Un thème pas très joyeux et pourtant plus banal qu’on ne le pense pour tenter de redonner un semblant d’activité à ce pauvre blog délaissé… J’accueille aujourd’hui en rédactrice invitée mon amie Ficelle qui m’a fait l’honneur de confier à cet espace l’histoire de sa fausse-couche. C’est un sujet sensible pour beaucoup d’entre nous, et contrairement à beaucoup des billets de ce blog, il s’agit simplement de son vécu, intrinsèquement subjectif. Comme tout ressenti, il n’a pas vocation à être généralisé à tout le monde, ni à prescrire une voie d’action ou à en condamner d’autres. Je compte particulièrement sur la délicatesse habituelle des commentateurs pour que le débat reste respectueux. Et avant que vous ne m’accusiez -à raison- de flemmingite aigüe je vous annonce pour demain un billet écrit par moi pour faire le point sur le sujet sous un angle complémentaire, plus général. Mais assez de blabla, je laisse la parole à Ficelle.
Une amie qui a vécu plusieurs événements très difficiles me disait récemment à peu près cela : « Ce qui est très compliqué quand on raconte son histoire par écrit, c’est le côté figé. Cette histoire douloureuse, quand on en parle autour de soit, on la réécrit chaque jour… Les mots qu’on trouvait justes hier ne le sont plus forcément aujourd’hui ». Alors que mon amie la divine Poule pondeuse me propose de raconter ma fausse couche, les mots de cette amie résonnent exceptionnellement justes. Il se trouve que j’ai couché sur le papier certains éléments de « l’histoire » au fur et à mesure qu’elle se déroulait. Je décide donc de ne rien changer à ces impressions du moment et de conclure avec ma vision « du jour ».
25 août 2012
Depuis quelques semaines, je porte un embryon qui a arrêté son développement. En langage courant, c’est une fausse couche. Contrairement aux idées reçues, les embryons défectueux ne lancent pas illico leur processus d’auto-destruction. Le dit processus prend plusieurs semaines, ce qui fait qu’on détecte l’arrêt de la grossesse avant d’avoir évacué l’œuf. Et ce, depuis que les échographies de contrôle sont généralisées aux alentours des huit semaines d’aménorrhée. Or, ce nouvel état de fait entraine au moins une conséquence fâcheuse : la possibilité de se débarrasser du bidule avant que notre corps ne finisse par faire le boulot lui-même. Ce qui peut prendre en l’espèce de trois à six semaines… Une éternité pour certaines femmes qui attendent impatiemment de retomber enceinte, ou pour celles qui ressentent encore de nombreux effets indésirables des hormones de grossesse, qui continuent un temps à être sécrétées.
Une fois que l’arrêt de la grossesse a été détecté dans mon cas, « ma » gynécologue, celle chez qui je vais chaque année – et bien plus en période de grossesse justement, déjà deux à mon actif – depuis près de 10 ans, m’a indiqué que j’avais alors deux options : le protocole d’expulsion médicamenteux (Cytotec) ou le « curetage » (aspiration de l’embryon –NB : on utilise encore souvent le mot curetage même si la procédure de routine est une aspiration, voir par exemple wikipedia pour la nuance). Joie, bonheur… panique. En plus d’être attristée par l’échec de ce début de grossesse et la remise au placard, provisoirement du moins, de notre projet de troisième bébé, je me sens piégée entre deux alternatives qui m’effraient. Influencée par le raisonnement reposant uniquement sur le paramètre d’efficacité de mon médecin, je me décide d’abord pour le curetage. Le « vite fait, bien fait » de cette procédure, pourtant chirurgicale, qui impose une anesthésie générale (même légère, elle n’est jamais anodine !), me tente de prime abord. Je me dis : deux rendez-vous, une matinée d’hospitalisation et cet épisode désagréable est derrière moi. Et puis, en face de la secrétaire de l’obstétricien indiqué par ma gynécologue « de ville », je flanche. Larmes, indécision, tour aux toilettes du cabinet flambant neuf, colère, renoncement. Je prends un rendez-vous pour le lendemain, à contre-cœur. Et puis deux coups de fil à deux amies sage-femme et généraliste me remettent sur pieds.
Une troisième voie s’ouvre. Celle de… ne rien faire. Et ma tristesse se transforme en colère. Comment cette professionnelle, avec qui pourtant j’ai souvent discuté, a-t-elle pu passer à côté du fait que l’option la plus « naturelle » puisse me convenir ? Celle d’attendre, de laisser faire la nature. Même 15 jours, même trois semaines. Une attente longue pour certaines, qui le sera aussi pour moi, mais qui reste une option, et pas des moindres. C’est celle qui permet de ne pas alimenter le trou de la sécu. Une échographie suffit en fin de processus pour vérifier que tout a été évacué. Attendre ou prendre des médicaments engendrent un léger risque d’hémorragie et peuvent « se terminer » en curetage. Mais le pourcentage n’est pas très élevé (impossible d’avoir un chiffre…). Alors que le curetage en première intention n’est pas l’option la plus économique. C’est une consultation de spécialiste en plus des deux précédentes chez le gynécologue de ville permettant d’établir le diagnostic (plus les deux prises de sang pour constater la baisse du Bêta HCG, l’hormone de grossesse dans le sang), une rencontre avec un anesthésiste en clinique, une anesthésie et un acte chirurgical – on écarte le col de l’utérus, on passe une sorte de paille large comme un stylo (aïe) et on aspire le sac embryonnaire.
Si cette éventualité de l’attente est d’emblée écartée par cette gynécologue, ce n’est pas par malice mais peut-être consécutif à une demande répétée des femmes. C’est un peu le problème de la poule et de l’œuf. L’explication peut aussi venir d’un conditionnement interventionniste de la profession. « Couvrons-nous », « Maîtrisons le processus ». Mais sur le plan politico-sociétal ? Et bien, ces Cytotec-curetage, s’ils sont indispensables aux femmes dans le cadre des interruptions volontaires de grossesse, sont dans le cas de fausses couches les instruments de contrôle de ces mêmes femmes. Comment reprendre confiance en soi et en son corps, si même ce processus physiologique, qui intervient pour d’excellentes raisons – éviter la mise au monde d’un bébé avec une anomalie génétique par exemple – n’est pas même reconnu comme une « option » à envisager pour la femme ? Pour moi, la capacité de la machine humaine à traiter seule ce genre de situations « normales » est niée par le système médical actuel, ou en tout cas un certain système médical. Et cette prise de conscience participe de mon engagement militant. Reste plus qu’à évacuer ma balle de ping-pong…
Lundi 3 septembre
La balle de ping-pong est toujours là. Aucun signe annonçant un décollement prochain. L’aspiration est programmée pour demain mardi. Ce qui me reste en travers de la gorge : le sentiment que plus personne ne sait vraiment comment vont se passer les choses sans intervention médicale. Il est quasiment impossible pour moi de prendre cette décision d’intervention de façon véritablement éclairée. La médecine n’est pas une science exacte certes. La connaissance des mécanismes physiologiques a été perdue, c’est en tout cas mon impression. Ma frustration est plus grande que ma déception (de ne pas être enceinte, de ne pas avoir expulsé l’œuf malgré les deux semaines d’attente éprouvantes, les quatre semaines depuis que la grossesse est vraisemblablement arrêtée). J’ai la sensation d’être entrainée, à moitié consentante, dans une spirale interventionniste. Je suis déchirée. Pas bien dans mes baskets. Je pleure beaucoup… Mon mari ne sait pas trop quoi me dire. Il pense à cette attente qu’il juge maintenant trop longue et douloureuse, moi je pleure (enfin ?) ce bébé qui ne viendra pas.
Dimanche 16 septembre
Deux heures, peut-être trois après que j’ai écrit ces derniers mots, je me promène dans les magasins. Désabusée, mal physiquement et moralement. Je m’arrête dans une pharmacie pour acheter des serviettes hygiéniques pour incontinents, je saigne plus qu’à l’accoutumée. Je prends également deux Ibuprofène pour atténuer de petites crampes à l’utérus. Envie de changer ma serviette, je m’arrête dans un bar. Sur les toilettes, je sens que le sang s’écoule, assez abondant… et que glisse un caillot largement plus gros que les autres. Je jubile. Et le mot est faible. Je nettoie tout ça, sors en vitesse du bar, compose le numéro direct de ma gynécologue, souffle sur un ton de fausset : « C’est… sorti ! » Elle est contente pour moi, me confirme qu’elle annule l’intervention. On prend rendez-vous pour le vendredi suivant, histoire de vérifier que tout va bien [l’écho montrera un utérus complètement vide le vendredi en question]. Je bois un verre dans ce bar avec une amie. Je repasse aux toilettes une heure plus tard et sens à nouveau, sans éprouver aucune douleur, du « matériel » glisser. On dirait un peu un morceau de foie de veau. C’est bien le sac embryonnaire – avec l’embryon dedans mais invisible au stade où il a arrêté son développement, surtout au fond d’une cuvette. Je sais que tout est fini. Je suis sur mon petit nuage, soulagée.
Je n’ai qu’un tout petit recul aujourd’hui sur cet événement. Quinze jours à peine. Mais déjà je m’interroge : qui, du calendrier « programmé », physiologique, de cette fausse couche ou du rejet viscéral de l’intervention, tellement fort psychologiquement, est à l’origine de cette expulsion in extremis ? Trois amies, sage-femme, médecin et femme ayant vécu deux fausses couches, ont eu la même réaction : « Tu devais pleurer ce bébé », « tu n’étais pas prête à le laisser partir avant ». Je ne suis pas complètement satisfaite par cette explication, mais soit. Cette amie sage-femme m’a aussi textoté : « Belle leçon de patience pour l’obstétrique. Les femmes sentent toujours ce qui est bon pour elles, nous sommes trop précautionneux et interventionnistes ». Ces mots m’ont beaucoup touchés. Je ne jette pas la pierre aux personnels de l’hôpital que j’ai rencontré lors de cette épreuve – malgré tout ce que j’ai pu laisser paraître, c’en était une… – qui ont été prévenants et à l’écoute. Malgré tout, je regrette le parti pris du système médical, qui vise à prévenir un risque (celui d’une éventuelle infection, « très peu probable dans votre cas, mais quand même, ce serait tellement dommage… ») sans prendre forcément la mesure des vents contraires. L’effet boomerang de s’infliger un acte (médical ou chirurgical) que l’on ne veut pas et qui, si j’en crois mon aventure, n’est pas nécessaire et encore moins vital, loin s’en faut. Je sais que ce dernier point fera l’objet de discussions ici ou ailleurs. Je tiens donc à préciser que ce que j’ai défendu (et que je défends aujourd’hui en racontant cette histoire), c’est de pouvoir rester maître des décisions qui concernent notre corps, dans un cas comme celui-là qui est tout sauf grave. Presque banal diront certain(e)s, même si le mot me semble dur, dans un contexte où nos grossesses, le plus souvent désirées, sont souvent très vite investies.
Tags: curetage, cytotec, fausse-couche, Grossesse, guest
@Archimi, je trouve que tu fais bien remonter une spécificité française de vouloir tout contrôler, tout maitriser.
En même temps, cela dénote aussi un certain paradoxe:
-la « banalisation » de la FC, du genre: mais non, ce n’est rien, cela arrive à X femmes/100, etc. (Arghhh ce n’est PAS rien)
-et sa prise en charge/tentative de maîtrise médicale un peu chargée. (qui peuvent pour le coup presque alourdir la chose, et le ressenti avec)
On ne parle pas ici d’IMG >3 mois de grossesse, non, on parle de fausse-couches, qui sont fréquentes avant ces fameux 3 mois et que notre corps élimine de lui même dans la plupart des cas.
C’est accentué aussi par la technologie qui nous permet de savoir si nous sommes enceintes dès notre retard de règle, parfois même avant. Et la projection sur ce futur bébé, dans un contexte de maitrise de la procréation, avec parfois de longues attentes.
Si pour certaines le protocole médical rassure, pour d’autres non. Laissons, par pitié, laissons le choix. Et proposons-le!
@Peche Gingembre, Moi qui ai eu les deux (perte dans le sang et la douleur, suivie d’un curetage parce qu’il restait des trucs), je comprends tout à fait cette idée de « trace ». Après l’intervention, quand le chirurgien est venu voir comment j’allais, je lui ai dit : « Vous êtes sûr que vous m’avez fait quelque chose ? parce que je ne sens rien du tout. » Si tout avait dû se passer par le mode opération, je pense que j’aurais eu du mal à croire en la fin de cette grossesse…
Bonjour
je n’ai pas lu les commentaires, mais j’ai lu avec attention ce témoignage.
J’avoue pour ma grossesse arrêtée je n’ai jamais envisagé cette option. Il faut dire qu’à 18SA, une évacuation naturelle n’est pas envisageable, pas plus que le cytotec. Ca a donc été un curetage, et mm si j’ai creusé le trou de la sécu (surtout que j’avais fait une GEU qq mois avant, avec coelioscopie, obligatoire puisqu’une hémorragie interne s’était déclenchée 😥 ) je le reconnais j’avais hâte qu’on me délivre de ce bébé. Hâte qu’on le délivre lui (ou elle…). Je n’en pouvais plus de porter cet enfant mort, ça m’était insupportable, pourtant je l’aimais déjà ce bébé, oh oui. Mais là il était inerte, horriblement inerte, et après l’avoir vu sous toutes les coutures lors d’une dernière écho (pour voir si ça « passait » par aspiration, au lieu d’un horrible accouchement) je voulais de toute mon âme qu’on me l’enlève… Qu’on nous délivre, tous les 2, c’est vraiment le mot qui me venait à l’esprit.
Tout dépend du stade, mais il est vrai que ce témoignage montre qu’à un stade dit « précoce » il est souvent possible d’attendre, si on le souhaite…
Bon courage et j’espère qu’une 3ème grossesse s’enclenchera vite et qu’elle se passera bien
@Archimi, c’était aussi pour ma première grossesse (ou quasiment, ma toute première FC a été surprise, la grossesse n’était pas attendue), et après coup j’ai trouvé que nous avions tiré bénéfice de l’expérience : compris que la vie n’était pas sous contrôle, compris que le corps féminin était intelligent, compris que nous étions prêts à nous projeter (notre désir d’enfant avait pris forme, malgré tout)…ce terme de confiance que tu utilises, quoi, qui laisse la place à un autre enfant.
Et peu de temps après, cet autre enfant (plus persévérant en marathon celui là) s’est installé, comme assez souvent !
Bonne convalescence physique et morale, prends soin de toi (vous)
@SophieSF, tellement vrai… En fait, la fausse couche n’occasionne même pas un congé de quelques jours. On ne m’a d’ailleurs proposer aucun « jour maladie » au cabinet de ma gynéco ou à l’hôpital 🙄
@Archimi, merci pour ce témoignage. Je m’interroge aussi sur le fait de faire quoi que ce soit, de vérifier quoi que ce soit avant les trois mois de grossesse pour le prochain coup. Surtout après deux enfants et cette fausse couche. Mais c’est la théorie, après il y aura la pratique 😉
@gerboise, 🙁 comme je comprends ! Oui, je crois que le stade joue à plein dans ces cas-là…
Merci pour ce témoignage et la discussion qu’il crée. J’aimerais le relayer sur ma page facebook mais j’ai peur que le climat ouvert et serein du blog de la Poule Pondeuse ne soit pas transféré facilement (hélas hélas.) Ici pas de fausse couche mais une de mes grossesses avec une clarté nucale hors norme décelée lors de la première écho (« ouh chère Madame, votre bébé est probablement trisomique, direction le labo de génétique illico ») . Donc biopsie du trophoblaste (plus tôt que l’amnio), donc cardiogramme du bébé, donc échographies fréquentes (dans un labo spécialisé), donc IRM du cerveau du bébé in utero, donc angoisse du 3ème mois au 8ème mois de la grossesse, avec toujours en toile de fond un possible décès in utero ou une IMG. Tout cela pour finir sur le cri de l’espoir à plus de 8 mois de grossesse « Bon ben chère Madame, on pense que votre bébé n’a rien mais on n’en sera sûr qu’en la voyant. P.S. Il y a quand même un risque de retard cérébral jusqu’à ses deux ans. Bravo d’avoir choisi la vie. Bon courage pour l’accouchement. » Bref, impossible de se projeter, impossible d’attendre sereinement, et je sais que si elle était décédée in utero j’aurais eu envie, comme gerboise ci-dessus d’être délivrée (et elle aussi) au plus vite… Bon, je pense être un peu hors sujet, désolée, c’est tellement rare que ces sujets soient abordés, lire tous les commentaires m’a rappelé ce que j’ai vécu, des années après c’est encore lourd… En même temps je pense que ce genre d’épreuve (aussi cliché que cela puisse paraître), cela vous approfondit : pour moi tous les bébés sont vraiment de petits miracles, et j’ai pour les autres mères et les femmes enceintes une empathie que je n’avais pas avant (avant j’étais un peu arrogante et pensais avoir toutes les réponses, après je me suis dit que l’essentiel était ailleurs.)
@Segolene, moi ça ne me gène pas que tu partages… L’idée est de faire passer une info, c’est entre autre pour ça que j’ai accepté d’écrire ce témoignage. En tout cas merci pour ton récit à toi. C’est fou mais depuis que je parle de cette fausse couche – quelques semaines tout au plus – de très nombreuses personnes me racontent leur fausse couche à elles (que ce soit des mères ou des pères qui l’ont aussi « vécu ») pas plus tard qu’aujourd’hui… avec mon dentiste par ailleurs père de cinq enfants ! Pour ce qui est du diagnostic anténatal et de ses conséquences, je n’ai pas eu à vivre cette épreuve mais une amie oui et ça c’est mal fini 🙁
@Peche Gingembre, Merci beaucoup pour ton message. C’est une épreuve difficile, le départ ce tout petit bébé à laisser la place dans mon corps à chagrin immense… Mais c’est comme ça, nous n’y pouvons rien et devons faire avec. J’espère que je connaîtrais très vite le bonheur d’être maman et que j’arriverais comme le dit ficelle à appliquer la pratique à la théorie et que je ferais en sorte de ne pas trop m’angoisser pour ma prochaine grossesse. Comme ma mère me l’a toujours dit: la peur n’évite pas le danger! Merci à toutes (et tous?) pour cet échange qui m’appaise. Je me rends compte que beaucoup de femmes portent en elles ces blessures intimes et secrètes et ça fait du bien d’en parler. Archimi (oups j’avais oublié de mettre mon pseudo…)
@Ficelle, une petite précision : je suis à 35 SA, cette grossesse ci n’a pas été de tout repos non plus (hémorragie importante et encore inexpliquée aujourd’hui, à 28SA, à l’étranger -sinon c’est pas drôle) mais voilà, la vie gagne quand même, en ce moment même mon petit garçon bouge violemment comme pour se manifester…
ça ne fait pas avancer le débat ce que je viens d’écrire, c’est juste pour préciser, mais c’est souvent dit je pense dans les témoignages que je n’ai pas lus 😳 , qu’on garde espoir, malgré tout, malgré les différents parcours, malgré les douleurs qui sont toutes légitimes, quel que soit le stade, quel que soit le ressenti. Et on a raison de garder espoir, parfois ça marche, heureusement…
Bonne continuation
@Segolene, je me suis reconnue dans bcp de phrases (l’empathie pour les femmes enceintes et les mères, alors qu’avant on était bien au dessus de tout ça par ex), mais quel parcours éprouvant! à coup de demi-bonnes nouvelles (et donc demi-mauvaises nouvelles) 😥
@Ficelle j’ai aussi ce sentiment, depuis mes déboires. En fait je réalise que de nombreuses femmes, de nbreux couples sont touchés par une fausse couche, une GEU, une IMG, un deuil périnatal… C’est effarant et « avant » je n’aurais jamais cru, ça me paraissait tellement anecdotique.
Ma conseillère financière? IMG pour cause de spina bifida. Ma cousine? 2 FC détectées à l’écho des 12 SA seulement. Ma mère? Une GEU entre mon frère et moi. Cette vague connaissance? Une IMG aussi. Cette copine? Une FC et un oeuf clair il y a 4 mois. Mon colocataire un peu perdu de vue? une IMG pour cause de malformation grave vue à l’écho des 22SA…
c’est comme si ça m’avait ouvert les yeux sur tout un aspect de la vie gynécologique des femmes, si je puis dire. Ca me semblait si simple, avant, mais non vouloir et surtout faire un enfant ce n’est pas simple, pas du tout!
@gerboise, C’est touchant ce que tu écris, je pense à ma soeur qui après maints déboires, a enfin une FIV qui marche pour finir en IMG car le bébé ne se développait pas correctement. On n’en a jamais vraiment parlé…. Je l’avais accompagnée une fois à l’hôpital. Elle disait combien c’était dur de n’être qu’un numéro de dossier dans ce parcours compliqué.
Merci à Ficelle et à tous pour l’article et vos commentaires. C’est une facette des grossesses que je ne connais pas.
Coucou Ficelle,
je viens de lire ton récit … Bravo pour ce témoignage (et aussi à ceux des autres personnes).
Je connaissais ta situation mais nous n’en avions pas reparlé en détail. Je ne voulais pas t’embêter avec mes questions… Je pense que ta réaction – l’attente – était très saine et qu’il faut effectivement se questionner parfois sur les excès interventionnistes du milieu médical.
On pourra en reparler à l’occasion.
Bises
A bientôt
Laurence
@Laurence, merci 😀 tout va bien maintenant. Je profite encore un peu de pouvoir picoler du bon pinot noir 😉
Bonjour,
Un récit tres touchant, dans mon 4 cas fausses couches 2 casi innapercu car intervenu avant l’annonce de ma grossesse et 2 tres difficile car bien plus tardive pour ces 2 ci contrairement a toi, je n’ai pu attendre savoir que j' »tais normalement enceinte de 12 semaines ‘je l’ai appris a la 1ere eccho) mais que les foetus n’en avait que 6, m’ a completement retournée 6 semaines avec un « truc » mort en moi, j’avais l’impression d’etre un cimetiere sur pate et le plus dur etait les félicitations des gens car mon ventre etait deja bien rebondit,
De plus je voulais controlé cette perte et pour mon deuil ne surtout pas le perdre n’importe ou,
Chaque femme doit avoir le choix de faire selon ses propres volonté car une fausse couche meme si elle est un acte naturel reste tres traumatisante,
Je te souhaite une tres bonne prochaine grossesse la 5eme pour moi fut la bonne avec un magnifique petit loulou qui a maintenant 20 mois
@Floh,
Lors de ma fausse couche j’étais normalement à 13 sa mais l embryon lui a 9sa
J’ai « accouchée » dans mes toilettes d’une orange, je n’ai eu le droit qu’a des spasfond pour gerer la douleur, un souvenir qui me donne encore des crampes dans le ventre quand j’y pense et mon mari se souviendra a toujours de mes cris de douleurs
@Vervaine, il y a des differences lors de ma fausse couche quand j’ai appellé pour un curetage, la personne a mal compris et m’a dis que pour une ivg il y avait 3 semaines d’attente et quand elle a compris que c etait pour une fc bizarre j’ai pu avoir rdv des le lendemain,
J’ai bien lu votre article, il se trouve que la semaine dernière j’ai appris à 12 SA (lors de l’écho de datation) que le coeur de l’embryon qui se développait dans mon ventre s’est arrêté. 🙁
Le médecin qui m’a m’a tout de suite dit que la solution médicament n’était pas faite pour mon cas et m’a programmé un curetage, heureusement sous anesthésie générale (imaginer le bruit de l’aspiration me faisait frémir). Que j’ai eu vendredi dernier , avec aucune suite problématique,
Je comprend celles qui veulent que ça vienne naturellement, mais moi personnellement ça m’a rassuré que ça arrive à l’hôpital plutôt que chez moi,dans les transports ou pire à mon travail ou aucune de mes collègues n’était au courant de ma grossesse (j’avais préféré attendre le troisième mois pour l’annoncer, sage décision).
Le seul inconvénient est qu’à cause de l’aspiration qui a fragilisé mon utérus, je dois attendre janvier pour essayer de retomber enceinte et je suis donc sous contraceptif pendant 3 mois.
[…] « Préc. Ma fausse-couche : la physiologie oubliée ? | […]
très touchée Ficelle par ton récit, qui rappelle des souvenirs même si je n’ai pas eu du tout le même parcours : 2 FC avant la naissance de mon 1er enfant, les deux fois saignements –> aux urgences (c’est facile, c’est au bout de la rue), et après l’écho de contrôle on m’a dit à chaque fois que je pouvais rentrer chez moi, l’expulsion se ferait probablement spontanément. ce qui s’est effectivement produit assez rapidement. pas de douleur, pas de problème, écho de contrôle parfaite une semaine après… mais pas de dialogue, et la 2ie fois l’interne des urgences était juste imbuvable et ne m’a même pas fait d’arrêt de travail (« vous comprenez madame si toutes les femmes qui font des FC ont les arrête 10 jours vous voyez le trou de la sécu » 😯 ) et je n’ai pas eu les 3 neurones suffisants pour appeler ma gynéco qui l’aurait surement fait… bref allez bosser en perdant des litres de sang (j’exagère sûrement…) et en attendant que ça parte… j’en garde un souvenir douloureux.
mais on ne m’a pas parlé d’aspiration immédiate, dans aucun des 2 cas, et je ne m’étais jamais posé la question. et les saignements n’étaient pas spécialement importants… je ne sais pas si ils auraient attendu longtemps, mais l’hôpital public parisien serait-il moins interventionniste que ta toubib ??? étonnant !
Témoignage très touchant. Du coup, j’en viens aussi avec ma petite histoire (qui est similaire et différente à la fois).
Pour ma première grossesse, j’ai eu quelques légers saignements à 11sa. Puis plus rien pendant 2 jours. Puis ça a recommencé, plus de sang, un peu mal au ventre, donc ma sage femme m’a expliqué que c’était probablement une fausse couche, mais qu’on ne saurait pas sans écho, donc en route pour les urgences pour faire une écho. On a attendu plus de deux heures pour faire cette écho (d’accord, j’étais pas agonisante, mais quand même). Le médecin a eu ces mots « il n’y a rien », puis nous a expliqué qu’il s’agissait d’un oeuf clair, que le développement n’était pas allé jusqu’à faire le coeur. Donc que ça s’était arrêté très tôt. Chose étrange, il avait fallu quand même près de 2 mois à mon corps pour s’en rendre compte. Et j’avais eu des nausées, beaucoup (bien plus que pour ma 2e grossesse qui m’a donné une petite fille en bonne santé, quelques mois plus tard), j’avais super faim, le ventre qui tire, tout ça. Une vraie illusion de vraie grossesse.
La gynéco m’a laissé attendre, m’a dit de revenir dans une semaine pour vérifier que tout avait bien été expulsé. Une semaine plus tard, j’avais perdu du sang, mais pas le sac gestationnel, donc ils m’ont donné du cytotec. Sans rien expliquer non plus. Heureusement, j’ai demandé à des amies sur des forum comment ça s’était passé pour elles, et ce qu’il pouvait se passer pour moi. J’ai perdu le sac gestationnel, mais il restait des morceaux accrochés. Je saignais par moment, quand quelque chose se détachait. Et ça me rappelait sans cesse que ce bébé que j’avais attendu n’était plus, qu’il était parti… Je crois qu’on a essayé une deuxième fois le cytotec, avec consigne de faire un curetage si ce n’était pas fini après. Comme j’avais trouvé que la gynéco qui faisait les curetages la semaine suivante très peu délicate, j’ai « raté » le rdv d’avant les curetages de la semaine suivante et j’ai encore attendu toute une semaine avant d’avoir ce curetage.
Vraiment, j’aurais préféré qu’on me fiche la paix. Pas de cytotec, pas de curetage, rien du tout, même si c’était très long.
Et un truc que j’ai pas compris, c’est pourquoi les curetages se font sous anesthésie générale, mais les avortements sous anesthésie locale? En tout cas, une amie a avorté, c’était sous anesthésie locale, et moi pour le curetage, ce n’était pas possible d’en avoir une… ❓
C’est vraiment un sujet tabou. Quand je reparle de cette première grossesse dans ma famille, il y a un très grand négativisme. Ce n’était pas une grossesse, tu n’as rien vécu. C’est très lourd. Je n’attends pas qu’on fasse un truc spécial pour cette grossesse, mais elle a vraiment existé. J’aurais besoin qu’on l’entende, qu’on le reconnaisse.
après 4 fausses couches dont 2 curetages, 39ans, belle-mère mais toujours pas mère… pas facile de garder la tête hors de l’eau !!!
mais c’est grâce à ce genre témoignage qu’on se sent moi seule (un peu)
alors merci !
@ioshi, on m’a proposé une anesthésie locale (du col) pour le curetage parce que j’étais ultra réticente à être endormie pour « si peu » (réflexe perso !!). Mais selon la gynéco, c’est ultra-rare qu’une femme demande s’il y a une alternative à l’anesthésie générale… En plus, c’est moins confortable pour le médecin si la femme est éveillée. Elle pourrait tressaillir, la vilaine 🙄
merci pour ces témoignages ! ça fait tellement de bien de voir que des gens en parle ! Nous avions garder la grossesse « secrète » et nous n’avons donc pas annoncer son arrêt à nos proches. Heureusement, mon gynéco a été top et il m’a présenté les 3 options, nous a proposé de donné un nom à ce bébé et de prendre un moment pour lui dire adieu… 1 mois après l’arrêt de grossesse, j’ai eu des saignement pendant 2 semaines et je pensais que c’était ça, ma fausse couche. En fait, elle a eu lieu 11 semaines après l’arrêt de la grossesse !
Je pense qu’on est toute différente face à un arrêt de grossesse, mais que de pouvoir en parler, de se sentir soutenue par le personnel médical, d’être informée sur toutes les possibilités et d’avoir le choix, c’est super super important…
@Ficelle, lors de sa première grossesse, ma belle-soeur avait découvert lors de la 1ère échographie (vers 12 SA) que le foetus qu’elle portait avait cessé de se développer depuis au moins 3 semaines. C’est elle qui a insisté auprès de son gynécologue pour subir une aspiration, car l’idée de porter un foetus mort encore un peu plus longtemps lui était insupportable.
Une nouvelle fois merci à ce blog pour ce témoignage. C’est vraiment dingue que le médical soit systématiquement privilégié alors que la solution naturelle existe, qu’elle peut convenir à certaine femme et que le médical ne pourrait alors prendre le relais qu’en cas de défaillance du naturel (toujours possible). On oublie trop souvent que même si l’homme a inventé plein de moyens d’améliorer ses conditions de vie, il est un animal, un mammifère et qu’il y a quand même des choses qui peuvent se faire sans intervention (comme du temps où l’allaitement était complétement rejeté au profit du lait maternisé).
Nous avons le naturel, la technologie et donc le choix sécurisé. Pourquoi vouloir se priver d’un tel luxe au nom du « progrès » ?
J’ ai pas trop bien compris quelques passages de ce témoignage mais bon… C’est la première fois que j’en parle et que j’écris ce qui m’est arrivé. J’ai fait une fausse couche tardive à 23 semaines… Je ne savais même pas qu’on pouvait faire de FC à ce stade la… Et pourtant je me sentait en pleine forme, jusqu’au jour ou je vais à mon rdv de la deuxième écho, au début le gyneco m’osculte en surface et me dit sa à l’ère d’aller et je sais pas il décide d’approfondir et la il a j’ai senti dans ces mots qu’il y avait un souci. Il m’a dit madame c’est pas bon ce que je viens de voir… Et la mon cœur à commencer à battre à 100 à l’heure… il m’a juste dit que je n’allais pas rentrer chez moi et que je serais tt de suite hospitalisée. Pffff sa commence, j’étais bien et la des problèmes mais je n’imaginais pas encore le pire. Jsuis restée hospitalisé pendant 1 semaine car col trop court et mou donc risque de FC. Je me suis dis ohh dieu me met encore à lepreuve mais tt finira bien. Le lendemain de l’hospitalisation les médecins décident de me faire un cerclage car le col et vraiment trop court avec alitement: faire caca et pipi au lit, me brosser les dents au lit, bref la total. Je suis rentrée lundi et jeudi on me faisait le cerclage. Ils m’ont dit que jetais à 21S et à 26s jetais sortir d’affaire. Lundi d’après je suis rentrée chez moi, repos, pas le droit de me lever pour un rien sachant que g un garçon de 3 ans… Je décide donc d’aller chez ma mère avec mon fils pour s’occuper plus de lui sachant que mon copain travaillait et ne pouvait pas gérer… Je suis restée deux semaines chez ma mère, mais jetais malade, rhum, toux et a chaque fois que je toussais je sentais le cerclage se desserrer. À mon départ de l’hôpital on m’a dit de consulter 1 semaine après et comme j’étais chez ma mère qui elle habite sur Paris pas facile de trouver un rdv en quelques jours. J’ai donc décider de m’y rendre mais en urgence… Toute une après midi d’attente et la le verdict est tombée le cerclage à lâché et risque de FC dans la nuit. Ensuite dans la nuit l’infimiere me donne des ovules à mettre pour les infections , j’me suis posée la question plusieurs fois à savoir si c’était pas risqué que sa provoque justement une fausse couche. J’ai quand même mis et la… 2h après contraction j’avais mal j’ai jamais autant eu mal de la vie, j’me suis dit c fini jv le perdre. J’ai sonne, sinné, crié, personne n’est venu, j’ai pleure et j’avais peur en même temps de le perdre. Je l’ai ai appelé il était minuit . Ils sont venu me chercher à 6h du matin… J’étais en colère, javais la haine si j’aurais pu les étrangler de mes mains je l’aurais fait. J’ai eu l’impression et encore aujourd’hui que c’était prémédité… Je saigne et je sentais qu’il descendait. Ils mon fait la péridural , j’ai accouché normalement d’un enfant qu’on allait même pas sauver parsec que j’avais pas dépassé les 26 semaines. Je l’ai vu, sans vie, mon corps était la à le regarder mais mon esprit etait ailleurs, j’avais l’impression de rêver, de n’avoir aucun sentiments( douleur, tristesse, haine). C’est après , quand mon esprit est revenu et que j’étais dans la chambre j’avais mal, yavait ma famille mais je ne voulais rien laisser sortir, je voulais garder mes émotions à moi seul. Quand jai quitté l’hôpital j’avais l’impression qu’il me regardait et que je l’abondonnais derrière moi. Je suis rentrée chez moi et la… J’ai pleure toute les larmes de mon corps, j’avais l’impression qu’on me poignardé au cœur, que j’allais mourrir de tristesse. Aujourd’hui je me suis pas remis, et je ne m’en remettrais jamais. Je penserai toujours à lui ( j’aurai voulu l’appeler LIAM). je pris pour lui de me pardonner et je demande à dieu pourquoi moi?quest ce que j’ai fait de mal?
@liam, j’imagine que cela a du être terrible… A 23 semaines, c’est déjà un bébé que l’on imagine et attend …
Dans la difficile situation que tu décris, je vois surtout un manque de soutien (physique et psychologique) de la part des soignants.
As-tu revu des médecins/sage-femmes/gynécologues, etc depuis? As-tu pu en parler, demander des explications (même si ça ne console pas, cela peut apaiser).
T’as t-on proposé un entretien avec un psychologue?
Peut-être que cela pourrait t’aider à « faire le deuil » et à avancer?
Plein de pensées.
Pour commenter le post de Marie…
Effectivement, l’immense majorité des femmes dans le monde, Afrique y compris, passent plutôt par l’option « attendre » en cas de FC. Malheureusement, je suis quasiment sure qu’aucune statistique n’en est tirée pour le bénéfice des femmes occidentales. Politiquement correct, parceque dans la majorité des pays en voie de développement, les femmes ne vont consulter que quand elles vont très mal, donc les fausses couches évacuées naturellement ne sont probablement jamais comptabilisées, et, moins correctement, parceque le monde occidental se fiche completement des statistiques des pays en voie de développement. Il n’y a qu’à parler à un gyneco d’accouchement à domicile, comme la majorité des femmes dans le monde. La réponse de mon gyneco a été « ah oui, mais faut voir le taux d’enfants tarés qui naissent dans ces conditions ». Moi je n’appelle pas cela des statistiques mais de la désinformattion. Alors pour le taux de FC évacuées naturellement, les statistiques sont encore à venir dans longtemps, peut etre quand ces pays ne seront plus « en voie de développement ». Dommage on aurait tant à apprendre en observant la nature faire, parfois.
je cherchais un endroit ou me sentir moins seule; je crois que j’ai trouvé cette page
Mon expérience des FC :
Pour la 1ere en novembre 2009 ( et oui il y en a eu 3 )
Je venais de me faire traiter pour mon premier kiste à l’ovaire quand lors de la visite de contrôle le gygy m’a annoncé qu’il y avait autre chose sans rien m’expliquer ; je récupère une analyse de sang au secrétariat et je comprends que je suis enceinte
l’analyse de sang confirme la grossesse la veille de mon départ pour 15 jours en Nouvelle Zélande pour le boulot ! selon le gygy pas de risque je peux partir et hop 1 semaine après 1ere fausse couche ( j’accompagnais un groupe de 30 personnes ) c’est dur de lever la tête et rester solide quand ça se passe avec des inconnus….bref direction l’hôpital sur place : difficile d’avoir un réconfort quand on ne parle pas la même langue !
bref le gygy savait à mon avis très bien que cette grossesse ne serait pas viable car les cachets donnés pour expulser le kyste sont pour une partie les mêmes qu’on donne pour les IVG ! il aurait pu me préparer psychologiquement….bref…
pour la deuxième en février 2010, je suis enceinte tout se passe bien ! à la première écho soit environ 2 mois, le gygy m’annonce qu’il n’y a plus d’activité cardiaque et qu’on se revoit dans 15 jours ! ( ah oui monsieur était en vacances pendant 15 jours ! ) et je fais quoi moi pendant 15 jours j’attends comme une conne ?
je téléphone à un autre gygy a qui j’explique mon cas et il me confirme qu’il n’y a donc plus qu’à attendre l’expulsion, au final je lui demande si il n’y a pas d’autres solutions car je gardais un souvenir traumatisant de l’expulsion naturelle…au final il me fera l’apiration sous anesthésie générale…ouf sur le moment mais du coup j’ai passé 3 ans sans retomber enceinte car mon esprit et mon corps n’avait pas » digéré »
J’en étais quitte pour des séances chez un psy qui pratiquait l’hypnose eriksonienne et qui m’a permis de retomber enceinte en février 2013 !
j’avais changé de gygy entre temps bien évidemment vue la diplomatie et la compréhension de l’autre gygy….
bref dès le premier rendez vous le gygy m’indique que c’est pas gagné que mon taux d’hormones et vraiment trop bas par rapport à mon cycle…bref 3e fausse couche
il nous a fait passé tous les examens ( du caryotype à la résistance à la protéine C, S… 15 prises de sang pour moi et 2 ou 3 pour mon homme )
et devinez quoi….il n’y a aucune anomalie !
et alors qu’est ce que je fais maintenant ? je déprime je perds espoir et…je retourne chez le psy que je suis dans l’hyper désir ce qui empêche l’embryon de se fixer : bref il ne veut pas venir quoi ! un peu quand c’est l’inverse dans les familles à problème !
Ben oui c’est pas un scoop je crève d’envie à chialer d’avoir un enfant et cela depuis plus de 4 ans… alors c’est quoi la solution ?
enfin on travaille de nouveau ensemble, je vais le voir ce soir pour la 2e séance… affaire à suivre !
j’oubliais de préciser que tout cela se passe à Montpellier et que du coup ce n’est pas qu’à Paris que les gygys ne sont pas diplomates
Pour la 3e FC je l’ai expulsé naturellement de peur de bloquer encore pendant 3 ans ce qui m’a permis de » faire le deuil » » digéré » un peu plus rapidement ! tout cela reste bien relatif…
@LN, je suis un peu comme toi je n’ai pas digéré ce départ du coup l’hypnose Ericksonienne m’a beaucoup aidé, rien à voir avec ce qu’on voit dans les films ou à la télé ! cela reste une séance de relaxation simple avec remise dans le contexte
A tel point que quelques semaines après mes premières séances, j’ai eu des symptomes similaires à une fausse couche ( qui ont été confondus avec une appendicite par les médecins !!! )
Quand j’en ai parlé au psy qui me pratiquait ces hypnoses lui a trouvé cela tout a fait normal : mon inconscient expulsait ce qu’il n’avait pas expulsé !
J’ai fait une FC spontanée il y a 6 mois, la différence avec le témoignage étant donc que j’ai su que la grossesse était arrêtée après avoir eu les premiers saignements. J’ai consulté les urgences donc j’ai été très bien prise en charge. l’interne s’est chargée pour moi de tous les rdv pour le curetage. J’ai préféré revoir ma gynéco en libéral entre. sachant que quand l’expulsion se fait naturellement, le curetage n’est maintenu que si tout n’a pas été évacué.
J’étais donc le cas de celle qui veut retomber enceinte très vite (c’était ma 1ere grossesse) et qui veut donc en finir très vite avec le « trophoblaste ». J’ai eu de la chance après 2 jours de cytotec d’être exempte de curetage, et quand l’interne m’a appris la nouvelle, il n’a pas compris pourquoi je ne pleurais pas. J’étais juste heureuse de passer à autre chose.
Il s’est passé 15 jours entre la FC et le dénouement, et l’expulsion m’a bien permis de faire mon deuil (quand on voit le haricot à l’écho on a du mal à comprendre pourquoi il y a un problème et le « la grossesse est arrêtée est dure à accepter).
Merci poUr cet article, j’ai appris il y a deux jours lors de la première échographie que mon bébé ( embryon) ne se développait plus en moi depuis quelques temps ( je ne veux pas savoir combien). Mon médecin très a l’écoute m’a proposé la solution de l’évacuation naturelle et j’ai accepté je sais que ça peut être long voire douloureux mais jpour faire mon deuil je pense que c’est ce qui me convient le mieux. Et puis en voulant cherché des témoignages pour savoir ce qu’avait vécut d’autres femmes, beaucoup étaient sur le curetage ou en tout cas sur une évacuation médicalisé et j’avoue que le doute et surtout la peur c’était installé en moi étant totalement perdue face a cette situation nouvelle et si difficile moralement. Votre témoignage me rassure un grand Merci…
Merci pour ce billet ! Je me sens moins seule dans ce que je vis actuellement, je suis dans l’attente d’une expulsion naturelle depuis presque un mois maintenant (la grossesse s’est arrêtée depuis un peu plus de 5 semaines maintenant) et je désespère mais je ne souhaite pas passer par la case chirurgie.Je ne suis pas du tout soutenue par ma gynéco qui me demande d’en finir au plus vite par un curetage pour tourner la page. Je ne crois pas que ce soit à elle de me dire comment je veux que cette page se tourne… Mais c’est tellement dur, on se sent un peu seule contre tous, on se demande si on est pas tarée de vouloir que la nature règle cela, de la m^me manière qu’elle a « règlé » l’arrêt de la grossesse. Alors merci , car je souhaite attendre encore et c’est dur, mais ces témoignages me réconfortent!
@Celine,
As-tu pu faire cette fausse couche naturelle ? tu en étais à combien de semaines de grossesse? Et si oui en combien de temps? je te remercie pour ta réponse
@Louloute, Non je n’ai pas pu la faire, j’ai vu le gynécologue en urgence 13 sa, qui m’a conseillé le curetage, ça ne voulait pas venir ( aucuns signes ni pertes de sang, rien). J’allais reprendre le travail et je commençais a très mal vivre cette période, j’étais pressée de pouvoir être libérée de cette perte, du moins physiquement! Mon curetage c’est très bien passe. Courage a toi!
@Celine,
merci pour ta réponse, mais du coup, tu as réussi à tenir combien de temps en attendant, car psychologiquement c’est dur…. As tu repris les essais bébé?
@Louloute,
A partir du moment ou j’ai appris l’arrêt de ma grossesse, deux semaines mais ma grossesse était arrêtée depuis 7 semaines environs selon l’échographie…
Honnêtement je n’aurai pas pu tenir plus l’idée de porter cette embryon mort m’a rendu psychologiquement très affaiblie…
Après avoir vu le gynécologue qui m’a dit que tout allaient bien, il m’a conseillé d’attendre mais prochaines règles et de réessayer! Donc j’attend et pour le coup je suis loin d’être patiente lol
Honnêtement j’ai eu la chance que chacun des médecins ( mon généraliste ou le gynécologue que j’ai vu en urgence) soient très a l’écoute de mes craintes et attentes… Au début je voulais aussi attendre l’évacuation naturelle mais je pense que ce que j’attendais c’était de réaliser ce qu’il se passait, puis quand dans ma tête tout c’est éclaircie effectivement pour moi le curetage était ce dont j’avais besoin! Aujourd’hui je suis prête psychologiquement a l’essai la place a une autre grossesse! Ce que la maternité ma apris pour mon premier enfant et pour cette grossesse non terminée c’est qu’il faut s’écouter, au final on s’est connaître ce dont on a besoin, il faut aussi s’entourer de praticiens qui nous comprennent et qui savent nous dire non la c’est pas possible ou oui c’est possible le et je serais la pour vous accompagner…
Et toi ou en est tu?
@Celine,
J’ai essayé le cytotec qui n’a pas marché et qui m’a provoqué des contractions hyper douloureuses. J’ai dû subir un curetage . Maintenant, tout ça est derrière moi, enfin la douleur physique… Je dois me tourner vers l’avenir maintenant.
Et me voilà de nouveau sur ce blog après mon commentaire il y a 7 mois ! Je me sens enceinte depuis 15 jours ! Test urinaire positif je confirme aujourd’hui par la prise de sang !
Du coup je stress de faire une 4e FC !j’ai des pertes marrons rien à voir avec mes fausses couches pour le moment mais du coup je m’angoisse ! J’essaie de respirer et de ne pas y penser mais c’est quasi impossible ! Suite au prochain épisode !
Merci pour ce témoignage et pour les discussions qui ont suivi, je me sens épaulée. C’est au moins surprenant (irritant, agaçant, incompréhensible,…) de découvrir, in vivo et par vos récits, le peu d’information qu’on peut recevoir de certains gynécologues sur le déroulement des fausses couches.
C’est comme si, puisque c’est tabu, puisque » ce n’était pas encore un bébé « , puisque » ça arrive à beaucoup de femmes « , » vous en avez déjà deux, vous en aurez un autre » on n’avait pas le droit de choisir, de se préparer psychologiquement, d’être informées en somme.
J’ai reçu infiniment plus d’information à l’oral et à l’écrit pour ma coloscopie que celle qui m’ont donnée les trois gygys que j’ai vu cette semaine pour ma fausse couche. Si certains professionnels de santé peuvent le faire, pourquoi pas les gynécologues ? Mystère…
Et je n’ose pas parler du plan psychologique, ils ne rentrent même pas dans le sujet physique !
Pour moi la nouvelle s’est imposée petit à petit. Des saignements à 5sa, surveillance car rhésus – et le papa +, saignements qui se poursuivent, eco à 6sa sans embryon visible, attendons, ne nous précipitons pas, à 7,5sa non plus… œuff clair, il n’y a plus de doutes.
Mon gynécologue a été assez compréhensif, c’est un bon professionnel, m’a nommé les choix avec intervention médicale et m’a donné la possibilité d’attendre encore deux semaines (ce qui aurait fait 10sa avec un arrêt d’évolution visiblement dès 4sa). Mais il ne m’a pas décrit aucune des possibilités, ni les pour et les contre.
Sans vraiment pouvoir me décider je lui dis que j’exclus le curetage. Il me dit que pour les médicaments (cytotec) il suffit d’aller aux urgences de l’hôpital où il travaille à temps partiel et où je serais admise et je passerai deux jours pour « l’expulsion ». Il bloque un créneaux pour moi dans deux semaines au cas ou. Je m’informe sur mes lacunes sur internet.
Le jour ou je me sens décidée de raccourcir ce qui aurait fait la nature, mardi, je m’organise à la maison et je vais à l’hôpital. Là-bas, on me donne un autre médicament que celui que j’attendais (mifegyne) » pour décoller, retournez dans 48h « … OK, mais je travail et, visiblement aujourd’hui je ne suis pas là… d’ailleurs, si je vais travailler et que ça commence (ça arrive des fois on me dit) dans l’heure et quart que j’ai de transports en commun aller ou lors du retour, comment je fais dans le RER ? Ou même, dans le bureau que je partage avec 11 collègues qui ne sont pas au courant… D’accord, on vous fais un arrêt.
Jeudi, retour pour admission de deux jours à l’hôpital. Et non, on vous donne le cytotec mais on n’a pas de chambres, trop d’urgences. Prenez-en deux toutes les deux heures jusqu’à six pilules. Tout ça expliqué par l’interne dans la salle d’atteinte… finalement ce n’est qu’un anti-ulcereux qu’on me donne, je finis par me dire. Je me fâche quand même, j’ai au moins le droit au secret médical !
OK à nouveau, je sais que c’était un luxe de pouvoir être surveillée et pouvoir épargner à mes deux filles la situation si ça devait se passer à son retour de l’école.
Et à la maison, oui, on se sens un peu seule, on sait qu’il faut saigner mais c’est quand qu’on parle d’hémorragie ? Au téléphone on me dit que ce que je décris qui dure depuis cinq heures ça en est une… Aux urgences directe, et là, ça s’arrête. Uffff, peut être l’adrénaline.
Au moins tout est parti, on me dit à l’eco. Oui, aux WC, même s’il n’y a jamais eu d’embryon c’est dur de penser que c’est là que ça part. Ce rêve de bébé.
Maintenant il faut se reconstruire. Ça va venir, je le sens heureusement. Voir mes deux filles ça aide énormément.
Donc, bon courage à toutes celles qui sont passées par là, chacune par un chemin différent. Si on en parle, avec douceur, ça finira par se savoir, ça finira par évoluer.
Merci pour ce témoignage, il me semble qu’il est fort utile.
Si je peux me permettre je vais moi aussi témoigner.
J’ai pu comparer (malheureusement) l’expulsion médicamenteuse et l’expulsion naturelle et je dois avouer qu’avec le recul et l’expérience je regrette d’avoir choisi la première fois le cytotec.
J’ai fait deux arrêts de grossesse spontanée.
Lors du 1er, la sage femme m’avait prévenu que l’expulsion pouvait se faire le lendemain ou dans 3 mois. Trois semaines après que la grossesse se soit arrêtée, toujours rien, j’ai donc décidé de passer par le cytotec parce que nous étions dans l’optique de ressayer très vite avec mon conjoint. J’ai eu de la chance sur le coup, ça a marché avec une seule prise, j’ai eu mal, mais j’avais ce qu’il fallait pour atténuer la douleur, tout a été expulsé, j’ai beaucoup saigné sur plusieurs jours, mais ce n’était pas hémorragique non plus et j’ai pu choisir le moment où l’expulsion s’est faite, à savoir un vendredi soir, me permettant d’avoir le weekend pour me remettre et retourner au travail l’air de rien. Sauf qu’après, pendant 9 mois j’ai eu des cycles totalement aléatoires, parfois hémorragiques au point d’aller aux urgences.
Au final, on a appris que j’étais en insuffisance ovarienne, mais quand j’ai demandé à ma gynécologue si les cycles aléatoires et hémorragiques pouvaient être dû à cet insuffisance, elle m’a dit que je devais l’être avant la fausse couche et à l’époque j’avais des cycles réguliers. D’après elle, ça pouvait être dû à la fausse couche et à la méthode choisie.
Après quelques stimulations, mes cycles sont redevenus réguliers, y compris sur les cycles naturels sans stimulation. Je suis retombée enceinte, là encore la grossesse s’est arrêtée, mais là j’étais dans une autre optique, je voulais laisser le temps à mon corps et à ma tête de faire le travail nécessaire. Ma gynécologue m’a rassuré en me disant que dans mon cas (grossesse arrêtée tôt) il n’y avait pas de contre-indication et que j’aurais peu de risque de faire une hémorragie.
J’ai laissé faire mon corps, bien sûr l’inconvénient c’est que je n’ai pas pu contrôler le moment. J’ai été réveillé en pleine nuit par la douleur, j’ai pris un anti douleur, j’ai expulsé un premier caillot, je me suis recouchée, l’anti douleur ayant fait effet. Le matin en me réveillant j’ai senti que j’avais à nouveau besoin d’expulser quelque chose, la douleur était moindre. Dans la matinée je suis allée aux urgences, ils m’ont confirmé que tout avait déjà été expulsé et les saignements étaient quasi stoppés là où avec le cytotec ça avait duré 6/7 jours. J’étais même suffisamment bien pour retourner travailler, mais le médecin aux urgences m’a dit de prendre le temps de me poser quelques jours.
À présent j’attends le retour de mes cycles, si ceux ci sont réguliers et non hémorragiques, j’aurais confirmation que c’est le médicament et non la fausse couche en elle même qui m’avait détraqué.
Je comprends qu’il soit important que la solution médicamenteuse existe et que selon son état d’esprit on en est besoin, mais j’aimerais avoir la certitude que le monde médical donne bien tous les éléments aux femmes quand elles ont un choix à faire.
Mon message arrive très tard mais ce sujet est toujours d’actualité. En Belgique la loi pour que l’enfant aie un prénom et des droits est passée de 180 jours à 140. Le gynécologue qui ne propose pas la solution naturelle aux parents les ampute donc aussi parfois de certains droits pour quelques jours. Au 2e trimestre aussi la possibilité de choix garde toute sa pertinence.