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La vitamine D

jeudi, février 19th, 2009

matthew-fox-lost Il est rare de repartir de la maternité ou d’une visite chez le pédiatre sans son ordonnance de vitamine D. Or nous avons vu que son excès pouvait provoquer des calculs rénaux chez les tout petits. Et puis la vitamine est synthétisée par l’exposition au soleil : si l’enfant sort dehors tous les jours, a-t-il vraiment besoin d’être supplémenté ? D’un autre côté, est-ce bien prudent de les mettre au soleil sans protection ? Toujours prête à aider les parents dans le doute (à commencer par moi-même d’ailleurs), j’ai mis la main sur les recommandations émises par la communauté scientifique suite à la première conférence nord-américaine sur les UV, la vitamine D et la santé, qui s’est tenue à Toronto en mars 2006 (certes ça date un peu mais c’est toujours ça). Que nous disent les experts ?

  1. Les UV ça file le cancer et autres joyeusetés (rien de bien nouveau sous le soleil, ha ha ha).
  2. La vitamine D prévient le rachitisme, l’ostéoporose et même peut-être certains cancers.
  3. Le compromis idéal d’insolation entre vitamine D et mélanome reste à déterminer ; on sait en tout cas qu’il dépend de l’âge, de l’alimentation, la pigmentation de la peau, l’emplacement géographique et l’intensité du soleil.
  4. Ainsi les groupes suivants sont identifiés comme ayant des risques de carence en vitamine D :
  • les personnes âgées
  • les bébés nourris exclusivement au lait maternel
  • les personnes à la pigmentation foncée
  • les personnes peu exposées au soleil (sortant peu ou avec des vêtements très couvrants)
  • les personnes passant l’hiver au nord du 37ème parallèle (pour info cela correspond à la latitude de Séville) ; la punition est double puisque le taux d’UVB est plus faible et qu’en plus on est très couverts puisqu’on se les pèle.

Notez que contrairement à l’idée qu’on s’en fait généralement, le rachitisme est un défaut de calcification des os qui n’est absolument pas incompatible avec un enfant bien potelé ; il n’a pas non plus disparu des pays occidentaux, comme le montre cette étude canadienne (je n’ai pas trouvé de statistiques françaises). Enfin les laits maternisés artificiels sont normalement enrichis en vitamine D.

(Pour changer aujourd’hui un autre Dr Shepherd -même si j’avoue préfère Sawyer mais je n’arrive pas à trouver une justification pour le mettre à sa place. Et pour celles et ceux qui n’étaient pas au courant, sur ce blog il y a toujours un médecin -choisi pour sa compétence bien sûr- pour venir vous expliquer les news médicales. La photo du jour vient d’ici : http://www.lemag-vip.com/stars_cinema/1462-salaire-de-matthew-fox-de-lost-en-augmentation.html)

Cadeaux empoisonnés ?

lundi, septembre 22nd, 2008

Un vent de panique souffle à nouveau sur les jeunes parents (mais s’arrête-t-il jamais ce maudit vent ?) : les trousses de naissance, ces petites mallettes d’échantillons de produits de soin distribuées gratuitement dans les maternités seraient empoisonnées. Ma première réaction : on file des produits gratuits dans les maternités ? Et pourquoi j’ai rien eu moi ? C’est pas parce qu’on paie pas (oui, en France, à l’hôpital public, on peut accoucher et être nourris logés soignés trois jours sans débourser un kopeck, même si on n’a pas de mutuelle) qu’on n’a pas droit aux cadeaux, zut à la fin. Et celles qui accouchent à la maison ? Elles aussi peuvent toujours courir pour avoir leur cadeau. Révoltons-nous les filles ! Plus sérieusement, je trouve choquant que des échantillons soient distribués dans les maternités (et donc estampillés implicitement « approuvés par le corps médical ») sur seul critère qu’ils sont produits par des firmes ayant un beau budget marketing. 

Mais le vrai problème derrière cette affaire est celui des cosmétiques pour bébé (voire derrière pour adulte). Est-ce que ces produits sont cancérigènes ? Je crois qu’à l’heure actuelle, personne ne peut le dire avec certitude. Personnellement, le simple fait de voir le nom de Mochepomme dans les communiqués me conduit à prendre ces déclarations avec la plus grande prudence. Par mon ancien boulot, je sais le peu de crédit dont il jouit parmi ses pairs (apparemment il est plus populaire auprès des grands médias qui sont plus prompts à relayer ses messages apocalyptiques que les rétractations qui s’ensuivent). L’épidémiologie des cancers est une science complexe où il est délicat de faire la part des différents facteurs : alimentation, génétique, âge, exposition à des produits toxiques, radiations… D’autant plus qu’il peut y avoir interaction entre les facteurs et que la dose de chaque joue un rôle prépondérant.

Faut-il pour autant acheter tout et n’importe quoi ? Personnellement je trouve qu’en matière de cosmétiques pour bébé, on n’a en général pas besoin de grand chose. Du savon pour le bain, une crème à utiliser ponctuellement en cas d’érythème fessier, et puis j’aime bien le fameux liniment oléo-calcaire en prévention des rougeurs fessières (à noter que quand ça s’installe il faut passer à autre chose, ça ne suffit pas). Pour le reste, l’eau du robinet fait des merveilles. Evidemment les bébés qui ont des problèmes dermatologiques particuliers (peau très sèche, eczéma…) peuvent avoir besoin de trucs en plus (sans compter que des changements alimentaires peuvent faire des miracles), mais là c’est à voir au cas par cas,  et je vous avoue mon ignorance sur le sujet. Tout ça n’empêche pas d’avoir un paquet de lingettes, bien utile quand on vadrouille (en Suisse on trouve des lingettes bio en grande surface, ça peut sembler une hérésie mais si on doit en acheter, autant prendre la version soft). Pour le savon on trouve maintenant assez facilement des marques bio (Weleda, Sanoflore, Cattier, Natessance…) en pharmacie et parapharmacie (et sur le net bien sûr), ce n’est pas donné mais en même temps on peut réinvestir ce qu’on a économisé en crèmes et lingettes. Les purs et durs ne jurent que par le savon d’Alep. Pour la crème de soin, je suis en train de tester la Weleda et je ne suis pas très convaincue (mais qu’est-ce qu’elle sent bon !). Des cataplasmes d’argile peuvent aussi aider (merci Cybie ! ceci dit ça doit pas être coton à nettoyer dans les couches lavables), ou encore le cérat de Galien. J’aime bien l’eryplaste, mais franchement je crois que tout ça est assez bébé-dépendant : ce qui fait des miracles chez l’un empirera la situation chez l’autre. Pour une utilisation ponctuelle, j’avoue que je fais moins attention.   

Ceci dit, on a un peu trop tendance à donner le bon Dieu sans confession à tout ce qui porte la mention « bio » et/ou « naturel ». D’abord, malgré une réglementation de plus en plus stricte, l’habit ne fait pas le moine et ce qui est estampillé bio/écolo ne l’est pas toujours vraiment. Et ensuite, ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est inoffensif. L’arsenic et la ciguë sont tout ce qu’il y a de plus naturel par exemple. Enfin, ce n’est pas parce qu’un composé est dangereux qu’on doit automatiquement le bannir sans en estimer l’intérêt : la vraie question est de savoir si on peut l’utiliser avec un risque très faible (la plupart des médicaments sont toxiques au-delà d’une certaine dose mais songe-t-on à s’en passer pour autant ?). Espérons que REACH nous aidera à voir plus clair dans toutes ces histoires (même si je suis peu optimiste sur les délais de mise en oeuvre).

Enfin si vous voulez confronter d’autres points de vue sur ce sujet délicat, le Blog bébé a publié deux billets avec des opinions différentes, à lire ici et .