Un poussin différent (3)

C’est promis, c’est la dernière fois que je vous ennuie avec le sujet.

Pas de panique, la Poule Pondeuse (bronzée ?) va revenir aux manettes d’ici peu.

Je voudrai vous proposer quelques livres pour enfants traitant du handicap

Un petit frère pas comme les autres

Lili a parfois envie de gronder ce petit frère qui semble ne pas grandir. Mais comment aider Doudou Lapin à grandir ? Elle va convaincre ses parents que l’on peut l’aider à progresser.

Le Lapin à roulettes

Jil est un lapin pas tout à fait comme les autres. Il avait appris à se servir de deux bottes munies de petites roues et de freins car ses jambes ne marchaient pas. Tout le monde l’appelait le lapin à roulettes. Un jour, Jil part faire un tour un peu plus loin que d’habitude…

Mina la fourmi

Mina est une petite fourmi, à qui il manque une patte, mais qui veut travailler et vivre comme les autres. Elle est rejetée par ses congénères qui ont pitié de son infirmité. Mina a du caractère et elle réussit finalement à se faire accepter dans la salle des naissances où elle accueillera les bébés fourmis qui naissent différentes des autres. Une bonne manière pour expliquer aux enfants que malgré les handicaps, chacun peut trouver sa place et être utile aux autres.

Une place pour Edouard

Edouard est né. Au début tout le monde était gai, puis quelque chose a changé…
Quand un petit frère différent débarque à la maison ce n’est pas tous les jours facile mais avec l’amour tout peut s’arranger.

L’enfant différent ou comprendre l’enfant handicapé

de Maurice Ringler, Dunod

Ce livre est dédié « à tous les enfants prisonniers de nos peurs et de nos égarements qui ne demandent qu’à vivre normalement ».
« L’enfant handicapé se croit la plupart du temps responsable de sa surdité, de ses difficultés motrices ou de sa maladie. C’est lui qui s’est abîmé, pour ainsi dire. N’en a-t-il pas, du reste, la preuve indirecte dans le désarroi de ses parents et dans la tension qu’engendre sa déficience au sein de sa famille ? »

Vivre avec un enfant différent

de Pauline Restoux, Marabout

Le cœur qui pleure, la tête qui crie! Difficile d’imaginer la douleur, la rage, les peurs et les deuils que vivent les mères et les pères d’enfants handicapés ou gravement malades tant qu’on n’a pas vécu, ne serait-ce que quelques heures, leur réalité. Qu’est-ce que le handicap ? Comment réagir et que dire à l’annonce de la maladie ? Où trouver des informations ? Comment épauler les parents et les sortir de leur isolement ? L’irruption du handicap ou de la maladie grave bouleverse toute une famille mais aussi son entourage, jusqu’à parfois rompre des liens affectifs auparavant solides.

La fratrie face à l’épreuve du handicap

de Claude Bert,

Que se passe-t-il lorsque l’un des enfants de la fratrie souffre d’un handicap ? Inévitablement, l’ensemble des liens qui se tissent au sein de la famille sont alors orientés de manière particulière. Le rôle que chacun y occupe est modifié.

  • Et avant que vous ne fonciez chez l’agitateur de curiosité pour acheter toute cette littérature, voici un dernier petit texte d’Emily Perl Kingsley. Pour celles qui préfèrent la version originale, cliquez ici

Le voyage en Hollande

On m’a souvent demandé d’expliquer ce que cela fait d’élever un enfant handicapé et d’essayer d’aider ceux qui n’ont pas partagé cette expérience unique à la comprendre, à imaginer comment cela peut être ressenti.
C’est comme cela :

Quand vous allez avoir un bébé, c’est comme si vous faisiez le projet d’un fabuleux voyage en Italie. Vous achetez un tas de guides et vous faites de merveilleux projets : le Colisée, le David de Michel Ange, les gondoles à Venise. Vous apprenez même quelques phrases toutes prêtes en italien, c’est très enthousiasmant.

Après des mois d’attente impatiente, le grand jour arrive. Vous bouclez vos bagages et vous partez. Quelques heures plus tard l’avion se pose, et le steward annonce :  » Bienvenue en Hollande « .

 » La Hollande ?!?!  » dites-vous.  » Pourquoi la Hollande ? J’ai réservé pour l’Italie ! Toute ma vie, j’ai rêvé d’aller en Italie!  » – Mais il y a eu un changement dans le plan de vol.

On vous a fait atterrir en Hollande et vous devez y rester.

L’important, c’est qu’on ne vous ait pas conduit dans un endroit horrible, plein de nuisances, où règnent la famine et toutes sortes de maux, c’est seulement un lieu différent.

Aussi, vous êtes obligés d’aller acheter de nouveaux guides, d’apprendre une toute autre langue et de rencontrer des groupes de personnes que vous n’auriez jamais rencontrés.

C’est seulement un autre endroit, moins coté que l’Italie, moins idyllique que l’Italie, mais une fois installé et après avoir repris votre souffle, vous regardez autour de vous, et vous commencez à remarquer que la Hollande a des moulins à vent, que la Hollande a des tulipes et que la Hollande a aussi des Rembrandt.

Mais tous les gens que vous connaissez vont ou reviennent d’Italie et se vantent des moments merveilleux qu’ils y ont passés. Et tout le reste de votre vie vous direz :  » oui ! c’est là que je voulais aller, c’est le projet que j’avais fait « .

Cette souffrance ne s’en ira jamais, parce que la perte de ce rêve est vraiment une très grande perte.

Mais si vous passez le reste de votre vie à pleurer parce que vous n’avez pas vu l’Italie, vous ne serez jamais libre d’apprécier pleinement toutes les choses très particulières et très attachantes qu’il y a en Hollande.

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11 Responses to “Un poussin différent (3)”

  1. j ai ete tres touchée par ces 3 articles blandine.
    Ma famille vie dans le handicap. Mon oncle né -à priori- Normal, a eu une cephalée peu apres sa naissance, et depuis vit avec un handicap mental, qui lui permet de travailler par le biais de CAT, mais ne lui permet pas d’autonomie de vie (incapacité a faire sa toilette seul, ou a se nourrir ou à gerer des factures et le quotidien).
    Mes grands parents ont travaillés pour l unapei et adapei , et ma mere est aussi dans la meme asso en tant qu animatrice, j ai moi meme parfois travaillé la bas , mais dans l administratif.
    C est dire si nous sommes touchés de pret par tout cela.

    Leur monde est different, mais leur richesse n’a pas d’égal.
    Blandine je te souhaite beaucoup de courage car je sais ô combien le quotidien est difficile pour l enfant et sa famillle, mais je suis persuadée que nous en sortons tous plus grands 🙂 et que nous avons beaucoup à apprendre du poussin different.
    Merci pour ces articles, la difference doit cesser d’effrayer.. et puis la hollande c’est pas mal comme coin aussi ;

  2. Blandine dit :

    Merci pour ton témoignage. Je crois que le devoir des parents et familles /entourage d’enfants différents est de montrer aux autres que cette différence doit s’intégrer dans notre société. Nous devons cesser d’avoir peur des autres. Un grand combat 🙂

  3. Merci pour cette série de billets, Blandine. J’ai beaucoup apprécié de te lire, même si je ne suis pas intervenue sur ces billets – que dire, hormis des banalités, des clichés? J’ai la chance d’être en parfaite santé, de même que mes proches et tous les gens que je connais. Bien sûr, il m’arrive de me demander, parfois, ce que je ferais si j’avais un jour un enfant handicapé: je suis en âge de donner la vie, à cet âge où la maternité devient une envie plutôt qu’une possibilité théorique. Et je me pose la question: que ferais-je si…? Je suis plusieurs blogs parlant de la vie avec des enfants handicapés, pour essayer de comprendre.
    Merci d’avoir partagé ton vécu avec nous sur ce blog, c’est enrichissant de te lire. Je te souhaite, àinsi qu’à ta famille, beaucoup de bonheur.

  4. pascale dit :

    coucou ma blandine

    je découvre enfin ce site … et surtout tes articles que je trouve très émouvants.
    Oui on imagine que le handicap doit etre dur au quotidien. On l’imagine seulement car on ne le vit pas.
    je trouve en tout cas que vous gérez bien depuis le début cette situation et que vous essayez d’éduquer ce petit être si cher à notre coeur comme un enfant normal.
    C’est sur que cette différence se voit, mais elle a tant à nous apprendre …
    Beaucoup de courage encore et à bientot,
    pascale

  5. Mathilde dit :

    Et pour rajouter encore un peu de mes banalités 😉 je vais quand même dire que l’objectif ne doit pas être non plus d’intégrer à « tout prix » une personne en situation de handicap au risque de la transformer et de la complexer mais de l’accepter tel qu’elle est, de s’enrichir à son contact et évidemment de rendre possible sa vie (travail, famille, argent) de tous les jours.

    En tous cas, c’était, je suis d’accord avec ce qui a été dit précédemment, courageux d’aborder ce thème pas « banal » là !

  6. Blandine dit :

    @Princesse Strudel: je ne m’étais jamais posée la question avant la naissance de mon fils. Je ne sais pas quelle aurait été mon opinion à l’époque. Et aujourd’hui je n’ai toujours aucune certitude sur le sujet 😉

    @ Pascale: bienvenue dans la basse cour! je ne sais pas si on gère bien mais on fait avec…

    @ Mathilde: je suis bien d’accord avec toi qu’il ne faut pas intégrer à tout prix une personne handicapée dans un système dit normal. Et c’est bien là la difficulté: trouver le bon équilibre. C’est le cas avec le choix entre l’enseignement ordinaire et l’enseignement spécialisé.

  7. annso dit :

    waouw…
    moi j’aimerais que ça ne s’arrête pas là… comment la poule exotique a t elle géré l’arrivée d’un 2ème poussin? comment lui faire une place auprès de ce grand frère?
    j’en profite aussi pour dire que tout ça n’est pas une raison d’abandonner ton blog, je veux des photos!!!
    plein de bisous à vos basse cours!

  8. Blandine dit :

    J’aurai encore mille choses à raconter 😉

    L’arrivée du 2e a chamboulé notre équation familiale mais ni plus ni moins que dans les autres familles. Le petit frère est pour l’instant trop petit pour mesurer la différence de son grand frère; sera-t-il un jour différent pour lui?

  9. klre dit :

    la révérence chère Blandine,
    pour ces écrits et témoignages très forts…
    moi je fais partie de ces amies « bancales », qui partagent le quotidien du poussin mais aussi qui parlent le jargon et valsent avec les activités de la différence pour le travail….
    je voudrais vous remercier les voisins gallinacés
    d’accepter cette ambivalence avec autant de simplicité .

    Sachez que ce poussin et ses parents m’enrichissent et me font grandir AUSSI sur le plan professionnel et c’est pas rien pour des copains!

    allez un gros bisous pour le petit qui me dit « salut twouaa! ça fait longtemps que je t’ai pas vu! » et qui veut se marier à 5 ans avec une femme en rose.

  10. Bravo pour cette série, très informative, émouvante sans être larmoyante, bref top ! Le voyage en Hollande me rappelle la métaphore du voyage en Australie pour l’adoption : http://perledasie.blogspot.com/2007/11/poeme-adoption.html

  11. Fleur dit :

    @Blandine : ici, lors des réunions à l’école, je m’attache désormais à démontrer (entre autres choses, naturellement) comme la fréquentation de ma fille et les ajustements que cela demande à tous les enfants sont une chance pour eux, une opportunité de s’ouvrir à la différence, d’élargir leur champs de vision… et ça marche! (je montre aussi comme ma fille est de ce fait elle même extrêmement ouverte à la différence et tolérante, na!)
    du coup, tous ces ajustements demandés aux autres ( très minimes, convenons en) passent comme une lettre à la poste!

    par ailleurs, par rapport à la fratrie et à l’acceptation du handicap…
    Nous venons de traverser uen quinzaine très angoissante, précisément parce que nosu devions nous poser ces questions pour notre troisième puce, qui réside actuellement in utero… pour moi, les choses ne sont pas claires du tout… mais la lourdeur (toute relative) de la gestion des différences de nos filles m’a pointé la difficulté de « rajouter » un lourd handicap à tout cela …
    au final, puce3 va bien et OUF!