» Mon Dieu, donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer entre les deux. »
C’est grâce à la rédaction de ce billet que j’ai découvert que cette prière de la sérénité généralement attribuée à l’empereur Marc-Aurèle serait en réalité l’oeuvre d’un médecin américain des années 30 (ce qui ne stoppera pas sa diffusion généralisée par fichier pps avec arc-en-ciels, chatons et photo du Dalaï Lama) ; elle est souvent utilisée par les Alcooliques anonymes. Mais revenons au sujet qui nous intéresse plutôt que de pousser plus avant sur cette question d’éthylisme et d’anonymat.
A mon humble avis, les enfants entrent dans la deuxième catégorie de choses. Toute la (bonne) volonté du monde n’y changera rien, on ne maîtrise pas grand-chose. Et s’il y a quelque chose que ces quelques années avec mes enfants m’ont appris, c’est bien que les choses sont infiniment plus simples et un poil moins épuisantes une fois qu’on l’a compris et accepté. Cette acceptation en particulier est loin d’être évidente mais honnêtement je trouve que mieux vaut consacrer le peu d’énergie qu’il nous reste à cela que s’échiner à tenter de maîtriser des choses plus incoercibles que Katrina ou Xynthia.
D’autant plus que le lâcher prise n’est pas une valeur très en vogue dans nos sociétés où la conjugaison de l’hyper technologie et de l’assurance tous risques nous donnent l’illusion d’avoir n’importe quelle situation bien en main. C’est simple, il suffit de bien travailler à l’école, ensuite on pourra faire de bonnes études et avoir un bon travail qui paiera le trois pièces, la purée de butternut bio quotidienne et l’iphone 4S. En cas de pépin de santé, la médecine et la sécu sont là, si quelqu’un vient nous embêter, la police et la justice sont là, en cas d’autre problème on sera dédommagé et/ou pris en charge. Evidemment dans la vraie vie ça ne marche pas toujours aussi bien, mais l’idée générale est là. Ce n’est pas un regret ou une critique, juste une constatation.
Mais pour les enfants…
D’abord vous avez beau avoir suivi le régime « fille », pris consciencieusement vos omégas 3 et votre acide folique, programmé des séances de galipettes à J14/au pic de température et fait le poirier 15 minutes après, rien ne garantit que ça marche. Et –à quelques rares et douloureuses exceptions près- vous ne pouvez vous retourner contre personne pour protester. Les méthodes médicalisées n’offrent pas non plus 100% de succès, bien loin s’en faut. La grossesse vous montre ensuite que la maîtrise totale du corps est une belle utopie, et l’accouchement refuse tout aussi obstinément de rentrer dans les cases que les obstétriciens ont pourtant passé la plus grande partie du siècle dernier à peaufiner. On ne sait pas l’arrêter, pas plus qu’on ne sait le déclencher à coup sûr (même s’il reste toujours la césarienne).
Quant au bébé… il n’a pas lu les manuels de puériculture, il n’a aucune notion de savoir vivre et d’étiquette sociale, et ne semble en manifester aucune honte. Il refuse de reconnaître les règles qui encadrent le travail de nuit, ainsi que le droit à une pause syndicale à intervalles réguliers. Il ne sait pas que ça ne se fait pas d’élever la voix comme ça (et le tapage nocturne malheureux ?). Je crois que c’est finalement une des choses les plus dérangeantes pour les parents : être confronté à un être aussi primaire, aussi indifférent aux conventions sociales, qui piétine nos règles et notre cadre si minutieusement construits. On n’en a tout simplement plus l’habitude. N’importe quel adulte se comportant de cette façon serait immédiatement neutralisé, au minimum par une ordonnance restrictive. Mais là il n’est non seulement pas envisageable de s’en débarrasser mais en plus il faut s’en réjouir. Cela n’enlève rien au fait qu’il soit adorable, qu’on fonde devant ses ongles minuscules, qu’on se shoote à sa bonne odeur de bébé, qu’on soit profondément touché par son sourire. Juste qu’on n’a pas l’habitude.
Concrètement, une fois qu’on a intégré qu’on ne maîtrise ni le sommeil, ni l’alimentation, ni plus généralement le comportement de son enfant, on peut souffler un coup. Ca ne veut pas dire qu’il faut laisser tomber ou que les parents n’ont aucun rôle à jouer ni rien à transmettre, lâcher prise n’est pas laisser faire. Mais au final c’est l’enfant qui a le dernier mot : à moins de le droguer vous ne pourrez pas le forcer à dormir, à moins de le gaver vous ne pourrez pas le forcer à manger, à moins de le bâillonner/assommer vous ne pourrez pas le forcer à arrêter de crier. Je me souviens être tombée de ma chaise en lisant à la fin de Parents efficaces que les parents ne peuvent pas empêcher leurs enfants de fumer par exemple (là on parle d’adolescents, pas de nouveaux nés bien sûr). Ils peuvent bien sûr les décourager, les informer, ils peuvent même interdire, mais ils ne peuvent pas empêcher. Nous devons en être conscients.
Au quotidien, cela veut dire encore et toujours de définir ses priorités à un moment donné (car la plupart de ces priorités fluctuent au cours du temps sans que ce soit gênant) : je préfère que bébé dorme le plus vite possible ou qu’il dorme dans son lit ? je préfère que mon enfant apprenne à patienter et à gérer sa frustration ou qu’il se taise tout de suite ? Plus facile à dire qu’à faire, j’en fais chaque jour l’expérience, mais salutaire pour toute la famille. Je ne vais pas redévelopper ici, mais plutôt vous inviter à (re)lire ces deux billets sur l’éducation sans punition en cliquant ici et là.
Ségolène en parlait aussi dans ce billet, avec une approche un peu complémentaire : Devenir parent : entre contrôle et confiance ?. J’ai bien aimé la métaphore proposée par une commentatrice, Marie, qui compare les parents à des jardiniers et les enfants à des plantes. Notre rôle est de leur procurer de bonnes conditions pour grandir (et on se doute que selon la plante et selon l’endroit -on ne cultive pas le blé en Italie de la même façon qu’aux Pays-Bas- ces conditions vont varier). Mais chacun sait que ce n’est pas en tirant sur la plante qu’on la fera pousser plus vite (bon je dis ça mais vu mon passif en termes d’orchidées crevées je ne suis peut-être pas la personne à écouter sur le sujet).
Je finirai sur une réflexion un peu (mais pas trop) hors sujet. Le besoin que nous avons de nous comparer sans cesse les uns aux autres est bien humain, et je crois que cela nous offre des possibilités d’amélioration et d’ouverture immenses. Mais vraiment, il me semble que nous aurons tous beaucoup à gagner quand nous aurons réalisé que « bien » ne se définit pas forcément par « mieux que le voisin », et qu’il peut même y avoir plusieurs choses différentes de « bien » sans que l’une soit mieux que l’autre. Que la justification et la validation de notre choix, de notre état, n’a pas obligatoirement à se faire en critiquant ceux des autres. Là encore un bel exercice de lâcher prise…
Image : oui, c’est une blague pourrie, et oui, j’assume (même si elle n’est pas de moi).
Tags: bambin, bébé, Education, Gordon, lâcher prise
Ouaiiiiis il est pour moi le premier commentaire (et oui……. après le réveil de 4h – qu’on croyait bien qu’il allait se rendormir le petit 5 mois – mouarf ! lever à 5h30 en fanfare !)
Ah moi le manque de savoir-vivre des bébés, je trouve ça super (quand il commencent à parler, ça devient un peu plus chaud quand même…), comment ils ne se soucient pas le moins du monde du qu’en dira-t-on et des règles de bienséance, je trouve cela formidable !
ps : je comprends l’anglais et pourtant je ne comprends pas la blague… help
Voilà, c’est exactement ça !! (et moi je préfère me rendormir vite
)
@Renarde, Bravo tu as grillé Béatrice 😆
La blague : make me one with everything = faites moi un hot dog avec tout (avec toutes les options), mais aussi l’aspiration spirituelle fondamentale du bouddhisme de vouloir être « un avec tout », c’est-à-dire d’être unifié avec tout ce qui n’est pas nous (cf http://english.stackexchange.com/questions/30244/can-someone-please-explain-this-dalai-lama-joke-to-me par ex)
@Béatrice, moi aussi, jusqu’à ce que j’en aie tellement marre que je suis prête à investir plus d’énergie pour un rendormissement « durable »
Super billet, merci Madame la Poule! Je crois que je vais l’imprimer et le punaiser au mur de la chambre du gamin, pour me le rappeler à l’occasion (quand il se réveille à 5h du mat’ le dimanche/refuse de s’endormir alors que de toute évidence il est lessivé/fait rien qu’à chouiner sans raison apparente…).
Mon fils m’aura appris plein de choses, dont la patience et le lâcher-prise. L’apprentissage est d’ailleurs toujours en cours…
Merci, merci… Ce billet tombe pile quand il faut !
J’ai craqué hier en voyant une autre petite fille du même âge… bon ça a remis les choses en place quand même^^
Mais ça me fait du bien de voir que je suis pas la seule dans ce cas là… et que finalement mon cas n’est pas si désespéré que ça !
Merci !
@didi1504, c’est ça que je trouve super, c’est que finalement nos enfants sont un puissant moteur pour travailler sur nous et nous améliorer.
@Flora, tant mieux si ça t’aide !
Mon premier enfant m’a forcée à comprendre que non, je ne pourrai pas tout maîtriser. Ce fut douloureux pour moi car tout contrôler, tout anticiper, cela me rassurait (beau portrait que je dresse là, hum).
Le jour ou plutôt la nuit où je me suis levée une énième fois en me disant que ce n’était pas grave, je ne bossais pas le lendemain et que donc, je pourrais faire une micro-sieste, cette nuit-là, j’ai eu un déclic.
Depuis, je suis plus sereine sur certains points mais je ne laisse pas faire n’importe quoi, tout est fonction de l’âge, des « compétences » de l’enfant.
Mon énergie sert désormais à bien d’autres choses.
Le troisième arrive dans quelques mois, je vais peut-être manquer de sérénité de nouveau 😉
J’ai été bien contente de lire ce billet, on parle presque toujours du fait de s’occuper des bébés comme quelque chose de fatigant voire d’usant, où l’on perdrait notre liberté individuelle chèrement acquise pour changer des couches et se faire baver dessus…
Il m’arrive encore régulièrement de me sentir « en lutte » avec mon bébé, (que je garde à temps complet), parce que je prévois de faire les choses d’une certaine manière, et qu’il ne se cale pas sur moi, résultat la journée devient très difficile, fatigante et énervante… nulle 😆 !
Quand je regarde les super journées que je peux passer avec mon bambin, pleines d’énergie, pleines de bons moments, je m’aperçois que dans ces moments je réfléchis beaucoup moins, je me laisse porter, plein d’idées nouvelles me viennent, et je partage mille fois plus de choses avec lui, et je peux dire que ça me rend heureuse!
Finalement c’est quand je laisse tomber tout ce que j’avais prévu pour que ça se passe au mieux que tout se passe réellement mieux!
Et quand je me recasse la tête, c’est l’enfer illico!
Merci la poule pondeuse 🙂
@didi1504, oui, ma fille m’a appris plein de choses aussi dont je ne me serais pas cru capable, comme une grande patience et aussi le lâcher-prise et j’apprends encore tous les jours !
Oui, la Poule, nos enfants sont un super booster pour travailler sur nous, pour nous améliorer !
Le probleme c’est justement de situer la limite entre lâcher prise et laisser faire…
Moi je crois pas avoir trop de problemes avec lacher prise, mais parfois je fais le point de la situation et je me demande si par hasard, est-ce que je serais pas allee un pwal trop loin la quand meme??
Ils nous en apprennent nos enfants… Lâcher prise, faire avec, définir les priorités, écouter…
Accepter que son enfant est quelqu’un qu’on ne connaît pas et s’adapter à lui fait partie de l’éducation est un concept peu répandu. On lui demande de s’adapter et d’accepter sans broncher (sinon « t’es pas sage ») une multitudes de règles, les règles de vie, les heures, les us et coutumes… Le nombre de fois, où face à la colère de la crêpe on m’a lancé « avec moi il moufterai pas »…. 🙄
Je suis totalement d’accord avec toi que le sentiment de se sentir perdu ou dépassé, l’exprimer et même demander de l’aide est très mal vu, je trouve. Les jugements sont très vite faits sûrement pour rassurer ceux qui les font et qui sont tout autant perdus que nous, pour rejoindre l’idée de ton dernier paragraphe!
@pâte à crêpe, je crois que nous « accompagnons » beaucoup plus nos enfants aujourd’hui, nous les considérons tout simplement comme des personnes, nous veillons bien sûr sur eux mais en ayant toujours en tête qu’ils peuvent réfléchir par eux-mêmes, ils sont une personne à part entière, enfin, c’est comme cela que je vois les enfants.
Nos parents, grands-parents n’ont pas eu la même éducation il me semble, l’enfant devait être dans les rails, c’était un enfant, pas vraiment une personne, les « corrections physiques » étaient fréquentes, on ne lui demandait pas son avis, ils devaient se plier à ce que voulaient les adultes !
Moi, je parle beaucoup à ma fille de 2 ans, je l’écoute, lui demande son avis, pas de violences physiques, pas de cris (sauf extrême danger) mais je sais que certains proches jugent mes choix, ne comprennent pas pourquoi je ne lui donne pas de fessées !
Mais parfois je me dis aussi que je ne suis peut-être pas assez « dure » avec elle, qu’elle en joue et que je vais le regretter un jour peut-être !
Pas facile d’être mère, père, je me demande souvent si je ne suis pas trop « cool » avec elle, quelle sont les limites que je dois lui fixer pour ne pas en faire une enfant « gâtée », que puis-je accepter, refuser …
Ce dont je suis certaine, c’est que je ne hurle pas, ne tape pas et essaye toujours de me mettre dans sa tête de petite fille de 2 ans, parfois ça roule et parfois, c’est une « lutte » comme le dit Charlotte !
@Opale, malheureusement je n’ai pas entendu ce type de discours que chez des personnes d’une autre génération, mais des collègues, copains ou puéricultrices…
La limite est ténue mais penser à respecter notre enfant dans sa personne aide énormément.
Et puis il ne faut pas croire ou s’attendre, je crois, à ce que nos enfants se comportent mieux que les autres grâce à notre respect, ce n’est pas une attitude forcément productive en termes de meilleur comportement, c’est plus une vision de notre enfant et de sa vie qui est en jeu.
Super billet !
En parlant du faux besoin de se comparer, je te conseille de lire (si ce n’est déjà fait ? 😉 )le livre de Marshall ROSENBERG « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) : introduction à la communication non-violente (CNV) » (je pense qu’il te plaira ❓ ). Il détaille bien pourquoi et comment on se fait violence à nous-même et aux autres à se comparer, et propose un autre façon de penser/communiquer… qui ne provoque pas de violence en nous, ni aux autres…
Pour rejoindre ton idée que le « » « bien » ne se définit pas forcément par « mieux que le voisin » « » c’est de la CNV 😆 Pas de comparaison, pas de jugement, juste des besoins satisfaits ou insatisfaits…
Faut que tu lises ce bouquin et tu fasses un billet dessus 😆 😆
@Béatrice, moi-aussi je préfère me rendormir vite ! (entre nous d’ailleurs j’ai une super astuce pour les frileuses qui se lèvent la nuit : le surmatelas chauffant….! qui chauffe la place pendant qu’on n’est pas là – hum !)
mais là le loulou était bel et bien en très grande forme à 5h30 (bon il a été sympa, j’ai pu regarder mes mails du coup !)
ah ca… la frontiere entre le lacher prise et le laisser faire… c’est pas simple! En plus c’est tres individuel comme definition! Par exemple quand je donne a manger a petit 6 mois et qu’il pousse tout bien dans la bouche avec les doigts qu’il colle ensuite partout sur la chaise haute… bah moi j’abandonne et je lave tout apres… pour mon mari maniaque, on essuie les doigts a chaque fois avant de reprendre le repas! Donc pour lui je fais du laisser-faire. En meme temps, on a decide par un accord tacite que chacun voit midi a sa porte et que tant que je lui demande pas de tout nettoyer apres je pouvais bien faire comme je veux, la il fait du lacher-prise (comme quoi ca marche aussi pour la cohabitation entre adultes!)
Pour moi qui suis control-freak, ne pas tout savoir a l’avance du deroulement de ma journee c’est dur… mais je m’adapte… je controle ma journee de travail et je laisse la soiree se deroule au rythme du bebe! Ma plus grande reussite de lacher prise, c’est de laisser le papa faire comme il veut (changement de couche, nourriture, habillement, etc), parfois ca me demange de mettre mon grain de sel mais dans ces cas la je prends un livre et je regarde ailleurs!
Merci, ça fait du bien de lire ça !!!
Pour moi il y a une autre dimension du lâcher-prise, en plus d’apprendre à le faire par rapport à ses enfants : lâcher-prise par rapport à moi-même, par rapport à la mère parfaite que je voudrais bien être et qu’évidemment je ne suis pas (enfin, je dis « mère »pour rester dans le sujet de l’éducation mais ça marche dans plein d’autres domaines !). Accepter que je ne peux pas toujours faire tout comme il faut, malgré toutes mes belles idées sur l’éducation sans punition, l’accueil des émotions, etc. Accepter que j’ai aussi mes failles et que j’ai beau être hyper attachée au respect de l’enfant comme personne, l’esprit de contradiction systématique de ma fille de 2 ans 1/2, ça m’ENERVE (oui, je sais, c’est de son âge, il faut qu’elle passe par là…). Accepter que les repas ne soient pas toujours équilibrés, la maison pas 100% propre 100% du temps, les vêtements pas toujours bien repassés…
Là encore, lâcher prise n’est pas laisser faire, en l’occurrence se laisser aller, et j’aspire quand même à m’améliorer, à être plus patiente avec ma fille, mieux organisée, plus attentive, bref meilleure quoi ! Mais pour moi il y a aussi, me semble-t-il, un sacré travail d’humilité et d’humour sur soi-même à faire, pour savoir se dire : « ok, là j’ai merdé (et éventuellement pardon à toi que j’ai blessé(e)), demain je tâcherai de faire plus attention », ou bien « je vais me reposer parce que je craque »…
Pour moi, le lâcher-prise en tant que maman, c’est essayer d’avoir autant de bienveillance envers moi-même et mon conjoint que j’en ai (le plus souvent) pour mes enfants. Et ça… c’est du boulot !!!
@lilly, je me retrouve quand tu parles de lâcher prise par rapport au papa 😆
Au début,je mettais « toujours mon grain de sel » à tout moi-aussi pour te citer mais je me soigne, je laisse faire sans intervenir même si ma fille est habillé comme un sac parfois, mange pas toujours hyper équilibré (« manque un légume vert, là dans ton plat chéri » 😳 ) mais l’essentiel n’est pas là, j’en ai pris conscience, c’est un papa présent, attentif et très aimant.
Le plus dur, c’est peut-être d’apprendre à lâcher prise par rapport à ma propre personne, je dois accepter que je ne peux pas tout gérer dans ma vie et que je ne suis pas une mère parfaite ❗ ❗ ❗
@Opale, Les grands esprits se rencontrent ! 😉 Je viens de poster un commentaire sur la mère parfaite !
@Jouls, je me retrouve carrément dans tes propos ❗
ça fait plaisir 🙂
Par rapport à moi-même sur le lâcher prise, au fait que parfois ma fille de 2 ans et sa contradiction systématique me saoule grave 👿 , et qu’il faut aussi que je lâche prise vis à vis de mon mec … Pas facile 😐
@Jouls, 😆 😆
@Opale, C’est bien je me sens moins seule !
Plus ça va, plus j’expérimente que l’humour, et l’auto-dérision en particulier, est une sacrée aide. Pour l’auto-dérision, j’essaie de prendre exemple sur mon mari, c’est une de ses qualités que j’admire le plus !
@pâte à crêpe, oui, j’entends aussi ce genre de discours dans la bouche de copines de mon age… Dont la dernière qui me conseillais le fameux « mais laisse la pleurer ». Pour elle ça a super bien marché ! Il a fini par s’endormir tout seul après 3 SEMAINES où il pleurait jusqu’à 1H15 par soir. Ah alors oui, je suis super tentée là !
En même temps, en solution rapide, quoi lui proposer quand elle me dit que son bébé de 2 ans ne dort plus que par phase de 30 minutes, dans sa poussette la nuit, qu’il hurle dans son lit (avant le remède de cheval, après on le comprend hein :-(). Moi j’ai de la chance, le sommeil ça se passe bien mais je ferais quoi à sa place ?
En lisant « la purée de butternut bio quotidienne « , mes yeux ont dérapé et j’ai vu « burnout »…
Pour l’éviter, c’est vrai que le lâcher-prise ça aide…
@Anne, bon courage alors et une bonne cargaison de sérénité au passage 😀
@Charlotte, avec plaisir, merci pour ton témoignage !
@drenka, le critère est simple et difficile à la fois : est-ce que ça te place toi dans une situation qui te gêne, où tu ne te sens pas respectée ? ou pour le père de tes enfants ? nous avons chacun des limites différentes sur des points différents..
@pâte à crêpe, eh oui ce n’est pas facile de garder son cap avec la pluie de remarques et conseils contradictoires qu’on reçoit 🙄
Pour la citation des AA, Marc-Aurèle effectivement peut-être pas (la référence à Dieu au singulier est anachronique), mais stoïcien, certainement, et très en ligne avec les inspirations de l’Empereur. Il semble en tout cas que ce soit inspiré du « manuel d’Epictète » (http://fr.wikisource.org/wiki/Manuel_d%E2%80%99%C3%89pict%C3%A8te).
Merci, une fois encore.
Ps : Tu sais, la Poule, les orchidées, c’est comme les enfants, on ne peut pas leur faire faire ce qu’elles ne veulent pas faire. Si elle ne veut pas pousser en climat océanique, tout ton talent n’y fera pas grand chose… 🙂
Cet article tombe à pic!
En effet je suis en plein doute sur mes principes d’éducation et donc bien loin du lacher prise.
Dans l’idéal, j’adhère à l’écoute active, l’éducation non violente et sans punition… en vrai j’ai une poulette qui me pousse à bout en ce moment (est ce l’arrivée du petit frère il y a 5 mois, ou moi qui suis plus fatiguée???), qui fait des crises de rage hystérique pour tout et rien, qui traine quand on est pressé, qui se sauve quand je l’appelle…etc…
Bref même si je persiste dans l’éducation non violente, il y a pourtant parfois des cris (notamment quand elle se met à pleurer à 6h du mat pour une obscure histoire de mouchoir et que son frère m’a réveillé toutes les 2 h), il y a des punitions et j’envie les parents qui ont été fermes dès le début (bien loin du maternage quoi) et qui du coup ont maintenant des enfants qui dorment, dans leur lit, et qui écoutent, surtout quand on vous répète que c’est la seule solution…
Alors je vais relire l’article et j’attends les commentaires, j’espère avoir de nouvelles pistes pour gérer au mieux cette étape (enfin j’espère que ce n’est qu’une étape…)
PS : si vous avez des idées de lecture pour les colères chez l’enfant de 4 ans, car on trouve souvent pour celui de 2 ans mais après on fait quoi?
Surtout que ça m’agace quand elle pelure en hurlant maman maman et en répétant je veux, je veux 👿
@TimTad, ah Marshall Rosenberg, depuis le temps que j’en entends parler, il faudrait que je le lise ! Mais maintenant j’ai l’impression d’avoir bien compris la théorie, le problème c’est surtout la pratique

@lilly, hé hé tout à fait, c’est important de laisser l’autre parent faire à sa façon, même si bien sûr il faut s’accorder sur les grands principes. Mais de là à dire que c’est toujours facile… 😉
@Jouls, oui c’est bien vrai tout ça, faire le deuil de l’imagerie d’Epinal et profiter de la vraie vie ! Parfois je me dis « mais c’est qui cette folle en train de hurler sur un gosse pour une histoire de chaussures pas mises ? ah c’est moi 😳 «
@la belle bleue, et une purée de burnout pour la 12, une !
@CDLPSF, ah merci pour la minute culture historique 😀
@Olympe, oui mais pourquoi elles poussent chez mes parents, à 10 km de chez moi alors ?
@Tête d’Orange, alors d’abord je compatis, parce que c’est pas facile de s’occuper d’un bébé tout neuf et d’un bambin. Ensuite je crois que la 1ère piste c’est que tu puisses te reposer, parce que quand on est épuisé tout est beaucoup plus difficile (moi je deviens vraiment mauvaise, c’est terrible). Si l’aînée a 4 ans j’imagine qu’elle va à l’école, par ex est-ce que ça ne peut pas être son père qui s’en occupe quand elle se réveille la nuit et qui la dépose le matin, que tu puisses rester tranquille au lit avec petit frère ? Si tu n’as pas de famille/amis qui peuvent la prendre un peu, il y a toujours la cantine et le centre de loisirs. Et à l’inverse, envoyer le père se balader/faire les courses avec petit frère (en écharpe/porte bb/poussette) pendant que tu peux passer un moment tranquille et sympa avec la grande. Voire envoie-le avec les 2 pour faire une petite sieste 😀
Après je crois que tu idéalises ce qui se passe dans les autres familles 😉 Tout le monde passe par des phases difficiles, chacun y répond comme il peut, mais il n’y a pas de méthode magique et définitive qui t’assure un enfant sage comme image pour toujours.
C’est bien vrai…quoique…on n’échappe pas aux statistiques quand même: on ne peut pas empêcher ses enfants de fumer. MAIS: un enfant de fumeur a deux fois plus de risques d’être fumeur lui-même. Si on pense que l’enfant apprend par l’exemple: un enfant de bon mangeur a des chances de bien manger, un enfant de grand lecteur a des chances d’aimer lire…et un enfant qui s’en prend une (loin de moi l’idée de militer pour les châtiments corporels, c’est une image hein!) quand il fait un caprice au supermarché et qui se retrouve isolé dans sa chambre quand il fait une colère jusqu’à ce qu’il se calme (euh y a plus de public là, c’est pas marrant de se rouler par terre en hurlant du coup!) a des chances de se dire qu’il a trouvé la limite tant recherchée pour se tranquilliser. Donc lâchons prise mais discernons quand même activement ce qui est de l’ordre de l’améliorable! Et n’oublions pas que la toute-puissance de l’enfant est son pire ennemi, avant même d’être le cauchemar de ses proches.
Humpf, perso, je lutte encore sur ce sujet.. Evidement d’accord sur le fond; Mais elevant mes 2 bouts de chou au pays de l’enfant roi…oui, a San Francisoc c’est clair, les parents comprennent et acceptent completement les choses : Je suis par exemple reprise dans la rue quand j’ose eleve la voix, et tenir fermement le bras de mon bonhome qui veut courir traverser tout seul la rue.. « That’s not the way you should talk to your kid … (and the infamous) Pick your battles » 😎
Leur solution ? simple. 1: tu ne sors pas si ton enfant est fatigue/surexcite/couve un rhume; 2: l’enfant sait et doit ecouter sa faim, donc si il veut manger un cracker (bio), tu lui donne, et en plus si il mange il t’ecoute mieux pour en avoir un autre; 3: tu ne fait pas marcher ton enfant seul dans la rue pour eviter tout conflit 👿
Bon, resultat, c’est que je peux aujourd hui faire « confiance » a mon bambin de 2 ans dans la rue, meme si il est fatigue et que je ne porte pas de craker dans mon sac.
Alors, oui, je suis d’accord, comprendre et accepter, c’est indispensable pour nous, mais je ne suis pas convaincu que ce soit indispensable pour eux (a l’age de ma grande, bientot 4 ans, la difference d’education devient evidente, et pourtant, je sais parfaitement lacher prise hein ..).
@Petis Diables, je suis tout à fait d’accord avec l’apprentissage par l’exemple, et il me semble que la base est effectivement de mettre soi même en oeuvre ce qu’on demande aux enfants, même si ça ne suffit pas toujours (souvent ?
) à obtenir le résultat désiré. Clairement moi j’observe que plus je crie plus ils crient et inversement.
Et encore une fois lâcher prise ne veut pas dire laisser faire, je pense qu’il est capital que les parents affirment leurs besoins et apprennent aux enfants à les respecter. Mais c’est bien un apprentissage, qui prend du temps et qui ne marche pas à tous les coups. Et personnellement j’observe que les colères sont souvent le dernier recours des enfants pour me dire qu’on a dépassé leur limite à eux, notamment en termes de fatigue.
@Nath, oui c’est bien le sens de mon billet : accepter qu’on ne maîtrise pas tout et que certaines choses même nous échappent nous aide à les traverser. Pour moi c’est vraiment le parent qui a à gagner de ça (l’enfant aussi mais plus indirectement). Et comprendre ne veut pas dire tout accepter.
Pour reprendre les solutions de San Francisco à la sauce basse-cour :
1. si je fais le choix de sortir quand mon enfant est fatigué (par ex à l’heure habituelle de la sieste) j’accepte qu’il va avoir un comportement plus relou et que c’est à moi de l’assumer, si nécessaire j’achète alors sa bonne tenue à coups de sucreries et/ou d’ipad/télé
2. pour les requêtes de bouffe, c’est vraiment au cas par cas chez nous, en fonction de l’état d’énervement des uns et des autres et des autres priorités. Donc parfois c’est oui, parfois c’est non, parfois un peu… et effectivement limiter les tentations
3. dans la rue la sécurité physique de l’enfant est en jeu, les règles ne sont donc pas négociables. Si l’enfant ne veut pas tenir la main en traversant je l’attrape par le col. Si ça se passe trop mal je le porte ou l’attache dans la poussette même s’il n’est pas d’accord. Et personnellement dans la rue je n’ai pas de problème à trimballer un môme qui hurle (contexte différent des US bien sûr), dans la mesure où il me semble que la nuisance est limitée (pas la même chose dans un TGV par ex).
@Tête d’Orange, pas de conseil de lecture particulière aux « 4 ans » parce qu’il me semble que la problématique est la même qu’à 2 ans : difficulté de gérer sereinement ses émotions et besoin d’autonomie… Je crois avoir lu dans un billet de la Poule que la gestion des émotions dépend de la bonne connexion de leurs petits neurones, et on ne peut pas sérieusement l’espérer avant 5 ou 6 ans.
Je tiens d’ailleurs à signaler que c’est un argument massue en cas de crise de colère hystérique en public : « ces deux hémisphères sont pas connectés, c’est pour ça ! Il ne sera gérer ses émotions qu’à 5 ou 6 ans… » ça marche encore mieux que « il n’a pas fait la sieste désolée » parce que c’est scientifique !!!
Merci la Poule !!!
@Jouls, et aux autres, Pouhlala, qu’est-ce que ça fait du bien de vous lire! Ça rassure! je ne suis donc pas tout à fait anormale… ou alors on l’est toutes! Dans ce cas, je prends ma carte de membre du club! Car ce déséquilibre permanent est finalement celui de la vie, celui de la marche, et s’il est inconfortable, je crois qu’il vaut la peine au bout du compte. Au moins pour être en phase avec sa conscience, malgré tout le questionnement que ça implique.
@Martisane, bienvenue au club alors 😀
Juste : bravo !!
La phrase d intro résume tout tellement bien : « avant j avais des principes, maintenant j ai des enfants ». ^^
Un grand bonheur que de vous lire 😀
Belle soirée à vous.
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