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Frères et soeurs : entre complicité et rivalité

mercredi, novembre 18th, 2009

freres_et_soeurs Les séances de yoga prénatal auxquelles je participe comportent en prime une sorte de bibliothèque de livres pour parents, j’en récupère donc un ou deux chaque semaine. Je ne vais pas vous faire des comptes-rendus de tous mais la rubrique Bibliothèque du blog risque de croître un peu plus rapidement que d’habitude.

Le livre du jour est un petit manuel, écrit par deux psychologues (Elisabeth et Jean-Pierre Darchis) pour la collection J’en parle avec mon enfant de Nathan. Il intéressera donc particulièrement ceux qui attendent un deuxième (ou plus). J’ai trouvé le contenu bien fait mais pas révolutionnaire. Disons que je n’ai pas appris grand chose (je n’ai pas la science infuse, loin de là, mais j’avais déjà lu ici et là d’autres choses sur le sujet), mais cela remet un certain nombre de choses au clair pour les parents d’une fratrie. Quelques uns de ces messages-clés :

  • Ce n’est pas à l’aîné de décider si ses parents doivent avoir ou pas un autre enfant, pas plus que de choisir le prénom ; la responsabilité serait trop lourde et cela doit rester exclusivement celle des parents.
  • L’amour parental ne se divise pas, il se multiplie, et il ne se mesure pas en temps passé avec l’un ou l’autre.
  • Traiter ses enfants de manière équitable ne veut pas dire tout faire pareil avec chacun mais autant que possible répondre à leurs besoins spécifiques (en fonction de l’âge et de la personnalité).
  • L’aîné a le droit d’être jaloux, de ne pas aimer le cadet, et de l’exprimer tant qu’il n’agresse pas le petit.
  • Il est normal que le grand ait un comportement perturbé à l’arrivée du bébé mais il ne faut pas renoncer à lui poser des limites pour autant : c’est au contraire un besoin important pour lui et une preuve d’amour parental.

Au niveau de la forme, le livre est assez bref (90 pages écrit gros), et écrit sous forme de questions-réponses, dans un style très clair et facile à lire. Bien qu’écrit par deux psys, il évite l’accumulation de clichés et poncifs psychanalytiques qui peuvent vite devenir pesants. Bref c’est une lecture rapide et agréable (en prime pas très chère, 7€ et des brouettes), qui pourrait même convenir aux coqs habituellement peu motivés par ce type de bouquin (j’avoue que le mien a passé son tour, sa réponse : « j’attends que tu fasses le résumé sur ton blog »…). Cependant si les quelques points que j’ai cités vous sont familiers, l’intérêt du livre semble moindre et vous risquez de rester un peu sur votre faim.

Un poussin différent (3)

vendredi, juin 27th, 2008

C’est promis, c’est la dernière fois que je vous ennuie avec le sujet.

Pas de panique, la Poule Pondeuse (bronzée ?) va revenir aux manettes d’ici peu.

Je voudrai vous proposer quelques livres pour enfants traitant du handicap

Un petit frère pas comme les autres

Lili a parfois envie de gronder ce petit frère qui semble ne pas grandir. Mais comment aider Doudou Lapin à grandir ? Elle va convaincre ses parents que l’on peut l’aider à progresser.

Le Lapin à roulettes

Jil est un lapin pas tout à fait comme les autres. Il avait appris à se servir de deux bottes munies de petites roues et de freins car ses jambes ne marchaient pas. Tout le monde l’appelait le lapin à roulettes. Un jour, Jil part faire un tour un peu plus loin que d’habitude…

Mina la fourmi

Mina est une petite fourmi, à qui il manque une patte, mais qui veut travailler et vivre comme les autres. Elle est rejetée par ses congénères qui ont pitié de son infirmité. Mina a du caractère et elle réussit finalement à se faire accepter dans la salle des naissances où elle accueillera les bébés fourmis qui naissent différentes des autres. Une bonne manière pour expliquer aux enfants que malgré les handicaps, chacun peut trouver sa place et être utile aux autres.

Une place pour Edouard

Edouard est né. Au début tout le monde était gai, puis quelque chose a changé…
Quand un petit frère différent débarque à la maison ce n’est pas tous les jours facile mais avec l’amour tout peut s’arranger.

L’enfant différent ou comprendre l’enfant handicapé

de Maurice Ringler, Dunod

Ce livre est dédié « à tous les enfants prisonniers de nos peurs et de nos égarements qui ne demandent qu’à vivre normalement ».
« L’enfant handicapé se croit la plupart du temps responsable de sa surdité, de ses difficultés motrices ou de sa maladie. C’est lui qui s’est abîmé, pour ainsi dire. N’en a-t-il pas, du reste, la preuve indirecte dans le désarroi de ses parents et dans la tension qu’engendre sa déficience au sein de sa famille ? »

Vivre avec un enfant différent

de Pauline Restoux, Marabout

Le cœur qui pleure, la tête qui crie! Difficile d’imaginer la douleur, la rage, les peurs et les deuils que vivent les mères et les pères d’enfants handicapés ou gravement malades tant qu’on n’a pas vécu, ne serait-ce que quelques heures, leur réalité. Qu’est-ce que le handicap ? Comment réagir et que dire à l’annonce de la maladie ? Où trouver des informations ? Comment épauler les parents et les sortir de leur isolement ? L’irruption du handicap ou de la maladie grave bouleverse toute une famille mais aussi son entourage, jusqu’à parfois rompre des liens affectifs auparavant solides.

La fratrie face à l’épreuve du handicap

de Claude Bert,

Que se passe-t-il lorsque l’un des enfants de la fratrie souffre d’un handicap ? Inévitablement, l’ensemble des liens qui se tissent au sein de la famille sont alors orientés de manière particulière. Le rôle que chacun y occupe est modifié.

  • Et avant que vous ne fonciez chez l’agitateur de curiosité pour acheter toute cette littérature, voici un dernier petit texte d’Emily Perl Kingsley. Pour celles qui préfèrent la version originale, cliquez ici

Le voyage en Hollande

On m’a souvent demandé d’expliquer ce que cela fait d’élever un enfant handicapé et d’essayer d’aider ceux qui n’ont pas partagé cette expérience unique à la comprendre, à imaginer comment cela peut être ressenti.
C’est comme cela :

Quand vous allez avoir un bébé, c’est comme si vous faisiez le projet d’un fabuleux voyage en Italie. Vous achetez un tas de guides et vous faites de merveilleux projets : le Colisée, le David de Michel Ange, les gondoles à Venise. Vous apprenez même quelques phrases toutes prêtes en italien, c’est très enthousiasmant.

Après des mois d’attente impatiente, le grand jour arrive. Vous bouclez vos bagages et vous partez. Quelques heures plus tard l’avion se pose, et le steward annonce :  » Bienvenue en Hollande « .

 » La Hollande ?!?!  » dites-vous.  » Pourquoi la Hollande ? J’ai réservé pour l’Italie ! Toute ma vie, j’ai rêvé d’aller en Italie!  » – Mais il y a eu un changement dans le plan de vol.

On vous a fait atterrir en Hollande et vous devez y rester.

L’important, c’est qu’on ne vous ait pas conduit dans un endroit horrible, plein de nuisances, où règnent la famine et toutes sortes de maux, c’est seulement un lieu différent.

Aussi, vous êtes obligés d’aller acheter de nouveaux guides, d’apprendre une toute autre langue et de rencontrer des groupes de personnes que vous n’auriez jamais rencontrés.

C’est seulement un autre endroit, moins coté que l’Italie, moins idyllique que l’Italie, mais une fois installé et après avoir repris votre souffle, vous regardez autour de vous, et vous commencez à remarquer que la Hollande a des moulins à vent, que la Hollande a des tulipes et que la Hollande a aussi des Rembrandt.

Mais tous les gens que vous connaissez vont ou reviennent d’Italie et se vantent des moments merveilleux qu’ils y ont passés. Et tout le reste de votre vie vous direz :  » oui ! c’est là que je voulais aller, c’est le projet que j’avais fait « .

Cette souffrance ne s’en ira jamais, parce que la perte de ce rêve est vraiment une très grande perte.

Mais si vous passez le reste de votre vie à pleurer parce que vous n’avez pas vu l’Italie, vous ne serez jamais libre d’apprécier pleinement toutes les choses très particulières et très attachantes qu’il y a en Hollande.