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Le portage pour les nuls

dimanche, novembre 28th, 2010

femmeinuit490 Voici un billet dédié aux poules couveuses ou qui viennent de pondre, ainsi qu’à leurs coqs. Le premier point, c’est qu’il vous faut un porte-bébé. Il y a peu d’indispensables en puériculture : on peut se débrouiller sans lit bébé, sans biberon, sans tétine, sans poussette, sans couche, et j’en passe, mais le porte-bébé c’est vraiment incontournable. D’ailleurs c’est il me semble le seul accessoire pour bébé qui soit aussi répandu à travers le monde et les sociétés les plus diverses. Il est en outre intéressant de noter que quelle que soit leur origine, la grande majorité des porte-bébés traditionnels (pagne africain, rebozo mexicain, mei tai chinois, onbuhimo japonais, etc) sont respectueux de la physiologie des petits (gardent le dos courbé et les jambes en grenouille) comme des grands (généralement des portages dos ou sur la hanche, bien collés et hauts). Le porte-bébé est utile pour se promener partout (essayez le métro parisien avec une poussette aux heures de pointe pour voir…) mais aussi parce que la plupart des bébés veulent être portés, souvent et longtemps. Donc grossièrement trois grandes alternatives s’offrent à vous :

  1. poser le bébé quelque part (transat, couffin…) et investir dans un casque anti-bruit
  2. avoir le bébé toujours dans les bras, ce qui est fatigant et peu pratique
  3. prendre le bébé en porte-bébé et vaquer à vos activités habituelles dans la sérénité

Bien sûr c’est un peu caricatural mais avoir un bon porte-bébé facilite énormément la vie avec un poussin. On a déjà pas mal parlé portage dans la basse-cour, donc je vais essayer de ne pas être trop redondante avec les articles précédents. Ce billet s’adresse aux futurs ou jeunes parents qui, convaincus par les arguments énoncés ci-dessus, souhaitent s’acheter un bon porte-bébé mais que ce soit aussi simple que possible. A ces parents je réponds : achetez un porte-bébé préformé physiologique. On a déjà parlé ici de l’Ergobaby carrier, il y a aussi le Manduca et le Beco Baby Carrier (Ficelle et Laurence qui ont testé le Beco en sont très déçues, il ne semble donc pas être du même niveau que les deux autres) qui sont très similaires. Il en existe d’autres comme le Boba ou le Patapum, mais ils ne permettent pas d’aller de la naissance à trois-quatre ans. Ces porte-bébés sont vraiment géniaux, car très faciles à utiliser et pratiques, et super confortables tant pour le poussin que pour le gallinacée porteur. On peut porter devant, dans le dos et sur le côté. Ils sont particulièrement appréciés par les coqs tant pour leur style sobre que pour leur simplicité d’utilisation, avec des clips à la place des nœuds. Rapides à mettre et à enlever, on passe facilement du dos au ventre (et vice versa) et quand le poussin descend pas de pans qui traînent par terre, on peut garder le porte-bébé sur soi. Je ne connais personne qui ait été déçu par l’Ergo ou le Manduca, qui sont les deux plus répandus. Certes c’est un investissement (autour de 100€) mais il peut vous éviter l’achat d’une poussette suréquipée en passant directement à la poussette-canne.

Bien sûr, ils ne sont pas aussi confortables et adaptables qu’une bonne écharpe en sergé, à condition que celle-ci soit parfaitement utilisée, ce qui n’est généralement le cas qu’après au moins un ou deux ateliers de portage et avec une pratique assidue. Ne croyez pas que je n’aime pas l’écharpe, j’utilise régulièrement ma fidèle Storchenwiege mais malgré tout je constate trop souvent que mon nouage n’est pas aussi impeccable que je l’aurais souhaité. Je ne crois donc utile de la recommander qu’à quelqu’un qui a vraiment envie de maîtriser ce système.

Donc à mon avis, si vous ne devez avoir qu’un seul porte-bébé, prenez un préformé : même s’il y a des situations où d’autres types de porte-bébé sont plus adaptés, c’est vraiment le meilleur compromis. Cependant, si vous le pouvez, il peut être agréable d’avoir un deuxième porte-bébé, celui-là entièrement souple, notamment pour les premiers mois, surtout si vous avez un poussin crevette. Un sling est une sorte d’écharpe avec des anneaux, facile à installer et à régler, et qui permet une installation très physiologique de l’enfant (voir ici le témoignage d’une pro du portage). L’inconvénient principal : c’est un portage asymétrique (en bandoulière) qui est donc moins confortable pour le porteur. Mais cela se sent surtout quand le poussin devient plus lourd. C’est le même style que le bébétube, mais il permet des réglages plus fins et donc une meilleure installation, surtout pour mettre un nouveau-né en kangourou (c’est-à-dire vertical, ce qui est plus physiologique qu’en berceau et recommandé notamment pour les reflux). L’autre option est une écharpe extensible, comme la Je porte mon bébé. Un seul nouage (facile) à maîtriser, et on enlève et remet le poussin sans le défaire. Cette écharpe permet aussi de porter dans le dos, mais c’est par contre aussi technique qu’avec une écharpe non extensible en sergé, si ce n’est plus. Donc à mon avis un faux ami à long terme pour notre porteur débutant à la recherche du plus simple, même si très bien pour les premiers mois. Ces deux systèmes sont aussi a priori les plus simples pour allaiter dans le porte-bébé (et ça avec l’Ergo mes rares essais se sont soldés par des échecs complets).

Je ne vous ai pas parlé des mei tai, ou porte-bébés chinois, qui sont pourtant une alternative intéressante à l’écharpe. Je n’en ai pas moi-même, mais j’ai eu l’occasion d’essayer ceux de Ficelle, y compris THE Lana, et je ne suis pas convaincue. D’une part il faut quand même faire des nœuds, et du coup il y a des pans qui traînent quand on l’installe et le désinstalle. Et d’autre part je n’ai pas réussi à trouver d’installation confortable, ça ne me semble pas compatible avec ma morphologie. J’ai donc une réserve à les recommander, même si je sais qu’ils ont aussi leurs fans. Quoi qu’il en soit à mon avis ce n’est pas idéal pour le Candide du portage à qui s’adresse ce billet.

Enfin quelle que soit votre décision (écharpe, porte-bébé préformé etc), pour départager les différents modèles je ne peux que vous recommander le site de la PorteBBthèque, qui présente une large gamme de systèmes de portage avec photos, description et avis. Pour ma part, je conseille d’investir dans une marque réputée, ce qui est d’une part un gage de qualité (je suis impressionnée par la tenue de notre Ergo et de ma Storch, tous deux achetés pour Pouss1 qui a maintenant 3 ans 1/2) et d’autre part l’assurance de pouvoir facilement revendre le produit s’il ne convenait pas. Et si vous avez un budget serré, vous pouvez aussi les acheter d’occasion.

Comme tout le reste de ce blog, ce billet est à vocation non commerciale et n’a été sponsorisé par aucune des marques citées.

Photo : Une femme inuit avec un bébé dans son amauti traditionnel. Je ne sais pas si c’est facile à utiliser mais j’ai flashé sur la photo.

Porter à la plage

samedi, juillet 3rd, 2010

0060-0808-2016-4420_African_Mother_with_her_Child_on_Her_Back_in_a_Kanga_(Baby_Sling)_clipart_image Après une longue absence (juste pas le temps), me revoici pour un petit billet de saison. Par un heureux concours de circonstances, je me retrouve à passer une bonne partie de l’été à la plage avec les poussins et me suis donc vite posé la question de comment porter Pouss2 (5 mois 1/2) pour l’emmener (la poussette serait plus un handicap qu’une aide vu le terrain). Tout d’abord nous sommes bien sûr extrêmement vigilants sur les risques liés au soleil et suivons scrupuleusement les conseils de la Poule exotique.

Donc pourquoi un porte-bébé à la plage ? D’abord quand on est habitué à un bon portage (et qu’on a un bébé sumo), on trouve vite le portage dans les bras fatigant et malpratique. Et lorsque vous avez plusieurs enfants, il est essentiel d’avoir facilement une voire deux mains libres. Sans compter tout le foutoir à se trimballer. On peut bien sûr faire sans porte-bébé, mais c’est vraiment plus simple avec.

Même si ma collection de porte-bébés n’arrive pas à la cheville de celle de l’amie Ficelle, je suis quand même déjà bien pourvue (à ce jour une écharpe Storchenwiege, un Ergo et un bébétube). Mais je dois dire que la plupart de ces objets étant beaux et coûteux, je rechigne un peu à les trimballer à la plage à la merci des UV, du sel et du sable. Et si le sergé croisé est un tissu merveilleusement confortable pour porter, il est très long à sécher. Je me suis donc mise en quête d’un mode de portage plus pratique pour la plage, et voici ce que j’ai trouvé.

  • Le tonga : un porte-bébé en filet tout simple dont j’ai eu beaucoup d’échos positifs ; peu onéreux, très facile à installer, peu encombrant et sèche en un clin d’oeil. Cependant il n’offre pas beaucoup de soutien et me semble plus adapté à un bambin qu’à Pouss2 qui est certes tonique mais n’a pas six mois (s’il faut toujours le soutenir d’une main ça limite un peu l’intérêt). Et j’avoue craindre un peu l’effet « rosette de Lyon » avec le filet. J’ai donc passé mon tour, mais un jour, qui sait…
  • Lécharpe AquaCarrier : une écharpe en lycra (extensible) prévue pour aller dans l’eau. Mais je ne souhaite pas me baigner avec Pouss2, je trouve qu’il est encore trop petit. Sans compter qu’on a plus facilement chaud avec une écharpe stretch. Et ça reste un sacré investissement.
  • Le pagne à l’africaine : c’est l’option que j’ai retenue. Déjà c’est assez économique : pour ma part j’ai utilisé un sarong balinais (souvenir de notre voyage de noces…) qui était dans mes placards donc l’investissement est à peu près nul. L’installation est très facile si on a l’habitude du portage dans le dos (et quand je dis « on » j’inclus Pouss2 et moi), et contrairement à ce que je craignais ne comprime pas les seins (ça appuie juste au-dessus). C’est un peu un acte de foi de faire confiance à un bout de tissu entortillé pour tenir son bébé mais on sent bien la tension du tissu et on peut la reprendre facilement dès qu’elle faiblit. Je manque sans doute de pratique mais je trouve ça limite avec un bébé endormi. D’ailleurs je me surprends à cambrer un peu les reins pour mieux soutenir Pouss2 avec mes fesses (même si au fil des jours je m’améliore). Bref je ne ferais pas des kilomètres mais pour quelques minutes c’est parfait. Si vous voulez essayer, vous trouverez des vidéos de démonstration ici et . Pour celles que ça intéresse (je ne suis pas sûre qu’il y ait beaucoup d’hommes… mais qui sait ?), je fais un départ en voltigeur (on tient le bébé par les épaules et on le fait passer par dessus les siennes) avec le pagne déjà sur les épaules de Pouss2 (même si au moment où je passe les pans de tissu sous mes bras ça sort les siens, il faudrait que je perfectionne ma technique). Et si mon maillot est encore mouillé au moment de repartir, j’y accroche une serviette en microfibre pour faire tampon, ça marche très bien. Quant à Pouss2 il se met à rire dès qu’il voit le sarong arriver, j’en déduis qu’il apprécie aussi.

Maintenant il ne me reste plus qu’à trouver l’équivalent d’une carriole à vélo mais flottante pour aller nager avec mes poussins…

(Image: Clipart)

Porter sur le dos

mercredi, juin 2nd, 2010

bebe-dans-sacs-a-dos A force de traîner sur l’internet de la parentalité alternative, je ne voyais pas l’intérêt d’un tel billet. Mais voilà, cela fait maintenant bien trois mois que je sors avec Pouss2 sur le dos (depuis qu’il a un mois environ, donc), et je n’ai encore croisé personne qui fasse la même chose, à part deux ou trois Africaines portant en pagne. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir croisé des bébés, mais la grande majorité est en poussette, et les quelques uns qui sont portés le sont tous devant. Et quand je parle porte-bébé avec d’autres parents (je fais exception de la basse-cour), ma première question est toujours : peut-on porter dans le dos avec ce modèle ?, alors que l’autre me demande : peut-on porter face à la route ? Et il arrive que des gens qui voient les pans d’écharpe déployés sur mes épaules et autour de ma taille me disent après 10 minutes : « Oh mais il y a un bébé derrière ! » Bah non j’aime bien m’entortiller dans une écharpe à rayures pour faire joli, c’est le comble de la hype. Je devrais ouvrir un blog de mode tiens. Le portage dans le dos ne fait donc pas du tout partie de nos habitudes et de notre culture (même si...). Ce n’est pas que la plupart des gens n’en ont pas envie, c’est qu’ils n’y pensent même pas. Et pourtant c’est dommage, car c’est tellement bien de porter dans le dos.

Voyons d’abord le plus important : les avantages pour le porteur.

  • C’est plus ergonomique. Je pourrais faire des tas de recherches et vous faire des explications compliquées, mais je vais me contenter de cette simple question. Au rayon bagages, avez-vous déjà vu un sac à ventre ?
  • C’est plus pratique. Déjà quand ça fait neuf mois ou presque qu’on n’a pas vu ses pieds, on n’a pas forcément envie de jouer les prolongations avec une excroissance ventrale (certes amovible). Si vous avez un (ou plusieurs) aîné(s), c’est limite indispensable. Avez-vous déjà essayé de prendre un enfant dans les bras avec un bébé dans le porte-bébé devant ? Je dois avoir les bras trop courts mais personnellement je n’y arrive pas. Avec Pouss2 sur le dos, je peux même porter Pouss1 en même temps (sur quelques mètres, je ne suis pas un sherpa non plus), s’il s’est fait mal par exemple. Et même  sans autre enfant à gérer, c’est infiniment plus simple pour vaquer à ses occupations, notamment ménagères (en particulier s’il faut se pencher en avant).

Quant au porté, il ne s’en porte pas plus mal (ha ha ha). Les premiers mois, en général, quand bébé est porté, il dort. Donc dormir devant ou derrière, ça ne change pas grand chose (si ce n’est que la courbure du dos parental lui permet plus facilement de poser sa tête). Et puis peu à peu, quand il commence à s’intéresser à ce qui l’entoure, il se retrouve dans une position idéale pour observer. Certes il pourrait aussi bien voir en étant porté devant face à la route, mais là encore pas besoin d’un doctorat en physique pour se rendre compte que c’est plus fatigant pour le porteur, puisque le bébé s’éloigne naturellement du porteur en se penchant vers l’avant (or plus le bébé est haut et collé au porteur, moins il paraît lourd). Et bien souvent, l’enfant finit par se contorsionner et se tortiller dans le porte-bébé si on le garde devant face à soi, ce qui n’est agréable pour personne.

Des réponses aux objections généralement soulevées :

  • On ne voit pas le bébé : certes mais on le sent, et surtout on l’entend, sa petite bouche étant à environ 10 cm de notre oreille. Pour ma part, je pars du principe que bébé silencieux = bébé heureux (ou au moins pas malheureux). Et puis on peut toujours utiliser un petit miroir (ou regarder dans une voiture ou autre) pour jeter un œil à la situation.
  • Bébé ne nous voit pas : d’abord bébé nous voit, même s’il ne voit pas notre visage. Ensuite les petits bébés ne voient de toute façon pas très bien, et repèrent plutôt leurs parents par l’ouïe et l’odorat. Autant vous dire qu’il sera parfaitement rassuré bien collé contre son parent, à entendre sa voix et les battements de son cœur, et à sentir son odeur.
  • Pas pratique pour faire téter le poussin : c’est vrai. Mais d’une part dans le dos il est moins tenté de téter que la tête juste au dessus des seins qui sentent le lait, et d’autre part on peut toujours le repasser devant pour téter. Avec l’écharpe c’est un peu technique, mais avec un Ergo par exemple on peut garder le poussin dans la poche, la ceinture attachée et faire tourner de devant à derrière et vice versa.
  • Comment s’habiller l’hiver : ce n’est pas évident, c’est vrai aussi, mais il y a des solutions pour toutes les situations ou presque. De l’achat d’un manteau dédié au portage du bébé en manteau par dessus le manteau du porteur, en passant par un bricolage avec surpyjama, châle ou poncho, il y en a pour tous les goûts. Quant au bonnet ou chapeau (selon la saison), il suffit d’en prendre un qui s’attache sous le menton (ou une cagoule) et de le mettre avant d’installer le poussin, et de toute façon on trouvera toujours un quidam bien intentionné pour le remettre.

A mon avis, le plus difficile c’est de se lancer et de trouver le mode de portage approprié à sa situation. Il faut savoir qu’avec un porte-bébé adapté, il n’y a pas d’âge minimum pour commencer. Je trouve d’ailleurs qu’il est plus simple de commencer avec un tout petit, encore léger et peu remuant (essayez de nouer l’écharpe avec un bambin qui se cambre…). Même si au début on n’est pas très à l’aise et que le poussin n’apprécie pas trop la phase d’installation, il se calme en général dès qu’on bouge un peu et à force il finit par comprendre l’intérêt de la manipulation tandis que celle-ci devient plus fluide. L’idéal est d’aller à un atelier de portage puis de s’entraîner chez soi avec quelqu’un pour sécuriser les essais.

Quel porte-bébé utiliser ? Je ne suis pas monitrice de portage, aussi n’hésitez pas à compléter en commentaires par vos expériences, mais voici ce qui me semble le plus approprié :

  • pour un tout petit (avant 4-6 mois) : le top c’est une bonne écharpe (avec le kangourou dos ou le double hamac par exemple), sinon un porte-bébé physiologique soit du style Ergo soit style meï taï (porte-bébé chinois), avec un réducteur approprié. Et pourquoi pas mettre en berceau dans le dos avec un portage asymétrique ? Tout dépend aussi du temps passé dans cette position : plusieurs heures par jour ou une petite balade par ci par là. Un bébé ne va pas s’abimer le dos en une demi-heure.
  • pour un plus grand : on peut s’habituer facilement (porteur et porté) à porter dans le dos avec un sling ou un bébétube qu’on installe sur la hanche et qu’on fait ensuite tourner pour passer derrière. Il peut être très difficile de faire accepter l’installation en écharpe à un bambin, même si le nouage à la tibétaine peut faire une transition. C’est souvent plus facile avec un porte-bébé physiologique. Enfin les portes-bébés de randonnée ne sont généralement pas recommandés avant 9 mois ; il faut savoir que l’enfant n’y est généralement pas installé de façon physiologique et qu’ils sont souvent plus lourds que les modes de portage cités plus hauts (autour de 2 kg vs autour de 500 g). Mais l’avantage est qu’on peut installer l’enfant avant de mettre le porte-bébé dans son dos. Et il n’est pas impossible qu’un grand peu habitué au portage refusera d’être serré dans un portage physiologique alors qu’il acceptera plus volontiers un porte-bébé de randonnée.

Il y a aussi le portage en pagne (le vrai portage à l’africaine, moi je porte à l’allemande…), simple à mettre en place et peu onéreux, même si il faut le resserrer régulièrement.

Et pour finir un petit tour des techniques pour faire passer le poussin dans le dos. Il y en a forcément une qui vous conviendra (les trois premières techniques sont décrites en images ici).

  • L’ascenseur : idéal pour les débutants car très sécurisé. On assied bébé dans le porte-bébé dans un fauteuil, on s’assied devant lui et on tire.
  • Passer sous le bras (je ne connais pas le nom « officiel », s’il y en a un) : on prend bébé dans ses bras devant et puis on le fait glisser dans le dos sous son bras. Très utilisée avec les porte-bébés physiologiques.
  • Le voltigeur (ma préférée ; c’est impressionnant mais je trouve qu’en fait c’est le plus facile) : on attrape bébé par les épaules et on le passe par dessus notre épaule. On lit souvent que c’est pour un enfant qui se tient debout mais on peut très bien le faire avec un petit allongé depuis le sol/le transat/une table/autre.
  • La cigogne : on emballe le bébé dans l’écharpe (je ne crois pas que cette technique soit utilisable pour un autre mode de portage) et on passe le baluchon par dessus son épaule. Il y a un pas à pas ici, fait avec un bambin, mais cette technique est très populaire pour un tout petit.

Pour l’instant, je trouve que le top du confort pour moi c’est le double hamac dos avec l’écharpe en sergé croisé (Storchenwiege en l’occurrence). Il est long à installer mais si on sort plus d’une demi-heure ça vaut largement le coup. Ceci dit si vous débutez il vaut mieux commencer par le kangourou (par exemple ici). Et puis bien sûr je suis loin d’avoir testé tous les modes de portage, hélas.

Et vous ? Vous avez essayé ?

Photo : portage dos au porteur, à réserver au cas où il y a un autre bébé à proximité à qui faire la conversation…

La poule pondeuse est très zolie

samedi, février 20th, 2010

zoli Avertissement : il est recommandé de placer sa CB au congélateur afin d’éviter qu’elle ne surchauffe à la lecture de ce billet.

Depuis la naissance de Pouss2, je n’ai toujours pas ressorti la poussette nouveau-né. Je trouve plus simple de le porter et que Pouss1 marche ou aille dans sa Maclaren, et je n’ai pas voulu investir dans une planche à roulettes à fixer sur le landau. Comme vous allez le voir très vite, c’est une économie toute relative. En effet, Pouss2 est un beau gabarit et personnellement, après neuf mois et une semaine (ou presque) à ne plus voir mes pieds, je préfère porter dans le dos. Or vues les températures récentes il n’est pas évident de s’habiller confortablement et de garder assez d’agilité pour installer seule un bébé dans le dos. La solution : un manteau de portage. Je n’avais pas investi pour Pouss1 car je ne portais qu’occasionnellement, mais pour cette fois, avec un bébé d’hiver que je sors porté tous les jours ou presque, ça me semble bien moins gadget. Donc après une étude de marché exhaustive ou presque, j’ai opté pour une veste Dua de Zoli (et le petit capuchon assorti : je mets au défi quiconque de résister au petit capuchon).

Je suis ravie de mon achat, et voilà pourquoi. D’abord c’est une des plus jolies de celles que j’ai vues, et elle est tout à fait mettable en version « normale ». Lorsqu’on porte, ça fait aussi peu sac que possible (forcément le côté où il y a l’enfant ça ne flatte pas la silhouette, mais l’autre côté fait normal). Ensuite elle permet donc de porter devant et dans le dos (et apparemment sur la hanche, sauf que je n’ai pas compris comment), ce qui n’est pas le cas de tous les manteaux du marché. Quand on la met en mode portage dos, elle a un trou séparé pour la tête du bébé, ce qui protège mieux le porteur du froid (évite le courant d’air glacé dans la nuque) ; et la mise en place est vraiment facile (je l’ai fait, plusieurs fois, et ça passe tout seul). Elle est aussi suffisamment longue pour bien couvrir les pieds du poussin (y compris un plus grand je pense) ; d’ailleurs maintenant je n’ai qu’à mettre un bonnet à Pouss2 (il ne tient pas encore assez sa tête pour le capuchon, snif snif) pour sortir. Enfin son prix (120 €), même s’il peut paraître élevé de prime abord, est finalement raisonnable lorsqu’on compare avec tout ce qu’on peut trouver, d’autant plus que l’ensemble est de bonne qualité, avec de belles finitions, et fabriqué en France.

Pour l’acheter, j’ai contacté Caroline, la « mompreneuse » à l’origine du concept pour savoir s’il était possible d’essayer en vrai. Je suis donc allée chez elle en banlieue parisienne ; ainsi j’ai économisé les frais de port et pris la bonne taille (c’est bien ajusté, je pensais faire du M mais c’est le L qu’il me faut) et la bonne couleur. J’ai eu aussi la démo pour la mise en place dans le dos, réussie du premier coup. Si vous n’êtes pas en région parisienne, il est apparemment question d’organiser des relais un peu partout mais les modalités pratiques ne sont pas encore toutes accessibles sur le site web. En tout cas je ne sors plus que comme ça, et je ne vous dis pas le succès, d’autant plus que je suis allée crâner avec à une réunion LLL (que je vous raconterai bientôt) et un atelier de portage. Je pense qu’il y en a d’autres qui vont craquer…

Pour finir un petit aparté sur le portage de Pouss2 : il n’est pas habituel, en tout cas en France, de porter un si petit dans le dos (j’ai commencé vers ses trois semaines). En général on attend que l’enfant en fasse en quelque sorte la demande (c’est à dire qu’il se dévisse le cou quand il est porté devant pour voir ce qui se passe). Cependant, si le mode de portage est bien adapté, il n’y a aucune contre-indication à commencer plus tôt. Moi qui ai commencé le portage dans le dos avec Pouss1 quand il avait environ 9 mois, je trouve que c’est bien plus simple avec un petit plus léger qui ne se débat pas (il est à peu près impossible de faire le kangourou dos avec un enfant qui se cambre et tend les jambes). Je pensais d’ailleurs ne plus m’embêter avec l’écharpe et utiliser l‘Ergo mais trouvant qu’à son âge il est mieux installé dans l’écharpe je me suis remise au kangourou dans le dos, finalement sans trop de difficultés (aidée par le fait que Pouss2 est assez tranquille et ne proteste pas). Depuis l’atelier de portage je maîtrise même à peu près le passage par dessus l’épaule pour l’installation (impressionnant quand on n’a pas l’habitude, c’est trop la frime). Et si je m’écoutais, je m’achèterais une écharpe plus courte parce qu’avec mes 4 mètres 20, j’ai de quoi me rhabiller pour l’hiver (certes je pourrais la couper mais j’ai peur de faire un massacre, et puis si je veux tenter le double croisé dans le dos ?). Quand je vous parlais de fausses économies…

Trucs en vrac

vendredi, juin 19th, 2009

trucs Avant le week-end, je vous livre quelques infos et autres petites choses en vrac.

  • Il y a des promos chez Ptits dessous sur les affaires d’été (couches de bain, tenues anti-UV etc), me signale une gentille lectrice, Lalalielala. Bon personnellement j’ai acheté un t-shirt anti-UV chez Décathlon pour 4 fois moins cher, tant pis s’il n’est pas écolo ! Les couches maillot sont plus abordables mais cet été ce sera maillot tout court, non que le Poussin soit propre continent mais ça sèche quand même plus rapidement et jusque là il s’est toujours contenté de faire pipi dans ces circonstances (pour rappel les couches maillot ne retiennent que le caca, qu’elles soient lavables ou jetables).
  • Avez-vous déjà regardé derrière les oreilles de votre poussin ? Il paraît que c’est à ça qu’on voit s’il est bien lavé. Bref le Poussin a tendance à avoir des espèces de croûtes impossibles à décoller, ni en grattant ni en shampouinant. Le truc qui marche : les masser rapidement avec un peu de liniment oléo-calcaire un peu avant le bain et faire un bon shampooing. Nickel !
  • Isabelle95 nous signale sur son blog la sortie d’un DVD sur le portage en écharpe par Peau à Peau (où on peut la voir avec sa Princesse !). Vous saurez tout sur les mille façons de nouer une écharpe de façon optimale pour le porteur et le bébé. Ceci dit, je pense que ça ne remplace pas au minimum une séance avec quelqu’un pour vous corriger et vous montrer ce qui ne va pas. Et puis sur les extraits montrés sur le site on ne voit pas beaucoup de bébés, mais en général les démos sont faites soit avec un poupon soit avec un bébé très habitué à être porté (drogué ?), ce qui bizarrement n’est pas le cas du vôtre qui gesticule, hurle et se débat tant qu’il peut (cf aussi les vidéos de démonstration de l’Ergo)…
  • Et pour finir sur un truc à raconter à la machine à café : aux USA une femme a accouché tellement vite que son bébé a glissé dans son pantalon de jogging ; le mari, voyant une protubérance apparaître dans la jambe du pantalon a apparemment plongé pour récupérer l’enfant juste avant qu’il n’atteigne le sol (est-ce que du coup le placenta vient dans la foulée ?? ou le cordon est très long ? ou la mère est très courte sur pattes ?). Nouvelle préparation à l’accouchement : entraîner le Coq à un sport de balle (rugby, volley…). Moi ça me fait un peu penser au Sens de la vie des Monty Python (voir surtout les 30 premières secondes, même si le reste est mythique aussi !) :

Allez bon week-end !

Bien de chez nous

mardi, mars 17th, 2009

widow Si vous portez ou avez porté un poussin dans un porte-bébé en tissu (et pire sur le dos), vous n’avez pu que difficilement échapper à la remarque (plus ou moins admirative selon l’émetteur) : « Oh vous le portez comme les Africaines. » Sachant que les écharpes de portage ont été développées par les Allemands et que les portes-bébés en tissu sont généralement d’inspiration chinoise… Ce qu’on sait moins c’est qu’en Europe aussi il y avait une importante tradition de portage. Une gentille lectrice répondant au pseudonyme de Fée à roulettes me signale un blog consacré au portage traditionnel européen (en anglais) : Celtic baby carrying. On y trouve photos, infos, liens, berceuses etc sur le portage en Europe. Une idée originale qui permet de mettre en lumière un aspect malconnu de cette pratique qui revient en force, même si plutôt dans les milieux aisés/bobos alors qu’à l’origine c’était surtout l’apanage des classes plus modestes. Ca me rappelle cette phrase sur l’histoire de l’alimentation : « D’abord les pauvres mangent du pain noir et allaitent tandis que les riches mangent du pain blanc et donnent le biberon. Ensuite ils échangent ».

L’image vient à l’origine du site Peau à peau et montre une veuve hollandaise qui a maîtrisé le kangourou sur le dos sans atelier de portage ni vidéo de démonstration sur Dailymotion, respect.

Ergo & co

lundi, janvier 19th, 2009

ergo2_new C’est bizarre ce blog, j’écris un billet sur une poussette et en commentaires tout le monde parle de porte-bébé. Allez comprendre. Bon OK, c’est moi qui avait commencé. Donc le besoin s’est fait sentir de récapituler un peu tout ça. Ceci dit, je tiens à signaler que ce blog, qui précède les désirs de ses lecteurs, avait déjà traité des portes-bébés en général, et aussi de quelques uns en particulier. Je rajouterai que nous nous intéressons ici aux portes-bébés dits « physiologiques », c’est-à-dire qu’ils respectent la physiologie du bébé et du porteur. A cet effet, souvenons-nous que le but est de porter et non de suspendre.

A la naissance du poussin, je croyais qu’il n’existait que deux façons de porter son bébé : soit avec le célèbre porte-bébé suédois (livré avec la clé Allen ?) ou une de ses imitations, soit en écharpe. J’avais donc opté pour une magnifique écharpe Storchenweige de 12 mètres 30 (ou presque) et étais allée enceinte à un atelier de portage. Très bien, ça m’a été utile, mais le Coq était réticent à l’utiliser et à faire les noeuds. Or sachez que le mode de portage le plus physiologique est celui où ce n’est pas vous qui portez : c’est extrêmement reposant pour le dos. J’ai ensuite essayé le bébétube : simplissime à utiliser, plutôt confortable… sauf qu’ayant voulu qu’il nous aille à tous les deux il n’allait bien à aucun. Pour qu’un bébétube soit agréable, il faut qu’il soit vraiment bien ajusté à la taille du porteur, et que le tissu ne se détende pas (petit défaut découvert sur le tard pour la toile indienne rayée mais je vois qu’il y a maintenant un nouveau tissu disponible). Et finalement, nous sommes arrivés à l’Ergo.

J’ai effectivement fini par découvrir qu’il existait des portes-bébés physiologiques avec des boucles et des clips, sans noeuds. En particulier, l’Ergo et le Manduca permettent de porter devant, sur le côté et sur le dos depuis la naissance jusqu’à l’épuisement des participants (jusqu’à 20 kg : argl !). Il n’est pas possible de porter face au monde, mais la curiosité des petits sera aussi bien satisfaite sur le côté ou dans le dos. Dans le même genre il existe aussi le Yamo et le Patapum mais la gamme d’âge couverte par un seul porte-bébé (le Patapum existe en deux tailles) est moins complète. Du coup je m’y suis moins intéressée : quitte à investir (car ce genre d’objet coûte un bras), autant que ça serve autant que possible.

Le principe est toujours le même : une ceinture épaisse, des bretelles bien rembourrées (qu’on peut attacher ensemble pour qu’elles restent bien en place), et une « poche » dans laquelle mettre le poussin, généralement munie d’une petite capuche pour soutenir la tête d’un bébé endormi. Pas d’armatures ou de parties rigides, pour un porte-bébé très peu encombrant et très léger (l’Ergo par exemple fait 600 g). Le poids est bien réparti entre épaules et hanches, le poussin est bien collé au porteur, il peut être positionné assez haut, il a les jambes en grenouille, la courbure naturelle du dos est respectée, bref c’est bien confortable pour tout le monde. Ils sont généralement proposés en coton bio. L’Ergo propose en option (payante) une sorte de petite couverture comme réducteur pour les nouveaux-nés (qu’on peut alors porter en berceau) tandis que le Manduca s’adapte aux touts petits pour éviter que leurs jambes soient trop écartées. Il semblerait qu’on puisse bricoler la petite couverture de l’Ergo soi-même avec… une couverture (mais si !).

Et en pratique ? Personnellement je n’ai testé qu’avec mon bambin de 18 mois sur le dos (et idem pour le Coq), ce qui est un peu l’épreuve de vérité car il doit faire dans les 11 kg, et à partir de 9-10 kg on voit tout de suite ce qui est confortable et ce qui ne l’est pas. Je trouve aussi que quelle que soit la qualité du porte-bébé, on ne peut pas s’attendre non plus à des miracles : il faut bien porter tous ces kilos, aussi confortablement répartis soient-ils.

La mise en place seule sur le dos est tout à fait faisable, même si la pratique doit aider à la rendre plus fluide. Je dois dire que l’hiver et les 36 couches de vêtements n’aident pas. Il faut faire aussi attention à bien centrer le Poussin dans le porte- bébé, ce qui n’est pas toujours facile quand on l’installe par le côté. A deux c’est l’affaire de 30 secondes, et on peut porter par dessus son manteau (à mon avis balèze de réussir à se contorsionner avec un manteau pour passer dans le dos sans aide). Et par rapport à l’écharpe, il est appréciable de ne rien avoir qui traîne par terre, et de pouvoir enlever et remettre le Poussin en gardant le porte-bébé fixé sur soi (par la ceinture). Par contre je n’ai pas encore réussi à mettre la capuche à tête seule, mais je pense qu’un peu d’entraînement devrait suffire (il faut dire aussi qu’à force de trifouiller pour essayer de la mettre ça réveille le Poussin…). A noter qu’un grand a tout le haut du corps libre, ce qui peut être inconfortable pour le porteur, par exemple s’il se cambre (le Poussin, pas le porteur). Ce problème est résolu en fixant la capuche autour des épaules de l’enfant (mais là encore, pas essayé toute seule). Il ne faut pas hésiter à régler la ceinture et les bretelles bien serrées pour plus de confort. Et je dois dire que bien qu’ayant un gabarit moyen (je mesure 1,65 m et je fais du 40), je serre les bretelles au maximum (et j’ai mes trois pulls pour l’hiver !). Du coup je me demande s’il serait bien adapté à un porteur plus menu : si vous êtes dans ce cas et avez testé, n’hésitez pas à vous manifester en commentaires (Buttercup nous signale qu’on peut croiser les bretelles -comme on peut les clipser et les déclipser- pour les raccourcir).

L’Ergo est fourni avec un DVD explicatif (in English), à mon avis tourné avec d’anciennes hôtesses de l’air (« passez le gilet autour du cou… ») et des bébés drogués (y a que le mien qui gigote quand j’essaie de l’installer ?). Apparemment il est également possible d’allaiter avec, en réglant les bretelles. On peut aussi « facilement » passer d’une position à l’autre (surtout si on est hôtesse de l’air avec un bébé drogué donc).

D’après certaines lectrices, il y a un moment un peu délicat pour la transition entre portage devant et dans le dos, les fabricants (pour l’Ergo comme pour le Manduca) recommandant d’attendre un certain poids ou une certaine taille. A mon avis, ça dépend plus de la tonicité du bébé, s’il tient bien sa tête, tient assis, etc. Peut-être faire des essais et y aller progressivement (pas trop longtemps pour commencer) plutôt que d’attendre le poids, la taille ou l’âge réglementaire ? On peut aussi avoir un autre porte-bébé pour compléter, comme un sling ou un bébétube, très faciles à utiliser et généralement moins chers et impressionnants qu’une écharpe. Le portage asymétrique est d’ailleurs plus confortable quand le bébé est plus petit (et léger donc). Par contre il me semble qu’un mei-tai (ou chinado ou porte-bébé chinois ou Mama Koala ou…) risque d’être un peu redondant, mais je me trompe peut-être.

Et vous, vous utilisez quoi ?

(Photo : Ergobaby carrier, http://www.kidstylefile.com.au/wp-content/uploads/2008/05/ergo2_new.jpg)

La poule pondeuse et le Dalaï-Lama

vendredi, septembre 5th, 2008

J’ai mis un titre racoleur pour faire péter les stats mais en fait je vais vous parler du portage en écharpe à la tibétaine, que j’ai testé cet été. Comme je ne porte pas super souvent, je galère encore un peu avec l’installation du kangourou sur le dos, surtout si je dois installer le poussin dans un endroit un peu hostile, genre un parking ou un train. Et je trouve râlant de passer cinq bonnes minutes d’installation si je ne dois pas porter plus longtemps.

D’abord comment qu’on fait ?

Vous trouverez ici et un pas à pas.

Les avantages : je trouve le passage sur le dos super sécurisant par rapport au kangourou où il suffit que le poussin gesticule un peu pour sortir de la poche. Globalement c’est donc facile et rapide à mettre en place (et à enlever) même si on est mal entraîné. C’est notamment pratique si vous avez un bambin peu habitué à l’écharpe qui se tortille pendant que vous tentez de serrer l’écharpe et tend les jambes comme s’il était debout (au lieu de bien s’asseoir dans l’écharpe sur ses cuisses). Si on le serre bien, ça reste plutôt confortable pour le porteur (enfin si on part du principe qu’avoir 10 kilos sur le dos et d’être emberlificoté dans une écharpe bien serrée c’est confortable… hem hem). Le poussin est moins couvert (pour l’été) et il a déjà les bras dégagés, ce qui évite de détendre d’un coup le tissu quand il finit par les sortir (le fourbe).

Les inconvénients : ce n’est pas le plus confortable pour le poussin (confirmé par un ami ostéopathe : OK pour des utilisations ponctuelles, pas top pour faire 3 heures de balade par jour). D’autre part s’il s’endort ça ne maintient pas du tout la tête. Le poussin est moins couvert (pour l’hiver) et il a les bras dégagés (et comme il est dans le dos on ne voit pas bien tous les trucs qu’il attrape -à moins d’avoir un rétroviseur, ça c’est du marketing !). Je ne sais pas s’il est possible de le faire avec les écharpes les plus courtes.

Verdict : Très bien pour une utilisation ponctuelle et une fois que l’enfant a suffisamment de tonicité pour supporter la position impliquée (je vois sur un des pas à pas qu’il est conseillé à partir de 9 mois, si ça peut donner un repère). Utile aussi pour un utilisateur occasionnel (papa allergique à l’écharpe -suivez mon regard-, grands-parents…). Si on veut porter un tout petit dans le dos (ce qui est tout à fait possible), il vaut mieux utiliser le nouage kangourou.

Photo : http://www.douxherisson.com/fr-CA/Rubriques/92_Les+positions+de+portage.aspx

La poule pondeuse voyage

vendredi, août 29th, 2008

Pour rester dans l’esprit des vacances, voici quelques idées et trucs pour voyager avec un (ou plusieurs) poussin. On va surtout parler ici des moyens de transport, plus que de séjours loin de chez soi. Grosso modo, les familles occidentales ont à leur disposition trois modes de transport pour les grandes transhumances de l’été : voiture, train et avion. Voyons rapidement les avantages et inconvénients de chacun, si vous avez l’occasion de choisir :

  • D’abord la voiture. Les + : Aucune pression des voisins sur le niveau sonore. Plein de place pour trimballer l’indispensable fourbi. Plus la famille est nombreuse, plus c’est économique. Chacun a son siège. Effet narcoleptique sur la plupart des poussins. Pas de pression horaire. Les – : Tout le monde doit rester attaché à sa place. Les trajets sont souvent plus longs (gare aux bouchons). Mauvais pour la conscience écolo. Occasion de dispute conjugale sur la route à prendre et éventuellement sur le style de conduite.
  • Ensuite le train. Les + : On peut bouger comme on veut. Les tout petits peuvent avoir une place individuelle relativement spacieuse pour pas cher (environ 10€, et croyez-moi c’est un investissement qu’on ne regrette pas). C’est souvent assez rapide. Méga-super-bonne conscience écolo. Les – : Enorme pression des voisins pour que le poussin fasse 0 bruit. Il faut arriver à la bonne heure (et pas 10 minutes après). Certains poussins n’arrivent pas à y faire la sieste. L’organisation des trajets à la gare peut être problématique (est-on sûr que Mamie a un siège auto pour le poussin à l’arrivée ?). Ladite organisation peut être une forte contrainte sur les bagages (qui veut aller à la gare en métro avec lit parapluie, poussette et siège auto sous le bras, sans compter deux ou trois valises et les marmots déchaînés ?).
  • Enfin l’avion. Les + : Théoriquement c’est le plus rapide (mais si on rajoute les trajets à l’aéroport, l’enregistrement, la sécurité, la douane, l’embarquement etc…). Le bruit de fond des moteurs camoufle un peu les éclats sonores du poussin. Dans une certaine limite on peut se déplacer ou au moins prendre l’enfant dans ses bras. En théorie il y a plein de gentilles hôtesses pour vous aider. Les – : Avec les nouvelles règles de sécurité le sac à langer passe pour l’arsenal du parfait petit qaediste. Les enfants de – de 2 ans sont sur les genoux des parents et les autres payent bonbon, et si comme moi vous voyagez en classe éco, la place est très limitée. Ceci dit sur les longs courriers vous pouvez obtenir qu’on vous prête un couffin (ou cot en anglais), ne pas hésiter à râler un peu fort. Problème des trajets à l’aéroport, des bagages et des horaires stricts (idem que pour le train). Les variations de pression ne sont pas toujours très populaires auprès des jeunes enfants (surtout ceux sujets à otite). Niveau écolo pas top (mais pas toujours le choix selon la destination). Risque non négligeable de perdre les bagages en cours de route (et qui aura l’air malin sans sa poussette/son lit parapluie/son stock de couches ?).

Une fois votre mode de transport choisi, que prévoir ?

  • A manger (et à boire) : Ce n’est pas le moment de vouloir à tout prix faire mangerbouger.fr. Au contraire, prévoyez des réserves de gâteaux, bonbons et autres pour garantir la bonne humeur et acheter à vil prix un calme bien mérité. Bon attention à ne pas les rendre malades non plus ! J’ai fait deux trajets de 4 heures en train avec le poussin cet été, dès qu’il faisait mine de râler, hop un biscuit. Résultat : on ne l’a pas entendu. Notez que ça ne l’a pas empêché de vouloir se taper la cloche comme tout le monde à peine arrivé, nonobstant l’ingestion de son propre poids en galettes bretonnes en moins d’une demi-journée. Et si vous allaitez, ce n’est pas non plus le moment pour essayer d’introduire un rythme de tétée. En voiture -surtout engoncés dans le siège auto- les poussins ont un peu tendance à se déshydrater (évitons les blagues de mauvais goût) donc bien leur proposer à boire régulièrement. En avion également l’atmosphère est très sèche (et la déglutition aide à équilibrer les oreilles lors des variations de pression). N’oubliez pas la serviette pour les petits gorets…
  • Du change : En règle générale, les aires d’autoroute (au moins celles avec une station service), les trains et les avions proposent tous des espaces de change pour bébé à peu près propres avec un point d’eau (parfois dans les toilettes femmes, bien entendu les hommes ça ne les concerne pas, ha ha ha). Je prends toujours un lange en coton au cas où il n’y ait plus de papier à mettre sur le matelas à langer. De toute façon ça peut toujours être utile (déjà fait un change de caca sur les fauteuils d’une salle d’embarquement, tout un poème). J’utilise autant que possible des couches et lingettes lavables, mais dans le train/avion c’est tout en jetable (en voiture la lavable est tout à fait gérable). Prévoyez aussi comment VOUS irez aux toilettes : seul(e) avec les enfants, qu’allez-vous en faire ? Encore dans l’avion ou le train on peut tenter de les confier au voisin/à l’hôtesse, mais dans une station-service, bof. Sinon il faut les prendre avec soi dans les WC, quel bonheur (pour un tout petit dans le porte-bébé et hop). Sur le sujet voir ce très bon billet de Mère pas top (revieeeeens on t’aiiiiiiiiiiime !). Attention aussi à la clim dans le train/avion et aux différences de météo entre départ et arrivée.
  • Des distractions : à adapter bien sûr en fonction de l’âge du poussin. Mieux vaut éviter les jouets très bruyants dans les transports en commun (serait-ce le moment de faire découvrir l’i-pod à votre petit ange ?). Dans la voiture ça dépend de votre propre seuil de tolérance. Ne comptez pas forcément sur le paysage (encore un délicieux avertissement de Mère pas top). N’oublions pas qu’un sac à main regorge de jouets d’éveil insoupçonnés : porte-feuille (le poussin adoooooore faire des chèques et tout vider), clés, portable, labello, petite trousse, brosse à cheveux pliable, lunettes de soleil (et leur étui !), etc. Quant à vous, votre principale distraction sera de vous occuper du poussin, donc inutile de vous charger de livres, magazines (à moins qu’ils soient suffisamment peu intellectuels pour que vous puissiez les lire par coups de 30 secondes), lecteurs de DVD portables (sauf pour regarder Dora avec le poussin -sans le son, c’est lui qui aura le casque).

Quelques idées en vrac :

De façon plus générale, si vous le pouvez, essayez de choisir vos horaires de voyages en fonction du rythme du/des enfant(s). Par exemple, j’ai pris mes billets de train le matin car je sais que l’après-midi le poussin fait sa sieste et qu’il n’est pas trop du genre à s’endormir dans le train. En voiture, il va falloir prévoir plus de pauses. Certaines aires ont des petits jeux (style balançoires à ressorts) pour défouler un peu les poussins. Enfin même dix minutes de pause peuvent faire beaucoup sur l’humeur d’un moins d’un mètre. Attention aussi au deuxième effet kiss cool des voyages le soir : le poussin s’endort et vous roulez sans problème, mais une fois arrivé à destination le fourbe se réveille et refuse de se rendormir en terra incognita. Bien sûr tous ne font pas ça et ça dépend aussi pas mal de l’âge, c’est un peu la loterie.

Comme pour la nourriture, un trajet n’est pas le moment idéal pour apprendre la frustration à nos chères têtes blondes et faire preuve d’une autorité inflexible. Dans ces moments-là, on ne négocie pas avec nos mini-terroristes, on cède immédiatement à toutes leurs demandes pour acheter leur calme précieux… N’oubliez donc pas les tétines et doudous dont l’enfant a l’habitude, même si vous essayez d’en limiter l’usage.

Pour voyager, mieux vaut privilégier le portage à la poussette : prend moins de place, vous laisse les mains libres pour porter/tirer les valises et donner la main à l’aîné, est autorisé en cabine dans les avions, est compatible avec les marches et autres escaliers, etc etc.

Enfin je vais jeter un pavé dans la mare mais il me semble que si vous devez voyager à un horaire qui corresponde à une plage de sommeil du chérubin et si vous craignez de grosses difficultés d’endormissement, l’utilisation exceptionnelle d’un sédatif adapté (type Théralène) puisse être envisagée pour permettre à tout le monde de rester serein. Evidemment en parler au préalable avec le médecin ou le pharmacien, pas question de mettre dans le bib un cachet de Rohypnol pilé. Cela peut paraître extrême et très égoïste, mais je ne crois pas qu’il soit si profitable à l’enfant de chercher désespérément son sommeil, souvent en hurlant pendant un temps non négligeable. J’ai déjà vu le poussin faire des crises terribles de fatigue (heureusement pas fréquentes) où RIEN ne le calme ni ne l’endort (à part éventuellement un tour en poussette) : déjà à la maison c’est difficile à gérer mais dans un avion je n’imagine pas. Je précise que je n’ai jamais eu recours à cette solution mais que je garde l’option ouverte pour des situations très délicates. Par contre il va sans dire qu’au moins un des adultes ne doit pas prendre de somnifère !

Et pour vous relaxer avant/après le grand départ, le fameux sketch de Gad Elmaleh sur le Blond (avec le passage hilarant à l’aéroport) :

N’hésitez pas à partager vos trucs en commentaires !

(Image : Couverture de la Famille Fenouillard de Christophe, une des toutes premières BD que je vous recommande si vous ne connaissez pas déjà)

Le maternage

mardi, juillet 22nd, 2008

Je vous ai indirectement parlé de maternage dans ces colonnes, et il me semble maintenant intéressant de revenir sur ce sujet. Si on en croit ce site web dédié au maternage,

Le maternage désigne l’art de s’occuper d’un enfant à la manière d’une mère. Cela sous-entend d’une part, que la manière de faire d’une mère diffère de celle de toute autre personne amenée à s’occuper d’un enfant qui n’est pas le sien. On sait bien que personne n’est plus habilitée que la mère biologique à interpréter les signaux de son nouveau-né et à y répondre adéquatement. Cela sous-entend aussi que le maternage est inscrit biologiquement en chaque mère. C’est ce qu’on appelle communément l’instinct maternel.

En pratique, le maternage s’inscrit généralement dans une approche très « nature » et tournée vers l’écologie. Suivi médical minimum pendant la grossesse, accouchement avec aussi peu d’intervention que possible (idéalement à la maison), allaitement long (jusqu’au sevrage naturel), couches lavables (voire hygiène naturelle infantile ou HNI pour les intimes), portage (avec un porte-bébé physiologique bien sûr), cododo, nourriture bio, éducation non-violente, etc. Petite récap sympa ici. Les materneuses sont généralement en froid avec le corps médical : puisque le postulat de base est que la mère sait le mieux ce qui est bon pour son enfant, elle finit tôt ou tard par remettre en question ce que lui préconise le médecin (à tort ou à raison, ce n’est pas le débat), lequel ne le prend généralement pas très bien. En particulier, elles rejettent pour la plupart totalement ou partiellement la vaccination et se tournent en priorité vers homéopathie, naturopathie et autres médecines alternatives. Si vous vous reconnaissez dans tout ça et souhaitez échanger avec d’autres materneuses, j’ai repéré deux forums sur lesquels vous trouverez votre bonheur (mais il y en a sûrement d’autres) :

http://lesmaterneuses.superforum.fr/

http://bebe-nature.forumactif.com/

Le maternage est notamment inspiré par d’autres cultures (voir Jean Liedloff et les indiens Yeqwana, son livre Le concept du continuum étant une des bibles du maternage), à tel point que le Figaro Madame a lancé le terme d’ethnopuériculture. C’est un des aspects sur lesquels je bloque un peu. Je trouve bien sûr qu’il est arrogant et stupide de prétendre que le mode de vie à l’occidentale est la seule et l’unique vérité, et qu’on a tout à gagner à voir ce qui se fait ailleurs et à s’inspirer des pratiques des autres. Mais de là à les ériger comme modèle absolu et à qualifier nos sociétés de dégénérées, je trouve qu’il y a un grand pas que je ne franchirai pas. N’oublions pas que ce sont dans les mêmes sociétés africaines qu’on portent leurs bébés en permanence, qu’on les allaite à volonté et qu’on dort avec, mais aussi qu’on pratique la polygamie et l’excision. Les Balinais dont Jean Liedloff vante (à juste titre) les mérites éducationnels liment les dents des adolescents pour les débarrasser des mauvais esprits (personnellement je risquerais fort de devenir le mauvais esprit de la personne qui tient la lime…).

En ce qui me concerne, on peut me définir comme materneuse puisque j’élève mon poussin en fonction de ce que nous (son père et moi) pensons et sentons être le mieux pour lui. Pourtant (entre autres hérésies) il n’a pas été allaité longtemps, il lui arrive de pleurer tout seul deux minutes avant de s’endormir et je ne vois pas de différence entre homéopathie et effet placebo…  Plus sérieusement, j’aime bien lire et me documenter, découvrir des théories et mieux comprendre le développement de l’enfant, mais j’essaie de toujours garder un certain recul, et surtout de ne pas tout prendre comme parole d’évangile. Je fais le tri, entre ce qui me parle et ce qui me semble moins approprié. Un des risques d’être à fond dans le maternage, à mon avis, c’est de s’oublier complètement, et ça n’est jamais bon. Par exemple, on vous a dit qu’il fallait allaiter un enfant complètement à la demande, mais vous avez le droit d’en avoir marre, et d’instaurer des règles (surtout s’il s’agit d’un bambin qui a tout à fait la capacité de gérer un peu d’attente). On a aussi le droit de n’adhérer qu’à une partie de la kyrielle de pratiques généralement associée au maternage : sinon on va devenir une sainte martyre qui n’en peut plus de laver des couches, de mixer des purées bio et de donner 17 tétées par nuit (retour à la case précédente : ne pas s’oublier). Il faut garder à l’esprit ce point fondamental : un enfant n’est pas heureux si sa mère n’est pas heureuse. Et il n’apprendra pas le respect s’il sent que sa mère ne se respecte pas elle-même.

J’ai fait un onglet maternage dans la liste de liens, qui présente des sites que je trouve assez radicaux. Je les lis avec intérêt même si je suis loin d’adhérer à tout ce qui y est écrit. J’imagine (j’espère !) que les lecteurs de ce blog font pareil : je ne veux pas m’ériger en grand gourou de la parentalité, juste aider les parents à comprendre les tenants et les aboutissants des options qui s’offrent à eux pour qu’ils puissent faire un choix éclairé (même si c’est avec un soupçon de ma mauvaise foi naturelle…). Je mets aussi l’accent sur certaines pratiques liées au maternage car elles souffrent souvent d’un déficit de promotion, et on ne peut pas faire un vrai choix si on ne connaît pas toutes les alternatives.

C’est comme ça que je vois le maternage : c’est à vous de prendre les décisions (avec le papa, même si pour certaines décisions concernant le corps de la mère c’est à elle de trancher et au père de dire « amen »), pas au pédiatre, pas à la copine (même si elle est materneuse !), pas à la grand-mère, pas à votre aîné, et pas au bébé. Il est souvent intéressant d’entendre l’avis de tout le monde, et surtout de faire confiance à ses enfants, mais au final c’est vous qui tranchez.