Une histoire ordinaire : mon IVG douce-amère

Aujourd’hui, la basse-cour a l’honneur d’accueillir une invitée : je vous présente Nanette. Si vous ne la connaissez pas déjà vous pouvez suivre ses humeurs ici. Elle a souhaité partager avec nous son expérience sur un sujet à la fois banal, délicat et intime : l’interruption volontaire de grossesse. Reprenant la formule testée avec Ficelle, je vous propose de lire d’abord son témoignage puis dans un second temps de le compléter par un autre billet plus général sur la question. Si vous souhaitez discuter de la question de l’IVG , je vous demande de réserver vos commentaires pour ce second billet et de respecter les choix et les ressentis que Nanette nous expose. Je lui laisse maintenant la parole, en la remerciant très chaleureusement de nous offrir ce témoignage dont la publication me tient à coeur.

 J’ai choisi d’avorter en 2002. Il y a longtemps que j’avais envie d’en parler sur mon blog mais je n’ai jamais trouvé le bon moyen, le bon moment. J’ai toujours su que j’en parlerai un jour pourtant.
D’abord parce que je n’ai jamais caché grand-chose à mes lectrices (sauf sans doute, nos identités véritables à ma famille et à moi) et ensuite parce que selon moi, il FAUT en parler. Le plus possible. Et sans honte.
Et pourtant, moi qui ai souvent raconté le plus intime sur mon blog, je trouve que raconter cet épisode de ma vie est ce qu’il y a de plus difficile.

J’ai accouché de mon premier enfant un mois avant mes 18 ans, en mars 2000. J’étais en classe de terminale et ma grossesse que j’ai très longtemps cachée à mes parents a été assez difficile et évidemment difficilement acceptée par ma famille. J’ai eu la chance d’être beaucoup soutenue par mon père et de pouvoir poursuivre mes études et ma vie – presque – comme toutes les jeunes filles de mon âge. Pendant les deux années qui ont suivi la naissance de mon fils, je suis restée célibataire. Et puis, à la faveur de la fac, des rencontres, des sorties et entre deux allers-retours à la crèche, j’ai fini par rencontrer quelqu’un.

Tout se passait très bien… jusqu’à ce que je tombe enceinte à nouveau malgré la contraception. Je prenais depuis longtemps une pilule inadaptée. Dès que je l’ai su, à la seconde même, il n’a jamais été question que je garde ce bébé. Je me démenais depuis des mois pour pouvoir enfin vivre seule, j’allais encore à la fac et je vivais de ma bourse et des allocations. Et cette histoire, même si elle était très belle, je savais bien qu’elle ne durerait pas. J’ai néanmoins prévenu mon compagnon, qui a jugé comme moi que ce n’était ni le moment, ni les conditions pour avoir un enfant. Je n’ai pas désiré qu’il m’accompagne dans ce parcours et lui non plus. En fait, j’ai souhaité traverser tout ça seule. Je ne peux pas expliquer pourquoi aujourd’hui. Je n’ai pas eu honte, mais je n’ai pas ressenti le besoin d’être soutenue, du moins pas avant ni pendant l’intervention.

Dès lors que ma décision a été prise, je n’ai pas été triste, ni affligée. Ma sœur à qui je m’étais confiée s’est beaucoup étonnée de mon apparente « froideur ». Assez rapidement, j’ai pris rendez-vous dans le service d’orthogénie de l’hôpital Béclère. C’est un petit bâtiment séparé de l’hôpital, composé de plusieurs bureaux et aux murs bardés d’affiches sur la contraception, le droit à l’IVG, le planning familial. J’ai été reçue par une femme admirable qui y exerce encore. Très humainement, elle m’a expliqué que cet entretien était le premier du parcours que nous allions faire ensemble : j’allais devoir rencontrer un psychologue, une sage-femme puis la revoir de nouveau, elle. Elle m’a examinée et a fait une échographie pour dater la grossesse. Elle m’a posé des questions sur les raisons de cette décision et sans insister, s’est bien assurée de ma conviction.

Encore une fois, c’est soulagée que j’ai quitté son cabinet. Je suis revenue à Béclère quelques jours plus tard pour voir la psychologue à qui j’ai dû, à nouveau raconter mon histoire. J’ai moins « accroché » avec elle, donc j’ai trouvé ça assez gênant. J’ai vu la sage-femme peu de temps après. Elle m’a expliqué que vu l’âge de ma grossesse, j’avais encore « le choix » de la méthode utilisée pour procéder à mon IVG : l’avortement médicamenteux par prise de Cytotec ou la chirurgie par aspiration.
J’ai choisi les médicaments.
Malheureusement, l’hôpital n’a pas pu accéder à ma demande. A l’époque (je ne sais si c’est toujours le cas [Note de la PP : maintenant l’IVG médicamenteuse peut être faite en ville et la femme prend le traitement chez elle]), l’avortement médicamenteux se faisait en plusieurs phases : la prise du cytotec sous surveillance quelques heures, puis un nouveau rendez-vous pour vérifier l’expulsion de l’embryon.

Par manque de place disponible (et pour des soucis d’emploi du temps), je n’ai finalement pas eu le choix et nous avons fixé la date de l’intervention. J’ai décidé de ne pas être endormie, j’allaisamèrement le regretter.

Le matin de l’intervention, j’étais à l’hôpital à 8 heures. J’ai eu le droit de boire un verre d’eau. Je me suis déshabillée et j’ai enfilé la blouse de l’hôpital. On m’a donné un comprimé de cytotec destiné à ouvrir le col de l’utérus, à prendre localement donc. L’effet a été très rapide, j’ai commencé à saignotter un peu. J’ai encore attendu deux heures avant d’être emmenée dans une pièce qui n’avait rien d’un bloc opératoire. La lumière était tamisée, un petit chariot à instrument dans un coin, une grosse machine dans l’autre. A cet instant, je ne ressentais toujours rien. Physiquement, je commençais à avoir une douleur comparable à celle du début de mes règles. Moralement, tout allait très bien : je savais ce que je faisais ici et pourquoi j’étais là. J’étais très sûre de moi.

La femme médecin (qui est généraliste et pas gynécologue) que j’avais rencontrée la première fois est venue me parler et m’a expliqué en détails ce qu’elle allait faire. Une infirmière serait là pour me tenir la main. Je crois me souvenir qu’on m’a injectée un petit anesthésiant local au niveau du col. L’intervention a commencé. A l’aide d’un spéculum, le médecin a examiné mon col pour voir s’il était bien ouvert. Puis a commencé une phase assez douloureuse. Elle m’a expliqué que mon col n’était pas « dans l’axe » et qu’elle allait devoir le maintenir avec une pince. Je ne sais pas si l’anesthésique était trop léger mais j’ai eu extrêmement mal. Pendant toute la durée de son geste, elle n’a pas arrêté de me parler, l’infirmière à côté de moi me serrait la main, enfin c’est plutôt moi qui lui broyais les doigts. Je n’ai pas vu de mes yeux tout le matériel qu’elle avait installé (un spéculum donc, et cette fameuse pince), mais nous avons trouvé le moyen d’en rire : à chacun de mes gestes, j’entendais un bruit métallique !

Elle a ensuite allumé la grosse machine à côté d’elle. Avec le long tuyau qui en sortait, elle a aspiré. Là encore, j’ai eu mal. Je me rappelle très bien ce bruit d’aspiration : le bruit de la machine et le bruit de ce qu’elle aspirait. J’ai ressenti le besoin de prier, même si ce que j’étais en train de faire est complètement réprouvé par ma religion. J’ai pleuré un peu, de douleur. Ca a été très rapide. Mes jambes étaient tétanisées, je tremblais un peu et il restait dans mon corps un peu de cette intense douleur que j’ai ressenti durant ces quelques minutes.
Le médecin m’a débarrassée de tout son matériel, m’a longtemps rassurée. L’infirmière à côté de moi ne m’a pas lâché la main une seule minute. La douleur commençait à s’éloigner, c’était terminé, j’étais soulagée.

Elles ont toutes les deux fini par quitter la pièce pour me laisser seule quelques minutes. Je ne peux pas dire aujourd’hui si c’était volontaire. Mais le fait de me retrouver seule a été comme un déclencheur. J’ai regardé cette machine et j’ai réalisé qu’il y avait dedans ce bébé que je n’avais pas gardé. Je me suis sentie bizarre : j’avais toujours mal, j’étais seule dans la pièce avec cette machine. Et pour la première fois depuis des semaines, j’ai pleuré. Je ne regrettais pas ma décision mais j’avais enfin l’impression d’en comprendre l’importance : j’avais perdu quelque chose, même si c’était mon choix. De comprendre qu’on pouvait porter le deuil d’un enfant qu’on ne voulait pas. Le médecin est revenu et m’a réconfortée sans me parler, je n’en avais pas besoin et je crois qu’elle l’a compris.

Je suis allée me rhabiller à peu près calme. En enfilant mon jean, je me suis rendue compte qu’il était tellement serré qu’il me faisait mal au ventre. J’ai pleuré à nouveau. On m’a laissée en salle d’attente, une heure peut-être. Puis le médecin a contrôlé l’expulsion de l’embryon par échographie. Tout allait bien, je pouvais rentrer chez moi, avec une ordonnance d’anti-douleur.

Je n’ai eu aucune complication, mais j’ai mis du temps à m’en remettre psychologiquement. Regarder mon fils, jouer avec lui m’a été assez difficile pendant quelques jours. Quand j’ai revu le médecin, j’ai été heureuse de pouvoir en parler avec elle. Nous avions cette journée en commun, nous l’avions vécue ensemble. J’ai rarement croisé un médecin généraliste aussi… gynécologue. Des années plus tard, je l’ai revue à la télévision. J’ai su qu’elle s’était toujours battue (et se bat toujours) pour que l’IVG ne disparaisse pas de l’hôpital public. C’est une spécialité que les médecins
ne souhaitent pas apprendre.

Je ne repense que rarement à cette journée. Quand mon deuxième enfant, ma fille, est née, j’y ai pensé. Sans nostalgie, sans peine, mais j’y ai pensé. Il y a quelques mois, j’ai visité une maternité dite « de pointe ». J’ai tenu à visiter le service d’orthogénie (ridiculement petit par rapport au reste de l’établissement). J’ai été heureuse de constater que des médecins se battaient toujours pour le droit des femmes.

Difficile de conclure un pareil billet… Il est rare de lire ce genre de choses sur les blogs de mamans, alors si j’ai pu libérer, déculpabiliser une personne ou si quelqu’un s’est reconnu dans mes mots –maux), j’en serais heureuse.

En tout cas, à moi ça m’a fait du bien.

P.S : Je remercie la Poule Pondeuse de m’avoir prêté un petit bout de son canapé pour que je puisse m’y épancher. Chez moi, je ne me sentais pas très à l’aise. Merci à toi.

Image : difficile d’illustrer un tel billet alors j’ai choisi cette fleur, la douce-amère (source Flickr). 

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64 Responses to “Une histoire ordinaire : mon IVG douce-amère”

  1. J’ai vécu la même chose en 2003 mais sous anesthésie générale heureusement.
    Effectivement, on porte le deuil d’un enfant non désiré. J’y pense souvent à ce petit être, je calcule l’âge qu’il aurait du avoir, je l’imagine avec mes enfants. Il aurait été l’aîné.
    Je ne remets pas en question mon choix de l’époque mais reste néanmoins persuadée que si j’avais gardé cet enfant, je ne l’aurais pas regretté…

  2. Petis Diables dit :

    Quelle que soit la situation, je pense que c’est difficile à faire…ce qui me hérisse c’est d’entendre parler d’IVG de « confort »…comme si l’IVG avait quoi que ce soit de confortable!!!

  3. Vervaine dit :

    Bravo à Nanette pour avoir eu le courage de se livrer, de dire tout cela. Tes mots résonnent en moi très fort, j’ai vécu aussi un IVG, et beaucoup de ce que tu dis ressemble à ce que j’ai vécu.
    Pour moi aussi, la décision était mûrement réfléchie et j’étais sûre de moi, moi non plus je n’ai pas eu mal physiquement, pas de complications, tout ça, mais la douleur psychologique était profonde.
    J’ai aujourd’hui une petite fille de 21 mois, et très souvent, je pense à tous ces gens, depuis Simone Veil jusqu’aux personnels de santé, aux gens « ordinaires » et inconnus qui se battent tous les jours pour que les femmes aient accès à l’IVG. Je pense à eux, qui m’ont permis de faire cela sans me ruiner, sans avoir à partir à l’étranger, sans avoir à craindre pour ma santé voire pour ma vie, et en me permettant d’avoir encore des enfants « après ».
    Merci pour ce récit, je pense qu’il va parlera à beaucoup de femmes…

  4. Nanette dit :

    Comme ça me touche d’être comprise. Merci à vous.

  5. Nanette dit :

    @Happy Housewife, je pense parfois à ce qui « aurait pu être » moi aussi. Mais je regarde ma petite famille aujourd’hui et je me dis que c’est mieux comme ça…

  6. Béatrice dit :

    Merci Nanette de ces mots…

  7. Madeleine dit :

    Je n’ai pas eu à subir d’IVG et j’espère comme toutes les femmes que ça ne m’arrivera pas mais qui est complètement à l’abri?
    En tous cas, je trouve ce témoignage bien courageux et beau sans aller dans le pathos du tout. J’aime beaucoup la sincérité du propos.

  8. Sophia dit :

    Oui, il faut continuer à se battre pour le droit des femmes! C’est un très beau post, une expérience très dure,bravo et merci de la raconter!

  9. Nanette dit :

    @Sophia, Merci…

  10. Nanette dit :

    @Béatrice, 🙄 c’était pas facile, mais j’y suis arrivée…

  11. Aude Bouhnom dit :

    Merci pour ton témoignage… j’y pense aussi depuis des lustres… mais impossible de l’écrire pour le moment… d’autant qu’il y a eu complication, des kystes ovariens qui sont apparus des années plus tard… des mois de traitement « pour rien » car on (je…) avait (avais….) occulté ce passage… et avant qu’on me mette en ménopause artificielle, j’ai pu être délivrée via une séance de sophro analyse… Fini le traitements depuis car fini les kystes…
    Mais malgré « la délivrance », je garde toujours comme un nuage de honte/culpabilité au-dessus de la tête quand j’y pense… alors que je prenais la pilule… 🙁

  12. Nanette dit :

    @Aude Bouhnom, La culpabilité… C’est bizarre tu vois, mais quand j’ai changé de gynécologue il y a 6 ans, j’ai occulté aussi cet évènement… Quand on m’a opérée d’autre chose aussi, je n’en ai pas parlé dans mes antécédents médicaux…
    Je crois qu’une part de nous n’assumera jamais ou alors très difficilement. Mais je pense que l’entourage, la société, y sont pour beaucoup. Ce n’est pas quelque chose dont on parle facilement. Merci à toi de le faire aussi.

  13. charlotte dit :

    Très beau billet Nanette, sans pathos sans rien juste de l’humain et un choix tout à fait respectable!
    Jme dis que tu es quand même bien forte!! 🙂

  14. gana dit :

    pour ma 1ere IVG, j’avais 18 ans, j’avais entendu parlé de ce « bruit » d’aspirateur et meme si j’etais sure de mon choix, je ne voulais rien entendre…j’ai choisi de me faire endormir…
    pour ma derniere IVG, j’avais 40 ans, et il a fallut que je me batte pour obtenir une place, un RDV, on m’a avorter apres la date limite oO !!!!
    si j’avais eu 18 ans, et moins de connaissance de mes droits, il se peux que j’eus été obligée de garder l’enfant..
    l’IVG n’est pas encore vraiment acquis, et d’ailleurs il est regulierement remis en cause meme ici en france…
    le combat continu

  15. Aude Bouhnom dit :

    @Nanette,

    Ben pareil… quand on me demande mes antécédents, je n’en parle jamais…
    Ce gynéco là, oui je lui en avais parlé vite fait quand je l’ai rencontré la 1ère fois, pour mon dossier gygy… je venais le voir pour ces fameux kystes qui m’ont pourris la vie 2 semaines par cycle durant près d’un an… j’voulais presque mourir… si j’avais pas eu mon p’tit garçon à cette époque, j’aurais fini sous un camion sur la rocade à 500m de chez moi…
    Un jour, à bout des traitements qu’il pouvait me proposer, le gygy (un homme très doux et magique) m’a parlé de menopause artificielle… car en fait, mon corps en bordel était comme en état d’ovuler en permanence… malgré des pilules toujours plus dosées pour bloquer l’ovulation…
    Mais avant de se lancer là-dedans, il me lâche qu’il y a peutêtre une part psychologique dans mon pb…
    Et là, ça a été violent… j’ai pas fait le rapprochement avec l’ivg puisqu’elle s’était passée près de 2 ans avant… alors je suis repartie dans ma voiture et j’ai pleuré… de colère contre ce medecin, de douleur… de questionnements: »mais bon sang! un pb dans ma tête?! comment on peut se faire mal tout seul à ce point?! c’est n’importe quoi! il comprend rien ce mec!!!! » De gros sanglots jusque chez moi…
    Et puis j’ai laissé couler quelques cycles… J’avais entamé une thérapie par sophro analyse avec une sage femme à cette époque mais j’étais plutôt en train de solutionner des soucis liés à ma p’tite enfance… alors j’ai pas pensé que ça pouvait m’aider dans un 1er temps d’en parler…
    Pourtant pas faute d’être allée à une séance avec des kystes et des douleurs, de voir cette sage femme me lire un passage du livre « dictionnaire des maladies et des malaises » (ou un truc du genre)… qui disait par rapport au kyste qu’on portait un lourd regret, quelque chose qui nous faisait beaucoup culpabiliser… « est-ce que ça vous parle ça?
    – euh nan… » car vraiment nan, j’ai pas pensé une seconde à l’ivg…

    et puis un jour une copine me demande de parler de cette ivg à la sage femme… A son visage, je devine que j’avais caché un truc énorme… et on part en séance chercher ce que cache ma douleur, mes kystes…
    J’en ai chié… j’ai pleuré pleuré pleuré… il a fallu « attraper ma douleur et l’ouvrir… », y trouver un foetus p’tit garçon… (euh lu comme ça, ça peut paraitre flippant… faudra que je détaille à fond la séance le jour où je parlerais vraiment de tout ça)… je pensais que la séance s’arrêterait là… qu’on savait, que je pouvais rentrer chez moi… mais nan… il a fallu Lui parler… Lui dire pourquoi je n’étais pas allée au bout de la grossesse… Sont venus s’ajouter des mots de la SF… des mots qui disaient: « il est des grossesses qui aboutissent à un enfant… d’autres non, que ce soit volontaire ou pas… cela fait parti des épreuves qui font grandir… »
    Après ce moment réconfort, il est temps de dire au revoir à ce petit être… « le laisser s’envoler pour trouver un autre corps » (ouais si… ça fait vraiment bizarre à raconter… me jetez pas de cailloux!!!! 😀 )
    mais là du coup, c’est moi qui bloque… je repleure, je veux pas le laisser partir… j’ai l’impression d’avoir à peine eu le temps de le connaitre… mais je me laisse bercer par la voix de ma sage femme et le regarde partir… loin…
    Depuis plus de souci de kyste… des pilules moins balaises en hormones ont suivie… Depuis un nouveau petit garçon… la vie a repris son cours…

  16. Nanette dit :

    @Aude Bouhnom, Dis donc, quel récit… COmme quoi, faire son deuil c’est très très important… Bravo pour ton parcours 🙂

  17. Nanette dit :

    @gana, pfiouuuuuuu.. Je ne savais pas. Il y a très peu de temps j’ai aidé une cousine de mon mari. Elle avait laissé courir le temps et on était vraiment ric-rac… On a trouvé finalement un hôpital public à Paris qui s’occupait des cas d’urgence.
    Il faut continuer à se battre oui, à libérer la parole surtout 🙂

  18. Nanette dit :

    @charlotte, Nous sommes toutes fortes. Sans vouloir faire du girl power, je me dis que les femmes ont un courage en elle, une flamme bien à elle qui les aide à surmonter bien des choses : accouchements difficiles, stérilité, ivg…

  19. Izzoo dit :

    Je n’ai jamais vécu ça, j’espère ne jamais avoir à le vivre, les récits sur ce sujet me touche toujours énormément car je n’ai aucun doute que, comme tu l’as exprimé, ce n’est pas parce que l’on ne désire pas ce bébé qui la nature a décidé de nous donner que l’on est insensible et qu’on ne vit pas celà comme un deuil et une énorme douleur même quand on a fait un choix réfléchi et éclairé…
    Juste envie de te faire un grooos câlin et de t’entourer de toute ma compassion. Bises

  20. Humi dit :

    merci pour ce témoignage qui a du être dur à poser avec des mots.
    Il y a très peu de temps, j’ai vraiment cru devoir passer par cette étape. Malgré que j’ai une fille, je suis toujours étudiante et a un moment décisif, garder cet enfant aurait été très compliqué. L’histoire s’est écrite autrement, je ne saurai pas (et tant mieux), si j’aurai eu ta force

  21. Nanette dit :

    @Humi, On a un peu le même parcours alors. Etude et bébé, c’est compliqué. Avec deux, je n’aurai pas pu continuer mes études et surtout, surtout, je ne voulais pas vivre une nouvelle grossesse seule…

  22. pâte à crêpe dit :

    Merci beaucoup de ce témoignage rare et précieux. Cela a du être très difficile à écrire et nous savons tous que ce sont ces petits détails concrets, que personne pourtant ne raconte, qui font l’expérience, qui restent gravés et qui sont à encaisser, à empiler.
    Tu vas aider beaucoup, moi déjà qui n’ai aucune idée de ce que cette expérience peut être et qui vais mieux comprendre une amie qui a vécu cela et qui ne peut pas en parler, et je sais que je le ferais lire aussi.
    Merci

  23. charlotte dit :

    Bonjour nanette!

    J’attendais avec impatience ce billet 😉
    Je le trouve émouvant. Personnellement je ne sais pas si je serais capable de me faire faire une ivg mais peut etre que si j’étais un jour dans ce cas je le ferais…je te trouve trés forte d’en parler de cette manière, c’est toujours agréable de te lire!
    merci pour ce partage d’un bout de ta vie qui pourra je l’espère aider des femmes qui doivent passer par là ou des femmes qui ont vécu la même chose…

    merci à toi et à la poule pondeuse que je découvre aujourd’hui 😉

    bonne journée!

  24. edwige dit :

    Je découvre ce blog et je sens que je vais y revenir souvent ….
    Ce témoignage est fort et objectif et pour avoir vécu la même chose, nécéssaire, car il faut des mots sur les maux et partager ses expériences pour les comprendre ..
    Merci !

  25. Nanette dit :

    @edwige, Ah Edwige 🙂 Comme je l’ai dit dans mon billet, j’adore ce blog que j’ai lu de bout en bout durant ma grossesse et qui a motivé beaucoup de mes choix.

  26. Nanette dit :

    @charlotte, Merci charlotte. Je ne pensais pas en être capable non plus, mais parfois, nécessité fait loi…

  27. Collymore dit :

    Comme toujours Nanette, tu as le don d’écrire des choses difficiles qui les rendent moins difficiles à lire.

    Après, il existe aussi des IVG nécessaires, parce que faire une fausse couche suppose aussi une interruption de grossesse…Et c’est ce que j’ai vécu 5 mois avant ma dernière grossesse.

    Ce qui a été dur, c’est quand je me suis pointée la veille aux urgences gynéco pour cause de saignements, le coeur de bébé battait. J’y suis retourné le lendemain matin avec le vaccin anti-D (oui parce que je suis A-), et là, plus de battements de coeur ! La gynécolgue super m’a annoncé avec beaucoup de douceur qu’il fallait interrompre la grossesse, soit par médoc, soit par aspiration. J’ai choisi l’aspiration : rapide et sans douleur. ME voilà l’après midi même, hospitalisée, je m’entends demandé par 2 fois, dans ma chambre et une autre fois en remontantd du bloc, si c’était une grossesse désirée. OUIIIIIII, elle l’était, et c’est ces moments là que je n’ai pas apprécié. Est-ce si important de savoir si ces grossesses qu’on interrompt sont désirés ou non ??? NOn ! Ces IVG sont douloureuses psychologiquement et chaune à notre manière, un point c’est tout.

    Je pense parfois à ce petit être (avec douleur), mais quand je vois ma petite dernière, tout est balayé et c’est ceux qui sont là, le plus important.

    Du reste je préfère entendre des témoignages comme les tiens Nanette, que de savoir que des femmes et jeunes femmes croient que l’IVG est un comme un mode de contraception.

  28. pétrolleuse dit :

    @Collymore, je pense qu’AUCUNE femme ne croit que l’IVG est un mode de contraception. Cette idée, généralement relayée par ceux qui sont opposés au droit à l’avortement (les mêmes qui parlent d' »IVG de confort » 👿 …), est un vieux cliché qui a la peau dure et auquel il faudrait définitivement tordre le cou…

  29. Berzingh dit :

    Merci pour ce témoignage. Je n’ai jamais eu à le faire (merci peut-être à la pilule du lendemain, je ne saurais jamais si elle avait été nécessaire).

    Concernant l’avortement médicamenteux, tu dis « Malheureusement, l’hôpital n’a pas pu accéder à ma demande. » Je connais quelqu’un qui y a eu recours. Elle est repartie chez elle avec les médicaments nécessaires. Ça n’a pas été une partie de plaisir : elle a souffert des contractions comme celles d’un accouchement, pendant 24h… Au final, entre ça et l’extraction, je ne sais pas ce qui est le moins pire.

    Tu as eu de la chance de ne pas tomber sur du personnel moralisateur (du genre la secrétaire médicale qui lâche un « Vous savez, c’est beau les enfants » lors d’une prise de rendez-vous) qui accepte et accompagne ta décision. C’est agréable de savoir qu’il y a des personnes qui s’occupent correctement des femmes qui recourent à une IVG.

  30. christine dit :

    Merci tout simplement ce sont les mots que j’aurais écris si j’avais pu …

  31. Nanette dit :

    @Collymore, Toutes les interruptions de grossesse, volontaires ou non sont traumatisantes.
    Comme Petrolleuse, je ne crois pas aux IVG de confort. Je pense que peut-être ds jeunes filles se sentent rassurées par ce recours, mais le recours systématique, je n’y crois pas…

  32. Nanette dit :

    @christine, Mais de rien…

  33. @Collymore, concernant la fausse couche, dont le traitement est effectivement très similaire à l’IVG, je te suggère la lecture des deux billets qui y sont consacrés http://www.poule-pondeuse.fr/2012/09/25/les-fausses-couches-precoces/ et http://www.poule-pondeuse.fr/2012/09/17/ma-fausse-couche-la-physiologie-oubliee/ ; cela t’aidera peut-être de lire d’autres témoignages sur ce sujet qui est tout de même différent de celui du jour.
    Quant à l’IVG comme contraception, je crois que le problème est surtout que de nombreuses femmes, jeunes et moins jeunes, souffrent d’un vrai déficit d’information sur le sujet et peinent à trouver un praticien de santé qui leur propose une contraception adaptée elles.

  34. pétrolleuse dit :

    @Nanette, Là, je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi, Nanette. Une interruption volontaire de grossesse, c’est un évènement grave dans la vie d’une femme : c’est une décision qui n’est jamais prise de gaieté de cœur, c’est un moment difficile à passer, quelle que soit la méthode, et dont on se souviendra toute sa vie. Par contre, ce n’est pas forcément « traumatisant ». A condition qu’elle se soit déroulée dans de bonnes conditions (sans douleurs excessives ni séquelles physiques et sans culpabilisation de la part de l’équipe médicale ou de l’entourage), on peut aussi s’en remettre très bien et ne jamais regretter son choix.

    Là encore, le fait d’insister sur le prétendu traumatisme (psychologique et/ou physique) engendré par l’IVG est souvent utilisé par ceux qui cherchent à dissuader les femmes d’y avoir recours (en sous-entendant que ce traumatisme est un châtiment bien mérité, comme si on devait expier quelque chose…). Une idée reçue – une de plus – qui est d’ailleurs à l’origine du site « IVG, je vais bien, merci » (http://blog.jevaisbienmerci.net/), dont le but est de montrer aux femmes qui décident d’avorter qu’elles ne seront pas forcément marquées au fer rouge, ni condamnées à porter toute leur vie le poids d’une quelconque faute…

  35. Mimi_Pompon dit :

    J’ai aussi vécu cela il y a maintenant 2 ans, je suis tombée enceinte comme ça, après un seul rapport dans le mois, alors que j’avais mis 2 ans et demi à concevoir ma fille malgré les courbes de température, les tests d’ovulation et un presque diagnostic de stérilité.

    Le ciel m’est tombé sur la tête. La grossesse avait été très difficile, hospitalisée 4 mois, l’accouchement affreux, ma fille était toute petite, elle se réveillait 10 fois la nuit, j’étais en plein baby blues, avec les classiques difficultés de couple inhérentes à un petit bébé et surtout je venais de démissionner la semaine d’avant pour un nouveau boulot plus compatible avec ma nouvelle vie de maman après des années de journées à rallonge à 1H30 de route de chez moi. Mon nouvel employeur avait donc le droit de ne pas me prendre…

    Moi qui avais tant rêvé qu’une grossesse miracle m’arrive comme ça un jour, put… que la pilule a été amère. J’ai pleuré des jours, c’était tellement le contraire de mes convictions, la décision a été très difficile à prendre. Mais je n’avais pas la force, surtout vis à vis du boulot.

    Heureusement, dans mon malheur, j’avais un centre d’IVG très militant au bout de la rue, j’ai été très bien reçue (si on excepte le premier médecin anti-IVG qui a omis d’écrire que je venais pour ça ce qui a rajouté une semaine de délai…).

    Aujourd’hui je suis de nouveau enceinte et ça se passe de nouveau mal et souvent je me dis que je paie pour ce que j’ai fait. Alors pour revenir sur la notion de traumatisme ou de pas traumatisme. Je ne sais pas le terme qu’il faut utiliser mais une chose est sûre, on n’en sort pas indemne (et aujourd’hui je pleure en écrivant ça…).

  36. gana dit :

    bon par contre je ne crois pas que toutes les interruptions de grossesses soit traumatisantes.
    je ne suis pas tombée enceinte pour pour avorter.
    j’ai utilisé des moyens de contraception divers et variés,j’ai meme tenté pendant presque 10 ans de me faire ligaturer les trompes.
    je suis tombée enceinte plusieurs fois, j’ai des enfants qui sont nés de ces grossesses , et des grossesses que j’ai volontairement interrompues.
    je connais la date de naissance des ces enfants non-nés, mais pour autant je ne me pense pas perturbée par ces actes que j’ai choisis, et que j’ai choisi d’affronter seule a chaque fois
    je crois que la culpabilité qu’on essaie de faire peser sur les filles qui avortent rend cet acte plus difficile qu’il ne l’est en réalité.
    et une anesthésie generale legere devrait etre fortement conseillée a chaque fois pour eviter d’avoir a vitam eternam dans la tete ce bruit d’aspiration et la douleur de l’acte

  37. Nanette dit :

    @pétrolleuse, Ce n’est pas tout à fait ce que j’ai voulu dire. Ca n’a pas été foncièrement traumatisant pour moi, si j’y avais été forcée, ça l’aurait été c’est certain. Par contre, pour moi (mais c’est mon avis) je considère que ce n’est pas un acte anodin. Je ne dis pas que ce traumatisme est mérité, loin de là. Je dis qu’il est justifié s’il est ressenti par certaines femmes.
    Je vais bien merci, oui, mais j’ai vécu un épisode de ma vie de femme qui a compté, sans me marquer au fer rouge mais qui a compté. En fait, je ne confonds pas traumatisme et culpabilité.

    Tu dis qu’on peut très bien s’en remettre ni regretter son choix. Je suis tout à fait d’accord. Je ne regrette pas le mien, je m’en suis remise et ne suis pas rongée de culpabilité, mais… ce n’était pas l’appendicite non plus 🙄

  38. Nanette dit :

    @gana, Je pense que je n’ai pas eu d’anesthésie pour une question de « place » hélas. Sinon évidemment je l’aurais choisie.
    Je me suis mal exprimé, par traumatisant, j’entendais plutôt « pas anodin ».

  39. Nanette dit :

    @Mimi_Pompon, Comme tu me touches… 😐 Tu ne veux pas en parler à quelqu’un, pour exorciser tout ça ?
    Peut-être que ça se passe mal sans rapport avec ce que tu as vécu, peut-être pas… Mais si tu gardes ça au fond de toi, ta grossesse risque d’en être perturbée…
    En tout cas, je pense bien à toi…

  40. Mimi_Pompon dit :

    @Nanette, en fait je peux en parlez « assez » librement, 2 de mes amies sont au courant. Mais ça n’enlève pas la peine.
    Et pour le « payer pour ce que j’ai fait », ça n’a rien de rationnel, je sais que ce n’est pas lié, je pensais plutôt à une punition divine (même si je ne crois pas en dieu, hahaha c’est sympa la culpabilité ça s’infiltre vraiment partout…).
    Et merci pour les pensées, ça fait toujours du bien :-).

  41. Collymore dit :

    @pétrolleuse, Je me suis mal exprimée ; j’entends par là celles qui ne prennent pas de contraception ou n’ont pas de rapport protégé.

  42. Collymore dit :

    @Nanette, Je ne crois pas non plus à l’IVG systématique, bien entendu.

  43. Vervaine dit :

    @La poule pondeuse, tout à fait d’accord: la contraception n’est pas toujours adaptée à chaque femme. Il arrive svt que des médecins donnent « la » pilule, et puis voila. Or, toutes les pilules ne sont pas les mêmes et ne conviennent pas à chaque femmes . Et surtout, il existe d’autres moyens que la pilule ou le préservatif masculin.
    Mais là n’est pas le sujet du jour…

  44. Vervaine dit :

    @Mimi_Pompon, quel parcours. Je compatis.
    Pour ce qui est de la culpabilité, elle s’incruste vraiment partout, même si cela parait irrationnel. Je pense notammment à ces jeunes filles victimes d’inceste qui disent se sentir coupables, comme si c’était « leur faute ». Idem dans de nombreux cas de viol ou la femme se sent coupable.
    Donc je pense que la culpabilité est un sentiment comme un autre, que tu éprouves et qui est légitime. Personne n’a à juger ce que tu éprouves. Après, comment aller au-delà, comment « exorciser » comme dit Nanette ? Là est le chemin, et il n’est pas de tout repose. Je t’envoie vraiment beaucoup de courage.

  45. Mimi_Pompon dit :

    @Vervaine, je squatte un peu les commentaires !

    Je crois que le nœud du problème c’est qu’une femme est censée dans l’esprit commun et donc aussi le mien se sacrifier à son rôle de mère (ce que je fais tout à fait avec ma fille !). Alors à partir de quel stade peut-on objectivement estimer pour soi-même que le sacrifice est trop grand ? Qu’on va y laisser trop de plumes (et pour moi c’était des plumes mentales, j’étais déjà à la limite du craquage) ? En l’occurrence, je me dis toujours que si j’avais été un peu plus courageuse, je ne l’aurais pas fait.

    Enfin comme tu le dis, là est le chemin, se pardonner…

  46. Vervaine dit :

    @Mimi_Pompon, oui, je comprends, ce poids de notre inconscient collectif est très fort: la femme doit être mère, se sacrifier…. Et c’est un des arguments des anti-IVG (gardons le débat pour le prochain article!): la « vie » est + forte que tout. Mais la vie de qui, la vie comment? La vie brisée d’une femmme par une naissance malvenue? Donc la femme doit se « sacrifier » à l’enfant (et accessoirement, au mari…) C’est un peu caricatural, mais on a (je m’y inclue) bcp de mal à se sortir de ce schéma paternaliste qui a fondé notre culture, et n’est pas forcément transmis par l’éducation donnée par nos parents mais par toute la société.
    Quand ensuite de telles idées sont diffusé par des hommes politiques US (du style: une femme violée, elle aime ça, au fond 👿 ; et elle ne tombe pas enceinte… 😕 ) ça fait peur !

    Et puis il y a tes propres valeurs, bien sûr. Mais là est la force du choix, car j’espère que c’était ton choix: tu as décidé, et tu sais pourquoi, au fond de toi. Tu as tes raisons, que personne n’a à juger. Donc j’espère que tu arriveras à te pardonner, à avancer.

  47. Opale dit :

    Merci Nanette pour ton témoignage !
    J’avais 20 ans moi aussi …
    Cette IVG m’a « hanté » très longtemps, la culpabilité en effet dont certaines parlent, la honte aussi, le fait aussi que souvent, je me demandais quel serai son âge, j’avais une boule au ventre quand je voyais des enfants …
    J’ai toujours pensé et revendiqué haut et fort que les femmes avaient le droit de choisir et pourtant ce choix que j’ai fait a été douloureux pour moi, je crois que j’avais honte en fait et cela pendant de longues années mais aujourd’hui, je me sens « apaisée », je crois que ma fille y est pour beaucoup …

  48. @Mimi_Pompon, quelle histoire ! je ne crois pas que ta décision soit le signe d’un manque de courage, au contraire. L’inattendu se produit, ce n’est la faute de personne, et je crois que c’est aussi courageux et responsable de savoir où sont ces limites. En ayant fait cela tu t’es protégée et tu as protégé ta famille. Pour cette grossesse-ci (félicitations au passage <3) je crois que tu gagnerais à parler de ce vécu avec un professionnel empathique, que ce soit la sage-femme ou le médecin qui te suit ou une personne spécialisée (psy...). Démêler toutes ces émotions et essayer de tenir à distance cette fichue culpabilité pour retrouver un peu de sérénité et profiter pleinement de l'arrivée du petit nouveau.

  49. alameresi dit :

    Merci Nanette pour ton témoignage. J’ai aussi vécu cette situation en 2004 et comme beaucoup, j’ai pendant longtemps compté l’âge que cet enfant aurait, cette grossesse non désirée l’a longtemps hantée. Et ce qui m’a le plus perturbée : Avoir à faire ce choix car même si ça me paraissait impossible à l’époque d’avoir un enfant il y a un choix à faire(et cornélien qui plus est). Et moi aussi, j’occulte toujours cette IVG de mon parcours médical, comme si je n’assumais, une sorte de culpabilité ou même de honte peut-être, car le sujet reste très tabou.
    A bientôt Nanette !

  50. laciboulette dit :

    Merci pour ce témoignage. C’est aussi un hommage aux médecins qui choississent d’aider les femmes dans leur choix et de les accompagner dans ce moment délicat.