Naissance orgasmique

Pour commencer l’année en beauté, et suite aux commentaires de l’article précédent Happy 2009, un petit billet sur la naissance orgasmique, dont la possibilité a été relayée par un article de Courrier International « Accoucher, une expérience orgasmique » que vous trouverez ici (je le reproduis en fin d’article au cas où il ne serait plus en ligne). Il y a également un documentaire étatsunien, Orgasmic birth, qu’on peut se procurer en DVD (je ne sais pas s’il y a un doublage/des sous-titres en français). Il est possible d’en récupérer pour usage privé mais aussi pour organiser des projections publiques (pour ceux qui ont des asssoc’, pour les maternités, etc). Voici la bande-annonce (VO non sous-titrée, mais certains passages, euh, semblent relativement universels) :

Vu comme ça, ça fait envie, mais je crois que même lorsque toutes les conditions les plus favorables, la probabilité de connaître un orgasme en accouchant reste faible. Cette bloggueuse suggère qu’elle serait équivalente à celle de deux vierges connaissant un orgasme simultané lors de leur premier rapport…

Je pense qu’il est intéressant de diffuser ce genre d’information, ne serait-ce que pour tenter de corriger notre vision collective de la naissance qui est (légèrement) biaisée. D’autant plus lorsqu’on lit un des commentaires de la bande-annonce sur YouTube qui dit qu’en gros ces femmes sont perverses de jouir sur leur enfant et qu’on doit enfanter dans la douleur… Mais bon, de là à dire que si on est dans de bonnes conditions et qu’on respire comme il faut, non seulement on n’aura pas mal, mais en plus ce sera l’orgasme, ahem ahem. J’ai lu un certain nombre de récits de naissance à domicile et AUCUN ne fait mention de ce type de sensation. Peut-être que les femmes qui ont écrit les récits sont trop pudiques pour faire étalage de ces ressentis, en même temps ce n’est pas l’impression que donne leur lecture. En attendant si vous cherchez le « big O » il y a je pense d’autres méthodes que celle-là. Par contre, saviez-vous que les orgasmes peuvent être plus intenses quand vous êtes enceinte ? Ou encore que le plaisir sexuel (en général, pas seulement l’orgasme) peut être plus important après avoir eu un enfant (pas juste après, hein…) ?

Et vous, ça vous tente ? Y a-t-il des chanceuses qui ont déjà connu ça ?

L’article de Courrier International :

Courrier international – n° 861 – 3 mai 2007
Insolites
Accoucher : une expérience orgasmique
Douloureux, l’accouchement ? Katrina Caslake, elle, a trouvé cela divin, voire orgasmique. “C’était une expérience très sensuelle”, commente cette sage-femme de Wallington, qui a mis au monde (sans péridurale) ses deux fils, aujourd’hui âgés de 17 et 18 ans. “Toutes mes zones érogènes étaient stimulées. Je poussais des cris très proches de ceux de l’orgasme. De fait, c’était un véritable orgasme. Je vivais la chose la plus féminine qui soit donnée de vivre à une femme et c’était fantastique.” Même souvenir pour Frederika Deera. “Cela m’a remplie d’une euphorie indescriptible”, se rappelle cette attachée de presse qui a donné le jour à sa fille Delphine il y a deux ans à l’hôpital de Portsmouth. “C’était le nirvana : on a dû me faire une suture très importante, mais ça ne m’a même pas gênée.”
C’est cette expérience “jouissive” qui a poussé Katrina Caslake à devenir sage-femme. “Je savais que je n’étais pas un cas isolé”, explique la praticienne, qui travaille aujourd’hui pour Yours Maternally, un service d’obstétrique indépendant. “En encourageant d’autres femmes à faire confiance à leur corps et à se détendre, je me suis dit que je pourrais les aider à vivre des accouchements moins douloureux, plus agréables.” Même approche au Birth Centre, dans le sud de Londres, où Nathalie Mottershead, sage-femme, encourage activement l’accouchement sensuel. “Si les couples sont d’accord, on pratique des massages des mamelons et du clitoris pour faire apparaître les contractions, favoriser l’ouverture du col et du vagin et contribuer à soulager la douleur.” Objectif : faire de l’accouchement un moment de plaisir, voire d’extase. “Nous travaillons en étroite collaboration avec les femmes pour qu’elles puissent accoucher à domicile. Si les futures mamans acceptent de se sentir sexy, le travail peut être agréable, indolore, et le plaisir peut aller crescendo jusqu’à la naissance proprement dite.” “Si la femme se sent suffisamment à l’aise pour accepter une stimulation des mamelons et du clitoris pendant l’accouchement, cela aide à lutter contre la douleur et ça facilite le travail”, confirme Andrya Prescott, porte-parole de l’Association des sages-femmes indépendantes. Un petit tour sur le site Internet de l’Organisation américaine pour les naissances non assistées confirme à quel point l’accouchement peut être érotique. Le site décrit en détail des fantasmes de femmes où romantisme et rapports sexuels se traduisent par des “vagues de plaisir” et des “orgasmes cosmiques” au moment de la naissance. Manifestement, les femmes qui grimpent aux rideaux lors de l’enfantement sont plus nombreuses qu’on ne le croit. Sur les 151 femmes interrogées par la sage-femme américaine Ina May Gaskin, 82 disent avoir vécu au moins un accouchement orgasmique. Certes il s’agissait de naissances à domicile et de femmes ouvertes à ce type d’expérience. Mais les avantages sont loin d’être négligeables : un seul et unique orgasme serait 22 fois plus puissant qu’un calmant moyen, et l’excitation sexuelle entraîne une ouverture très sensible du vagin.
“Les femmes y réfléchiraient peut-être à deux fois avant d’accepter une péridurale si elles sa­vaient tout ça, mais personne n’en parle”, déplore Ina May Gaskin, pionnière de l’accouchement naturel, qui fut la première à découvrir la possibilité de l’orgasme pendant la naissance.
Mais il y a un hic : comme toute activité sexuelle, l’intensité du plaisir dépend largement de l’état de relaxation, de confiance et de sécurité que ressent la femme. Or la majorité des parturientes redoutent l’“épreuve” de l’accouchement. Ces craintes se traduisent, avant même le début du travail, par des contractions musculaires et une hausse du taux d’adrénaline. “Le problème, c’est que cette hormone inhibe le désir sexuel et freine les contractions, souligne Andrya Prescott. On est plus tendu et plus sujet à la douleur. C’est pour ça que le travail et la naissance à l’hôpital peuvent être mal vécus. Entourées d’étrangers, les femmes ont un taux d’adrénaline élevé. Dans ce cas, même si elles sont a priori partantes pour une stimulation sexuelle, elles peuvent aussi bien faire une croix dessus.”
Aujourd’hui encore, le sujet est tabou. “Beaucoup de femmes ont peur d’être considérées comme perverses ou anormales si elles admettent avoir des sensations sexuelles pendant l’accouchement”, souligne Carolyn Cowan, professeur de yoga. “Je donne des cours de danse érotique pour femmes enceintes, pour essayer de les débarrasser de ces inhibitions. J’ai deux ou trois trucs à leur apprendre – il a fallu que j’accouche de mon fils pour trouver mon point G.” L’excitation sexuelle provoque la sécrétion d’ocytocine, une hormone qui favorise l’affection et l’attachement, à l’origine des contractions utérines dans l’accouchement et dans l’orgasme. Il s’agit par ailleurs d’une endorphine : elle génère du plaisir tout en étant un puissant analgésique. Dans l’accouchement sensuel, le nourrisson n’est pas en reste. Inondé d’hormones du bien-être, il aura plus de chances de venir au monde heureux et détendu.
Anastasia Stephens
The Independent

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30 Responses to “Naissance orgasmique”

  1. Princesse Strudel dit :

    La premiere question qui me vient est… « QUI est cense stimuler le clitoris et les mamelons pendant l’accouchement? Le conjoint, la parturiente… ou un membre du personnel soignant? » (je n’ose pas regarder la video, je suis au bureau…).

    Un peu hors sujet, mais pas tout a fait: il y aurait des femmes ressentant du plaisir physique pendant l’allaitement. As-tu lu des informations la-dessus lors de tes diverses recherches pour des billets?

    Bonne annee a toi et a toute la famille,

    Strudel

  2. Si tu es au bureau, SURTOUT coupe le son 😉
    Pour la première question : apparemment ça dépend de la bonne volonté de chacun… (pas visible sur la vidéo)
    En tout cas ce qui est clair c’est que la stimulation des mamelons provoque une sécrétion d’ocytocine, laquelle entraîne des contractions utérines et la sécrétion de lait, mais est aussi connue sous le nom d’hormone de l’amour, du câlin etc, et dont un pic accompagne l’orgasme. Bref tout ça est lié et des circuits neuro-endocriniens similaires peuvent être activés pour le sexe, l’accouchement et l’allaitement. Mais il y a d’autres hormones et d’autres régulations impliquées, ce qui fait que l’orgasme n’est qu’une des issues, plus ou moins probable, de ces activités.

  3. Clemys dit :

    Oh mince ! je suis dégoutée d’avoir découvert tout ça 8 semaines après la naissance de mon poussin… Mon sage-homme était pas mal… (je plaisante of course)

  4. Anonyme dit :

    « Sur les 151 femmes interrogées par la sage-femme américaine Ina May Gaskin, 82 disent avoir vécu au moins un accouchement orgasmique ».
    je penche plutôt pour la version de l’orgasme simultané de deux vierges …

  5. Clemys dit :

    J’ai été trop vite à poster…
    Je voulais savoir si quelqu’un avait entendu parler d’une culture où les femmes n’auraient pas mal en accouchant ? Parce que, en ce moment, j’ai parfois l’impression que ceux qui défendent l’accouchement physio oppose nature « si tu écoutes ton corps, tu n’auras pas mal » à culture « tu accoucheras dans la douleur ».
    Je ne sais pas si je suis très claire, même si je défends l’idée d’un accouchement le plus physio possible et librement choisi par les parents que ce soit à l’hopital ou à domicile, j’ai parfois le sentiment que certains pro-nature à 100% sont culpabilisateurs (le mot n’existe pas je sais) : « si tu as mal, c’est que tu n’écoutes pas assez ton corps et ton bébé… » Donc est ce que les mères des moines tibétains accouchent en méditant ?

  6. ça se retrouve un peu dans les travaux de Lamaze (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fernand_Lamaze ; http://www.lamaze.org/AboutLamaze/History/tabid/104/Default.aspx) qui a observé des femmes russes accouchant le sourire aux lèvres et a transposé ça dans la méthode qui porte son nom. Personnellement je pense que l’accouchement est hautement variable selon les individus (et si je voulais me la péter je dirais « extrêmement idiosyncratique ») : même s’il y a de grandes tendances globales, tout varie tellement d’une femme (et d’une naissance) à l’autre (durée, douleur ressentie, etc) ! On sait aussi que tout est influencé par une multitude de facteurs, qui jouent plus ou moins pour l’une ou pour l’autre, même si on a une idée générale de la tendance de chaque. Le « si tu as mal c’est que tu n’écoutes pas ton corps » se rapproche dangereusement du « tu enfanteras dans la douleur », et je ne pense absolument pas qu’introduire plus de physio dans les naissances veuille dire réserver la péri aux cas pathos (ou en tout cas ce n’est pas une approche que je défends). Ah bon, c’est une réponse de Normand ? 😉

  7. Yaël dit :

    Personnellement, j’ai eu le sentiment après la naissance de mon fils d’avoir vécu une expérience orgasmique. Entendons-nous bien, j’ai eu extrêmement mal surtout au moment de la sortie de mon bébé cependant malgré cette douleur (ou peut-être par cette douleur) il m’a semblé atteindre un autre niveau de conscience…
    Est-ce qu’un orgasme est forcément une sensation agréable ? Pour moi, c’est surtout une sensation extrêmement intense où la conscience est presque balayée par la violence des sensations. Au moment de l’orgasme, le plaisir et la douleur se mêlent, non ? Et de ce point de vue là, j’ai vécu la naissance de mon enfant comme un orgasme le plus puissant qui soit donné de ressentir… c’était une sensation qui était douloureuse mais que j’ai aimé ressentir… je ne le ferais pas tous les jours mais j’aurais regretté de passer à côté. Mais c’est effectivement très personnel.

  8. Merci pour ton témoignage qui nous apporte un éclairage nouveau sur la question !

  9. Anne dit :

    Pour rebondir sur le témoignage de Yaël, et ce sujet, tout cela m’a fait penser au livre de M.ODENT l’amour scientifié, que je vous conseille si vous ne l’avez pas lu. Et là dessus il dit que, le fait d’avoir un orgasme ce n’est pas tant le plaisir que ça procure mais le fait de déconnecter le cerveau de l’intellect. Et dans ce sens, quand toutes les conditions sont réunies pour que la femme puisse s’abandonner, et qu’elle s’abandonne, elle déconnecte tellement le cerveau de l’intellect, qu’elle ne vit que émotions/sensations/ressenti et perd la notion de tout ce qui est concret (le temps et l’espace). C’est en ce sens qu’il y a un orgasme. Il compare ça au phénomène de transe, ou à l’état d’extase que les drogués recherchent. Et donc pour revenir sur la douleur, il dit que, si on est dans cet état extatique, bien que ça fasse mal, on ne ressent pas de la mm façon les choses, on ne ressent pas la douleur aussi fortement que si on se blaisé à froid avec toute notre reflexion; d’autant que dans ce cas la maman est tellement déconnecté que toutes ces hormones agissent dont les endorphines. Pour illustrer ça, il faut lire des témoignages d’AAD, ok la femme a mal mais elle le décrit d’une toute autre façon des femmes accouchant en structure. Là dessus aussi la Poule il y aurait à raconter! comment l’ambiance de la mat ne permet pas à la femme de s’abandonner…. il explique tout bien tout ça dans le bouquin d’ailleurs, avec études à l’appui, je sais que t’aime bien cartésienne que tu es!!
    BREF voilà Yaël tu as ressenti qq chose de commun aux femmes. et c’est formidable d’avoir pu connaitre ça!

  10. Charlotte dit :

    Très intéressant…
    et voila avec Yael une preuve que ca peut arriver.
    Je serai plutot de l’avis de toutes 😉 : ca dépend de chacune, de chaque accouchement de chaque bebe et de chaque grossesse..ca fait beaucoup quand meme…

    Apres certaines methodes de relaxation permettent de mieux gérer cette douleur (physique) de l’enfantement, par exemple la sophrologie et l’haptonomie.

    Le plus important est d’informer les femmes de ce qui existe, de les préparer et de leur laisser le choix.

    Ici, je souhaitais me passer de péridurale et avait donc fait une préparation en ce sens. (hapto) Apres, avec un accouchement déclenché, peu de chances de se passer de la péridurale mais avec beaucoup de concentration, de méditation, d’aide du coq et du personnel (enfin surtout du coq), on a réussi a s’en passer…presque jusqu’au bout… il faut dire, j’ai dilaté en une demi-heure (merci le perçage de la poche des eaux), alors le temps que je me décide, que l’anesthésiste arrive, appelle la terre entiere pour etre sur de pouvoir me faire une péridurale, me pique le dos, que ca fasse effet, on etait deja a 8cm…

    Mais toute cette gestion de la douleur avant plus le coup de pouce de la péridurale sur la fin m’ont permis d’etre en forme pour accueillir ma fille comme nous le souhaitions.

    Lors du travail, ici pas un seul cri mais beaucoup de respiration et je ne sais pas pourquoi je pensais (et apparemment j’en parlais beaucoup aussi) à de l’eau bleue…ahh l’eau bleue (piscine à débordement, océan déchainé, souvenir des vacances aux Bahamas, who knows??), les sages femmes se sont bien marrées..;-) et boudiou que ca faisait mal!!

    Concernant l’allaitement, je peux ressentir une sensation d’extase, de plaisir, enfin parfois seulement, d’abandon… pour l’accouchement, on n’y est pas encore.

  11. @Anne : plus ça va et plus je me dis que je ne pourrai pas faire l’économie de la lecture de Michel Odent plus longtemps. Ceci dit -et c’est peut-être une fausse impression puisque je n’ai lu aucun de ses livres (juste des extraits sur le net)- j’ai l’impression qu’il est un peu extrémiste (dans le sens que dénonce Clémys). Et même si ses travaux ont sans doute beaucoup apporté, je suis toujours un peu mal à l’aise avec un homme qui explique sans sourciller ce qu’une femme doit ou ne doit pas ressentir lors de son accouchement. Je ne suis pas fana non plus du « nous sommes des mammifères », « nous sommes des animaux », donc nous n’avons qu’à faire comme les rates/chattes/guenons. Evidemment qu’on a des choses en commun, mais il y a aussi des différences radicales, comme le fait que nous sommes bipèdes avec un bassin ridiculement étroit, une tête énorme et un col de l’utérus surpuissant pour contrer la gravité. Sans parler de notre cerveau conscient, qui nous est plus utile à certains moments qu’à d’autres mais qui est quand même au cœur de notre identité. Bref je dévie un peu là (peut-être un prochain article ?) 😉

    @Charlotte : dilatation en 1/2h ? et moi qui ai mis près de 24h à passer de 2 à 10… rien que ça je pense que ça joue sur le ressenti de l’accouchement. Comme disait je ne sais plus qui : « certaines femmes mettent 48h à accoucher. Mais je ne voudrais même pas faire un truc agréable pendant 48h. » Tant mieux en tout cas si vous avez pu concilier le déclenchement et (la plupart de) vos désirs pour l’accouchement. Personnellement je n’ai jamais ressenti de sensation incroyable en 4 mois d’allaitement mais tant mieux pour celles à qui ça arrive !

  12. Anne dit :

    @ la poule, en ce qui concerne l’amour scientifié, je n’ai pas lu ses autres bouquins, je ne trouve pas du tout qu’il est extrémiste. En fait ce livre c’est une synthese biblio, il dit « tel article à dit ça et ça », donc ça apporte des info, qui permettent de comprendre pas mal de chose. Il ne dit pas « vous devez faire ci ou ça » « ou ressentir ci ou ça », il s’appuie sur des études et témoignages…. ensuite en ce qui concerne notre condition animale, béin c un peu vrai en vrai! mm si ça nous plait pas, car on est super formaté nous femmes occidentales, on voudrait tout maitriser, tout controler… là dessus je vous conseille aussi, peut etre à commencer avant M.ODENT, le bouquin de I. Brabant Vivre sa grossesse et son accouchement, une naissance heureuse. C’est une SF qui raconte, explique avec des descriptions techniques mais aussi bcp de ressenti, et aussi le ressenti de la médicalisation comment la vivre etc. je crois que de tout ce que j’ai lu, c’est LE bouquin qui fait autant le tour de la question avec bcp de détails et points de vue.
    Tout ce que je veux dire par là, ok on est bipede, un bassin (pas étroit, mais en S), un col de l’uterus à passer etc etc mais justement de comprendre ça permet qd mm de mieux y arriver, enfin d’essayer d’optimiser la chose. Enfin pour celles qui le veulent bien sur.

  13. Merci pour les précisions sur le livre (malheureusement il n’est pas à ma bibliothèque), à moins que je ne commence par celui de Brabant (argl le budget bouquin de ce blog, ça commence à chiffrer ;-)). Bien sûr je ne dis pas que le processus de la naissance doit être complètement intellectualisé et contrôlé, et bien sûr que nous sommes des animaux et pas des purs esprits. Mais je maintiens que le raisonnement « il n’y a qu’à faire comme une chatte pour accoucher/allaiter » (et je ne dis pas que c’est le tien, d’ailleurs, plutôt que ce sont les conclusions que certains semblent tirer d’auteurs comme Odent justement) n’est pas valable. Dans le livre de Sarah Blaffer Hrdy (dont je parlerai bientôt) il y a un schéma qui montre la taille du bassin et la taille du crâne du bébé superposés pour différentes espèces de primate et pour l’homme, ben ça donne envie d’être une gorillette !
    Tant mieux si déconnecter notre cerveau nous aide à optimiser la naissance, et si on peut œuvrer en ce sens, mais il ne faut pas réduire tous les problèmes et facteurs de ce processus complexe à celui-là.

  14. Princesse Strudel dit :

    Merci pour vos temoignages, j’ai lu avec beaucoup d’interet ces complements d’information.

  15. pupuce dit :

    moi j’accouche le lundi de bébés posés à droite, et par les reins, et en 15 heures minimum, et mes poches des eaux sont très solides.
    déjà y’a le lundi, c’est con mais c’est pas un jour où je suis de bonne humeur.
    après y’a les douleurs dans le dos. je ne sais pas ce que c’est qu’une contraction devant, mais ça doit être sympa, hein, puisque c’est tolérable. dans le dos ça l’est achement moins, je promets.
    après y’a le facteur temps. pour le deuxième j’ai fait la maligne, pas de péri docteur, je gère. au bout de 14 heures tu gères moins.
    et la poche? bin la poche c’est la cerise sur le gâteau, mesdames. une poche qui pète pas, c’est une dilatation qui n’avance pas. et quand on te la pète, la poche, finalement, parce que la nature est pas sympa pour tout le monde et la tienne elle a décidé de te faire ramer, donc on te la perce, ta poche, à ce moment là tes contractions du dos elles te laissent plus aucun répit.
    malgré l’hapto, la respiration, l’acupuncture, l’homéo, les ballons, les x positions testées, je peux aujourd’hui le dire: RIEN n’est antalgique pour ce genre d’accouchements. rien. même pas la péri, demandée dans l’urgence à dilatation complète….(si y’a encore des anesthésistes sportifs, si) et latéralisée comme la première fois, n’est ce pas, avec chute de tension et bébé en souffrance pour aller avec, que au final la pompe t’appuies pas dessus sinon t’as peur qu’elle tue ton bébé.
    tout ça pour te dire la poule:
    certaines femmes, dont moi, n’auront jamais d’orgasme en accouchant. niet. impossible. moi j’ai juste maaaal trèèèès longtemps, et au final si jamais ma conscience quitte mon corps c’est parce que je suis à 4 de tension, hein, rien d’orgasmique là dedans, juste un seuil de douleur insupportable pour mon petit corps.
    mais tu me diras y’en a qui jouissent de douleur, aussi…

    (sinon la femme de mon homéopathe, elle, elle accouche comme une fleur, le samedi, vers midi, en 2 heures, sans une larme. elle a fait 6 enfants. forcément.)

  16. Anne dit :

    @ pupuce: concernant la poche et la dilatation, au contraire, enfin dans un accouchement ou tout se déroule bien et sans intervention, lapoche des eaux se romp tard, vers 6 à 8 cm. En fait j’ai compris tout ça d’ailleurs grace au bouquin de Brabant. Si l’enfant est bien positionné, la tête bien comme il faut bin, il y a juste une petite poche d’eau entre le col et la tête. Du cou la poche se rompt tard dans la dilatation. Parce qu’au bout d’un moment il commence a être trop bas le BB et ça craque. au contraire si le BB est mal positionné, bin bcp trop d’eau passe entre la tête et le col et du coup ça craque plus tôt. Voilà pour les cas généraux.. après c’est sur il y a toujours des exceptions! …. et oui c’est clair une poche percée artificiellement et tu crises!
    @ La poule: c’est dur de résumer son propos en 10 lignes! sérieux lis le bouquin de Brabant elle le dis tellement mieux que moi!!!!!!!!!!!!! mais je ne réduis pas l’accouchement a « il faut faire comme la chatte » ou à l’inverse « laisse toi faire par le gynéco »! Entre autre dans ma vie je suis Doula et je ne dirai jamais a une maman, l’accouchement ça ne fait pas mal, si tu t’écoute c’est l’extase…. par contre je témoigne de tout ce qui peut nous arriver à nous les femmes! 😉 et si ça lui arrives à la maman bé super pour elle!

  17. vivie dit :

    lors de la naissance de mon troisième et dernier enfant j’ai connu ce genre d’expèrience, pas un orgasme à proprement parlé mais trés proche tout de même…donc, ça existe!

  18. @pupuce : tu illustres exactement ce que j’essayais de dire : nous ne sommes pas toutes égales dans la maternité. Sans même parler de pathologie, tout le monde n’aura pas la même facilité pour tomber enceinte, certaines auront des maux de grossesses terribles et d’autres seront hollywood-style, certaines accoucheront en 2 heures sans peine quand d’autres seront prêtes à tuer pour avoir la péri après 15h de contractions, il y en aura qui se réveilleront trempées de lait pendant des mois quand d’autres boiront des tisanes pour stimuler leur lactation. C’est pourquoi d’ailleurs je milite pour le choix, parce que ce qui va à l’une n’ira pas à l’autre.

    @Anne : merci en tout cas pour ce débat, je me doute bien que « dans la vie » tu as une position plus nuancée et complexe que ce qui peut ressortir d’un commentaire de quelques lignes. En pratique, je crois que nous sommes plutôt d’accord sur le fond, même si nous n’avons pas la même façon de l’exprimer 😉

    @vivie : waouh ! mazette déjà 2 femmes sur 7 dans les commentaires ! je vais faire concurrence aux stats d’Ina May Gaskin à ce rythme-là 😉

  19. Mag' dit :

    J’ai adoré le bouquin de Brabant.
    Et pour info, ma mère m’a toujours dit qu’elle avait vécu pour ses 3 accouchements des sensations comparables à des orgasmes.
    Alors j’y crois ! 😉

  20. @Mag’, tant mieux pour ta mère ! Moi j’y crois mais pour la naissance de Pouss2 c’était pas vraiment ça 🙄

  21. Sophie dit :

    J’ai référencé plusieurs auteurs qui parlent de la dimension du plaisir dans l’accouchement : http://www.projetdenaissance.com/2-categorie-11375328.html, dont Groddeck en… 1923 ! Le sujet ne date donc pas d’hier mais mérite d’être plus connu. Merci d’en parler La Poule. (ps: j’ai fait un lien vers ton article sur PdN dans l’article du mm nom sous la rubrique « accoucher autrement »)

  22. @Sophie, waouh, parler de plaisir féminin en 1923, ça devait être un vrai OVNI à l’époque ! Merci en tout cas pour tes réfs 😉

  23. Lulu dit :

    Bonjour !

    Après mon accouchement j’ai lu une interview d’une doctoresse à propos de caractère très sexuel de la naissance, dans Grandir Autrement.

    Ma réaction : « N’importe quoi » . C’était une réaction incrédule mais surtout jalouse. Si j’ai ressenti l’extrême douceur du corps de mon enfant, juste après la brûlure de l’ampliation, je me suis quand même laissée submerger par la douleur, manipuler par une sf à propos de la péridurale (qui heureusement a très mal fonctionné), et ça, je ne l’avais toujours pas digéré en lisant cette interview.

    Mais le temps a passé et j’ai commencé à emprunter beaucoup de livres à la Leche. Les découvertes d’Odent me fascinent. Contrairement à ce qui a été dit plus haut dans les commentaires, ce partisan de la physiologie ne pense pas que si on a mal, c’est qu’on s’y prend mal. Au contraire, pour Odent la douleur EST physiologique , et ce serait pour lui le gage d’un attachement fort entre la mère et l’enfant. Une des raisons pour laquelle il redoute la péridurale.

    Je ne suis pas d’accord avec lui sur ce point-là, car j’ai vu des mamans ne pas s’attacher en raison de la douleur, et des femmes anesthésiées qui sont tombées immédiatement amoureuses de leur enfant.

    Maintenant, je lis le livre La naissance orgasmique, d’Elizabeth Davis et Debra Pascali-Bonaro, qui a été écrit après le documentaire. Ce texte s’appuie sur de très nombreux témoignages et de nombreuses études. Les auteurs ont vécu de telles naissances, et ont écrit ce livre pour permettre à d’autres femmes de vivre cette expérience. C’est une préparation très sérieuse et totale. En gros, il ne s’agit pas de se titiller les tétons et hop, naissance orgasmique. C’est la première fois que je lis dans un livre pour futures mamans à quel point on les exhorte à bien se nourrir, s’hydrater, prendre soin d’elles, se dorloter, à réparer des blessures émotionnelles telles que suite à une IVG, fausse-couche, viol, violences émotionnelles. On y apprend également l’importance de la relaxation et de l’abandon. Naissance orgasmique ou pas, ça vaut le coup de lire ce livre parce que déjà ça, ça fait du bien.
    La démarche n’est pas de se programmer un orgasme pour le jour j, mais de savoir se faire du bien afin de rendre possibles et de réunir les conditions d’un accouchement agréable (et aussi ne pas se rendre la maternité difficile). Je ne sais pas si je suis claire…en gros, ce n’est pas un manuel pour un orgasme assuré.

    Je trouve que c’est dommage que le film n’ait pas été visionné dans son intégralité, que le livre n’ait pas été lu non plus avant de parler ici du plaisir de l’accouchement, et que chacune aille de sa petite expérience ou théorie. Sans vouloir vous vexer, j’aimerais vous dire que je ne trouve pas cette façon de faire très sérieuse. Pour moi on ne teste rien si on se base juste sur un extrait de film.
    Mais bon, au moins vous en avez parlé et je trouve ça super, car ça contribue malgré tout à informer les femmes de cette possibilité.

  24. @Lulu, je trouve aussi qu’Odent ne prend pas en compte la diversité des femmes, des couples, des attentes. Donc autant certains de ses travaux sont vraiment intéressants, autant son côté dogmatique m’énerve (d’autant plus que c’est un mec ! un peu gonflé d’avoir des idées aussi arrêtées sur qqch qui ne le concerne pas au 1er chef).
    Merci en tout cas pour le petit compte-rendu du livre, il est vrai que mon article n’est pas très fouillé, ceci dit je me contente de faire le relai de l’info qui a circulé autour du film, je n’ai pas l’impression d’avoir trop préjugé de son contenu. Après libre à chacun de le voir si on est intéressé !

  25. Bonjour,
    Je connais bien ce livre, pour l’avoir traduit, mis en page et édité (les Éditions du Hêtre sont une petite structure! 😉 )
    Je ne peux qu’encourager chacune à voir le film de Debra Pascali-Bonaro en entier, et bien sûr à lire le livre (excellent, cela va sans dire) qu’elle a écrit avec Elizabeth Davis.
    Mais je me dois de « voler au secours » de la poule pondeuse… Elle aurait dû bien sûr lire le livre avant d’écrire son billet. Mais il lui aurait fallu pour cela des talents divinatoires certains, vu qu’il est paru (en anglais comme en français) en juin 2010! :mrgreen:

  26. @Violaine Bideaux-Petit, merci de voler à mon secours ! Je rappelle quand même que je suis mère de 2 jeunes enfants, que je travaille à plein temps à 1h de mon domicile, et que je tiens ce blog seule sur une partie du temps qui me reste… 😉

  27. Melanizetaufrais dit :

    @Yaël, je sais j’arrive avec 1 an et demi de retard.. mais n’as tu pas plutôt ressenti un immmaaannnnnnccceee soulagement au moment où ton bébé est sortie ? de tel sorte qu’après une douleur si intense on ne peut que trouver jouissif le moment juste après l’expulsion. Un peut comme comme quand on a très envie d’aller au toilettes et qu’on éprouve un grand bien être d’évacuer .. tout ça… Enfin tout ça pour dire que c’était mon ressentit lors de mon accouchement sans péri. C’est comme ça que je pourrais le décrire 🙂

  28. Renarde dit :

    La naissance organismique, j’en avais un peu entendu parler, comme ça sans plus, avant mes accouchements et je me disais qu’il devait falloir en fumer de la bonne pour parler d’orgasme en même temps que d’accouchement 😆
    Et pi en fait, là, après mon accouchement n°2, c’est un terme qui me revenait à l’esprit…. Non seulement je conserve en mémoire un moment extraordiaire (j’ai eu un accouchement « classique » en maternité, arrivée dilatée à 7, pas le temps d’avoir une péri – trop de la chance ! – et sortie du bébé 3/4h être passée en salle de naissance) mais je fais en fait surtout le rapprochement entre les gémissements que j’ai pu pousser en accouchant et ce que je fais dans un orgasme « normal » (l’anonymat est conservé, rassurez-moi !… 😀 ), c’était très proche, mais en beaucoup plus fort pour l’accouchement, je suis plutôt plus discrète d’habitude !
    Mais, soyons honnêtes, mon témoignage ne se rapproche pas vraiment de celui de Katrina dans l’article (ça ressemble à un accouchement avec un vrai orgasme) et pour moi l’accouchement n’avait pas grand chose de sexuel. De plus, même si j’en avais entendu parler avant, je n’avais pas cherché de stimulation sexuelle pendant le travail, ça ne me branchait pas du tout.

  29. @Renarde, intéressant ! honnêtement dans mon expérience l’accouchement sans péri et le sexe n’ont VRAIMENT rien à voir (et heureusement parce que le sexe ça revient quand même plus souvent :mrgreen: )

  30. […] j’ai lu un billet sur les accouchements orgasmiques, chez la Poule Pondeuse, et ce commentaire en particulier m’a […]