La bibliothèque de mon quartier n’est pas très bien achalandée, donc quand j’ai vu qu’ils avaient Au coeur des émotions de l’enfant d’Isabelle Filliozat, j’ai sauté sur l’occasion. Il faut dire que ce livre a très bonne presse auprès des tenants de l’éducation non violente (dont je suis).
Quelques mots sur l’auteur d’abord : psychologue et psychothérapeute, Isabelle Filliozat est aussi mère de deux enfants. Elle a écrit un certain nombre de bouquins, et anime régulièrement conférences et formations. Elle exerce du côté d’Aix-en-Provence. Pour en savoir plus, voir son site web et notamment sa présentation.
Le livre est globalement facile et agréable à lire (beaucoup d’exemples), et les idées qui y sont développées tout à fait dans la lignée de mes lectures précédentes. En vrac :
– Les enfants sont de véritables buvards à émotions qui ont une forte tendance à prendre pour eux les problèmes et peurs de leurs parents, ce qui les conduit à des comportements bizarres et souvent inadéquats, voire franchement pénibles. La solution étant que le parent prenne conscience de son problème et en parle à l’enfant pour l’en délester.
– Si on ne répond pas aux besoins d’un enfant, il en déduit que c’est lui qui est indigne qu’on s’occupe de lui, plutôt que d’attribuer la responsabilité de son malheur à ses parents (ou à ceux qui s’occupent de lui). L’auteur fait bien sûr le distingo entre les besoins, physiques (nourriture, hygiène…) et moraux (réconfort…), et les désirs (bonbons, jouets…).
– La colère est une émotion saine qu’il convient d’exprimer (et d’accompagner chez l’enfant). Ce qui pose problème est différent : ce sont la violence et l’agressivité qui peuvent découler d’une colère mal gérée.
Je ne peux pas vous en dire plus car le Poussin s’est pris d’amour pour le livre et ne veut plus le lâcher.
Globalement un livre intéressant et agréable à lire, même si l’omniprésence d’exemples un peu psychomagiques, où l’enfant passe sans transition de petit démon à petit ange juste parce que maman lui a dit qu’elle était stressée parce que ses Manolo Blahnik lui font mal aux pieds (désolée j’ai regardé Sex and the City hier), peut parfois être un peu irritant. Bon je suis un peu de mauvaise foi (mais c’est ce qui fait mon charme… non ?), d’autant plus que l’auteur rappelle que le psy n’est pas la réponse à tout. En fait le vrai problème de ce livre c’est de l’avoir lu après Gordon Neufeld et Thomas Gordon. Parce que globalement ça ne m’a pas apporté grand chose de plus, et que j’ai trouvé la théorie de Neufeld beaucoup plus fouillée et riche, et les conseils de Gordon plus pragmatiques et mieux expliqués.
En bref j’ai trouvé ce livre intéressant, mais pas indispensable. Du coup j’hésite à me mettre en chasse du Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Adele Faber et Elaine Mazlish, qui est apparemment difficile à trouver. Quelqu’un l’a lu ? ça vaut le coup ?
Tags: Au coeur des émotions de l'enfant, Education, éducation non-violente, Isabelle Filliozat, livre
ah ben oui…
Au coeur des émotions de l’enfant, c’est le premier à lire… pour prendre contact avec ces notions, si besoin est…
je partage donc totalement ton avis!
et pour Faber & Mazlich, peut pas te dire, je ne l’ai pas lu…
Bon, alors, je vais passer directement à Gordon, que je n’ai pas encore commencé… puisque je n’ai pas encore fini Elever son enfant… autrement.
Mais où vais trouver le temps?
J’ai commencé par celui-ci, je vois que j’ai bien fait !
Pour Faber et Mazlish, j’en ai eu de bons échos, via des associations qui organisent des ateliers de parents autour du bouquin justement.
*mode caliméro* mais euh… pourquoi mon avatar il a une sale tête ?
@Fleur : ah ça me rassure !
@Nashii : effectivement si tu n’as pas trop le temps, autant zapper ! moi je lis dans le métro, faut bien mettre à profit 3/4h de trajet dans chaque sens.
@Anne Cé : aussi de bons échos du Faber et Mazlish, je me demande à quel point c’est redondant avec le reste en fait. Pour les avatars c’est totalement aléatoire… théoriquement il y a moyen de charger une bonne fois pour toute une image… à ton image (ok c’est pourri comme jeu de mot) mais pas la moindre idée de comment faut faire !
à une époque où je voulais trouver le Faber & Mazlich, on m’avait dit qu’on pouvait l’acheter aux réunions de la Leche League. mais bon je ne l’ai toujours pas lu.
Moi je garde le livre de fillozat comme une référence et une super première approche pour les sceptiques de la non violence éducative… rien que faire réfléchir sur la facilité de réitérer les schémas éducatifs vécus enfant et les conséquences de cette violence sur ce que nous sommes devenus, c’est déjà un grand premier pas…
@vero81 : effectivement on trouve le Faber et Mazlish chez LLL, sinon en anglais sur amazon. Je pense que les idées développées par Filliozat sont intéressantes, mais par exemple elle reprend très clairement l’écoute active de Gordon ; pour moi autant aller à la source !
Je l’ai lu ce we, et je confirme : c’est un mixte en moins bien de Gordon, Dolto et Solter… Je trouve que ce livre a le défaut de l’approche de Solter, « si tu t’es planté une fois, t’es cuit (et ton gamin aussi) » ! je trouve ce genre de démarche très culpabilisante. Au contraire de Dolto et Gordon, qui sont plutôt du genre « il n’est jamais trop tard pour bien faire ».
En fait, je suis assez déçue, je l’ai vu intervenir dans les Maternelles il y a quelques temps, et elle m’avait fait bonne impression… 🙄
@Clemys, personnellement je ne recommande pas celui-là à ceux qui veulent des idées, plutôt Gordon. Je reste aussi bloquée sur un passage où elle tripe sur les yaourts-qui-ne-seraient-pas-une-aussi-bonne-source-de-calcium-qu’on-le-dit-et-le-lait-de-vache-c’est-le-mal et je ne vois juste pas ce que ça vient faire là (oups désolée pour le mode langue de pute).
[…] « Au cœur des émotions de l’enfant », Isabelle Filliozat, Marabout 1999. Pas encore lu. Voir un avis éclairé ici. […]
@Clemys, Je viens de terminer ce livre d’I.Filliozat et franchement je n’ai pas vraiment aimé.Il y a des passages effectivement assez culpabilisants, elle propose certes certaines pistes intéressantes mais qui gagneraient à être plus nuancées et je suis d’accord aussi sur le fait qu’elle donne parfois l’impression que si tu loupes le « message » envoyé par le petit bout vlan il finira 20 ans plus tard sur un divan… Je crois que je vais me lancer maintenant dans Dolto, une amie psychomot m’en avait dit le plus grand bien.
Sinon pas lu les autres auteurs cités, mais je me souviens que pendant ma grossesse j’avais lu (et fait lire au futur papa 😛 ) Naissance d’une mère de Stern que j’avais bien apprécié.
Enfin lu! Mon avis: il y a de bonnes choses pratiques à prendre (très utiles pour gérer terrible two…) comme accompagner la colère, attendre que l’enfant arrête de se débattre et le prendre dans les bras, exprimer ses désirs avec des mots pour calmer ses larmes (et en profiter pour le driver dans la direction voulue 😉 plutôt que le résonner et lui dire le ridicule de ses demandes…). Moins bien, comme Clemys, ça m’énerve le côté « foire un jour, foire toujours » et comme la Poule, les exemples de transformations radicales et immédiates d’un comportement dès qu’une situation est dite/expliquée à l’enfant… Bref, je n’ai pas trouvé cette lecture inutile (quoiqu’un peu cucul, mais c’est le style de la dame j’ai l’impression 😉 ) même si j’ai déjà lu Parents efficaces (Gordon).
@Ficelle, tant mieux si ça t’a été utile !