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La garde d’enfant à domicile

jeudi, décembre 1st, 2011

Même si elle évoque immanquablement les classes sociales les plus huppées, c’est souvent le dernier recours des familles n’ayant trouvé de place ni en crèche ni chez une assistante maternelle. Elle peut être assurée à titre gracieux par un proche (souvent la grand-mère) mais aussi par un-e employé-e de maison, généralement appelé-e nounou (c’est ce dernier cas que nous détaillerons ici). Alors que les assistant-e-s maternel-le-s doivent être agréé-e-s, il n’y a aucun cadre réglementaire spécifique à la garde d’enfant à domicile, hors bien sûr le droit du travail et la convention collective des salariés du particulier employeur. Pour limiter le coût, il est fréquent de procéder à une garde partagée, où une même personne garde les enfants de deux familles, en alternant entre le domicile de l’un et le domicile de l’autre.

Quels sont les avantages ?

  • Respect du rythme de l’enfant : pas besoin de se bousculer pour partir le matin, continuité du cadre et de la personne
  • Pas de trajet : qui a déjà goûté la course pour récupérer les enfants dispersés dans toute la ville en respectant des horaires parfois militaires (« sinon vous irez le chercher au poste ») voit bien l’intérêt.
  • Souplesse d’organisation : vous pouvez négocier de rentrer plus tard, et même de sortir, en gardant la nounou comme baby sitter ; pas de problème pour garder un enfant malade. Si vous avez un (ou plusieurs) aîné(s), vous pouvez négocier leur garde en cas de grève de l’école, voire les mercredis (à négocier aussi avec l’autre famille si c’est une garde partagée). C’est généralement le mode de garde le plus flexible pour les horaires atypiques. S’occuper des enfants est une activité à plein temps, mais vous pouvez toujours essayer de négocier quelques menus travaux d’entretien avec la personne (repassage pendant la sieste ?). En tout cas la personne doit maintenir en l’état la zone où elle s’occupe des enfants.
  • Meilleure maîtrise du cadre : comme c’est chez vous, vous savez ce qu’il y a dans le frigo (pratique notamment si vous voulez que les enfants mangent bio, ou en cas d’allergie), quels sont les produits d’entretien utilisés (l’assmat qui accueillait Pouss1 avait un diffuseur électrique de parfum chimique, beuuuurk), quels jeux (garantis non toxiques), qui vient (ou pas), à quelle fréquence le ménage est fait, etc

Et les inconvénients ?

  • Lourdeur administrative : même si le site Pajemploi encore une fois vous aidera bien (vous pouvez payer les cotisations sociales par prélèvement automatique et le laisser éditer les bulletins de salaire), priez pour ne jamais avoir d’arrêt maladie (un simple coup d’oeil au formulaire d’attestation de salaire suffira à vous donner des sueurs froides ; je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi un tel document ne peut pas être édité automatiquement avec Pajemploi). Pensez aussi à vérifier votre assurance.
  • Coût important : limité par le partage de l’employé-e avec une autre famille ; vous bénéficiez également du complément du libre choix du mode de garde de la CAF, d’un crédit d’impôt et parfois d’une aide supplémentaire, généralement par le conseil général (Bébédom dans le 92, Papado à Paris, par exemple)
  • Stabilité à long terme : il n’est pas toujours facile de retenir la personne, et si vous faites une garde partagée cela implique d’avoir à tout moment une famille avec qui partager et une nounou ; les personnes employées en périscolaire sont particulièrement volatiles
  • La confiance : vous confiez à cette personne votre enfant et votre maison, ça n’est pas rien ! Et plus prosaïquement cela vous demande d’être à peu près ordonné (pas terrible si elle tombe sur votre petite culotte qui traîne ou sur votre dernier avis d’imposition). Enfin quand vous rentrez chez vous vous ne maîtrisez pas toujours le moment où elle s’en va (du vécu, ahem).
  • L’ennui : à partir de 18 mois environ, il faut que la personne ait suffisamment de ressources pour éviter que l’enfant ne s’ennuie trop. On peut aussi panacher avec une halte-garderie pour limiter le problème.
  • Le matériel : la crèche comme l’assmat fournissent les jeux et le matériel ; si vous êtes en garde partagée cela implique pas mal d’investissement, par exemple pour doubler le matériel de base chez l’un et l’autre (lit, transat, chaise haute…), voire l’achat (et le stockage, particulièrement critique à Paris) d’une poussette double. Il faudra peut-être aussi procéder à quelques réaménagements pour le confort et la sécurité des enfants (et vous aurez ainsi la joie de vivre dans une déco « crèche », en espérant que ça devienne LA tendance 2012 après tous ces trucs épurés design).

Comment trouver quelqu’un ? Il y a bien sûr le bouche à oreille et les petites annonces chez les commerçants du quartier ; des sites web, comme nounou nature ou nounou top ; des agences de placement (où vous paierez une commission ; voir ici la liste des organismes agréés). N’hésitez pas non plus à vous renseigner auprès des structures de la petite enfance de votre coin (services municipaux, relai d’assistantes maternelles, PMI…). Si vous cherchez une personne à temps partiel (notamment pour prendre les enfants à la sortie de l’école), vous pouvez également contacter le CROUS proche de chez vous. En région parisienne vous pouvez déposer votre annonce ici. Paradoxalement, c’est par ce biais que nous avons trouvé notre nounou actuelle, qui n’est pas étudiante mais retraitée… Pour info, les tarifs habituellement pratiqués sont (en net horaire) : 8€ pour un enfant, 9 € pour deux, 10 € pour trois et 11€ pour quatre (pour plus ils n’ont rien dit…). Pour trouver une famille avec qui partager la nounou, outre l’habituel bouche à oreille, vous pouvez spammer les boîtes aux lettres du quartier (quitte à prendre un mail exprès pour l’occasion, voire une carte SIM sans abonnement dédiée).

Pour vous aider dans le recrutement : il y a certaines questions et certains critères que vous pouvez reprendre dans le billet sur les assmat. Pour notre part nous étions moins exigeants pour quelqu’un qui ne garde les enfants « que » 2h30 par jour : étant suffisamment stimulés l’un à l’école et l’autre à la crèche, nous ne cherchions pas forcément la réincarnation de Maria Montessori. Et puis autant vous dire que pour un temps partiel on ne se bouscule pas au portillon. L’amie Nashii a écrit quelques billets bien documentés sur le sujet il y a quelque temps déjà, que vous trouverez ici, ici, et .

Enfin il y a aussi la possibilité de prendre quelqu’un au pair, si vous avez une chambre de rab et habitez dans ou près d’une ville relativement attractive (ces conditions vous paraissent-elles contradictoires ?). Plus de détails sur ce type d’arrangement auprès de l‘Union française des agences au pair.

Ce billet clôt le dossier sur les modes de garde (voir aussi l‘assistant-e maternel-le et la crèche). Merci à tous pour vos commentaires qui illustrent bien la diversité des besoins et des réponses possibles !

Image : Certes il n’y a pas besoin d’agrément pour être nounou à domicile mais il semblerait qu’il faille a minima être humain.

La crèche

mercredi, novembre 30th, 2011

En cette saison de crèche, parlons aujourd’hui des modes de gardes collectifs. « La crèche » recouvre en effet plusieurs types de structures :

  • les crèches publiques, généralement municipales ou départementales
  • les crèches d’entreprise (ou interentreprises), encore rares
  • les crèches associatives
  • les crèches privées (à but lucratif)
  • les crèches parentales (gérées par les parents et où il faut donc mettre la main à la pâte)
  • les microcrèches (avec 10 enfants ou moins)
  • les crèches familiales (voir le billet sur les assistantes maternelles)

Sans parler des halte-garderies, qui proposent un accueil à temps partiel des enfants, parfois dans des structures à part, parfois au sein des crèches, ou des jardins d’enfant, dont on a beaucoup parlé au moment de leur récente création mais personnellement je n’en ai pas vu ni ne connais quelqu’un qui y mette son enfant… N’hésitez pas si c’est votre cas en commentaire !

L’encadrement des enfants y est assuré par des personnes ayant obtenu l’un de ces trois diplômes :

  • éducateur/trice de jeunes enfants
  • infirmier-e en puériculture puéricultrice
  • auxiliaire de puériculture

On y trouve également du personnel de soutien : secrétaire, cuisinier-e, linger-e, personnel de ménage… ainsi qu’à temps partiel un médecin et un psychologue. Ajout suite à commentaire : jusqu’à 25% du personnel peut avoir un CAP petite enfance voire ne pas avoir de diplôme en lien avec la petite enfance.

Quels sont les avantages de la crèche (et des structures collectives en général) ?

  • La confiance : avec la présence permanente d’une équipe, les dérapages d’une personne sont peu probables
  • L’aménagement : tout l’espace a été généralement conçu pour les enfants, qui peuvent donner libre cours à leur soif d’exploration sans être confrontés à des interdits incessants
  • L’équipement : tout est prévu pour que les enfants passent un bon moment et ne s’ennuient pas, que ce soient les transats, chaises hautes etc, mais aussi les jeux et activités d’éveil. En outre les éducateurs-trices de jeunes enfants sont là pour préparer des activités d’éveil parfaitement adaptées au niveau de développement des petits.
  • La rigueur : en général les normes d’hygiène sont plus strictes que pour une personne seule, sans compter que les repas sont souvent planifiés au plus près des recommandations en vigueur.
  • Les autres enfants : en particulier la dernière année (vers deux ans) où les enfants sont plus intéressés à jouer ensemble.
  • Gestion administrative légère (sauf si vous êtes en crèche parentale) : pas de bulletin de paie, pas de gestion du personnel (maladie, congé maternité…). Par contre dans les structures publiques il y a régulièrement des grèves.
  • Faible coût pour les personnes à bas revenu (c’est le plus souvent indexé sur le quotient familial donc peu intéressant financièrement si vous avez un revenu plutôt élevé, d’autant plus que la crèche n’ouvre en théorie pas le droit au complément de libre choix du mode de garde de la PAJE). Les sommes dépensées donnent droit à un crédit d’impôt (plafonné à 2300€ de dépenses par enfant soit 1150€ de crédit d’impôt).

Evidemment il y a aussi des inconvénients :

  • Une équipe qui tourne : cela n’est pas optimal pour l’enfant qui a besoin de repères et de figures d’attachement stables (cependant les crèches tentent généralement de limiter cela avec un système de référentes notamment). Et il y a généralement des personnes avec lesquelles vous accrochez plus ou moins.
  • Les maladies : la crèche est un véritable incubateur où votre enfant pourra attraper les maladies des copains mais sera cependant exclu le jour où il voudra en refiler à son tour. En outre vous serez fortement incités à consulter au moindre pet de travers sous peine d’exclusion (j’ai du insister lourdement pour que les trois crottes d’oeil de Pouss2 ne soient pas directement classées en conjonctivite). En bref, la crèche est un peu la pelle qui creuse le trou de la sécu. Vous avez intérêt à disposer de jours enfant malade. Voir aussi cet ancien billet sur les règles d’éviction de la collectivité.
  • Les horaires : pas toujours compatibles avec les vôtres, même si certaines crèches tentent de s’adapter aux horaires atypiques. Il vaut mieux avoir une certaine flexibilité (ou un mode de garde secondaire : nounou, grand-parent ou autre -ici nous avons une nounou à domicile à partir de 16h30, puisque la crèche ferme à 18h15).
  • Les autres enfants : leur nombre est souvent trop important pour de si jeunes enfants, qui au mieux arrivent à jouer un peu à deux ou trois. En outre le ratio adulte-enfant n’est pas toujours très favorable (1 adulte pour 8 enfants, modulé en fonction des âges : 1 sur 5 pour ceux qui ne marchent pas). Et il faut arrêter avec le mythe qui veut que la socialisation passe par la fréquentation d’un grand nombre d’enfants : ce sont les adultes les principaux « socialisateurs », les enfants ne pouvant par essence pas s’apprendre mutuellement quelque chose qu’ils ne maîtrisent pas.
  • Une certaine rigidité dans la prise en charge : cela dépend beaucoup des structures, mais ce sera plus ou moins facile (voire impossible) si vous voulez que votre enfant boive votre lait (et de façon générale suive un régime alimentaire particulier hors allergie avérée médicalement) ou porte des couches lavables (ici après un an où Pouss2 arrivait en lavables -la crèche fournit les couches dans la journée- on nous a demandé de l’emmener en jetable car trop compliqué de le changer systématiquement avant midi !). Le nombre d’enfants à gérer fait que le personnel n’a pas toujours la possibilité d’accompagner les enfants dans le sommeil ou de les porter à la demande (j’ai été cependant très agréablement surprise par la nôtre qui est très en pointe sur ces sujets). Et par exemple dans notre crèche les bébés (la première année) profitent peu du jardin car étant à l’étage il est compliqué de les descendre et de les remonter.
  • Et bien sûr le manque de places : il est notoirement difficile de bénéficier du précieux sésame. Renseignez-vous bien car selon les lieux et les structures vous pourrez postuler plus ou moins tôt (à Paris par exemple c’est à partir de 6 mois de grossesse).

En outre, chaque type de structure aura des avantages et des inconvénients propres. Ainsi on parle beaucoup des crèches d’entreprise ; pour ma part même si ma boîte en ouvrait une je n’y demanderais pas de place. En effet, d’une part je me vois mal imposer à mon fils quasi deux heures de transport quotidiennes, dans le métro aux heures de pointe, et d’autre part je ne travaille pas toujours au bureau (réunions, séminaires, déplacements…) : que faire dans ce cas, d’autant plus que le boulot du Coq est géographiquement diamétralement opposé ? Evidemment je ne doute pas qu’il y ait des familles pour qui cela fonctionne(rait) parfaitement mais qu’on ne présente pas cela comme LA solution au problème des places en crèche (et des modes de garde de façon générale).

Pour finir un petit mot sur les halte-garderies. Elles ont vocation à n’offrir qu’un accueil à temps partiel, pour les enfants gardés à la maison (que ce soit par un de leurs parents ou par une autre personne) ou par une assistante maternelle. Là encore l’offre est assez inégale selon les endroits. J’ai testé pendant mon congé parental pour Pouss1 (qui n’avait pas tout à fait trois ans), la structure était super pour lui et totalement pas pratique pour moi. Il n’était pris que pour des créneaux de trois heures max (sachant que c’était à un bon 1/4h à pied de chez nous… sans compter le temps de préparer les enfants pour partir), pas de sieste possible l’après-midi. Et je ne pouvais réserver les créneaux qu’une semaine avant. Autant vous dire que le ratio temps gagné sur énergie dépensée ne m’était pas très favorable. Cependant il existe une myriade de possibilités différentes selon les structures. Il me semble essentiel de ne pas négliger le développement de ce type d’accueil, pour soulager les parents en congé parental et faciliter la recherche d’emploi (ou la création d’entreprise, ou toute autre forme d’activité extra-familiale). L’idéal étant de pouvoir à la fois bénéficier de créneaux fixes autour desquels s’organiser mais aussi de jokers en cas d’imprévu. Quand on a plusieurs enfants, la possibilité de ne pas devoir aller toujours partout avec l’ensemble de la marmaille est assez appréciable.

(Ce billet fait partie du dossier sur les modes de garde ; voir ici celui sur les assistantes maternelles)

Image : La crèche, c’est comme Vegas : Ce qui se passe à la crèche reste à la crèche…

L’assistant-e maternel-le

mardi, novembre 22nd, 2011

Qu’est-ce qu’une assistante maternelle (ou assmat’ pour les intimes) ? D’après Wikipédia :

En Belgique et en France, les nourrices ont un statut particulier qui s’appelle assistante maternelle et qui nécessite un agrément et une formation spécifique. Une assistante maternelle accueille chez elle ou en regroupement (maison d’assistantes maternelles) de manière non permanente, et moyennant rémunération, un ou plusieurs enfants dont les parents travaillent ou sont à la recherche d’un emploi. C’est en France le mode de garde le plus employé, par choix ou par nécessité mais ce n’est que récemment que cette profession a été organisée dans un cadre statutaire précis.

Cette appellation est scandaleusement sexiste, et franchement quitte à avoir une périphrase aussi ampoulée on pourrait au moins dire assistant parental. Je vais d’ailleurs l’utiliser dans la suite du billet, tiens (même si je dirai beaucoup « elle » car ne nous voilons pas la face, ce sont surtout des femmes).

Je ne parlerai que de la situation française, ne connaissant pas les particularités des assistants parentaux d’outre-Quiévrain. Dans l’Hexagone (et ses îles…) c’est la Protection maternelle et infantile (PMI) -laquelle dépend du Conseil général, soit le département- qui délivre les agréments et en organise le suivi. C’est donc normalement là que vous pouvez obtenir le précieux sésame, à savoir la liste des assistants parentaux ayant au moins une place de libre, avec leurs coordonnées (voir sinon la mairie et le relais des assistantes maternelles local). Le choix d’un assistant parental n’obéissant pas à une sectorisation géographique, vous pouvez très bien chercher à proximité de l’école du grand, de votre boulot, ou toute autre localisation qui vous arrangerait mieux. Il faut savoir qu’un des critères importants pour obtenir l’agrément est celui de la taille du logement : dans les endroits où l’immobilier est cher, les nounous sont plutôt dans les HLM et les moins beaux quartiers (si vous avez un grand appartement dans le 6ème arrondissement, en général vous n’êtes pas assistant parental…). L’agrément étant délivré pour un nombre d’enfants donné (de 1 à 3, voire 4 avec dérogation), cela va notamment dépendre de la surface disponible pour les accueillir.

Quels sont les avantages d’un assistant parental (par rapport à un autre mode de garde) ?

  • Un seul référent pour l’enfant
  • Interactions possibles avec d’autres enfants d’âges différents, un peu dans le style d’une fratrie
  • Bon respect du rythme de l’enfant
  • Souplesse d’organisation : généralement plus arrangeant sur les horaires, et peut prendre un enfant (pas trop) malade
  • Pas forcément si cher que ça  : plus les revenus du foyer sont élevés, et plus c’est financièrement intéressant (cela peut même être inférieur à la crèche, dont les tarifs sont généralement indexés sur le quotient familial). Voir un peu plus bas pour les détails

Les inconvénients :

  • Il faut bien tomber/choisir, car difficile de savoir ce qui se passe dans la journée. Et les histoires plus ou moins épouvantables ne sont pas rares, ce qui n’aide pas les parents à avoir confiance.
  • Pour la dernière année (2-3 ans) c’est souvent moins stimulant pour l’enfant ; on peut envisager de mixer avec une halte-garderie pour compenser mais c’est souvent mal accepté par la nounou à qui ça entraîne une baisse de revenu (sans compter que la halte-garderie prend généralement pour une demi-journée donc il faut gérer le transfert).

Bien entendu, chaque famille a ses priorités en termes de critères de choix mais voici quelques questions à (vous) poser. C’est à chacun de voir ce qui est éliminatoire ou pas, la liste vise juste à vous aider à prendre une décision informée.

  • Est-ce que la personne parle bien français ? Les enfants se débrouillent toujours pour comprendre et se faire comprendre, mais vous ? C’est important de pouvoir communiquer sereinement avec la personne qui garde votre poussin 10 heures par jour. Et si elle doit appeler les secours et qu’on ne comprend pas bien ?
  • Demander si elle fume et si elle a des animaux (les chiens de catégorie 1 sont normalement rédhibitoires pour l’agrément), même si bien sûr c’est à vous de voir si ce sont des critères éliminatoires.
  • A-t-elle des enfants, de quel âge ? Si elle a des jeunes enfants d’âge scolaire (maternelle ou primaire), cela peut vouloir dire des aller-retour à l’école qui imposeront des sorties supplémentaires à votre poussin, indépendamment de son rythme (un collègue avait trouvé son fils seul dans la voiture de la nounou sur le parking de l’école… il n’y est plus retourné !). Voir aussi si elle accueille un ou plusieurs enfants en périscolaire. La nôtre avait des enfants ados, du coup on les utilise comme baby-sitters, c’est très pratique.
  • Comment est la pièce où elle se tient avec les enfants ? Quelle est sa taille ? Est-elle lumineuse ? Sécurisée ? Y a-t-il beaucoup de meubles (donc pas beaucoup de place pour crapahuter) ? Quel est le revêtement du sol ? Y a-t-il beaucoup de déco et de bibelots (donc beaucoup de trucs interdits de toucher) ? Quelle est la place de la télé ? Est-ce propre et rangé ? Attention trop propre et trop rangé peut aussi vouloir dire que les enfants n’ont rien le droit de faire. Vous n’avez pas à visiter tout l’appartement mais demandez à voir au moins la pièce pour dormir et la cuisine (surtout si c’est la nounou qui prépare les repas). Jetez aussi un œil au matériel (lits, poussette, jeux, transats…).
  • Essayez de la voir quand elle est avec les enfants dont elle a la garde, cela permet d’avoir une idée plus réelle de la façon dont elle gère leurs sollicitations. Vous pouvez aussi aller observer incognito les assistants parentaux du quartier dans leur habitat naturel : le parc du coin.

D’autres questions à poser :

  • Demander la description d’une journée type est souvent peu informatif (de toute façon ça dépend normalement du rythme des enfants, de la météo etc) mais c’est une bonne façon de lancer la conversation. Vous pouvez vous enquérir de la fréquentation éventuelle d’un relais d’assistantes maternelles (RAM), d’une maison verte ou toute autre structure de ce type.
  • Demander la façon dont elle gère les difficultés les plus courantes : bébé qui pleure, qui ne veut pas s’endormir dans son lit, enfant qui ne veut pas manger, désobéissance, crise, etc. Donne-t-elle des fessées, des tapes ? Accepte-t-elle d’endormir un bébé dans les bras ?
  • Abordez rapidement vos « particularités« , surtout si elles sont incontournables pour vous : peut-elle donner votre lait ? quels aménagements dans les repas si l’enfant est allergique (ou soupçonné de l’être) ? quels produits sont utilisés pour le change ? accepterait-elle les couches lavables (apporter un exemplaire de démonstration pour rassurer) ? Pour info le site nounou nature recense des assistants parentaux (et nounous à domicile) favorables à des pratiques plus alternatives.
  • Il faut savoir que la plupart des assistants parentaux préfèrent que ce soient elles qui fassent les repas car les frais de nourriture (souvent autour de 3-4€ par jour de garde) sont apparemment rentables. Du coup elles recourent rarement aux petits pots qui sont trop chers et font généralement elles-mêmes. Par contre ce n’est pas souvent bio, mais vous pouvez toujours poser la question.
  • Bien entendu il faut parler sousous (dans la popoche) mais dans mon expérience il n’y en a pas deux qui utilisent la même façon de calculer leur salaire et il est donc quasiment impossible de comparer les prétentions des unes et des autres. Il y a bien sûr possibilité de négocier, sauf si le rapport offre/demande est fortement biaisé en votre défaveur. Demandez aussi qui fournit le lait et les couches (en général vous).

Le système de la crèche familiale, comme son nom ne l’indique pas, repose sur les assistants parentaux. En pratique, vous obtenez (ou pas) une place en mairie, qui vous propose un assistant parental qui gardera votre enfant chez lui. La différence est que tout l’emploi est géré par la mairie à qui vous payez une place en crèche et qu’en cas de maladie ou autre absence c’est la mairie qui vous trouve un remplacement. En outre les assistants parentaux participant à une crèche familiale sont supposés passer au moins une journée par semaine au RAM.

Si vous ne passez pas par là, vous devrez gérer vous-même l’emploi de l’assistant parental. Grâce au site Pajemploi c’est relativement simple. Le salaire net est basé sur un taux horaire, compris entre le SMIC un salaire minimum indexé sur le SMIC et un plafond fixé par la CAF au-delà duquel elle ne paie plus les charges et majoré de 10% pour les heures supplémentaires (soit au-delà de 45 heures par semaine/9 heures par jour). Il faut y ajouter à chaque jour de présence effective les frais de repas et frais d’entretien (pour le chauffage, le renouvellement du matériel etc). De façon générale, le salaire est calculé en lissant annuellement sur la base de 22 jours ouvrés par mois (à temps plein). Par contre les frais de repas et d’entretien doivent être recalculés chaque mois. Comme l’assistant parental a généralement plusieurs employeurs, c’est lui qui fixe ses dates de congé. Hors négociation particulière, si vous choisissez de ne pas y mettre votre enfant hors de ces congés vous devez quand même rémunérer l’assistant parental (sauf frais d’entretien et de nourriture). Les charges sont normalement prises en charge par la CAF, qui édite aussi les bulletins de salaire : il suffit de déclarer ce que vous avez payé chaque mois sur Pajemploi. Cette déclaration vous assurera également de toucher le complément de libre choix du mode de garde de la PAJE. Enfin les sommes effectivement payées (minorées de l’aide de la CAF donc) ouvrent droit à un crédit d’impôt. Outre les sites de la CAF et de PAJEMPLOI qui recèlent un certain nombre de conseils pratiques, il existe de nombreux sites web sur les assistantes maternelles où vous trouverez pas mal d’infos, comme ici ou et surtout Casamape (merci Suzie !).

Photo : je sais, ce n’est pas une assistante parentale mais 1. vous en connaissez beaucoup vous des assmat célèbres ? et 2. c’est un petit clin d’oeil à suzie et assmatcoco qui sont des assistantes parentales fidèles de la basse-cour