié, entre autres, « Sociologie du dragueur » (2004), « Misères du désir » (2003), « Vers la féminisation ? » (1999) aux Editions Blanche. Son prochain livre sortira le 6 avril 2006.
    Cet entretien a paru dans l’ouvrage collectif Femme publié aux Editions Hermaphrodite (2005).

  38. Clair de lune dit :

    Egalité hommes-femmes : de qui se moque-t-on ?

    En tant que femme à la tête d’un institut, mariée et maman, je me sens plutôt dans mon droit de m’exprimer sur
    la question de l’égalité salariale entre hommes et femmes. Sauf que dès que j’ouvre la bouche, mes interlocuteurs veulent
    me faire taire en ce que mon discours ne serait pas celui qu’on attend justement d’une femme.

    En effet, la femme moderne du 21ème siècle est censée se
    plaindre d’être moins bien payée que ses collègues masculins, d’assumer plus de 80% du travail domestique et de s’occuper
    beaucoup plus des enfants que les pères. La ministre des solidarités Roselyne Bachelot, a d’ailleurs bien entendu le cri
    des femmes, en ouvrant ce mardi 28 juin une conférence sur une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie
    familiale.

    Comme il n’est pas facile de contrôler ce qui se passe dans les foyers, il est devenu de bon ton de s’attaquer aux
    supposées inégalités salariales entre hommes et femmes et de menacer, par exemple, les entreprises de plus de 50 salariés
    non couvertes par un accord, ou à défaut, par un plan relatif à l’égalité professionnelle, d’une pénalité financière
    pouvant aller jusqu’à 1% de la masse salariale.

    En soulevant la question de la discrimination de la femme au travail, le risque est de faire des mécontents mais cela
    n’invalide pas pour autant les faits. Si discrimination il y a, elle est beaucoup plus faible qu’on ne l’imagine et surtout
    les écarts de salaire entre homme et femme peuvent en grande partie s’expliquer par des performances moyennes au travail
    plus faibles chez les femmes que chez les hommes.

    Pour preuve, ces rémunérations plus faibles se constatent tout particulièrement chez les femmes dirigeantes qui n’ont
    d’autre employeur qu’elles-mêmes. Pas possible dans leur cas de penser qu’elles seraient les victimes de préjugés sexistes
    d’employeurs qui sous-évalueraient leur salaire.

    Comme le mentionne le statisticien Cyrille Godonou, « d’une part, à fonction ou secteur équivalent, [les femmes] gagnent
    moins que leurs homologues masculins et d’autre part, elles sont relativement plus nombreuses dans les fonctions et dans
    les secteurs les moins rémunérateurs. […]Si on élimine les effets de secteur d’activité, de taille, de forme juridique et
    d’âge, le salaire des dirigeantes reste de 20 % inférieur à celui des dirigeants et cet écart est plus fort que pour
    l’ensemble des salariés (12 %). » (1) (Le Post, 5/04/2011).

    A cela, deux raisons principales. La première tient au fait que les femmes travaillent moins d’heures par semaine
    (-8.9% pour les femmes selon l’Insee) et la seconde au fait que la productivité horaire semble aussi plus importante chez
    les hommes que chez les femmes. Les hommes médecins réaliseraient, par exemple, plus d’actes à la journée que les femmes.

    Les femmes ne sont-elles pas moins disponibles que les hommes au travail parce qu’elles doivent justement assumer une part
    plus grande des charges familiales ? C’est bien entendu une partie de l’explication, mais ne perdons pas de vue que c’est
    souvent le fruit d’un choix. Nombreuses sont les femmes qui comme moi ne voudraient pour rien au monde rater le bain de
    bébé, les contes du bambin et les devoirs scolaires du préado qui manque décidément de concentration.

    L’écart salarial entre hommes et femmes est un fait. Il s’explique en grande partie par des facteurs objectifs : heures
    supplémentaires, temps partiel, secteur d’activité, niveau de responsabilité, niveau de qualification, ancienneté etc. A
    facteurs identiques, d’autres éléments entrent en compte comme la durée hebdomadaire au travail et la productivité horaire.
    Si discrimination, il y a, elle semble très faible. Avant de faire passer les femmes pour des victimes et les employeurs
    pour des bourreaux, rappelons-nous que les femmes viennent de Vénus et les hommes de Mars et que nous n’accordons pas
    nécessairement de l’importance aux mêmes choses.

    D’ailleurs, à ce compte-là, ne faudrait-il pas ériger les hommes en victimes des femmes du fait que les hommes ont deux
    fois plus de chances d’être accidentés du travail que les femmes(2)? Et, qu’entre 2007 et 2008, plus de 90% des morts au
    travail étaient masculins?

    Chercher à gommer systématiquement les différences entre hommes et femmes et vouloir éluder les raisons objectives de
    certains phénomènes (comme les différences de salaire) mènent à une impasse. Les politiques de lutte contre la
    discrimination salariale – loin d’offrir des solutions constructives – nient la diversité des situations et crée une lutte
    entre homme et femme, là où elle n’a pas de raison d’être.

    Cécile Philippe, Institut économique Molinari

    (1) http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip951.pdf

    (2) Accidents, accidentés et organisation du travail », mai 2002

  39. Anonyme dit :

    « En tant que femme […] mariée et maman ». C’est ça, ouais ! Avec une grosse moustache et du poil aux pattes alors 😆 (remarque, ça correspond aussi à certaines nanas, faut pas être sexiste…)… On t’a reconnu, Ducon! T’en n’as pas marre de jouer le blaireau de service ? Et en même temps, tu me ferais presque de la peine : être obligé de s’inventer de multiples pseudos pour continuer à se faire la conversation, c’est pathétique, non 🙄 ? Attention mon gars, la schizophrénie te guette…

  40. Opale dit :

    @, c’est vrai qu’on dirait du « Ducon » 😆 😆 😆 , si c’est le cas, en effet, t’as raison, c’est un gros schizo ❗

  41. Différentes structures nous mette à disposition des intervenantes diplômés pour nous dépanner sur notre ménage à domicile.

  42. Cyrille dit :

    Bonjour à tous,

    Je vous confirme que l’article intitulé « Egalité hommes-femmes : de qui se moque-t-on ? » a bien été écrit par Cécile Philippe, directrice de l’institut Molinari. On peut trouver l’article sur le site de l’institut Molinari :

    http://www.institutmolinari.org/egalite-homme-femmes-de-qui-se,1165.html

    Vous trouvez la photo et l’adresse courriel de Cécile Philippe sous le lien ci-dessous :
    http://www.institutmolinari.org/cecile-philippe,004.html

    Par ailleurs l’article de Cécile Philippe reprend des éléments d’analyse d’un autre article, qui fait le tour de l’ensemble des questions se posant en matière d’inégalités salariales hommes-femmes. Vous y trouverez les réponses à vos questions. Il s’agit d’un article intitulé le mythe de l’écart salarial hommes-femmes de plus de 20% à travail égal.

    Il existe une version courte de cet article :
    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/le-mythe-de-l-ecart-salarial-91313

    Et une version longue, très complète et très détaillée :

    http://cyrille.godonou.free.fr/Questions%20sociales/Le%20mythe%20de%20l%20ecart%20salarial%20%C3%A0%20travail%20egal.htm

  43. Cyrille dit :

    L’INSEE pose une question intéressante à laquelle il répond : « Comment les hommes font-ils face aux tâches ménagères lorsqu’ils vivent seuls, puisqu’il faut bien manger, s’habiller, nettoyer, etc. ? Le temps consacré aux activités strictement ménagères (cuisine, ménage, courses, linge, etc.) par les hommes seuls représente environ deux tiers du temps consacré à ces mêmes tâches par les femmes seules. »

    http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip675.pdf

    Nous apprenons ainsi que les hommes seuls consacrent 2/3 du temps des femmes seules, aux tâches ménagères. 66 %, voilà qui est proche des 57 % lorsqu’ils sont en couple avec une femme à temps plein (42 % pour l’ensemble comprenant les femmes inactives et à temps partiel). Le sexisme invoqué perd de sa force puisqu’il s’agit en fait de préférences non paritaires quant aux activités ménagères.

    75 % à 80 % des néerlandaises sont à temps partiel et que 78 % d’entre elles seraient satisfaites de la répartition des tâches avec leur conjoint selon Marike Stellinga dans De mythe van het glazen plafond (Le mythe du plafond de verre).

  44. Cyrille dit :

    Part de temps partiel en 2010 :
    Femmes : 6,7
    Hommes : 30,1
    Dont (1) Taux de sous-emploi (temps partiel subi parmi l’emploi total) en 2010 :
    Femmes : 8,8
    Hommes : 3,3
    Dont (1) Part de temps partiel choisi (parmi l’emploi total) en 2010 :
    Femmes : 21,3
    Hommes : 3,4
    Dont (2) Part de temps partiel familial et domestique (parmi l’emploi total) en 2010 :
    Femmes : 10,5
    Dont (2) Part de temps partiel confort (parmi l’emploi total) :
    Femmes : 10,8

  45. Cyrille dit :

    Temps partiel selon le sexe et la composition familiale en 2010

    Personnes seules (effectif)

    1 604 Femmes

    2 076 Hommes

    3 679 Ensemble

    dont (en %) :

        – à temps complet

    79,8 Femmes

    91,3 Hommes

    86,3 Ensemble

        – à temps partiel

    20,2 Femmes

    8,7 Hommes

    13,7 Ensemble

    Familles monoparentales (effectif)

    1 320 Femmes

    611 Hommes

    1 932 Ensemble

    dont (en %) :

        – à temps complet

    71,7 Femmes

    88,2 Hommes

    76,9 Ensemble

        – à temps partiel

    28,3 Femmes

    11,8 Hommes

    23,1 Ensemble

    Couple sans enfant (effectif)

    2 922 Femmes

    2 969 Hommes

    5 891 Ensemble

    dont (en %) :

        – à temps complet

    74,1 Femmes

    92,2 Hommes

    83,2 Ensemble

        – à temps partiel

    25,9 Femmes

    7,8 Hommes

    16,8 Ensemble

    Couple avec enfant(s) (effectif)

    6 000 Femmes

    7 424 Hommes

    13 424 Ensemble

    dont (en %) :

        – à temps complet

    64,7 Femmes

    94,8 Hommes

    81,4 Ensemble

        – à temps partiel

    35,3 Femmes

    5,2 Hommes

    18,6 Ensemble

    Dans tous les cas de figure, la part de temps partiel est plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Qu’elles aient des enfants ou non, qu’elles soient en couple ou non, rien n’y fait. Cela signifie que le fait d’avoir des enfants ou d’être en couple ne suffit pas à expliquer entièrement l’écart de temps partiel hommes-femmes.

    Les statistiques suisses plus détaillées (tranche d’âge des enfants, nombre d’enfants) confirment ces conclusions. Quel que soit le nombre d’enfants, quel que soit l’âge des enfants, les femmes seules consacrent plus de temps que les hommes seuls à leur vie familiale et domestique.

    http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=le%20m%C3%A9nage%20pour%20lieu%20de%20travail%3A%20le%20temps%20consacr%C3%A9%20au%20travail%20domestique%20et%20familial%20et%20son%20estimation%20mon%C3%A9taire&source=web&cd=2&ved=0CC8QFjAB&url=http%3A%2F%2Fwww.bfs.admin.ch%2Fbfs%2Fportal%2Ffr%2Findex%2Fthemen%2F20%2F22%2Fpubl.Document.78556.pdf&ei=f9lUT8K6C8-G0QGu6IDiDQ&usg=AFQjCNEy_af0bHdHydF3JJtrrPbQNHztbQ&cad=rja