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Porter sur le dos

mercredi, juin 2nd, 2010

bebe-dans-sacs-a-dos A force de traîner sur l’internet de la parentalité alternative, je ne voyais pas l’intérêt d’un tel billet. Mais voilà, cela fait maintenant bien trois mois que je sors avec Pouss2 sur le dos (depuis qu’il a un mois environ, donc), et je n’ai encore croisé personne qui fasse la même chose, à part deux ou trois Africaines portant en pagne. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir croisé des bébés, mais la grande majorité est en poussette, et les quelques uns qui sont portés le sont tous devant. Et quand je parle porte-bébé avec d’autres parents (je fais exception de la basse-cour), ma première question est toujours : peut-on porter dans le dos avec ce modèle ?, alors que l’autre me demande : peut-on porter face à la route ? Et il arrive que des gens qui voient les pans d’écharpe déployés sur mes épaules et autour de ma taille me disent après 10 minutes : « Oh mais il y a un bébé derrière ! » Bah non j’aime bien m’entortiller dans une écharpe à rayures pour faire joli, c’est le comble de la hype. Je devrais ouvrir un blog de mode tiens. Le portage dans le dos ne fait donc pas du tout partie de nos habitudes et de notre culture (même si...). Ce n’est pas que la plupart des gens n’en ont pas envie, c’est qu’ils n’y pensent même pas. Et pourtant c’est dommage, car c’est tellement bien de porter dans le dos.

Voyons d’abord le plus important : les avantages pour le porteur.

  • C’est plus ergonomique. Je pourrais faire des tas de recherches et vous faire des explications compliquées, mais je vais me contenter de cette simple question. Au rayon bagages, avez-vous déjà vu un sac à ventre ?
  • C’est plus pratique. Déjà quand ça fait neuf mois ou presque qu’on n’a pas vu ses pieds, on n’a pas forcément envie de jouer les prolongations avec une excroissance ventrale (certes amovible). Si vous avez un (ou plusieurs) aîné(s), c’est limite indispensable. Avez-vous déjà essayé de prendre un enfant dans les bras avec un bébé dans le porte-bébé devant ? Je dois avoir les bras trop courts mais personnellement je n’y arrive pas. Avec Pouss2 sur le dos, je peux même porter Pouss1 en même temps (sur quelques mètres, je ne suis pas un sherpa non plus), s’il s’est fait mal par exemple. Et même  sans autre enfant à gérer, c’est infiniment plus simple pour vaquer à ses occupations, notamment ménagères (en particulier s’il faut se pencher en avant).

Quant au porté, il ne s’en porte pas plus mal (ha ha ha). Les premiers mois, en général, quand bébé est porté, il dort. Donc dormir devant ou derrière, ça ne change pas grand chose (si ce n’est que la courbure du dos parental lui permet plus facilement de poser sa tête). Et puis peu à peu, quand il commence à s’intéresser à ce qui l’entoure, il se retrouve dans une position idéale pour observer. Certes il pourrait aussi bien voir en étant porté devant face à la route, mais là encore pas besoin d’un doctorat en physique pour se rendre compte que c’est plus fatigant pour le porteur, puisque le bébé s’éloigne naturellement du porteur en se penchant vers l’avant (or plus le bébé est haut et collé au porteur, moins il paraît lourd). Et bien souvent, l’enfant finit par se contorsionner et se tortiller dans le porte-bébé si on le garde devant face à soi, ce qui n’est agréable pour personne.

Des réponses aux objections généralement soulevées :

  • On ne voit pas le bébé : certes mais on le sent, et surtout on l’entend, sa petite bouche étant à environ 10 cm de notre oreille. Pour ma part, je pars du principe que bébé silencieux = bébé heureux (ou au moins pas malheureux). Et puis on peut toujours utiliser un petit miroir (ou regarder dans une voiture ou autre) pour jeter un œil à la situation.
  • Bébé ne nous voit pas : d’abord bébé nous voit, même s’il ne voit pas notre visage. Ensuite les petits bébés ne voient de toute façon pas très bien, et repèrent plutôt leurs parents par l’ouïe et l’odorat. Autant vous dire qu’il sera parfaitement rassuré bien collé contre son parent, à entendre sa voix et les battements de son cœur, et à sentir son odeur.
  • Pas pratique pour faire téter le poussin : c’est vrai. Mais d’une part dans le dos il est moins tenté de téter que la tête juste au dessus des seins qui sentent le lait, et d’autre part on peut toujours le repasser devant pour téter. Avec l’écharpe c’est un peu technique, mais avec un Ergo par exemple on peut garder le poussin dans la poche, la ceinture attachée et faire tourner de devant à derrière et vice versa.
  • Comment s’habiller l’hiver : ce n’est pas évident, c’est vrai aussi, mais il y a des solutions pour toutes les situations ou presque. De l’achat d’un manteau dédié au portage du bébé en manteau par dessus le manteau du porteur, en passant par un bricolage avec surpyjama, châle ou poncho, il y en a pour tous les goûts. Quant au bonnet ou chapeau (selon la saison), il suffit d’en prendre un qui s’attache sous le menton (ou une cagoule) et de le mettre avant d’installer le poussin, et de toute façon on trouvera toujours un quidam bien intentionné pour le remettre.

A mon avis, le plus difficile c’est de se lancer et de trouver le mode de portage approprié à sa situation. Il faut savoir qu’avec un porte-bébé adapté, il n’y a pas d’âge minimum pour commencer. Je trouve d’ailleurs qu’il est plus simple de commencer avec un tout petit, encore léger et peu remuant (essayez de nouer l’écharpe avec un bambin qui se cambre…). Même si au début on n’est pas très à l’aise et que le poussin n’apprécie pas trop la phase d’installation, il se calme en général dès qu’on bouge un peu et à force il finit par comprendre l’intérêt de la manipulation tandis que celle-ci devient plus fluide. L’idéal est d’aller à un atelier de portage puis de s’entraîner chez soi avec quelqu’un pour sécuriser les essais.

Quel porte-bébé utiliser ? Je ne suis pas monitrice de portage, aussi n’hésitez pas à compléter en commentaires par vos expériences, mais voici ce qui me semble le plus approprié :

  • pour un tout petit (avant 4-6 mois) : le top c’est une bonne écharpe (avec le kangourou dos ou le double hamac par exemple), sinon un porte-bébé physiologique soit du style Ergo soit style meï taï (porte-bébé chinois), avec un réducteur approprié. Et pourquoi pas mettre en berceau dans le dos avec un portage asymétrique ? Tout dépend aussi du temps passé dans cette position : plusieurs heures par jour ou une petite balade par ci par là. Un bébé ne va pas s’abimer le dos en une demi-heure.
  • pour un plus grand : on peut s’habituer facilement (porteur et porté) à porter dans le dos avec un sling ou un bébétube qu’on installe sur la hanche et qu’on fait ensuite tourner pour passer derrière. Il peut être très difficile de faire accepter l’installation en écharpe à un bambin, même si le nouage à la tibétaine peut faire une transition. C’est souvent plus facile avec un porte-bébé physiologique. Enfin les portes-bébés de randonnée ne sont généralement pas recommandés avant 9 mois ; il faut savoir que l’enfant n’y est généralement pas installé de façon physiologique et qu’ils sont souvent plus lourds que les modes de portage cités plus hauts (autour de 2 kg vs autour de 500 g). Mais l’avantage est qu’on peut installer l’enfant avant de mettre le porte-bébé dans son dos. Et il n’est pas impossible qu’un grand peu habitué au portage refusera d’être serré dans un portage physiologique alors qu’il acceptera plus volontiers un porte-bébé de randonnée.

Il y a aussi le portage en pagne (le vrai portage à l’africaine, moi je porte à l’allemande…), simple à mettre en place et peu onéreux, même si il faut le resserrer régulièrement.

Et pour finir un petit tour des techniques pour faire passer le poussin dans le dos. Il y en a forcément une qui vous conviendra (les trois premières techniques sont décrites en images ici).

  • L’ascenseur : idéal pour les débutants car très sécurisé. On assied bébé dans le porte-bébé dans un fauteuil, on s’assied devant lui et on tire.
  • Passer sous le bras (je ne connais pas le nom « officiel », s’il y en a un) : on prend bébé dans ses bras devant et puis on le fait glisser dans le dos sous son bras. Très utilisée avec les porte-bébés physiologiques.
  • Le voltigeur (ma préférée ; c’est impressionnant mais je trouve qu’en fait c’est le plus facile) : on attrape bébé par les épaules et on le passe par dessus notre épaule. On lit souvent que c’est pour un enfant qui se tient debout mais on peut très bien le faire avec un petit allongé depuis le sol/le transat/une table/autre.
  • La cigogne : on emballe le bébé dans l’écharpe (je ne crois pas que cette technique soit utilisable pour un autre mode de portage) et on passe le baluchon par dessus son épaule. Il y a un pas à pas ici, fait avec un bambin, mais cette technique est très populaire pour un tout petit.

Pour l’instant, je trouve que le top du confort pour moi c’est le double hamac dos avec l’écharpe en sergé croisé (Storchenwiege en l’occurrence). Il est long à installer mais si on sort plus d’une demi-heure ça vaut largement le coup. Ceci dit si vous débutez il vaut mieux commencer par le kangourou (par exemple ici). Et puis bien sûr je suis loin d’avoir testé tous les modes de portage, hélas.

Et vous ? Vous avez essayé ?

Photo : portage dos au porteur, à réserver au cas où il y a un autre bébé à proximité à qui faire la conversation…

Ergo & co

lundi, janvier 19th, 2009

ergo2_new C’est bizarre ce blog, j’écris un billet sur une poussette et en commentaires tout le monde parle de porte-bébé. Allez comprendre. Bon OK, c’est moi qui avait commencé. Donc le besoin s’est fait sentir de récapituler un peu tout ça. Ceci dit, je tiens à signaler que ce blog, qui précède les désirs de ses lecteurs, avait déjà traité des portes-bébés en général, et aussi de quelques uns en particulier. Je rajouterai que nous nous intéressons ici aux portes-bébés dits « physiologiques », c’est-à-dire qu’ils respectent la physiologie du bébé et du porteur. A cet effet, souvenons-nous que le but est de porter et non de suspendre.

A la naissance du poussin, je croyais qu’il n’existait que deux façons de porter son bébé : soit avec le célèbre porte-bébé suédois (livré avec la clé Allen ?) ou une de ses imitations, soit en écharpe. J’avais donc opté pour une magnifique écharpe Storchenweige de 12 mètres 30 (ou presque) et étais allée enceinte à un atelier de portage. Très bien, ça m’a été utile, mais le Coq était réticent à l’utiliser et à faire les noeuds. Or sachez que le mode de portage le plus physiologique est celui où ce n’est pas vous qui portez : c’est extrêmement reposant pour le dos. J’ai ensuite essayé le bébétube : simplissime à utiliser, plutôt confortable… sauf qu’ayant voulu qu’il nous aille à tous les deux il n’allait bien à aucun. Pour qu’un bébétube soit agréable, il faut qu’il soit vraiment bien ajusté à la taille du porteur, et que le tissu ne se détende pas (petit défaut découvert sur le tard pour la toile indienne rayée mais je vois qu’il y a maintenant un nouveau tissu disponible). Et finalement, nous sommes arrivés à l’Ergo.

J’ai effectivement fini par découvrir qu’il existait des portes-bébés physiologiques avec des boucles et des clips, sans noeuds. En particulier, l’Ergo et le Manduca permettent de porter devant, sur le côté et sur le dos depuis la naissance jusqu’à l’épuisement des participants (jusqu’à 20 kg : argl !). Il n’est pas possible de porter face au monde, mais la curiosité des petits sera aussi bien satisfaite sur le côté ou dans le dos. Dans le même genre il existe aussi le Yamo et le Patapum mais la gamme d’âge couverte par un seul porte-bébé (le Patapum existe en deux tailles) est moins complète. Du coup je m’y suis moins intéressée : quitte à investir (car ce genre d’objet coûte un bras), autant que ça serve autant que possible.

Le principe est toujours le même : une ceinture épaisse, des bretelles bien rembourrées (qu’on peut attacher ensemble pour qu’elles restent bien en place), et une « poche » dans laquelle mettre le poussin, généralement munie d’une petite capuche pour soutenir la tête d’un bébé endormi. Pas d’armatures ou de parties rigides, pour un porte-bébé très peu encombrant et très léger (l’Ergo par exemple fait 600 g). Le poids est bien réparti entre épaules et hanches, le poussin est bien collé au porteur, il peut être positionné assez haut, il a les jambes en grenouille, la courbure naturelle du dos est respectée, bref c’est bien confortable pour tout le monde. Ils sont généralement proposés en coton bio. L’Ergo propose en option (payante) une sorte de petite couverture comme réducteur pour les nouveaux-nés (qu’on peut alors porter en berceau) tandis que le Manduca s’adapte aux touts petits pour éviter que leurs jambes soient trop écartées. Il semblerait qu’on puisse bricoler la petite couverture de l’Ergo soi-même avec… une couverture (mais si !).

Et en pratique ? Personnellement je n’ai testé qu’avec mon bambin de 18 mois sur le dos (et idem pour le Coq), ce qui est un peu l’épreuve de vérité car il doit faire dans les 11 kg, et à partir de 9-10 kg on voit tout de suite ce qui est confortable et ce qui ne l’est pas. Je trouve aussi que quelle que soit la qualité du porte-bébé, on ne peut pas s’attendre non plus à des miracles : il faut bien porter tous ces kilos, aussi confortablement répartis soient-ils.

La mise en place seule sur le dos est tout à fait faisable, même si la pratique doit aider à la rendre plus fluide. Je dois dire que l’hiver et les 36 couches de vêtements n’aident pas. Il faut faire aussi attention à bien centrer le Poussin dans le porte- bébé, ce qui n’est pas toujours facile quand on l’installe par le côté. A deux c’est l’affaire de 30 secondes, et on peut porter par dessus son manteau (à mon avis balèze de réussir à se contorsionner avec un manteau pour passer dans le dos sans aide). Et par rapport à l’écharpe, il est appréciable de ne rien avoir qui traîne par terre, et de pouvoir enlever et remettre le Poussin en gardant le porte-bébé fixé sur soi (par la ceinture). Par contre je n’ai pas encore réussi à mettre la capuche à tête seule, mais je pense qu’un peu d’entraînement devrait suffire (il faut dire aussi qu’à force de trifouiller pour essayer de la mettre ça réveille le Poussin…). A noter qu’un grand a tout le haut du corps libre, ce qui peut être inconfortable pour le porteur, par exemple s’il se cambre (le Poussin, pas le porteur). Ce problème est résolu en fixant la capuche autour des épaules de l’enfant (mais là encore, pas essayé toute seule). Il ne faut pas hésiter à régler la ceinture et les bretelles bien serrées pour plus de confort. Et je dois dire que bien qu’ayant un gabarit moyen (je mesure 1,65 m et je fais du 40), je serre les bretelles au maximum (et j’ai mes trois pulls pour l’hiver !). Du coup je me demande s’il serait bien adapté à un porteur plus menu : si vous êtes dans ce cas et avez testé, n’hésitez pas à vous manifester en commentaires (Buttercup nous signale qu’on peut croiser les bretelles -comme on peut les clipser et les déclipser- pour les raccourcir).

L’Ergo est fourni avec un DVD explicatif (in English), à mon avis tourné avec d’anciennes hôtesses de l’air (« passez le gilet autour du cou… ») et des bébés drogués (y a que le mien qui gigote quand j’essaie de l’installer ?). Apparemment il est également possible d’allaiter avec, en réglant les bretelles. On peut aussi « facilement » passer d’une position à l’autre (surtout si on est hôtesse de l’air avec un bébé drogué donc).

D’après certaines lectrices, il y a un moment un peu délicat pour la transition entre portage devant et dans le dos, les fabricants (pour l’Ergo comme pour le Manduca) recommandant d’attendre un certain poids ou une certaine taille. A mon avis, ça dépend plus de la tonicité du bébé, s’il tient bien sa tête, tient assis, etc. Peut-être faire des essais et y aller progressivement (pas trop longtemps pour commencer) plutôt que d’attendre le poids, la taille ou l’âge réglementaire ? On peut aussi avoir un autre porte-bébé pour compléter, comme un sling ou un bébétube, très faciles à utiliser et généralement moins chers et impressionnants qu’une écharpe. Le portage asymétrique est d’ailleurs plus confortable quand le bébé est plus petit (et léger donc). Par contre il me semble qu’un mei-tai (ou chinado ou porte-bébé chinois ou Mama Koala ou…) risque d’être un peu redondant, mais je me trompe peut-être.

Et vous, vous utilisez quoi ?

(Photo : Ergobaby carrier, http://www.kidstylefile.com.au/wp-content/uploads/2008/05/ergo2_new.jpg)

Choisir un porte-bébé

jeudi, mars 6th, 2008

panier bébé

(photo : Michel Davo, http://www.aebfrance.com/utilisations-artisanat/b-05.html)

D’abord je ne reviendrai pas sur l’utilité d’une telle babiole. Que ce soit pour les balades, pour les transports en commun, ou juste comme kit « mains libres » à la maison, avoir un porte-bébé n’est pas du luxe à mon avis. Et ça n’est pas forcément redondant avec la poussette, qui est aussi bien utile. Sans compter évidemment les bienfaits psychologiques et physiques du portage, mais déjà que ce billet va être long, on ne va pas développer ici.

porte bb chinois (photo: mei tai)

La première chose à vérifier, c’est qu’un porte-bébé soit confortable pour le bébé. Pour qu’il respecte la physiologie de l’enfant, il faut que celui-ci y soit assis sur ses fesses et ses cuisses, et pas suspendu sur les parties génitales avec les jambes qui pendouillent. Cette position doit aussi lui permettre d’avoir le dos légèrement arrondi (les pros parlent de cyphose), ce qui est très important pour les nouveaux-nés. Les portes-bébés en tissu remplissent à peu près tous cette condition. On connaît souvent l’écharpe, mais il y en a plein d’autres : porte-bébé chinois (mei tai ou chinado), porte-bébé coréen (podeagi), pagne africain, sling (hamac à boucles ou porte-calllin), bébétube, tonga, etc. Ça n’est en général pas le cas des portes-bébés plus classiques, mais on peut citer l’ergobaby et le manduca qui sont prévus pour.

echarpe-portebebe.jpg(photo : écharpe)

La seconde, c’est le confort du porteur. Pour que le poussin vous paraisse moins lourd, il faut qu’il soit installé aussi haut et aussi serré contre vous que possible. Le porte-bébé doit vous permettre de régler parfaitement ces deux paramètres. Il est aussi important que le poids du schtroumpf soit bien réparti sur l’ensemble du corps, et pas juste sur les épaules. Notez aussi qu’a priori il me semble plus confortable de porter de façon symétrique qu’asymétrique, mais cette dernière technique a aussi ses adeptes. Pensez aussi au poids du porte-bébé qui devra s’additionner à celui du bébé : plus il y a d’armatures, de machins et de bidules, et plus ça pèse lourd. Enfin les portes-bébés en tissu artisanaux doivent être d’une qualité exemplaire ; le type de tissu peut notamment beaucoup jouer sur le confort. Il ne faut pas lésiner à mon avis. Certes les Africaines portent leur enfant avec un petit bout de tissu tout simple tout fin, mais n’oubliez pas que ce mode de portage a été développé pour un style de vie assez différent du nôtre (incluant notamment de porter beaucoup de choses et pas des plus légères de façon routinière, et beaucoup sur la tête). Mieux vaut un bon porte-bébé/écharpe d’occasion qu’un neuf plus cheap.

podeagi (photo : podeagi)

Il faut ensuite vous préoccuper des possibilités offertes par le porte-bébé : quelles positions ? à partir de et jusqu’à quel âge/poids ? Dans notre culture on voit surtout des bébés portés devant, mais il faut savoir que surtout à partir d’un certain poids il est beaucoup plus agréable de porter dans le dos. Vous avez remarqué qu’on part en rando avec un sac à dos ? Et pas avec un sac à ventre ? Si vous voulez pouvoir porter le poussin quand il a dépassé les 9-10 kg, vous serez vraiment mieux avec lui dans le dos. Et en plus vous serez bien plus dégagé pour vaquer à vos occupations habituelles. Le portage dit « face au monde » (sur le ventre) est assez populaire, mais il est difficile de positionner le poussin de façon physiologique pour lui comme pour vous. On imagine bien qu’il va avoir tendance à pencher vers l’avant (donc pas vers le porteur), et ça n’est pas très confortable. Et je ne rentre même pas dans le débat de savoir si cette position apporterait trop de stimuli au bébé (parce que franchement je n’ai pas d’opinion sur la question).

portage afrique (photo : http://www.afrology.com/soc/portages_bebe.html)

Le dernier critère, mais pas des moindres, est l’utilisation que vous comptez en faire : fréquente ou pas, pour des grandes balades ou plutôt ponctuellement, qui va porter (les deux parents ou un seul), voulez-vous l’utiliser pour allaiter, etc. Et il n’est pas toujours évident de se projeter avant l’arrivée du poussin.

L’écharpe est à mon avis le mode de portage le plus protéiforme. On peut porter même des prématurés (il en existe d’ailleurs une spéciale plus étroite pour ça) et jusqu’à 3-4 ans confortablement. Elle s’adapte confortablement à tous les porteurs et peut être mise de plusieurs façons dans différentes positions. L’inconvénient, c’est qu’il faut s’y mettre et être un minimum motivé. A mon avis c’est un peu comme la coupe menstruelle/les lentilles de contact, les premières fois sont galères mais quand ça roule c’est cool (ma poule). Je ferai sûrement un billet plus détaillé sur les subtilités de l’écharpe bientôt.

Le mei tai et le podeagi, je n’ai pas essayé. Ça a l’air plus simple à maîtriser que l’écharpe et très confortable. C’est aussi moins enveloppant donc plus aéré en été. Par contre les différents sites qui en vendent ne s’accordent pas sur l’âge minimum du poussin (naissance ici, 4 mois ).

Le pagne à l’africaine, pas essayé non plus. Ce mode de portage a tendance à écraser un peu les seins, donc personnellement ça ne me tente pas. Mais vous trouverez une adepte (avec vidéo d’explication), qui apprécie d’avoir les épaules dégagées, ici.

sling tonga

Le sling (à gauche), le tonga (à droite) et le bébétube sont assez simples d’utilisation et s’installent et se désinstallent en un tour de main. Par contre on porte de façon asymétrique. Je teste en ce moment le bébétube, je vous raconte bientôt.

Le porte-bébé ergobaby : voir un avis ici.

Et bien sûr plein d’autres que j’ai oubliés, que je ne connais pas ou qui vont être bientôt proposés. Mais avec tout ce que je vous ai raconté, vous devriez pouvoir les évaluer tout seul (même si rien ne vaut l’essai !).

Quelques liens utiles pour finir cette tartine :

Bébé portage et son cousin Porter son enfant : beaucoup d’informations et de « trucs » autour du portage en écharpe (c’est là que j’ai trouvé beaucoup d’éléments que j’ai repris dans cet article), des pas à pas pour réaliser les principaux nouages, et sur Bébé portage un forum sur lequel une monitrice en portage répond (en général) dans les 24 heures à toutes les questions.

A portée de bisous : un blog qui tient notamment une « porte-bébé-thèque » à jour

Cerise cannelle : un blog avec tout une partie sur le portage incluant plein de vidéos (et rien ne vous empêche ensuite de fureter sur le site si le reste vous branche)

Porter son bébé : site web d’une association de portage avec plein d’explications, un forum et un blog qui mène un grand test de plein de porte-bébés.

Prochain billet : la fameuse technique de bain !

 

Porter son poussin : comment l’habiller ?

mardi, février 19th, 2008

Une question d’actualité : comment emballer son poussin pour sortir quand on s’adonne aux joies du portage ? Et question subsidiaire : comment habiller le porteur ? Tout d’abord, cela dépend du mode de portage choisi :

  • porte-bébé « classique », qu’il soit ventral baby bjorn ou dorsal porte bb dos
  • porte-bébé « bobo », typiquement l’écharpe echarpe-portebebe.jpg ou le porte-bébé chinois porte bb chinois
    (il y en a plein d’autres, peut-être l’objet d’un futur billet)

Dans le premier cas, en général on habille le poussin comme pour aller dans la poussette (donc avec son pilote pilote) et on peut fixer le porte-bébé par dessus le manteau du porteur. Simple finalement.

Dans le deuxième cas (dont je suis adepte, étant l’heureuse propriétaire d’une écharpe), trois problèmes se posent. D’une part le porte-bébé est très enveloppant, donc le poussin y profite bien de la chaleur du baudet porteur. D’autre part, pour le plus grand confort des deux parties concernées, le porte-bébé doit être parfaitement ajusté. Pas facile si les deux sont habillés en bibendums. Enfin, les jambes du bébé sont la seule partie à dépasser (sauf s’il est tout tout petit), et comme les pantalons ont tendance à remonter quand on l’installe pour le porter, il risque d’avoir carrément les mollets à l’air.

Autant vous dire qu’on n’est pas loin de la quadrature du cercle. Le web fourmille de capes et ponchos à fixer par dessus le porte-bébé, plus ou moins spécifiques, mais l’addition peut être salée. Si vous avez dompté la machine à coudre, vous pouvez probablement vous bricoler quelque chose avec un carré de polaire. Par contre, si vous optez pour le portage sur le dos, il est à mon avis impossible d’enfiler le bidule au poussin à moins de bénéficier de l’aide d’une autre personne. Il existe aussi des manteaux pour envelopper Quasimodo et sa bosse ensemble, à des prix généralement astronomiques. Si en plus on ne porte qu’occasionnellement, ça ne vaut pas forcément l’investissement.

Et pourtant, une solution simple existe : le surpyjama Surpyjama (ici un modèle Eveil et Jeux). Pour ceux qui ne connaissent pas, ça ressemble fichtrement à un pyjama, mais c’est plus large, et c’est souvent en polaire ou dans un tissu chaud. Donc on peut facilement le mettre par dessus les vêtements, c’est assez mince et souple, et ça protège parfaitement les petits mollets grassouillets. Et si le poussin a trop chaud, on peut toujours laisser le haut ouvert. Pour le porteur, si on porte devant on peut mettre son manteau habituel sans le fermer, et si on porte sur le dos, mettre plusieurs couches de t-shirts et pulls pas trop épais puis emballer le tout dans un châle.

Enfin cet investissement (relativement modique, surtout si vous achetez en solde ou en grande surface) pourra être largement rentabilisé, puisqu’on peut l’utiliser à la place de la gigoteuse pour la nuit ou comme robe de chambre (en général, les tailles supérieures à 12 mois ont des picots antidérapants sous les pieds pour éviter que les marcheurs en herbe ne patinent). Enfin c’est aussi pratique pour le siège auto, dans lequel il est fortement déconseillé de mettre un enfant en combinaison pilote car cela entrave l’ajustement des ceintures. Sans compter qu’en général les voitures sont chauffées, donc le pilote devient vite un sauna. Et si le poussin s’est endormi, vous pouvez le coucher directement sans passer par les cases déballage/emballage.

Et dans tous les cas, n’oubliez pas le bonnet !