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Le portage pour les nuls

dimanche, novembre 28th, 2010

femmeinuit490 Voici un billet dédié aux poules couveuses ou qui viennent de pondre, ainsi qu’à leurs coqs. Le premier point, c’est qu’il vous faut un porte-bébé. Il y a peu d’indispensables en puériculture : on peut se débrouiller sans lit bébé, sans biberon, sans tétine, sans poussette, sans couche, et j’en passe, mais le porte-bébé c’est vraiment incontournable. D’ailleurs c’est il me semble le seul accessoire pour bébé qui soit aussi répandu à travers le monde et les sociétés les plus diverses. Il est en outre intéressant de noter que quelle que soit leur origine, la grande majorité des porte-bébés traditionnels (pagne africain, rebozo mexicain, mei tai chinois, onbuhimo japonais, etc) sont respectueux de la physiologie des petits (gardent le dos courbé et les jambes en grenouille) comme des grands (généralement des portages dos ou sur la hanche, bien collés et hauts). Le porte-bébé est utile pour se promener partout (essayez le métro parisien avec une poussette aux heures de pointe pour voir…) mais aussi parce que la plupart des bébés veulent être portés, souvent et longtemps. Donc grossièrement trois grandes alternatives s’offrent à vous :

  1. poser le bébé quelque part (transat, couffin…) et investir dans un casque anti-bruit
  2. avoir le bébé toujours dans les bras, ce qui est fatigant et peu pratique
  3. prendre le bébé en porte-bébé et vaquer à vos activités habituelles dans la sérénité

Bien sûr c’est un peu caricatural mais avoir un bon porte-bébé facilite énormément la vie avec un poussin. On a déjà pas mal parlé portage dans la basse-cour, donc je vais essayer de ne pas être trop redondante avec les articles précédents. Ce billet s’adresse aux futurs ou jeunes parents qui, convaincus par les arguments énoncés ci-dessus, souhaitent s’acheter un bon porte-bébé mais que ce soit aussi simple que possible. A ces parents je réponds : achetez un porte-bébé préformé physiologique. On a déjà parlé ici de l’Ergobaby carrier, il y a aussi le Manduca et le Beco Baby Carrier (Ficelle et Laurence qui ont testé le Beco en sont très déçues, il ne semble donc pas être du même niveau que les deux autres) qui sont très similaires. Il en existe d’autres comme le Boba ou le Patapum, mais ils ne permettent pas d’aller de la naissance à trois-quatre ans. Ces porte-bébés sont vraiment géniaux, car très faciles à utiliser et pratiques, et super confortables tant pour le poussin que pour le gallinacée porteur. On peut porter devant, dans le dos et sur le côté. Ils sont particulièrement appréciés par les coqs tant pour leur style sobre que pour leur simplicité d’utilisation, avec des clips à la place des nœuds. Rapides à mettre et à enlever, on passe facilement du dos au ventre (et vice versa) et quand le poussin descend pas de pans qui traînent par terre, on peut garder le porte-bébé sur soi. Je ne connais personne qui ait été déçu par l’Ergo ou le Manduca, qui sont les deux plus répandus. Certes c’est un investissement (autour de 100€) mais il peut vous éviter l’achat d’une poussette suréquipée en passant directement à la poussette-canne.

Bien sûr, ils ne sont pas aussi confortables et adaptables qu’une bonne écharpe en sergé, à condition que celle-ci soit parfaitement utilisée, ce qui n’est généralement le cas qu’après au moins un ou deux ateliers de portage et avec une pratique assidue. Ne croyez pas que je n’aime pas l’écharpe, j’utilise régulièrement ma fidèle Storchenwiege mais malgré tout je constate trop souvent que mon nouage n’est pas aussi impeccable que je l’aurais souhaité. Je ne crois donc utile de la recommander qu’à quelqu’un qui a vraiment envie de maîtriser ce système.

Donc à mon avis, si vous ne devez avoir qu’un seul porte-bébé, prenez un préformé : même s’il y a des situations où d’autres types de porte-bébé sont plus adaptés, c’est vraiment le meilleur compromis. Cependant, si vous le pouvez, il peut être agréable d’avoir un deuxième porte-bébé, celui-là entièrement souple, notamment pour les premiers mois, surtout si vous avez un poussin crevette. Un sling est une sorte d’écharpe avec des anneaux, facile à installer et à régler, et qui permet une installation très physiologique de l’enfant (voir ici le témoignage d’une pro du portage). L’inconvénient principal : c’est un portage asymétrique (en bandoulière) qui est donc moins confortable pour le porteur. Mais cela se sent surtout quand le poussin devient plus lourd. C’est le même style que le bébétube, mais il permet des réglages plus fins et donc une meilleure installation, surtout pour mettre un nouveau-né en kangourou (c’est-à-dire vertical, ce qui est plus physiologique qu’en berceau et recommandé notamment pour les reflux). L’autre option est une écharpe extensible, comme la Je porte mon bébé. Un seul nouage (facile) à maîtriser, et on enlève et remet le poussin sans le défaire. Cette écharpe permet aussi de porter dans le dos, mais c’est par contre aussi technique qu’avec une écharpe non extensible en sergé, si ce n’est plus. Donc à mon avis un faux ami à long terme pour notre porteur débutant à la recherche du plus simple, même si très bien pour les premiers mois. Ces deux systèmes sont aussi a priori les plus simples pour allaiter dans le porte-bébé (et ça avec l’Ergo mes rares essais se sont soldés par des échecs complets).

Je ne vous ai pas parlé des mei tai, ou porte-bébés chinois, qui sont pourtant une alternative intéressante à l’écharpe. Je n’en ai pas moi-même, mais j’ai eu l’occasion d’essayer ceux de Ficelle, y compris THE Lana, et je ne suis pas convaincue. D’une part il faut quand même faire des nœuds, et du coup il y a des pans qui traînent quand on l’installe et le désinstalle. Et d’autre part je n’ai pas réussi à trouver d’installation confortable, ça ne me semble pas compatible avec ma morphologie. J’ai donc une réserve à les recommander, même si je sais qu’ils ont aussi leurs fans. Quoi qu’il en soit à mon avis ce n’est pas idéal pour le Candide du portage à qui s’adresse ce billet.

Enfin quelle que soit votre décision (écharpe, porte-bébé préformé etc), pour départager les différents modèles je ne peux que vous recommander le site de la PorteBBthèque, qui présente une large gamme de systèmes de portage avec photos, description et avis. Pour ma part, je conseille d’investir dans une marque réputée, ce qui est d’une part un gage de qualité (je suis impressionnée par la tenue de notre Ergo et de ma Storch, tous deux achetés pour Pouss1 qui a maintenant 3 ans 1/2) et d’autre part l’assurance de pouvoir facilement revendre le produit s’il ne convenait pas. Et si vous avez un budget serré, vous pouvez aussi les acheter d’occasion.

Comme tout le reste de ce blog, ce billet est à vocation non commerciale et n’a été sponsorisé par aucune des marques citées.

Photo : Une femme inuit avec un bébé dans son amauti traditionnel. Je ne sais pas si c’est facile à utiliser mais j’ai flashé sur la photo.

Porter sur le dos

mercredi, juin 2nd, 2010

bebe-dans-sacs-a-dos A force de traîner sur l’internet de la parentalité alternative, je ne voyais pas l’intérêt d’un tel billet. Mais voilà, cela fait maintenant bien trois mois que je sors avec Pouss2 sur le dos (depuis qu’il a un mois environ, donc), et je n’ai encore croisé personne qui fasse la même chose, à part deux ou trois Africaines portant en pagne. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir croisé des bébés, mais la grande majorité est en poussette, et les quelques uns qui sont portés le sont tous devant. Et quand je parle porte-bébé avec d’autres parents (je fais exception de la basse-cour), ma première question est toujours : peut-on porter dans le dos avec ce modèle ?, alors que l’autre me demande : peut-on porter face à la route ? Et il arrive que des gens qui voient les pans d’écharpe déployés sur mes épaules et autour de ma taille me disent après 10 minutes : « Oh mais il y a un bébé derrière ! » Bah non j’aime bien m’entortiller dans une écharpe à rayures pour faire joli, c’est le comble de la hype. Je devrais ouvrir un blog de mode tiens. Le portage dans le dos ne fait donc pas du tout partie de nos habitudes et de notre culture (même si...). Ce n’est pas que la plupart des gens n’en ont pas envie, c’est qu’ils n’y pensent même pas. Et pourtant c’est dommage, car c’est tellement bien de porter dans le dos.

Voyons d’abord le plus important : les avantages pour le porteur.

  • C’est plus ergonomique. Je pourrais faire des tas de recherches et vous faire des explications compliquées, mais je vais me contenter de cette simple question. Au rayon bagages, avez-vous déjà vu un sac à ventre ?
  • C’est plus pratique. Déjà quand ça fait neuf mois ou presque qu’on n’a pas vu ses pieds, on n’a pas forcément envie de jouer les prolongations avec une excroissance ventrale (certes amovible). Si vous avez un (ou plusieurs) aîné(s), c’est limite indispensable. Avez-vous déjà essayé de prendre un enfant dans les bras avec un bébé dans le porte-bébé devant ? Je dois avoir les bras trop courts mais personnellement je n’y arrive pas. Avec Pouss2 sur le dos, je peux même porter Pouss1 en même temps (sur quelques mètres, je ne suis pas un sherpa non plus), s’il s’est fait mal par exemple. Et même  sans autre enfant à gérer, c’est infiniment plus simple pour vaquer à ses occupations, notamment ménagères (en particulier s’il faut se pencher en avant).

Quant au porté, il ne s’en porte pas plus mal (ha ha ha). Les premiers mois, en général, quand bébé est porté, il dort. Donc dormir devant ou derrière, ça ne change pas grand chose (si ce n’est que la courbure du dos parental lui permet plus facilement de poser sa tête). Et puis peu à peu, quand il commence à s’intéresser à ce qui l’entoure, il se retrouve dans une position idéale pour observer. Certes il pourrait aussi bien voir en étant porté devant face à la route, mais là encore pas besoin d’un doctorat en physique pour se rendre compte que c’est plus fatigant pour le porteur, puisque le bébé s’éloigne naturellement du porteur en se penchant vers l’avant (or plus le bébé est haut et collé au porteur, moins il paraît lourd). Et bien souvent, l’enfant finit par se contorsionner et se tortiller dans le porte-bébé si on le garde devant face à soi, ce qui n’est agréable pour personne.

Des réponses aux objections généralement soulevées :

  • On ne voit pas le bébé : certes mais on le sent, et surtout on l’entend, sa petite bouche étant à environ 10 cm de notre oreille. Pour ma part, je pars du principe que bébé silencieux = bébé heureux (ou au moins pas malheureux). Et puis on peut toujours utiliser un petit miroir (ou regarder dans une voiture ou autre) pour jeter un œil à la situation.
  • Bébé ne nous voit pas : d’abord bébé nous voit, même s’il ne voit pas notre visage. Ensuite les petits bébés ne voient de toute façon pas très bien, et repèrent plutôt leurs parents par l’ouïe et l’odorat. Autant vous dire qu’il sera parfaitement rassuré bien collé contre son parent, à entendre sa voix et les battements de son cœur, et à sentir son odeur.
  • Pas pratique pour faire téter le poussin : c’est vrai. Mais d’une part dans le dos il est moins tenté de téter que la tête juste au dessus des seins qui sentent le lait, et d’autre part on peut toujours le repasser devant pour téter. Avec l’écharpe c’est un peu technique, mais avec un Ergo par exemple on peut garder le poussin dans la poche, la ceinture attachée et faire tourner de devant à derrière et vice versa.
  • Comment s’habiller l’hiver : ce n’est pas évident, c’est vrai aussi, mais il y a des solutions pour toutes les situations ou presque. De l’achat d’un manteau dédié au portage du bébé en manteau par dessus le manteau du porteur, en passant par un bricolage avec surpyjama, châle ou poncho, il y en a pour tous les goûts. Quant au bonnet ou chapeau (selon la saison), il suffit d’en prendre un qui s’attache sous le menton (ou une cagoule) et de le mettre avant d’installer le poussin, et de toute façon on trouvera toujours un quidam bien intentionné pour le remettre.

A mon avis, le plus difficile c’est de se lancer et de trouver le mode de portage approprié à sa situation. Il faut savoir qu’avec un porte-bébé adapté, il n’y a pas d’âge minimum pour commencer. Je trouve d’ailleurs qu’il est plus simple de commencer avec un tout petit, encore léger et peu remuant (essayez de nouer l’écharpe avec un bambin qui se cambre…). Même si au début on n’est pas très à l’aise et que le poussin n’apprécie pas trop la phase d’installation, il se calme en général dès qu’on bouge un peu et à force il finit par comprendre l’intérêt de la manipulation tandis que celle-ci devient plus fluide. L’idéal est d’aller à un atelier de portage puis de s’entraîner chez soi avec quelqu’un pour sécuriser les essais.

Quel porte-bébé utiliser ? Je ne suis pas monitrice de portage, aussi n’hésitez pas à compléter en commentaires par vos expériences, mais voici ce qui me semble le plus approprié :

  • pour un tout petit (avant 4-6 mois) : le top c’est une bonne écharpe (avec le kangourou dos ou le double hamac par exemple), sinon un porte-bébé physiologique soit du style Ergo soit style meï taï (porte-bébé chinois), avec un réducteur approprié. Et pourquoi pas mettre en berceau dans le dos avec un portage asymétrique ? Tout dépend aussi du temps passé dans cette position : plusieurs heures par jour ou une petite balade par ci par là. Un bébé ne va pas s’abimer le dos en une demi-heure.
  • pour un plus grand : on peut s’habituer facilement (porteur et porté) à porter dans le dos avec un sling ou un bébétube qu’on installe sur la hanche et qu’on fait ensuite tourner pour passer derrière. Il peut être très difficile de faire accepter l’installation en écharpe à un bambin, même si le nouage à la tibétaine peut faire une transition. C’est souvent plus facile avec un porte-bébé physiologique. Enfin les portes-bébés de randonnée ne sont généralement pas recommandés avant 9 mois ; il faut savoir que l’enfant n’y est généralement pas installé de façon physiologique et qu’ils sont souvent plus lourds que les modes de portage cités plus hauts (autour de 2 kg vs autour de 500 g). Mais l’avantage est qu’on peut installer l’enfant avant de mettre le porte-bébé dans son dos. Et il n’est pas impossible qu’un grand peu habitué au portage refusera d’être serré dans un portage physiologique alors qu’il acceptera plus volontiers un porte-bébé de randonnée.

Il y a aussi le portage en pagne (le vrai portage à l’africaine, moi je porte à l’allemande…), simple à mettre en place et peu onéreux, même si il faut le resserrer régulièrement.

Et pour finir un petit tour des techniques pour faire passer le poussin dans le dos. Il y en a forcément une qui vous conviendra (les trois premières techniques sont décrites en images ici).

  • L’ascenseur : idéal pour les débutants car très sécurisé. On assied bébé dans le porte-bébé dans un fauteuil, on s’assied devant lui et on tire.
  • Passer sous le bras (je ne connais pas le nom « officiel », s’il y en a un) : on prend bébé dans ses bras devant et puis on le fait glisser dans le dos sous son bras. Très utilisée avec les porte-bébés physiologiques.
  • Le voltigeur (ma préférée ; c’est impressionnant mais je trouve qu’en fait c’est le plus facile) : on attrape bébé par les épaules et on le passe par dessus notre épaule. On lit souvent que c’est pour un enfant qui se tient debout mais on peut très bien le faire avec un petit allongé depuis le sol/le transat/une table/autre.
  • La cigogne : on emballe le bébé dans l’écharpe (je ne crois pas que cette technique soit utilisable pour un autre mode de portage) et on passe le baluchon par dessus son épaule. Il y a un pas à pas ici, fait avec un bambin, mais cette technique est très populaire pour un tout petit.

Pour l’instant, je trouve que le top du confort pour moi c’est le double hamac dos avec l’écharpe en sergé croisé (Storchenwiege en l’occurrence). Il est long à installer mais si on sort plus d’une demi-heure ça vaut largement le coup. Ceci dit si vous débutez il vaut mieux commencer par le kangourou (par exemple ici). Et puis bien sûr je suis loin d’avoir testé tous les modes de portage, hélas.

Et vous ? Vous avez essayé ?

Photo : portage dos au porteur, à réserver au cas où il y a un autre bébé à proximité à qui faire la conversation…

Ergo & co

lundi, janvier 19th, 2009

ergo2_new C’est bizarre ce blog, j’écris un billet sur une poussette et en commentaires tout le monde parle de porte-bébé. Allez comprendre. Bon OK, c’est moi qui avait commencé. Donc le besoin s’est fait sentir de récapituler un peu tout ça. Ceci dit, je tiens à signaler que ce blog, qui précède les désirs de ses lecteurs, avait déjà traité des portes-bébés en général, et aussi de quelques uns en particulier. Je rajouterai que nous nous intéressons ici aux portes-bébés dits « physiologiques », c’est-à-dire qu’ils respectent la physiologie du bébé et du porteur. A cet effet, souvenons-nous que le but est de porter et non de suspendre.

A la naissance du poussin, je croyais qu’il n’existait que deux façons de porter son bébé : soit avec le célèbre porte-bébé suédois (livré avec la clé Allen ?) ou une de ses imitations, soit en écharpe. J’avais donc opté pour une magnifique écharpe Storchenweige de 12 mètres 30 (ou presque) et étais allée enceinte à un atelier de portage. Très bien, ça m’a été utile, mais le Coq était réticent à l’utiliser et à faire les noeuds. Or sachez que le mode de portage le plus physiologique est celui où ce n’est pas vous qui portez : c’est extrêmement reposant pour le dos. J’ai ensuite essayé le bébétube : simplissime à utiliser, plutôt confortable… sauf qu’ayant voulu qu’il nous aille à tous les deux il n’allait bien à aucun. Pour qu’un bébétube soit agréable, il faut qu’il soit vraiment bien ajusté à la taille du porteur, et que le tissu ne se détende pas (petit défaut découvert sur le tard pour la toile indienne rayée mais je vois qu’il y a maintenant un nouveau tissu disponible). Et finalement, nous sommes arrivés à l’Ergo.

J’ai effectivement fini par découvrir qu’il existait des portes-bébés physiologiques avec des boucles et des clips, sans noeuds. En particulier, l’Ergo et le Manduca permettent de porter devant, sur le côté et sur le dos depuis la naissance jusqu’à l’épuisement des participants (jusqu’à 20 kg : argl !). Il n’est pas possible de porter face au monde, mais la curiosité des petits sera aussi bien satisfaite sur le côté ou dans le dos. Dans le même genre il existe aussi le Yamo et le Patapum mais la gamme d’âge couverte par un seul porte-bébé (le Patapum existe en deux tailles) est moins complète. Du coup je m’y suis moins intéressée : quitte à investir (car ce genre d’objet coûte un bras), autant que ça serve autant que possible.

Le principe est toujours le même : une ceinture épaisse, des bretelles bien rembourrées (qu’on peut attacher ensemble pour qu’elles restent bien en place), et une « poche » dans laquelle mettre le poussin, généralement munie d’une petite capuche pour soutenir la tête d’un bébé endormi. Pas d’armatures ou de parties rigides, pour un porte-bébé très peu encombrant et très léger (l’Ergo par exemple fait 600 g). Le poids est bien réparti entre épaules et hanches, le poussin est bien collé au porteur, il peut être positionné assez haut, il a les jambes en grenouille, la courbure naturelle du dos est respectée, bref c’est bien confortable pour tout le monde. Ils sont généralement proposés en coton bio. L’Ergo propose en option (payante) une sorte de petite couverture comme réducteur pour les nouveaux-nés (qu’on peut alors porter en berceau) tandis que le Manduca s’adapte aux touts petits pour éviter que leurs jambes soient trop écartées. Il semblerait qu’on puisse bricoler la petite couverture de l’Ergo soi-même avec… une couverture (mais si !).

Et en pratique ? Personnellement je n’ai testé qu’avec mon bambin de 18 mois sur le dos (et idem pour le Coq), ce qui est un peu l’épreuve de vérité car il doit faire dans les 11 kg, et à partir de 9-10 kg on voit tout de suite ce qui est confortable et ce qui ne l’est pas. Je trouve aussi que quelle que soit la qualité du porte-bébé, on ne peut pas s’attendre non plus à des miracles : il faut bien porter tous ces kilos, aussi confortablement répartis soient-ils.

La mise en place seule sur le dos est tout à fait faisable, même si la pratique doit aider à la rendre plus fluide. Je dois dire que l’hiver et les 36 couches de vêtements n’aident pas. Il faut faire aussi attention à bien centrer le Poussin dans le porte- bébé, ce qui n’est pas toujours facile quand on l’installe par le côté. A deux c’est l’affaire de 30 secondes, et on peut porter par dessus son manteau (à mon avis balèze de réussir à se contorsionner avec un manteau pour passer dans le dos sans aide). Et par rapport à l’écharpe, il est appréciable de ne rien avoir qui traîne par terre, et de pouvoir enlever et remettre le Poussin en gardant le porte-bébé fixé sur soi (par la ceinture). Par contre je n’ai pas encore réussi à mettre la capuche à tête seule, mais je pense qu’un peu d’entraînement devrait suffire (il faut dire aussi qu’à force de trifouiller pour essayer de la mettre ça réveille le Poussin…). A noter qu’un grand a tout le haut du corps libre, ce qui peut être inconfortable pour le porteur, par exemple s’il se cambre (le Poussin, pas le porteur). Ce problème est résolu en fixant la capuche autour des épaules de l’enfant (mais là encore, pas essayé toute seule). Il ne faut pas hésiter à régler la ceinture et les bretelles bien serrées pour plus de confort. Et je dois dire que bien qu’ayant un gabarit moyen (je mesure 1,65 m et je fais du 40), je serre les bretelles au maximum (et j’ai mes trois pulls pour l’hiver !). Du coup je me demande s’il serait bien adapté à un porteur plus menu : si vous êtes dans ce cas et avez testé, n’hésitez pas à vous manifester en commentaires (Buttercup nous signale qu’on peut croiser les bretelles -comme on peut les clipser et les déclipser- pour les raccourcir).

L’Ergo est fourni avec un DVD explicatif (in English), à mon avis tourné avec d’anciennes hôtesses de l’air (« passez le gilet autour du cou… ») et des bébés drogués (y a que le mien qui gigote quand j’essaie de l’installer ?). Apparemment il est également possible d’allaiter avec, en réglant les bretelles. On peut aussi « facilement » passer d’une position à l’autre (surtout si on est hôtesse de l’air avec un bébé drogué donc).

D’après certaines lectrices, il y a un moment un peu délicat pour la transition entre portage devant et dans le dos, les fabricants (pour l’Ergo comme pour le Manduca) recommandant d’attendre un certain poids ou une certaine taille. A mon avis, ça dépend plus de la tonicité du bébé, s’il tient bien sa tête, tient assis, etc. Peut-être faire des essais et y aller progressivement (pas trop longtemps pour commencer) plutôt que d’attendre le poids, la taille ou l’âge réglementaire ? On peut aussi avoir un autre porte-bébé pour compléter, comme un sling ou un bébétube, très faciles à utiliser et généralement moins chers et impressionnants qu’une écharpe. Le portage asymétrique est d’ailleurs plus confortable quand le bébé est plus petit (et léger donc). Par contre il me semble qu’un mei-tai (ou chinado ou porte-bébé chinois ou Mama Koala ou…) risque d’être un peu redondant, mais je me trompe peut-être.

Et vous, vous utilisez quoi ?

(Photo : Ergobaby carrier, http://www.kidstylefile.com.au/wp-content/uploads/2008/05/ergo2_new.jpg)

L’écharpe porte-bébé

mercredi, juin 18th, 2008

Je vous ai déjà pas mal parlé de portage par ici, mais encore jamais vraiment de l’écharpe. J’ai acheté mon écharpe, une immense Storchenwiege (je crois que c’est la 4.60 m), quand j’étais enceinte, à l’occasion d’un atelier de portage. A l’époque je n’étais pas aussi informée que maintenant sur le portage, et pour moi n’existaient que deux possiblités : le porte-bébé kangourou « classique » et l’écharpe. J’avais lu pis que pendre sur le premier et tout de bien sur la seconde, donc mon choix a été vite vu. C’est un peu dommage, car nous aurions peut-être été mieux avec un mei-tai ou un porte-bébé physiologique comme l’ergo.

Contrairement à une idée répandue, l’écharpe porte-bébé ne vient pas d’Afrique mais d’Allemagne, où son utilisation a été initiée par des médecins et ostéopathes qui trouvaient les portes-bébé occidentaux mal adaptés tant au bébé qu’au porteur. Les écharpes les plus réputées (comme Storchenweige et Lana) viennent d’ailleurs de chez nos voisins d’outre-Rhin. Ils n’ont pas tout inventé non plus, puisque les nouages « kangourou » viennent des Andes (et pas d’Australie, ha ha ha). Le choix des tissus et l’art de nouer sont donc le fruit d’études minutieuses.

Ainsi l’écharpe est probablement le mode de portage le plus versatile, et permet une variété de positions et de nouages sans égale, pour un confort optimal du porteur et du porté, de la naissance (même prématurée) à trois ans et plus. Mais pour cela il faut bien savoir faire les noeuds. Et c’est très loin d’être inné ou super intuitif. Il faut donc d’une part bénéficier de conseils éclairés, et d’autre part être motivé pour s’entraîner, car il n’y a qu’avec la pratique qu’on peut s’améliorer (et les premiers essais peuvent être décourageants). A mon avis, si on n’a pas prévu de porter très souvent, l’écharpe n’est pas un bon investissement. Mieux vaut un truc plus simple à installer. Le coq par exemple a fait quelques essais, et il ne veut à peu près plus en entendre parler, au grand dam de mes frêles épaules.

Mais si ça vous motive, il ne faut pas hésiter. D’abord, il faut acheter une bonne écharpe. Je sais bien que dans le reste du monde on ne se pose pas ce genre de question, mais dans le reste du monde on a l’habitude de porter des charges lourdes toute la journée, souvent sur la tête. Moi à part mon sac à main sur l’épaule… Donc si on veut porter régulièrement (et si on ne veut pas l’écharpe n’est pas la meilleure solution à mon sens), il faut une écharpe confortable. Il y a ici une liste de marques et de critères pour choisir. Si on a des moyens limités, il vaut mieux acheter une bonne écharpe d’occasion qu’une moins bonne neuve.

Vient ensuite le problème de la taille. On trouve par exemple ici les différents nouages qu’on peut faire pour chaque longueur d’écharpe. Cela dépend bien sûr de la corpulence du porteur. On a tendance à prendre des écharpes très longues pour être paré à toutes les situations, mais on se retrouve souvent avec des bouts de tissu qui traînent et dont on ne sait pas trop quoi faire. D’autant plus que si on veut faire ou défaire le noeud dans un lieu public (parking, trottoir…) ça augmente les chances que les bouts de l’écharpe traînent par terre. Les nouages kangourou, qui sont les plus confortables et les plus recommandés (mais pas les plus faciles !), nécessitent peu de tissu. Si un seul des deux dans le couple risque de porter, il vaut mieux optimiser la longueur pour celui-là et pas pour les deux (vous comprendrez que je parle d’expérience…). Au pire on peut toujours couper une écharpe trop longue (mais il ne faut pas se louper) ou la revendre pour en acheter une plus courte (et vice versa).

Une fois en possession de l’écharpe, il convient de se familiariser avec l’objet et notamment avec un ou deux nouages pour commencer. Idéalement, la participation à un atelier sous la conduite d’une personne expérimentée est un excellent moyen pour débuter. Sinon l’internet regorge de ressources et notamment de vidéos (voir sur dailymotion par exemple). Il y a aussi des pas à pas en images, comme ici ou . Si c’est la panique, il y a aussi ce forum.

Bon à savoir :

  • Les premiers essais sont souvent fastidieux, et il est possible que le poussin manifeste son désaccord de façon bruyante. Il suffit souvent de faire quelques pas avant de finir le nouage ou juste après l’avoir fini pour qu’il se calme rapidement et voie les avantages de sa nouvelle situation.
  • Pour que ce soit confortable, il faut que le bébé soit aussi haut et aussi serré que possible, et même encore plus que ça. Au début sur un tout petit on ne sent pas trop si l’écharpe est trop lâche, mais je peux vous dire qu’avec 10 kg sur le dos c’est crucial.
  • Le plus confortable est de porter sur le dos, et ça peut être fait avec un tout petit poussin (voir ces photos de Zabou et de sa princesse d’à peine 1 mois). L’inconvénient c’est que ça ne cache pas le ventre post-grossesse… Quoi qu’il en soit il vaut mieux ne pas attendre que le poussin soit trop lourd/agité pour devant pour commencer à tester les nouages dans le dos, car plus il est lourd et remuant, et plus c’est difficile.
  • Il y a souvent des petites variantes autour de chaque nouage, et aussi dans la façon de les faire (il y a plusieurs méthodes pour passer l’enfant sur le dos pour le kangourou par exemple -et j’en utilise encore une différente…). Il ne faut pas hésiter à fouiner sur le net pour les essayer et choisir celle qu’on préfère.
  • Pour les nouages kangourou, il faut faire attention à ce que le tissu reste bien déployé sous les fesses et cuisses du poussin tout au long du nouage, car c’est principalement ça qui le tient. Et dès que le petit fourbe se cambre ou gigote, ça a tendance à remonter dans le dos (pas une fois que tout est attaché, je vous rassure). Un truc possible est de faire un peu remonter le tissu entre ses jambes.
  • Il paraît qu’on peut allaiter dans l’écharpe, mais je n’ai jamais réussi (pas beaucoup essayé non plus). En tout cas il faut en général bien desserrer le noeud pour avoir la tête du schtroumpf à bonne hauteur.
  • La plupart des gens que je vois dans la rue utilisent le nouage dit « croisé simple« , qui a l’avantage d’être très facile à faire (et un des seuls où on peut enlever et remettre le poussin sans le défaire) mais qui est loin d’être le plus confortable. A partir d’un certain poids, il n’est plus gérable sauf pour un portage de courte durée. 

Et puis quand les enfants seront grands vous pourrez toujours recycler votre écharpe… N’hésitez pas à partager vos trucs dans les commentaires.

(photo Storchenwiege.com)

Encore une bonne raison de porter

mardi, mai 13th, 2008

L’autre jour (attention passage en mode mylife.com, ex 3615 mylife) j’emmenais mon poussin au square dans le bébétube, tout content bien calé sur ma hanche (le poussin, pas le tube). Moment mère parfaite s’il en est, on se serait cru dans une pub Nutella (sauf qu’on était pas doublés quand on parlait). Et là on a croisé quelqu’un qui était suivi d’un chien genre pit-bull (je ne suis pas experte en toutouologie, mais c’était un Médor trapu à grosses mâchoires), sauf qu’il n’avait ni laisse ni muselière. Il me semblait pourtant que ces accessoires étaient aussi indispensables à ce type de molosse que la tétine à Maggie Simpson. Tout ça pour dire que j’étais bien soulagée de savoir le poussin bien en hauteur et collé à moi, plutôt qu’isolé dans la poussette, à la merci des prédateurs urbains. Non que je sois particulièrement effrayante pour un clébard (quoi que le matin au réveil, vous dira le Coq…), mais rien que le fait d’être plus grande que lui joue déjà. Et on a vu des chattes faire fuir des ours pour défendre leurs petits, alors une poule coller la raclée à un chien…

 Bonus : on m’a laissée passer devant à la caisse du supermarché (mais ça n’arrive pas assez souvent).

Mais tu vas la fermer ta g….

mardi, mai 6th, 2008

  Quiconque a déjà vécu avec un nourrisson n’a pas pu passer à côté de la terrible vérité : un bébé, ça pleure. Même Lao-Tseu l’a remarqué : « Il faut trouver la voie. C’est pourquoi je vais vous couper la tête. » « Le bébé vagit tout le jour sans avoir la gorge enrouée ». C’est ça le pire : ils sont équipés pour pouvoir hurler toute la journée (et toute la nuit). Le bon sens suggère que la première chose à faire pour limiter les hurlements est de respecter autant que possible le rythme du poussin : le nourrir quand il a faim, le changer quand il a fait et le coucher quand il a sommeil. Sauf que le bébé-type semble avoir un léger souci : bien qu’il ait clairement sommeil, il n’a pas l’air d’avoir compris que la solution à son problème était tout simplement de s’endormir, et pas de hurler comme si on tentait de l’éviscérer. Parfois (souvent ?) aussi, il veut juste être dans les bras, va se calmer quand on le prend et se remettre à crier dès qu’on le pose (notamment observé lors de la phase de tentative d’endormissement, le poussin étant livré en série avec un détecteur de matelas ultra-perfectionné). Et puis il y a des moments où on a beau le prendre dans les bras, lui proposer à manger, le changer, le bercer, mais rien n’y fait : il hurle. Il hurle si on le pose, il hurle si on le prend, il hurle si on marche, il hurle si on s’assied. Et il est proche des 130 dB.

D’abord pourquoi tant de haine ? Il faut savoir qu’un tout petit, contrairement à Einstein, n’a aucun sens de la relativité. Il ne peut pas se dire « ça n’est pas si grave », ou « ça va aller mieux bientôt ». C’est physiquement impossible : il n’a pas la maturité neurologique pour le faire. En plus, il ne peut pas faire grand chose pour résoudre lui-même ses problèmes : par exemple s’il a mal au ventre il ne saura pas prendre une position plus confortable ou se faire un petit massage. Enfin, il « sait » au plus profond de lui que si on ne s’occupe pas de lui sa survie est en jeu. Toute son énergie est donc dévouée à se rappeler au bon souvenir des adultes qui en ont la charge. Et pour ça il n’a pas trente-six solutions ; malheureusement le formulaire de réclamation B-7623f en trois exemplaires (rose, jaune et bleu) n’est pas dans ses cordes. Vous savez qu’il ne risque rien bien installé dans son berceau dans sa chambre au calme et qu’un tigre à dent de sabre ne va pas surgir pour en faire son quatre heures. Mais le bébé, lui, n’est pas au courant. Laisser pleurer un nouveau-né est donc pour lui un acte de grande violence. Et c’est bien pour ça que ça nous est vite insupportable.

Alors qu’est-ce qu’on fait ? A mon avis, et quoi qu’on en dise, il n’y a pas vraiment de bonne raison de laisser un bébé pleurer, et surtout pas (en vrac et non exhaustif) : se faire les poumons, lui montrer qui est le chef, ne pas répondre à ses odieux caprices et machiavéliques tentatives de manipulation. Ceci étant dit, nous ne sommes pas des saints et nous ne vivons pas au pays magique des bisounours. Je vois au moins trois situations dans lesquelles laisser un bébé pleurer :

  • On ne peut pas s’en occuper là maintenant tout de suite. Exemples : on est dans la voiture (il vaut mieux qu’il pleure plutôt que de faire la balle de flipper s’il y a un accident), on prend sa douche (oui, on n’est pas une mauvaise mère si on ne sort pas dégoulinante avec les cheveux pleins de shampooing pour aller consoler son poussin sur le champ).
  • On craque. C’est vraiment usant un bébé qui hurle, et il vaut mieux le poser dans son lit et fermer la porte que de lui hurler dessus en retour/le secouer/le balancer par la fenêtre. On a même le droit de lui dire « Je suis désolé(e), j’en peux plus, je reviendrai, mais là, arriverci bye bye » (pour remonter un peu son score de mauvais parent, en profiter pour introduire quelques notions de langues étrangères).
  • Certains enfants pleurent pour trouver le sommeil, et la présence d’un parent parfois les « excite » et ne fait que retarder leur chute salutaire dans les bras de Morphée. On reconnaît généralement cette situation à ce que les pleurs décroissent rapidement d’intensité (s’ils ont besoin de hurler deux heures tous les soirs pour s’endormir, il y a peut-être un problème à creuser). On a aussi le droit de ne plus en pouvoir de se lever la nuit, et de finir par laisser son poussin pleurer en attendant qu’il finisse par se rendormir. Il y en a qui font leurs nuits (ou plutôt celles de leurs parents…) après ça, mais ce n’est pas garanti pour autant.

En pratique, c’est à chacun de trouver ses limites et de sentir ce qui est acceptable pour lui. On ne rend pas service à son enfant si on devient un martyr à sa cause. Et petit à petit, au fur et à mesure que le poussin pousse, il acquière progressivement la capacité de patienter, de jouer tout seul et finalement de relativiser.

En attendant, un bon porte-bébé peut rendre d’inestimables services pour tenter de mener sa vie tout en garantissant la paix auditive. Une visite chez l’ostéo fait aussi parfois des miracles (mais pas toujours, votre dévouée poule s’étant vu facturer 55€ pour qu’après 5 minutes d’examen l’ostéo déclare que le poussin pétait le feu…). Il y a aussi le tour en poussette/en voiture, le lave-linge, le transat vibreur et que sais-je encore (ça peut-être ?), avec comme toujours des résultats très variables selon les individus.

Paradoxalement, il ne faut pas non plus avoir peur de faire parfois pleurer son enfant : par exemple s’il n’a pas envie qu’on l’habille là maintenant tout de suite, ce n’est pas une raison pour le laisser à poil, etc etc. Ce qui est vraiment dommage à mon avis, c’est de laisser pleurer son enfant parce qu' »il faut », ou parce que Mamie/la boulangère/le beau-frère/le pédiatre a dit que c’était mieux, alors que ça nous fend le cœur. Et puis petit à petit, à force de si bien s’en occuper, on vous dira « mais il ne pleure jamais cet enfant ! » (à votre grande surprise). Enfin pas d’inquiétude, tout enfant finit un jour par vouloir quitter les bras de ses géniteurs (au plus tard à l’adolescence…).

Le bébétube

mardi, mars 11th, 2008

bbtube Aujourd’hui, la poule pondeuse a testé pour vous : le bébétube. Kesaco ? Il s’agit -comme son nom l’indique- d’un large tube en tissu, avec des extrémités resserrées (pour mieux maintenir le petit monstre). A quoi ça sert ? A fourrer dedans son poussin pour pouvoir vaquer tranquillement à ses occupations. On peut porter devant « en berceau », sur la hanche ou dans le dos.

Avantages :

  • Super simple et rapide à installer et à désinstaller ; même le Coq qui n’aime pas l’écharpe (trop compliqué) a admis que c’était pratique. Et pas de tissu qui traîne (celles qui ont pris une écharpe de 4m70 alors qu’elles font 1m65 comprendront). On peut aussi passer très rapidement et facilement de la hanche au dos (et vice versa), ce qui est assez appréciable (par exemple si poussin perd son bonnet).
  • Très peu encombrant. Et comme il n’y a qu’une seule couche de tissu, c’est léger pour l’été.
  • Le poussin est en position physiologique, bien assis sur ses cuisses (sauf pour la position du berceau mais c’est un peu particulier).
  • Il paraît que c’est pratique pour allaiter discrètement en toute circonstance ; je ne peux pas vous dire car le poussin est au bib depuis un bail maintenant.
  • C’est plutôt confortable, le poids est réparti entre les épaules et le bassin. A noter que le portage sur le dos n’est pas incompatible avec une poitrine généreuse (je sais de quoi je parle).
  • On peut l’utiliser de 0 à 3 ans (pour le porté bien sûr).

Inconvénients :

  • C’est taillé en fonction du porteur, du coup ça n’est pas évident d’avoir le même pour les deux parents par exemple.
  • Il n’est pas toujours évident de l’ajuster parfaitement (comme l’écharpe par exemple) et le tissu rabattu sur l’épaule peut être un peu gênant pour bouger le bras. Plus de pratique doit aider cependant.
  • Le portage est asymétrique (sur une seule épaule), à la longue c’est un peu usant.

Verdict : parfait pour des utilisations pas trop longues, du style « je sors de la voiture avec 5 paquets + 1 poussin et il faut encore que je marche 5 minutes jusqu’à chez moi », ou encore « mon poussin veut les bras et je voudrais finir de couper les légumes/préparer mon cocktail du soir ». Un peu moins confortable pour une grande balade de trois heures à mon humble avis.

Je l’ai acheté chez Bébésouleil (c’est là que j’ai piqué la photo); il est très joli et pas très cher (25€ port compris). Il y a deux tailles (en fonction du gabarit du porteur), et je ne savais pas trop laquelle prendre pour que ça aille au Coq et à moi. Du coup Alisabel (la patronne-et-unique-employée, qui est super gentille) a proposé de faire une taille 1 1/2, ce qui fait qu’on peut l’utiliser tous les deux. Nous l’avons reçu une semaine plus tard (et sur mesure donc !) avec un mode d’emploi détaillé très clair. Pour être tout à fait honnête, je pense que malgré tout il nous en faudrait un chacun à une taille différente pour être vraiment confortable. On verra à terme si le besoin s’en fait sentir. En attendant je ne peux plus m’en passer !

Choisir un porte-bébé

jeudi, mars 6th, 2008

panier bébé

(photo : Michel Davo, http://www.aebfrance.com/utilisations-artisanat/b-05.html)

D’abord je ne reviendrai pas sur l’utilité d’une telle babiole. Que ce soit pour les balades, pour les transports en commun, ou juste comme kit « mains libres » à la maison, avoir un porte-bébé n’est pas du luxe à mon avis. Et ça n’est pas forcément redondant avec la poussette, qui est aussi bien utile. Sans compter évidemment les bienfaits psychologiques et physiques du portage, mais déjà que ce billet va être long, on ne va pas développer ici.

porte bb chinois (photo: mei tai)

La première chose à vérifier, c’est qu’un porte-bébé soit confortable pour le bébé. Pour qu’il respecte la physiologie de l’enfant, il faut que celui-ci y soit assis sur ses fesses et ses cuisses, et pas suspendu sur les parties génitales avec les jambes qui pendouillent. Cette position doit aussi lui permettre d’avoir le dos légèrement arrondi (les pros parlent de cyphose), ce qui est très important pour les nouveaux-nés. Les portes-bébés en tissu remplissent à peu près tous cette condition. On connaît souvent l’écharpe, mais il y en a plein d’autres : porte-bébé chinois (mei tai ou chinado), porte-bébé coréen (podeagi), pagne africain, sling (hamac à boucles ou porte-calllin), bébétube, tonga, etc. Ça n’est en général pas le cas des portes-bébés plus classiques, mais on peut citer l’ergobaby et le manduca qui sont prévus pour.

echarpe-portebebe.jpg(photo : écharpe)

La seconde, c’est le confort du porteur. Pour que le poussin vous paraisse moins lourd, il faut qu’il soit installé aussi haut et aussi serré contre vous que possible. Le porte-bébé doit vous permettre de régler parfaitement ces deux paramètres. Il est aussi important que le poids du schtroumpf soit bien réparti sur l’ensemble du corps, et pas juste sur les épaules. Notez aussi qu’a priori il me semble plus confortable de porter de façon symétrique qu’asymétrique, mais cette dernière technique a aussi ses adeptes. Pensez aussi au poids du porte-bébé qui devra s’additionner à celui du bébé : plus il y a d’armatures, de machins et de bidules, et plus ça pèse lourd. Enfin les portes-bébés en tissu artisanaux doivent être d’une qualité exemplaire ; le type de tissu peut notamment beaucoup jouer sur le confort. Il ne faut pas lésiner à mon avis. Certes les Africaines portent leur enfant avec un petit bout de tissu tout simple tout fin, mais n’oubliez pas que ce mode de portage a été développé pour un style de vie assez différent du nôtre (incluant notamment de porter beaucoup de choses et pas des plus légères de façon routinière, et beaucoup sur la tête). Mieux vaut un bon porte-bébé/écharpe d’occasion qu’un neuf plus cheap.

podeagi (photo : podeagi)

Il faut ensuite vous préoccuper des possibilités offertes par le porte-bébé : quelles positions ? à partir de et jusqu’à quel âge/poids ? Dans notre culture on voit surtout des bébés portés devant, mais il faut savoir que surtout à partir d’un certain poids il est beaucoup plus agréable de porter dans le dos. Vous avez remarqué qu’on part en rando avec un sac à dos ? Et pas avec un sac à ventre ? Si vous voulez pouvoir porter le poussin quand il a dépassé les 9-10 kg, vous serez vraiment mieux avec lui dans le dos. Et en plus vous serez bien plus dégagé pour vaquer à vos occupations habituelles. Le portage dit « face au monde » (sur le ventre) est assez populaire, mais il est difficile de positionner le poussin de façon physiologique pour lui comme pour vous. On imagine bien qu’il va avoir tendance à pencher vers l’avant (donc pas vers le porteur), et ça n’est pas très confortable. Et je ne rentre même pas dans le débat de savoir si cette position apporterait trop de stimuli au bébé (parce que franchement je n’ai pas d’opinion sur la question).

portage afrique (photo : http://www.afrology.com/soc/portages_bebe.html)

Le dernier critère, mais pas des moindres, est l’utilisation que vous comptez en faire : fréquente ou pas, pour des grandes balades ou plutôt ponctuellement, qui va porter (les deux parents ou un seul), voulez-vous l’utiliser pour allaiter, etc. Et il n’est pas toujours évident de se projeter avant l’arrivée du poussin.

L’écharpe est à mon avis le mode de portage le plus protéiforme. On peut porter même des prématurés (il en existe d’ailleurs une spéciale plus étroite pour ça) et jusqu’à 3-4 ans confortablement. Elle s’adapte confortablement à tous les porteurs et peut être mise de plusieurs façons dans différentes positions. L’inconvénient, c’est qu’il faut s’y mettre et être un minimum motivé. A mon avis c’est un peu comme la coupe menstruelle/les lentilles de contact, les premières fois sont galères mais quand ça roule c’est cool (ma poule). Je ferai sûrement un billet plus détaillé sur les subtilités de l’écharpe bientôt.

Le mei tai et le podeagi, je n’ai pas essayé. Ça a l’air plus simple à maîtriser que l’écharpe et très confortable. C’est aussi moins enveloppant donc plus aéré en été. Par contre les différents sites qui en vendent ne s’accordent pas sur l’âge minimum du poussin (naissance ici, 4 mois ).

Le pagne à l’africaine, pas essayé non plus. Ce mode de portage a tendance à écraser un peu les seins, donc personnellement ça ne me tente pas. Mais vous trouverez une adepte (avec vidéo d’explication), qui apprécie d’avoir les épaules dégagées, ici.

sling tonga

Le sling (à gauche), le tonga (à droite) et le bébétube sont assez simples d’utilisation et s’installent et se désinstallent en un tour de main. Par contre on porte de façon asymétrique. Je teste en ce moment le bébétube, je vous raconte bientôt.

Le porte-bébé ergobaby : voir un avis ici.

Et bien sûr plein d’autres que j’ai oubliés, que je ne connais pas ou qui vont être bientôt proposés. Mais avec tout ce que je vous ai raconté, vous devriez pouvoir les évaluer tout seul (même si rien ne vaut l’essai !).

Quelques liens utiles pour finir cette tartine :

Bébé portage et son cousin Porter son enfant : beaucoup d’informations et de « trucs » autour du portage en écharpe (c’est là que j’ai trouvé beaucoup d’éléments que j’ai repris dans cet article), des pas à pas pour réaliser les principaux nouages, et sur Bébé portage un forum sur lequel une monitrice en portage répond (en général) dans les 24 heures à toutes les questions.

A portée de bisous : un blog qui tient notamment une « porte-bébé-thèque » à jour

Cerise cannelle : un blog avec tout une partie sur le portage incluant plein de vidéos (et rien ne vous empêche ensuite de fureter sur le site si le reste vous branche)

Porter son bébé : site web d’une association de portage avec plein d’explications, un forum et un blog qui mène un grand test de plein de porte-bébés.

Prochain billet : la fameuse technique de bain !

 

Porter son poussin : comment l’habiller ?

mardi, février 19th, 2008

Une question d’actualité : comment emballer son poussin pour sortir quand on s’adonne aux joies du portage ? Et question subsidiaire : comment habiller le porteur ? Tout d’abord, cela dépend du mode de portage choisi :

  • porte-bébé « classique », qu’il soit ventral baby bjorn ou dorsal porte bb dos
  • porte-bébé « bobo », typiquement l’écharpe echarpe-portebebe.jpg ou le porte-bébé chinois porte bb chinois
    (il y en a plein d’autres, peut-être l’objet d’un futur billet)

Dans le premier cas, en général on habille le poussin comme pour aller dans la poussette (donc avec son pilote pilote) et on peut fixer le porte-bébé par dessus le manteau du porteur. Simple finalement.

Dans le deuxième cas (dont je suis adepte, étant l’heureuse propriétaire d’une écharpe), trois problèmes se posent. D’une part le porte-bébé est très enveloppant, donc le poussin y profite bien de la chaleur du baudet porteur. D’autre part, pour le plus grand confort des deux parties concernées, le porte-bébé doit être parfaitement ajusté. Pas facile si les deux sont habillés en bibendums. Enfin, les jambes du bébé sont la seule partie à dépasser (sauf s’il est tout tout petit), et comme les pantalons ont tendance à remonter quand on l’installe pour le porter, il risque d’avoir carrément les mollets à l’air.

Autant vous dire qu’on n’est pas loin de la quadrature du cercle. Le web fourmille de capes et ponchos à fixer par dessus le porte-bébé, plus ou moins spécifiques, mais l’addition peut être salée. Si vous avez dompté la machine à coudre, vous pouvez probablement vous bricoler quelque chose avec un carré de polaire. Par contre, si vous optez pour le portage sur le dos, il est à mon avis impossible d’enfiler le bidule au poussin à moins de bénéficier de l’aide d’une autre personne. Il existe aussi des manteaux pour envelopper Quasimodo et sa bosse ensemble, à des prix généralement astronomiques. Si en plus on ne porte qu’occasionnellement, ça ne vaut pas forcément l’investissement.

Et pourtant, une solution simple existe : le surpyjama Surpyjama (ici un modèle Eveil et Jeux). Pour ceux qui ne connaissent pas, ça ressemble fichtrement à un pyjama, mais c’est plus large, et c’est souvent en polaire ou dans un tissu chaud. Donc on peut facilement le mettre par dessus les vêtements, c’est assez mince et souple, et ça protège parfaitement les petits mollets grassouillets. Et si le poussin a trop chaud, on peut toujours laisser le haut ouvert. Pour le porteur, si on porte devant on peut mettre son manteau habituel sans le fermer, et si on porte sur le dos, mettre plusieurs couches de t-shirts et pulls pas trop épais puis emballer le tout dans un châle.

Enfin cet investissement (relativement modique, surtout si vous achetez en solde ou en grande surface) pourra être largement rentabilisé, puisqu’on peut l’utiliser à la place de la gigoteuse pour la nuit ou comme robe de chambre (en général, les tailles supérieures à 12 mois ont des picots antidérapants sous les pieds pour éviter que les marcheurs en herbe ne patinent). Enfin c’est aussi pratique pour le siège auto, dans lequel il est fortement déconseillé de mettre un enfant en combinaison pilote car cela entrave l’ajustement des ceintures. Sans compter qu’en général les voitures sont chauffées, donc le pilote devient vite un sauna. Et si le poussin s’est endormi, vous pouvez le coucher directement sans passer par les cases déballage/emballage.

Et dans tous les cas, n’oubliez pas le bonnet !