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Manif dans la basse-cour

Par  • Le 4 mai 2009 à 6:18 • Catégorie : Guests, News, Réfléchir

compo2_500x300 Aujourd’hui, en special guest star, c’est la poule sage-femme qui vous parle. Diplômée depuis une dizaine d’années, elle exerce dans une grande maternité publique parisienne, ce qui ne l’a pas empêchée d’aller accueillir des bébés en Guyane, à Madagascar et même en Afghanistan. Place à elle donc…

Sage-femme :

Le « plus beau métier du monde » est mal reconnu en France

La poule a la gentillesse de me passer la plume pour vous informer de la mobilisation nationale des Sages-femmes françaises demain le 5 mai 2009, à l’occasion de la journée internationale des Sages-femmes. Je vais tâcher de ne pas verser dans le militantisme débile (je suis remontée à bloooc).

Si nous sommes satisfaites de la reconnaissance des patientes et des équipes au sein desquelles nous exerçons, il n’en est pas de même de celle de la société (qui connaît mal notre profession à moins d’être passé par la case maternité) et de celle des pouvoirs publics (qui reconnaît mal la place des femmes dans la vie active) ! Nos revendications n’ont pas été prises en compte dans le fameux projet de loi « Hôpital, Patient, Santé, Territoire ». Les représentants associatifs et syndicaux, le Conseil de l’Ordre et l’Association Nationale des Etudiants nous appellent à la grève pour réaffirmer la place de la filière Sage-femme dans le système de soins. En trois points, que je vous résume rapidement car nous avons des tartines de revendications, ça donne :

  • « Une société qui maltraite les Sages-femmes, c’est une société qui ne traite pas bien les femmes » (Yvonne Kniebielher, historienne)

Nos conditions d’exercice, comme les conditions d’accompagnement pour les femmes se dégradent. La création de grands pôles de naissances nous éloigne de l’équation idéale

Une femme = une sage-femme

Nous sommes 17 000 Sages-femmes à exercer en France et nous devrions être 5 000 de plus pour accompagner les futurs parents de manière optimale et respecter leurs attentes.

  • Notre formation initiale : nous revendiquons d’intégrer l’université

La formation des sages-femmes a beaucoup évolué : une première année commune avec les médecins et les chirurgiens dentistes, validée par le même concours, puis quatre années d’études dans des écoles hospitalières non universitaires. Nous demandons la reconnaissance de 5 années universitaires pour être alignées sur les diplômes européens de Master 2.

  • Notre compétence médicale, qui figure dans le Code de la Santé Publique, doit être mieux reconnue (lire : rémunérée, mais ça ne s’écrit pas dans les tracts !)

Nous avons pour compétence de suivre les grossesses, y compris de pratiquer les échographies. Si la grossesse est pathologique, nous participons largement à sa surveillance en partenariat avec un obstétricien. Nous animons les séances de préparation à la naissance. Nous réalisons les accouchements normaux (600 000 par an), le premier examen pédiatrique ainsi que les réanimations néonatales. Nous suivons la mère et son nouveau-né dans les suites de couches et le soutien à l’allaitement. Nous assurons la rééducation périnéale. L’exercice de la profession peut se faire en salarié des hôpitaux et des cliniques, ou en libéral.

Spécialistes de la grossesse et de l’accouchement physiologiques, il nous est demandé d’élargir nos compétences (récemment : contraception et dépistage du cancer du col) sans valorisation salariale. Nous sommes les cadres les moins bien payés de France ! Une meilleure formation et une meilleure reconnaissance nous permettront d’avoir plus d’indépendance, et de faire avancer certains dossiers qui tiennent à cœur à beaucoup de femmes, comme les maisons de naissances et les accouchements à domicile.

Si vous voulez soutenir les revendications des Sages-femmes, nous vous attendons nombreuses dans le cortège de manifestation. A Paris, il partira à 11h30 du jardin du Luxembourg (RER B) pour aller aux ministères de la Recherche puis de la Santé. Dans quelques villes de province, des cortèges sont aussi prévus.

Vous pouvez signer et diffuser une pétition en ligne :

http://zigszags.free.fr/mobilisationdessagesfemmes/

Voir aussi les infos sur le site de l’association nationale des sages-femmes libérales (ANSFL).

(Photo : CDLPSF)

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