Les instincts maternels, bonus track

Un post rapide pour vous signaler un article très intéressant de Libé : La mort cachée des bébés. On y apprend notamment que derrière la mort subite du nourrisson se cachent des actes de maltraitance et des infanticides. Selon les auteurs, un quart à un tiers de ces morts subites seraient en réalité des infanticides, plus ou moins conscients et intentionnels (syndrôme du bébé secoué, négligence grossière…). C’est également la thèse de Sarah Blaffer Hrdy dans Les instincts maternels, l’article tombe donc à point pour compléter cette lecture. Dommage que Libé n’y fasse pas référence !

Et sur ce sujet difficile, cette histoire horrible qui dépasse l’entendement : en Louisiane, une baby sitter a mis un bébé de 5 mois au sèche-linge (oui, dans la machine qui sèche le linge) ET appuyé sur « start » pour pouvoir regarder la télé tranquille. Le bébé est mort. Et ce n’est pas tout : elle a elle-même un fils d’un an (qui était enfermé dans une autre pièce avec le grand frère du bébé au moment des faits), qui grandira sans sa mère, puisqu’elle va donc très probablement passer sa vie en prison. Je vous laisse, j’ai un petit déjeuner à vomir.

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9 Responses to “Les instincts maternels, bonus track”

  1. olympe dit :

    j’ai connu personnelement 3 familles dont un bébé est mort subitement(c’est quand même assez frequent, même si les taux ont beaucoup diminués depuis 15 ans). c’était chaque fois un drame pour elles et je n’ose pas imaginer leur souffrance si elles lisent de tels articles. il me semble que ce genre de généralisations devrait être pris avec des pincettes

  2. Nashii dit :

    concernant les morts subites, mon avis bien limité s’arretera à dire que je n’ose imaginer la souffrance indescriptible lorsque la vie vous impose un tel drame.
    Quant à la deuxième partie, mon dieu, mon fils à 5 mois, fais moi une place, j’ai un déjeuner à vomir aussi.

  3. @olympe : Je n’ai pas du être bien claire : ce qui est dit est que certains actes de maltraitance passent sous couvert de mort subite, et non pas que tous les cas de mort subite sont des actes de maltraitance. Loin de moi l’idée de minimiser ou de soupçonner toute mort subite !

    @Nashii : personnellement je n’ose pas imaginer la souffrance de ces parents non plus (même si j’ai pu en avoir un aperçu dans mon entourage proche : « on ne s’en remet jamais vraiment, on apprend juste à vivre avec » m’a dit la mère).

  4. Charlotte dit :

    Quel article…j’en suis toute retournée

    moi c’est mon dej que je vais aller vomir…

    C’est en effet très délicat comme sujet et les parents de petits bébés concernés doivent se sentir bien mal en lisant ça.
    Je suis aussi de l’avis d’Olympe. je trouve l’article (pas le tien la poule, celui de Libé) un poil culpabilisant pour les parents de bébé décédés…
    Le Monsieur tout le monde risque de faire vite un amalgame…

    Cela fera peut etre bouger les choses en terme de suivi postnataux, de prise en charge de la depression post partum (et laurence de dire que seulement 5% des post partum doivent etre hospitalisées…), de l’apprentissage du maternage (écharpe, allaitement, qui viennent renforcer le lien mere/enfant)

    et aussi de la douleur de l’enfant (ma puce à pleuré 2 mois et demi non stop et on me disait c’est normal, ça va passer, c’est les coliques, c’est votre stress) quand, à bout de force physique (je n’ai jamais eu envie de la secouer ni de la baffer, je sentais trop sa souffrance heureusement), j’ai imploré la 3eme pédiatre consultée un traitement « test » contre les remontées acides… qui a transformé ma fille en une semaine…en une petite chose qui dormait, qui souriait et qui pleurait comme un bébé normal…

    Heureusement, j’étais très bien entourée par le coq, ma famille qui même si elle n’était pas à côté, essayait de me soulager…
    Aucun médecin ne s’est inquiété de notre état mental (alors que nous sommes allés consultés une paire de fois..) alors j’imagine sur quelqu’un de fragile/seul quelque soit le milieu…

  5. CDLPSF dit :

    Effarant cet article, mais aussi très imprécis : le résumé qu’il fait de la thèse laisse supposer que le soupçon d’infanticide vient essentiellement de la constatation que le pic des morts se produit quand les enfants ne peuvent pas prendre de risques parce qu’ils ne marchent pas. De là à en déduire que la faute réside sur les parents, il y a un fossé, non ?…
    Par ailleurs, qu’est-ce qui permet de penser qu’à partir du moment où il n’y aurait pas de trace de maltraitance, il y aurait justement maltraitance ?

    Sinon, une question pour qui saurait : quel est l’état des connaissances médicales aujourd’hui sur la mort subite du nourisson ? A-t-on réussi à savoir ce qui pouvait la causer ?

  6. @Charlotte : merci pour ton témoignage. Et effectivement j’espère aussi que ce type d’article fera mettre l’accent sur la prévention.

    @CDLPSF : Il y a un article assez bien fait sur la mort subite du nourrisson http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_1596_mort_subite.htm
    Un des problèmes vient de la distinction entre mort subite du nourrisson et mort subite inexpliquée du nourrisson. Un certain nombre de cas ne sont donc pas du tout inexpliqués (maladie, accident…). C’est dommage que l’article de Libé ne s’attarde pas plus sur cette distinction.

  7. Bunny dit :

    Ma cousine a malheureusement perdu sa petite fille de 4 mois en 2008. Je sais que c’est une personne qui s’informe beaucoup et d’autant plus sur ce sujet, puisque évidemment, elle et son coq ne voudrait plus repasser par là…
    Comme Charlotte, je n’ose même pas imaginer sa réaction en tombant sur un article comme celui là! Même s’ils n’auraient rien pu faire, les parents se sentent quand même responsables et se reprochent de ne rien avoir vu ou fait… alors que rien ne peut le prédire et que lorsqu’on s’en rend compte, il est déjà trop tard!
    Le risque serait effectivement qu’une lecture trop rapide de l’article laissent à penser à Mr et Mme tout-le-monde que mort subite = maltraitance des parents = homicide!!!

  8. En tout cas c’est clair qu’au vu de ces données ce n’est pas évident à la fois de respecter l’immense douleur des parents qui viennent de perdre un enfant, et en même temps de protéger les enfants contre les maltraitances. Mais je crois qu’il faut quand même en parler !

  9. laciboulette dit :

    Je suis sidérée, mais pas vraiment étonnée à la lecture de l’article. Ceci dit, l’amalgame est vite fait entre homicide et négligence.
    1/10 des morts subites, c’est énorme comme chiffre, et ça doit être effectivement dur à encaisser.
    Il y a un parallèle de fait avec la dépression du post partum.
    Après, je me demande comment on fait de la prévention dans ce domaine. Ayant fait une dépression post partum. J’ai mis du temps à me faire traiter. Autant on est hyper médicalisée pendant la grossesse, et les suites immédiate, autant dans les 2 ou 3 mois qui suivent, voire au delà, je ne trouve pas que quelque chose soit fait pour détecter cette maladie tristement banale (qui heureusement ne se termine pas de façon aussi dramatique dans la majorité des cas).
    Bref, si je n’avais pas eu une démarche de mon propre chef, je trainerais peut-être encore cette dépression…