Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants


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La garde d’enfant à domicile

Par  • Le 1 décembre 2011 à 22:14 • Catégorie : Education, Eduquer

Même si elle évoque immanquablement les classes sociales les plus huppées, c’est souvent le dernier recours des familles n’ayant trouvé de place ni en crèche ni chez une assistante maternelle. Elle peut être assurée à titre gracieux par un proche (souvent la grand-mère) mais aussi par un-e employé-e de maison, généralement appelé-e nounou (c’est ce dernier cas que nous détaillerons ici). Alors que les assistant-e-s maternel-le-s doivent être agréé-e-s, il n’y a aucun cadre réglementaire spécifique à la garde d’enfant à domicile, hors bien sûr le droit du travail et la convention collective des salariés du particulier employeur. Pour limiter le coût, il est fréquent de procéder à une garde partagée, où une même personne garde les enfants de deux familles, en alternant entre le domicile de l’un et le domicile de l’autre.

Quels sont les avantages ?

  • Respect du rythme de l’enfant : pas besoin de se bousculer pour partir le matin, continuité du cadre et de la personne
  • Pas de trajet : qui a déjà goûté la course pour récupérer les enfants dispersés dans toute la ville en respectant des horaires parfois militaires (« sinon vous irez le chercher au poste ») voit bien l’intérêt.
  • Souplesse d’organisation : vous pouvez négocier de rentrer plus tard, et même de sortir, en gardant la nounou comme baby sitter ; pas de problème pour garder un enfant malade. Si vous avez un (ou plusieurs) aîné(s), vous pouvez négocier leur garde en cas de grève de l’école, voire les mercredis (à négocier aussi avec l’autre famille si c’est une garde partagée). C’est généralement le mode de garde le plus flexible pour les horaires atypiques. S’occuper des enfants est une activité à plein temps, mais vous pouvez toujours essayer de négocier quelques menus travaux d’entretien avec la personne (repassage pendant la sieste ?). En tout cas la personne doit maintenir en l’état la zone où elle s’occupe des enfants.
  • Meilleure maîtrise du cadre : comme c’est chez vous, vous savez ce qu’il y a dans le frigo (pratique notamment si vous voulez que les enfants mangent bio, ou en cas d’allergie), quels sont les produits d’entretien utilisés (l’assmat qui accueillait Pouss1 avait un diffuseur électrique de parfum chimique, beuuuurk), quels jeux (garantis non toxiques), qui vient (ou pas), à quelle fréquence le ménage est fait, etc

Et les inconvénients ?

  • Lourdeur administrative : même si le site Pajemploi encore une fois vous aidera bien (vous pouvez payer les cotisations sociales par prélèvement automatique et le laisser éditer les bulletins de salaire), priez pour ne jamais avoir d’arrêt maladie (un simple coup d’oeil au formulaire d’attestation de salaire suffira à vous donner des sueurs froides ; je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi un tel document ne peut pas être édité automatiquement avec Pajemploi). Pensez aussi à vérifier votre assurance.
  • Coût important : limité par le partage de l’employé-e avec une autre famille ; vous bénéficiez également du complément du libre choix du mode de garde de la CAF, d’un crédit d’impôt et parfois d’une aide supplémentaire, généralement par le conseil général (Bébédom dans le 92, Papado à Paris, par exemple)
  • Stabilité à long terme : il n’est pas toujours facile de retenir la personne, et si vous faites une garde partagée cela implique d’avoir à tout moment une famille avec qui partager et une nounou ; les personnes employées en périscolaire sont particulièrement volatiles
  • La confiance : vous confiez à cette personne votre enfant et votre maison, ça n’est pas rien ! Et plus prosaïquement cela vous demande d’être à peu près ordonné (pas terrible si elle tombe sur votre petite culotte qui traîne ou sur votre dernier avis d’imposition). Enfin quand vous rentrez chez vous vous ne maîtrisez pas toujours le moment où elle s’en va (du vécu, ahem).
  • L’ennui : à partir de 18 mois environ, il faut que la personne ait suffisamment de ressources pour éviter que l’enfant ne s’ennuie trop. On peut aussi panacher avec une halte-garderie pour limiter le problème.
  • Le matériel : la crèche comme l’assmat fournissent les jeux et le matériel ; si vous êtes en garde partagée cela implique pas mal d’investissement, par exemple pour doubler le matériel de base chez l’un et l’autre (lit, transat, chaise haute…), voire l’achat (et le stockage, particulièrement critique à Paris) d’une poussette double. Il faudra peut-être aussi procéder à quelques réaménagements pour le confort et la sécurité des enfants (et vous aurez ainsi la joie de vivre dans une déco « crèche », en espérant que ça devienne LA tendance 2012 après tous ces trucs épurés design).

Comment trouver quelqu’un ? Il y a bien sûr le bouche à oreille et les petites annonces chez les commerçants du quartier ; des sites web, comme nounou nature ou nounou top ; des agences de placement (où vous paierez une commission ; voir ici la liste des organismes agréés). N’hésitez pas non plus à vous renseigner auprès des structures de la petite enfance de votre coin (services municipaux, relai d’assistantes maternelles, PMI…). Si vous cherchez une personne à temps partiel (notamment pour prendre les enfants à la sortie de l’école), vous pouvez également contacter le CROUS proche de chez vous. En région parisienne vous pouvez déposer votre annonce ici. Paradoxalement, c’est par ce biais que nous avons trouvé notre nounou actuelle, qui n’est pas étudiante mais retraitée… Pour info, les tarifs habituellement pratiqués sont (en net horaire) : 8€ pour un enfant, 9 € pour deux, 10 € pour trois et 11€ pour quatre (pour plus ils n’ont rien dit…). Pour trouver une famille avec qui partager la nounou, outre l’habituel bouche à oreille, vous pouvez spammer les boîtes aux lettres du quartier (quitte à prendre un mail exprès pour l’occasion, voire une carte SIM sans abonnement dédiée).

Pour vous aider dans le recrutement : il y a certaines questions et certains critères que vous pouvez reprendre dans le billet sur les assmat. Pour notre part nous étions moins exigeants pour quelqu’un qui ne garde les enfants « que » 2h30 par jour : étant suffisamment stimulés l’un à l’école et l’autre à la crèche, nous ne cherchions pas forcément la réincarnation de Maria Montessori. Et puis autant vous dire que pour un temps partiel on ne se bouscule pas au portillon. L’amie Nashii a écrit quelques billets bien documentés sur le sujet il y a quelque temps déjà, que vous trouverez ici, ici, et .

Enfin il y a aussi la possibilité de prendre quelqu’un au pair, si vous avez une chambre de rab et habitez dans ou près d’une ville relativement attractive (ces conditions vous paraissent-elles contradictoires ?). Plus de détails sur ce type d’arrangement auprès de l‘Union française des agences au pair.

Ce billet clôt le dossier sur les modes de garde (voir aussi l‘assistant-e maternel-le et la crèche). Merci à tous pour vos commentaires qui illustrent bien la diversité des besoins et des réponses possibles !

Image : Certes il n’y a pas besoin d’agrément pour être nounou à domicile mais il semblerait qu’il faille a minima être humain.

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