Let’s talk about sex (2)

sky_difool_funNous avons vu hier comment faire un bébé (ah bon vous saviez déjà ?) et comment accommoder gros ventre et kama sutra (ou pas), continuons sur la lancée. Sans développer ici plus avant, je vous rappelle que l’accouchement en lui-même peut être une expérience orgasmique.

Troisième étape : après l’accouchement. Le post partum immédiat est probablement la période la moins propice à la bagatelle, ne serait-ce que parce qu’avoir mal quand on s’assied et/ou quand on urine fait qu’on ne laisse généralement personne s’approcher de la zone stratégique à moins de 200 mètres. Et puis sur les semaines (mois ?) qui suivent il y a le chamboulement du corps (le ventre vide qui pendouille est généralement moins bien perçu que le beau ventre rond et tendu), la fatigue, le bébé collé au sein 20h/24 (si on allaite) ou tout simplement dans les bras, les lochies, les hormones qui sont contre nous, le baby blues, pas le temps de prendre soin de soi, j’en passe et des meilleures. Le sexe peut sembler trrrrrrrrès loin sur la liste des priorités mais cela peut être un atout pour rééquilibrer et resouder le couple parental, souvent soumis à rude épreuve après la naissance ; là encore, cela ne peut être que bénéfique pour les enfants. Evidemment c’est un équilibre qui sera propre à chaque famille et à chaque situation et le sexe n’est pas non plus le seul ciment du couple.

L’allaitement est bien sûr loin d’être incompatible avec les activités sexuelles mais il n’y est pas toujours propice : éjections de lait impromptues (l’ocytocine est à la fois l’hormone du sexe et de l’éjection du lait), libido plus basse (la prolactine, qui permet la sécrétion de lait, est très mauvaise pour les envies de zigounipiloupilage) , lingerie pas toujours au top du sexy avec coussinets qui dépassent (certains modèles constituent à mon avis une méthode de contraception fiable à 100%), sans compter d’éventuelles difficulté d’ordre psychologique (concilier sein nourricier et sein érotique, pas toujours facile pour la femme comme pour l’homme)… Ceci dit la poitrine de la femme allaitante a aussi ses avantages, ne serait-ce que par sa taille. De la même façon le cododo peut rendre les choses un peu plus compliquées, mais d’une part les enfants ont généralement le sommeil lourd, et d’autre part il n’y a pas que le lit. Ces pratiques sont d’ailleurs souvent accusées par certains psys d’interférer avec la sexualité parentale et décriées pour cela ; il me semble que si un des parents (en général la mère) les utilise pour repousser les avances de l’autre cela ne fait que révéler un problème sous-jacent et n’en est pas pour autant l’origine. Les cas pathologiques ne doivent pas masquer la majorité des familles où allaitement et cododo (y compris prolongés) vont de pair avec une vie sexuelle parentale épanouie.

Le moment de reprendre finit donc par arriver (quelques semaines ? quelques mois ? ne vous mettez pas de date couperet obligatoire…) ; la pénétration peut faire peur à la femme, surtout si l’accouchement a été difficile (épisio, forceps…). Y aller à son rythme, insister sur les câlins et les préliminaires (là encore on peut se faire plaisir sans passer par le coït), si nécessaire utiliser du lubrifiant et/ou des préservatifs, sont autant de moyens de rendre les choses plus agréables. Et puis n’oubliez pas qu’aussi bien équipé que soit votre homme cela n’est pas comparable par rapport à un bébé… Il faut aussi du temps pour se réapproprier son nouveau corps, d’autant que le retour à une situation « normale » n’est généralement pas immédiat (9 mois pour le faire, 9 mois pour le défaire, dit l’adage). Des facteurs tant physiques (si le vagin était un peu « étroit » avant l’accouchement par exemple) que psychologiques (on peut se sentir plus accomplie en tant que femme par la maternité) font qu’avoir eu un bébé peut rendre l’activité sexuelle plus agréable pour la femme qu’avant, même si l’inverse est bien sûr également possible. N’oublions pas la rééducation périnéale qui aide aussi pour retrouver des sensations et se réapproprier son corps, tant physiquement que psychologiquement. Enfin rappelons que si plusieurs semaines après avoir accouché votre cicatrice d’épisio ou de déchirure vous fait toujours mal ou vous gêne, il faut en parler à votre gynéco ou à votre sage-femme, des solutions existent.

Petit détail qui a son importance : contrairement aux deux étapes précédentes, n’oubliez pas la contraception. L’allaitement peut empêcher une grossesse avec un taux d’efficacité proche des méthodes plus habituelles (98%) mais sous certaines conditions bien définies. Rappelons que si on allaite, on n’est pas obligée d‘attendre le retour de couches pour se faire poser un DIU (stérilet), même s’il faut attendre environ 6-8 semaines (le retour de couches sans allaitement en gros ; le non-allaitement restant encore beaucoup la norme dans certains esprits médicaux) que l’utérus ait repris sa taille et sa forme. Et c’est l’ovulation qui déclenche les règles (et non l’inverse), donc on peut ovuler et tomber enceinte avant le retour de couches (certaines femmes qui allaitent longtemps puis enchaînent les bébés peuvent ainsi ne pas avoir de règles du tout entre deux) : n’attendez pas celui-ci pour prendre vos précautions (à moins de souhaiter des enfants très rapprochés bien sûr).

Finalement, je dirais que nous sommes dans une société où le sexe est devenu une valeur à part entière ou presque : pour avoir une vie « réussie » il faut avoir une Rolex une activité sexuelle aussi importante et épanouissante que possible. Bien sûr il est positif que le puritanisme et les tabous sur le plaisir, la masturbation et le sexe en général soient battus en brèche mais le retour de balancier me semble un peu fort. On a le droit de ne pas considérer le sexe comme THE source de plaisir et de bonheur, on peut être un couple solide et équilibré sans faire des galipettes toute la sainte journée, bref je ne crois pas qu’on ait besoin de normes et de chiffres (quelle fréquence ? combien de temps ? combien d’orgasmes ?) dans ce domaine. Chacun a ses besoins, ses envies, qui peuvent varier avec le temps, selon les situations ; bien sûr il faut trouver un équilibre au sein du couple pour concilier les attentes des deux partenaires, donc dialoguer, dédramatiser, et ne pas hésiter à consulter (gynécologue, urologue, sexologue, psychologue…) si des difficultés (physiques et/ou psychologiques) récurrentes en font une source de tensions et de conflits trop importants.

Bonus : si vous ne connaissez pas, filez voir cette BD de Melaka sur le sujet.

(Photo : Vous ne les reconnaissez sans doute pas. Indices : Lovin Fun ; « Ce n’est pas saaaaaale, pense aux fleurs »)

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80 Responses to “Let’s talk about sex (2)”

  1. Clemys dit :

    @Ficelle, au pilori ! au pilori ! au pilori ! 😈 :mrgreen: 😉

  2. @Béatrice, voilà j’ai corrigé, on peut cliquer sans crainte…

  3. @Clemys, ah bon ? les miens ont des petites roues sur les côtés et y en a même un qui fait pin pon :mrgreen: (non je ne vous montrerai pas le 22…)

  4. @Clemys, tu es trop tendre : au bûcher oui ! 😆

  5. Clemys dit :

    @La poule pondeuse, de toute manière, si tu n’as pas de gyrophare, ça m’intéresse pas ! :mrgreen: remarque s’il fait pin pon, c’est peut-être bien un gyrophare… chuis nulle en mécanique…

  6. Charlinette dit :

    @Ficelle, mais non mais effectivement je comprends cet humour quand je suis sure de ce qu’a voulu dire la femme… sinon je m’inquiète 🙄 et c’est parce que dans la société on a encore du mal parfois à être complètement sûr que le corps de la femme appartient bien à la femme… et aussi car j’avais déjà vu le lien internet sur le sujet des maternelles… déprimant!

  7. Charlinette dit :

    @La poule pondeuse, moi sur Rufo (qui part ailleurs parle de façon compréhensible pour le commun des mortels, c’est à dire nous tous) j’avais déjà lu un truc du style « allaiter au dela des 8 mois de l’enfant, c’est la mère qui met l’enfant qu service des ses envies sexuels »… 😯 ça m’avait déjà laissée pantoise!
    Alors je suis d’accord, soyons attentives de comment nous parlons de nos seins, leur appartenance à la femme et elle seule ne semble pas encore complètement intégrée!

  8. Ficelle dit :

    @Charlinette, j’ai lu ça dans Planète maternage (Marabout)… C’est pas lui qui disait aussi que les femmes aux allaitements longs étaient des « perverses polymorphes »? Avec mon mec, on s’est marré pendant des mois avec ça!
    (Je précise, au cas où ce com’ pourrait être mal interprété, hum, que j’ai allaité ma fille 9 mois, que je ne me suis arrêtée qu’en vue de ma grossesse actuelle et que j’espère allaiter mon bébé à venir au-delà de ces 9 mois si possible…)

  9. Béatrice dit :

    @Ficelle, perverse polymorphe :mrgreen: !!
    Alors moi je suis une perverse polymorphe puissance 4 !! p’tit Mec N°4, 10 mois aujourd’hui, tète toujours avec autant de plaisir et j’espère bien qu’il va continuer encore longtemps 😆

  10. Charlinette dit :

    @Ficelle, ah ben voilà, j’ai lu ça dans le même bouquin! Bouquin que j’ai beaucoup apprécié au passage

  11. Charlotte dit :

    @Béatrice, Méthode Hypopressive, si mes souvenirs sont bons!!
    Outre Quiévrain, c’est principalement la méthode utilisée..aucune de mes copines poules n’ont eu à « subir » la sonde….

    Et idem, la gyneco (la gentille nouvelle, pas le mechant d’avant pour ceux qui ont suivi) m’a dit que c’était comme s’il ne c’était rien passé!!! :mrgreen: donc c’est que ca doit etre efficace…(sans pourtant etre tellement assidue aux exercices journaliers…mais l’avantage; c’est qu’on peut les faire dans le bain…)

  12. CDLPSF dit :

    Passionant article, la Poule !
    Sans oublier que du côté des coqs, tout n’est pas mécanique, et qu’en fonction de l’âge, il n’est pas automatique de reprendre une activité normale après une interruption : en général, c’est un beau tabou du côté des coqs, car aucun ne voudrait qu’on puisse risquer de soupçonner un quart de seconde que ses plumes ternissent plus que d’autres, mais le fait statistique est qu’avec les ans (et dès l’adolescence, la vingtaine et la trentaine : on ne parle pas que des septuagénaires), les intervalles entre les chants du coq s’étirent tout naturellement, et que les paramètres psychologiques inibateurs se renforcent.
    J’imagine donc que si on conjugue les très fortes perturbations de la poule qui a acouché avec celles, en réaction, de son coq, ça puisse être dur au final !

    (Et quand le coq ne peut plus, il devient soit intello, soit s’achète une Rolex…)

  13. @CDLPSF, ouaiiiiiiiiiis un avis de mec ! et en plus il aborde THE méga-énorme-tabou de quand ça ne marche pas au poil chez ces messieurs… Merci !
    (pour le coq qui ne peut plus il reste aussi les médicaments et le cabriolet rouge… :mrgreen: )

  14. pâte a crêpe dit :

    @CDLPSF, pourtant discrète sur le sujet dans un blog, j’ai essayé tout le week end de convaincre mon homme de venir dire son avis hyper crucial sur le sujet. Je lui ai promis qu’il serait le dieu d’une basse cour entière s’il s’exprimait ici.
    Mais non.
    Alors je te le dis à toi l’Homme qui a osé, il aurait dit tout pareil que toi !(l’écran plat ça marche aussi à la place de la Rolex :mrgreen: )

  15. CDLPSF dit :

    @pâte a crêpe, non, mais rassure ton homme, je n’ai aucun mérite : j’ai un contrat avec la Poule Pondeuse qui m’oblige à contribuer à une fréquence syndicale minimale sur le blog ! 😉

  16. @CDLPSF, d’ailleurs la plupart des commentateurs du blog sont soit payés soit tout simplement moi sous une fausse identité :mrgreen:

  17. pâte a crêpe dit :

    @La poule pondeuse, damned i’m grilled! :mrgreen:

  18. céline-soleil dit :

    Et d’ailleurs, CDLPSF en fait c’est « Coq De La Poule Sa Femme » :mrgreen:

  19. CDLPSF dit :

    @céline-soleil, tu n’es pas très loin, mais c’est en fait le « Coq (ou Copain) De La Poule SAGE-Femme, une autre intervenante ponctuelle de qualité sur ce blog — et pour cause –, à qui je sers de suppléant incompétent de temps en temps… 😆

  20.  » là encore on peut se faire plaisir sans passer par le coït),  »
    « si nécessaire utiliser du lubrifiant et/ou des préservatifs, sont autant de moyens de rendre les choses plus agréables. »

    il faut vraiment être une femme pour avoir écrit ça, lire ça et être d’accord avec ça..
    pas de coit chez l’homme ? vous parliez bien de sexe là non ? Sexe > coit.. allons allons vous etes des grandes filles maintenant voussavez que le sexe est binaire chez l’homme.. sinon c’est grave

    utiliser des préservatifs pour rendre la chose plus agréable !! ?? la plus grosse anerie jamais dite.. a moins que vous ne fassiez l’amour avec un robot ou avec votre sex toy le préservatif ne rend JA-MAIS l’expérience plus agréable.. deuxième énorme anerie.. le préservatif non seulement coupe l’envie mais enleve la plupart des sensations et du plaisir.. alors qu’on le préconise pour se protéger ok mais pour rendre les choses plus agréable c’est carrément de la connerie, il n’y a pas d’autre mot…
    madame se dit spécialiste mais franchement heureusement que vous n’etes pas médecin ou pire psychologue.. apprenez les hommes, vous verrez, c’est tout un univers !

    allez y les poulettes défoulez bien sur les réponses ! cot cot cot

  21. Clemys dit :

    @HomoSapiens du 21 eme siècle, j’adore les trolls ! c’est poilant ! euh plumant 😉 :mrgreen: 😆

  22. Ficelle dit :

    @HomoSapiens du 21 eme siècle, rarement lu un com’ aussi mal à propos…

  23. @toutes, do not feed the troll… c’est ce qu’il attend !

  24. Ficelle dit :

    @La poule pondeuse, oui bon, ok…

  25. Valentine dit :

    moi j’aimerais qu’on m’explique quelles sont les solutions miracles pour les cicatrices car mon gynéco n’en a aucune… et après plus de 6 mois de douleurs ben… c’est pas la fête au slip les filles

  26. pupuce dit :

    @Valentine, ça va pas être facile mais il faut que tu arrives à en parler à un chirurgien plasticien.
    la bonne nouvelle c’est qu’il y en a dans les chus, la mauvaise c’est que les délais sont souvent longs. sinon tu trouveras des plasticiens dans les cliniques et si ladite clinique fait aussi dans les bébés tu ne devrais pas être la seule à venir pour une « reprise ».
    (selon la chose tu peux avoir besoin d’une pauvre injection indolore pour dégonfler la bousoufflure ou d’un coup de scalpel de dix secondes ou d’une reprise totale de la chose, réouverture- refermeture, dans tous les cas les cicatrices moches ou douloureuses les plasticiens seuls savent y faire on l’ignore trop souvent)

  27. @Valentine, tout à fait d’accord avec pupuce, si ton gynéco n’a pas de solution va en voir un autre, etc jusqu’à ce qu’on t’en trouve une, mais ne reste pas comme ça, il y a des solutions.

  28. The Life List dit :

    Je partage complètement ta conclusion. Le sexe est devenu une valeur de notre société. Sinon, j’aime bien l’image du début, ca m’a rappelé ma jeunesse ! Il avait une tete de pervers le doc !

  29. Bonjour dans votre réponse du 30 octobre 2009 à 15:49, vous citez notre site internet nouvellesnees.com qui a déménagé. Vous trouverez les infos concernant la rééducation périnéale sur http://www.naissanceallaitementparentalite.fr/reeducation_du_perinee_085.htm

  30. enora dit :

    cet article date un peu, mais je suis tombée dessus et je ne pouvais pas m’empecher de commenter! mon accouchement a été horrible, la douleur, l’épisio, etc. des mois après l’accouchement je ne voulais absolument pas que mon mari me touche. 😕 je n’avais plus aucun désir, et ce, pendant plus d’un an après l’accouchement. Ce qui m’a permis de m’en sortir, et je n’y croyais vraiment pas, c’est d’avoir consulté quelqu’un. La discussion m’a permis de mettre une explication sur mon manque de libido et mes angoisses, et tout est rentré dans l’ordre 🙂