Cette semaine place aux zèbres et à Suzie et Fleur, les poules à rayures, qui viennent nous parler de leurs enfants différents. Un grand merci à elles de s’être lancées dans cet exercice à quatre mains avec tout le sérieux qu’on leur connaît !
Mais un zèbre, c’est quoi ?
Je n’habite pas dans un zoo (quoique, parfois, avec trois enfants, ça y ressemble un peu). Non, le zèbre, c’est mon fils aîné. Ce n’est pas un petit mot doux, c’est juste le nom donné par Jeanne Siaud-Facchin, psychologue, aux enfants surdoués. Ça y est le grand mot est lâché. J’entends déjà certains commentaires : « Encore une qui se la pète avec son môme ! » Et bien, non, je ne me la pète pas justement parce qu’un zèbre est un animal difficile à domestiquer. Un zèbre ressemble beaucoup à son cousin le cheval, mais au milieu d’un troupeau équin, il se remarque pas mal avec son pyjama à rayures. Les clichés et les tabous sont légion en ce qui concerne les petits surdoués et l’ignorance et les remarques font souffrir parents et enfants. Chaque enfant est différent de son voisin et c’est pareil pour les zèbres dont aucun n’a exactement les mêmes rayures que son congénère. Pourtant, ils ont beaucoup de points communs dont nous parlerons plus bas.
Voici en parallèle les histoires du Zèbre et de Puce1, racontées par leurs mères Suzie et Fleur.
La petite enfance
Le Zèbre était un bébé très sage et très sérieux. Il passait son temps à observer d’un œil scrutateur son entourage. A sept mois, il a prononcé ses premiers mots, les mêmes que les autres bébés : Papa, Maman, merci, au revoir, coucou, etc. Puis à 10 mois, il savait nommer chat, chien, fleur… et ensuite il n’a fait que progresser jusqu’à dire à 2 ans à l’heure du petit déjeuner : « Dis maman, les mamans porcs-épics, ça met des bébés de combien de kilos au monde ? ». A 3 ans, alors qu’on lui attachait ses chaussures pour aller en petite section : « Hein maman, l’univers ça a commencé par une grosse explosion qu’on appelle le big bang… » Et hier soir à table, alors qu’aujourd’hui il a 8 ans, en réponse à son frère de 6 ans qui se demandait comment dormaient les tricératops : « Tous les grands herbivores dorment debout, même le cheval et la vache. Ce qui est curieux c’est que l’indricotherium, qui était plus grand que l’éléphant, dormait lui couché. » Je ne vais pas vous faire un florilège, c’est juste pour vous donner une idée.
Le Zèbre a eu très tôt une passion pour les livres. A 10 mois, il restait une heure assis dans sa poussette à feuilleter son imagier du Père Castor (très pratique, pour aller dîner au resto tranquille !). A 18 mois, il pouvait regarder pendant un ¼ d’heure un livre de poèmes d’Eluard sans image… Nous avons constaté qu’il savait lire le jour où à 5 ans et demi, il a sorti le dictionnaire Larousse (il adore les dictionnaires et les encyclopédies), et s’est mis à lire les légendes des images !
A 2 ans, notre Zèbre faisait des puzzles de 100 pièces et quand il en avait marre, il les faisait la tête en bas (le puzzle, pas lui, c’est un zèbre pas un acrobate !).
Née prématurément, Puce1 n’a pas vraiment été un bébé particulièrement éveillé. Elle était cependant déjà perpétuellement en demande. Et si ses premiers mots ne jaillirent qu’à 9 mois, elle faisait à 18 mois des phrases complètes, conjuguait en appliquant la concordance des temps à deux ans. C’est alors que j’ai saisi ce dont parlaient mes propres parents lorsqu’ils racontaient mes bavardages à deux ans, qu’ils n’osaient faire taire tant mes propos étaient censés. Rapidement, Puce1 a eu des préoccupations un peu atypiques : à trois ans, elle demandait comment on fait pour ne pas avoir de bébés, se préoccupait de son avenir après notre mort, etc… Elle montrait un vif intérêt pour la nature et distinguait aisément insectes et petites fleurs, elle avait un odorat à faire pâlir mon parfumeur de père. Elle était également déjà très tonique, aventureuse et acrobranche et escalade la stimulaient (ça c’est pour casser le mythe de l’intello qui ne fait que réfléchir… ceci dit, je dois admettre que chaque positionnement d’un pied ou d’une main donnait lieu à un savant calcul, et que le mécanisme d’ouverture d’un mousqueton l’intriguait !).Mais tout cela nous semblait absolument normal ! Ce qui nous tracassait davantage, c’étaient ses colères. Puce1 ne semblait supporter aucune frustration (et elle y était largement confrontée, du fait notamment de nombreux interdits alimentaires dus à ses allergies) et sa dernière année de crèche a été difficile… La psychologue consultée alors n’a fait que nous dire que, fille de parents ayant fait de longues études et sportifs, elle était surstimulée et qu’il fallait la calmer… A nos yeux, Puce1 ne présentait aucune « compétence extraordinaire »… nous la trouvions cependant hors du commun.
L’entrée à l’école : des premières difficultés au diagnostic
Jusque-là, tout ça semble très positif, formidable et plutôt amusant. En réalité, même si les débuts furent prometteurs, les choses se sont corsées avec l’entrée à l’école.
Le Zèbre fut déstabilisé par l’école et par ce que l’on attendait de lui. Il pensait qu’il allait apprendre des choses en allant à l’école et il fut déçu : il en savait déjà beaucoup plus que les autres… Du coup, le Zèbre décida de garder ses brillantes compétences pour lui et se rangea au niveau des autres. En Petite section, la maîtresse s’est aperçue seulement au mois de février qu’il savait parler. En moyenne section, le Zèbre ne voulait pas écrire. En grande section, personne n’a vu qu’il savait lire : il a fallu attendre la séance du dictionnaire pour le constater.
Il n’y a que la pédiatre qui nous avait suggéré, lorsque le Zèbre avait 4 ans de lui apprendre à lire. Le diagnostic n’avait pas encore été posé et elle n’a pas parlé de précocité. Toujours est-il que nous n’avons pas suivi son conseil. Nous pensions que nous ne saurions pas faire et qu’ensuite le Zèbre s’ennuierait à l’école. Résultat : il a appris à lire tout seul et en cachette et il s’est quand même ennuyé. Peut-être que si nous lui avions appris à lire, il aurait pu sauter une classe ou au moins se concentrer sur le reste comme l’apprentissage de l’écriture. Le Zèbre s’est beaucoup ennuyé en classe jusqu’en CE2 parce que l’essentiel de l’apprentissage du cycle 2 (grande section, CP, CE1) se concentre sur la lecture et l’écriture. La lecture, il maîtrisait déjà, l’écriture c’était son gros point noir. A partir du CE2, sont introduites des matières comme l’histoire, la géographie, l’anglais ou les sciences. Ce sont des domaines où le Zèbre excelle et qui l’intéresse beaucoup.
Il en ressort qu’aucun enseignant ne nous a jamais alerté sur ses particularités. En fait, ils s’en plaignaient beaucoup : trop lent, trop rêveur, fainéant, distrait, bébé… Pauvre Zèbre, il croyait ainsi passer inaperçu au milieu des autres !
Devant les remarques répétées de l’instit de CP (que je fuyais à chaque sortie d’école), j’ai emmené le Zèbre chez une psychologue : bilan de personnalité, tests d’intelligence. Conclusion : votre enfant est surdoué ou précoce, ou à haut potentiel intellectuel, un zèbre quoi. Remarquez on s’en doutait un petit peu vu son comportement. Et son orthophoniste, (ah oui, le Zèbre a AUSSI un petit problème d’élocution) nous avait dit qu’il avait le profil de l’enfant précoce et nous avait conseillé de le faire tester. Nous n’avions pas vu l’intérêt de le faire sur le moment.
Les choses se gâtent… Puce1 entre à l’école à trois ans et demi. Rapidement, les plaintes et complaintes se font entendre : « J’en ai mare de faire toujours la même chose, c’est nul », le tout hurlé chaque soir en sortant de l’école ! L’aspect répétitif des choses est insupportable à notre petite fille et nous ne pouvons que constater qu’elle a de quoi s’ennuyer. Si elle n’avait à nos yeux jusqu’alors pas de compétences extraordinaires, il est évident qu’elle apprend vite et facilement : entrée en petite section sans connaître les lettres, elle les connaît toutes en un mois, écrit son prénom après un mois de classe, etc… En parallèle, naturellement, elle continue d’être perpétuellement en train de poser des questions, de chercher à savoir plus et mieux. Nous comptons sur notre expatriation en cours de petite section pour la divertir et lui « donner du grain à moudre ». Echec. Le début de la moyenne section est catastrophique : pleurs et maux de ventre quotidiens, colères à gogo, pas de relations satisfaisantes avec les autres enfants. En octobre, nous prenons la décision de la faire tester. Elle a 4 ans et demi, ce sera un WPPSI-R. La psychologue est méticuleusement choisie et … ça y est, nous savons : Puce1 est précoce. Elle présente en outre un profil archétypique d’enfant précoce en terme de tempérament. Elle ne démontre cependant toujours pas de compétence extraordinaire dans le domaine scolaire (en dehors, si !) et n’apprendra d’ailleurs à lire qu’en CP (mais alors, ce seront directement des livres et des livres : à 7 ans, actuellement, elle lit des ouvrages recommandés pour le CM2 ou la 6ème, à raison de 4 par semaine en moyenne). Nous, parents, sommes soulagés : maintenant, nous savons ! Nous savons aussi que nous pouvons continuer à lui proposer des tas d’activités, peu importe qu’elles soient classiquement dédiées aux enfants de 2, 3 ou 4 ans de plus. Nous pouvons aussi continuer à répondre en détail à ses questions incessantes : elle est avide de connaissance et peut comprendre toutes nos réponses. Le saut de classe est recommandé.
Un peu de théorie : qu’est-ce qu’un surdoué ?
On naît surdoué, on ne le devient pas. Un enfant surdoué est un enfant qui obtient un score de QI supérieur à 130 (même si cette valeur est sujette à débats) aux tests d’intelligence validés et standardisés passés avec un psychologue compétent. Ce score est indispensable mais non suffisant au diagnostic. Il doit être complété par un examen clinique des particularités intellectuelles et affectives de l’enfant. Ces enfants sont appelés « surdoués » ou « précoces » ou désignés comme à « haut potentiel intellectuel ». Il y a débat entre spécialistes pour désigner ces enfants. L’expression « surdoué », en effet, laisse à penser que l’enfant possède quelque chose en plus, or, être « surdoué », c’est surtout posséder une forme d’intelligence qualitativement différente plus que quantitativement. L’expression « précoce » indique que l’enfant est en avance, ce qui est vrai, mais cette précocité existera toute sa vie, il ne sera jamais « rattrapé » par les autres. Personnellement, je préfère l’appellation à « haut potentiel » car elle est la plus proche de la réalité : ces enfants sont dotés d’un potentiel qui va s’exprimer ou non, selon la manière dont on aura pris en compte leurs particularités. L’expression « enfant intellectuellement précoce » (EIP pour les intimes) est aussi largement utilisée.
L’intelligence du surdoué est atypique : il est non seulement plus intelligent, mais aussi (et surtout), son intelligence fonctionne de manière différente. Des études ont récemment été menées sur le fonctionnement du cerveau des enfants. Sous IRM, on a demandé à des enfants d’effectuer un certain nombre de tâches. Chez un enfant normalement intelligent, des zones bien spécifiques de cerveau s’allument et ce sont toujours les mêmes pour le même type de consignes et ce pour tous les enfants concernés. Chez les surdoués, on observe un grand « flash » où toutes les zones du cerveau s’allument en même temps. La manière dont le surdoué trouve la réponse à une question peut être comparée au filet d’un pêcheur : le surdoué inconsciemment envoie son « filet » dans son cerveau pour ramener tout ce qu’il va trouver. Etonnamment, c’est souvent la bonne réponse qui ressort et pourtant, le surdoué ne sait pas comment il a trouvé cette réponse. Ce fonctionnement fait qu’un enfant surdoué élève a beaucoup de mal à justifier ses réponses et à expliquer son raisonnement. Il arrive parfois que les zèbres répondent de manière très déconcertante à une question simple : « je ne sais pas ». Soit la question était mal posée : il faut, en effet, être très vigilant à la manière dont on expose les consignes ou les questions aux enfants surdoués. Ils sont très sensibles à la formulation employée. Lors d’une conférence sur les EIP, une enseignante nous racontait qu’elle avait demandé à ses élèves après lecture d’un texte : « Alors qu’est-ce qui se passe dans ce texte ? ». Alors que les autres élèves planchaient sur le contenu narratif du texte, une petite zèbre avait répondu : « A la ligne 6, l’écriture change » (il y avait une partie en italique). Elle n’avait pas compris la question. L’autre possibilité à la réponse « je ne sais pas », c’est que le zèbre n’a rien ramené dans son filet. C’est rare, mais ça arrive. Et là, si on ne l’aide pas à retrouver le chemin de la bonne réponse, il ne sait pas le faire tout seul. Cette capacité à trouver spontanément et quasi systématiquement les réponses aux questions, font que les enfants surdoués ont de très bons résultats scolaires jusqu’en 5e à peu près. Il faut savoir que les surdoués ont une mémoire prodigieuse. Ils enregistrent toute information qui passe à hauteur de leurs yeux ou de leurs oreilles. Lorsqu’on les interroge, leur « filet » ramène l’information quasi à coup sûr. A partir de la 4e les choses se compliquent parce que c’est le moment où l’on demande aux élèves de justifier leur raisonnement, de faire des démonstrations. L’enfant zèbre ne sait pas faire cela si on ne lui a pas appris auparavant. Il ne connaît pas l’effort de la réflexion. Alors souvent les résultats scolaires plongent, laissant le brillant surdoué en plein désarroi. C’est pour cette raison que le saut de classe est préconisé : pour que l’enfant précoce se trouve en difficulté et doive faire des efforts pour réussir. Notre Zèbre a une capacité intellectuelle supérieure de plus de deux ans à celle des enfants de son âge (ce calcul est fait par le psychologue à partir du score obtenu au test de QI). Pour qu’il soit suffisamment stimulé intellectuellement, il faudrait qu’il suive le programme scolaire de CM2, voire de 6e ! Comme cela n’est pas possible, il nous faut lui apprendre à travailler plus que ce qu’il lui faut pour obtenir de bons résultats. Du coup, les devoirs ressemblent parfois à des séances de pugilat, parce que nous lui en demandons beaucoup plus que ce que la maîtresse exige de lui… et ça le Zèbre, il n’aime pas !
Les tests de QI (ce passage s’appuie sur l’ouvrage de Jeanne Siaud-Facchin L’enfant surdoué et celui dirigé par Sylvie Tordjman Enfants surdoués en difficulté)
Comment se passe le passage du test ? Tout d’abord le psychologue s’entretient avec vous des difficultés de votre enfant et de son comportement intellectuel, social, affectif… Ensuite, le psychologue reste seul avec l’enfant et a un entretien avec lui. Puis, il passe aux tests proprement dits. Ces tests permettent d’explorer, d’évaluer et de comprendre le fonctionnement de l’enfant sur les plans intellectuels et psychodynamiques. Les données du bilan orientent le diagnostic et permettent la mise en place de l’accompagnement ou de l’aide la plus adaptée au profil et/ou aux difficultés présentées par l’enfant. Il existe deux grandes catégories de tests dans le bilan psychologique de l’enfant : les épreuves cognitivo-intellectuelles, et les tests de personnalité, qui visent à apprécier le fonctionnement psychoaffectif et psychodynamique de l’enfant.
Pour évaluer le QI le psychologue utilise un test d’intelligence, généralement une échelle de Wechsler. Les échelles d’intelligence de Wechsler proposent une diversité d’épreuves qui mettent en jeu différentes aptitudes intellectuelles. L’échelle comporte 10 épreuves fondamentales qui se regroupent en deux sous-échelles ou subtests : l’échelle verbale et l’échelle de performance. L’échelle verbale sollicite la capacité à former des concepts verbaux, active les compétences logico-mathématiques, fait intervenir l’adaptation sociale et la compréhension du fonctionnement de l’environnement. L’échelle de performance évalue la mise en acte de l’intelligence dans des situations concrètes et la capacité de l’enfant à mobiliser rapidement ses ressources cognitives. Chaque épreuve comporte des items de difficulté croissante. Le nombre d’items réussis par l’enfant permet de calculer son score brut qui sera transformé en note standard. En plus de ces deux échelles sont calculés deux indices : l’indice de mémoire de travail et l’indice de vitesse de traitement. Il est à noter que les enfants précoces, les garçons particulièrement, sont peu efficients dans le subtest du code, contenu dans l’indice de vitesse de traitement. Cela est dû au fait que cette épreuve fait peu appel à ce qui est considéré comme étant l’intelligence. Ces enfants sont désarmés devant une épreuve qui ne demande aucune réflexion. Les enfants précoces ont besoin qu’une activité fasse appel à leur intelligence pour mobiliser pleinement leur attention et être efficients. Ce subtest fait parfois chuter de quelques points le QI total. Certains spécialistes préconisent donc de calculer deux QI, l’un en tenant compte du code et l’autre sans le prendre en considération. Suite à la passation des échelles verbale et de performance et des deux indices, trois valeurs de QI seront ainsi déterminées : le QI Verbal, le QI Performance et le QI total. Un intervalle de confiance est associé à ces valeurs afin de prendre en compte les incertitudes de mesure : le potentiel de l’enfant se situe au sein d’une fourchette de valeurs.
A l’origine le quotient intellectuel était simplement la mesure du décalage d’un enfant par rapport à sa classe d’âge : âge mental/âge réel x 100 ; ainsi un QI de 120 signifie qu’un enfant de 10 ans a les capacités intellectuelles d’un enfant de 12. On parle maintenant plutôt d’écart à la moyenne : les tests de Wechsler sont calibrés de façon à ce que la moyenne de la population ciblée soit à 100 avec un écart-type de 15. Ainsi 68,2% de la population possède une intelligence normale avec un QI compris entre 85 et 115. 13, 6% possède une intelligence supérieure avec un QI supérieur à 115. On parle de surdoués à partir de 130 de QI, ce qui représente 2,1 % de la population. Il y a 0,1% de la population qui possède un QI supérieur à 145 et le Zèbre fait partie de cette dernière catégorie. L’intelligence limite se situe sous 85 de QI (13,6%) et la débilité mentale sous le score de 70, soit 2,1%. Aux extrémités de la courbe de Gauss formée par les scores de QI, on passe les bornes qualitatives. On ne parle plus d’une évaluation quantitative de l’efficience intellectuelle, on raisonne en termes de forme d’intelligence, de mode de pensée. Le QI perd sa valeur d’estimation d’un niveau intellectuel pour devenir un indicateur plus général qui oriente vers un diagnostic plus global. Cela concerne les QI en dessous de 70 et ceux au-dessus de 130. Au delà de 130 le QI n’est plus un indice d’une intelligence quantitativement supérieure mais d’une forme d’intelligence qualitativement différente. Un surdoué est un enfant qui, par sa perception aiguisée du monde, par sa capacité à enregistrer simultanément des informations en provenance de sources distinctes, par son réseau puissant d’associations d’idées et sa rapidité fulgurante de compréhension… fonctionne dans un système intellectuel incomparable à celui des autres enfants et très différent aussi des enfants les plus brillants (QI entre 115 et 130). C’est la différence qui est significative chez l’enfant surdoué et non pas la supériorité intellectuelle.
Il arrive parfois qu’il y ait hétérogénéité entre le QI verbal et le QI performance, c’est-à-dire une différence de plus de 12 points entre les deux QI, qui ne permet pas de calculer un QI total. Il appartient alors au psychologue de comprendre la raison de cette hétérogénéité et de trouver les solutions pour y remédier. Plus le test est homogène plus l’apprentissage et la mise en œuvre de l’intelligence sont facilités. Un QI homogène témoigne d’un équilibre global de la personnalité et de facilités d’adaptation. Notre Zèbre possède un QI homogène, ce qui est déjà un bon point pour son avenir. En revanche, une dysharmonie des aptitudes intellectuelles peut être à l’origine de difficultés scolaires parfois sévères. Cependant, en cas d’hétérogénéité des deux QI, les problèmes ne seront pas les mêmes selon que c’est le QI verbal ou le QI performance qui est supérieur. Si c’est le QI verbal qui est supérieur au QI performance, on peut émettre plusieurs hypothèses, soit cela représente de la part de l’enfant un mécanisme de défense psychologique, soit c’est le signe de troubles instrumentaux (aptitudes neuropsychologiques intervenant dans l’acte de lire, d’écrire ou de calculer), soit c’est le signe d’un surinvestissement parental des capacités de l’enfant, en particulier dans le domaine intellectuel et scolaire. Dans la situation inverse, c’est-à-dire QI performance supérieur au QI verbal, il peut exister des troubles du langage écrit ou parlé (ex : la dyslexie), on peut aussi parler de refus ou de non-investissement des apprentissages, en particulier scolaires. Cela peut-être aussi le signe d’une inhibition intellectuelle. Deux autres hypothèses peuvent être envisagées : l’appartenance à une autre culture que celle de référence dans laquelle le test a été étalonné ou une carence du milieu éducatif (milieu pauvre en stimulation intellectuelle). Pour tous ces problèmes des solution et des thérapies existent.
Si l’enfant présente de nombreux troubles, le psychologue peut faire passer à l’enfant des tests complémentaires : tests d’efficience intellectuelle, des échelles de raisonnement et les tests logiques, des tests instrumentaux et d’aptitude, des tests de mémoire, des épreuves cliniques d’exploration des structures cognitives ou des épreuves de personnalités.
Il faut savoir que tous les enfants surdoués n’ont pas de problème. Certains se montreront brillants toute leur scolarité, sauteront des classes sans souci et auront une personnalité forte qui en feront des leaders. Mais beaucoup d’entre eux auront un parcours semé d’embûches.
Au prochain numéro : vivre avec un zèbre à l’école, en famille…
Photo : Flickr
@maryse, Maryse??
toi?
et euh, t’es souvent dans la basse cour ou ton « comme d’hab » parle d’ailleurs? et euh… c’est Suzie qui a écrit l’essentiel des articles, hein!
@Fleur,
coucou voui c’est Moi 😆 c’est la première fois que je viens, j’ai été attirée par le joli zébre avec un costume trés original sur ton profil FB … et parce que je suis une fan de Fleur depuis longtemps hein !! mon « comme d’hab » est général ma Belle en venant je savais que j’allais être touchée en plein coeur ! et j’ai eu raison 😳 gros bisous et bravo à vous pour ces explications qui me rappelle bien des situations.
à bientôt 😉
@Fleur, la « profondeur de la précocité » est effectivement un aspect de plus au problème. Puisqu’il y a autant de différence entre un enfant qui a un QI de 160 et un autre dont le QI est de 130 (pourtant tous deux mis dans le même sac de « surdoués ») qu’il y a d’écart entre un surdoué de 130 de QI et un enfant au QI moyen (pour qui l’école est faite) …
http://www.douance.org/education/e477vf.htm
Vous êtes citées ici :
http://jean-francois.laurent.over-blog.com/article-precoce-surdoue-douance-intellectuellement-precoce-hpi-zebres-apie-des-sigles-59287946.html
@la belle bleue, Ah, oui… Merci pour l’info et félicitations à la Poule pour « l’excellent blog » 😉
Très bel article, merci =^.^= (c’est La Belle Bleue qui m’envoie)
J’aime bien aussi le terme APIE de Jean-François Laurent (pour son bouquin be APIE)
J’ai aussi 3 zèbres à la maison, avec divers profils. Un SuperKrapou autiste de 11 ans qui met en échec les tests (y compris adultes depuis ses 7 ans) de QI verbal mais plante magistralement les tests de QI perfo ; une MissPapillon de 10 ans plutôt homogène (mais perfo>verbal et le tout >150, aïe) ; et une PrincesseO de 3 ans stupéfiante, qui ratatine ses frère et soeur à l’aise (pourtant c’était quelque chose !!).
Aucun des grands ne peut plus être scolarisé, alors on n’essaie même pas pour la petite… et c’est très bien comme ça !
Ah oui ! les exemples m’ont rappelé quand SuperKrapou, 5 ans tout frais à l’époque, avait expliqué à son père « C’est amusant, l’ombre. A la fois, elle est, mais elle n’est pas. Tu comprends papa ? – Oui, je crois que je comprends ce que tu veux dire. – Ah c’est bien. Parce que parfois, j’ai l’impression que les adultes ne comprennent pas ce que je dis… »
@la belle bleue, waou! Bravo à Suzie et LaPoule!
@Fleur, bravo à suzie et toi pour ces articles 😉 et merci à lbb pour le lien (que j’avais déjà repéré via mon grand tableau de bord des stats…)
@plouf_le_loup, hébé ! tu ne dois pas t’ennuyer souvent avec une telle tribu…
Pour celles que ça intéresse, vous pouvez regarder sur le site des maternelles, l’émission des Maternelles de ce matin, 17 novembre, était consacrée aux enfants précoces : http://les-maternelles.france5.fr/?page=emission&id_rubrique=3440
A la fin de l’émission, la journaliste recommande la lecture du blog « Les tribulations d’un petit zèbre », blog qui lui recommande la lecture des deux articles écrits ici 😆
@Suzie, ouaaaiiiiiiiiis la gloiiiiiiiire ! 😆 😎
@La poule pondeuse, Bon restons modeste !! Mais ça va peut-être t’attirer quelques lecteurs supplémentaires ! 😉
je venais ici relire un peu ce long et bel article et je découvre, comme le hasard fait bien les choses, l’émission des maternelles par la même occasion (vive la VOD). Dans tous les cas merci pour toutes les infos… article complet en préparation chez Maman Nashii pour toutes les news !
@Nashii, Salut, je suis allée plusieurs fois chez « toi », voir s’il y avait des nouvelles de ce côté-là… Je suis maintenant impatiente de te lire…
Bonjour
J’ai lu les deux billets et une partie des commentaires, une partie seulement car il y en a beaucoup. Alors, si je dis quelque chose qui a déjà été exprimé plus haut, toutes mes excuses.
Si vous avez un enfant qui est capable d’apprendre à lire à cinq ans (un tiers des enfants d’intelligence normale le sont), apprenez-lui à lire! ne laissez ce plaisir à personne d’autre, ce n’est pas compliqué. Qu’importe la méthode, à part la pure global ou la pure traditionnelle, elles se valent toutes. On peut prendre ses livres qu’il connait par coeur, et commencer par lui faire lire les prénoms des héros, les mots qui reviennent souvent, puis isoler des syllabes, les « on », « eau », bra bre bri glo glu, etc, (en les coloriant s’il le faut). Dix minutes par jour, et en deux mois votre enfant sait lire, youpi !
Pour les enfants à partir de cinq ans, il y a un « truc » extraordinaire pour apprendre à écrire, et je parle d’expérience.
Malheureusement, ce n’est pas employé à l’école, et c’est un anachronisme idiot.
Je parle de la frappe au clavier, avec un logiciel de type Taptouche pour débutants et un clavier pas trop grand adapté aux tout petits doigts.
Je n’ai pas trouvé de méthode d’apprentissage spécifique aux enfants, dommage qu’il n’y ait pas de couplage avec une méthode de lecture , mais avec le taptouche Garfield premier niveau, ça fonctionne assez bien. (ceci n’est PAS un message publicitaire).
Essayez, faites essayer à votre enfant, vous verrez. Il apprendra à taper avec tous les doigts, ce qui n’est pas plus compliqué que de jouer du piano, et tapera à toute vitesse en moins de trois mois s’il en fait dix minutes par jour, et ça lui servira toute sa vie.
Bonjour, je ne sais si cette discussion est encore ouverte ?
@enfant bleu, Bien-sûr… (enfin, je réponds au nom de la Poule, mais je suis sûre qu’elle est d’accord
)
Merci mille fois pour cet article qui nous a vraiment incités à faire le pas, à trouver les bons interlocuteurs et être efficaces. La crêpe est donc un enfant à haut potentiel, total supérieur à 145. Il a fait le test WPPSI III ce matin chez une psychologue recommandée par l’ANPEIP.
Le rdv s’est très bien passé, nous avons beaucoup appris, réfléchi et nous sommes apaisés.
Nous sommes très soulagés d’avoir fait la démarche, d’avoir les mots, et de pouvoir aller la rencontre d’interlocuteurs qui vont nous comprendre et non nous juger. Nous savons aussi maintenant pourquoi il faut laisser sans regrets certains interlocuteurs et ne pas rentrer dans le débat puisqu’ils ne peuvent pas comprendre du tout ce que nous vivons et comment fonctionne notre enfat.
Vraiment merci à toutes, vous nous avez grandement aidés, nous et la crêpe, et si ce diagnostic est fait tôt et donc pourra prévenir d’éventuels futurs troubles, ça sera grâce à vous.
@pâte à crêpe, Et bien je t’en prie 😳 Effectivement, une fois qu’on sait, on est bien soulagé… et on peut agir… Et tu as raison, il vaut mieux laisser tomber lorsque les interlocuteurs n’y connaissent rien de rien… (enfin, juste dommage quand ce sont les enseignants ! 🙄 )… Bon, la Crêpe est très jeune et ce sera sans doute plus simple de poser tout de suite les choses à plat en cas de souci… Bon courage et belle vie pleine de surprises avec votre petit zèbre 😎
Bonsoir, je rebondis sur le message de pâte à crêpe : « Nous savons aussi maintenant pourquoi il faut laisser sans regrets certains interlocuteurs et ne pas rentrer dans le débat puisqu’ils ne peuvent pas comprendre du tout ce que nous vivons et comment fonctionne notre enfant. »
Effectivement, mais comment faire quand c’est le conjoint (et toute la belle famille) qui me dit que je suis folle, que les HP ça n’existe pas et que les troubles de mes enfants (3 très hauts potentiels dont un au max)sont de ma faute…
@enfant bleu, Je suis désolée pour toi. Tu dois être dans une position délicate. Peut-être peux-tu convaincre ton conjoint d’au moins avoir une lecture sur le sujet, l’ouvrage de Jeanne Siaud-Facchin ou celui d’Arielle Adda qui résument bien l’un comme l’autre la problématique… Tu peux aussi adhérer à une association de parents d’enfant HPI qui pourront t’apporter un soutien et des conseils.
Je m’interroge, si tu le permets, sur ton pseudo : pourquoi « enfant bleu » ? Je me demande si tes problèmes ne viennent pas de là… 🙄
Je viens de relire ton intervention du mois d’octobre sur le second article. Il n’y a eu aucune évolution de la part de ton conjoint… Je vois que tu as deux fils dyspraxiques. Le diagnostic de dypraxie est assez difficile à admettre pour les parents car c’est un diagnostic de handicap, mais c’est quand même une réalité. Quels sont les professionnels qui ont testé tes enfants ? Quels sont ceux qui ont posé le diagnostic de la dyspraxie ? Tes enfants sont-ils inscrits à la Maison des handicaps pour une prise en charge scolaire particulière ? Vraiment, je pense qu’il n’y a que les professionnels de santé ou les psychologues qui s’occupent de vos enfants qui puissent intervenir auprès de ton conjoint… J’ai bien peur que nous ne puissions pas beaucoup t’aider… 😕
Hélas oui je le sais mais cela me soulage un peu d’échanger car je souffre énormément de la situation. Sinon enfant bleu c’est comme cela que je vois mon fils aîné (celui qui est au max aux tests). Je pense que même chez les HP il est à part, je le vois bien avec ses frères qui ne sont que entre 145 et 150. Il ne trouve pas sa place.
En fait j’espère trouver un jour un témoignage d’une maman dans mon cas.
@pâte à crêpe, ça me fait vraiment plaisir pour vous de lire ça ! (et j’espère qu’on aura l’occasion de se recroiser un de ces jours 🙂 )
Merci Anne-Cé de m’avoir indiqué ces articles.
Merci à la poule pondeuse, à ces mamans mères de zèbres…
J’ai les larmes aux yeux, moi aussi j’ai des zèbres à la maison, et j’avoue que l’on se sent bien seuls…
Les autres parents pensant qu’on se la pète avec les enfants à si bon niveau scolaire que nous avons… Les choses ne sont pas si simples!!!
Zèbre 1 a été testé en CE1, suite à la suggestion de sa maitresse, ben oui, l’est bien EIP, il est en CM2. Zèbre2 est sur le point de sauter son CE2, pas encore testée, pas vraiment besoin, on va quand-même le faire pour pas la différencier de son frère. Le 3è on sait pas encore…
M’en vais lire le 2nd article…
Coucou,
perso, j’ai juste une question, nous avons 4 enfants et les 2 premiers sont des zèbres, le premier bien rayé, la deuxième se font plus dans la masse… La troisième, 4 ans et demi ne parle pas très bien, n’aime pas l’école et refuse tout apprentissage qui n’a pas d’intérêt à ses yeux ( pourquoi écrire son nom plusieurs fois : Mme sait bien que je sais l’écrire…). Elle a par contre de très grande inquiétude sur la mort, la peur de ne pas revoir son père revenir le soir… de se faire enlever….
Les gens que nous avons été voir pour « tester » notre fils ainé nous disent qu’il ne peut pas y avoir d’écart de plus de 10 point du QI entre deux membres d’une même fratrie ( notre fils ayant 151 de QI) cela signifierait que la troisième est aussi une zèbre… Mais si elle se cache pour être comme les autres et que de ce fait elle n’exprime pas tout ses besoins , comment l’aider… Et sinon, dans vos familles, avait vous eu des enfants zébré et d’autres pas , comment gérez vous ça ?