Le titre de ce billet n’est pas une confession de la Poule (euh OK en fait si…) mais le titre d’un livre de Maïtie Trélaün dont je vais entreprendre ici un compte-rendu de lecture. C’est un livre récent (2008), publié aux éditions du Souffle d’or, n’existant pas en poche donc pas donné (22€ d’après la couverture), en ce qui me concerne je l’ai donc emprunté (toujours à ma prof de yoga qui est bien mieux achalandée pour ce type de bouquins que la bibliothèque du quartier…).
L’auteur est une sage-femme expérimentée (presque 30 ans de pratique) qui travaille en accompagnement global, en plateau technique comme à domicile. Elle propose toute une réflexion autour de la douleur de l’accouchement, étayée par des explications illustrées sur la physiologie du processus (rôle des hormones, progression du bébé dans le bassin, etc), sur les gestes médicaux pouvant y être associés, des références à des études scientifiques médicales, des réflexions sur le rôle de la culture et du sacré, et des témoignages de parents (y compris quelques récits de naissances). Bref j’ai beaucoup apprécié la méthode. Le fond est également assez équilibré, même si bien sûr le sujet en lui-même est à haut potentiel de culpabilisation. Je précise pour vous donner une idée que j’ai eu une péridurale pour la naissance du Poussin, que je l’ai bien vécue (mais si, mais si), et que je ne me suis pas sentie agressée par le livre…
Au niveau du contenu il y a un certain nombre de réflexions intéressantes sur l’accouchement (l’auteur parle d’enfantement pour le processus physiologique). Dans la lignée de Michel Odent, l’auteur insiste sur le respect des processus hormonaux à l’œuvre lors de l’accouchement, dont les bénéfices sont multiples pour la mère comme pour l’enfant. Bien sûr on ne peut pas faire abstraction de ces connaissances mais c’est à mon avis une vraie épée à double tranchant quant à la culpabilisation maternelle : « tu n’as pas été capable d’avoir un accouchement physiologique donc ton enfant va devenir un psychopathe asocial », est une conclusion facilement tirée par la mère et pire, par d’autres qui pensent qu’il y aurait besoin d’en remettre une couche. Bref je reste toujours perplexe sur la façon optimale de communiquer ces informations (si vous avez des idées ?), même si je trouve que ça n’est pas trop mal fait dans ce livre.
Concernant le rôle de la douleur, il est proposé que de la même façon qu’elle nous protège des blessures dans d’autres cas (par exemple je me brûle la main donc je la retire immédiatement avant que ça ne s’aggrave), elle a pour rôle de guider la future mère dans le processus d’enfantement, pour qu’elle prenne les positions les plus adaptées pour faire progresser le bébé (d’où à mon avis l’absurdité de dire « je veux accoucher sur le côté » ou « je veux accoucher à quatre pattes », mieux vaut dire « je veux pouvoir choisir ma position au moment M »). Ce serait également une épreuve initiatique dont la femme ressortirait grandie, renforcée dans ses capacités de mère. L’auteur note d’ailleurs que ses patientes ont la réputation d’être plus « habiles » avec leur bébé que les jeunes mamans lambda auprès des auxiliaires de puériculture, j’ajouterai qu’il y a probablement un effet de sélection de ses patientes : une femme qui choisit l’accompagnement global cherche généralement à prendre une plus grande autonomie et n’arrive généralement pas là par hasard. M. Trélaün remarque d’ailleurs que dans beaucoup de cultures sont organisées des épreuves initiatiques pour les garçons, l’accouchement étant considéré comme suffisant pour les filles (et dans le monde occidental c’était l’armée pour les hommes…). Personnellement je reste plus dubitative sur ce point, certains de ces rites notamment étant extrêmement violents à mon goût ; je ne suis pas sûre que la comparaison soit toujours heureuse. Ceci dit, on compare souvent l’accouchement sans péridurale à une épreuve sportive d’endurance, comme un marathon ou l’ascension du Mont Blanc, notamment pour les bénéfices du dépassement de soi et de ses limites.
L’auteur fait également la différence entre douleur et souffrance, et insiste bien sur l’importance de ne pas tomber dans le dolorisme, façon Ste Future maman vierge et martyre. Pour une raison ou pour une autre, si une parturiente ne peut accueillir la douleur, que cela devient une souffrance qui la fait finalement sortir de la physiologie, alors il ne faut pas hésiter à recourir à la péridurale. Globalement, je suis d’ailleurs assez d’accord avec sa façon de voir l’utilisation de la péridurale. C’est un outil fabuleux mais ça ne doit pas être l’unique réponse à la douleur ; on peut citer : techniques de préparation (haptonomie, sophrologie, yoga…), soutien par un accompagnant (père, sage-femme, doula…), liberté de position (notamment avec la possibilité de suspendre par exemple), bain, ballon… Il est vrai qu’il y a un certain nombre de maternités où les alternatives à la péri se réduisent en gros à mordre dans un morceau de cuir (en faisant bouillir des linges propres façon Dr Quinn femme médecin). N’oublions pas la fameuse phase de désespérance, encore peu connue des femmes et des personnels soignants, qui entraîne un certain nombre de péridurales peu utiles et finalement mal vécues (puisque très proches de la fin de l’accouchement). Bien sûr, et comme le souligne l’auteur, ce n’est pas à chacun d’attendre que l’autre fasse le premier pas en lui rejettant la responsabilité, mais aux femmes comme aux équipes soignantes d’œuvrer ensemble en ce sens.
Il y a aussi un chapitre très intéressant sur l’eau et l’accouchement, avec beaucoup d’informations sur ce qu’un bain peut entraîner aux différents stades du travail. L’effet analgésique et détendant du bain est bien connu, mais saviez-vous que l’immersion provoquait la sécrétion d’une hormone, l’ANP, qui est un antagoniste de l’ocytocine (essentielle à la bonne progression de l’accouchement) ? Ceci dit sa libération est lente et prend environ deux heures : il ne faut donc pas rester trop longtemps dans le bain et en sortir si le travail semble s’arrêter. Il vaut mieux également éviter que la mise au monde à proprement parler ait lieu dans l’eau (même si ça n’est pas interdit bien sûr) : l’effet de l’ANP peut notamment entraîner plus d’hémorragies de la délivrance (en ralentissant les contractions utérines) et la surveillance de telles hémorragies est plus compliquée si la femme est dans le bain. J’ajouterai que vous n’êtes pas sans savoir qu’en sortant du ventre maternel le bébé appuie au passage sur le rectum de sa maman et que si celui-ci n’est pas vide… je ne vous fais pas de dessin (sinon allez voir l’excellente chronique de Mère indigne sur le sujet)… mais imaginez en prime si vous êtes dans le bain… désolée pour ceux qui lisent en mangeant…
Pour revenir à des considérations moins scatologiques, il n’est pas recommandé d’avoir un plan prédéfini en tête pour la naissance (du style « je prendrai un bain pour me soulager »), l’important étant au contraire de se laisser aller et d’obéir aux sensations et aux besoins du moment. Chaque naissance est différente, et surtout imprévisible. Le plan doit être justement d’accepter l’imprévisible au fur et à mesure qu’il se présente, même si ça n’empêche pas de préparer certaines alternatives au cas où (pour reprendre l’exemple : s’assurer qu’on accès à une baignoire/piscine même si finalement on ne l’utilise pas).
Globalement j’ai donc trouvé que ce livre était une lecture très intéressante, même si c’est ensuite à chacun de faire le tri dans ce qui lui convient ou pas, et j’aurais tendance à le recommander à tous ceux qui sont concernés de près ou de loin (les femmes enceintes donc mais aussi les pères, le personnel soignant, pourquoi pas une femme qui a mal vécu son accouchement, etc). Il y a d’ailleurs un chapitre sur les hommes dont je ne désespère pas que le Coq lise les neuf pages d’ici le mois de janvier…
Revenons maintenant à une étude citée dans le livre (p. 150) qui a fait débat dans les commentaires du billet précédent. Il s’agit d’une étude où deux groupes de femmes ont eu pour certaines une péridurale avec des anesthésiants, et pour d’autres une péridurale avec simplement du sérum physiologique. L’étude a été faite en triple aveugle, c’est-à-dire que ni l’anesthésiste, ni la parturiente, ni l’accoucheur ne savent qui a du sérum phy et qui a l’anesthésiant. D’après le compte-rendu dans le livre, la satisfaction suite à l’anesthésie était identique dans les deux groupes, ce qui bien sûr ne manque pas de provoquer la surprise, voire l’incompréhension. J’ai donc cherché à en savoir plus. Passons sur le fait qu’il y a des coquilles dans la citation de l’étude (ce qui est souvent le signe d’une citation qu’on a repris chez quelqu’un d’autre sans retourner au papier d’origine… impression renforcée par la présentation des résultats sous forme d’une citation dont on ne comprend pas d’où elle vient et qui cite les deux articles…), l’internet et PubMed permettent de contourner ce genre de difficultés et j’ai pu mettre la main sur le résumé de cette étude, ainsi que de celle qui a suivi (également citée). Malheureusement je n’ai par contre pas pu mettre la main sur les papiers complets. Ceci dit dans ce type d’article le résumé est écrit par les auteurs et passé au crible du comité de lecture donc on peut considérer que c’est relativement fidèle.
Que nous dit le résumé de la première étude (Chestnut et al, 1987, Anesthesiology, 66(6): 774-80) ?
Son but est d’étudier l’influence d’une anesthésie péridurale à la bupivacaïne pendant le deuxième stade du travail* sur le mode d’accouchement (notamment extractions instrumentales). Il y a deux groupes de 46 femmes, l’un qui va recevoir la bupivacaïne et l’autre le sérum physiologique. Mais ceci n’aura lieu qu’à partir de 8 cm de dilatation : jusque là les 92 femmes ont une péridurale « normale ». Or c’est pendant la première phase du travail (donc avant les 8 cm et la substitution par du sérum phy) que les deux groupes ont des taux de satisfaction équivalents (96 et 98 %). Pendant la deuxième phase, les auteurs observent une différence statistiquement significative de satisfaction relative à l’anesthésie (82% des femmes ayant la bupivacaïne vs 41% pour le sérum phy). Concernant les effets de l’anesthésie sur le déroulement du travail :
- nombre égal de césariennes dans les deux groupes (13%)
- temps de travail plus long pour la deuxième phase sous produit anesthésiant (124 minutes) que sous sérum phy (94 minutes)
- 70% d’extractions instrumentales (forceps, ventouse) pour le groupe sous anesthésiant vs 28% sous sérum phy
- scores d’Agpar des nouveaux-nés non statistiquement différents
Donc on voit bien que l’anesthésiant utilisé (la bupivacaïne en l’occurrence) a des effets importants, significativement supérieurs au placebo, tant en termes de fonctionnement de l’analgésie qu’en termes de conséquences sur le déroulement de la naissance.
Passons maintenant à la seconde étude (Chestnut et al, 1990, Anesthesiology, 72(4): 613-8). Je vais être plus rapide car c’est un protocole très similaire à la première, la principale différence étant de tester un autre mélange de produits anesthésiants, en l’occurrence bupivacaïne à 0.0625% et fentanyl à 0.0002%. En outre, la substitution entre produit anesthésiant et sérum phy a lieu cette fois à dilatation complète, et les deux groupes de femmes ont des tailles différentes (29 anesthésiées, 34 sous placebo). Là encore, autant les scores de douleur sont équivalents pendant la première phase (avant le test à proprement parler donc), autant ils sont significativement plus élevés avec le sérum phy. Par contre les différences observées en termes d’extractions instrumentales ou de durée du travail ne sont pas statistiquement significatives entre les groupes.
D’après ces informations, l’interprétation proposée par Maïtie Trélaün ne me semble donc pas conforme à ce qui est rapporté dans ces études. Pour moi les conclusions des ces résumés sont que l’analgésie péridurale a une efficacité bien supérieure à celle du placebo (même si il y a aussi un effet placebo -et sans doute une combinaison d’autres facteurs-, le taux de satisfaction pour le sérum phy étant loin d’être négligeable) et qu’elle peut avoir des effets sur le déroulement du travail qui peuvent dépendre des produits utilisés. Bien sûr ces conclusions pourraient être remises en question par une lecture complète des publications en question ; il faudrait aussi faire une biblio de ce qui a été publié depuis (ça date un peu), et prendre en compte d’autres facteurs, toutes sortes de choses que j’ai une grande flemme de faire. Mais quoi qu’il en soit j’ai du mal à voir comment on pourrait en déduire que la péridurale n’est pas plus efficace que le placebo.
J’avoue que ça me pose question sur le reste des études citées dans le bouquin, et cela doit rappeler à chacun de prendre avec précaution avec les études brandies à tort et à travers comme montrant tout et son contraire. Evidemment c’est du boulot et du temps d’aller rechercher les études à la source, ça demande parfois des ressources supérieures à ce qui est simplement accessible sur le net, et je suis la première à ne pas m’embêter avec l’exercice…
Bon je vous laisse j’ai rendez-vous avec l’anesthésiste (et ce n’est pas une blague !).
*C’est-à-dire la sortie du bébé, le premier stade étant la dilatation du col et le troisième la délivrance du placenta (voir ici pour la description détaillée).
Tags: accompagnement global, accouchement, Chestnut, douleur, enfantement, Maïtie Trélaün, Naissance, péridurale, physiologie, souffrance
@Béatrice, heu… bientôt 41 ! 😳 Je sais, « j’ai un couple d’amis qui a eu des jumeaux alors que Madame avait 48 ans et se croyait rangée des voitures -heu des couches sales – 18 ans d’écart entre le binôme et celui qui se croyait le petit dernier
«
@Meduse69, http://www.jaddo.fr/2009/03/18/peu-probable/

Tu vois tout le temps qu’il te reste
@Meduse69, Ah oui … pas mal tes amis 😆 Bon, puisque tu as dit ton age, j’avance le mien, y’a pas de raison
43 ans à la mise en route du P’tit Mec N°4 (et 45 au prochain anniversaire) 😉
@Béatrice, ahahah, excellent, la patiente de 51 ans qui pense avoir chopé une gastro… bon, je vais me faire poser un stérilet (en France – en Allemagne ça coûte 150 à 300€, non remboursé, tout comme la pilule d’ailleurs – ceci n’a rien à voir avec le schmilblick, c’est juste pour montrer qu’en France il y a des ptits trucs pas mal quand même), prendre la pilule et imposer le latex entre moncheri et moi 😈 (et NON, on ne l’appellera McG…)
@Lola, je n’ai pas été en souffrance j’ai juste eu très très mal!
mais je m’y attendais à cette douleur… j’étais juste pressée qu’elle arrive ma puce! et je pense que si ça avait duré trop longtemps j’aurai sauté sur la péri, d’ailleurs quand la SF m’a proposé de percer la poche des eaux pour accélérer en me demandant de décider ben j’ai dit oui direct même si elle m’avait prévenue que les contractions seraient + douloureuses.
et la phase de désespérance ça a donné du « mais quelle idée » que je répétais en boucle car oui je pensais à « quelle idée d’avoir voulu faire un bébé??? »
et moi je préférais sans péri justement pour l’allaitement (bébé + énergique car il reçoit forcément du produit) + comme je suis très migraineuse j’avais peur des effets secondaires et voulais être en forme les jours suivants.
comme quoi pour des raisons similaires on peut décider tout le contraire!
et bizarrement je pétais le feu à la maternité, malgré des nuits courtes, j’aurai préféré avoir + de visites à la maternité qu’à la maison…
@Eve, juste pour info, moi après une péri longue (près de 12h) j’ai eu un petit morphale qui tétait comme 12 dès sa sortie du bide et en ce qui me concerne plutôt en bonne forme pour quelqu’un qui vient d’accoucher et qui a enquillé 2 nuits blanches. Mais évidemment c’est très variable au cas par cas.
Salut P.P
Si tu avais les références de cette étude page 150, des fois que mes copains que ça éclate de disséquer les publications médicales soient en mesure d’en tirer l’essence et d’y détecter les biais.
E.P.
@Emma Plaf, euh j’ai donné toutes les références dans le texte, ainsi que des liens vers les résumés sur PubMed, j’ai rien de plus et normalement ça suffit amplement pour les retrouver.
Ah zut, j’avions loupé les liens, sorry.
EP
@Emma Plaf, no problemo ! tu nous tiendras au courant s’il y a une analyse plus poussée de la chose ?
@pâte a crêpe, @ficelle
Moi aussi les filles…. Je me suis pas spécialement intéressée à tout ce qui concernait la maternité, l’accouchement etc quand j’étais enceinte, ça m’intéressait pas. La prépa accouchement, bein on n’a même pas vraiment évoqué comment gérer des contractions (« faites des exercices de relaxation »…..voui).
J’ai adoré mon accouchement avec péridurale. J’étais super bien pour accueillir mon bébé. Mais je m’en veux un peu de ne pas avoir un peu plus ressenti ce qui se passait. Même s’il y a un deuxième, hors de question de tenter l’accouchement sans péri, je ne suis pas kamikaze, mais disons que j’envisagerai les choses sous un autre angle.
Je viens de finir le dit bouquin et je l’ai trouvé paradoxalement assez réconfortant. J’ai beaucoup aimé les témoignages de parents. J’ai retrouvé les sensations de mon début de travail (péri à 6/7 cm) et j’ai une idée plus précise des affres qui m’attendent sur la suite et fin de l’accouchement si tant est que je ne demande pas de péri. J’ai apprécié les parties plus « scientifiques » sur les hormones de l’accouchement et la mécanique qui s’opère pendant la descente du bébé. J’ai même pu identifier la position actuelle de mon bébé et commencer à imaginer les positions qui pourraient faciliter sa naissance… Bref, je le conseille car comme La Poule, je ne l’ai pas trouvé culpabilisant (même si clairement orienté « physiologie »). Certains détails m’ont fait tiquer: cette histoire de péri placébo bien sûr (mais j’avais déjà lu et commenté ce billet) et le fait qu’une naissance moins « naturelle » soit à l’origine de troubles sévères sur comportement par exemple à l’adolescence ou l’âge adulte… A mon tour, je ne désespère pas de le faire lire à mon mari d’ici l’accouchement car j’ai trouvé le chapitre sur les pères très intéressant: j’y ai enfin compris pourquoi j’avais laissé mon homme à l’écart de mon premier accouchement, ce qu’il avait mal ou bien fait. des infos qui me permettront de le guider peut-être mieux cette fois-ci.
@Ficelle, contente que ce bouquin t’ait parlée… moi aussi je ne le trouve pas culpabilisant ce livre, même si orienté physiologie. Pour moi il informe correctement de ce qui se passe (moi aussi j’ai aimé trouver l’info de comment ça se passe dans le corps, niveau hormones). Les témoignages m’avaient bien parlée. Et moi, je pense aussi que les naissances sous « produits » ne sont pas sans incidences… mais pour autant je ne dis pas qu’il faut absolument accoucher sans péri! Là encore chaque femme, chaque histoire est différente et l’important il me semble est d’être informée et de faire un choix… en fait je ne suis pas une intégriste du « sans péri » mais une intégriste du « avoir le choix »
je te souhaite une belle naissance Ficelle! 😀
Encore un article au hasard qui tombe bien sous mes yeux…
Là je suis enceinte (à 2 jours du terme, dire si je suis trèèès enceinte) et pendant ma grossesse j’ai eu une phase je-veux-accoucher-sans-péri (eh ouais, on lit des tas de trucs sur le web !). J’ai heureusement été suivie par une sage-femme avec qui j’ai pu décripter ce désir et je me suis rendu compte que j’étais à fond dans le jugement de valeur : on est une meilleure femme, une meilleure mère quand on a réussi à accoucher sans péri. Ça m’a un peu foutu à plat de me rendre compte que je raisonnais bien/mal, bonne mère/mauvaise femme…
Je me dis finalement que je ne suis pas assez téméraire et trop douillette (et avec un trop bon souvenir de mon 1er accouchement sous péri) pour tenter le sans péri.
Et là je sais pas pourquoi, je me dis « et si ? » : « et si ça allait vite ? », « et si j’y arrivais ? », « et si je tentais ? » tout ça accompagné de « ça me fait flipper cette douleur sera là c’est sûr ».
J’ai du coup des idées contradictoires dans ma tête et ça ne m’aide pas beaucoup… Le problème est que je n’arrive plus à passer à « prends la péri, ne t’embête pas la vie, tu peux même essayer de voir sans péri et la prendre après, c’est pas compliqué ». (Faut dire aussi que mon compagnon est un ardent défenseur de la péri)
@Renarde, à méditer et rediscuter… est ce que tu as des outils aussi pour le tenter sans péri ? si la sage-femme t’a si bien vendu la péri, peut-être qu’elle n’a pas trop développé la prise en compte et la gestion de la douleur sans péri ? où accouches-tu et comment penses-tu pouvoir être accompagnée là bas si tu demandes à ne pas avoir de péri ?
et est ce que tu vois pourquoi tu reviens à cette idée ? qu’est ce qui te plairait dans cette démarche ?
avec ton compagnon aussi, savoir pourquoi il est à fond pour la péri (parce qu’il garde un bon souvenir de la première fois ? parce qu’il a peur de te voir souffrir et / ou de ne pas savoir comment t’accompagner ? parce que ça lui paraît juste débile de « vouloir souffrir » ? parce qu’il ne comprend pas ?)
comment tu dis le plus simple serait peut être d’arriver à « j’essaye sans et je verrais si je la prends », mais si tu bloques, tu peux aussi réserver la décision pour la dernière minute et en rediscuter avec la sage femme au moment crucial. si tu la sens prête à t’épauler ça peut t’aider, si tu le sens pas tu peux toujours choisir la péri a priori…
je ne sais pas si ça t’aide…
et je te souhaite une bonne réflexion et un très bon accouchement !
@Renarde, ici, j’étais super méga ultra flippée d’accoucher, peur de la douleur, peur d’un accident, peur de pas y arriver, en bref très très peur de presque tout.
Et puis, le jour où j’ai perdu les eaux, j’étais méga zen.
Pour faire vite, mon accouchement à durer 17 heures entre la perte des eaux et l’arrivée de ma fille.
J’ai eu une péridurale pendant l’ouverture du col de 5 à 10 (et pas avant 5 et j’ai bien gérée !)puis arrêt de la péridurale à 10 car ma fille ne descendait pas et j’ai du « pousser » et j’ai TOUT senti, ça a été sport mais j’en garde un très bon souvenir et mon mec m’a dit que j’avais été très forte et courageuse, en fait je crois que je ne suis pas si douillette que ça vu comment la délivrance a été « sport », en tous les cas, c’est un merveilleux souvenir …malgrè qu’il n’y ait plus de péridurale depuis 2 bonnes heures !!
@opale, @Anso, Merci beaucoup les filles pour vos réponses.
Je crois bien que j’étais hier soir dans un moment de flippe pure, je suis beaucoup plus cool aujourd’hui et me sens prête à vivre ce qui se présentera.
@Renarde, Anso et opale ont déjà dit plein de choses très justes ! Je crois qu’effectivement une attitude ouverte (« on verra bien ») est probablement une bonne piste. Tu n’es jamais sûre de pouvoir avoir la péridurale, ni de comment tu réagiras à la douleur (et pour avoir fait une fois sans ça DOUILLE !). Etudier les autres possibilités de soulager ta douleur (et au moins de ne pas l’aggraver) qui te sont offertes (ou que tu pourrais demander) me semble également important. Après il n’y a pas une bonne vs une mauvaise mère, le choix dépend aussi des circonstances et chaque alternative a un coût et des bénéfices. Nous sommes seules à pouvoir dire ce que nous sommes prêtes à « payer » et en échange de quoi. Quoi qu’il en soit je te souhaite une très belle rencontre 🙂
@Renarde, je voulais aussi rajouter que le jour J tu trouveras des forces en toi que tu n’imagines même pas … en tous les cas, c’est vraiment ce qui s’est passé pour moi …
Je te souhaite une jolie rencontre et suis sûre que tout ira bien … parce que c’est un moment merveilleux, extraordinaire !
A bientôt sur le forum de La Poule !!
Alors voila j’ai accouché il y a presque 2 semaines.
Me croirez-vous pu pas
J’ai accouché sans péri
Si !
Fou !
Mon inconscient a dû prendre le dessus dans l’histoire : je voulais accoucher sans péri, mais ce n’était pas envisageable par moi (trop douloureux). Du coup, j’ai fait tout le travail à la maison sans le savoir (pensant que c’était du faux travail) ; j’avais mal, franchement, ne pouvant plus parler ou marcher pendant les contractions (contractions qui ne cédaient pas à la prise de Spasfon ou au bain) et malgré ça je pensais que c’était du faux travail (oui, je sais c’est fou). Je me concentrais, soufflais attentivement pendant chaque contraction, couchée sur le côté. Après un certain nombre d’heures (8h) je me suis dit que même si ça ne se dilatait pas je voulais la péri maintenant ça faisait trop mal (et me disant que le vrai travail ça devait être insupportable). Je suis arrivée à la mat prête à entendre que j’étais ouverte à 2 et qu’il faudrait ptêt attendre un peu avant d’avoir la péri.
Bah non, j’étais à 7 !!
Direction la salle d’accouhcement. Je dis oh là je veux la péri. Ok l’anesthésitste arrive peu après.
Je m’assois pour la pose de ma péri et l’anesthéiste n’arrive pas à poser la péri. Ça commence à me faire vraiment flipper, je me dis, comment je vais faire sans péri, ce n’est pas imaginable, qu’est-ce qu’ils vont pouvori me mettre ? du kalinox ? Ce n’est pas possible pour moi d’accoucher sans péri. Et finalement je sens que ça pousse ça pousse. Nouvel essai, raté. Ça pousse toujours à fond. Je visualise mon bassin et le trajet du bébé.
L’anesthésiste finalement me dit qu’elle a réussi à poussser un peu de produit, ça me soulage énormément (soulagement dans la tête). Et là je dis » il sort !!! ». Juste le temps de m’allonger sur la table et le bébé est sorti en 2 petites poussées !
Voilà l’histoire de dingue que je viens de vivre. Je ne remercierai jamais assez l’anesthésiste d’avoir raté la péridurale et m’avoir permis de vivre ce passage (et remercie aussi la sage-femme aussi à qui je m’agrippais avec mon dos arrondi).
Côté douleur, je vais faire comme les autres et dire que bah, c’était faisable, c’était dans la continuité des contractions. J’ai pas crié comme un cochon (je pensais que je ferais ça !), j’ai « juste » gémi fort à qq reprises (en même temps le passage du bébé a été rapide).
Mais en fait tout cela a été assez involontaire… si j’avais fait le travail à l’hôpital j’aurais demandé la péri bien avant !…
@Renarde, génial, c’est une bien jolie naissance il semblerait !
Bienvenue à ce bébé et beaucoup de bonheur pour cette aventure qui commence !
@Renarde, bienvenue à ce petit bout et je suis contente que tu aies trouvé ta manière de gérer tout ça !
@Renarde, incroyable ton histoire, sa lecture m’a donné une sacrée patate (désolée de ne pas t’avoir répondu plus tôt, j’ai des soucis de connexion ces temps-ci). Félicitations en tout cas pour ton petit bout et pour cette belle naissance !
J’arrive un peu après la bataille, mais c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup.
J’ai eu une péridurale pour mes 2 accouchements, j’ai pas bien senti ce qui se passait pour le premier (un côté insensible, je ne sentais plus ma jambe), mieux pour le 2° mais très mal car il s’appuyait sur les os (la synphise) et les os ne s’anesthésient pas. 🙄 Dans les 2 cas, ventouse car ils ne tournaient pas la tête pour s’engager.
Et ma question aujourd’hui, c’est : Sans tout ça : immobilité, péridurale, synthocinon/ocytocine en perf, percement de la poche, …, j’aurais peut-être pu aider moi-même mes enfants à descendre et trouver leur chemin. Est-ce que plus d’infos, ou plus complètes, et une meilleure préparation m’auraient aidée, je le pense… même si on ne peut être sûr de rien. C’est bien de refaire le film pour envisager la suite/accepter ce qui s’est passé, etc…
Si (ou quand) y’aura un 3°, j’aimerais bien faire autrement… Je ne pense pas que c’est mieux ou moins bien, avec ou sans, mais c’est juste que mes petits qui étaient coincés, j’aurais voulu savoir les aider!!!
Donc, merci pour cet articles et les commentaires de tous…
@Renarde, c’est marrant j’ai presque eu le même accouchement que toi ! J’ai fait tout le travail à la maison pensant que c’était un faux T. ( bon à un moment non , j’ai bien compris qu’on y était pour de bon ). Arrivée à la mat dilaté à …. 9 !!! pas le temps pour la péri, j’ai poussée 15 min et HOP ! Sauf que j’ai bien morflé car déchirures profondes et externes OUIIIILLLEE ! mais bon finalement on passe au dessus !
@G., comme tu dis, on ne saura jamais ; il n’y a pas que la péri d’ailleurs, mais aussi la possibilité de pouvoir changer de position, le fait d’être accompagné par un soignant « patient » qui laisse le temps au bébé de se positionner… et bien sûr aussi des accouchements qui ont besoin d’un coup de pouce.
@Melanizetaufrais, effectivement, ça se ressemble beaucoup ! c’était trop bien hein ? j’arrête pas d’y repenser (même 4 mois après) avec beaucoup d’excitation ! je me dis que j’ai vraiment adoré ! (même si le ressenti après n’est pas le même que pendant !) je ne peux m’empêcher de bénir l’anesthésite qui a raté sa péridurale, sinon tout aurait été différent !
@La poule pondeuse,
J’ai commandé le livre… et je l’ai lu! Il m’a fait beaucoup de bien!
Je me dis que je n’avais absolument pas les moyens de faire sans péri, mais maintenant bien plus. Quand nous ferons N°3 ( 😉 !!!!!), … on verra!!! J’étais surtout impressionnée par la description de la physiologie et à quel point tout est bien fait pour! Alors, merci pour cet article… et le cas échéant et le moment venu, je donnerai des nouvelles!
@G., contente que cela t’ait plu ! J’espère que si/quand n°3, tout se passera selon tes souhaits.
@La poule pondeuse, N°3 en route!!
Nous avons trouvé LE cabinet de sage-femmes du département qui pratique l’accompagnement global, youpi! D’ailleurs, je salue le travail de mes 2 sage-femmes pour reparler de et repenser la naissance des aînés…
Nous voilà partis pour une nouvelle aventure…
Et en parlant de Maïtie Trelaun, nous sommes (mon mari et moi) en train de lire son autre ouvrage « Se préparer en couple à l’accouchement », qui est très bien aussi. Il s’adresse encore plus au couple (donc le père aussi), et est vraiment axé sur la préparation à la naissance.
Et pour un 3°, le congé est plus long, je pourrai remettre mon grain de sel sur quelques anciens articles!
@G., congratulations ! Et bonne préparation en couple !
@Renarde, Merci!!!