Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé allaitement… en même temps ça changera des derniers billets à caractère polémique, puisqu’il s’agit aujourd’hui d’un article purement informatif (contrairement à ce que le jeu de mots à deux balles du titre pour lequel je vous présente mes plus plates excuses pourrait laisser croire). Je veux en effet vous parler d’un problème de l’allaitement très récemment décrit aux Etats-Unis, le réflexe dysphorique d’éjection du lait (en anglais dysphoric milk ejection reflex soit D-MER, abréviation que je vais garder le long de l’article). Voici la description qu’en fait le site d-mer.org, qui est à ma connaissance la seule source d’informations sur ce trouble. Je vais donc me contenter de traduire pour les lectrices qui ne liraient pas l’anglais.
D-MER, c’est quoi ?
C’est un trouble récemment reconnu affectant les femmes qui allaitent et se caractérisant par une dysphorie abrupte, soit des émotions négatives apparaissant juste avant l’éjection du lait et se poursuivant sur quelques minutes au plus. Les tests préliminaires indiquent qu’on peut soigner la D-MER et les premières recherches pointent vers une activité dopaminique inadéquate au moment de la montée de lait comme source de la D-MER.
D-MER, ce n’est PAS :
- une réponse psychologique à l’allaitement
- une simple nausée lors du réflexe d’éjection, ou tout autre symptôme physique isolé
- une dépression du post-partum ou un baby blues
- une aversion générale pour l’allaitement
- l’aversion pour l’allaitement que peut ressentir une femme enceinte qui allaite un aîné
Que ressent la mère qui souffre de D-MER ?
Les émotions négatives, ou dysphorie, que ressent la mère souffrant de D-MER se manifestent souvent dans son ventre -un sentiment de creux, comme un vide ou un nœud émotionnel dans le ventre. Les mères décrivent un certain nombre d’émotions liées à la D-MER , allant de la crainte à la colère en passant par l’anxiété, émotions faisant toutes partie du spectre de la D-MER, pour laquelle on peut décrire ces trois niveaux. Le point commun entre ces niveaux est la vague d’émotions négatives, juste avant d’allaiter, en allaitant, en tirant du lait et pendant les montées de lait spontanées, s’arrêtant au bout de 30 à 90 secondes, et reprenant généralement à chaque réflexe d’éjection. Un des points clés de D-MER est que la mère se sent bien sauf pour les montées de lait, et que les sentiments sont assez brefs (pas plus de 2 minutes), ce qui rend ce trouble bien différent de la dépression du post-partum.
Il est facile de ne pas réussir à identifier ce trouble puisque :
- certaines femmes ont des montées de lait si rapprochées pendant les tétées que les émotions n’ont pas le temps de retomber
- beaucoup de femmes ne sentent pas le réflexe d’éjection et donc ne peuvent pas le connecter à leur dysphorie
- le fait que la dysphorie ait également lieu pendant les montées de lait entre les tétées rend également cette connexion difficile.
Quelle est le mécanisme expliquant la D-MER ?
Le réflexe d’éjection du lait est causé par l’ocytocine, et s’accompagne d’une chute de dopamine afin d’entraîner une augmentation de la prolactine, qui va permettre de refaire du lait. Les femmes souffrant de D-MER ont une chute plus importante de dopamine, ce qui cause la dysphorie temporaire (voir par exemple ici).
Quelques trucs pour soulager la D-MER
- Evaluer sa production de lait. L’hyperlactation induit de nombreux réflexes d’éjection, si elle est avérée il existe des trucs pour la modérer (voir par exemple ici).
- Se distraire pendant la tétée. Lire, discuter, regarder la télé…
- Boire beaucoup. Il semble que l’hormone anti-diurétique, qui augmente quand on est déshydraté, soit également impliquée.
- Dormir. Plus facile à dire qu’à faire quand on a un petit bébé…
- Faire de l’exercice. Cf point précédent. On peut toujours commencer par faire une bonne balade tous les jours.
- Prendre de la caféine. Attention, pas plus que 150 mg par jour (soit environ 1-2 tasses de café) sinon les effets deviennent négatifs).
- La solitude. Certaines femmes trouvent leur D-MER pire si elles sont en compagnie, ne pas hésiter à s’isoler.
- L’orgasme. Il peut aggraver la D-MER par la chute de dopamine qu’il provoque. Bon ça tombe bien, en général ce n’est pas l’activité prioritaire de la jeune mère.
- Se motiver. Prévoir un petit truc sympa pour après la tétée/journée, auquel on se raccroche pendant les dysphories (« là c’est pas top mais après je me fais une tablette de Côte d’Or »).
- Suppléments alimentaires. Voir la liste ici, je n’ai pas le courage de tout traduire, d’autant que les noms sont très similaires en français pour la plupart (et n’oubliez pas le traducteur Google).
- Traitement médical. Pour les cas les plus sévères, le site recommande la bupropione (Zyban et Wellbutrin). Je n’ai aucun avis sur la question, et ce médicament étant sur ordonnance il vous appartient d’en discuter le cas échéant directement avec votre médecin ou votre sage-femme.
Et bien sûr, être informée. On vit généralement plus facilement ces sentiments difficiles si on sait qu’ils sont purement physiologiques et transitoires.
C’est d’ailleurs dans ce but que je me suis précipitée pour écrire cet article. J’ai eu plusieurs témoignages de femmes m’indiquant que l’allaitement les vide, les épuise, les pompe. Je ne savais pas trop quoi leur répondre, car la sécrétion de lait en soi n’est pas supposée être plus fatigante que la sécrétion d’urine, de transpiration ou de sang. Bien sûr, avoir un petit bébé est fatigant, et les tétées correspondent aux moments où on se pose enfin dans une journée bien remplie, sans compter que la prolactine a un effet soporifique. On peut donc ressentir une certaine somnolence pendant les tétées, ce qui peut faire penser que l’allaitement fatigue, alors qu’en réalité il aide à se reposer. Mais ces femmes ne semblaient pas satisfaites par cette explication, et je ne savais pas comment les aider, n’ayant bien sûr pas de raison de remettre en question leur ressenti. Je crois donc que ces explications pourraient leur être d’une aide précieuse, d’autant plus que le contexte actuel force un peu le trait sur l’allaitement : il faut allaiter pour être une bonne mère et c’est forcément un moment de béatitude et d’extase. Imaginez ce que ressent la mère qui souffre de D-MER : à chaque fois qu’elle allaite, ni plénitude, ni quasi-orgasme, mais un horrible sentiment de vide, de colère, de désarroi, menant tout droit sur la pente implacable de la culpabilité. Elle doit être une aberration de la nature, elle qui appréhende de plus en plus la prochaine tétée, alors pourtant qu’elle ne ressent pas de douleur physique. D’ailleurs elle finirait presque par se demander si elle est vraiment faite pour être mère. Pour peu qu’il y ait un contexte qui y soit favorable, la dépression du post-partum n’est probablement pas loin. Tout ça pour un problème de dopamine ! Le site d-mer.org signale que la D-MER peut entraîner des problèmes d’attachement entre la mère et l’enfant, et suggère d’organiser des moments agréables avec le bébé sans tétée (jeu, bain, portage, etc) pour balancer les émotions négatives des tétées.Vous trouverez ici la liste des émotions recensées comme pouvant être liées à la D-MER, je n’ai pas non plus le courage de tout traduire, mais là encore le traducteur Google est efficace pour le mot à mot et je peux aussi répondre aux questions en commentaire.
Bien sûr, les recherches sont encore en cours, il n’y a pas encore eu de publication scientifique sur la question, mais il me semble important que les femmes sachent que ces questions se posent, que ces hypothèses sont testées, et que l’information circule, également parmi les professionnels de santé. On sait que nombre d’entre eux ne sont pas formés à l’allaitement, je crois que c’est aussi à nous de leur parler de tout ça, et ne pas hésiter à leur apporter les documents du site d-mer.org pour discuter de la pertinence d’un traitement si vos symptômes sont trop handicapants. Et n’hésitez pas à témoigner, ici, ailleurs sur la toile ou en vrai (réunions de soutien à l’allaitement par exemple).
Image : « Comment créer un lien avec bébé ». Pas vraiment dans le sujet mais ça allège un peu l’ambiance (et ça me fait beaucoup rire).
Tags: Allaitement, D-MER, dépression du post partum, dysphorie, hyperlactation, montée de lait
@pétrolleuse, pour être plus précise, on oppose généralement lactation endocrine (gérée par des variations hormonales, avec des montées de lait pas toujours à propos, et donc des fuites) à lactation autocrine, sous contrôle de la demande (bébé ou tire-lait). Bien sûr, il y a toujours un peu des deux (la stimulation du bébé entraîne et régule les variations hormonales notamment). La date du passage en lactation autocrine ou automatique est très variable selon les femmes et les allaitements, de quelques jours à jamais ! En général quelques mois.
@sophie, http://www.theautismnews.com/2010/09/29/de-locytocine-en-spray/
@Caramelyne, n’est-ce pas aussi la fatigue accumulée ? J’imagine aussi qu’aux Emirats on se fait moins la bise à tout va non ? Le top étant la salutation asiatique où on ne se touche pas, idéal pour éviter la gastro 😀
@pétrolleuse, même en lactation automatique, le sevrage idéal devrait se faire en douceur, tant pour le bien de bébé que pour celui de sa maman.
Cela dépend surtout du nombre de tétées car le sevrage ne se passera pas de la même façon avec un bébé qui tète encore 6 fois par jour qu’avec un qui ne tète plus que 2 fois. En effet, si tu supprimes 6 tétées d’un coup, il y a de fortes chances pour que tu aies des engorgements, lactation auto ou non, alors qu’avec 2 cela se passera beaucoup mieux…
@Melar, qui parle d’un sevrage brutal? « le sevrage idéal devrait se faire en douceur »: ça me paraît l’évidence même…
@pétrolleuse, justement, ce n’est pas si « évident » que ça. On peut malheureusement penser qu’une fois en lactation auto on peut sevrer brutalement sans risquer d’engorgement, ce qui est bien entendu faux…
« est-ce que cela signifie que lorsqu’une femme est passée en lactation automatique, le sevrage, si elle le décide, passera inaperçu, sans douleur ni engorgement? » : la plupart du temps, une fois que la lactation est installée, si le sevrage se passe tout en douceur, il y a très peu d’engorgements et pas de douleurs, que l’on soit en lactation auto ou non.
Tout ça pour dire qu’être ou non en lactation automatique ne doit rien changer au mécanisme du sevrage.
😉
Voici (encore) un article très intéressant. Je vais en parler autour de moi.
Merci de mettre à notre disposition la littérature en anglais. 😀
Je pense être en lactation automatique oui. En fait je savais que j’allais avoir une montée de lait quand j’avais cette sensation de vide intense et dès qu’elle était arrivée ça passait. Donc j’ai associé les 2 et je savais que ce n’était pas très grave sinon la sensation de dégout/ d’envie de mourrir serait resté.
Il y avait cette impression que c’est la montée de lait qui me prenait toutes mes forces.
@La poule pondeuse, ça fait un peu pub de parfum, genre tellement bourré de phéromones que tous les mecs tombent comme des mouches…
@sophie, c’est Axe en fait 😆
@valentine, bienvenue !
@Maman de Boumbette, 😉
@Melar, ceci dit quand on passe en lactation auto c’est souvent corrélé avec un bébé un peu grand qui ne tète pas forcément super souvent. Donc le sevrage peut être un peu brutal, parce qu’il n’y a que 2 tétées à supprimer de toute façon, et peut-être aussi que l’enfant ne va pas comprendre pourquoi on en supprime une et pas l’autre. Sans compter les enfants qui arrêtent d’un coup. Bref il y a la théorie et puis la vraie vie 😆
@la belle bleue, malheureusement pas le temps d’en mettre autant que je voudrais 🙄
@Sihaya, c’est super si tu as pu faire le lien et ainsi gérer le problème !
Wonderful!! Can I have an email address to email you the three word files? Or email me at info@d-mer.org and I will reply with the attachments. Thanks!
@La poule pondeuse, c’est bien pour ça que je disais que ça dépend avant tout du nombre de tétées 😉
Mais c’est vrai que pour moi ce n’est que de la théorie : le sevrage n’est pas à l’ordre du jour chez nous, grande et petite tètent encore 😆
en parcourant les commentaires j’ai vu qu’il y avait une petite partie qui avait connu ça. Je me suis reconnue dans ton article. ça a duré un mois, j’en ai parlé à ma sage femme qui m’a prescrit du magnésium et des trucs homéopathiques. Seulement elle a pensé que je faisais un baby blues. Maintenant je me rends compte que c’était autre chose (moi c’était pendant les montées de lait, mais je m’en rends compte que maintenant).
après coup j’ai beaucoup appréciée cette expérience, parce que la brièveté des sentiments négatifs et le fait que ce soit pas logique (pourquoi je me sens si mal alors que je suis juste en train de manger des pâtes en discutant avec des amies ?) m’a montré que la dépression c’est une MALADIE, et que ce n’est pas une question de volonté.
J’ai changé radicalement de point de vu sur les dépressifs que je connaissais, et sur les mères en général.
Bonjour
Un article sur le « Réflexe d’éjection dysphorique » a été publié dans le dernier DA (Dossier de l’Allaitement), édité par la Leche League,le numéro 86, p.6. Le DA n’est pas encore consultable en ligne, quand il le sera je mets le lien si vous le permettez ?
Virginie
@la sorciére du logis, ah c’est intéressant. Effectivement, le dépressif (et toute personne souffrant de maladie mentale) a autant de prise sur sa maladie par la volonté que le diabétique ou le cancéreux…
@virginie2mars, ah super, j’ai justement regardé sur le site LLL france si je voyais quelque chose et étais déçue de ne rien trouver…
@pétrolleuse, issue d’une dernière discussion sur la lactaliste : lactation automatique mythe ou réalité ?
Réponse de Françoise Railhet référente médicale sur le phénomène dénommé contrôle autocrine, c’est looong j’espère que ça passera, pour les impatients réponse tout en bas dernier paragraphe
Au moment de l’accouchement, il y a un pic de prolactine, qui va induire le démarrage de la lactation (ou plus précisément du stade II de la lactogénèse), que la femme allaite ou pas. Pendant les premières semaines, le taux basal de prolactine est nettement plus élevé que la normale, et il y a des pics importants induits par les tétées. Puis le taux basal de prolactine va baisser, et les pics vont devenir de moins en moins importants. Aux alentours de 6 mois, le taux de prolactine est revenu plus ou moins au taux antérieur à la grossesse, et les pics sont très peu marqués.
Parallèlement à cette baisse du rôle de la prolactine dans la lactation (contrôle exocrine – par une glande autre que la glande mammaire) se met en place un contrôle autocrine (par la glande mammaire elle-même), qui joue un rôle de plus en plus important. Il semble que l’un des composants du lait (on a une bonne idée de ce que c’est mais ça reste encore peu étudié) bloque la fabrication du lait d’autant plus efficacement que la quantité présente dans le lait est importante.. Quand le bébé tète et enlève le lait des seins, ce composant disparaît aussi, et la rapidité de fabrication augmente. Plus le sein est « vidé », plus la rapidité de fabrication du lait augmente. Ce phénomène permet de moduler la rapidité de fabrication du lait en fonction de la fréquence des tétées et de la façon dont le sein a été vidé à chaque tétée. Et il permet aussi de bloquer la fabrication du lait dans un sein mais pas dans l’autre si, pour une raison ou une autre, une femme décide d’allaiter avec un seul sein (ou bien le bébé refuse de téter un des seins).
Passé les premières semaines, le taux de prolactine a de moins en moins d’importance, et il n’en a habituellement plus du tout au bout de 5-6 mois (et à coup sûr après le retour de couches). Le contrôle autocrine (par la glande mammaire elle-même en fonction de la façon dont les seins sont vidés) prend progressivement le relais. C’est probablement ça que certaines ont nommé « lactation automatique » (ce qui ne veut strictement rien dire).
En revanche, l’ocytocine continue à jouer son rôle.
A noter qu’il y a de TRES importantes variations d’une mère à l’autre en fonction de l’équilibre hormonal propre à chacune.
➡ 😛
Appeler ça lactation automatique peut amener les mères à penser qu’elles fabriquent du lait pouf, juste comme ça.
Alors qu’en fait, les seins s’adaptent à la demande du bébé, et fabriquent du lait en fonction de la façon dont les seins ont été « vidés » à la tétée précédente. Si les seins ne sont pas vidés, la fabrication du lait va ralentir et baisser.
Bref, il est toujours préférable d’utiliser les « bons » termes : à savoir lactation sous contrôle autocrine.
Ensuite, le temps que ça prend, j’ai jamais vu d’études sur le sujet. On a constaté que le taux de prolactine, passé les premiers jours ou les premières semaines, avait un rôle de plus en plus faible. Ce qui ne veut
pas dire un rôle nul : après tout, des produits comme le dompéridone ou le fenugrec agissent en augmentant le taux de prolactine.
Il est plus que probable que cela dépende des mères, de leur équilibre hormonal spécifique.
Globalement, aux alentours de 6 mois, le taux basal de prolactine est plus ou moins revenu au taux antérieur à la grossesse, et les pics pendant les tétées sont beaucoup plus faibles. Et lorsque la femme a eu son retour de couches, on peut tabler sur le fait que la prolactine ne joue plus aucun rôle. Quand au moment où le contrôle autocrine commence à se mettre en place, je n’ai pas de données dessus.
@virginie2mars, c’est super intéressant ! merci !
Moi c’était les « tétées ratées » qui me faisaient ressentir un sentiment d’abandon : juste lorsque le lait montait, mon bébé s’arretait assez souvent de teter brutalement avec cris pour cause de douleur liée à des remontées acides (RGO) les premiers mois. Je ressentais une immense fatigue et un désespoir qui ne s’apaisaient que lorsque je me rabattais sur le tire-lait, il fallait que le lait s’écoule. Alors qu’une tétée « suffisante » me remplissaient d’energie. Pfff, les hormones nous manipulent !
@Melar, C’est vrai qu’il n’en était plus qu’à deux tétées par jour, mais mon 2e, c’est lui qui a décidé à 8 mois et demi d’arrêter de téter. Comme ça du jour au lendemain 🙄 Donc, sevrage brutal forcément et aucune conséquence pour moi : ni engorgement, ni douleur (si ce n’est psychologique, parce que je n’y étais pas du tout préparé 😥 )…
Bonjour
@Suzie je rebondis son ton post, un bébé qui s’arrête de téter à 8 mois ne prend pas la décision de se sevrer il est plus probable qu’il s’agisse d’un refus de téter appelé « grève de la TT » dont il peut être intéressant de trouver les causes
http://www.lllfrance.org/Surmonter-les-obstacles/Refus-de-teter.html
Parfois à cet âge le bébé se désintéresse du sein pour explorer le monde, lorsqu’il fait une acuqisition importante (je pense à la marche notamment) les tétées ne peuvent alors se faire que dans un endroit calme et sans stimuli extérieur.
C’est une période pendant laquelle il est alors plus facile de sevrer si on le souhaite.
Virginie
@ISABOULE, ah oui c’est pas facile ça
@virginie2mars, Ben, je ne sais pas, moi j’ai insisté un peu. Il a fini par me mordre à deux reprises. J’ai donc arrêté de l’allaiter. Il sortait d’une période de longue maladie de plusieurs mois où il était resté très collé à moi. C’était peut-être sa façon de dire qu’il était guéri et qu’il allait effectivement s’ouvrir au monde et aux autres… La puéricultrice de la crèche, devant mon désarroi, m’a expliqué que c’était son droit de ne plus vouloir téter et qu’il fallait le respecter… C’est ce que j’ai fait. En tout cas, ce n’est pas le biberon qui l’a attiré : il n’a jamais voulu en boire ! Il n’a donc plus jamais bu de lait depuis l’âge de 8 mois.
@La Poule Pondeuse, Incroyable viens de prendre un peu le temps pour visiter ton blog apres quelques mois d’absence, et voila exactement un post qui fait echos à ce que j’avais eu au debut de l’allaitement et auquel je n’avais jamais trouvé d’explications, malgré en avoir parlé à mon médecin et un peu autour de moi. C’est en effet un sentiment tres fort, tres physique et psychique à la fois. Je sentais monter le « malaise » et le sentait se balader en moi puis s’ apaiser (souvent une fois la tétee finit), et puis des fois ca s’installait un peu plus longtemps me laissant penser que c’etait peut etre ca le baby blues. Mais j’etais confuse car de maniere generale j allais vraiment tres bien. ….bref c’etait surtout lors du 1er mois….j ai taché de ne pas trop m’ecouter, mais sur le moment cetait tres deconcertant et desagreable comme sentiment. puis disparu. Cela dit, bien que j’en sois à mon 7eme mois d’allaitement (avec diminuttion du nombre de tétee environ 3) , recemment ce sentiment est un peu reapparu, de maniere tres subtile, à peine perceptible mais tout de meme la. J ai pensé que c’etait peut-etre parceque je rentrais dans le processus naturel du sevrage et que comme une boucle les sensations du debut reapparaissées. mais apres la lecture de ce post je realise que ce n’est en fait pas du tout ca, et je comprends un peu mieux. il semblerait que malgré le fait que je sois en lactation sous controle autocrine (pour utliser les bons termes 😉 et ce depuis le 5eme mois- en ce moment les hormones semblenet avoir un peu de mal du fait de la fatique , les changements etc qui me rende surement un peu plus fragile (periode assez intense -demenagement , reprise du boulot, debut creche, fin du cododo) ce qui expliquerait ce leger retour à certain moment de D-MER..??….Enfin voila tout ca pour dire, qu’encore une fois ton blog la poule pondeuse permet decomprende, reflechir et de trouver quelques explications, reflexions sur des choses qui nous touchent et dont, dans ce cas, on ne savait meme pas mettre de mots de dessus. Merci !
@Lullaby, heureuse d’avoir pu t’aider concrètement !
Mon bébé n° 1 ne sachant pas téter tout de suite, j’ai opté pour le bib et en lisant tout ça je ne le regrette pas, je n’ai eu que du bonheur à nourrir mon baby, et mon homme aussi, il faisait en particulier les bibs de nuit, et il a créé une grande complicité avec ses enfants grâce à ça, enfin c’est lui qui le dit, les bibs de nuit sont les moments qu’il a préféré de la toute petite enfance (car à 2 mois, bb dormait 12 heures)
On peut ne pas donner le sein et être une maman super épanouie, et une vraie mère, contrairement à ce que le discours ambiant nous pousse à croire-j’ai eu un terrible baby blues de qq semaines à cause de toutes celles qui me reprochaient de ne pas allaiter…
Oh ben ça alors ! Il y a un nom pour ce que je ressentais à chaque montée de lait tout au long de mon allaitement (que mon bébé soit près de moi ou pas d’ailleurs) !
Je pensais bien que c’était hormonal, j’en avais parlé à la conseillère en allaitement, mais elle n’avait pas de solution. Alors j’en avais parlé à ma mère, qui avait ressenti la même chose lors de ses allaitements à elle. J’en ai conclu que c’était un truc familial, pas grave en soi, même si désagréable.
Donc parfois je me mettais à chialer comme un veau lors de la montée de lait tellement je me sentais fatiguée, triste et « vide » psychiquement, et 2 minutes plus tard, hop fini !
Merci la poule, j’aime bien mettre des noms sur les choses 🙂
Et comme c’est mon premier commentaire ici, merci pour l’ensemble de ta prose, toujours pertinente, intéressante et agréable à lire.
@one step at a time, bien sûr qu’allaiter n’est en rien nécessaire pour être une « vraie mère »/ »bonne mère » ou pour s’épanouir dans sa maternité. Ceci dit je pense encore et toujours que le choix d’allaiter ou pas ne se réduit pas à cela, c’est une histoire d’envie, quelque chose de pas vraiment rationnel… et c’est notamment pour cela qu’il est particulièrement déplacé de juger les choix des unes comme des autres 😉
@Ciboulette, merci ! et ravie d’avoir pu t’aider.
Salut ! J’adore ton blog, tu as vraiment une plume exceptionnelle et une vie de maternité palpitante.
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A très bientôt et continue à nous faire rêver !
Fanny
[…] Une explication claire sur le reflexe dysphorique d’éjection du […]
[…] En français chez la Poule Pondeuse Évaluez ceci : J'aimeJ'aime2 blogueurs aiment . […]
J’ai ressenti ces symptomes, quand mon bébé était « grand » uniquement. C’était associé à un ras le bol général non pas de l’allaitement en lui-même mais de son intensité et de la dépendance de mon fils « bébé aux besoins intenses ».
Ca m’arrivait quand les tétées se prolongeaient, bien souvent c’était plutôt une tétée câlin que vraiment nutritive et vu que je ne sentais pas le réflexe, difficile de relier les sensations. A ces moments, j’avais envie de l’arracher de mon sein. Ce que je ressentais était très violent.
J’ajoute que l’autre symptome très perturbant que j’avais était une excitation sexuelle. Donner le sein dans cet « état » me provoquait des sentiments très génants, voire douloureux par leur contradiction. Je pense que ça relève du même ressenti général : j’avais envie que l’allaitement soit plus « léger » et retrouver mon corps et ma vie de femme même si par ailleurs, j’avais une vie intime épanouie (bizarre cette phrase du texte disant que l’organsme n’est pas l’activité principale de la jeune mère ?).
J’ai résolu le « problème » en limitant petit à petit les tétées (à partir de 10-12 mois) ou en les écourtant.
Autre chose, je ne rejoins pas du tout cette affirmation que l’éjection du lait ne demande aucune énergie. L’éjection peut-être pas mais la production oui. On brule plus de calories en allaitant qu’en étant enceinte ! et cela moi je l’ai clairement remarqué. J’ai allaité moins intensément mon deuxième enfant et dès l’introduction d’un seul repas, alors qu’il ne faisait pas encore ses nuits, j’ai ressenti une diminution de la fatigue qui a continué par pallier à chaque tétée en moins (bien identifiées car c’était 6 puis 5 puis 4 etc) jusqu’au sevrage total. La reprise du travail au milieu n’a pas généré autant de fatigue que les tétées …
@pétrolleuse, effectivement, si on en est à ce stade 🙁 le sevrage semble s’imposer mais il peut être vécu comme un tel échec qu’il me semble intéressant de savoir que les sensations ont une explication, même si incomplète et qu’il y a des moyens de les limiter.
ici, pour ces raisons, entre autres, je n’ai pas souhaité avoir un allaitement aussi « intense » la deuxième fois. il se trouve que mon fils était moins demandeur et que je n’ai pas hésité à lui donner une sucette (ça correspondait à un besoin), le diversifier « tôt » (pareil) et passer en mixte après qqs mois …
@Bella, merci pour ton témoignage, je ne sais pas si c’est le même processus qui était à l’oeuvre pour toi que celui de la D-MER mais c’est tout à fait intéressant de voir comment ces processus hormonaux et biochimiques peuvent affecter nos humeurs et émotions parfois fortement. L’essentiel est bien sûr que tu aies pu trouver la solution qui vous convenait.
Merci BEAUCOUP!!! Je me sens beaucoup moins seule depuis que j’ai découvert cet article. Une sensation éphémère (quelques secondes dans mon cas)très désagréable et difficile à décrire. Un sentiment soudain de mélancolie qui s’empare de moi à chaque montée de lait et dès que mon bébé commence à téter.
L’impression est suffisamment éphémère pour ne pas être invivable mais assez désagréable pour que j’ai envie de mettre progressivement fin à mon allaitement après 2 mois où hormis ce syndrome, tout se passait pourtant à merveille (jamais eu de crevasse ou de douleur).
Et pour celles qui se demandent comment on peut continuer à allaiter dans ces conditions, je dirai qu’on baigne aussi dans ces hormones très planantes de l’allaitement donc c’est un mélange de sensations contradictoires (euphorie/mélancolie),mais également la culpabilité d’arrêter d’allaiter alors que bébé prend très bien le sein!
En tous cas merci car à chaque fois que j’ai parlé de ça autour de moi, je n’ai jamais trouvé de femme qui me comprenait et je n’assumais pas trop…
[…] Une explication claire sur le reflexe dysphorique d’éjection du […]
Bonsoir chère poule pondeuse,
j’arrive sur votre site par le biais d’une amie avec qui nous parlions allaitement ce soir…et je voudrais vous demander si à la lecture de mon témoignage vous entendez une petite musique D-MER…je vous explique rapidement.
j’allaite toujours ma petite de 30 mois et ne souhaite pas arrêter. j’aimerai juste diminuer mais pas facile car elle est depuis toujours très demandeuse (de jour comme de nuit) . nous avons cherché dans différentes directions sur ce besoin de tété intenses et ses difficultés de sommeil (ostéo, émotionnel, microkiné etc…)Bref elle tète bcp et en redemande!
Je ne veux rien d’autre que l’allaitement ( je passe rapidement sur mes motivations: orthophoniste de métier je sais qu’il n’y a rien de mieux pour l’articulé dentaire, intolérance au lactose pour elle et moi…).
Mais depuis la première tété, je « subis » ces moments physiquement et psychologiquement car cela me fait une sensation désagréable dans tout le corps (la première année j’avais des sensations électriques ou de fourmillements dans la jambe du côté où j’allaitais, puis je m’y suis habituée et mon cerveau je crois les a effacées), cela m’irrite émotionnellement et je n’attends qu’une chose: la fin de la tété. Tout en souffrant de ne pas être une mère assez bonne pour être , comme tout le monde, béate et détendue pendant les tétés. Alors peut être est ce juste la sensation physique désagréable qui est en cause mais ce que je sens c’est que je ne peux pas dire comme je l’entends souvent de mamans allaitantes que j’aime cela, que cela me fait du bien.
Je me sens malheureuse de vouloir être à la fin de la tété alors qu’elle ne fait que commencer et une mauvaise mère de toujours râler et me sentir irritée pendant ces instants qui ont l’air si magiques pour d’autres…c’est aussi peut être pour cela que ma petite est si demandeuse, car elle ne peut pas se laisser aller, elle sent que j’attends la fin de la tété .
Et en même temps si demain elle devait se sevrer naturellement rapidement,, j’en serai nostalgique et triste car j’aime bien la proximité que cela me procure avec elle…Même si c’est dur, donner de moi je sais que je peux le faire.
Merci de votre avis.
Anne
Mince, moi je croyais que c’était comme ça pour tout le monde! J’ai ressenti pendant plus de 6 mois cette bouffée d’angoisse qui arrivait au bout de quelques minutes de tétée mais laissait place heureusement assez vite à la détente. Ça s’est ensuite calmé avec la poursuite de l’allaitement. Je me doutais bien que c’était hormonal mais je suis contente d’avoir compris le mécanisme – merci!
Bonjour,
J’ai eu ça avec mes 2 enfants et j’ai trouvé énormément de réconfort en échangeant avec d’autres femmes qui vivaient la même chose dans un groupe Facebook où elles se regroupent. Il y en a un en anglais qui est déjà très actif et un en français qui émerge. Je vous invite toutes à venir y jeter un coup d’œil.
Français: https://www.facebook.com/groups/1641435769483395/
Anglais: https://www.facebook.com/groups/18640836364/
bon courage!
Bonjour, j ai arrêté l allaitement depuis 3 semaines et jai encore des symptômes 4 a 5 fois par jour lorsque j’ai des « montées et mes seins coulent… je ne sais pas quoi faire ni quand j en serai finalement débarrassé… dans combien de temps pourrais je retrouver des émotions stables? J’ai accouché il y a 5 semaines. Merci!
Merci beaucoup pour cet article !
Depuis que mon petit bout est né à chaque mise au sein je me sentais pas bien c était un grand vide un malaise c était très dur a décrire. Je pensais que c était l ocytocine qui provoquait ça et j avais fait le lien avec la mise au sein et encore aujourd’hui j attends que ce sentiment passe. Il a deux mois mais au début l allaitement était horrible en plus des douleurs et je voulais tout arrêter… Maintenant je sais que je ne suis pas folle et que c est une réaction de mon corps.
Encore merci 🙂