Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants


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Faut-il toujours se soigner ?

Par  • Le 30 novembre 2009 à 6:45 • Catégorie : J'avoue, Réfléchir

granulus Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je vous livre une réflexion personnelle dont j’aimerais discuter avec vous. Je vais être volontairement un peu provocatrice et caricaturale pour mieux faire passer mon propos, mais je compte sur vous, (fidèles) lecteurs, pour ramener le débat au niveau de nuance et de subtilité habituel dans les commentaires.

Vous le savez si vous êtes fidèles à la basse-cour, je n’ai pas beaucoup plus de foi en l’homéopathie qu’en l’horoscope ou en la météo. Et je n’accorde pas plus grand crédit aux fleurs de Bach. Bon je ne suis pas insensible à toute forme de médecine « alternative » : je trouve l’idée des huiles essentielles intéressante (au passage c’est l’exact opposé de l’homéopathie : concentrer au maximum les principes actifs plutôt que les diluer jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus…) et il m’arrive de consulter un ostéopathe (là je pense que le problème est plus dans la mauvaise organisation de l’ostéopathie française que dans la discipline elle-même). Ceci dit, pourquoi s’acharner contre ce type de médecine alors que c’est supposé être totalement inoffensif (à part peut-être chez les diabétiques, qui pourront être sensibles au sucre contenu dans les granules) ? Eh bien personnellement, je me demande si son utilisation, notamment chez les enfants, n’aurait pas quelques effets pervers. De deux choses l’une : ou bien on a vraiment un problème physique quelque part, et il faut le traiter avec quelque chose d’efficace (ex : si vous avez une pneumonie il vous faut des antibios, des vrais des méchants des durs), ou on n’a rien qui ne se guérisse tout seul, et alors pourquoi prendre un médicament ? Je pense en effet qu’un grand nombre de petits maux, surtout lorsqu’ils sont occasionnels (les affections chroniques sont encore une autre histoire), ne doivent tout simplement pas être soignés, mais se soigner tout seuls. Il faut simplement accepter qu’on ne peut pas être heureux, en forme, au top tout le temps.

Quel message fait-on passer à un enfant quand on propose des granules quand il n’arrive pas à dormir ? une crème dès qu’il a un bleu ou une bosse ? trois gouttes parce qu’il est enrhumé ? une lotion miracle quand il est stressé ? Pour moi cela revient à dire : tu as besoin de médicaments pour gérer cela. Il n’est pas acceptable d’avoir mal ou de se sentir mal : vite il faut prendre quelque chose. Personnellement, je trouve que tomber en jouant et se faire un bleu ou avoir un petit coup de blues ou une crise d’angoisse font partie des choses de la vie, et je préfère que mon Poussin apprenne à gérer ce type de problème en puisant dans ses propres ressources et en s’appuyant sur ses proches plutôt qu’à s’en remettre à une pilule miracle. Pas d’arnica dans ma pharmacie, par contre une bonne cargaison de bisous magiques (très efficaces, et maintenant le Poussin commence à s’en faire lui-même ! on n’arrête pas le progrès…). Nous ne sommes pas non plus des monstres, si nous voyons qu’il a vraiment mal et que ça ne va pas passer comme ça (fièvre, méga poussée dentaire), on passe au paracétamol.

Que fera l’enfant quand il sera plus grand et que la petite granule montrera ses limites ? Quand il aura des insomnies ? Quand sa copine l’aura plaqué ? En ce qui me concerne je n’ai pas envie que son premier réflexe soit de courir à la pharmacie. Et n’est-ce pas plus gratifiant d’avoir des outils pour s’en sortir tout seul ? Quand je vois certaines personnes qui se précipitent sur leur (large) pharmacopée alternative au moindre souci j’ai un peu l’impression de voir Dumbo qui ne peut pas voler sans sa plume magique, alors que je suis sûre qu’à l’instar du célèbre éléphant elles ont des ressources pour s’en sortir.

La France est un des plus gros consommateurs de médicaments du monde occidental, y compris de psychotropes ET d’homéopathie. Certes l’homéopathie a des effets secondaires bien moins importants que le Valium mais est-ce si simple ? Faut-il donner des pilules du bonheur à tout le monde ? Ou simplement réserver les traitements pharmaceutiques quels qu’ils soient aux maladies (y compris psychiatriques) qui ont vraiment besoin d’être soignées (n’oublions pas qu’une grande partie des « crèves » sont virales et donc finissent par passer toutes seules) ? A mon avis, y a pas que les antibiotiques qui devraient pas être automatiques… Et avec une petite recherche, j’ai même trouvé ici quelqu’un d’autre qui est du même avis.

Pour l’image la source est ici.

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