Après des décennies de suspicion envers le lait maternel, il était temps de rétablir la vérité. Oui, l’immense majorité des femmes peut produire du lait d’excellente qualité (on voit qu’en Norvège par exemple 98% des femmes allaitent à la naissance). Cependant, dans la lignée de ma réflexion sur information et culpabilité, je me demande si cette affirmation n’a pas entraîné une certaine culpabilisation, infondée de surcroît. Ce n’est un secret pour personne que chaque femme, chaque grossesse, chaque naissance sont différentes. Un couple aura besoin d’assistance médicale pour concevoir un enfant tandis qu’un autre en aura un malgré l’usage d’une contraception supposée efficace. Une femme mènera une grossesse paisible et sans encombre tandis que l’autre développera une complication ou une pathologie. Tel accouchement pourra se faire physiologiquement, sans assistance, tandis qu’un autre nécessitera une césarienne. Bref, sur la route qui nous mène au bébé, nous sommes loin d’être toutes égales. Il paraît logique qu’il en soit de même pour allaiter. Au-delà des situations particulières (prématurité, jumeaux…) qui peuvent handicaper l’allaitement et sans même parler psychologie, il suffit de comparer les histoires de son entourage pour voir toute une diversité de situations : de l’allaitement qui a roulé tout seul aux mères très motivées qui ont fini par jeter l’éponge devant les difficultés rencontrées. Si on reprend l’exemple de la Norvège, on voit d’ailleurs qu’à trois mois le taux d’allaitement passe à 80%. Il y a donc un nombre non négligeable de mères qui ont commencé à allaiter et jeté l’éponge.
Evacuons tout de suite le problème des mauvais conseils et de l’entourage (y compris médical) plombant qui accuse l’allaitement au moindre écart, prônant le sevrage dès que quelque chose ne va pas. Il est complètement schizophrène et contre-productif de mettre des avertissements qui ne sont pas sans rappeler ceux des paquets de cigarette sur les boîtes de lait pour bébé tout en considérant ce même lait comme la norme et le lait maternel comme une gentille excentricité (voire une déviance perverse de mère égoïste) à laquelle il faut renoncer rapidement. Passons aussi sur le libre choix des mères : il doit être absolument respecté. Ceci dit ce choix doit être informé et éclairé, et non basé sur des contre-vérités et autres culpabilisations infondées (« de toute façon tu n’as pas de lait/il n’est pas assez bon » ou encore « si tu n’allaites pas ton enfant sera débile, malade et dépressif »). Mais in fine, même s’il est important d’être bien informée, je pense que c’est surtout une décision intuitive, qu’on « sent » plus qu’on ne la raisonne. Il me semble qu’allaiter si on n’en a pas vraiment envie c’est un peu comme faire du sport juste pour maigrir/parce que c’est bon pour la santé : voué à l’échec. Mieux vaut faire comme Johnny et avoir l’envie d’avoir envie… Mais j’ai déjà parlé de toute cela ici, et je vais donc arrêter le réchauffé.
Revenons à nos moutons : qui ne connaît pas une mère, motivée pour allaiter, bien renseignée sur la question (y compris ayant déjà allaité), qui a fini par arrêter ? Ou qui a persévéré, mais à quel prix ? Je connais des femmes qui ont allaité uniquement en tirant leur lait et en le donnant au biberon, d’autres qui ont passé des semaines à rééduquer la succion du bébé par des artifices complexes, d’autres encore qui ont souffert le martyr pendant des jours, certaines qui ont du lutter pied à pied contre un entourage hostile et culpabilisateur. Si vous ne me croyez pas ou n’en connaissez pas, allez simplement sur la section « allaitement » de n’importe quel forum de mères, et vous verrez un condensé de tout ce que ces mères ont enduré (et si vous hésitez à allaiter, il vaut peut-être mieux éviter, c’est assez décourageant). Moi qui ai eu (jusqu’ici) la chance d’avoir des bébés téteurs de compét’ et de baigner dans le lait (donc en gros allaiter = mettre la bouche du bébé devant le téton et attendre que ça se passe tout seul, éventuellement en serrant les dents quand ça fait mal), je suis baba d’admiration devant tant d’énergie et de volonté.
Pour en revenir à mon interrogation initiale, je ne suis pas convaincue par la communication très lisse autour de l’allaitement parfait au pays des bisounours, avec le message sous-jacent que d’une part c’est que du bonheur et que d’autre part ce bonheur est à la portée immédiate de toutes. Parce que que va faire une mère quand ça ne va pas être que du bonheur (et il me semble qu’une bonne majorité des mères allaitantes rencontre un jour ou l’autre un problème) ou quand elle ne va pas y arriver ? Culpabiliser pardi, c’est une seconde nature. Alors OK, tout le monde peut y arriver, mais probablement pas au même prix. Et oui, globalement c’est du bonheur, mais pas que.
Concrètement, je conseille à toutes les femmes qui ont le désir d’allaiter de se préparer, non pas en se massant les tétons mais en s’informant sur les difficultés et les pièges de base (par des lectures, des réunions d’associations type LLL ou des cours de préparation à la naissance), et en étant prête à recourir aux conseils d’une « professionnelle » à la moindre difficulté (sage-femme libérale, bénévole d’association de soutien à l’allaitement, consultante en lactation), idéalement identifiée avant la naissance du bébé. Et à toutes celles qui attendent un bébé de se laisser la possibilité de changer d’avis, quelle que soit leur position initiale. On a le droit de trouver ça trop dur, ou tout simplement que ce ne soit pas son truc, et inversement on peut se laisser surprendre par un nouveau-né tout juste arrivé qui rampe vers le sein, ou juste émouvoir par une amie qui donne le sein avec plaisir.
Pour finir, si vous doutez de la puissance et du pouvoir du sein, je vous suggère de jeter un œil à cette vidéo (le son n’est pas indispensable, par contre évitez la trop grande proximité d’un repas si vous avez l’estomac fragile…) :
Tags: Allaitement, bébé, culpabilité, Grossesse, mère, santé, sein
@La pie gourmande, J’étais enceinte du deuxième, et dès le début, le changement de lait ne lui a pas plus du tout 😆
Du coup, j’avais commencé à lui donner un autre lait à la tasse.
Et quand il avait 13 mois (j’étais enceinte de 4 mois) il ne tétait plus que le matin et le soir.
Et puis un matin (comme depuis une semaine), je lui proposais le sein, et lui, il râlait et se cambrait en arrière !
Alors, je lui ai dit que s’il ne voulait pas téter, on pouvait descendre, et que je lui réchaufferais une tasse de lait… Il était content !
Moi, ça m’allait aussi, même si j’avais commencé à regarder comment se passe les co-allaitements…
Je pense que si je n’avais pas été enceinte, l’allaitement aurait duré plus longtemps… J’y pense parfois, quand je le vois en train de boire le lait de vache 🙄
Mais bon, je suis ravie d’en avoir deux avec 18 mois d’écart
On verra comment se passera le sevrage de mon 2ème…
Et puis, je n’allaite pas « à la demande », dans le sens strict.
C’est à dire que tout bébé, nourrisson, oui, n’importe quand.
Mais à un moment, pour le 2ème ça a été vers 2 mois, il a commencé à avoir des intervalles de plus de 3 heures, et à se réveiller avec le sourire, et capable d’attendre tranquillement que je le change avant la tétée.
A partir de ses deux signes, je ne laisse pas plus de 3 d’heures d’écart entre chaque tétée de jour. Et au bout de trois heures, je lui propose le sein. Mais bien sûr, s’il demande au bout de 30 min ou deux heures, peu importe, je lui donne le sein sans me poser de question
Ensuite, le matin, comme il est toujours réveillé à 8h30, je lui propose une tétée, pour donner le point de départ de la journée.
C’est comme ça que petit à petit, au rythme du bébé, je fixe les tétées (comme je le faisais avec les biberons, en tant que nounou)
J’ai essayé pour mon premier de lui donner le sein « à la demande » tout le temps, mais vers ses 4 mois, j’en avais ras le bol 😥
Du coup, j’ai décidé de voir le sein que comme un moyen de nourrir bébé, sans rien mettre derrière.
Alors, pour le sevrage naturel, je ne suis peut-être pas bien placée pour te donner des conseils

tout dépend de ton allaitement, et de ta relation avec ton bébé
@La pie gourmande, avant deux ans et demi, voire trois ans, il n’y a pas de sevrage naturel – hors nouvelle grossesse de la maman. Plus jeunes, s’ils se détournent du sein, c’est ce qu’on appelle une « grève de la tétée ». Si parfois, ta petite n’est pas enthousiaste pour une tétée, ça peut vouloir dire que ce n’est pas le bon moment pour elle (à son âge elle a plein de choses à vivre !) mais ça ne veut pas dire qu’elle veut se sevrer. Et toi, tu as envie de quoi, continuer ou sevrer ?
@La pie gourmande, pour ma fille, le sevrage s’est fait assez naturellement en fait, je peux même dire que c’est elle qui a choisi.
Elle a été allaitée jusqu’à ses 1 an, j’aurai voulu plus mais elle tétait de moins en moins (matin et soir pour nous et un biberon à la crèche de lait en poudre depuis ses 9-10 mois), l’allaitement s’est donc arrêté peu à peu, doucement.
Elle ne me réclame plus le sein (elle a 14 mois à ce jour), cet arrêt a été plus dur pour moi les 1ères semaines mais voyant qu’elle n’avait pas un manque, j’ai réussi à relativiser.
Le plus dur en fait, c’est de perdre un peu cette fusion que nous avions lors des tétées et en plus depuis 1 mois, elle est moins collé à moi, elle se « détache » un peu, me snobe parfois ❗ , refuse quelques fois les bisous et elle est scotché à son papa; je sais que c’est normal mais c’est un peu douloureux 😥 même si elle se rapproche à nouveau de moi …
C’est vrai que j’aurais bien aimé l’allaiter un peu plus mais c’est comme cela et je me dis aussi que je l’ai tout de même allaité 1 année !
J’ai remarqué que les mamans qui allaitent assez longtemps, ont plus de mal à « décrocher » …
@La pie gourmande, je peux aussi t’apporter mon témoignage, puisque Pouss2 a arrêté la tétée de lui-même vers 14 mois. A ce moment-là il ne tétait plus que le matin, et pas toujours beaucoup, de plus en plus pour jouer plus que pour manger. Appâté par le biberon de son frère (qui à 4 ans prend toujours un bib le matin… 😳 ), il l’a de plus en plus réclamé et n’a plus demandé le sein. Je n’ai pas insisté, même si un peu ambiguë j’étais contente que le sevrage soit si simple. Il n’a jamais re-réclamé et voilà ! Je sais qu’on ne peut pas vraiment parler de sevrage naturel, puisqu’il a remplacé le sein par le biberon mais en tout cas c’était tout en douceur donc ça nous a bien convenu. Et puis ce qui était important pour moi (sans être forcément très rationnel et surtout qui reste très personnel et pas du tout un jugement à valeur générale) : il est passé directement au lait de vache « normal », sans avoir eu de lait infantile.
@pétrolleuse, 👿 😈
@pétrolleuse, c’est pas possible une histoire pareille !
Je ne peux pas le croire !
@Opale, bah, écoute, pour être honnête et après réflexion, je me demande si l’article dit tout… Parce que, comme tu le dis, ça a vraiment l’air trop énorme pour être vrai! Je vais essayer de suivre les rebondissements de l’affaire.
@La poule pondeuse, Je trouve que c’est un sevrage naturel, dans le sens où c’est Pouss2 qui a décidé seul, et que tu ne lui as pas « imposé ».

Mon bb1 aussi est passé direct au lait de vache « normal »
@pétrolleuse, ouais, tiens-nous au courant parce que là, je n’y crois pas, il serait intéressant de lire d’autres articles sur le sujet pour faire la part des choses, d’autres sources en somme !
@Opale, je cherche, je cherche, l’info est relayée telle quelle sur de nombreux sites ou blogs et sur Facebook 🙄 mais je n’ai pas trouvé d’autre site d’info qui en parlait. Si, j’ai trouvé 2 articles sur El Païs (un peu l’équivalent espagnol du Monde) mais je comprends pas l’espagnol… 😐
http://www.elpais.com/articulo/sociedad/Separada/hija/darle/pecho/elpepusoc/20110608elpepusoc_9/Tes
http://www.elpais.com/articulo/sociedad/fiscalia/impugnara/retirada/tutela/Habiba/elpepusoc/20110609elpepusoc_7/Tes
@pétrolleuse, j’ai de bons restes d’espagnol de la fac, je vais jeter un oeil et je te dirai ce que j’ai compris … peut être pas ce soir, il y a docteur House ! oui, j’avoue, je regarde docteur House 😆
@Opale, bah y a pas de mal! Moi aussi, je m’apprête à passer la soirée en compagnie du beau boiteux… 😳
@Koa, C’est une bonne question. A chaque difficulté, je me dis que je vais la sevrer, que pour une maman initialement peu attirée par l’allaitement, je me suis bien débrouillée… et pourtant, je m’accroche.
Je déclare a qui veut l’entendre que j’allaite parce que c’est pratique; cependant au vu de ma persévérance, je me dis qu’il doit y avoir qqchose de plus profond. La satisfaction de voir son petit bout de chou passer son premier hiver en crèche sans gastro ni bronchiolite? Les économies réalisées sur l’absence d’achat de lait infantile 😆 ? La volonté de renouveler ces moments privilégiés au moment ou comme la fille d’Opale, notre fille est dans sa période « tout papa »? la mauvaise conscience de la jeune cadre dynamique qui part tôt et rentre juste a temps pour la tétée du soir?
Peut- être un petit peu de chacune de ces raisons!
@La pie gourmande, oui, je vois bien l’idée, j’ai fait pareil…
Bon allaitement à vous deux, continuez bien tant que vous êtes bien, et une fin sereine par la suite !
@pétrolleuse, 😉
@TimTad, pour moi ce n’est pas naturel dans le sens où il a encore besoin de boire du lait et qu’il a quitté le sein pour se rabattre sur le bib. Mais je sais pas ce qu’il faudrait dire : sevrage spontané ? 😆
@La poule pondeuse,
oui, mais alors, il n’y a pas de sevrage naturel, dans la mesure où même adulte on consomme toujours des laitages ? 
ou volontaire ?
Où peut-être les esquimaux qui tètent jusqu’à 18 ans ? 😆 😆
sevrage spontané c’est pas mal
quoique, pour moi, on peut me dire que ce n’était pas volontaire, car je suis sûre qu’il téterait encore si je n’avais pas été enceinte… Mais bon, c’est quand lui qui n’a plus aimé ! 😉
@TimTad, c’est pas la même chose je trouve de se taper un grand bib de lait nature ou un morceau de comté 😉
@TimTad, euh non, tous les adultes ne consomment pas de laitages !
Et il n’y a pas grand-monde qui tète jusqu’à 18 ans, la « fourchette » pour le sevrage humain naturel se situe entre 3 et 7 ans.
On pourrait parler de sevrage « par satiété », quand le bambin / l’enfant arrête parce que pour lui le moment est venu, parce qu’il a complètement « accompli cette étape », et sevrage « spontané » quand l’enfant se détourne du sein pour une raison ou une autre. Mais dans l’idée, même si ça peut avoir l’air semblable, surtout dans nos sociétés où allaiter au-delà de l’année est déjà inhabituel, c’est quand même très différent en terme de développement de l’enfant !
(et je précise que je n’ai pas allaité jusqu’au sevrage naturel, hein ;))
@Koa, 😆 😆 😆
moi, je suis toujours accro à mon grand bol de lait au chocolat le matin
le sevrage naturel entre 3 et 7 ans, oui, je l’ai lu dans un magazine de la LLL, qui explique que ça dépend du système immunitaire, entre autres, de tête je ne me souviens plus
mais il est rangé dans ma bibliothèque, et je le ressors dès qu’on me dit « Tu comptes l’allaiter aussi longtemps que le premier ? (13 mois !, ce n’est pas si énorme je trouve…)
et je suis d’accord, comme les autres mammifères, on n’a pas besoin de lait à l’âge adulte, on devrait être capable de trouver du calcium ailleurs
N’empêche, il y a quand une grand majorité d’adulte qui consomme des laitages… enfin je crois, je ne sais pas s’il y a un sondage là-dessus… ?
@TimTad, une grande majorité d’adultes consomme des laitages en Occident. En Asie par exemple ce n’est pas du tout le cas (et la plupart des adultes y est intolérante au lactose). Personnellement je ne fais pas partie des tenants de la « conspiration du lait » qui souhaitent le bannir de leur alimentation (tout problème d’allergie ou d’intolérance, ou simplement de dégoût mis à part), mais je ne pense pas non plus que ce soit l’aliment indispensable comme on nous le serine encore trop. Bref chacun selon ses goûts et ses envies !
Je tombe sur cet article après coup en faisant des recherches sur le sujet et je le trouve très bon, enfin un papier sur l’allaitement qui ne prend pas partie, qui ne culpabilise personne. Il est clair qu’allaiter ou ne pas allaiter doit être un choix personnel ET éclairé.
@portabilité mutuelle, merci !
@La poule pondeuse, Il paraît qu’il faut arrêter le biberon IMPERATIVEMENT à 30 mois….. Fils aîné va avoir 5 ans bientôt et il a décidé il y a quelques semaines de boire un bol de lait, sauf le dimanche où il garde son biberon…. 🙄 Et le comble de l’horreur pour le diktat anti-succion : il boit son bol de lait à la paille, comme moi!!! 😉
@G., 30 mois ? Naouri dit 2 ans 🙄
Ici Pouss1 a arrêté après ses 4 ans, attiré par le bol de céréales promis par son père.
@La poule pondeuse, 😉
@Ficelle, et toutes celles qui ont des ennuis avec les pédiatres :
CHANGEZ DE PEDIATRES!!! On ne va pas chez un professionnel de santé pour se faire engueuler, surtout s’il/elle est mal informé/formé!!! 👿
Y’a aussi des généralistes très bien, qui sont parfaitement compétents en enfants (la pédiatrie est une spécialité, quand tout va bien – peser mesurer compter les repas, le pédiatre n’est pas nécessaire). Les généralistes disent souvent qu’ils ne voient les enfants que pour les urgences quand le pédiatre est indisponible et que du coup, ils ne connaissent pas l’enfant. Bon, y’en a des nuls aussi, on en change alors.
Imaginez dans votre boulot d’engueuler celui qui vous demande avis/conseil/compétence que vous avez et lui pas… (si je demande au boucher quel morceau de viande prendre pour un couscous, est-ce qu’il m’engueule parce que le couscous, c’est pas un plat de saison, ou que je ne dois surtout pas y mettre de merguez ou que sais-je encore?)
S’adresser au professionnels compétents, oui, se faire engueuler, non!!!
Voilà, c’était ma râlerie, j’ai fini!
@Meduse69,
En plus, si Badinter pense que les couches lavables ramènent les femmes à la maison, c’est qu’elle pense que c’est aux femmes de s’en occuper!
Chez moi, c’est plus souvent mon mari (qui va chercher les enfants chez la nounou le soir) qui les rince et les prépare!!
Bonjour,
En effet, pour certaines personnes, l’allaitement ne devrait plus faire partie de notre mode vie. Pourtant, ce choix est très bénéfique sur plusieurs plans, que ce soit pour la mère ou pour l’enfant. Si l’on ne parle que l’accroissement de l’intimité entre ces derniers. Du point de vue médical, une étude a également démontré que l’allaitement est favorable à la croissance et à la santé d’un bébé.
@Koa,
je n’ai eu qu’un enfant, je l’ai allaité et l’allaite encore il a 5 ans et 4 mois. J’ai allaité parceque j’en avais envie, poussée aussi par le discours ambiant naturellement. Mon fils n’ a pas eu besoin d’aide pour téter, à la maternité il a trouvé seul et quand la sage femme est revenue dans la salle de naissance pour l’aider il y était déjà.
Aujourd’hui je n’ose pas trop dire que je l’allaite encore, ce n’est pas « normal » à son age mais il aime cela et moi aussi. C’est un lien très fort. Je vois bien que ce n’est plus du tout un bébé, il entre au CP l’année prochaine et même si je lui demande régulièrement quand il va arrêter je serai la première à regretter ce lien.
Pour l’aspect « anormal » de l’allaitement si tardif je relativise en me disant que les autres enfants têtent aussi mais de façon différente. Mon fils n’a jamais eu de doudou (aucun ne l’a interessé), pas de pouce, il a arrêté le bib vers 18 mois.
Bonjour,
Quelle belle conversation (depuis 2010!) que voilà, je l’ai lu avec beaucoup d’intérêt dans ma recherche de texte sur l’allaitement.
J’aimerai apporter mon témoignage.
J’ai un petit garçon de 8 mois et demi que j’allaite exclusivement. Je suis chanceuse car je n’ai jamais eu de souci avec mon allaitement. Le petit a trouvé tout seul le mamelon alors qu’il était sorti de mon ventre depuis 5 minutes et s’est avéré avoir un appétit assez impressionnant (et ma poitrine toute menue s’est avérée assez bonne productrice, contre toute attente 😆 )
Les réactions de l’entourage sont globalement positifs, il arrive juste à ce stade-ci qu’on me demande « mais tu vas continuer encore longtemps? » et je leur réponds alors que ça sera lui qui décidera. La famille et les amis l’ont compris et ne font pas de commentaire (on verra dans un an lol). Je me rends compte qu’à présent les regards des inconnus changent petit à petit en voyant ce bébé « si grand » (mais à 8 mois il est si petit !) téter au sein de sa mère et je m’attends à devoir « me cacher » d’ici les prochains mois, même si cela me désole.
Je n’ai qu’une seule amie qui a allaité son garçon 14 mois et qui, si elle devrait recommencer, l’allaiterait plus longtemps. Les autres n’ont généralement allaité que le temps « réglementaire » de 3 mois, parfois avec un bib en complément « pour faire grossir-faire dormir-parce que pas assez de lait-etc » avant de stopper l’allaitement dans le soulagement, en même temps de reprendre le travail.
Autant je respecte les femmes qui ne souhaite pas allaiter par choix ou obligation, autant cet aspect du « devoir », sans réflexion sur le contexte qui va tout autour de cela, sur la relation mère-bébé, du bienfait du lait maternel me dérange un peu. Le maternage reste encore un sujet qui fait trop « bobo » aux yeux des gens et les parents qui s’annoncent pro-allaitement, qui portent en écharpe, tout le temps d’ailleurs, qui ne laissent pas pleurer et qui, comble de l’horreur, se sont mis aux couches lavables sont considérés comme des extra-terrestres… ajoutez à cela le fait qu’on donne des purées maison à son enfant et qu’on mange bio, on finit par être un peu « anormal », mis de côté, « énervant » et je le regrette un peu. mais c’est un autre sujet.
Durant mon allaitement, je n’ai eu qu’une seule petite baisse de confiance après 1 mois due à des crevasses et un engorgement mais confiance vite retrouvé grâce à une consultante en lactation (j’avais acheté du lait en poudre en secours… la boite est toujours intacte). Etant mieux renseignée, j’ai pu tenir bon lors du fameux pic de croissance des 3-4 mois où j’avais les seins qui ne se remplissaient plus autant et qui étaient tout flagadas, avec un bébé qui tétait non-stop pendant toute la journée… l’homme pensait que c’était bientot fini (« t’as plus de lait chouchou »), mais j’ai persevéré et tout est rentré dans l’ordre en une semaine (ouf), aidé par la diversification. Depuis ce n’est que du bonheur et je ne voudrai arrêter pour rien au monde.
Avec l’expérience de ce premier enfant (premier d’une grandie fratrie d’allaité je l’espère), je deviens plus critique quand au système. Alors qu’on prône l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois, on ne permet pas aux femmes de rester à la maison pour pouvoir le faire. Le congé de maternité de 15 semaines en Belgique est bien trop court pour instaurer un bon climat de confiance mère-enfant. Bien souvent, on retourne travailler vers 3-4 mois, juste à l’époque du pic de croissance : résultat : la lactation baisse et on arrête, croyant que c’est bien normal.
J’ai eu de la chance de pouvoir reprendre le travail (plus sereinement) lorsque que mon petit garçon a eu 5 mois et demi (en prolongeant de façon non prévue mon congé de 2 mois non rémunéré…à la fin de mon congé mat j’ai fondu en larme à l’idée de laisser mon petit bout pour aller bosser, je voulais encore accomplir tant de choses avec lui et les 2 mois supplémentaires ont été bien utiles), la lactation était alors bien établie et la diversification bien acquise.
Comment j’aurai pu gérer le tire lait avec un bébé plus jeune qui ne mange pas encore solide ? ici aussi, le système prévoir une pause d’allaitement d’une heure durant la journée de travail mais en une heure, que pouvons-nous tirer ? j’arrivais à 300ml de lait, ce qui est déjà très bien et juste suffisant pour son régime de bébé de 5-6 mois qui mangeait solide 2x par jour, mais jamais je n’aurai pu tirer davantage. Bref, sans soutien de l’entourage familial mais également professionnel, pas facile de continuer.
J’étais de celle qui, lors de ma grossesse, souhaitais allaiter mais pas tirer son lait une fois la reprise du travail (« ah non hein pas ce genre de contrainte »). Lorsque l’échéance approchait je sentais les larmes venir à l’idée de lui donner du lait en poudre et de le priver de mon lait. C’est donc naturellement que je me trimballe chaque jour avec ma valisette Avent, en entendant de très loin le commentaire des collègues qui me regardent d’un air amusé (« mais qu’elle est folle ! »). Je tiens bon pour le faire aussi longtemps que possible (ici aussi la législation prévoit la pause d’allaitement… jusqu’au 9 mois de l’enfant ! et après ?) et passer ensuite à un lait de vache pour le petit biberon de la matinée (il en a besoin pour tenir jusqu’au repas de midi, malgré la tétée du matin.. tôt le matin). Ici le pédiatre n’est pas de bon conseil : « donnez un biberon de lait artificiel c’est plus simple »…
Mon petit lou va donc sur ces 9 mois et plus le temps passe, plus je trouve qu’il est encore trop petit pour arrêter le lait… est-ce de cette façon là que les mamans allaitent encore leur petit à 2 ou 3 ans ? Le papa est fasciné par l’allaitement (et par ma poitrine joyeuse et plantureuse il faut bien le dire) et la complicité qui s’est crée entre mon fils et moi, mais il estime qu’allaiter un enfant qui marche devient « bizarre ». Quant à moi, imaginer mon fils qui pourrait accourir vers moi pour se faufiler sous mon tshirt en disant d’une voix fluette « tétée maman » m’attendrit énormément. Le voir téter en me regardant dans les yeux et en souriant, le sein en bouche, me procure une sensation euphorique que rien d’autre ne peut m’apporter. Le prendre quand il ronchonne et le reposer tout sourire après, également.
Je ne vois que des avantages à l’allaitement, jamais je ne me suis lassée ou ai trouvé ça contraignant. La fatigue ? mais pendant qu’on allaite, ne se repose-t-on pas ? La perte de poids est bien là alors qu’on mange parfois deux fois plus, preuve que ça demande beaucoup d’énergie au corps mais sincèrement, je ne me suis jamais sentie aussi en forme et bien dans ma peau depuis que j’ai mon bébé (bon ok, il a fait ses nuits à 2 mois). Bref, j’aime l’allaitement, je trouve ça beau, pur et valorisant… et je ne dis pas qu’on DOIT allaiter, mais qu’on ne doit pas se priver de le faire si on le VEUT vraiment 😉
J’ai sevré mon fils à 6ans au CP contrainte et forcée, ce n’est surtout pas lui qui voulait, il m’en parle encore alors qu’il a 8 ans et 2 mois. Je l’ai sevré car j’ai un cancer qui a traité par une chimio dont lui n’avait absolument pas besoin et qui se retrouve dans le lait.
@Elisa, 2 ans 1/2 entre ces deux messages que tu postes, et des gros bouleversements pour toi et aussi pour ton fils.
La vie nous réserve de telles « surprises »…..
Quand on tète encore à 6 ans, je comprends que l’attachement à ce câlin soit un déchirement si l’arrêt n’est pas choisi….
J’espère que les choses se sont améliorées pour toi depuis ce cancer.
Je relis cet article de la Poule
Quelle époque ces années de Poule Pondeuse quand j’y repense ! Ces heures à lire les articles et commentaires ! C’est dingue !
Et puis quand je revois la qualité de ces articles, je me dis quand quand même on a été une génération de Poulettes avec la Poule Pondeuse, un sacré moment ça, une sacrée ouverture ! Merci encore
@Renarde, ton message me touche. J’ai un cancer qui réponds bien à la chimio (c’est le seul traitement, lymphome, toutes mes chaines ganglionnaires étaient touchées ainsi que la moelle osseuse). Je ne suis pas guérie mais les rémissions peuvent être longue. Je mets tout de mon côté pour être avec mon fils le plus longtemps possible (voir ses enfants peut être…). Ma vie est très belle, je suis devenu végétalienne, pratique le yoga et ait changé de boulot.
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