Cette semaine place aux zèbres et à Suzie et Fleur, les poules à rayures, qui viennent nous parler de leurs enfants différents. Un grand merci à elles de s’être lancées dans cet exercice à quatre mains avec tout le sérieux qu’on leur connaît !
Mais un zèbre, c’est quoi ?
Je n’habite pas dans un zoo (quoique, parfois, avec trois enfants, ça y ressemble un peu). Non, le zèbre, c’est mon fils aîné. Ce n’est pas un petit mot doux, c’est juste le nom donné par Jeanne Siaud-Facchin, psychologue, aux enfants surdoués. Ça y est le grand mot est lâché. J’entends déjà certains commentaires : « Encore une qui se la pète avec son môme ! » Et bien, non, je ne me la pète pas justement parce qu’un zèbre est un animal difficile à domestiquer. Un zèbre ressemble beaucoup à son cousin le cheval, mais au milieu d’un troupeau équin, il se remarque pas mal avec son pyjama à rayures. Les clichés et les tabous sont légion en ce qui concerne les petits surdoués et l’ignorance et les remarques font souffrir parents et enfants. Chaque enfant est différent de son voisin et c’est pareil pour les zèbres dont aucun n’a exactement les mêmes rayures que son congénère. Pourtant, ils ont beaucoup de points communs dont nous parlerons plus bas.
Voici en parallèle les histoires du Zèbre et de Puce1, racontées par leurs mères Suzie et Fleur.
La petite enfance
Le Zèbre était un bébé très sage et très sérieux. Il passait son temps à observer d’un œil scrutateur son entourage. A sept mois, il a prononcé ses premiers mots, les mêmes que les autres bébés : Papa, Maman, merci, au revoir, coucou, etc. Puis à 10 mois, il savait nommer chat, chien, fleur… et ensuite il n’a fait que progresser jusqu’à dire à 2 ans à l’heure du petit déjeuner : « Dis maman, les mamans porcs-épics, ça met des bébés de combien de kilos au monde ? ». A 3 ans, alors qu’on lui attachait ses chaussures pour aller en petite section : « Hein maman, l’univers ça a commencé par une grosse explosion qu’on appelle le big bang… » Et hier soir à table, alors qu’aujourd’hui il a 8 ans, en réponse à son frère de 6 ans qui se demandait comment dormaient les tricératops : « Tous les grands herbivores dorment debout, même le cheval et la vache. Ce qui est curieux c’est que l’indricotherium, qui était plus grand que l’éléphant, dormait lui couché. » Je ne vais pas vous faire un florilège, c’est juste pour vous donner une idée.
Le Zèbre a eu très tôt une passion pour les livres. A 10 mois, il restait une heure assis dans sa poussette à feuilleter son imagier du Père Castor (très pratique, pour aller dîner au resto tranquille !). A 18 mois, il pouvait regarder pendant un ¼ d’heure un livre de poèmes d’Eluard sans image… Nous avons constaté qu’il savait lire le jour où à 5 ans et demi, il a sorti le dictionnaire Larousse (il adore les dictionnaires et les encyclopédies), et s’est mis à lire les légendes des images !
A 2 ans, notre Zèbre faisait des puzzles de 100 pièces et quand il en avait marre, il les faisait la tête en bas (le puzzle, pas lui, c’est un zèbre pas un acrobate !).
Née prématurément, Puce1 n’a pas vraiment été un bébé particulièrement éveillé. Elle était cependant déjà perpétuellement en demande. Et si ses premiers mots ne jaillirent qu’à 9 mois, elle faisait à 18 mois des phrases complètes, conjuguait en appliquant la concordance des temps à deux ans. C’est alors que j’ai saisi ce dont parlaient mes propres parents lorsqu’ils racontaient mes bavardages à deux ans, qu’ils n’osaient faire taire tant mes propos étaient censés. Rapidement, Puce1 a eu des préoccupations un peu atypiques : à trois ans, elle demandait comment on fait pour ne pas avoir de bébés, se préoccupait de son avenir après notre mort, etc… Elle montrait un vif intérêt pour la nature et distinguait aisément insectes et petites fleurs, elle avait un odorat à faire pâlir mon parfumeur de père. Elle était également déjà très tonique, aventureuse et acrobranche et escalade la stimulaient (ça c’est pour casser le mythe de l’intello qui ne fait que réfléchir… ceci dit, je dois admettre que chaque positionnement d’un pied ou d’une main donnait lieu à un savant calcul, et que le mécanisme d’ouverture d’un mousqueton l’intriguait !).Mais tout cela nous semblait absolument normal ! Ce qui nous tracassait davantage, c’étaient ses colères. Puce1 ne semblait supporter aucune frustration (et elle y était largement confrontée, du fait notamment de nombreux interdits alimentaires dus à ses allergies) et sa dernière année de crèche a été difficile… La psychologue consultée alors n’a fait que nous dire que, fille de parents ayant fait de longues études et sportifs, elle était surstimulée et qu’il fallait la calmer… A nos yeux, Puce1 ne présentait aucune « compétence extraordinaire »… nous la trouvions cependant hors du commun.
L’entrée à l’école : des premières difficultés au diagnostic
Jusque-là, tout ça semble très positif, formidable et plutôt amusant. En réalité, même si les débuts furent prometteurs, les choses se sont corsées avec l’entrée à l’école.
Le Zèbre fut déstabilisé par l’école et par ce que l’on attendait de lui. Il pensait qu’il allait apprendre des choses en allant à l’école et il fut déçu : il en savait déjà beaucoup plus que les autres… Du coup, le Zèbre décida de garder ses brillantes compétences pour lui et se rangea au niveau des autres. En Petite section, la maîtresse s’est aperçue seulement au mois de février qu’il savait parler. En moyenne section, le Zèbre ne voulait pas écrire. En grande section, personne n’a vu qu’il savait lire : il a fallu attendre la séance du dictionnaire pour le constater.
Il n’y a que la pédiatre qui nous avait suggéré, lorsque le Zèbre avait 4 ans de lui apprendre à lire. Le diagnostic n’avait pas encore été posé et elle n’a pas parlé de précocité. Toujours est-il que nous n’avons pas suivi son conseil. Nous pensions que nous ne saurions pas faire et qu’ensuite le Zèbre s’ennuierait à l’école. Résultat : il a appris à lire tout seul et en cachette et il s’est quand même ennuyé. Peut-être que si nous lui avions appris à lire, il aurait pu sauter une classe ou au moins se concentrer sur le reste comme l’apprentissage de l’écriture. Le Zèbre s’est beaucoup ennuyé en classe jusqu’en CE2 parce que l’essentiel de l’apprentissage du cycle 2 (grande section, CP, CE1) se concentre sur la lecture et l’écriture. La lecture, il maîtrisait déjà, l’écriture c’était son gros point noir. A partir du CE2, sont introduites des matières comme l’histoire, la géographie, l’anglais ou les sciences. Ce sont des domaines où le Zèbre excelle et qui l’intéresse beaucoup.
Il en ressort qu’aucun enseignant ne nous a jamais alerté sur ses particularités. En fait, ils s’en plaignaient beaucoup : trop lent, trop rêveur, fainéant, distrait, bébé… Pauvre Zèbre, il croyait ainsi passer inaperçu au milieu des autres !
Devant les remarques répétées de l’instit de CP (que je fuyais à chaque sortie d’école), j’ai emmené le Zèbre chez une psychologue : bilan de personnalité, tests d’intelligence. Conclusion : votre enfant est surdoué ou précoce, ou à haut potentiel intellectuel, un zèbre quoi. Remarquez on s’en doutait un petit peu vu son comportement. Et son orthophoniste, (ah oui, le Zèbre a AUSSI un petit problème d’élocution) nous avait dit qu’il avait le profil de l’enfant précoce et nous avait conseillé de le faire tester. Nous n’avions pas vu l’intérêt de le faire sur le moment.
Les choses se gâtent… Puce1 entre à l’école à trois ans et demi. Rapidement, les plaintes et complaintes se font entendre : « J’en ai mare de faire toujours la même chose, c’est nul », le tout hurlé chaque soir en sortant de l’école ! L’aspect répétitif des choses est insupportable à notre petite fille et nous ne pouvons que constater qu’elle a de quoi s’ennuyer. Si elle n’avait à nos yeux jusqu’alors pas de compétences extraordinaires, il est évident qu’elle apprend vite et facilement : entrée en petite section sans connaître les lettres, elle les connaît toutes en un mois, écrit son prénom après un mois de classe, etc… En parallèle, naturellement, elle continue d’être perpétuellement en train de poser des questions, de chercher à savoir plus et mieux. Nous comptons sur notre expatriation en cours de petite section pour la divertir et lui « donner du grain à moudre ». Echec. Le début de la moyenne section est catastrophique : pleurs et maux de ventre quotidiens, colères à gogo, pas de relations satisfaisantes avec les autres enfants. En octobre, nous prenons la décision de la faire tester. Elle a 4 ans et demi, ce sera un WPPSI-R. La psychologue est méticuleusement choisie et … ça y est, nous savons : Puce1 est précoce. Elle présente en outre un profil archétypique d’enfant précoce en terme de tempérament. Elle ne démontre cependant toujours pas de compétence extraordinaire dans le domaine scolaire (en dehors, si !) et n’apprendra d’ailleurs à lire qu’en CP (mais alors, ce seront directement des livres et des livres : à 7 ans, actuellement, elle lit des ouvrages recommandés pour le CM2 ou la 6ème, à raison de 4 par semaine en moyenne). Nous, parents, sommes soulagés : maintenant, nous savons ! Nous savons aussi que nous pouvons continuer à lui proposer des tas d’activités, peu importe qu’elles soient classiquement dédiées aux enfants de 2, 3 ou 4 ans de plus. Nous pouvons aussi continuer à répondre en détail à ses questions incessantes : elle est avide de connaissance et peut comprendre toutes nos réponses. Le saut de classe est recommandé.
Un peu de théorie : qu’est-ce qu’un surdoué ?
On naît surdoué, on ne le devient pas. Un enfant surdoué est un enfant qui obtient un score de QI supérieur à 130 (même si cette valeur est sujette à débats) aux tests d’intelligence validés et standardisés passés avec un psychologue compétent. Ce score est indispensable mais non suffisant au diagnostic. Il doit être complété par un examen clinique des particularités intellectuelles et affectives de l’enfant. Ces enfants sont appelés « surdoués » ou « précoces » ou désignés comme à « haut potentiel intellectuel ». Il y a débat entre spécialistes pour désigner ces enfants. L’expression « surdoué », en effet, laisse à penser que l’enfant possède quelque chose en plus, or, être « surdoué », c’est surtout posséder une forme d’intelligence qualitativement différente plus que quantitativement. L’expression « précoce » indique que l’enfant est en avance, ce qui est vrai, mais cette précocité existera toute sa vie, il ne sera jamais « rattrapé » par les autres. Personnellement, je préfère l’appellation à « haut potentiel » car elle est la plus proche de la réalité : ces enfants sont dotés d’un potentiel qui va s’exprimer ou non, selon la manière dont on aura pris en compte leurs particularités. L’expression « enfant intellectuellement précoce » (EIP pour les intimes) est aussi largement utilisée.
L’intelligence du surdoué est atypique : il est non seulement plus intelligent, mais aussi (et surtout), son intelligence fonctionne de manière différente. Des études ont récemment été menées sur le fonctionnement du cerveau des enfants. Sous IRM, on a demandé à des enfants d’effectuer un certain nombre de tâches. Chez un enfant normalement intelligent, des zones bien spécifiques de cerveau s’allument et ce sont toujours les mêmes pour le même type de consignes et ce pour tous les enfants concernés. Chez les surdoués, on observe un grand « flash » où toutes les zones du cerveau s’allument en même temps. La manière dont le surdoué trouve la réponse à une question peut être comparée au filet d’un pêcheur : le surdoué inconsciemment envoie son « filet » dans son cerveau pour ramener tout ce qu’il va trouver. Etonnamment, c’est souvent la bonne réponse qui ressort et pourtant, le surdoué ne sait pas comment il a trouvé cette réponse. Ce fonctionnement fait qu’un enfant surdoué élève a beaucoup de mal à justifier ses réponses et à expliquer son raisonnement. Il arrive parfois que les zèbres répondent de manière très déconcertante à une question simple : « je ne sais pas ». Soit la question était mal posée : il faut, en effet, être très vigilant à la manière dont on expose les consignes ou les questions aux enfants surdoués. Ils sont très sensibles à la formulation employée. Lors d’une conférence sur les EIP, une enseignante nous racontait qu’elle avait demandé à ses élèves après lecture d’un texte : « Alors qu’est-ce qui se passe dans ce texte ? ». Alors que les autres élèves planchaient sur le contenu narratif du texte, une petite zèbre avait répondu : « A la ligne 6, l’écriture change » (il y avait une partie en italique). Elle n’avait pas compris la question. L’autre possibilité à la réponse « je ne sais pas », c’est que le zèbre n’a rien ramené dans son filet. C’est rare, mais ça arrive. Et là, si on ne l’aide pas à retrouver le chemin de la bonne réponse, il ne sait pas le faire tout seul. Cette capacité à trouver spontanément et quasi systématiquement les réponses aux questions, font que les enfants surdoués ont de très bons résultats scolaires jusqu’en 5e à peu près. Il faut savoir que les surdoués ont une mémoire prodigieuse. Ils enregistrent toute information qui passe à hauteur de leurs yeux ou de leurs oreilles. Lorsqu’on les interroge, leur « filet » ramène l’information quasi à coup sûr. A partir de la 4e les choses se compliquent parce que c’est le moment où l’on demande aux élèves de justifier leur raisonnement, de faire des démonstrations. L’enfant zèbre ne sait pas faire cela si on ne lui a pas appris auparavant. Il ne connaît pas l’effort de la réflexion. Alors souvent les résultats scolaires plongent, laissant le brillant surdoué en plein désarroi. C’est pour cette raison que le saut de classe est préconisé : pour que l’enfant précoce se trouve en difficulté et doive faire des efforts pour réussir. Notre Zèbre a une capacité intellectuelle supérieure de plus de deux ans à celle des enfants de son âge (ce calcul est fait par le psychologue à partir du score obtenu au test de QI). Pour qu’il soit suffisamment stimulé intellectuellement, il faudrait qu’il suive le programme scolaire de CM2, voire de 6e ! Comme cela n’est pas possible, il nous faut lui apprendre à travailler plus que ce qu’il lui faut pour obtenir de bons résultats. Du coup, les devoirs ressemblent parfois à des séances de pugilat, parce que nous lui en demandons beaucoup plus que ce que la maîtresse exige de lui… et ça le Zèbre, il n’aime pas !
Les tests de QI (ce passage s’appuie sur l’ouvrage de Jeanne Siaud-Facchin L’enfant surdoué et celui dirigé par Sylvie Tordjman Enfants surdoués en difficulté)
Comment se passe le passage du test ? Tout d’abord le psychologue s’entretient avec vous des difficultés de votre enfant et de son comportement intellectuel, social, affectif… Ensuite, le psychologue reste seul avec l’enfant et a un entretien avec lui. Puis, il passe aux tests proprement dits. Ces tests permettent d’explorer, d’évaluer et de comprendre le fonctionnement de l’enfant sur les plans intellectuels et psychodynamiques. Les données du bilan orientent le diagnostic et permettent la mise en place de l’accompagnement ou de l’aide la plus adaptée au profil et/ou aux difficultés présentées par l’enfant. Il existe deux grandes catégories de tests dans le bilan psychologique de l’enfant : les épreuves cognitivo-intellectuelles, et les tests de personnalité, qui visent à apprécier le fonctionnement psychoaffectif et psychodynamique de l’enfant.
Pour évaluer le QI le psychologue utilise un test d’intelligence, généralement une échelle de Wechsler. Les échelles d’intelligence de Wechsler proposent une diversité d’épreuves qui mettent en jeu différentes aptitudes intellectuelles. L’échelle comporte 10 épreuves fondamentales qui se regroupent en deux sous-échelles ou subtests : l’échelle verbale et l’échelle de performance. L’échelle verbale sollicite la capacité à former des concepts verbaux, active les compétences logico-mathématiques, fait intervenir l’adaptation sociale et la compréhension du fonctionnement de l’environnement. L’échelle de performance évalue la mise en acte de l’intelligence dans des situations concrètes et la capacité de l’enfant à mobiliser rapidement ses ressources cognitives. Chaque épreuve comporte des items de difficulté croissante. Le nombre d’items réussis par l’enfant permet de calculer son score brut qui sera transformé en note standard. En plus de ces deux échelles sont calculés deux indices : l’indice de mémoire de travail et l’indice de vitesse de traitement. Il est à noter que les enfants précoces, les garçons particulièrement, sont peu efficients dans le subtest du code, contenu dans l’indice de vitesse de traitement. Cela est dû au fait que cette épreuve fait peu appel à ce qui est considéré comme étant l’intelligence. Ces enfants sont désarmés devant une épreuve qui ne demande aucune réflexion. Les enfants précoces ont besoin qu’une activité fasse appel à leur intelligence pour mobiliser pleinement leur attention et être efficients. Ce subtest fait parfois chuter de quelques points le QI total. Certains spécialistes préconisent donc de calculer deux QI, l’un en tenant compte du code et l’autre sans le prendre en considération. Suite à la passation des échelles verbale et de performance et des deux indices, trois valeurs de QI seront ainsi déterminées : le QI Verbal, le QI Performance et le QI total. Un intervalle de confiance est associé à ces valeurs afin de prendre en compte les incertitudes de mesure : le potentiel de l’enfant se situe au sein d’une fourchette de valeurs.
A l’origine le quotient intellectuel était simplement la mesure du décalage d’un enfant par rapport à sa classe d’âge : âge mental/âge réel x 100 ; ainsi un QI de 120 signifie qu’un enfant de 10 ans a les capacités intellectuelles d’un enfant de 12. On parle maintenant plutôt d’écart à la moyenne : les tests de Wechsler sont calibrés de façon à ce que la moyenne de la population ciblée soit à 100 avec un écart-type de 15. Ainsi 68,2% de la population possède une intelligence normale avec un QI compris entre 85 et 115. 13, 6% possède une intelligence supérieure avec un QI supérieur à 115. On parle de surdoués à partir de 130 de QI, ce qui représente 2,1 % de la population. Il y a 0,1% de la population qui possède un QI supérieur à 145 et le Zèbre fait partie de cette dernière catégorie. L’intelligence limite se situe sous 85 de QI (13,6%) et la débilité mentale sous le score de 70, soit 2,1%. Aux extrémités de la courbe de Gauss formée par les scores de QI, on passe les bornes qualitatives. On ne parle plus d’une évaluation quantitative de l’efficience intellectuelle, on raisonne en termes de forme d’intelligence, de mode de pensée. Le QI perd sa valeur d’estimation d’un niveau intellectuel pour devenir un indicateur plus général qui oriente vers un diagnostic plus global. Cela concerne les QI en dessous de 70 et ceux au-dessus de 130. Au delà de 130 le QI n’est plus un indice d’une intelligence quantitativement supérieure mais d’une forme d’intelligence qualitativement différente. Un surdoué est un enfant qui, par sa perception aiguisée du monde, par sa capacité à enregistrer simultanément des informations en provenance de sources distinctes, par son réseau puissant d’associations d’idées et sa rapidité fulgurante de compréhension… fonctionne dans un système intellectuel incomparable à celui des autres enfants et très différent aussi des enfants les plus brillants (QI entre 115 et 130). C’est la différence qui est significative chez l’enfant surdoué et non pas la supériorité intellectuelle.
Il arrive parfois qu’il y ait hétérogénéité entre le QI verbal et le QI performance, c’est-à-dire une différence de plus de 12 points entre les deux QI, qui ne permet pas de calculer un QI total. Il appartient alors au psychologue de comprendre la raison de cette hétérogénéité et de trouver les solutions pour y remédier. Plus le test est homogène plus l’apprentissage et la mise en œuvre de l’intelligence sont facilités. Un QI homogène témoigne d’un équilibre global de la personnalité et de facilités d’adaptation. Notre Zèbre possède un QI homogène, ce qui est déjà un bon point pour son avenir. En revanche, une dysharmonie des aptitudes intellectuelles peut être à l’origine de difficultés scolaires parfois sévères. Cependant, en cas d’hétérogénéité des deux QI, les problèmes ne seront pas les mêmes selon que c’est le QI verbal ou le QI performance qui est supérieur. Si c’est le QI verbal qui est supérieur au QI performance, on peut émettre plusieurs hypothèses, soit cela représente de la part de l’enfant un mécanisme de défense psychologique, soit c’est le signe de troubles instrumentaux (aptitudes neuropsychologiques intervenant dans l’acte de lire, d’écrire ou de calculer), soit c’est le signe d’un surinvestissement parental des capacités de l’enfant, en particulier dans le domaine intellectuel et scolaire. Dans la situation inverse, c’est-à-dire QI performance supérieur au QI verbal, il peut exister des troubles du langage écrit ou parlé (ex : la dyslexie), on peut aussi parler de refus ou de non-investissement des apprentissages, en particulier scolaires. Cela peut-être aussi le signe d’une inhibition intellectuelle. Deux autres hypothèses peuvent être envisagées : l’appartenance à une autre culture que celle de référence dans laquelle le test a été étalonné ou une carence du milieu éducatif (milieu pauvre en stimulation intellectuelle). Pour tous ces problèmes des solution et des thérapies existent.
Si l’enfant présente de nombreux troubles, le psychologue peut faire passer à l’enfant des tests complémentaires : tests d’efficience intellectuelle, des échelles de raisonnement et les tests logiques, des tests instrumentaux et d’aptitude, des tests de mémoire, des épreuves cliniques d’exploration des structures cognitives ou des épreuves de personnalités.
Il faut savoir que tous les enfants surdoués n’ont pas de problème. Certains se montreront brillants toute leur scolarité, sauteront des classes sans souci et auront une personnalité forte qui en feront des leaders. Mais beaucoup d’entre eux auront un parcours semé d’embûches.
Au prochain numéro : vivre avec un zèbre à l’école, en famille…
Photo : Flickr
@Fleur, Ah, oui, c’est vrai, sauf pour le graphisme 😉
@Stéphanie, et encore… ça c’est quand la prépa suffit… 😆
Merci pour ce billet (et la suite). Là je suis trop crevée pour tout lire correctement, mais c’est très très intéressant pour moi !
merci pour ces témoignages et informations, c’est très très intéressant! j’attends la suite!
@Stéphanie, Merci Stéphanie pour ce témoignage de « l’intérieur ».
C’est vrai que mon fils, qui est encore petit, s’est senti soulagé de savoir qu’il était précoce et que s’il se sentait différent, c’était « normal », à cause de cette précocité. Et ça nous sert encore pour lui expliquer certaines choses qu’il a du mal à accepter ou comprendre.
@Béatrice, T’inquiète pas, on est restée plutôt « soft » sur les enseignants 😉 Mais si ça pouvait aider à faire passer le message…
@Charlinette, Ca vient, ça vient 😉
@La poule pondeuse, hum attention, certains précoces parlent très tardivement : ils attendent de « maîtriser », pour se mettre à parler comme un livre du jour au lendemain… 😉 Les précoces sont perfectionnistes. Ils préfèrent ne pas faire, plutôt que de faire mal… Alors certains préfèrent ne pas parler et attendre d’en « savoir » plus pour le faire…
@Suzie, oh oui…
idem pour la pratique d’une langue étrangère, le vélo, la lecture, un peu tout quoi…
@Suzie, Ben dès que je suis en état de comprendre ce que je lis, je m’y recolle
Je rejoins Stéphanie… Savoir est un soulagement, surtout parce qu’il permet d’adapter au mieux l’enseignement à l’enfant. Mais pas seulement. Pour moi, l’école primaire a été un long chemin d’ennui, avec certains professeurs qui m’ont prise en grippe – notamment celle dont je corrigeais les fautes d’orthographe au tableau. Ca faisait « Mademoiselle je sais tout », c’est vrai. Mais la laisser enseigner des choses incorrectes ne me semblait pas concevable. :+)
Aujourd’hui encore, me fondre dans le moule, me voir reprocher mon langage « trop choisi: on dirait que tu parles à la Reine d’Angleterre », me taire pour ne pas « faire de l’ombre » ou « ne pas écraser »… Le sentiment d’inadaptation est pesant, et joue d’ailleurs parfois des tours, professionnellement.
Bref, un diagnostic précoce aurait peut-être permis de me faire sauter une classe ou deux, et j’aurais peut-être moins de mal à me sentir « normale » au quotidien.
Donc, tant pis si certains pensent « oh la la, elle se la pète avec son môme ». L’essentiel est le bien-être de l’enfant et de son entourage.
J’attends avec impatience l’article suivant sur ce thème.
Vraiment bravo pour cet article très fourni et très instructif. ma poulette est juste chiante et pas zebrette pour un sou, enfin à première vue, mais par contre ma nièce l’est sans doute mais ma soeur n’a pas encore pris la décision de lui faire faire un test de QI, même si elle a déjà sauté une classe. Je me souviens des conversation qu’elle tenait petite, c’était impressionnant. J’espère juste qu’lle ne va pas mal vivre cette précocité, pour l’instant j’ai l’impression qu’elle se met au niveau des autres pour ne pas se faire remarquer…
Et encore merci, j’ai vraiment appris un truc sur les difficultés rencontrées lors du collège. Vivement la suite!
[…] « Préc. Un zèbre à la maison (1) | […]
Bravo pour cet article fourni et passionnant, et merci pour vos témoignages! Je ne suis pas du tout confrontée à ce genre de cas (ma petite fille de 8 mois ne lit pas encore Kant dans le texte ;-)), mais j’ai eu l’occasion de rencontrer des « précoces » (il semble que mon mari ait lui-même été un enfant précoce), du coup je suis contente de creuser le sujet.
Une question néanmoins me taraude: si les enfants précoces ont une intelligence hors du commun, au sens propre du terme, qu’en est-il de leur maturité psychologique et affective? N’est-elle pas comparable à celle des autres enfants de leur âge? Et dans ce cas, la solution qui consiste à sauter une ou deux classe, qui peut convenir à leur intelligence parce qu’elle les stimule véritablement en les confrontant à leurs limites, en est-elle vraiment une pour ce qui concerne la maturité? Est-ce que ce n’est pas handicapant, pour un enfant, d’être en classe avec des enfants nettement plus âgés, et donc d’un niveau de maturité très différents du sien? Ca m’intéresse d’entendre – enfin, de lire – votre point de vue là-dessus.
Je sais qu’il existe au sein de certains établissements (le plus souvent privés, semble-t-il, malheureusement) des classes adaptées aux élèves précoces. Qu’en pensez-vous?
@Jouls, ça ne vaut pas forcément vérité générale, mais je parlais hier soir de cet article avec mon mari (ex enfant précoce) et quand on a abordé le sujet de la maturité, il m’a répondu « le manque de maturité, c’est un truc que disent les « normaux » à propos des précoces, ça ne veut rien dire et je n’ai jamais compris ce qu’on entendait par là exactement. Moi ça ne m’a jamais posé problème ». Et c’est un type qui a eu jusqu’à trois ans d’avance qui le dit 🙂
Je pense que ça dépend beaucoup des enfants. Certains pourront sauter des classes sans problèmes de ce côté-là, d’autres non. Les soucis les plus courants dans mon expérience sont : en sport, être plus petit que les autres (pour des enfants qui souvent ne sont déjà pas très portés sur le sport) et puis, dixit mon mari toujours : « au collège, quand tu as 12 ans, c’est dur de draguer une fille de 15 ans ! »
Mais effectivement, il existe des classes spécialisées. Je connais plusieurs personnes qui sont passées par là et n’en disent que du bien.
@Stéphanie, de nombreuses similitudes entre ton histoire et la mienne, mais je suis bien loin de me considérer comme « précoce »… Je pense qu’il y a (pour ma part, hein…) une grande différence entre élève meilleure que la moyenne et élève surdouée 😉 – Mon ami d’enfance en revanche était quand à lui dans les « moyens » sans jamais en branler une rame jusqu’à la prépa et il a tout explosé après… Durant son enfance, il avait du mal à écrire et à expliquer ses raisonnements, les profs le trouvaient peu soigneux et feignant, je pense quant à moi qu’il est réellement plus intelligent que la moyenne (il a terminé Polytechnique à 21 ans, puis embrayé sur Sciences Po et thèse…)
@Ficelle, Euh, je relis mon premier com, moi non plus je me considère pas comme précoce ! Tout juste je me dis que j’étais souvent plus rapide que les autres !
Des vrais précoces, j’en ai justement rencontré en prépa (Bac +2 à 17 ans pour la plus jeune, toujours brushée, ongles faits, jogging tous les matins, ben oui elle avait le temps elle) ça m’a bien remis les chevilles en place 😉
@Marie, c’est exactement ce souci qu’a eu mon ami « surdoué »: c’était toujours le gringalet de la bande (nul en sport) et dur dur pour lui de rouler des pelles avant le lycée… Et encore, il a fallu qu’il soit en Terminale (avec un an d’avance) pour emballer toutes les nanas de Seconde 😉 Mais a part ça, jamais eu de problème de « maturité », au contraire, il était moins con que les autres mecs du même âge (et donc s’arrangeait pour trainer toujours avec les filles, plus « mures » justement 😉 )!
Bon je remarque quand même qu’il a beaucoup de zèbres&co dans cette basse-cour… Et toi la Poule? Zébrette?
@Stéphanie,
😆 😆 (moi, en prépa, j’avais une règle: jamais de boulot après 19h… Bon, ok, j’ai pas eu le concours 😉 😆
@Ficelle, joker 😛
@Ficelle, alors pour ma part : déjà pas la peine de bosser entre la fin des cours et le dîner à 18h45 (j’étais interne), ensuite après le dîner pas la peine de bosser jusqu’aux guignols (motto : « on va pas s’y mettre pour 1/2 heure »
). Par contre j’avais ni brushing ni manucure et surtout, surtout, surtout pas de jogging, quelle horreur 😆
@La poule pondeuse, oui mais toi le concours, tu l’as eu 😉
Ce n’est pas tant le problème de maturité qui est parfois la difficulté mais la relation aux autres. Les enfants précoces ont souvent des difficultés à nouer des liens, à s’adapter, et pourtant ce sont des enfants qui ont souvent de gros besoin affectifs. C’est vrai dans la majorité des cas mais pas pour tous non plus.
Chez nous une Butternut très curieuse qui a parfois des questions déconcertantes sur la mort, les bébés, la vie en général. Enfant éveillée, grande curiosité, précocité… nous verrons bien, tant qu’elle est bien dans ses baskets s’est le principal.
@Ficelle, Et, oui, c’est typique du surdoué, sauf qu’il a eu de la chance de s’en sortir aussi bien. En effet, il y a seulement 1/3 des précoces qui font des études supérieures 😕
@Ficelle, haute dose de féculents autour du postérieur
@Jouls, Et bien, en fait, si ça pose problème. C’est un des décalages qui font partie de ce que nomme JC Terrassier, la dyssynchronie. C’est-à-dire que ce que les enfants sont capables de comprendre intellectuellement, ils ne sont pas forcément capables de le gérer émotionnellement. Mais, ne pas sauter de classe ne change rien à l’affaire, ils en comprennent toujours plus que les autres de leur âge… et ils ont vraiment besoin de stimulation intellectuelle pour se sentir bien. En revanche, les enfants précoces sont de toutes façons plus à l’aise avec les enfants plus âgés, voire avec les adultes, qui ont des préoccupations plus proches des leurs.
@Ficelle, Le Zèbre me demande toujours si « un jour les filles seront plus petites que lui » 😆
@Ficelle, Ah, t’as remarqué toi aussi 😉 Pour info, les surdoués représentent 2% de la population… 😉
@La poule pondeuse, hmm… quant à moi, la prépa… euh, allers retours WE et mercredi pour voir l’amoureux tout frais (ouf, depuis il est devenu les Papa des 3 puces), peu de boulot le WE (enfin, dans mon souvenir), en vacances au ski deux mois avant les concours, une mononucléose qui m’a clouée au lit pendant des mois, des parties du programme d’agreg de physique en plus, pour le fun, des boules quies en cours parce qu’on apprend plus et plus vite avec de bons bouquins….. souvenirs, souvenirs…
pis, j’ai bien fini par avoir les concours!
@Jouls, Suzie a bien exposé la théorie!
Dans la pratique, je crois, comme Marie, que l’argument de la maturité est trop souvent une arme des opposants au saut de classe… une arme faussée…
La maturité est un concept à la fois vide et plein de sens…
peut-on dire d’un enfant qui a compris l’irreversibilité de la mort à 3 ans qu’il est immature? est-ce vraiment immature de s’intéresser au bing bang plutôt qu’aux petshop?
ma fille est bien plus à l’aise avec les enfants de quelques années de plus qu’elle (ou mieux, les adultes) qu’avec les enfants de son âge avec lesquels elle peine à interagir normalement…
à nous parents d’accompagner son besoin parallèle de câlins, de réconfort… celui de ses 7 ans civils… câlins suivis ou précédés de discussion métaphysique… là est tout l’art du jonglage parental!!
chez nous, le saut de classe pose d’autant moins problème que Léane n’est pas très petite et surtout qu’elle est physiquement très motrice, dégourdie et audacieuse… D’après la psy qui l’a testée, les années d’avance peuvent être plus difficiles à assumer lorsqu’à l’adolescence, par exemple, elle sera réglée plusieurs années après ses copines de classe… m’enfin je peine à voir quelque chose de dramatique là dedans …
@Suzie, et le surdouement se définit comme un QI > 130 (ou 125, là n’est pas la question)… ce qui présuppose la passation d’un test. CQFD
(ok, il y a parfois des faisceaux de présomption… dans ce cas, si l’on pense avoir besoin de cette reconnaissance, de comprendre son enfance, on peut aussi se faire tester à l’âge adulte… il paraît que c’est une démarche assez fréquente chez les adultes dont un enfant est dépisté précoce…)
@Fleur, et Suzie, et Marie, merci pour vos réponses, ça m’éclaire bien.
Cela dit, « maturité » n’est pas un jugement de valeur. Quand je pose la question de la maturité, l’idée n’est pas de dire qu’un enfant précoce qui saute une classe serait immature, mais qu’il aurait la maturité de son âge, simplement.
Spontanément, j’avais tendance à penser qu’un enfant de 10 ans dans une classe de pré-ados de 12 ou d’ados de 13 ça ne devait pas être facile pour lui, parce qu’ils n’en sont pas au même stade de leur développement psychologique et affectif. Un exemple concret pour éclairer ma question: est-ce qu’un enfant précoce de, disons 8-10 ans, joue encore (comme, je suppose, les autres enfants de son âge)? Et dans ce cas, est-ce que ce n’est pas un peu dur pour lui d’être dans une classe où les autres enfants ont passé l’âge du jeu?
Bon je ne sais pas si je suis très claire, mais ça m’intrigue pas mal cette question, parce qu’il me semble que nous ne sommes pas que des intelligences, et que le développement corporel, physiologique, psychologique, n’est pas quelque chose d’accessoire.
Mais pour en revenir au parcours scolaire, j’ai bien conscience qu’il faut mieux sauter une classe (ou plus) et être un peu en décalage sur certains aspects, plutôt que de s’ennuyer toute sa scolarité ou d’avoir des difficultés à partager des choses avec des enfants de son âge.
Cet article est PARFAIT. C’est le résumé de ce que j’ai mis 10 ans à découvrir (voire plus si on parle de la mise en perspective de mon expérience personnelle avec ces informations).
Merci. 😀
Maintenant, je retourne lire les commentaires.
@Suzie, et Nashii : il faut se méfier de l’eau qui dort… Autant pour le 1er, nous savions déjà avant le test que nous avions affaire à un zèbre, autant les résultats du test de sa soeur nous ont surpris, car elle cachait bien son jeu cette petite timide qui a obtenu pratiquement le même résultat que son grand frère… (quoique mieux équilibré entre les deux sous-parties).
@Nashii,
il existe un livre très intéressant qui peut peut être t’aider
il s’appelle « Enfant difficile, enfant prometteur »
http://www.amazon.fr/Enfant-difficile-enfant-prometteur-Greenspan/dp/270961720X
il existe en Poche
sur le test de la précocité tu peux regarder sur le net beaucoup de sites propose des questionnaires destinés aux parents qui doutent comme toi
pour moi c’est comme aller chez le médecin pour une petite fièvre je me sens souvent ridicule mais au final je suis rassurée et tout le monde s’en trouve mieux ;o)
@Jouls, je crois que le problème de la maturité par rapport à son âge et celle des autres est une problématique commune à bon nombre d’enfants, précoces ou non. Tout simplement parce qu’il y a différentes sortes de maturités. Sexuelle, affective, dans le jeu, dans l’imaginaire, intellectuelle,…
Ma belle fille pas du tout zèbre vit très mal par exemple de faire 15 cm de plus que ses camarades et d’être déjà réglée en CM2.
J’ai toujours aimé être avec des plus âgés que moi très tôt, qui pensaient que j’avais 2 ou 3 ans de plus que mon âge réel, mais j’ai toujours eu aussi un ou deux copains plus jeunes avec qui je jouais « normalement ».
Juxtaposer ce problème à celui de la précocité ne fait qu’embrouiller les cartes, la question de la maturité est complexe pour tous les enfants, elle se pose, je crois, juste d’une différente manière chez les enfants précoces.
Je me rends compte que j’expose ici un point de vue de précoce mais qu’il peut être très différent pour les parents…
@Fleur, Effectivement, CQFD 😉
@la belle bleue, Ah bah, merci c’est gentil 😳 (Il y a eu de travail, il faut dire 🙄 )
J’avais l’impression de reconnaître ma Chupa en Puce, mais en fait non … Parce que ma Chupa ne veut pas écrire son prénom … ça ne l’intéresse pas.
Le graphisme est son point noir.
Elle étonne souvent par sa rapidité d’esprit et sa répartie pour son âge, mais non, elle est dans la normalité 😉
Mes doudoux sont bien dans leurs baskets, c’est l’essentiel.
En tout cas, ce billet est très intéressant et bien écrit.
@Suzie, oh oui, t’as bien bossé! Merci!
@missbrownie, Hum, t’as lu de 2e article ? 😉
@Jouls, effectivement il ne s’agit pas de jugement de valeur. Comme dit pâte à crêpe (sympa comme pseudo, ça vient d’où ?) c’est un problème qu’ont beaucoup d’enfants. On a l’habitude de dire qu’à l’adolescence, les filles sont « en avance » sur les garçons de deux ans environ. Je pense que les variations de maturité sont en fait très importantes d’un enfant à l’autre à un âge donné. Peut-être que cette « avance » des filles rend plus facile un saut de classe pour une fille, en général, je sais pas. Personnellement, j’ai eu un an d’avance depuis le CM2, ça ne me gênait qu’en sport, et d’ailleurs dans les plus petites classes mes enseignants ont toujours tenu compte de cette différence d’âge pour me noter.
Et puis la maturité est souvent dans le regard de l’observateur. Par exemple, mon mari et moi nous sommes mariés jeunes, il y a des gens autour de nous qui l’ont pris comme la marque d’une grande maturité, d’autres comme la marque d’une grande immaturité…
Et il ne faut pas oublier qu’en dehors de l’école, les enfants ont souvent l’occasion de se socialiser dans d’autres contextes avec d’autres enfants, de leur âge ou pas (par des activités sportives, artistiques, en famille…), ça peut rattraper le fait d’avoir des camarades de classe qui n’ont pas les mêmes préoccupations que soi.
Rien à voir, mais La Poule et les autres, vous avez fait quoi comme prépa ? La Poule, je te lis depuis quelque temps, quelque chose dans ta démarche me fait penser que tu dois avoir une formation scientifique… (et j’aime beaucoup la façon dont tu abordes la maternité, les études sur l’allaitemet et autres !)
@Suzie, et @ Fleur,
oui c’est exactement ce que j’entends par laisser vivre, donner à chacun ce qui lui faut point barre, sans se soucier des normes, parce que de toute manière même en forçant dans un sens ou dans l’autre on ne change jamais la nature de son enfant, on installe juste une névrose.
dans ma famille la névrose a été installée chez les deux enfants, le « plus normal que les autres » et le « moins normal que les autres », et aucun des deux n’en a été ni heureux ni normal au bout du compte. Au final si chacun de nous avait eu l’environnement et les nourritures intellectuelles adaptées à sa norme personnelle ça aurait été beaucoup plus sympa, je crois.
@Marie, ici, prépa bio.
@Marie, pareil que Fleur (d’ailleurs on a fait la même école, c’est là qu’on s’est rencontrées
)
@Fleur, je croyais qu’on disait « douance » ❓
😛
Et sinon, pas de test, pas de problème (ou l’inverse)
@La poule pondeuse, on dit les deux mon capitaine!
et euh… pas de test, encore plus de problèmes, hein… ou alors notre article n’a servie à rien!!
@Fleur, OK. Pour les tests je parlais de mon cas particulier… 😉
trés intéressant, trés bien écrit, trés clair ….comme d’hab 😆 gros bisous