Posts Tagged ‘nuit’

Les cinq étapes du deuil des nuits

mercredi, novembre 3rd, 2010

babysleep Réveil-matin (n.m.) : Invention servant à réveiller des adultes sans bébé.

Elizabeth Kübler-Ross ne le savait peut-être pas, mais sa description des cinq étapes du deuil s’applique parfaitement à une nuit typique d’un jeune parent :

  1. Choc et déni : cette courte phase du deuil survient lorsqu’on apprend la perte (moment où le parent est réveillé par un bruit suspicieux). C’est une période plus ou moins intense où les émotions semblent pratiquement absentes (à deux heures du matin le cerveau est bien trop ralenti pour produire des émotions). C’est en quittant ce court stade du deuil que la réalité de la perte s’installe (comprendre : bébé hurle à pleins poumons et il va bien falloir faire quelque chose si on veut espérer dormir).
  2. Colère : phase caractérisée par un sentiment de colère face à la perte (« Mais tu vas la fermer ta g… ! ») . La culpabilité peut s’installer dans certains cas. Période de questionnements (le parent passe mentalement en revue tous les avis et conseils plus ou moins contradictoires de son entourage et augmente la liste déjà longue des facteurs qui pourraient influencer le sommeil de bébé : alimentation, lumière, habits, literie, conjonction astrale…).
  3. Marchandage : phase faite de négociations, chantages… (à la fois entre parents « si tu te lèves cette fois je me lèverai la prochaine fois/ferai la vaisselle pendant 1 mois/**** (promesse sexuellement explicite ne pouvant être retranscrite sur un blog familial) », ou encore « si c’est moi qui me lève on ne fera pas de 2ème/3ème/4ème etc/tu peux te la mettre derrière l’oreille », mais aussi avec l’enfant, voire avec les puissances supérieures)
  4. Dépression : phase plus ou moins longue du processus de deuil qui est caractérisée par une grande tristesse (doux euphémisme caractérisant l’état du parent quand le bébé qu’il a mis vingt minutes à rendormir s’est réveillé en hurlant dès qu’il a touché le matelas, sur lequel il a pourtant été déposé avec autant de délicatesse que s’il s’agissait d’un paquet de nitroglycérine pure), des remises en question (le parent ne comprend pas pourquoi ce foutu gosse ne fait rien comme écrit dans le bouquin annoncé comme miracle, alors que le parent lui a suivi toutes les instructions à la lettre), de la détresse (le parent envisage l’internement psychiatrique, où au moins on est assuré de dormir dix heures par nuit, voire la prison, mais finit généralement par se rappeler qu’il vaut toujours mieux être réveillé par Léo, 5 mois, 7 kg, que par Jo le Serpent, 30 ans, 90 kg, et qui a pris pour quinze ans). Les endeuillés dans cette phase ont parfois l’impression qu’ils ne termineront jamais leur deuil (ou à défaut que cette chienne de nuit ne finira jamais, car quand on est debout pour la quatrième fois à 2 heures du matin, le temps ne passe pas très vite) car ils ont vécu une grande gamme d’émotions (envie de le jeter par la fenêtre, envie de se jeter par la fenêtre, désappointement quant aux prix généralement pratiqués dans la vente de bébés, etc) et la tristesse est grande.
  5. Acceptation : Dernière étape du deuil où l’endeuillé reprend du mieux. La réalité de la perte est beaucoup plus comprise et acceptée. L’endeuillé peut encore vivre de la tristesse, mais il a retrouvé son plein fonctionnement. Il a aussi réorganisé sa vie en fonction de la perte (comprendre : le parent prend dix-sept cafés par jour pour donner le change au boulot, porte une épaisse couche d’anticerne et attend avec impatience de pouvoir réveiller un ado grincheux à l’aube un lendemain de cuite. Il réalise aussi qu’il est super bien entraîné pour le Vendée Globe. Mais il lui arrive encore de mordre quand il entend que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt).

Image : Il n’existe hélas pas plus de méthode miracle pour faire dormir les bébés que de méthode magique pour mincir durablement sans effort et sans régime…

Le cododo (2)

mercredi, juin 4th, 2008

Si l’aventure du cododo vous tente, voici quelques conseils pratiques pour dormir avec un bébé.

A mon avis, l’accessoire essentiel c’est la veilleuse. Idéal pour éviter d’allumer la lumière alors qu’on n’a aucune envie de se réveiller et pour bien mettre le poussin au sein quand on débute (que celle qui ne s’est jamais fait téter à côté du téton -ouch!- me jette la première boîte de coussinets). On peut aussi vérifier discrètement s’il s’est endormi.

Dans les premiers mois/semaines de l’allaitement (selon les femmes), on a tendance à avoir des fuites de lait, mieux vaut dormir avec soutien-gorge et coussinets pour éviter de se réveiller dans un environnement humide (et poisseux, le lait maternel est très sucré). Au moment où vous dégainez la bête, il peut être utile de mettre une serviette ou un lange entre votre sein et le lit. Vous pouvez aussi laisser un lange sous la tête du poussin s’il a tendance à régurgiter, pour éviter de changer les draps d’un lit double pour un fromage. Idem pour les fesses si vous avez des problèmes d’étanchéité de couches/une épidémie de gastro. 

Tant qu’on y est, on peut aussi prévoir une bouteille d’eau (l’allaitement donne soif) et une petite collation (et ça creuse). Si vous biberonnez, vous pouvez prévoir les biberons d’eau avec les doses de lait correspondantes à proximité (trouver des récipients de stockage qui permettent de verser facilement la poudre sans en mettre partout -et me signaler au passage ce que vous avez trouvé, ça m’intéresse).

On ne va pas écraser le poussin ? Une simple question : « Vous êtes-vous déjà réveillé en pleine nuit sur votre chéri(e) ? (à l’insu de votre plein gré, inutile de faire des sous-entendus salaces) » Même en dormant, on a conscience de la présence de l’autre (et même un nouveau-né ne se laissera pas écraser comme ça). Evidemment, ça ne vaut pas si on a pris des substances licites ou illicites qui affectent notre conscience (alcool, drogues, somnifères…), donc pas de cododo ces nuits-là. Eviter aussi si on fume.

Comment installer le poussin ? Les principaux risques sont à mon avis la chute du lit et l’étouffement par couette/oreiller. Il faut adapter en fonction de l’âge de l’enfant et de la température de la pièce. Pour la chute, il y a un certain nombre de variantes : mettre l’enfant entre les parents, ou entre un parent et le mur, le mettre dans un petit lit à barreaux en « side-car », c’est à dire collé au lit parental, mettre le matelas par terre, etc. Pour la couette, la sécurité totale est de se mettre chacun dans un sac de couchage (et le poussin dans une gigoteuse/nid d’ange). Je comprends que ça ne fasse pas très envie (jamais pratiqué moi-même). Un nouveau-né (qui de toute façon ne bouge pas) peut être placé au niveau de la tête des parents, qui ont quand même peu de chances de se mettre la couette sur le visage. Sinon il faut le mettre sur la couette (avec sa gigoteuse s’il fait froid). Si vous avez des trucs à partager, n’hésitez pas !

J’en profite pour dire que ces histoires de couette et de gigoteuse ne sont pas des inventions des magasins de puéricultures pour nous vendre plus de trucs : un couple qui m’est très proche a perdu un enfant d’un an qui s’est étouffé dans son édredon pendant sa sieste.

Et comment se retrouve-t-on à deux entre adultes consentants, si on a un moins d’1 mètres collé aux basques 24 heures sur 24. Pour les premières semaines, euh, comment dire, ce genre de préoccupation risque fort d’être le cadet de vos soucis. Ensuite, eh bien il n’y a pas que le lit ou la nuit pour réviser son kama sutra… Il paraît même que les mères allaitantes reprennent plus vite une activité sexuelle que les autres ! Incroyable non ?

Enfin vous trouverez plein d’informations et de conseils sur ce petit dépliant de l’UNICEF, ainsi que sur le site du cododo. Et n’hésitez pas à nous faire partager vos trucs !