Hier soir, n’écoutant que mon dévouement entier à mes lecteurs adorés, j’ai regardé Silence on vaccine sur France 5 au lieu de découvrir le dernier Desperate housewives. J’espère que vous mesurez l’ampleur du sacrifice. D’autant plus que, comme je vous l’avais déjà révélé il y a quelques temps, je ne suis pas du tout dans la tendance anti-vaccin. Je dois dire qu’en médecine j’ai une conception plutôt « traditionnelle » : par exemple ce n’est pas chez moi que vous trouverez de l’homéopathie, parce qu’entre le principe de la chose (la mémoire de l’eau… hem hem) et l’absence de preuve d’une efficacité supérieure au placebo, je ne vois pas trop l’intérêt. Une fois qu’on sait que c’est un placebo -et je précise que le placebo est un effet tout à fait significatif, y compris sur les enfants et les animaux-, ben ça ne marche plus du tout. Globalement il me semble que si un remède n’a aucun effet secondaire, c’est qu’il n’a pas d’effet (autre que placebo) du tout. Bien joué la Poule, tu viens de perdre (au moins) la moitié de ton lectorat. Bon je ne rejette pas toutes les médecines alternatives : j’ai observé sur ma personne (prête à tout je vous dis) les effets de l’ostéopathie par exemple, et il m’arrive d’utiliser des huiles essentielles (de toute façon une grande partie de notre pharmacopée dite allopathique est constituée de molécules synthétisées les plantes). Euh, il reste du monde ?
Arrêtons-là le massacre et parlons du documentaire en question. Alternant témoignages de victimes (présumées ou prouvées -la preuve étant extrêmement difficile à apporter dans ces cas-là), de chercheurs et de militants, c’est une charge virulente contre la vaccination, qui fera frissonner même les moins hypocondriaques. Tour à tour sont abordés les problèmes du thimérosal (conservateur à base de mercure), de l’hydroxyde d’aluminium, des prédispositions à certaines complications, de la difficulté à obtenir des compensations pour les victimes, ou encore des lobbies pharmaceutiques.
Globalement je partage l’avis de Télérama sur ce documentaire : il soulève de vrais problèmes mais le parti pris est tel que ça affaiblit considérablement l’argumentation proposée. Sur une question aussi complexe, une telle absence de nuance est assez catastrophique pour la crédibilité globale : tous ces points font l’objet de débats au sein de la communauté scientifique (voir par exemple ici la position de la Santé publique québecoise sur le thimérosal ou encore là d’autres arguments), il aurait été bien plus intéressant de retranscrire ce débat et cette incertitude en montrant une palette de positions. Ceux qui étaient déjà persuadés que la vaccination est dangereuse seront confortés dans leur position et les autres (comme votre dévouée Poule) resteront sceptiques. Bref ça ne fait pas avancer le schmilblick. C’est bien dommage car certaines questions mériteraient vraiment plus d’attention. J’ai bien aimé une des dernières interventions (le Pr Gherardi il me semble) qui soulignait que sans remettre en cause l’intérêt et le bénéfice des vaccins, on pouvait quand même se pencher sur les complications entraînées, et d’une part améliorer la détection des individus à risque, et d’autre part la prise en charge de ceux déjà touchés. Il ne me semble pas non plus insurmontable de lancer des recherches pour voir si on ne pourrait pas remplacer thimérosal et aluminium par d’autres substances moins controversées. Et il est clair qu’on a encore du chemin à faire pour émanciper totalement la décision publique du poids de l’industrie pharmaceutique.
Pour mémoire, l’intérêt d’un vaccin est déterminé en comparant le nombre de complications dues à la maladie si personne n’était vacciné au nombre de complications dues au vaccin. On pourrait probablement (et on devrait !) travailler à réduire ce nombre de complications (notamment en identifiant mieux les personnes à risque). Rappelons aussi qu’une couverture vaccinale importante permet de protéger également ceux qui ne peuvent pas être vaccinés. Et qu’enfin aucun vaccin n’est fiable à 100% et que le fait que des personnes vaccinées tombent malades n’est donc pas une démonstration de l’inutilité du vaccin : ce qu’il faut comparer c’est la proportion de personnes qui tombe malade parmi les vaccinés et à celle parmi les non vaccinés (et à condition que la taille de ces deux populations soit comparable). Tout est expliqué par l’OMS ici : Six idées fausses courantes sur la vaccination.
Tags: épidémiologie, France 5, maladie, santé publique, Silence on vaccine, vaccin
PS : les labos pharmaceutiques se font tellement d’argent grace à la vaccination massive que la remise en question de tout ça est quasi impossible.
Bien sûr que les vaccins ne font pas tout, mais il font quand même beaucoup. Cela dépend aussi des maladies : par exemple pour le choléra l’hygiène et la qualité du système d’évacuation sont essentiels, pour la rougeole c’est une autre affaire. Les SDF qui attrapent la tuberculose ne sont peut-être plus immunisés (je me souviens d’avoir fait le test à l’école tous les ans pour vérifier si la vaccination était toujours active), sans compter les migrants qui n’ont pas forcément bénéficié de la même couverture de santé dans leur enfance. Concernant le placebo, il concerne les bébés car l’effet touche aussi l’observateur (c’est pourquoi les tests sont conduits en double aveugle : le médecin non plus ne sait pas s’il donne le placebo ou le médicament) et d’autant plus parce qu’ils sont « connectés » émotionnellement à leur mère/parents qui leur donne le médicament et « attend » la guérison. L’effet placebo est un effet puissant !
Et les labos « homéopathiques » sont de sympathiques philanthropes ? Vu le prix des granules, je pense qu’ils sont les premiers à se remplir les poches, surtout quand on sait que c’est surtout de l’eau…
Bon si ça marche tant mieux 🙂
Perso, ma mère nous donnait de la poudre de perlimpinpin (sucre et épices) à mélanger avec de l’eau… et bien ça marchait aussi sur tous les petits bobos et maux quotidiens. hihihi
Sans compter qu’ils sont dispensés de fournir un certain nombre d’études, dont le fameux test en double aveugle, pour obtenir l’AMM… Pas bête la poudre de perlimpinpin !
eh ben… Troisième génération non vaccinée ici et…
Efficacité solidement documentée ? Et bien, difficile de dire cela.
Je vous cite un article parmi d’autres :
Avant même que Salk ne formule son vaccin antipolio, la polio avait été en régression constante : les 39 cas sur 100 000 habitants enregistrés en 1942 avaient graduellement d’année en année jusqu’à se réduire à 15 seulement en 1952, année où la vaccination de masse devint effective aux USA, selon M. Beddow-Bayly, chirurgien anglais et historien de la médecine.
Cette statistique se confirme dans tous les pays, si on regarde les chiffres sur des décennies, plutôt que sur une seule année (ou deux).
Votre médecin parle de 1 cas sur 1000 de méningite dans le cas de la rougeole. Voici ce qu’en écrit un autre médecin
Le vaccin MMR contient un vaccin antirougeole. Les médecins pensent que ce vaccin
est nécessaire pour prévenir l’encéphalite qui, disent-ils, frappe un enfant sur mille en cas de
rougeole. Après des années d’expérience, je ne crois pas à cette statistique et je ne suis pas le
seul pédiatre dans ce cas. II est possible que cette fréquence soit vraie pour des enfants qui
vivent dans des conditions de pauvreté et de malnutrition. mais. dans les classes moyennes. si
l’on exclut la simple somnolence due à la rougeole. l’incidence d’encéphalite réelle est
probablement plutôt de 1/10.000 ou de 1/100.000.
Après vous avoir effrayé avec ce risque d’encéphalite. le médecin peut difficilement
vous parler des dangers associés au vaccin. Le vaccin lui-même peut également entraîner une
encéphalite et d’autres complications telles qu’une panencéphalite sclérosante (toujours fatale).
une méningite aseptique, une hémiparésie (paralysie d’une moitié du corps), ainsi que d’autres
troubles graves du système nerveux central: ataxie, retard mental, épilepsie ou même sclérose
en plaques. On peut observer aussi une nécrolyse épidermique toxique. un syndrome de
Guillain-Barré, des troubles de la coagulation du sang, un diabète juvénile et l’on soupçonne
une incidence sur la maladie de Hodgkin et le cancer…
Pour moi, les risques associés au vaccin antirougeole le rendent inacceptable, même si
on pouvait me prouver qu’il agit. Or il n’agit pas. La fréquence de la maladie a diminué bien
avant qu’il ne soit introduit. En 1958, il Y avait environ 800.000 cas de rougeole aux Etats-
Unis et en 1962 (année précédant l’introduction du vaccin) le nombre de cas tombait à 3000.
Pendant les quatre années suivantes, alors que les enfants étaient vaccinés avec un produit à
présent jugé inefficace et qui a été abandonné, le nombre des cas diminua encore. En 1900, il
Y avait 13,3 cas de mort par rougeole pour 100.000 habitants. En 1955, avant que ne soit
administré le premier vaccin antirougeole, la mortalité avait diminué de 97,7% pour
n’atteindre plus que 0,03 mort par 100.000. Ces chiffres prouvent que la rougeole disparaissait
avant l’introduction du vaccin.
Le docteur Robert S. Mendelsohn s’est affirmé comme tête de file des critiques de la
médecine moderne aux U.S.A.. Auteur de plusieurs ouvrages, dont le best-seller «
Confessions of a medical heretic », médecin-pédiatre, professeur de pédiatrie et de médecine
préventive dans plusieurs universités, il s’appuie sur trente ans d’expérience pour dénoncer les
abus de la médecine technologique actuelle. Il ne met pas en cause le dévouement et la bonne
volonté des médecins, mais démontre que la surmédicalisation de la société et les procédures
systématiques sont devenues un fléau.
Quant à l’effet de groupe, il est inexistant puisque la plupart des adultes ne vont pas aux rappels et que les vaccins ont une immunité à court terme (que disent les promoteurs…).
Il existe de nombreux médecins, chercheurs, biologistes qui sont en désaccord avec l’affirmation que les vaccins sont utiles. La documentation est nombreuse et de sources diverses.
Du moins, écrire unanimement reconnu est trompeur. Le film permettra peut-être le débat. Je le souhaite, pour le bien de la science.
On peut se battre longtemps à coups de chiffres, et cela dépendra aussi du vaccin considéré. Par exemple on voit un effet très clair de l’introduction relativement récente du Prevenar (-64% de méningites à pneumocoques aux US chez les moins de 2 ans) : http://www.babble.com/CS/blogs/strollerderby/archive/2009/01/16/they-say-meningitis-vaccine-actually-works.aspx
L’effet de groupe est tout de même important même si l’accent est surtout mis sur les enfants car on sait qu’ils ont plus de chances de transmettre une maladie, que ce soit à d’autres enfants (école etc) ou à leurs parents qui ne vont pas les mettre en quarantaine.
Débat intéressant.
Je rejoins la poule sur son point de vue. Je trouve qu’il serait bien que ce débat soit pris d’une façon scientifique afin d’atténuer les effets de certains vaccins.
Ceci dit, ne pas oublier le sort des personnes qui ont chopé tétanos ou polyo…
@laciboulette, merci !
Service a thé marocain
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