Les séances de yoga prénatal auxquelles je participe comportent en prime une sorte de bibliothèque de livres pour parents, j’en récupère donc un ou deux chaque semaine. Je ne vais pas vous faire des comptes-rendus de tous mais la rubrique Bibliothèque du blog risque de croître un peu plus rapidement que d’habitude.
Le livre du jour est un petit manuel, écrit par deux psychologues (Elisabeth et Jean-Pierre Darchis) pour la collection J’en parle avec mon enfant de Nathan. Il intéressera donc particulièrement ceux qui attendent un deuxième (ou plus). J’ai trouvé le contenu bien fait mais pas révolutionnaire. Disons que je n’ai pas appris grand chose (je n’ai pas la science infuse, loin de là, mais j’avais déjà lu ici et là d’autres choses sur le sujet), mais cela remet un certain nombre de choses au clair pour les parents d’une fratrie. Quelques uns de ces messages-clés :
- Ce n’est pas à l’aîné de décider si ses parents doivent avoir ou pas un autre enfant, pas plus que de choisir le prénom ; la responsabilité serait trop lourde et cela doit rester exclusivement celle des parents.
- L’amour parental ne se divise pas, il se multiplie, et il ne se mesure pas en temps passé avec l’un ou l’autre.
- Traiter ses enfants de manière équitable ne veut pas dire tout faire pareil avec chacun mais autant que possible répondre à leurs besoins spécifiques (en fonction de l’âge et de la personnalité).
- L’aîné a le droit d’être jaloux, de ne pas aimer le cadet, et de l’exprimer tant qu’il n’agresse pas le petit.
- Il est normal que le grand ait un comportement perturbé à l’arrivée du bébé mais il ne faut pas renoncer à lui poser des limites pour autant : c’est au contraire un besoin important pour lui et une preuve d’amour parental.
Au niveau de la forme, le livre est assez bref (90 pages écrit gros), et écrit sous forme de questions-réponses, dans un style très clair et facile à lire. Bien qu’écrit par deux psys, il évite l’accumulation de clichés et poncifs psychanalytiques qui peuvent vite devenir pesants. Bref c’est une lecture rapide et agréable (en prime pas très chère, 7€ et des brouettes), qui pourrait même convenir aux coqs habituellement peu motivés par ce type de bouquin (j’avoue que le mien a passé son tour, sa réponse : « j’attends que tu fasses le résumé sur ton blog »…). Cependant si les quelques points que j’ai cités vous sont familiers, l’intérêt du livre semble moindre et vous risquez de rester un peu sur votre faim.
Tags: Darchis, Education, fratrie, Frères et soeurs, jalousie
@Jouls, UN GRAND MERCI pour m’avoir incitée à lire ce livre, j’en suis à mon 3e exemplaire offert.
En plus de m’avoir aidée à titre personnel, c’est vraiment l’ouvrage-pédagogique à avoir sous la main : les petites explications sur le pourquoi du comment (ce qui se passe dans le cerveau des enfants) coupent la chique illico aux partisans de l’éducation « à l’ancienne » et permettent de placer la discussion sur une autre base (« voilà le véritable problème, si vous avez une bonne solution, j’écoute ! »).
J’ai souvent du monde à la maison, et quand ça « déborde » (vis à vis de mes enfants ou critique plus ou moins masquée sur ma façon de faire), je sors l’explication rationnelle (en répose à « elle te teste », « elle fait un caprice »…). Comme il est facile d’accès (on peut ne lire que le passage qui nous intéresse, soit 1 à 2 pages maxi par « problème »), ça m’arrive de ne rien dire du tout, et de juste tendre le livre ouvert à la bonne page.
Il m’a donc évité de m’énerver après les adultes tout en gérant la crise de BB1 ou les pleurs de BB2 ; rien que pour ça, c’est une aide véritable !
Du coup, j’ai ouvert des perspectives à plusieurs personnes (même si je ne suis pas sûre que ça change tant de choses que ça en pratique).
@oops, 🙂 Super, ravie que ça t’ait aidée !
Comme ma fille l’aime beaucoup, je l’ai souvent sous les yeux, du coup je commence à bien le connaître. Bon, j’avoue que comme il est long je lis une page sur 10, et que je commence aussi à être lassée de le lire tous les soirs (les enfants de 2 ans 1/2 n’aiment pas le changement, c’est comme les CD dans la voiture, mais je m’égare…). Et comme elle demande aussi l’histoire à son papa, lui aussi connaît bien.
Bref, c’est vrai que c’est bien utile. Personnellement j’ai la chance d’avoir des parents et beaux-parents qui ne commentent pas les attitudes de mes enfants, ça évite de tout le temps se justifier.
Cela dit, j’aimerais bien que parfois ma fille réagisse comme dans le livre quand je fais « comme c’est marqué » (« je suis entendue, je peux attendre », et pas « non, tout de suite ! »).
@Opale, ma grande aussi, adore ! Ca me permet de lui donner le nom et le signe des émotions, de parler de situation qu’elle vit. D’ailleurs, elle abandonne progressivement le langage des signes pour les mots qu’elle prononce bien sauf pour les émotions (triste, peur, colère…).
Et j’ai adoré quand elle a apporté ce livre à une personne qui la disputait pour une « bêtise » qui n’en était pas une !
(c’est oops)