Dormir enceinte

dodo Au premier trimestre, c’est généralement loin d’être un problème. Contrairement à la plupart des nouveaux-nés, on dormirait bien 20 heures sur 24 (voire plus le week-end). Donc le souci serait plutôt de ne pas dormir. Comme pour beaucoup d’autres choses, le deuxième trimestre est souvent (mais pas toujours) le plus facile. Mais plus on s’arrondit et plus les choses se corsent.

D’abord, que faire de ce gros bide ? Il n’y a pas de solution idéale, et de toute façon la femme enceinte supporte mal de rester longtemps dans la même position. Sachez que si vous êtes bien sur le ventre, le bébé ne risque absolument rien puisqu’il est dans une poche d’eau. On ne peut pas l’écraser. Par contre vos intérieurs eux risquent de se sentir sérieusement tassés. Mais tant que ça ne vous dérange pas… Si vous dormez sur le côté, ne vous forcez pas à dormir à gauche. Le « risque » de se mettre à droite est que l’utérus appuie sur votre veine cave, ce qui cause un petit malaise sans gravité. Donc tant que vous êtes bien à droite, restez-y. Pour un maximum de confort, il faut remonter la jambe supérieure jusqu’à ce que l’angle de la hanche soit inférieur à 90°. En clair, essayer de mettre son genou sous le menton. Sur toutes les photos et images que j’ai trouvées, le genou est trop bas. Pour éviter que votre jambe écrase votre ventre, calez-la avec le coussin d’allaitement. Si votre lit n’est pas très grand et que votre tendre moitié s’y trouve aussi, préférez un oreiller ou un petit coussin, ou virez la tendre moitié sur le canapé. Si vous le pouvez, prenez deux coussins, un pour chaque côté. N’hésitez pas à expérimenter pour trouver la meilleure façon de vous caler. Surélever les jambes peut aussi vous être plus agréable.

Un autre problème peut être celui des remontées acides de l’estomac dès que vous vous mettez en position horizontale. Essayez d’abord de surélever votre tête, pour vous allier la gravité (pour une fois qu’elle va vous être utile la bougresse). Un petit truc simple est d’arrêter les produits laitiers après 17-18 heures (selon l’heure à laquelle vous vous couchez), en particulier les produits « crus » (style yaourt, de toute façon le camembert vous n’y avez pas droit). Oui parce que la poule pondeuse qui vous parle a bien mis trois semaines à réaliser que la mozzarella grillée qui s’étalait sur sa pizza était bel et bien un produit laitier. Mais ça n’avait pas l’air de poser de problème alors… Des flocons d’avoine (mais sans lait) peuvent aussi vous aider si le problème résiste.

Si vous avez des crampes, faites-vous prescrire des compléments de magnésium, ou mangez des bananes. Au passage, 1 ou 2 bananes, un petit verre de lait, un coup de mixer et voilà un petit milk shake délicieux ET diététique. On peut rajouter de la glace si on est moins diététique/plus gourmande.

Les insomnies risquent de vous perturber aussi, même si -comme votre amie la poule pondeuse- vous n’êtes pas très stressée. Plutôt que de vous retourner deux heures dans le lit à vous répéter comme un mantra « il faut que je dorme », levez-vous, mangez un petit quelque chose, bouquinez un truc tranquille (genre une BD sympa, évitez le dernier Harlan Coben ou Primo Levi), regardez une débilité à la télé, jouez au solitaire, que sais-je. Et recouchez-vous quand vous sentez le sommeil revenir. Evidemment, si vous travaillez, ça va être dur de vous lever à 7h si vous n’avez pas dormi de 3 à 5. Si ça vous épuise, parlez-en au médecin ou à la sage-femme qui vous suit pour qu’il vous arrête. Un bon praticien ne mégotera pas pour vous accorder quelques semaines de congé supplémentaire si vous êtes très fatiguée. Et n’oubliez pas que vous devez travailler 40 ans jusqu’à la retraite. Alors ne culpabilisez pas pour un mois de congé mat’ supplémentaire.

Pour le pipi toutes les heures, désolée mais je ne crois pas qu’il existe de solution (sonde urinaire ?).

Le dernier mois, il est recommandé de protéger son matelas au cas où vous perdiez les eaux au lit (la dernière chose que vous voulez en rentrant de la maternité est un lit sinistré façon Titanic -mais sans Leonardo). Soit une alèse en plastique, soit un truc plus petit (genre un vieux rideau de douche) que vous placez à l’endroit critique.

N’hésitez pas à nous faire partager vos « trucs » dans les commentaires. Et quoi qu’il en soit, profitez bien de ces nuits parce que ça ne va pas durer…

(photo Corbis trouvée sur http://www.famili.fr/grossesse/407-sante/4705-en_forme_pendant_neuf_mois/3492-enceinte_comment_bien_dormir/)

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7 Responses to “Dormir enceinte”

  1. Julie dit :

    très bon post! j’aurais aimé en trouvé un aussi détaillé mdr…. moi j’ai trop bien dormi du début à la fin, j’ai énormément dormi…le jour, la nuit, le matin, l’après midi, un truc de fou hé hé
    remontées acides à mort par contre, mais la je me suis trouvé un ami, Gaviscon qu’il s’appelle hé hé
    et le coussin d’allaitement… bein le dernier mois fallait que je me batte pour l’avoir, Chéwi avait décidé qu’il en avait besoin aussi… d’ou l’achat d’un traversin. on etait mignons tous les deux avec nos soucisses dans le lit!!!

  2. poulepondeuse dit :

    Merci ! vous devez avoir un grand lit pour tenir tous les 4 😉

  3. Berzingh dit :

    Bon, cet article n’est pas tout jeune, mais comme j’ai un petit truc à partager concernant les crampes, en tout cas celles qui touche les mollets, je commente quand même au cas où quelqu’un atterrisse dessus (j’y suis bien, moi).

    A ma première grossesse, c’était ma grande hantise : le réveil nocturne plusieurs fois par semaine à cause de cette douleur terrible au mollet, avec l’obligation de me lever malgré la douleur pour obliger le muscle à s’étirer. J’ai eu du magnésium, mais de fait, aucun changement. Ma deuxième grossesse est en cours et rapidement, les crampes sont revenues. Et allez savoir pourquoi, j’ai eu une illumination nocturne lorsque l’une d’elles survenait : c’est lorsque je m’étirais que le phénomène se produisait. Or je m’étire les jambes en pointe de pied, ce qui met le mollet dans une position contractée, d’où crampe. Tout bêtement, en me forçant à m’étirer en mettant les pieds à 90° de la jambe (orteils en direction du haut du corps, donc), le mollet est en position étirée et la crampe ne vient pas (ou s’arrête net si jamais on avait commencé mal l’étirement). Depuis que j’applique ce truc, je n’en ai pas eu une seule sans prendre un seul cachet de magnésium. Faut juste réussir à l’intégrer dans un état de sommeil plus ou moins avancé.

  4. @Berzingh, oh oui c’était un de mes tout premiers ! Nostalgie… 😉
    Eh bien merci pour le truc, je note et je n’exclus pas que quelqu’un d’autre retombe dessus par un hasard spéléologique 😆

  5. Melanizetaufrais dit :

    Ha oui j’ai acheté tout de suite un gros polochon, ça été le pied total. La seul chose c’est que ça prends un max de place dans le lit ( chéri peut tjs se brosser pour venir nous faire des bisous) et que pour se retourner avec ça devient très acrobatique.En tout cas pas de regret, j’ai dormi comme un bébé jusqu’au bout ( mise à part les contractions que j’ai eu tout le long de ma grossesse ).

  6. @Melanizetaufrais, de toute façon c’est acrobatique de se retourner, avec ou sans coussin 😆

  7. G. dit :

    @La poule pondeuse, VIVE la spéléologie! (4 ans après!)
    @Berzingh : oui, oui, ça marche!